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eu , c E PR MA I E ORGANE DE LA S OCIETE VALAISA IIlB D'EDUCATIOll SION, Mars 1921 L'enseignement de la religion est l &al1!S, dJOiute .un don; Ic'est un fart aiU!S- ---- . ' $Ii, ' et qu'Î , s"élIPprend, comm,e tous les ' Nos écoles normales de I Svon 'arts. :Mlle Gal he'ry ,contera ,donc, et à de (}nt eu tout 'r écemment la -bonne f,Ol rtune iV.rais enf.ants, Ison !histoire. \ d'·entendre 'tine ,conférence ,particulière- Cette \histoire, ' crest «la plus belle ment g.oûtée, donnée-' par 'Mlle' lM'. G' a- /histoire»; ,c'est ,notre histoir'e ·à tous, hery, tondiatrice de famiHalle de cene ,qui donne wn sensl·à notre vie, ' cel- Charonne · et , créarbrke des j,a,rdins le qui nous ,oonsoledaIliS nos peines et fants Inaifis. 11'Û'S , deuHs, , celle qui lpliopose un 'but à Mlle Ga:hery, qui .s'est dêjà if.ait en- , n.os eff,orls, I Uln idêal à notre cÛ'nduite. lendlie 'ailleu' fls et dont les céllUseries ont -{ .'enfance 'n', en Slaoer:ait trop être péné- obtenu 1e plus vif : sQliocès, s'y ladr esse à Trée. Les l enliiantSi s'en : p!assi 'onnent d'ail- toutes I celles .qui lont ' eu' I OU' iqui : a:q;C9 llt leUir-s, pavce ,qlll': eUe lest l'ongue, dlf,am' a- à 's', occapeli de l'édUicatioiJJ. de l'enfant tique, pleine de IP'éfi.lléties; ;pal lice que, de -2 à 7 'ans, donc en premier lieu aux aussi, l'â, me r enfiiantine lest pUOE"e, -et la mamans et à celle s qui espèrent le . de- JjJu'reoe de l'â, me, . la g'lflâoe venir un jour. diSlpose ' Slu'f'Il!arurellement l'enf1ant à Ce · qu"elles y ,a l pprenJdront? ' D'abor d, écouter non seulement de toutes ses co·mment il fal UJt It'alconter ,des histoires. or eilles, mais de tout 'coeur, la belle hiS'- aux : enfiants. I On; ·sait · oombien ' ceux-ci en toi'fle ' qui va d'Adam l au Ohrist et . du snnt lavides ' et , quel !fet:entÏ's' S!ement eUes 1 Ohlrisi à nous et à 'en j'ouk. 'Aussi 'les lOnt dans leuif ' ooeurr let leu'r vie; il Vlaut 'ffilélJluans p'résentes: et futures seront- donc l'a peine de s'inf.ormer :auprès d'u- elles het1lf.eUJS'es I d' élJpprenooe comment -ne conteusle -experte de Yart de captiver ' on ,conte ' « la i plUis b.elle I hi'Stoire». ce mO<fl ! de remu:ant, IceS esprits; volag-es 1 :Et IcÛ'ml me 'Mlle G,aihery tiil"e de son ces I coeWliS ,changeants. S:wV'oir 'conter récit, , oU! plutôt ' mêle inUmément à .son

L'Ecole primaire, mars 1921

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Page 1: L'Ecole primaire, mars 1921

les _premiers sooscripfeti:rs in·s,er·ils, soit dans l'ordre des demandes. On ne ·s'explique au'" .cunement le ·retard dan.s la réception du solde de la commande et l'on ig.nore s'il est impu­table au fouŒ'nisseur ou au chemin de fer, le silence le plus absolu étant la seule réponse obtenue j.usqu:à présent awc questions posées à ce sUljet. Nous regrettons 10rt qu'H en soit .ainsi, mais n'y pouvons rien. n. iVa de soi ·que si le com,plément Hnit par ani'ver, l'op s :emp.ressera de dJqf1ner satisfaction aillX sous­IcripteuTs .restant ·à .servi-r et qui .sont priés en attendant de prendre patience jusqu'là ce qu'il ,puisse leur être donné saNsfadion, si tant est Ique cela devienne en notre poutVoÏtr.

--0-

Autour du Grand Conseil PMmi les élus du 6 mars comme :d~pu:tés

et suppléants, nous relevons les noms sui­'van:ts d'institutewrs pratiquant pendant le cours -scolaire 1920-21, soit dans les écoles pri­mai-res, soit dans les cours compl~mentaire'S.

DEPUTES Beytrison Martin, -à St-Martin. Farquet Joseph, â VoIlèges. Gross MauTice, à Salvan. Rouiller Miche}., :à Martignl)"-.Comlbes. Thomas ~rosper, à Saxon.

SlffiPIL'EANTS Barras François, :à Ohermignon. Be.dhouzoz François, à Conthey. Bétrisey Sérruphin, à Ayent. Favre Casimir, à. 'Isérables. Oillioz Aloïs, à Oharrat. Grenon JosePh, à Champéry. Héri~ier Germain, à Savièse. Meunier JU'les, à Malrtigny-Bourg. Moret Robert, à Cham'at. ;}":>erru'choud Joseph, à Ohalais. Proz Louis, à ILa MUJr'az (Sion). Rappaz ALphonse, ~ CoUonges. Reyna,rd Joseph, ~ SaiVièse, Vergère Patrice, â 'Plan-iContl1ey.

-0-.

"Le Jeune Catholique" SOMMAJRE nE ,LA .LLVRAISON 2

Faisons notre Carême. - Sois courageux. -.:... Ohez 1es !petits Chinois. - 'Les quake sai­sros (fin). - ,Le ~eune martyr de Préneste,

. _ :Les tribulations d'illIl mau-vais écolier. -Il.~s sillhouettes. - iLe petit sourd-muet. -

Variétés. - (P-ARTIE SOOLAiRE: t'étude, _ Honore tes pa,rents. - Une leçon de calé­chisme. - EconD~ie domestique. - Variê­tés.

lLa prochaine li,vraison sera Imcée pour lPâques et portera le N° 3-4, attendu qu~ene sera doulble et comprendra ainsi 32 pages, !parce qu'elle comptera exceptionneUement pOUŒ' M'ars et Avril. Dans la 'stlJite, le petit journal, au lieU! de par-aître le 15, sera e~pé­dié de manière .à, aftriver les tout pre.!!llers ÔIOU,fS de .chaque mois. ·La prochaine livrai­son portera ainsi la date du 1er mai.

ILes conditions restent d'ailleurs les mêmes: 1 ab. 2.50. - 6 ah. et !plus .sous la même ban-de 2 fr. chacUtn (POUŒ' '10 -ab., le llome gra­tuit.) On ne s 'albonne pas pour mOi1l1S d'un an et toute communication concernant le jour­nel doit être adres,sée à 1'administration: Im­primerie Delacosie-Borgeaud, 26, Cité-Der- -r,ière, !Lausanne. - IOhèque post'al n. '792.

1I_lh.

UN NOUVEL ENNEMI On connaît Idepuis longtemps, sur le litto­

,raI de la Méditerranée, Me -certaine «mou­che des fruits l) qui fait de déplorah~es rava­ges ·sur toutes les espèces d'at:'bres frUl tiers dans -cette belle région.

il ;y a quelques années, M. Giard décou~ vrait la "mouche des ,fruits» sur un abrico­tier de ,Gennevilliers; il Y a quelques mois M. Lesœ Fa trouvée ISoUr un poir,ier d'As­nières ...•

Voilà donc la. (,( mouche ides f,ruits l) qui en­·.vahit la région !parisienne.

M. Bouvier, professeUr a,uMuseum d'his­toire naturelle, qui a .annoncé .cette triste nou­velle à l'Académie des sciences, a affirmé q~e les entomologistes cherchaient activement le moyel1! de lutter contre cette mouche, qu'en attendant mieux, on a affublé d'un nlom la­tin: c'est la «Cerati~is mpitata:t.

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l=---' VOI,R IDAJN6 IIJA COUV'ERlURE: Contre l'alcoolisme. - Œuvres postscolaires. - Recensement ,fédéral et cantonal (1920). -Mutua.1ité scolaire. t- Pour la composition à l'école. - Autour du Grand Conseil. - Le JBUNE CAlliOlJDQUE. - Annonces.

eu

, c E ~ PR MAI E

ORGANE DE LA

SOCIETE VALAISA IIlB

D'EDUCATIOll

SION, Mars 1921

L'enseignement de la religion est l&al1!S, dJOiute .un don; Ic'est un fart aiU!S----- . -_.--,~ '$Ii, 'et qu'Î ,s"élIPprend, comm,e tous les

'Nos deu~ écoles normales de ISvon 'arts. :Mlle Galhe'ry ,contera ,donc, et à de (}nt eu tout 'récemment la -bonne f,Olrtune iV.rais enf.ants, Ison !histoire. \ d'·entendre 'tine ,conférence ,particulière- Cette \histoire, 'crest «la plus belle ment g.oûtée, donnée-'par 'Mlle' lM'. G'a- /histoire»; ,c'est ,notre histoir'e ·à tous, hery, tondiatrice de l'Un~on famiHalle de cene ,qui donne wn sensl·à notre vie, 'cel­Charonne ·et ,créarbrke des j,a,rdins d~en'" le qui nous ,oonsoledaIliS nos peines et fants :à Inaifis. 11'Û'S ,deuHs, ,celle qui lpliopose un 'but à

Mlle Ga:hery, qui .s'est dêjà if.ait en- ,n.os eff,orls, IUln idêal à notre cÛ'nduite. lendlie 'ailleu'fls et dont les céllUseries ont -{ .'enfance 'n',en Slaœr:ait trop être péné­obtenu 1e plus vif :sQliocès, s'y ladr esse à Trée. Les lenliiantSi s'en :p!assi'onnent d'ail­toutes Icelles .qui lont 'eu' IOU' iqui :a:q;C9llt leUir-s, pavce ,qlll':eUe lest l'ongue, dlf,am'a­à 's',occapeli de l'édUicatioiJJ. de l'enfant tique, pleine de IP'éfi.lléties; ;pallice que, de -2 à 7 'ans, donc en premier lieu aux aussi, l'â,me renfiiantine lest pUŒ"e, -et la mamans et à celles qui espèrent le .de- JjJu'reœ de l'â,me, .oÙ la g'lflâoe t,i~vaille, venir un jour. diSlpose 'Slu'f'Il!arurellement l'enf1ant à

Ce ·qu"elles y ,alpprenJdront? 'D'abor d, écouter non seulement de toutes ses co·mment il falUJt It'alconter ,des histoires. oreilles, mais de tout 'cœur, la belle hiS'­aux :enfiants. IOn; ·sait ·oombien 'ceux-ci en toi'fle 'qui va d'Adam lau Ohrist et .du snnt lavides 'et ,quel !fet:entÏ's'S!ement eUes 1 Ohlrisi à nous et à 'en j'ouk. 'Aussi 'les lOnt dans leuif 'oœurr let leu'r vie; il Vlaut 'ffilélJluans p'résentes: et futures seront­donc l'a peine de s'inf.ormer :auprès d'u- elles het1lf.eUJS'es Id' élJpprenooe comment -ne conteusle -experte de Yart de captiver 'on ,conte ' « la iplUis b.elle Ihi'Stoire». ce mO<fl!de remu:ant, IceS esprits; volag-es 1 :Et IcÛ'mlme 'Mlle G,aihery tiil"e de son e~ ces IcœWliS ,changeants. S:wV'oir 'conter récit, ,oU! plutôt 'mêle inUmément à .son

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récit, des cond u$i'ons ·religieuses et mo­Tales aJppropriées à cet âge, 'Ses audi­trices apprennent en ~oisièm'e lieu com­ment 'on ior.me l'âme .et le 'cœur de l'en­fant. CeHe 'formation :a ·ceci de oaradé­ristique, qu"eUe n'es't Ipas une ,collection de préceptes isolés, imposés d'aut'orité pa'r la maman, du ,dehors, et Isemble-t­il, pa'!' 'caprice; ohacun de -c~s ipf.écep­tes ~st motivé pa.r .le 'Vliai motif, qui lera celUI de toute la VIe -et de toutes les vies ,chrétiennes: l'amour du Ohdst l'imita­Hon du Christ et de !ses discipl,es la opainte -ou l'amour de Dieu d'un Di'eu rend? s~ngulièrement p.liése~t rpar l'in. terpretatlOn des «tabl'eaux :animés». Chaque 'commandement rreçoit donc ~ès les rpremières ainnées, cette 'Ûblig-a~ ho~ du deda,~s, .de la foi, qui est 'celle iqUI nous matntIendl1a toute Inotre vie dans la dfloite voie. La mère ou le maî­tre . peuvent dispa'raftre, le Fondement du -devoÎlr demeutr'e; l'éducafi.on est ,ac­complie.

'La relig-ion rendu-e' m'erveilleu~ement 'a'cces:sible aux eniants par UJtl !p,rocédf tparticulièrem'ent intéress1ant Ipour eux voilà donc 'ce qui ,constitue l"ensei~ne~ ment de la plus «IBelle Histoire»

Âm'Ol'cer l'intérêt des enfants -afin de ~eten~'!' ~eur attenti0!1' capti~er leulr. Imalg-InafIion tou~e Iftral'che ·en leur 'Pré­lsen~ant, à l'aide de 'tableaux artistiques a,compag-nés ,de perslOnnag-es et d',ac­cessoires iffi'ObHes, une histoire vraie, tel est le rn/oyen de IcetiJe ,mtérh,ode. L'a plus «Belle His~oire» 'conHent le pritidpe m~me de l'éducation, puis'qu'eUe fait ~o1l1iprt;.ndre aux enfanTS, ,dès leur plus' )'eUllie aRle, I,e 'but de la vie: Dieu, en d~llifllant à leu'!" 'e~lfit l"aHment le plus SaIn et en -développant dams leur âme l'eS ~ermes de la vie ,S1urnatwfielle.

Elle Sie ,prop'ose de leur ,donner une idée juste et vraie du Dieu Createur et ISau:veur, Maître de toutes ,ohoses 'et de leu!I1 apprendre g,Ila:dueUement, d'après

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et suivant leutt" âge, à 'Le connattrel à­L'aimer et à Le servir

,EUe veut ,attacher i' âme de ces, ,pe­tits à la P,erso'll'ne 'ador.able du ,sau­ve~tf, enfant oomme eux, puiS! Le leur pl1esenter dans toutes l'es drconstances de :sa vie t'err-esrre 'comlne le divin M'Ü­dèle, les iniHant à son eXlemlple à la 'Pr.atique p~ogPéssive des vertus chré­tÎ'ennes aocessibles à l'eu:r âg-e. 'Les 'en­fants prennent ,ainsi de bonne heure l'hoabitu.de de l'effort et du travail per­'SlOnnel et sourenu. En un ,mot, ,cette mé­thode excellente donne aux enrf.antSI le Iseus vrai de la -religion et leur fait ·com­prendre, dès l,eur tplus jleutne âge, la né.· cessitlé ,de la pratiquer tOUj'OUTS. Pour 'cela, eUe dépose dans r âme des: tout p,etits deSiolidesl~princip'es, elle leur rend l'étwde de la relig-lon 'agréable, attra­yante mêmle et les 'Prépare ainsi mer­Vleilleusement à l'étude du catéchisme. T'Üures les leçollis de 'cette m1éthode sont tirées de l'enseig-nement ·même de Dieu dans 1"Ancien Testament et ,de celui que Noulie-Seig-ueU!r 'a; 8lpporrté 'au' mlonde 'Par :son 'E'Vlangile.

On 'ne saur.ait trop lapprécier la très ~ra:nde 'P'octée ,pédag-Q-g-iq ue- et d' fi­-ducation de -cette 'méthode ,d'enseigne­ment religieux. Oonçu dans un ordr.e l'og-i'que, parfaitement gradué et co'Or­donné, 'cet 'enseig-nement aSiSill'l1e, en même temps qUe l'éducation reUg-ieusle, l'exer.cke ·des -fa,cuItés intellectuelles et mOTales. Il est à 'souhaiter que cette mé­thode 'eX!cep'ente ISOit 'em'Ployée pa.r toute ipelf&onne s'oocupant d'enseig-ner l'His­toire 'Siaint'e ,et le -catéChism-e.

