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10 JUIN 1961 VM E ANNÉE VALAISANNE

L'Ecole valaisanne, juin 1961

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Page 1: L'Ecole valaisanne, juin 1961

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10 JUIN 1961 VM E ANNÉE

VALAISANNE

Page 2: L'Ecole valaisanne, juin 1961

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L'ECOLE VALAISANNE Bulletin mensuel du Personnel Enseignant du Valais Romand

Ve année No 10, juin 1961

Crocus

SOMMAIRE

Partie géllérale

L'écran, fenêtre ouverte SUI' le monde . •

Herm. Pellegrilli Cinéma et Education

1. Constat

II. Que va chercher l'enfant au cinéma?

III. Le cinéma, école de vie?

P.N. Prêtre Faut·il introduire le cinéma à l'école?

Herm.. Pellegrilli La censure .

Ce qui se fait chez nous:

La ligue catholique du cinéma

Ciran. J. Vogel Au collège de St·Mamice

D. Theurillat A l'Ecole Normale

P. Reichenbach

x. L'Equipe

Chan. Vogel Abbé Thel/rillat

Ici et là, dans les paroisses

Flashes et découpages

Vœux

Bibliographie SUI' le cinéma

RENSEIGNEMENTS

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L'ECOLE VALAISANNE paraît il Sion, le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés. (10 numéros pal' an). Rédaction: Eug. Claret, Office de l'Enseignement, Sion.

Délai de rédaction: le 1er de chaque mois.

Edition, administration et expédition: Office de l'Enseignemcnt (Départ. Instr. Pub!.), Sion.

Impression: Imprimerie Fiorina & Pellet, Sion.

Abonnement annuel: Fr. 10.-, C. C. postaux Ile 12, Etat du Valais, Sion. (Pour le pcrsonnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril). Publicité: Publicitas, Avenne du Midi, Sion - Téléphone 24422.

Pages 3 et 4 de la couverture 1/1 Fr. 700.-(l0 insertions) 1/2 Fr. 380.-

1/4 Fr. 200.­Pages ordinaires (1 insertion)

(1 insertion) III Fr. 60.-1/2 Fr. 33.-

1/4 Fr. 18.- ' 1/8 Fr. 10.-

5 insertions : rabais de 5 % 10 insertions : rabais de 10 %

Page 3: L'Ecole valaisanne, juin 1961

L' , ecran,

fenêtre ouverte sur le monde ...

Ceux parmi nous qui approchent de la cinquantaine se souviennent sans doute de leur première séance de cinéma ...

Pour moi, c'était vers 1922, dans les sous-sols de mon école pril/1~,ire. De graves messieurs, venus de la ville, avaient obtenu de nous présenter un film SUI'

Guillaume Tell, clans une version qui ferait sourire aujourd'hui, mais qui laissa au gamin que j'étais un i,neffaçable souvenir. Certains passages sont l'estés gravés dans ma mémoire: un festin pantagruélique chez Dieu sait quelle bailli, le chapeau de Gessler SUI' la place d'Altdorf, l'assaut d'un château, lct nuit, avec la complicité des servantes. Je revois surtout le vieux père d'Arnold de Melchtal au moment où on' lui crevait les yeux, ses orbites vides et sanguinolantes, sa démarche titubante le long des murs que les hoquets du film renda,ient encore plus saisissante. J'entends encore les cris d' horreur des fillettes dans lct salle noire où nous étions entassés ...

Que n'a-t-on pas dit sur le pouvoir de suggestion du film, sur sa puissance de choc, sur l'envoûtement qu'il exerce de 7 à 25 ans! On a parlé d'une nouvelle scolastique, de la dialectique de l'image ... Pour tout éducateur conscient de ses responsabilités, le cinéma est à la fois espoir et tourment, moyen merveilleux (le culture et instrument de perversion.

Il est aussi puéril de l'ignorer que de nier le soleil. En France, sur 350 millions de places de cinéma vendues chaque année, plus de la 1n:0itié - soit près de 200 millions - le sont à des jeunes de moins de 20 ans.

Chez nous cette fréquence varie suivant les milieux. Entre celui qui va au cinéma quatre fois par semaine et celui qui y va une ou deux fois par mois, la moyenne se situe à peu près à un film par semaine entre seize et vingt ans.

N'affirmons pas que la campagne est plus distante à l'égard du septième art. Ce sont bel et bien les villageois, jeunes gens et jeunes filles, qui peuplent en majorité les matinées du dimanche. Ce sont eux encore - elles surtout - qui achètent pour s'en repaître Ciné monde, Intimité, Nous Deux, Bouquet et autre littérature de même farine.

Le mal est chez nous autant qu'à Genève, Lausanne ou n'importe quelle ville. Ne nous croyons ni protégés ni immunisés.

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C'est pourquoi ce numéro de L'Rcole Valaisanne voudrait soulever le problème du cinéma et de l'école.

Une équipe de jeunes éducateurs, de St-Maurice à Sierre, ont pris la plume pour VOll.s parler de vos 'respons,abilités dans ce domaine, une équipe cle connais­seurs qui ont déjà mis la main cl. la pâte et peuvent invoquer leur expérience pratique. '

N'alléguez pas votre incompétence. Chaque maître, chaque maîtresse peut faire quelque chose.

N'objectez pas la loi en disant: « elle interdit le cinéma avant 16 ans; à cet âge, nous n'avons plus d'influence sur eux: i,ls sont hors de l'école.»

C'est cl. l'école primaire justement qu'il faut commencer l'éducation ciné­matographique.