'Plulsieul1S ,années -cl' eXJpériences ont donné des preuves ,oonvaincantes de la valeur de cette méthode. Ce œrand intér.êt du m,erVleilleux relig-ieux éveillé 'ohez les ,petits leur fait éprouver ensuite le désir d'en saVlOÎr davani'age, ils Is'in­téressent au 'catéchisme et sont 'ainsi 'éttdmir.ablem'ent jprépal1és à la ,commu­.ni'on privée,ce qui reponJd entièrement

:aiUJ "désir ,de ;N. :S. :P. le IPalpe !Pie X. AjlOUtOlllS ,q1u':un voyage en IOrient avait f,ait entf1evoi'l1 .à IMUe IOaihery tout le parti que 1'on ipoJuiVait tirer- de la géo­Ignaphie ,de la Terne lSIainte :pour l'ell­sleignement de la lfeIigi1on, et à ,slon xe­tourr, elle l'.a mis ·en œUN"re,

!Pour tous ifenseig1l1ements -concernant ~ La :plus belle Histoire », s'adresser à Mlle Ga­hery, auteuif Ide la méthode, 32, avenue de -Rumine, ;lJausamle.

!L'ouvrage die ,Mlle Gahe17Y, « La PLUS BBUljE HIISIDIRE .MISE A ,LA PORTEE DES TOUT PIETITS », à l'aide de 25 ;(a­hleaux animés et d'occupations manuelles) . compte plus de 100 pages. Il comprend trois pa-rties: 1. ne la Créaüon ~ Noël (18 leçons,) - 2. IDe Noël là Pâques (36 leçOll!s). - 3. De Pâques à la IPet1tecôte (5 leçons), - Bn vente au proix de :Er. 3,50. .

L!image dans l'éducation

L·cs premièœs notions ,que nous 'ac .. quérions -de l'univers -a'm,biant nÛ'wSi sont fouŒ1nies patr les yeux. Il semble que ceux~ci, 'chez l'enliant 'brès jeune, per­ç,ohnent avec ,une :remar.q-ua,ble acuité les couleurs et -formes ,des, 'cho'SeS;qu-è dans sa mémoiTe, rvier.ge encore de tou­te impr€lssi'Ü'll extéri'eutfrè, '!l'on encore satwrée ·de vi,srons mal'érielles et de préoecupations 'moTlales, les reliefs et les t'èinte:s 'se ~fiavent .avec une fo,Cc.e patrtkulière, stincrUistent à une eXicep­!tonnelle pi11o~ondeu'f -ct :prennèlltfJ lune telle imp,o'rtance que ~-es ·événements et J.les 'Peripléties de lia vie la plus long-ue Sie suocèdentSlan!s par"renir à les effa­cer. . ·D 'ült l'i'1llUJ'ortance de l'iumge ,dans l'éducation; d',où le -parti q,u'.on :peuit en üI1er; -d'IQÙ le danger qu'elle peut OffrÎ'f.

'L"enf'ant se IpaSsionne aisément ;poUJr l'image: la moindre l~mviU're lui révèle ün 'monde 'D'OUlVeau: et des horizons in­O{}J]nu~; IPOillir peu que le sujet lui en l'airaiS/se ,oompl~qué ou insolite, elle d~-

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vient ,une des :énig-mes ,de sion exisienOè d il :pOUll1Slu~t de questions ceux ,dont Il Ipleut l 'espérer l'éclairclssement du mystère.

On lVloit de !suitecomlb~en il est facile d'ins{'ruiife l'enfant 'sanSI contrainte et sans ,pédanterie, en l'intéressant de trèsl bonne ih.eulre à ,des g'liavur,es bien iaites et ·dont leS! SIUijebS dem~Ulrent à sa plOf­tée.

IDans le Icours de l'éducaHon, il f'aut di'sUng1wer ,elli(:,re l'iifillalge IélluxiFaire et u!tile, sal.t1Js }taquelle une for,maHon :ra­Uonnelle et Ui]] ensei'g-illement icomplet. ne ,se pOUJf!l'iaient 'm'ême ooncevoilr; et l'i­ma!ge malfaisante, ,qui est un écueil et du ,oontad de I,a:quelle l"enlfant ne S'alu­r.ait êf,re ~)réservé laVlec tflOp de soin.

IPardolllg ,d'I8.'hord de hl~ première et de SIOn ~4ôle SUif le développement inJtellec­tuel.

lA Vlant ifJoult let dèsl le début, il fialu:t veiner à ,ce que les gu:avures, bibelots: et menus Idbljets mis enke les mains ,de l' enl~an~ I()iHl1en~ tIn Icerta~ !caTadère esrhiéti1que. III n'est jamais trop tôt pourr lui ÎnSlpü~er le sentiment -de la beaut~, pourr lui, ,~om'mun1quer Ice q~lel'g~e .. oho­se ,de ·delucat, ,de ;presq·ue lndehmssa­ble, de si ,pn~cieux ,poudant 'qu'on nom­me le ,glOÛt. 'L"enfant qu',on :aurilit mai,ru­ceniUI ,dès 'Sla naissance dans une atmQS­plhèr:e d'tart élégant et 'Si'llllple, devi'en­dr.ait lavec l'âge lun 'homme drun goût très Ipur et très lalVlerti, palice q,ue, même 'au temps où il ne powvait 'apiprecierr le catch,et spécial dru 'milieu quil l'entourait, ce milieûl n'en exerçait lPaS! moin~ sur lui UJ!le lutile influ:ence. - -

En dasse également, il faill't USe1 f>;ea,uooutp ,dU! 'Secours ,que l'image a;p­parte. On n'a IP'as toujlo-urs 'suffisam­ment ,compris, mais à iplrésent on ,corn· prend de mieux en mieux, /Combien l'en .. sei'gnement doit 'être basé' S,U!r l'intui­tion. Oel'a devient une (l'ègle dès le dé· but de l'école :primaire, -de ne pa§- don­ner .aux élèves La Illotion Icilistmite d'une

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ohO'se Iqu~on peut leur mlont'rer à l'état concret, r'est-à-diJ.ie en .réalIté ou tout au mlOins en ·~ravulre.

seule enseigne, qu'elle en5ei~n~ 1",al1)ide­ment, d 'une manière éclatante et fI":ap­,pante, en 'Une sorte de synthèse.

IPa!r l'imlage, ,bien plu'S que pa:r les paroles des 'maîtr'es et par les livres, 1 élève apprend la physionomie spécia­le des ,diHéroots siècles, let les ,costumes, et l"équ1pement des g'1.~eJfriers, et le haif­nachement des Ichevaux, ,~ rar'chitec­t'wre militaire et les fêtes et les j'Outes et les ,banquets tet l'ês entr·evues. et la figure des hommes illustres et Iles ex­p10its dont Hs fur'ent les héros.

.par 'elle, l'imag"iuati'Ûu de l'enfant s'éveille 'et 'S'enrichit, sa mémoire se :metvble, et pour tpeu qu'il soit d'intelli­giente vive et IPréco.ce, il ne tarde pas. à

Id ,oommence le rôle de l'image. Pre­nons /par exemple, rhtst-oif'e naturelle. Le t~mtp·s n'·est plus où l"on se figurait pouvroir 1"a:pprendQ",e uniquement au tnoyen des liv·res. Actuellement -on mei l'élève ;en .présence des minéraux, des, plantes ou .desa'11imaux qu'on veut lui fai,re Iconnaître. S'agit-il de minéraux intTouvables ·dans la ['égion, de plantes eX'otiques, 'On lui met 'sous les yeux des ,J.iepTodudioI1Js aussi exactes et arussi pré­ds'es ,que p·ossible. On lui donne ·des arl" Ibums ·oolo'fiés ,de z'Ü'olo·gie 'amusante qui :peuvent rendlr.e à Ice p'oint de vue d 'inap,préciahles services·. , 'L'histoir·e sainte Is':a'pprend .par l'i" mag;~ a'ccolll1lP'agnée, à l'école, ou dé­jà mêm'e ·en famille, déjà même avant que l'enf.ant ne Isardhe lire, d'un co,m­mentai:re .appJ.ioprié.

, s'épTendre du 'g1f,and 'roman de la réa-lité ,qu'est l'füSJto,ire. (A suivre.)

Dans l'enseignement de l'ihistoire profane, 'On ·a ·généralement l~ grand tort -de ne pas faire assez appel .à l'i­mage. Pourtant, m'ême en ne tenant pas oompte de l'illustration forcément ru­·dilmentai're des manuels, il existe à l'u­·sage des établiss-emenns d'instruction d 'excellentes ,collecHons de _planches :mur,ales bTillam'ment ;enl u.minées, d'une exécution véritablement artistique, -qui pourraient et ,devraient êwe utili­sées ,davantag;e. Car 1 emploi de l'ima­~e es~ à 'cet enseignement -ce qrue la ,chah' -et les 'mUisdes sont /élU 'COlipS: ôtez ceux-ci, et il ne reste Iqu'un squelette d~pouillé; s'11Jprprim'ez l'image, suppri-mez l'év-ocation vivante et picturale des fastes de l'histoi~e, il ne reste 'q-u'une sèche et -monotone énuméra ti'Onde faits: touJours les ,mèmes. En effet tlOUS les traités se ressemblent et tout~s les ba­tailles aussi, du moment -où disparais'­sent les différenciations 'entre les ha­billements et les armes, la façon de combattre, toutes -ohos~ ·que l'image

La vraie compagne de la vie

« HoIrlteUl< domestique », «Heureuse ménagère», tels 'slont les tiwes allé­chants de ~olulffies tombés entre nos m;ains, ·manuels destinés à initier la j'eune fille à sa fu~ure mission de maî­tPèsse de maison. Les conseils sont pr-o­digués, s'Ur tous les tons, !pour amener la femme à JOUler .dans la Société un rôle ,mO'raHs,ateur. Parvient-on de ce ' fait, à semelr l,e bonheur dans les mé­nages? Les statistiques ,dis,ent non: Les diV'ol1ces :se 'multiplient d'une façon inq,uiétante. « La déslOr'ganis,ation des ménatg~es lest une 'gr.ande plaie de notre siècle », disait hier à la tribune .parle­mentaire un 'Ü'Dal'ètltf italien.

Cette g1f,ave déchéance 'Provient, dit­on, de SlOU'l~ce'S diverses; mais un eX'a­ment ,attentif la f'ait ,attribuer tout sim­plement à la faillite de la V'êrtU.

La vertu dit: <~ Anrière!» aux p'J.iO'­ductions malsaines, 'aux r,o,mans cor­ru.pteulrs, a,rrière .awssi ,aux réclames do·urteuses c01partées .par les phar'ma-

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cies! Au feu, dira l'a 'velrt-ueuse, tout 'ce ,qui peut tJ}oubler le ,cœur de ,mes fils et de mes filles! tout 'ee qui e)Galte l'éco­nomie, l"hy.giène, le bien",ê~re, au détri­ment de la vertu!

Slans la vertu, ipoini ,de vroaie cOfl'l4Ja­gne de la viel Plus d'U[l.1e .citadine évar ,porée se ,récriera: «Votre vertu ·c'est l'é­teignoir de notre idéal, ,c'est '1'!esc1aVia­g"e. ,eest Ipeut-'être la hideuse tpatwreté. » Arelles-Ià, Ion :pou.rrait lobjecter: « Réa'­USlez-v'o,us le but -essentiel de v'ot1ie exi'S'­tence? l.;a iemm'ê doit être :p,oUJr l'ho111l­me l,a compagne de la viel Le j10ur -où 'un doux hy,mô11l 'vouS! ,assodait à Uilll

époux 'qu,e, (pOUf employer V!o-nre terme) vous ,adoriez et qui ViOtlJ~ :adorait, 'Vous 'Üff,dez t,ous Vlos ichaifmes à Y,otfo~ idol'e, vous suiviez iU'n élan I1Jatwr,el et vous aviez r~aisiÜ'n, sans doute. ,Mais Ices S'en~ ii.ments, :pour être 'beaux, doivent ,être -durables. Cette du'rée, -où lest ISla .gaMu­th~, 'sans la vertu? »

'Le 'roman à la m'ode ~'911icite la fem­me nouvelle, qui -apprend les troubles du 'nmuvaÏs ménage. du demi-ménage, du falUX rnénagte. ~< 'Secoue ton joug.» semblent diœ les tristes palges. Dès 'qUie ,cette voix rr,ouve une ,oreille ,complai­'s.ante, r époux peut se 1"épéter: Atta:dhelo

t'oi à elle ,comme à un ,châtiment. :LaÏ'SlSions là des 'scènes ,qu'il répugne­

·paît de IretI1acer. Interroge011ls tplutôt tel et tel milieu familial :où la femme reste la reine let ï'OfneIIl'~nt du foyer. Tout entière .aux sioins -de :sa lamille, toute à 'S.on époux, toute .à ''Ses enfants, ,c'est elle que l';on -admire, que l'on aim'~, que l',on 1.îe~pecte, elle qui, Ipeut-êtr'e (tant le vrai mérite l1evêt de ,modestie) ignore Sion prestige. Son affect ton , son dévoue­ment, S:011 :am'our du trav,ail, son cout:,a­ge à 1 heure du !sacrifice 'som le vivant parfum de sa v,ert.u. <~ M.a f.emm'~" peut dire avec un légitime .orgueil le marvre de 'céans, 'ma femme est mon tréSlor, m,a ~onscienoe, . ma: 'Vlliaie moitié, l'âme de

la maison, le soleil dru foyer d:omesti-' 'que. »

- :A q,uds !reflets ,ohâtoya'llts Tecon" na'Ît-Œ1, dans l~a.rmée des l}Yf.étenda'll­tes, une Ip'arle de si g,r,and .prix?

<~ - Ah! !ajouter.a rheureux 'mortel, 'vous voulez ,ap:prendlfle ·comment UUe femme peut àè'Vienilf la vraie compagne de la vie? -

« Il f!aut qu'eUe ,coUaborè à la cons,.. tlJ.iudion du foyer. Il ne :S'uHit pas pour -cela !qu'lelle s"acco'mpargne d'une dot, ,car 1"aPP'Olrt financier ,est le fait d'une association Icomm'ôrdale et id l'aSlso" daHon est d'un ;vo-ut autre ordr,e. Du r,este, lia .dette de bien-êtl'1e qu'un mari doit .à 'sla ·femme, est trop 'S\ouvent un f.erment ,de ,disoorde. Quant ;à l'esprit, ,ohoS'è ,CUIrieus·e, il est bi!en moi11lS' de mi­se ,(mlcore 'que l,a fOTtune. On le ,célèbre sans Ile rechercher; bea UJOOurp ·même en ont peur, IpOUT, des r,aisons solides, sans doute. ':Ua beauté, dir,a t-on, a cap'­tivé ,bi,en Ides rega~d:s, enchaîné bien des ·cœur,s. ISlam la mépriser, !Surtout lors~ qu'dIe reSJt uu Ireflet du :oalme intérieur, j1e dirai qu'elle n'est pas da~antag-e l "essentiel du boniheur. ,Peut .. être l'as­s!c-cÏati'Ü'n dont il Is',agit ici ·est .. dle la profession en .p'a'ftie double? La femme ,collahol,el:a :aw-ec Ison 'm'ari rpleindŒ'a 'S'il peint, prépareJr:a des ,p~Hons, 's'ii est phar,maden? :P-oi'll't encore. Le "pre­mier des biens ,que r aSSlociée doit aJp­,port-er à slo11 conjoint, ('èst la vertu· Sous sa :galrde naîtra la paix du mé­nage.

'Il faut p'our ,cela que la f.emme :soit la ,oonrsdence de l'homme. 'Non 'Point que je V1euille ,contes.rer à r:hom,me le drloit à 'llU1,e ;co'filsdence propre de1.1rière laquelle il 'se fl.ierl'1anche m.ême parfois en l',alppelant «une 'ball",rière i'nfranchis­sable» (bi'en qu:elle &oit , une baHière mo'bile qUie l'rOll déplace par uu souri" Te, une moquelri,e). Quoi qu'il en 'Soit, la femme doit être la ,cons'CÏence de 1 h'o-m-

ft', .", , , , 1 1

Page 4: L'Ecole primaire, mars 1921

Ijoyeu~e~ de ~Dn peuple moins vrai que les , cetll~e­

pas les rues. Il~ faut Îire ro'Vince pOiUr connaître leur

les vines ont meurt plus aix des champs, le régime

sans trop de peine. On et généralement les mu,s­s que la ,pensée.

vieux de France doit être achève sa 108me année. La !rée est sans doute cette Ma­d.ont les journ~ux ont parlé rait illms :sa 105me a:nnée. oui,ssent de toutes leurs fa-

IX tjadi,s. Il ex:i,stait aux envi­U'11l médecin âgé de 104 ans t mor-t à 108 ans et Otil a si-pelle Dwmaine morte près de 1 de 107 ans. . I:s ne [aisoos, en notre siècle, r qU~llJUttrefois, et les éLl.lde.ns ~ellJt donné l'exemple. L'hIS­)pelle-t-elle pllJS que Sophocle t all1ls quand il coo1iposa Oe-['1 .. ;4-0.. u.o. .... o;+:";,,. .o111f"t-l"\,.:Y.o 7:. H1.l1 __ _

,22

me ,en 'bien des 'calS. Parfois 11'11; SlÎll1Jple :P:M'iadoxe, une o'bj'ection saUJgr.enue 'OU qUle1que ohose qui TIre vaut !}J'as mieux, suffit pOUir ·désemparer le malri. Qui le ,relè\nelia, qui le il"emettra dans la bon­ne Vloie? !S'il !a épousé .une f.emme -de vlf:a·ie val'èur. morale, c"est ,elle qui lui f,er,a prendre l'éguiHb're: la femlme de .. vine les ,cas :embar'rasisants, elle 'sait di're lavec ,douceur: « 'Ne ,faites Ipas ,œ. la, c'est indigne ,die VlOUS» ou. bien: <4'VOUiS 'aiV,ez leu tort, vous avez été fai­ble »! 'L'aveu 'Siera ,pénible, mais toute Iparole .iuste ipOil"frè, dit .. on; l"hornme Te­conll!ait inti'mement la ijU!stes'se de ce n~pl~oche let, dès ce Jour, il Is.'accoutume ,au I~èSipect, -il facLmire Pintég-lfité de ,cet­te ,conscience qui a ga1rdé l'a silenne.

L'hisTIoire ,est IPleine de t1"aits qui ré­vèlent 'ohez lia 'fem·me ,cetbe 'oonsdence ~UJpérieuif'~: !S. Paul témoÏ-g-ne, dans ;ses épîtres, 'd"éga,rds' pa['ticulie1"s :aux ,pieu­ses 'coUahorat'rices, ,de son ceUVlf.e. Cha­teatllDdand, Jules~Simon d · tant d"au­hies éoriv.ahlJS illustres, 'ont eu ·des .pa­ges éloqu'ell'bes poulr ,eéléb!'ler -cêtte ,part de la femule 'au bien mor.al ,de la socié· té. fMais, disiÜ'!'JIs,-Ie, Icet êtfie, cLOJ1ot Ils· rprodam'ent les qualités n'e~t pornt l,a femme-poupée que l'on il"'ênconilie de filOS jIQUlf<S p'ar:adant e}ans les 'salons, en

i.quête de faveurs et de C011icess~lons. Cet­te femme, (n"en dépla,ise à 'qui :pa,r.-· '00'00 nos ' ICa'111jp:a:gnes, 'dhra!ich'ant à re­cueillir deS' adhérentes à la «'Ligue de l'E,qI'aI1Jc1p:ation -de la Femme >;) ne pas­se ip'Oint 'S'on temps dans la tfiecher,che de théo1ries fiav'orisant le bi'ên-êt~e ex­dusif 'Ou 1a :soif d'honneuTs. Vous la tr.ouverez bien laru.-desISIUs de Ices mes.­quines considéraüons: ,elle :SIe déviQue sans compt,er, eUe 'St~ donne à 'Sia nom­breuse famille. C'est là le ,bien~être c'est là l'honneur ,d~une mèr'e, d'.a1ptrès: la ,philosophie 'chretienne. '

P1"~parée ,par un '&acrifkre oŒlünu'eI, v'raie ,compagne de cette vie d'ép'reu-

'ves, eUe ta,fÏ:ronte d'un œil serein les ipire.s sitU!atÎ'ollJs. L'heufoe ,du cLésla~h"'c, du deuil la trlouve vaillante.

'La ~)'au.'Vr.etémême, 'qudque dures que soient ,ses lois, Tevêt à S§ yeux un canadèr.e moinS' ifud'ê: la foi lui fait apeliCevoir, à travetr~ l'a faiblesse ,et la gène, l'è 'mérite, la .récompense, l'émi­nente di'g-nité d'es paUVI1es. ' A tr~avers S'es l'ar.mes, Is:a prière bénit enc-ore le Dieu 'qui iflf~ 'frappe que poulr 'g,uérir,

iSi enfin, ,Sion ,cowra.ge, sa per'sévér.an­lœ I&e 'Vioient TéooltllpOOISJéS, si elle entre en pOSiseS!s-Ï'On .d'un minimum, sa main alO'rs 1S"ouiVre toute l,ar,ge dans celle -du ;paUVilie.

Ce n 'est :point à elle que Is'adresisent les IP:aT'ol'es 'a.wtori'Slées d'un Léon XIII, d'un ;Mgr .IBes'son, conjurant la fem­me modeDue flle Tiester .à ISla plalee, de re­noncer à une indi.gne voilette reprouvée par l'EtgHs'e. 'La :s'eule IparUTe de la fem­me d'honneur Ic'est la vertu.

Oom1pagne dans la joie, oomp~lgne dans les la,rmes, vraie pierre d"angle ·du royer, ta femme v'êlftueuse .Deste SeJl­le lia vraie compag111e de lia vÎ'e.

e F:olimer .deS! jeunes filles vertueuS'es

avani tout, lieur inspirer en tout ,~t tou­jou.rs l'hOItfeur de tout ,ce q.ui est ma! -ou ,qui achemine 'au mal, doooer à la v,ertu, Pat'brait ,d'une recompense qui ne peut 'manquer, 'pui'stq'u'elle s',appu~~ sur des prom'esises divines, tel doit êt're l'e progTlamme ,de toute éducatrke cons­dente de sa mission.

,P.répaifoer k~s jeunes ,fiUes à :affr-onter \T:aiUamment les ép.11euV1es de demain, à les sUUJ:p1orter vel'ltluewSiement et à 'ne fa­,m'ais ~Dansiger (avec le (k~voi[', 'c',eStt un vrai m'Oyen de guérir nowe :société du ,mal qlui la ·mine,

2.7 févr. 1921. C. D., inst. -~----,~ --~--

:j: Pardoune à tOu.s tplu~ôt qu: à toi-même,

Variétés

QU AlND COPiPlEE ET AIT PETIT Je n'ai appris à lire qu'à t'âge de 7. ans:

Oui.! moi qui depuis lors ai tant lu, mOl q~ ai trop lu, rai été fort longtemps .rebelle a l'abécéda,i:re et aJl.1J <X ba be hi bo .bu».

Ma pau.v,re mère ·se déses.péra~t. Bien ~U:'on ne 1ût pas ridte du tout à la maISon - 0 ma tendre et noble mère, qui. as eu 8 enfants et en ,as élevé 4; ô ma sainte maman en bottInet de servante, qui n'avais qu'un ~chant cl: a­,peau de tulle noir, et un vieux châle retemt fpour tes mres sorties! oui, bien que tu con­l1Jus'ses toute 'Ia. vale.ur d'ilUle pièce d 'argent, tu m'achetais des alphalbets â images superbes qui devaient coûter au moins. d.ix sous, ?:es alphabets où l'on voyait des ammaux. COIO!,Ie,.:;, avec la première lett.re de leur nom ll~pn~ee en très ,gros 'caractères dans un COlI!1 des· tampe: A, un âne, B, tl~ bœuf, etc., jus::t~'au Z qu'accompagnait tOU]OUT? Ut11 l'1!a,gno.bq~e zèbre à raies j'aunes et noues. 'Vams sacn­fiœs! Je ne tardais pas à chiper. la lI?aire ~e oiseaux d'une Ide mes <sœurs et Je decoupals toute la ménagerie pédagogique; mais je n'a­vais fuit aucun progrès, et ,je continua,i,s à confondre lN avec PH, avec l'M.

On tâClha de me sécLu,i,re pa..- la gourman­dise. On me fit tprésent d"alphabets en cho'co. lat composés de 25 tablettes portant chacune un~ lettre en sucre, ILe résuUat ne fut pas meilleur. Je nie faisais des mou:SJtaches bru~ nes, j'engloutissais voye~es e~ conso~nes, SI

bien qu'a l'heure du dmer Je n'a:val,S pll\.1s d"appétit et rdu.s·ais formellement de manger ma sOltlpe,

23

Pa,r exemple, 'je me Œ'appelle !Iè? hien 1~ minute précise où le voile se DechIra et ou cessant d'épeler lahorieusement, je décou,vri~ em..in l\.l!l1. sens dans les petits s,ignes noirs que ma mère m"indiquait dU! bout de son aig;uï.lle.

Oui, je rev01s encore le livre, une «Vie de saint Louis », re1ié elt1! basane. C:est dans ce bouquin que rai 'Commeocé à lue Couram­ment. Je l'ai .ret,rDuvé, il y a quelques années, ilLll jOll,Lf que fessayails de mettre un. peu d'or­dre dans ma bibliothèque; et ma mam a trem­'blé, je vo,us assure, en tou:rnattI:t ~es pages sandii,iées pa:r les doigts Ide ma mere et de­vant lesquelles s·était éveillée autrefois mon inteUigence 'enfantine. .

Mais de mes souvenirs littérai,res, celm·

~ n"est pas le premier. tout ~ fait: Il,#en est un, je le ,répète, anténeur meme a. 1 epoque où ,i'ai tant dévoré ~'dphabets ,.en ,ohocolat, et c'est le sOtllVerull" d; ,un chef-ct: œuvre de La :Fontaine: «Le ILoup et PÂ2'neau.»

kh! que 'j'éf.ai,s ~~it a'lo~·s! . Tous m'es l'apports avec l:a libralifle 'ConSIstaIent en u~e bible Jn-4° l\.lJlle bible â images, qu'on mettaIt .sUir ma. chaise à Pheure des !rrepas pour me 'hausser jiUJsqu'à .fion a-ssiette, 'Mais j'av'ais déjlà de l'-imagination, ~t 'te tprenai·s Finté,rêt le plu.s 'VilÎ aulX bell~s histo~res que mon pere me contait pou/r m endorml!l'.

C'était pOUlT l'excellent homme le meilleur moment Ide la journée qu'il alVait passée, pau­v.re bureaocrate, à noircir des papera'sses administratives. Taltldis qtue ma mère et mes trois sœur,s tiraient Pa-igui lIe , groupées au­JOUir de la lampe, mon père, assis 'au coin du feu. me prenait SWl' ses genoux, et, tout de 'suite avide rléljà de fictions et de chimères, Ije le Il'egarda.is dans les yeux et je lui disai,s ar­demment.

-- Racon1e, papa! raconte. Je les avais enten~s bien des, fois, les

;lfJlerveiUeuses légendes, ll,e les 'SavaIS toutes paT cœur, les s'aorées et les profanes; .. mais, ,orrâce à la mervei11euse faculté d'illusi,on que Possède l'en[anœ, elles restaient ~ou:jou~s pOtlll' moi fraîClhes et nourvelles. Je rremlSSllJlS d 1hor:reur qu'and ~J oseph était .venklu par ses !frères, quoique ie susse pa-rlaitemen;t qu'il allait devenir ministre du: Pharaon d Egy.pte et que, plUIS tard, il se vengerait ooble~nt de sa [amine ,s'Célér.ate en la comblanb de bIen­faits. .. Et ï'e1if-rayant appel de BalTbe .. Bleue à' sa !femme: « ,Descendras-tu tout à 11heUll'e? ~ me donnait la cha·iif. de poule, bien que je fus­se certain d'avance de l"arrivée O!pportune des deux ifTères de Mme Ba l'be-Bleue « dont l'unt était dlragon et l'aut:re mousquetaire~. 'Pourtant, je doi,s l'a'vouer, -les contes à dé­nouement rheureulX, tout en me passionnant, exerçaient à la loo~ue sur moi leur vertu so­pori.fique: je JÏ.nissais quand même par m'en­dormir.

Un seul rédt m~impressionnait si .profon­dément .que le «ma·rC!hand de sable» lui-mê­me étaÙ dompté. C'éta,Ît la fable du « Loup et de l'Agnea-u». .

Quand mon pèr'e, fa'Lsant s.a grosse VOlX,

en 'arr,ivait ~ ce 'Ver,s:

Qui te ·rend si Iha,rdi de trouibler mon breuvage?

Page 5: L'Ecole primaire, mars 1921

comme ~e connl1~ssais la suite, comme je sa­Va.ilS que le pau!V,re agneaU! se dJéfemdrait inu­tilement et fiuiifait par êke dévoré, je n'y pouvais plus tenir, j'essayais ete fermer avec mes deux petites maÏIlis la bouche iProférant ces paroles si a1ifreuses, et ~e m'écriais en sl(lf]glotanrl::

- IPas de loop... Pas de loup! ... A cette sf!l.pplica·tioll désespérée, mon père

s'i'uterrompait, me cOllsola,it aV'ec des cares­ses, coulvl'ait de baisers mes joues chaudes de ~armes. Mais ,Ie le voyais sourire et je me -51UtÎ.S alors demanldé quelquefois quel ,plaisir

. il pou:vait prendrè) lui ·si bon, à effrayer ,un petit enfant. Car ,il s~obstit1ait à me red:i,re l'ef.f:royabIe /fahle, et .je lui en voulais pres­que, tremblant tOU~OUifS dès le ;premier mot, et toUjOUfS m'écriant au même endroit:

- Pas de l'oup, papa! pas de loup! ... IDepuis, rai compris pOUf·qUOi: mon père

sOltriait de me voir pleUlfer: il était neureuJt, ce doux rêveur, de voiT éclore dans fâme de son fils un premiel' ,jlJ1.siÎm.d généreux, et il insistait, il me !répéta,it le cruel chef-d'œuvre pou:r exciter en moi ce sentiment si rare chez les enfall1ts: la pHié.

Sois tranquilie, ,mon bien"3Jimé père! ta le­çon n'a pas été per;due, et ces o!a-rmes d'enfant données au mal:hellifeux a,gneau de La Fon­taine ont sans dou'te décidé de la formation de mon caractère et de mon eSlprit. Sois tran­qujlle! Ije ne l'oublierai jamais, ce sou.vCl11!Îr de ma ;première ell!f'ance, et le poète qui est ton fils gardera fidèlement l'amour des fai­bles et des opprimés, ainsi que l'horreur de l'injustice et de la ty.rannie.

t ,François COPPEJE, de P Académie française.

~

LA IPlRIERlE oDE KBPlIJE'R. (1571-1630.) VilLu,sire matlhématicien et astronome Ke.

pler, dont les iravau·x mirent Newton sur la voie de la décou'Verte des l'Ois de 'l'attraction universelle, tenniue comme 'SUit l'un de ses ouvrages:

«0 nieu CJIU!Î', par les lumières sublimes que tu aSj répandues ·sur toute la nature, élève nos désirs j1USqu'à la di'Vine lulmière de ta a.râce win que nous soyons tréllll'sportés lU/11

fOUif dans la lumière éternelle de ta gloitfe, je te rendis g:I1âces, SeigneUif et CréaJeur, de tou­tes les joies que j'a,i épouvées d3Jns les extases

24

où nia jeté la contemplation de l'œuvre de tes mains! Voil'à que .j' ai terminé ce lilVre quit contient le Œruit de mes kavaux et j"ai mis à le composer toute la somme d'intelligence que tu m'as donnée. ra~ t}Jl'oc1amé dJevant les homo mes toute la grallldeur de tes oeuvres, je leur en ai e;rpliqué le témoignage autant que mon esprit fini rn'a permis d'en embrasser V"éten­due infinie. rai if'ait tous mes effOflfs pour m'élever 'jusqu'à la 'vérité par les voies de la philosophie; et S'Yi 1 m'était arrivé, à moi, mi­sérable vermisseau conçu et illourr,Ï- dans le péché, de dire quelque ~hose d;'i~dign.e de ~oi, !fais-Ie-moi connaHre ahn que 'je pUlsse l ef­facer. 'Ne me sU:Îs-je point laissé aller aux sé­ductions de la présomption en présence de la beautê admirable de tes œuvres? Ne me suis­je pas proposé ma propre renommée tP~rmi les .hommes eu élevant ce mOl1lUJI1eat qUI de­vait être c~nsacré toUit entie.r à ta gloire? Oh! s'il en était ains'i, reçOiSl-1110i dans ta clé­.mence et ta miséri'corde, et a'Ccorde~moi. cefte grâce, que l'œuvre .que je 'Viens d'achever s~it là Ijamais impuissante ià ~aire le mal, ~aIs qu'elle contribue à ta glOIre et au: salut des âmes. »

* Voici deux motifs de pUlnitions .inmgées par un sutl"veiHant à des élèves du collège de X.:

A x ... tDeux heures de retenue p01.ltr frap~ per des pieds ~ t~m de bras:

A R .. · PnvatlOn de sorhe pour me ~­ga:rder fixement quand j'avais le dos tourné.

Pensées

t Tous les panégyriques >soot lI11élan~s d'une dnfusion de [pavots.

* * * t Toute lecture doit être accompagnée de méditation: c'esil le seul moyen de trouver dans les livres ce que les autres lI1'y ont point aperçu. Sénèque.

* * :j: On a fort !bien dit qu'!] fallait beau~oup lire, ma:i'S 11100 bea'UtCoup de choses. Rolhn

-----.... -1 ... ..---- --

Supplément du fil 0 3 de "f Ge· le" (1921)

Puissance et Dignité du Prêtre (Lettre pastorale de s. O. Mgr Bieler, évêque de Sion, pour le Carême 1921.)

(Snite et fin.)

De la IPui,ssanœ et de la dignité du ,prêtre, Nous avons tiré, N. T. C. ,F., une p.remière condus·ion, c'est que nous lui devons t'hon­neur et le :respect. Nous voulons ma'Înt'ènattlt aitirer votre attention SUif ce fait .que cette même pùissance et cette dignité sumaturelles, font à tous les chréi,iens 00 iI11jpérieux devoi'r de ~ontrihuer au recrutement sa·cerdotal. Mais ici ,il 'Nous faut faire d'abord une ·t'rÏos(e cons­tatation. nepuis quelques années le nombre des vocations sacerdotales a été si réduit que le diocèse va au dev,ant d'une Tedoutahle ;pé­nurie de ministres -sacrés, iSi l'on ttl'a recoluis immédialement aux moyen~ 'q.ui sont calPables de conju~er ce danger. La cause principale du triste état que Nou.s déplorollls réside) Nous ne cr-aignoos pas de le dire, ,dall1s l 'in­suffisance i'roQl générale des bénélIices ecclé­siastiques. N 'oublions lPas, en effet, que les dou,ze 3Jl1uées s'Utr lesquelles s"étendlent les. étu des du collège et du .séminaire exigent d'u l~~ {Uif prêtre d'impo:rtantes dépenses que la S'l~ tUiat-ion financière de bealUcoup , de lParents n'est pas à même de couvrir el1tièr~ment. Aussi ar.rive-t-il fréquemment que les Jeunes ecclésiastiques ont encore des dettes 'cl études à payer. Malis quelle senu dès lors, Nous vous le demandons, la situation de ce !jeune ecdé­sias·tilque s'H reçoit alors l'admini.s,tration ~~lIDe p~oisse d011't le bêt11'éfiœ n'est pas même suffisant iPool!" Ici a:sSUtfer un entretien con venaNe? Au lieu de payer ses dettes d'études ne sera-t-il pas obHgé d'en contracter de 1Il0U­velles? IPareilles condit.i<?lt1s ne sont guère en­viables il faut ettt convenir; e't qui oseraH re­IProche~' à un jeune homme -muni de lïns~~c. Hon qui Lui permet cFembrasser >une Ca1"riere lucrative d'hésiter à entrer dans UJl1 état qUI ne lu.i fO~l1Jrni.ra :pas même de -quoi vivre selon les e:x:igeniCes de sa position, Bon nombre de 'paroisses, Nous le reconna!'ssons vo 1 0111 tiers, se sont fait ,un devoir, d~tt1s une année, d a­méJilo~er le bénéfice de leu,rs pasteurs; mais dl'autres s'y sont, jlUJs'qru:'ici, refusées et ne sem­'bloot !pas eITcore avoir compris que le. prêtre lm :a-ussi doit aiVoi'l" les moyens de VIVre et ·que personne ne peut ,raisonnablement exiger

de possélder Utll prêtre dans une ?aroisse qui ne veut pas Lui as'surer un entretIen conrvetl1a­hie car le Saint-Esprit le dit: « r'ouiVrier est di~e de son salaire.»

Mais à SlUIPfPoser même que la q.uestio~ des bénêfiœs Ifût réglée ,pou.r tou~es les parOIsses, .il 'IT'en .serait pas moins néœssaire de songer à favoriser les vocaiions sacerdotales. Nous ne craignons !pas de dire que le l!1ol~b.re est 'grand parmi les enJants de nos chreheones pa,roisses qui elltoodent, dans leur coeur, la voix de Dieu qui les appelle au sacerdoce; a.ussi bien ' qU'~lIe vocation terrestre 'l'ou,r'rait­elle :mér,iter d"'être comparée à. la vocation sa­cerdotalequi vient directemen't ,de Dieu? Sans doute) l"agricuUeur, l'ouvrier, l'artisan ont tous ilIne mission à ,rempHr ici-bas, celle de conlribue·r au bien-être et au bon'heUir de tous par le ira'Vail de leurs ma,ins (Cluï produit tou tes les choses nécessaires à la vie. U 'ingé­lIlieur utilise pour le bien général les forces de la natutl"e; favocat est à même de .défendre l innocence et de protéger celIui que menatCe l'ill1justi·ce; le médecin soigne Jes corps, panse les IblesSl1lres et a.paise ibiesn des dooleurs. Mais c'est au prêtre 'que :revient la mission de ,tm va i1le r poorr un bonheur qui n'est pas seulement de ce monde, ses augus1es pouvoirs le meHent en é'tat de Ifend'l"e les hommes heu­reux .pour toute réternité. Si donc un ,jeune homme ,.chrétien entend rappel de Dieu qUii r'iuiV,ite au sacerdoce, qu' il n~hésite pas, mais 'qu"i1 obéisse génléreusement â. cette voix.

On demandera lPeu,t-être: qu'est-ce donc 'que la 'Vo,cation? [.a vocation, ré;poudons­nous d'est le décret .par lequel ,Dieu dé~er­luine' à cha:que homme la ;place qW'.il doit oc­ouper ici·bas. C'est donc Dieu seul qui peut doniller 'la vO'cation au sacerdoce et nOflL pas les !parents, ou le jeu des circonstalll'Ces ou celui-là même 'qu,i se oroit appelé. «Ce n'est ,pas vous, d'if le Sauveuif à ses prêtres te nl'est pas 'Vous Iqui m'avez ohoisi, C"est moi qu:i l 'ai fait, et je v,ous ai placés et en'V'oyés pour que vous produisiez votre fruit.»

'Mais à quel si1gne '1.lll jeune homme pour­ra-t-i'l recomnaître IquJ'il a la vocation sac~r­'dolale? outre une hOl1l!1e santé, un tj.ugement sa.in, uftle certaine ifacilité pour l'étulde, il lud faudra d'abord ressentir de l'attrait pour le sacerdoce: sans attrait, .jl ne saurll'H y avoir de vaca~ron sérieuse. Mais ajoutons immédia~

, "t"", Ill.. . · · te.

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1emenf qu~au dessus de toutes ces conditions se place la. pureté et rinnocence du cœur. C'est à des mains pures qU'il doit être réservé de présenter .à Dieu dans le SaÏlnt Sacrifi'ce le r

corps imma.culé du Christ. Aussi est-ce la décision de l'Eglise depuis ses premiers con­ciles que ceux-là seuls pourront recevoir les ordres sacrés qui s'engage.nt à vi'vre dans la virginité. Une vie chaste et pure, tel doit donc être le premier sou:CÎ du jeune homme lC}ui désire un jour monter à l'autel. Mais que de dangers de toutes sortes ne menacent ,pas sa vertu? Il aura donc soin de recourir sans cesse aux divers moyens surnaturels qui peu­vent protéger son innocence et lui conserver sa vocation, en un mot il doit avoi'r une piété sincère, il doit prier avec ardeur et persé­vérance. - Qu'on se souvienne, N. T. C. F'r qu'en règle générale la vocatioo sacerdotale ne germe et fleurit que dans l'atmosphère d'une famille profondément chrétienne, d'une famille où le lPŒ'être est entouré d'un juste l'es· peet, où la prière commune réunit chaque soir les ,parents et les erufaJl1ts illIUX pieds de la Sainte-Vierge pour la récitation du cha­,pe!et, dl'rtme famille en un mot, où 1'00 res­piTe le parfum des verlus chrétiennes et- .où la réception des sa'crements est Chose fré­quente et habituelle.

Pères et mères chréliennes qui nourrissez dans votre cœur l'ardent désir de voir un jour un de vos enfants monter à l'au1et, 50 ..

yez dot1JC soucieux avant tout d'assurer à vos el1bnts l'incomparable bienfait d'ume édu-ca­tian ,profondément .. chrétienne. Tenez éloigné de leurs regards et de leurs pensées tout ce qui pounollit teTnir leur âme et puis ,priez vous-mêrms avec ar.deur et faites prier vos enfants. Ce sera eillsuite aru curé de la pa­roisse ~ développer et à faire mûrir dans le cœu'r de votre fils cettte vocation qui, si elle se réalise rendra moins amère au pas~ teur de la paroisse la séparation d"avec ses ouailles lorsque la mort impitoyable viendra l'arra,cher à ce monde.

Il !peut arriver qu'une 'Vocation se ,fasse jou,r dans le cœur d'un enfant, mais s'ams pré­sen'ter encore des signes certains. En pareil ca,s, cette vQ.cation naissante doit être culti­vée. - Qu" on ne croie ;pas néanmO!ill's que Nous dési.rioos 'ïamais voir entrer dans le sanduaire un ieune homme ,qui n"V soit pas appelé! Loin de vous, parents ehrétiens, ].a pen­sée ou le désir de pousser incOtls:idérément

un des vôtres à entrer dans le sacerdoce s~il ne s'y sent pas appelé. Votre fils n'y trouve­ra'Ïtt lPas le bonheur et il serait à l'Eglise de Dieu bien plus llJui'sible qll' uti:e. Mais sans aucun dou'te, on ren'contre bien des enfants en qui n.aîtrait bientôt le sin,cère désir de re­cevoir un JOUT l'onction sainte, s·i la piété dl'rune mè.re, le zèle d'un ' pasteUl' dévoué sa­vaient cultiver dans ces âmes la crainte de Dieu e't la vraie piété et diriger leurs pas vers le s'anctu,aire. Jeunes ' gens qui entendez :peut-être la voix de Dieu, comme ~utrefois les apôtres entendaient Jésus leur dire: <I Ve­nez et suivez-moi l); si, par ailleurs, votre' comesseur ,qui vous connaît vous esüme ~pte à devenir un jour un bon prêtre, n'hésitez pa's à vous adresser au Seigileur et à lui dire: <1. Me voici, Seigneur, envoyez-moi.»­Nous n'ignorons pas, ,au derrJleurant, que la 'Vocation sacerdotale d 00 de leurs enfants peut occasioooer aux parents des sacriHces considérab~es. Ils auraient peut-être besoin de

. <:et enfant pour les travaux de .la maison, ils ne sont guère l'iches et se demamdent com­ment ils pourront couvrir les frais des étu­des. Toutefois, quand Dieu appeLe, quels pa~ rents vraiment ..chrétiens ne se sentir.aient le courage de faire le sacrifiœ que Dieu leur demande? Ils se rappelleront que leurs en­fants appartiennent en tout premier lieu à Dieu 'qui les le1.lil' a donnés et ils songeront ensuite que si Dieu 1001' œait la grâce de leur accor­der un :prêtre, tous leurs sacrHiœs seroot am­plement cO'mpensés; car leur enfant devenu prêtre priera pour eux au saint autel. Même après la mort, lorsque ,peut-être ils se trou­veront encore dans les souffrances du purga­toire, ils saUiront de quelle grandeur est le bie.ruait de 'Posséder sur la terre un ms qui tous les ,jours oUre le Saint SacrHice de la .Messe et pe'llSe à ses père et mère dëfulltS. Il Nous plaît d'ajouter ici Ique ces familles 'Ührétiellliles qui, à travers mille peines et sa­crNiees, sont parvenues à donner un prêtre au diocèse, se sont acqui~es un véritable ,mé~ Tite do'nt rEglise leur est reconnaiss,ante ' et dont le Christ, le Prêtre éternel, ne manquera .pas de les récompenser dans le Ciel. Parents chrétien's, donnez ,donc généreusement votre fUs à Dieu .g~'il est appelé par Lui à la voca­tion sacerdotale. Et si vous n'étiez pas à même, malgré toute votre bonme volonlé, de fa-ire face à toutes les dépenses d'eS études, il ne manquera :pas, Nous en avOllls l'a douce per-

suasi on , de personnes charitables qui ~ fe- . ront un devoir de vous aider,

Il n'est pas rare de rencontrer des ,pa'rents qui considéreraiemt comme leur plus grand bonheur de pouvoir donner un fils au ser­vice des au :els. Mais ou bien aucune vocation ne se des'sine dans leur famille, ou bien cet espoir leur est ravi par avance, vu que Dieu ne leur a point donné d en.fants. Les ressour­ces certes ne leur manqueraient pas et ils assumeraient volontiers la ch,arge de con­duire un des leurs jus'qu'au sacerdoce. A de teiles personnes comme aussi à telles ou tel· les bonnes âmes ,que Dieu a favoris~s des dons de la fortune, nous rappellerons ici que <fest pour el1~s un devoi'r pressant de con­courir le plus largement possible à l'œuvre des vocations sacerdotales. Il n 'est guère d'œuvre de piété et de charité qui soit plUS agréable au cœur de Dieu que ce:l'e de fac~-I ~Her par s'On concours péc.u.niaire l'entrée d u41 Jeune homme dans la mll1.ce sain le, Par de tels bienfaits 1"0n s"assure une part .~ tous les travaux et à foutes les bonnes œuvres tlue le prêtre accomplira plus tard et la récom­pense du Ciel ,sera mesu.rée à l'étendue du bien a'uquel O'n aura coopéré. Brtfin si quel­que personille chari table, à qui sa situatiol\1 permettait de le faire, voulait accomplir une œuvre de charité dont le souvenir ne s'effa­cerait jlamais et qui lui assurerait d'innom­trables grâces pour le temps et pour 1 éter­lIli'é. Nous lui conseil1erio!l1.s de meitre à la disposition du diocèse une somme assez éle­vée pou.r que les revet\1us de ce'le-ci puissent suffire anft1uellement au payement total des frais d'études d'un aJS!Piramt à l'état ecclésias­tilaue. Enfin, N, T. C. F., qrue chacun, pour cette œuvre vitale et nécessaire du recrute­TJ1...ent sacerdotal. donne ce qu'il peut: 1"un donnera son enramt. .l'au/re son aTgent et les deux sacrifices SOl!1t grands et mér:toires: « ·que chacun donne. ainsi que le demande ra­IPÔtre S. Paul, selon q1l'il l'a résolu dans son cœur. non avec tristesse, ni par contrainte, 001' Dieu aime celui 'Oui damne avec ioie»

Personne ne peut. 'pour parvenir au Ciel. se passer du mimistè.re du prêtre. Aussi est~ ce un devoiT pour cha,cun d'a'ider se'on ses ~orees là la ,prépantion et à la form'ltion d'eS /prêtres. Ceux qui ne peuvent ni damner un ~ils à 1"'EQ'lise ni même, à ca·use de leur ipau­vreté. aider les ieunes R'ens dane; leurs étu­des, ne sont pas p01l!l' autant dépourvus de

!out moyen de concourir à l'œuvre commune: 11 leu.r reste ell1core un moyen puissant dont l'emploi dépend de leu.r bonne volonté' seule ce moyen a est la .prière. P,riez dOll1c, N. T: c. F., priez. du fond du cœur que Dieu dai­gne donner à ce diocèse un nombre suffisant de prêtres vertueux et dignes. Le divin Sau­Veur lui-même vous demande ces prières. car il vous dit comme aux a.pôtres: « La moisson est grande, mais les ouvriers sont peu nom­breux. Priez donc le Maître de la moisson qu il eu'voie des ouvriers pour cueilli'r ses ré­coltes. »

Ce diocèse présen'e un vasie champ à l'ollc­tivité du prêtre. Quelle ne serait pas Notre tristesse si dans quelques années plusieurs paroisses devaient être privées de pasteur. La vie religieuse ne tarderait pas 'à y décroître rapidement, odes âmes immor:elles seraient e)OJJosécs à se per.dre et oous $entiril}l1s peut­être, au fond de notre cœur, l'amer reproche de n"a'voir pas fait tou.t ce qui é!ait enI nou's pour remédier au plus tôt à 'a pélnurie des vocations sacerdotales. Si la ~harlté bien or­donnée commence par s·oi-même, quel plus pressant devoir que de pourvo:r ! ux hesoins ,sipiritl\.lels de nos âmes par un nombre suffi­s'ant de ministres de D:eu. Un accroissement des vocations ' sacerdotales aurait égale'l1ent 'POU,f effet d 'amener de plus nombreux jeunes gens dans les rangs du clergé régulier el des missionnaires et ce serait 'là encore un grand av,antage pour le diocèse: les Ordres reli­gieux ne sont-ils .pa,s un puissal!1t secours pour nos ,paroisses et ne devons-nous pas· recou­rir très souvemt à eux pour la prédication des Missi'ons et des retrai1es.

Chers Diocésains, persoll1ne de vous n'i­gnore 'que J E~1ise célèbre quatre fois par an les « Quatre-Temps»: ces iours de pétllÏfence et de prière ont un rapport spécial avec la consécration des nouveaux prêtres: car ce sont les jours fixés officie~lement par l'Eglise pour les Ordinations. Dal!1s ces jours des Quatre-Temps ce n'est .pas seulement. le prê­tre qui do·it prier comme i1 le fait à la Sa:ll1fe Messe pou,r que Dieu accorde à son Eg-lise les mil!1is i 'res dont elle a besoin, C'est tout le peuple chréti'en qui doit s'unir à lui dams ume ar1dente supplication dont la puissan.ce ne sau­r.ait manquer de tooU'C'he'r le cœur de Dieu. car le Seie-neur a dit: <,( Partorut où vous vous trou­verez deux ou trois réunis en mon nom, je serai au milieu de vous.» A cet effet, Nons

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ordlocnons Ique ,le dimanohe qui suivra cha­OUJI1e des semaines des Quatre-Temps 011.1 ré­cite à la Messe ou à la Dévotion de l'après­midi trois « Notre ,Père » pour obtesni'r de Dieu qu"U daigne accorder de bons prêtres à ce dio'cèse. Au surplus c'est tous les jours que les fildèles doivent !prier Dieu ct'envoyer des ouvriers pour sa moisson. Cette pr ière faite ditlèlement aura, Ji1en doutez :pas, son a'booda!ll~e rrécompense, ClLr un seul :prêtre est. powr chaque fidèle, l'oocasion 'et la s'ource de nombreuses grâces.

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Chers Oiocés'aili1's! ILaissez-Nous clore celle lettre par les paroles de r A.pôtre S. Paul: .: Obéissez il vos guides et soyez lem: sou­mis; car Hs veiUent comme devant rendre compte de /Vos âmes et il faut qu'ihs le fas­senta'vec j'Oie et non en gémiss·ant; ce qui ne vous serait pas avantageux.» Si le prêtre .rencontre des ad'Versairres qui le oritiquent et le gênent- dans som œuv,re apostolique il en sou~frira ,certes, mais s'ill a le ,coU!rage de sup­porter ave-c patien.ce <:es é,preuves, elles se­ront Ultiles à son âme; ma'Ïs celui qui »'au.ra persécuté n"en Ifetirera aUOUll1e uHŒité: 'bien au Icontra,ÏJre, ·il ,regrettera amèrement rtt:n jour sa condu.ite 11lllj'Œstifiée et peut-être courl'a-t-il le risque, en punition de ses ;fautes cont:re le mi. nistre de 'Dieu, d Têtre privé de la récompells~ éternelle.

Chers Diocésains! ILe droit du prêke à obleni.r de :vou.s soumi.ssion et obéis·sance est d"autant plus certain ,qulVil devra lun jour Iedl­

dre compte au tr.ibooall de Dieu de 'chaoune des âmes qui lui aura été conifiée. Il faudra 'qu~il puisse 'dire au Sauveur: «De toutes les âmes que vous m'avez confiées, Seigneur, je nJ'en ai 'Point petdJues.» Il ~a,u,t Iqum pui,sse iémoi~ner au SOUJVel'ain Juge 'qu'en bon et fidèle pas{eU!r, il :a doooé à ses brebis la nOU!rrittl!re céleste de la dodrine chrétienne et que son zèle n"a :point connu le repos jus­qu"tà. .ce qu'i~ a'i~ arraché la !brebis \1'U 10u.p Tavisseur et l'ait sauiVée de la mort étennelle. lEt ce n'est poi,nt ènco-re ass'ez; là !"exemple de SOili divin Maître, il doit pouvoir ajouter: '" J'ai été le hon pasteUlr, le bon paste·ur Iqul donne sa vie iP0UJr son troupea-w. ~ Et certes ce n tes,t ,pas peu de chose pOU'I.' le :pasteur des âmes que de donner sa vie pour ses ouailles! On pent l'aweler pail" !fouiS les temps et au milien de la ooJ.t pour a,ppor'ter aux moU!rants les consolations de SOiD. ministère. Quel que S'Ort Je danger, que l'avalanche le mena.ce ou

que le .précipice lé .guette, .tou,t iprêtre <ce,pen­dant ~era S'011 devok, car il s'agit de saUIV1Qr Wle âme et pour cette œu,vre toute divilfle le prêtre ·sa,criHerait volootrers sa 'V·ie. Qu"~ maladie contagieuse, qu"une épidémie mo.f­telle écLate quelque :part: pendant que tant d 'hommes tremblent pour leUJr vie, quel est le prêtre -qu.i :se 'fenrusera'Ît ;de se 'rendre au­près des mala~s P0ll!r\ les assister de ses cons,olaH'ol1s et leur donner les derniers sa.cre­rrrents, les pré'pa,rer etn 00 mot pour le der­Illier voyage? VotliS-m:êmes, che.rs Di 0 césa·ins, 'VOUS 'a,vez é1é tOlUS témoins de ce dévo1.lJeIIl1ent du pr.être lorsquril y a quelques aIllnées, la re­doutable é!Pidémie de grippe faisait, dans tout le pays, de si terlfibles et de si sÎlllis'tres n­vages. Les prêtres alors n'-out pas hésité à e>.Jpose:r leur 'vie pOI\.l!l1 1P000voiil" dire avec le Sauveur: « Je suis le bon pa.s~eur, le bon pa'sieU1' qU!E donne 'sa 'Vie pour ses brebis. » IJ...'dng1'atitude seulle peut oUlblier ou mécon­naître la v,aloolf Ide !Ce dévouement, ca.r «il n'y a pas de !pLus granlde chalrité que de don­ner sa vie pour ceux 'qul'on a:ime.» Tr·avaux, sOIUHraulCes du prêtre, sa 'Vie tout entiè'l.·e sont pOl1!r le hi'en de 'vos âmes,. En :retour, chers Di o.cés'aÎ'il's , vous ne rclUiSerez lPas à vos pas-1ewrs l\l'amowr, la Ifeconnaissance et 'la sou­mission, afin 'que pail" eux «la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ soit avec ·vou,s ~ous.;t

Que la Bémédu~tion du Dieu' Tou.t-Pu:i,g.. salll,t, du Père, du Fils et dU! St-Esprit des­œnde sur voos tous et y demeure à jamais. Ailnsi soit-il. .

t VICrOR, 'Evêque de Sion. ._--_.-~-~. __ ._--_._.-

Le Dimanche ILe dimanche est le beau jour de la semai­

Ille. Il es1 là la fois le jour de Dieu, le jour de l'homme, le jour de la famille. C'est le repos impatiemment attendu, c est le repos doux, radieux, :réconfortant; c'est l'arrêt des efforts, des traJVaux, des peines et des lu ttes. C'est une halte au cou:rs d 'une ma,rche fati­gante de pl'll'sieulfs Ijlours-, sans Jtrêve et sans anêt. Six Ijours dlUratUt, ~nomme s'est courbé sur son méllier, sur son ill1,str,ttmoot, sur son !bureau, â s-on atelier, à son usine, à sou ma­gasin, à SDn dhantier, s'abs'Orhant, s 'épuisant

en un: labeur ,fécood, rémunérateur parfois, mais sowvent, mais ordinairement pénible, dur, et iréquemmellt ingrat

Le samedi sok arrive, le travailleur, l'ou­vrier, rel11JPloyé, le manœUlvre secoue, avec la poussière ide ses 'Vêtemen~s ordinaires, les s'Ou· cis, les angoisses de la lutte pour la vie. Il 'fentre le samedi s:oi,r, al\.1J ,foyer, avec la ré con­for~an~e perspe.cti ve dlw lendemain, d'une belle et douce rjOurlflée de loisir, de .calme, de paix, d'une jOllirnée QÙ il s'appartient tout entier, où il 'iouira tranquiUement de Lui-même, de sa femme et de ses enfants.

Vient le dimanche matin. Il se lève joyeux, l 'âme corutente, sereine, s'ans souci. Il vaque !pl,us minutieusement à sa toilette; il revêt ,ses beaux ha!bi1IS' et iU attend le moment de la messe.

A l'he'ure :ïixe, à. l'appel de la cl'Oche, il se rend, en famille, avec la mère et les e11-fants, endimandhés comme Jui, à l'église de sa ipa·roi'sse.. 'Il y 'va par conviction, .parce qu'il a sans -doute Teçu, dans sa Ijeunesse, une solide :insi:rluctioo ifeHgieuse, qu'iF a eu soin d'en11tretenir, de dévelopjper et de fortifier en­core avec les années; il y va parce quo il sait ce qu'i.l croit et :pour,qu'Oi il Cl'oit.

Il va allllss'i pa.r traditi'On. de famille. De gé­nération en génération, de temps, ,immémorial, sa famille, ,ses ancêkes, ·sa :race enfin, a rendu. à lDieu, le dimanœe, le culte qui lui est dfi, et est restée tfidèle là la !foi antique, à la vieille foi des Apôtres, 'à nEgLise c·a1holique, sa mère.

Chaque dimanche, sa famille s'est ,inclinée librement et volontairement, sans respect nu­mailll, sans lPf,ur, dewant la grandeur, la puis­sance et la majes!é de Oieu . . A genoux, le di­maQche, il ,se s'ent grand. Il est l'enfant de Dieu, la créature lihre, créée à lïmage du Père qui est au ciel.... n respire avec tran­quillité. n se :repose avec ses enfants. Il a le temps de les vok ce Ijou'r-là, de leur ca\Jser, de les entendl'e, de 'les caresser. « ·Le d,imah1-che, disait lJIIll j-our un. enfant, c'est le jour où l'on sl'aime en famille.» Belle et simple défi­nition!

Voi.1à le dimanohe, le dimanohe normal, ré­gulier, familial, social, religieux. L 'ade pr.in-

cipal pour nos familles Teligieuses, crest l'as­sistanœ à cet acte, qui est IJ.UI acte de foi, d'a­doration, de remerciement et de prière, et d 'e~piation envers Dieu, â cet 'acte 'qu.i est le résumé dU! oulte qui est le sacrifice et qu'on nomme communément la messe. Ce ·que ie soleil est à la, journée, le sacr,ifice de la messe l'est au dimandhe.

CompaJrez dOll1c une 'journée ensoleillée et chaude, ~ une .fournée couverte de brouiÏUards, s·ans lumière et sans ·Cha'leur ... ' ILa premièrt! est douce, agréahle, !l'adieuse, la seconde, ter­ne, ,froide, pénible. Ainsi en est-il du diman­che sous le .raJPport moral et l'eNgleux. La messe bien comprise, bien enten1Jdue, c'est le soleil du .dimanche, pour le catholique. Le dimamihe avec sai messe pieuse et .feClleH­lie, c'eS't le bea'U! dimanche. II y a des fidMes qui, de toute lel1!r vie, à moins de maladie, n'ont jamais manqué la messe le dimanche. Ils s'en font gloke et cette coustataHon leur es! un d'Oux plaisir, celui du dell/oir a'CCom­pli, toujours, par tous les temps, comme il faut le faire.

Le «meneur»

Qu'and le -chir'urgiien Il'eleva la tête après av'Oir minutieusement 'ausculté son t·rère, il Ici dit d''Une voix 'qui sonnait gl'ave:

-, Ce n'est !paS' la semaine prochaine, c'est demain que Je tl'Ojpère. .

iL'o~Hcier en avait tant vu depuis son re­tour ellll .Fr·alllce, 'qu'Jl Ille fit \pas une objection:

- Comme tU voudras! ... lui lI"épondit-U a vec un geste .lassé.

- Mettez le capitaine dans l'ascenseur ... qu'on le pr~pare dès -ce soir; üe passe un mot à son v.ieill ami, ['abbé N .. " P0U!I' qu'il vien­ne tout Ide suite; et, dema1in, je commence pal' ~ui ...•

(§) La religieu·se 'alla aider Yil!1Hrmière à pous­

ser le chariot Id·ans l'ascenseur; quand elle iJ.~vint, le dh1irurgien était ~rès occLItPé à exa-

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miner les inswurrlèfllts doot il devait se servir le lendemain matin.

- Tout va Ibien! .. .. ? demanda-t-elle. _ Non ... voici une pompe qui m:est ab·

soLument néœs'5aJ1Ire, et elle a besoih1. d 'une petite .réparation ....

_ Il n'yen a pas une 'autre? _ Non, 'celle-ci m'est très spéciale. _ Alors, comment taire ... ? _ Oh; d'est !fort simple!... Il y ' a pour

cinq minutes d oUVl'age. '. pas plus. Je passe tout à l"heure devant le ~abrÏ'Cant, je lui de­manderai de faire le nécessaire.

Et aussitôt le chirurgien endosse son .par­des SIUS , et met la pompe dans sa poche:

_ A demain, ma Sœur, 7 h. et demie . ... Que tout 'soli 'bien ,prêt! Je ne vous cache pas que FO(pératioo sera grave, et que je ne suis' pas sans mquiétude.

il Quelques minutes après, le docteur entrait

chez le 1abricant qu'il coulllaissait de longue 'date, la maison de santé étant sa cliente de­;puis sa fondation.

_ BooioU!I', maître! s~écrria ~e patron en l'apercevant. Comment allez-vous?

_ Moi, bien .. " Mais mon frère m'arrive de Syrie dans un état déplorable; et je 1 opère demaÎll1. Je vous ap,porte même ma po,mpe ,à ~arer en Viitesse ....

Le praticien prend l'instrument l'examine le fuit jouer. "

- Ii y en: a pour cÏlllq minutes.. . observe le docteur.

- Oui, je iVois bien, .. mais vraiment voUs en a vez beso.in dema.in ... ?

_ Oh! absolumentL .. ~'o:père à 7 h. 1/%. 'l'homme regarde sa montre, puis l"hor-

loge du magasin: - Oest que voil~L .. il va être 5 h ... · - Eh bien .•. ? _ Eh bien... les ouvriers ont fini leurs

huit heu!l"es-... et je crains bien 'que pas un seu!l. ne consente à faire la réparation ....

Le docteur lève les bras eu l'air. - Mais elle n:est rien, cette réparation! _ Possih~e! Mais, après l'heure, cela de·

vient énorme! Bn'fin, de vai's descendre leur IdemaIl1ider .... Seulement.je.Vousrépète:j.ai ' !bien peur!

- Dites·leur que la vie d',wu homrae eu dépend! ...

,Le ' Œabrkanlt revient presque aussitôt. _ C'est exactement comme je le sUIPpe­

sais .... Ils n'font tous refusé. - Si yy allais moi·même ... ? _ ,Essayez!... Par ici, l'escal'ier de l'a-

,telier ....

Quand. le docteur arriva au palier de l'a­telier, l'ihorloge marquait 5 h. moins 4.

Dix-sept ouvriers étaient elIl train qu:, de se laver les mains. . . qu.i, de se brosser ... ,qui, de rouler une cigarette en attendant les camarades.

_ Mes amis, commence le docteur, je viens V01l!S demander un toot petit service: Mon propre frère est en danger de mort, je dois l'opérer demain matin, Mais une pompe, dont yali 'ahsolument besoin, est un peu abî­mée. C est une très minime réparation .... Il {au'd,rait sectionner ce bout de caoutchouc et démonter l'articulation de ce tuyau .. ,? Te-nez? Voyez ... ? D~un même geste et œun même effroi, les

ouvriers se sont massés au fond de la saLe, comme des mouton.s .prêts à s'erufuir. Il y a ]!à, parmi eux, de braves gens travaillant dans celte maison depuis toujours .. .. ùes bons cœurs, des délicats ... , Il y a des soldats qui ont fait Verdun ... .

Mais les uns tournent la tête, les autres rega,rdent à terre, les !pLus hardis 5 Olblient d'un air étrange.

Un seul fixe le docteur et fixe les ollvriers aussi.

Celui-là I1fa .pas Ide fouet, mais il plastronnl~ comme s'il en avait un. On sent qu'il ~st le maître; 'ses yeux, !pleins d'une irréduc;ible haine, se promènent sur tout le groupe des tr·availleurs: «Quel est le :â..:::he qui (\serait transgresser l'ordre du syndicat, . ,? &

e

Ce ne serait !pas un lâohe, celui ,là!. .. ce serait u:n héros, car il serait, seul, comme un paladin d'autreŒois, devant tout le lllonde.

Hélas! les héros s'Ont ralfes... surtout les héros civils!

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Le docteux ,reste là, s,a pOl11(Pe toujours à

la main: _ C 'est épouvantalble! s'écrie·t-it Et si

j'eIt1 b ,isais autant, moi, quand vous verrH~i me cheroher la nruit pour vos ~emmes en cou· ches ou pour un accident ... ? Je vous Té­pète: cYest la vie d'un homme, ,qui est mon frère. " d'un brave officier, blessé pOur la f 'rance ....

Mais, un à 00, ,pendant qu'il parle, les ouvriers s'esqu.ivent dans toI!lbre, par la porte du ,fond.

La supplication du chirurgien év.idemnlen! leur fend l'âme ... , Ils voudraient!. .. ils n'o­'sent pas .... Ah! s'ils étaient seuls ... m,lis le « meneur ~ est llil, ..

Et, pressés les uns contre les autres, ils on t hâte d'échapper à ce s.pectacle qui les humilie tout de même UI1l peu ... . ex Liherté! . ,. EgalitéL.. Fraternité!. .. ..

Quand le dernier eut dJispafotlJ par la porte basse, celui qui est leur négrier, resta s~ul, face à face, devant le -chirurgien ....

5 heures sonnent, lentement, da~ls le si­loo.ce tombé entre ces deux hommes dont l'un représente toute la pitié humaine, et l'autre loute la haine.

_ Constatez!... crie le meneur... ça ne prend pas 1. .. ' ça ne prend plus!... Vou s êtes «de la revue» !

Et lissant soigneusement ses cheveux plats sous sa casquette copieuse, 11 sort à son tour ....

Maris, soc le pas de la porte, il se retùurne et, d'une voix narquoise:

_ Et puis, vous savez, ,,? , cela lie faIt que commenœr! ...

Pi61're Z' ]i)r-m,ite.

-.. "

La parole de Dieu

Le p'remier moyen :d\()lnt Dieu 'se sert pOUJr f!air'e entendre ,aux ' ho,mmes sa ;pa. [lole, -c'est le ta,bleau de ce 'magnifique UniiVel1~ ,que nOUS) ,éWÛlns sans cesse SOUS' lets yeux, Les 'Pères de'l' E,gHSJe 1',Q,nt ap­pelé aiVec Œ'lai:s.on: «Le Verbe extérieur de Dieu. » lP.owr ,qui sait ,prêter l"oreille en ,effet, 'daœ ,quel admirable langa~ les deux 'ne ~'a'content-i1s1 iP,as ta gloire de Dieu.

IDans 1''ÛbSlcuri~é de lia nuit. n'est-il pélIS vr-ai q'ue ,oes myriades, d'étoiles ,par­~e1lJt tous le nom du Créateur gravé SUl.i

leUJr rflont. Dans les SlpleIlJdel1'rS du l'oor, n'est .. ce p.as la ·beauté .divine qui se ma­nifeste 'Sur le firmament razU:1ié dont le spectade attirre norre !l"eg.ard et lem porte hotre pensée? Plus /près -de I1!OUS, oes ,collines, ces vallées, ,ces fOTêts, 'ces Ti­vièfles ,qui ,forment le cadre de notre vie liJerr'esrtre noU's parlent sains cesse de la bonté de Dieu .

Aussi l'es grands Isaints 'ont 'aimé pais!.. 'sionnément la narture. IPOUT eUIX, comme Ipour S. ,Paul, pas une seule ,chro:se n'é­tait sans 'Voix. IS. 'Bernard, si 'austère Oejpendant, dislait à ses 'lieligieux 'que les hêtrles et les 'mousses, les silences et les ombfles des 'forets lui en av,aie11lt Dlus ~PiPds ,que les livTes.

Cependant, :mieux enClo're que par les obj ets -ma térids, la pa110le de Dieu vient à no'UJs par les feuillets d'un liiVre. Là, ,les pensées divines ~ont plus précises et ,plu's lumineuses. Un bon livre ouvre è. notre eSlP'fit des ,perspectives d'infini que nulle 1u01ltagne, nul ,océan ne peut limiter. C'est ce ,qu'éprouvait un illus­tre moine du 'Siède dernier, Lacordaire, lorsique, .pendhé .su,r ses livres, il disait: DanSJ ma cellule de q uelq ues pieds car'­'liés, je me fais des hrorizons 'Plus vasires que le monde. »

M'ais le livre par lexcellence, celui qui

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n!ous don11le mieux ,que ,roUiS l'f$, ~au.tres la paT,ole de Dieu, c'est l'Ev,angile. Plar­rout ailleurs, 'IJIOUS ne tliourverions qu'un mince fHet d'eau; ici, ,nous tr.ouverons la fontaine inta,rissabl'e ,dont l'onde j'aHlit jusqu'à lia ,vie éternelle.

L'Evangile -est un livre étrartge, uni­que, qui ne 'se peut 'comparer à rien de ce qui ,est :S'orti ou 'Sortira jamais d"une !plume humaine. L'ihom:me ,du peuple le lit ,avec a,dmÎ'l1ation; le sa;vant le médite 'S,ans ,que son Tegalfd puiS'se tamais en mesurer les infinies profondeurs.

Que chacun de nous le possède dion,c, sur sa table de travail, 'ce LÏ\nfe incom­parable, là la 'Place d'honneur, en vue de l' o ulVr ir 'Souvent avec illn Irespect re­ligieux, d d'y trouVier lumière, consola­tion et encour,aigJem'ent.

De ,nos joüU!l1S, Un' la:rtiste de wénie, Hoffmann, ,après 'a1voir r'etracé, de son cra}'lon, les ,plus beUes 'scènes. de la vie de notre Sauveur, a terminé ainsi son œuv.re: «C'est l'e soir. Dans une de­meure d'a'PPMtence :modes,t'e, toute· 'une famille lest groUipée a'utoulr du père, dans un religieux silence. La lecture de l'Evangile va ,commencer. Déjà le ohe~ de ,famille ,est a'ssis devant la table où l'e livlie ,est ouvert. Un petit enfant, ,de -cinq à isix ans ,à pei'ne, a cessé ses jeux pour venir écoui:er. Une jeune fille: au front rpulr comme ·celui d un ange, s'est aif1"êtée de vra'VaiUer, afin de mieux entendr'e. La mère s 'est alssise avec son derni,er-'I1lé ·qui dort dans sies bra.~. La gJ11and mère <li }oint les mains comme pOUJf la prière, 'et ses 'f.egardls parais­sent riiVés au livre: ,caiT eUe sait, elle .qui a pa'f,ootl1"U le long dlemin, .eUe s,ait ,que ce HVf'e porte 'en ses pag'es la desti­née temlporelle et éternelle de tous ceux qu'elle aim1e . .or, à 'peine la lectul[,e sain~ :te est-elle commencée que, ·au fond de ,oette humble ·chambre, jésus en persoh .. ne appa'rait. Il se Hent debout, au sem d!,wne douce et suave darté; '5.911 're-

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,g1a'rd plein d'·amo,UJr· 1P1~ne sur toute cetre ,famille ,et 'ses maIns s'étendent pour lbénir .. . •

Gardons-nous .de cI10ire 'que c'e~t là seulement lUne fiction ·d'aiftiste. Dette scène es:t !plutôt la :féalisation de cette promesse dUt Ohirist: «Là -où deux 'ou Jbrois :sont 'réunis en mon nom, je 'suis au milieu d'eux ».

:Aimo11's ,donc d .vénléf1ons la parole ,det Dieu, SOY'O'TIfS ,touj-ours dispos'és à l'entendre, sOUtS ,quelque fO'f'm,e qu'dIe se /P'r1ésen~e à nous. N'estimüns les :chases, l,es liVJ.ies 'et :1 es, 'hommès que ·dans la 'mesure -où ils nous Ipa1rlent de Dieu, nous !él!Pprenne11lv à le ,connaHfie et à l' aimer. ~Mais 'qu.e nos prédilections 'SIoient pOUJf l'Evangile où, 'pIus que Ipairrout ,ailleuifs" '!1l0US tr:ouverons la :pa­:rol'e ·di'vine et iOÙ nous Ipuiselio.flis la lu .. 'rnière qui nous mlon1!re le ' ,chemin de la vie, le ,courage ,qui noUls y fiait m,aIT'cher et, !élU terme, 'la 'Sérénii~ 'q,ue donne la ,et14titude ·des ,des'tinées ébernelles.

VE~P.LORATEUR STANLEY On sa-it ou on ne sait pas que Stalllley

n "é~ ait pas le véritable nom du grand eJGplo~

'1"atetUr de !l'Afrique. Brufant martyr, il s'était enfui de chez 'Ses parents,: le hasa.r:c1 l'amellla un jour dans une petite ville où deux bons vieux, att·ristés de n'avoir ~amais eu d'enfants, prenaient le irais su.r le pas de leur porte: c'étaient le pasteur Stanley et sa .femme. L'en­fant, /poussé par 011 ne sait quel ill1s,tinct, 'Se düigea vers eux et leur dit: «Dou you wa'Dt a little Boy Vous n'avez 'Pas besoin d'un petit garçon?» Les deux vieillards, frappés par cette question, interrogèrent le petit abandonu né, et, charmés par ses réponses, ils 1 adop­tèrent.

'L'histoire prouva Iquïls n:avaient pas eu tort.

~: ILa médJi ta t·ion. soli taire est pour l'âme ooe cutTe d~air S'wr les ,hauteu,rs. J oUibert.

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Mois de saint Joseph

Penda1nt ce mois cÜ'll'salcré à S. To­seph, la piété populaire n'oubli~ra point de lui accorder de uo.mbreux remol'gna­O"es à~ ,confia11lce d d'attachement. Le ~.Qm de j IOSIe,p:h 'Signifie qui s'accroît, et ce nlom convelliait bien à celui .qui 'fut rhewreux témoin ·de la. 'merveil1~use 'croi8sfanoe 'du 'Fils de ,D~ou, dont l'E­criture !Sainte nous sig.l1!aI'e le dévdÛ1P­pemoorf: :en ,ces telimes: L'Enfant crois­sait et se. fortifiait plein de sœ~esseJ et la f{râce de Dieu était en lui, et il avan­çait de:vant Dieu et devant les hommes. . 'Mais une aut11e 'Croissance concerne directement 1S. jOlSleph; c'est celle de son · culte à traViers les Isiècles. Toui d~ahord, les premiers âges chrétiens Semblent l'oublier et les Pèr'es n'en P'çH­lent que ralTernent, comm,e 'par r.espect IPO'llIr 'Son humilité. IPlus taifd, :o.n co'm­meIllce à metwe 'en évidenoe la ~Ulblime f1ondion ·qu'il ,a '11empHe ,au ,milieu de la Sainte IF amille; dès lors, peu à peu, la dévotion envers:S. joseph s'accentue en même t'emps q'Ule 'celle lenvers lia Sainte Vierge. ,Bientôt des 'Voix éloquentes pr?­clament 'ses mérites'; ce s~ont les VOIX a'ut'OIfisées des lSain~s ,et dies do.eteurs, ·d e 1"EtgIÏJsie. A leur towr, les Or,dres reli­gieux, OMm es :et 'Franciscains, Domi­nicai.ns 'et jésuites, donnent une :plélJce d~honnewr au culte envers tS. l'oseph. Enfin Grégoir'e XV intl10duit 'sa fête dalns toute ta ahiliétienté. 'Pie IX lui ,a décerné le titre ,drè Patron de l'Eglise universelle.

C'est donc se loontformer à l'esprit de l"Elglise ique d'invoquer avec ferveulr S. Joseph. Qui ,pôdi.ra l'efficadté de ,son inter,cession lauprès de Jésus? Pour avoi'r reposé 'quelques instants s'a ~te sur lia poitrine .du Sauveur, IS. jean est

. dev.enu le disdpl'è bien-aimé. Quels tré­~or's de chalrité S. joseph n'aIUlIia-t-il f'as pJlFsés d~ /Ses 'vapporls intimes avec

l'e divin MaHre, lui qui si SOlliVient le porta dans ~ses bras, le serra 'contre s'a poitrine, r eçut ,ses filiales 'caresises et lui prodigua les témoignages de ,son pate'f­nel 'amour! Le 'cœu'f de: Jésus a dû s'é­panch;er dans oelui de jos'e.ph et lui com1ffiuniquer ipotllr ln Ipau\vre humani­té 'cette indulgence et icette miséricorde dont il sur:abonde lui-même.

La Semaine Sainte

La ISenl'ai'ne Sainte est ~üns\i 'alppellée à ,Clause de lia sainteté, et de la grandeur des mystères ,dont on ,célèbre la mémoi­re: llentllée triomphante de jésus-Ohrist à j'érwsalem, l'iinsHtutil()n de la Sainte E Uich,aristie, l'al Passion .et la mort du Sauveur, sa descente laux limbes et S'a 'sépulture. Cette 'semaine est pluS' gr,an­de que celle de la 'création. 'La hon-rê, la misédco-rde et l'a ;PU'~S'Slanœ ·de Dieu y écJ..atent dav.antagïe. C'est dans :cette se­maine, en dfet, que l'enfeT ,a été ry,aincu, le pé(~hé ,détruit, le geI1!re humlain régé­néré. Aussi, dans les premiers siècles du ,~htristia'11isme la Semaine '~'ainte était ,chômée. Le jleûne était fort rigou­l1ffi1X, et les 'Offices: très longs. .0111 ,pÇiS­

sait ,m'eme à l'église une :partie des nuits NoUiS! 'So'mmes loin, hélas! de cet­te ferveur. - IF~~S10l]Sl ,du ,moins fquelque ohose de ,ce qui se p'f,atiqwait alors, mo!rtiHons dav,alllbag;e nos 'corps, morti­fions srurrout dava:ntag'e nos passi01TS, ahs~enons-noUiS des ' diViertissements mondains et .alss,istons, autant que pos­sihle, :aux offkes de ces 'saints, jlours.

e IJE ,DI'lvlIAlNOHE DElS RAlMIEtA!UX, l"Eglise ,célèbre l'entrée triomph~nte .de JésusftOhds,t à jéTtl.ls'alem, ·six j,o'UTS ·av.ant S'a Passion. C'est pour ,ralppeler ce tdomlp'he que l'on fait la hénédiction des ,rameaux 'et lia ipr,ocessÏ'on. Il faut

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mettre ,à une .pl:alce d'l1t'onneur dans la 'maison et 'COIlJserver ,av,ec soin le rameau Jbénit.

On ,chante au'jtoU'r:d'ihuit la Passiou, :p:arce qUe! le Sauveu'r, ,au milieu de son triomphe, était 'P'r!éo,ccupé de ses slouf­frances. ,Quand il est ,dit que Jésus ex­pi,ra, 'on se rprost,erne et 'on !baise la ter­re, en siglile de tfi.stesse, ,de douleur, et 'porUrr- adlorr-er Ice 'DieU' ,qui nous a' 'aimés, ;Ulsqu'à }ta folie ,de la Croix.

• UE J!EU\DI-SNI'NT,

jl(}Uif. ,anniversaire de l'instit'llti'on de l':E ucharisHe, Jésu,s-Dhrist est ,expos,é à nos (adorations. Allons remercier ,ce Dieu. si hon, qui, non content ,de mou­riT p'our noUs, nous a e11,cor-e lai~lsé son p"J.1opre corps !pour être la nou1rriture de n'os âmes. Des indulgences sont atta­'ohées à la visite des repos'oirs. En p'avs: 'catholiques, les cl'Ûches slo'nnent pour l,a dernière fois; 'jus:qu':au 'Samedi-,Slaint. la mort de Jésus ne permet plus d'allé­~resse.

~

'IlE VE'N!DR:EDI .. SA'I'NT est le i'ÜUT le plus ~auguste de l'année. Un voile de deuil plane sur la terre en­tière. Il n'v 'a ni messes ni eommunions Dans l"offitoe du j'our l'Eglise a pris à tâ,ehe de conserver vonte notre belle au­tiquité. Il se divis'e en trois parties. La première se Compose de deux leçons ti­!fées ,de M'oise et d'I'S!aïe, et de' la Pas­sitOn.

La ,seconde parlie ,de l'Office Ise com­P?~e des 0rais'Ûns solennelles, qu'on ne recItle 'Pubhquement 'que le Vendredi­Saint, et qui Isont ~'U nomhre de dix. L"Eglise, en oe j;our, prie ,officiellement 'POUT la 'conve1'1siü!l des !hérétiques et des juifs déicides.

La tr.oisième parlie de Poffitce. ,c'est lta,dO'faHon de la Croix, ,cesf-à .. dire de Jésus-ObdSii: mort ,sm la croix, Nous

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baisero'll'~ ,aVtec :un Icœwr Icont.rit la, rt:"pré­s'enbation des pl,aieS! de Jésus-Christ, dont les piedS! et les mains fourent cloués sUir lia Ovoix, porUtr nJOU!S ,délivrer de l'es­d aiVéUge du péohé,

f),

L;E :SlAlMieDI-ISAllfNT

rappelle la sépulture de Inotre -&ei~neur JéStUs-Qlrist et :$ta descente aux limbes. 'L'Eglise fait 1:a bénédkti'Ûn: 1. du feu 'llIOÙVeau, fi.g'ure de JésUSl-Chris.t, qui Va bientôt 'slolrtir du tomlbea:u et ambraser le 'monde ,du. feu de son a,mlour~ 2. du dew'ge :pas.cal, 'Symbole de Jésus-Christ qui est la }oÎ'e et la véritable lumière du monde; 3, dés font,s baptism:aux, par'ce que, ,anciennement, à ,ce ;OUT était fixée l'adminiSltl1ation du ,baiptême S'olenneI aux catéchumènes.

N'on seulement pendant cette grande semaine, mais tous les i ours de notIre vie, à l'exemiple des s:aint.s, méditons sé­rieusement au pied de -la croix.

Considérons Dieu qui souffr,e, 'ce q-u' il 'Siouffr'e et pour 'qui il souffre. Portons pm'bout If': 'souvenir de la Oroix, de ses gtrtàoes et 'de 'nos ipéchés. Demandons, à D~eu la 'œràce ,d'y penser et de les, dé­pllo,rer toute notre vi'e. Peut-êtfie, dans peu, devrons-nous paTaître au tribunal ,de la justice divine: nous 'avons été pé­cheurs, disifJ'Ü'Slons-nous à y Iparaître en pénitents. Petlis'ons-y et ne nous. conten­tontS pias d''y penser: profHons de l:a g1râ­'ce qui n'Üll'S est -offerte pOUlr iprodu.ire en ,nous, des firuits de salurf:.

La Croix :La oroix, dr~ssée pour le salut du monde,

s'élève sur le sommet déJnudé du Calvaire. Des nuages sinistres ont voilé complètement l'é­clat du iour et enveloppent d"une atmos.1O'hère lourde, g,rise et oppressée, la pl:us grande scène de désolation que 'la nan1Jre ait contem, plée. IL' Aute,ur même de la vie est étendu et

doué ,suit le bois, où le. n11itt des hommes l'a placé!

La Croix! Mystère inconcevable pOU!! les uns' trait de hll1T~ière pour d'autres; déjà sur le ~ommet du Cal;vaire, elle appanllt à des âmes moins impies que la multitude dans son v'rai sens et dans sa darté.

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'La Croix! Scandale pour la foule aveuglée qui avait StUivi Jésus en l'accablant de sal'­casll11es; scandale pOUil' les timides et les ca­ractères faibles, tan:di,s que ceux qui le péné­traient entraient dans La ligne, vivante, dans ],a voie substantielle, hors de laquelle toot est ténèbre et misère.

A partir du jou.r où Jésus, pa!! amoUI, dé­livrait nlOmme de l'enfer, la croix devint le !point fixe placé au centre du monde, pOUI a:­rêter l'entraînement fatal de toutes ohoses a la mort. Elle devint le seul ,point fort,. sur le­quel l'homme délaissé, qwi desœn,dalt s~ns retour vers la chute, pftt se ~oser pour s ~r­rêter et se ,retourner vers Dleu. Elle deVInt l'ooique espoir du monde, l'arbre de vie, car elle ramène toute existence à son foyer, sour­ce de ,vie propre, et tout foyer ~e!l's le !oyel divin source de toute vie. A peme avaIt-elle disp~ru du sommet du Calvaire, que la piété recueillit à jamais son image, la plaça SUI les autels au faîte des églises, la multiplia d'ans tous ies lieux où le Christ établissait son rè· gne. Dessinée dans les catacombes, sculptée dans les cathéd,rales ap.paraissant comme un signe de ralliement,' elle se trouva pla.cée à tous les tournants du chemin, et ceux qm pas­saient la viretnt, les uns indifférents ou hos­tiles les autres p~èins de res!pect et d'adora­tion: Stirr~ple croix de bois, ou représentation de la Passion avec le Sauvecur torturé. Elle entra dans les foyers , 'se plaça au-dessus des lits où Phomme naiss'ait, mourait, ou se re­posait pour continuer son travail et sa lutte, et elle présida à tous les événemel11ts heureux ou malheureux de la maison. Les sacrem~nts furent donnés sou's son égide sacrée; l'eau du ibaptême coula 00 dessinant la croix; les onc­tions saintes de la dernière heure furent ap­pliquées SUT les membres malades avec le si­gne du salut, et la main du prêtre, e!l u~is­sant les époux, bénit leurs dTonts mdmés avec le même geste pieux. Ce lI1e lurent pas 'seulement les Croisés partant pour la Terre Sainte ma,i s :des Ordres ootiers qui arborè­rèrelllt' la Croix. ILe chrétien :fit plus encore que de la porter 'SUIl' l~: il sut La serrer con-

tre ~o~ C<rJU,r et l'embru&et uno dernière fois avant de mourir. '

fLa Croix se trouva donc r€gner. Cet ob­~et de mépris avait cessé d'être tel en por­tant dans ses bras le Sauveur du monde, et »ïhomme accablé levait les yeux vers elle pour Lui demander la force et la lumière de sa vie. A travers l'ère d'épouvante qu'tÏl vient de tra­ver'ser, sa pensée s 'est sO'llivent posé cette question: «Pourquoi la douleur?» Et le vi­de et la désolation ,semblaient d'abord répon­dre seuls à l'angoisse de son âme q.ue nulle consolation humaine n'arrivait à pacifier et à adoucir, M'ais en voyant CeLui qui a dai­gné prendJre le fardeau de toutes nos misè­'l'es, il eut la ,révélation 'Surnaturelle du sens caché de la 'soUJffrance et il comprit pourquoi il souffrait. Quelque chose de divin, d'incona

nu, de souverainement bon, reI?P 'aça l'inquié­tude et l'amertume de ses sentIments. L 'Hom­me-Dieu n'était-il pas descendu jusqu'au fond du :dernier abîme !pour nous aider à en sor­Hr? Ne s'était-il pas dit abandonné de Uieu lui-même, paroles inexplicables si l 'on n'y découvrait la plus merveilleuse manifestation de la souveraine bonté? Non content d'être comme nous, le Ohrist avait voulu souffrir plus .qu'aucun! de nous, immensément, com· me le réclamait son amour infini, et désor­mais, aucune épreuve morale ou .physique, aucune douleur, ,si déchirante soit-elle, ne pouvait Lui être inconooe.

A la lumière de la douleur, Jésus-'Chri'st Tespleil1dissait de beauté, et de la croix dé­coulaient les consolatiolI1s célestes, Jésus sa· vait qu'un grand nombre de malheureux ne seraient rés'ignés que s'Il 'Souffrait comme eux. Il n"a pas cherché à. être autre chose que leur égal en misère, 'égal dall1s l'agonie, Id ail1s l'inénanab e douleur du suprême aban­don, de la trahison des amis. de l'accable­ment, de ta méchanceté des créatures; égal dans les tortures du cœur; égal dans les raf­finements de la souffrance physique, qu'il a voulu éprouver tous à la fois, StallS en mou­rir, quand une petite partie de SOII1 martp'"e aurait dû suffire pour lui enlev,er l'a vie; ét!'al dans les larmes et dans les piaintes. car Jésus a !pleuré et Il s'est plailtlt. L Ahomme nrétait donc plus seul dans sa douleur; un modèle, et plusou"un modèle: Uln ami. un divin a'mi, ie regar!dait de ses yeux #eints. mais encore pleins d'amOllir, et lui ouvrait les bras et la

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place de sOli cœur c6mlue un suprême re­luge.

La croix devint ed1ün la voie royale qui c:onduit au ciel. Elle était déjà sur les épau­les de chacun, plus ou moins lou,rde, pIUS ou moins légère; mais elle traÎlllait à terre bien souvent; elle était insup.portable à la .natur-e; on la repoussait, on l'éloignait en tremblant, et la crainte des croix devenalit ai,nsi la plus grande oroix. A la lueur mystique d u Cal­vaire, le ohrétien apprit à soutffrir en aimant et en se résignant; ii y ~ut même, chez les âmes ·sailUtes et passionnées, des IGljppels si grands ae l'amoulr divin qu'eUes reçurent la souHrance avec joie et ne v ouI u,rent autre. ohose que d'être' crucifiées avec leur Dieu. Aux yeux du monde, elles alPiparUirettlt com­me privées dre raison , atteintes de folie, la folie de la Croix! Elles étaient setl~ement en­trées plus avant dans la profondeu·r d 'un mys­tère plus facile à médi~er qu·'à réaliser, à ad­m1rer qu!Jà faire pénétrer dans l'existence, et qui est cependan1t si intimement lié à notr~ vie que nous ne pouvons naître, grandir et mourir, salllS être associés à la Croix, com­rr.e les membres vivants du Sauveur. C'est la bonté du dJ1rétien et sa consolation, c'est sa sau:vega,rde dans les dangers, JI 111 ~ peut ou­blier, en portaut la croix, qlle ceftte peine au­ra un terme et, en atfeft1danf, qu'elle ramène à s'élever peUt à peu, de telle sorte que le di­vin Ami, toujours présent, toujours attenm à le secollü,iT, Lu.i enverra bientôt l'ange de sa secrète et pénétrante consolation, G'Vant de le juger un jouir, au signe de la Croix, par Je­quel Jé&Uis l'a bit sien pour toujours.

Les pâques de Valentin Plumet

Valentin Plumet, le vieux concierge, nl"é­tait pas précisément l'amabilité en personne. Il ne prenait pas des gants pour parler aux 10cafa,ÎTes de la maison d'ou'Vriea-s, où il vi­vait seuJ d'ans sa loge sombre et humide. Qwand on ne Fappelait :pas « Plumet» à -rai­son de l'habitude qu'il avait de s"emivrer, on l'"'appelait «1'OlH"s ».

Un matin, Valentin Plumet était de fort méchante humeur. Il n'avai1: pu ·boire une s'eu-

le goutte d 'eau-de-vie et ses rhumatismes lè tenaient 'immobile SUI' S-011 grabat. Tout en fixant Je plafom:l., il se disait que la vie n'est pas gaie lorsqu'olll u ;·a pas même deux sou'S pour boire la goutte et que le obouiang~r re­fouse de dO~1l1er un pain à. .crédit.

Il étai t plongé dans ses tr1stes réflexions, ,quand Emile, un petit voisill1, son commis­saire habihtel les ·,jours :de l,humaüsme, vint lui demander .quelles emplettes il devait f,aire,

- Je n'ai besoin de rien, :répondit mé;·an­co]/iqulôment le cOil1cierge.

Quelques minutes plus tard, on frappa lé­gèrement à sa porte. .

- En,trez! cria Plumet. Une jeune fille entra, hésitante, ne sachant

où poser le piedJ au milieu des détritus qui remplissaient la cha,mbre, car, q.uand Plumet avait ses 11hum8.ltismes, il ll1e halayait pIns son appartement. .

n regarda la Jeune fil).e. Qu'est-ce qllle vou­la:it œtte jewnesse si hien vêtue ?., Elle ne venait pas· pour lui, bien sûr, C'était sans doute une dame de ohaTité qui venait chez un des loc·atai,res aussi pauvre !que lui; car, pour soo compte, il sa'Viait avoir lassé l'ïntérêt de tous les bureaux de bienfaisance,

« Voulez-vous me ditre, interaogea la visi­teuse, où demeillI'e madame Simon.

- Au cinq ... Dialble! hurla le .boll1homme à. ,qui ·son rhumatisme faisait ,jiustement res­sentir des {touleurs ter:rilbles,

[.a jeune :fille recula, surpr~se et effarée. - Gristi! c'est mon ,rtmmatiSlme, e1Cpliqua

Plumet. Je VOUtlruis dire que la mère Simon, cette vieille pie, el!le demeure R1U cinqUIème. -, 'Merci. Mali,s. vous :pa,raissez beaucoup

-souJÏifri:r, mon pauvre homme ? -: Pour ça oui. Je voudrais bien que les

geu1S1 ,qui parlent du :bon Dieu Viell1Jllent UJIl

ipell! goûter de la sale bouillabaisse de purée de misère Otl .ie suis!... Et Valentin entama le ohapitre de ~es misères passées, présentes, voire l1JJême fu·tu·res.

Attendrie par -ce récit, autail1t que par la vue du bonihomme soutfuant seul, dans un olbs{)wr log:emmt, la ,jeune fille partit en lui laissalllJt une large aumone.

Qua,nd, à la 'réunion des dames de charité

de l,a' paifoisse, Mlle Jea11ne e~posa en . termes émus l'état misérable de SOIn, nOlllvea.u proté­gé toute l'assemblée se mit à .rire, et devaillt l'air étonné de la Ijeune fille, on lui expliqua que Plumet était incorrigible, qu il buvait, et q.ue pour boire, il vendait mêm~ ies vêtements et les couvertures chaudes qu'on lui donnait pour l"hi;ver; que de plus, il se vantait d 'avo,ir des théories anarchistes et que jamais il m'a­vait ,remercié pour un ·Q>ienfait 'reçu.

Après réflexion, !Mlle Jeanne ,répondit: _ Cela ne rait :r:ien! Je me ·dJ1a;rge seule du

vieux lPlumet, parœ ,que je crains qu'on le trouve un jour mort de taim et d rivresse, mort en ill1pie... ce qui est pire. Je ne fais pas la cha·rité pour être aimée et remerdée. Si le oonhomme e~t ana.rchiste, comme il le dH, c'est une . -raison de plus pou,r que ~e m'en oha·rge. Donc, Mesdames, je proo.ds pou.r moi seule le père PlwrrJX!t.

Quand 'Valentin P~umet 'Vit revenir sa bieu­faitrice, il fut Tavi et stupéfait: « Mon brave homme, lut dit Mlle Jeanne, void des ibons de pain, de viande et de charbon; chaque ·se­maine, je vous en donnerai aurrant, Je désire ni occuper de vous et vous d-onner le plu,s de joie ,possihle. Seulement, je 'Vous demand.e une ·chose, c~est de modérer votre goût de l'alcool. Oh! ajouta-t-elle gaiement, je ne vou·s dis iPa·s: « Ne bu'Vez p1us du tout Id"eau.-de-vie! Ce serait trop! vous en mourriez de cha­grin! Malis promettez-moi de ne hoire que deux verres par ~our, avec cette pièce d'a,r­gent 'Cloue .je 'Vous donne. »

!La stupéfaction de Plurrret était aU! comble. n avait vu des dames de ahartié de tous les genres, ... de celui-ci, jamais!

Sans 'hésiter, il il"épon:ct.it: -.Ml! ben oui, je vous promets de ne

boire que deux petits verres, trois au plus!. .. et... Ije les boirai à votre santé! :.

Oha<que .semaine, ·Mlle Jeanne RIl).porta son aumone au père P1UJmetj elle y joignit de ta' bonllle lecture,

Il 'lisait avec plaisir, et écoutait avec plus de plaisi'r encore, la cOllivers·aHon gaie, en­jouée et pieuse ~ la fois, de sa bonne visi­teuse.

Puis, 1,1 'Y avait- le chapitre des .petHes dou>-

ceurs: une orange, un ,gâteau, quelques bis­CLtitS; et, ce à quoi le bo~homme ;fuit: le plus sensible, une chaufferette,

SOllS 1 inUurence de cette charité intelli­gente, le vieux père Plumet, sen.tait germer en lui des sentirrrents qu'':il fl y.avait jamai,s

connus. Lui, qui pendant un demi-s·iècle n'avait rien

a.i.mé, ni persoll1ne, que lni et, le bon .jIUS :d'oc­tobre; l.ui, qui avait passé ooe :pal tie de sa vie à. mauru!re les riiOhes, même quand ils éta,ient . ·ses bienlfaiteu!fS; il se IPrit à aimer de tout son vieux cœur racorni, la borune Mlle Jeanne, et n;e.UIt bientôt pas assez de pa~ raIes pour faire son éloge. 1

Il tint fidèlement sa .p1-omesse de ne pas boire plus de tro~s ïpetits verres :d'alcool; et quand Mlle Jeanne lWÎJ demanda de n en boi­re plus qu·un) il le promit avec enthousiasme, 'ptti'Slque cela lui faisait plaisü!

IDe même que r·envie, quand! elle .s'instaLe dans ,une âme, y amène tout un cortège de llliau'vais sentiments, de même, quand Uil1J pau­Vlre cœur, si dépravé soit-il, se prend à ~d­milI'er le bien, 'cest l'aUl'ore de sa 'résurrec­tion. nu iour où il avait été 'dha,rmé par la douceur bieIWeillanle et gaie de Mlle Jeanne, Valentin .Plumet était devenu méconnJ.issab:e.

Il ne s'enivrruit plus, il ne jurait pius et ira­vaiIlait autah'l>t que le permettait s~s mains tremblantes, il allait à la mes'se Je dimanche!

- Tout cel·a est bel et bon, llli dit un JOUI"

la ,jeune fille. Père .pLumet, nous som ··ies de vieux amis, n'est-ce pas? Je vO'US parle Ii­brerrrent; eh bien, il 11lanque le couronne­ment à l"édiiice ,de vos vertus... vus Pâqlles, ipère Plumet ! ...

- Hum!... ii Y a longtemps que ie Il;;! les ai faites... ça me dhiîfonne un .peu de net­loyer ma conscience. Depuis soixante ans que j'y entasse péchés SiJ.1!r péchés!

- Bah .. , vous verrez comme vous · serez content. Et moi .... , v·rai... Ije 'croi,s que j"en :pleourerai·s de joie!

- Ça vous ferait d'One tant pla.isi;y, ma bon­ne demoiseHe, qlle je fasse mes Pâques?

- IMais quelle question, ",oU!s n'en doutez pas?

- Ce qui me gêne aussi, croyez-vO'UIS, c'est

Page 12: L'Ecole primaire, mars 1921

qtre Je ne sais ,paS commértt iniy ,prendre; et puis, ~e ne connais pas M. le Curé.

_. Oh! ne vous touIlnentez pas; je vous dirai comment vous y prendre, c'est très -sim­ple. -Et moi, je coona~s beaucoilllp M. le Curé, et il vous conœit aussi.

- Comment? _ Mais, je Lui ai !parlé de VOl1!S; et, tenez,

1e 'VOtllS Ç)j apporté 'Une belle canne très soli­de vous l'étrennerez demain pOUl' venir me :rej~indre â l'église.

Le lendemain, Vincent 'Plumet, iidèle au rendez-vous, disait à Mlie Jeanne, en sortant du con~essionnal:

_ Je suis heureux! si heureux 1. .. C'est trop beaul (p0UJr moi, tout ce bonheur !»

Voi1~ comment l'Ü1.llrs ... Plumet... Valentin Phumet a fait 'ses IPâques.

~. ___ __ ~ • QI CI ..

Allez à Lui .. 'Brossé, brillantiné, cravaté vert . d 'ahime

par la main de 'sa iferrnne, impeccable dans son nouv~u pa,rdessus demi-saison, endossé ce matin potur fête.r le gai soleil, M. Guilhem, Ueurant un sOlllPçon de verveine, descend vers 8 h. du matin l'escalier de soo apparte­ment ...

Il desœtld lentement, car il a un coquin de boutolt\! à pres s:i.on , -celu.i du gan1 de la main droite, qui il"efuse toujours de se lais­ser casq'ller, et comme M. Guilhem, parvenu au palier, lève la tête, il aperçoit son voisin du dallXième, M. Mi,rtey, qui attend évidem­m~nt quelquYun su.r le :pas de la porte.

Quelqu'un .... , Peut-êtil"e lui!.... Probable­ment même ... car, presque tous les matin~ les deux hommes monient l'a'vel!1ue ensemble, échangen.t queLques idées" en hommes d'affai­res qui n'aiment !pas perdre 'leur temps; puis ils se séparent au pont de l'Alma, M. Gulhelm allant vers sa ba'Illque, M. Mirtey 'vers )e mi­nistère de nntérieoc, où il est chef de bureau.

- 1B0njol.lJf, voisin!... - lBonjour t...

- Nous ~aisons rout. f&18emble? .. ·.

_ Non ... :pas aujoUJrd'hui, f. ttel1ds utt VI' caire de la paroi,sse.

- Un prêl:re ! ... - Oui· ... ---, M. votre père est donc plus malade? _ Au c011traire, il va beaucoup mieux. - Mais alors? ... _ Comme i:1 ne 1P0UJ1ira certainement pas

sort,i,r a'vadt un grand mois, il a décidé de faire ses Pâques ce matin.

- Ses Pâques ! .... lEt i'l Y a une telle expression d'étonnement

dans cette exc:alnation, que M. Mirtey ne put s'err~pêcher de sourire.

- C'est ,pourtant très Inaturel ! - Je ne sais pas ... Je ne suis pas h~itué

à ces <fuoses là ... - Mais... si vous 'Voulez ,assister à la pe­

Hte cérémoruie? .. NatTe porte est ouverte à deU!X tbaitanJts ...

- Oh! nOI!1l! ... !Ça ag.it sm moL .. Subitement, M. Mirtey ~nterrompt d'un

geste: _ IO'!ousez.· . .yape.rçoÏ's M. rabbé qui aifrive.

'Bu effet, illl1 prêt,re approche, drapé dans son la:rge manteau noir.

!En appar ence, r ien ne le distingue d'un au­tre ecclésiasüque; mais, en regardant bien, on le .devine plus recueilli que ne comporte le seul fruit de porter la soutane.

Il ne répond pas a'lll salut de son hôte, qui, cha:pea'lll bas, le précède humblement dans l 'escalier.

_ Curieux ! ... mUiJ:mure M. Guilhem, j'ai presque envie d'accepter l'invitation ... Ce doit êt·re étrange â 'VoÏ,r ! ... Non ! ... Si ! .. .

Une seconde d'lhésifation, et, ootraîné dans le sillage, par un sentimell1t in·attendu, le ban­quier remonte l'escalier.

En tMet, la porte de l'apparteroont est ou­verte.

IPa:rtout des fleurs, de jolies pl:a.ntes prin­tanières: le's cinq enfants, trois collégiens et deux fillettes, la jell!11e maman, la grand-mère, les deU!X bonnes !foot la haie à genou'x, puis se relèvent, et suivent le prêtre.

'M. GuiLhem se joint à eux." Le voi<:i dans la chambre du grand"1})ère... -

55

Maie c'e.t tout 'ju.ete s'il la r econnaît, cette chambre, tellement les moindres ohjets ont pris un air de fête. 'De hauts palmiers bouohent les croisées; t,outes· les bougie&sont allumées; le bureau est devenu un auiel toui blanc, où le s:oleil mat,inal vieflt aviver l'é­clat des jonclhées de neurs.

Car des fleurs, il y en a partout, depuis les €ntai1Jts aux lou:rds ,cheveux iblonds jitlJS­qu'aJux œillets pou1fPr~s, et aux azalées d\>r rauve.

'Rien n"a été trop :beau [>OUl- le bon. Dieu. La piété de œtte famille du XXme 'siècle a

,réédi té la [ête des Rameaux dans cette cham­bre d'intimité, et à Béthanie, c'est ainsi que Marthe et Marie devaient re'cevoir le Maître, des fleurs plein les mains.

En face de l'autel, le grand-père attend, rasé de ,frais, tout beau, tout heureux dans son lit très blanc, où ses petites-filles viennent d:ëtendre une l!1appe de ·communion brodée paI' elles.

ILe prêtre, très à son aise dans ce milieu familial, dffide t,ranquil~emen~ comme à l'é­glise; Faîné des collégiens répond aux ,prJè­res Liturgiques. JEt quand la petite Host.ie s'élève au-des,sus dia minu scule caHce Id 'or, U(L rayon de solei'l vient la glorifier, et on a l'impression que SUil" toutes les têtes pieuse­mem indinées descend une bénédiction très intime, très douce, celle de P Ami 'sur les amis ...

Tou:t est Hni; Chacun s'en 'V,a pour laisser grand-père fa.ï.re ,ses petites .et grandes !recom­mandations au bau .Dieu, et 00 va lui prépa­rer S011l thé hien ooaud pOUil" tout à l'heure quand it sonnera ...

- M. l'abbé, vous ne voulez rien prendre? - Oh ! non, je suds trop pressé! . \Le prêtre serre affectueusement tou~es les

mains et 'Se sauve il l'égLi.se. lBer'rJère lui les deux horrnnes descendent. - Elle est très touchante cette ;petite céré­

monie, dit Guilhem en boutonnant son pal'­dessus.

- N'est-œ pas ? .. , - Je me· figurais qu'on Ille tai~ait cela lqill~ la mON.

_ Quelle id~. ! ... Il y • de~ mali.des qui communient chez eux .souven t... Vann~ der­nière, très soufikant j'ai falÎii mes 'Pâques ainsi.

_ Comment! vous faites ,vos Pâqlles ! ... _ POlWquoi pas !..

- C'est !dr ôle! --, P9urquoi est-ce dlfôle? - l'l y a une f.oule de personnes ,qui ne les

fu~~~ . _ Quel argument pou.r un homme intel­

ligent 'comme 'Vous ! ... D'ailleurs, il y a aussi une foule de personnes ,qui les font; les égli­ses Ifegorgent, on ·as·siège les confessionnaux! et vous ? .. .

- ·MoÎi! .. .. M. Olllilhem eut un sourire un peu forcé.

- Il y a bien 30 'aillS... 35 ans même ... - Je vous croyais catholique ? ...

- Certainemmt 1... Baptisé... communié ...... conlfirrmé.... ma,rié! ... .

- Alors, je ne comprends !plus ... - Vous ne 'Voud1'Jez pourtant pas que je

me confesse!...

- Pourquoi pas ? .. 'le conn.ais des acadé­miciens, des ingénieurs, des savants de tout ,premier ordre qUÎi se confessent... même tous les mois ....

_ ... A l'heure de la morL je ne dis pas ! .. . - 'Et 'Vous la c,onnaissez, .cette heUlre-I~ ? .. . - Non. - Constatez comme vous êtes illogique,

vous, une homme d"alffaires ;pourtant! « Vous vous d ites chrétien, et vous s>upprdmez l'ade essentiel du chrétien, » comme un ar:chitecte qui prétendraiif: fa jr~ Wt1e éghse et supprime­rait l'aute~! Voilà le pont de rAIma ... heu­reu:sement pOUll" 'vous ! ... sa,n.s ,quoi, .je 'vous dirais des sottises ! ...

_ IDites ... Cela me fera lpeu.t~être du biel1J !

Ils 'se serrèrent la main, d 'ooe façon quel­conque d'aibord, ma.is ~e banquier, 'l'etenant œll'e de son voisin dans la sienne:

_ Nous reprendJroll1lS celte 'conve·rsation-1.à on es1 ... ce pa's,? ...

Tou.t pensif, M. GuiLhem descend vers Pa­ris.

MaJ:s, en s:el1J lallant. .. , ·au nHlieu du va-et-

Page 13: L'Ecole primaire, mars 1921

vient des ,passants, au .milieu des voJtures, des cris des camelots, et :de toute la prose de la rue, lui, l'homme positif, le voyageur !humain cha.rgé de lourdes responsahilités, il écoute daus sa rconsdence poussiéreuse d 'étran1;es échos se répoodant dans le lointain, et, de­vant sa pen'sée, se prame .sans cesse le visage d'un vieiUatrd tout illuminé de joie tranquife à la vue d!'wne petite Hostie blanche, qu'un prêtre élevait sur un minuscule calice d'or,

PIERIRE Lr.EJRM1ITE,

L'art de devenir centenaire

Il es,t venu: ces derniers temps, à je ne sais quel ,journal, l'étrange idée d'interroger un certai'I1 nombre de centenaires. A chaoual, il at posé cette question « Qu'avez-vous fait pour atteindre votre âge? Comment vivez-vous?» Les :réponses ont été di,ver"es, mais on y re­t,ro:uve 00 Hn de compte deux conditiollls de

. régime: Une !Vie aotive et pas de soucis. A part cela, il y a de quoi démentir tous les ma­nuels praHques publiés ;jusqu'ici à ru sage des aspirants centenaiifes.

«Observez l'hygiène la plus sévère, diS'~nt­ils. Et la veuve d'un acrobate, qui achève sa 102me aooée de répondre: «l.;hhygiène! une Iblatg1ue, J'ai toUJjours VéCllI datll's une 'roulotte, me débar1bouillalllt de temps en temps et ayant .plus de vermine que d'éous; e,t je suis' très robuste encore et i'ai l'esprit fort lucide.»

« !Pou.r de'venÏlr cente'll'aÏ-re, j"ai travaillé berullIcoWp en plein a~r; je me suis couohé tôt, je n :'ai Ijamais dormi pLU's de 7 'hetlJf'ês et je ne me suis jaJITJlais fait de mauvais sang».

56

:VoulSI 'savez déso!l"'mais à quo~ vous en tenir, ô bomes gens qui rêvez de v<Î!\T.re votre siè­cle; prenez de l'air, dUr mouivement, 'saluez l'au.rore dhaque matin et ne pensez qu'à des ' dhoses gaies. Vous me direz que )çà n'est pas 10UUOUll"S facile, évidemment, mais si le moyen. était à. la portée de tout le mOlllde, il n'y au­rait pas d~origina1ité à devenir œll1ienaire.

Or, -c'est encore une vertu, ,rail'e, et bien que la ~.rance détienne le record - . peut-être à

carU.se des trll.ditiol1lS ,joyeu5e~ dre ~on peuple _ il n'etnJ est pas moins vrai que Jes .œtl~~e­naires ne ,courent pas les rues. Il faut lire les iOl1l"l1aUX ,de pro'Vince pour connaître leur existence, car dans les viUes ont meurt plus 1ôt. Nl'ais dans là paix des champs, le régime néces'saiife s;observe sans trop de peine. On .respi,re, on ka-vaille et généralement les mus­cles font plus dI'efforts que la pensée.

Vhomme le plus vieux de France doit être M. Ba,rs'ac .qui achève sa 108me année, La femme la plus âgée est sans doUtte cette Ma­dam~ Peignoux dont les jOUr.l1atUX ont tpa.rlé alors qu'elle entrait illms sa 105me année. L'un e l l'aluire ,jouirssent de toutes leurs fa­

cuItés. Il y a eu mieux ,jadi.s. Il ex:i,stait aJux envi-

rons du Havre UiJlJ médecin 'âgé de 104 ans dont le père ét'ait mort à 108 ans et Otn a si­.gnalé une demoiselle DllJl1l8.ine morte près de Bordeaux à. l'âge de 107 ans. .

,511 somme, nous ne bisolll's, en notre siècle, ni pluls ni moins qu~atu;trefois, et les anciens ~n.ous ont la,rgement donné l'exemple, L'his­toire Ole nous rappelle-t-elle pRiS que Sophocle a'vait pLus de cent all1,s quand il composa Oe­dipe, que Démocrite versifiait encore à 109 ans 'et · qu·.Epimélllid·e mourut à 154 ans-

.... ---.---- .-.---~-~ etl-ïll-----.---.. -~-

EN &BIJL'E COMPAGNIE. - Que vou­lez-vous, moi Ije suis anticlérical. - Mon ami, c'est ton droit. Mais satis-tu quels sont les anticléricaux? ILes J uiis sont anticlér,i­caux. Tous les francs-.maçons sont anticléd­catUX. T.OU.S les sans-Dieu sont anticléricaux.

. ILes voleurs sont antic1érÏcaux, Les iv.rognes sont antiJcléricaux. Les vaurieills sont anticlé­Ideaux. Et le diable eSrt certainement anticl'é­ricaI. Te voilà en belle compagnie, mon ami. Je t'y laiSrSe. Bonsoir.

~~~ t La !politesse, c'est l'art de failI'e ce q.ui

vous ennuie comme 'si cela vous amusllIit.

t La roue la plus mal graissée est :Celle qu~ Œait le pJu,s de bruit, et cehLi qui a le moins d'oodion et de patience 'est ceLui q.ui fai.t SOlliIler ses ,plaintes le pLus haut.

S. François de Sales.

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