Bien sûr on ne va pas introduire cette rubrique da,ns nos programmes déjà surchargés. Nous manquerions singulièrement de compétences et de méthodes. A peine pourrait-on le faire dans les classes supérieures du lycée.

Le plus urgent est de faire ch~c sur le,s ~du,cateurs eux-mê~es, de .les qualifier pour un enseignement occaswnnel, d y mteresser les pouvmrs pubh~s. Lecteurs de L'Ecole Valaisanne, laissez ce numéro bien à portée de la mam. Profitez de vos vacances pour le lire. Mieux encore: documentez-vous sur le Septième Art.

Car l'éducation cinématographique ,n'est pas, comme vous pourriez peu-être le croire, une formation avant tout et uniquement d'ordre moral, une so.r~e de mise en garde restrictive et répressive, un complément de la Censure offtC~elle. Ce serait faire fiasco que de l'envisager ainsi. Elle est beaucoup plus que cela.

Se former soi-même, se documenter est un impératif préalable à tout ensei­gnement. Ces pages voudra,ient vous y aider.

Pctges qui ne sont point parfaites, tant s'en faut. Elles VOliS pa;~îtront disparates, voire contradictoires, pa,rce que chacun y parle de ses expenences, et que ces expériences n'aboutissent pas toujours aux mêmes conclusions.

Mais un même esprit les anime, toutes: le cinéma est un moyen de culture authentique qui ne saurait nous laisser indifférents. Le bo~d de l'~cran, aimait à répéter André Bazin, n'est pas un cadre; c'est une fenetre qm ouvre sur le monde. A nous d'ouvrir la fenêtre.

Crocus

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Cinéma et éducation

Le cinéma existe,

Et les enfants y vont.

Mais ce cinéma est ct la mesure de nos acceptations.

Nous sommes responsables des films qu'on fait pour nous.

J. UN CONSTAT

En octobre 1958, le Bulletin de la Cinémathèque suisse publiait une enquêt~ effectuée dans les écoles lausannoises. (Ecole normale, Gymnases cantonaux et écoles professionnelles). Les enquêteurs reçurent 1028 réponses. Sans prétendre à des conclusions générales et valables pour toute la jeunesse de Suisse romande, cette étude révèle cependant les faits suivants :

1. Plus de 40 % des jeunes interrogés vont environ une fois par semaine au cinéma, tandis que 20 % s'y rendent moins d'une fois par mois. La consommation de films paraît partictùièrement forte chez les jetmes gens des écoles non professionnelles dont 57 % vont au cinéma environ une fois par semaine.

2. A la question: Avez-vous déjà assisté à une introduction théorique dans le domaine du cinéma? 70 % des élèves interrogés ont répondu non. Cette grave lacune prouve l'insuffisance des moyens mis en œuvre pour inculquer aux jetUles une formation cinématographique minimum.

3. La manière de choisir les films révèle également un manque de formation complet.

53 % des jeunes obéissent à une simple recommandation orale, 42 % sont attirés par le lancement des films, 38 % consultent les critiques ou les revues spécialisées. L'influence de la publicité dans les journaux n'a pu être exactemet déter­minée. (Le total dépasse évidemment 100 % cal' de nombreux jeunes ont indiqué plusieurs critères de choix) .

4. Trois questions de l'enquête révèlent la docilité des jeunes, influencés par la publicité, par la mode (exemple: La Nouvelle vague), pal' des vogues artificiellement créées. Quel est votre réalisateur préféré? Quel est votre film préféré? Quelle est votre vedette préférée? Les réponses reflètent fidèlement les succès de 1957, année de l'enquête.

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En réSluné: La majorité des jeunes fréquentent les salles obscul'es. Ils s'y rendent sans préparation, sur simple recommandation d'un ami ou en subissant passivement l'agression des placards publicitaires. Leur esprit critique n'est pas éveillé par des éducateurs formés à cette nouvelle discipline pédagogique.

Cette enquête a été réalisée à Lausanne. Pouvons-nous l'accepter sans discus­sion? Je le pense et je fonde cette affirmation sur des ohservations personnelles et sur d'autres enquêtes menées en France et en Belgique dans des milieux très divers.

Le 60 %, en moyemle, des enfants va au cinéma 4 fois par mois affirme le Dr Paul le Moa!.

En Valais, les chiffres manquent. Les résultats, en ville, se rapprocheraient de ceux que j'ai mentionnés. A la campagne, ils seraient nettement inférieurs. Seule une enquête réalisée avec la collaboration de tous les instituteurs et pro­fesseurs pourraient renseigner très exactement les responsables de l'instruction.

Les instituteurs et institutrices me feront l'objection suivante: la fréquen­tation des salles de cinéma ne devient effective qu'à partir de 16 ans. A cet âge, les gosses nous échappent. Cela ne nous regarde donc pas. Erreur!

Où, mieme qu'à l'école primaire, l'enfant pourra-t-il acquérir les données nécessaires à la formation d'un jugement artistique, esthétique et moral?

Le maître, assisté à l'occasion d'un éducateur spécialisé, dispensera à ces élèves une première connaissance du cinéma, car entre 13 et 16 ans, la partie vitale du jugement et du goüt se gagne - ou se peret Ensuite les caractères se fixent, se durcissent et c'est souvent trop taret .

Les ouvrages de défense: limitation d'âge, censure, dressés autour du cinéma ne sont que des palliatifs. La vraie solution ne consiste pas .à barricader ceux qui sont menacés; elle consiste à leur donner des armes.

Et ceci d'autant plus que les images viennent maintenant à domicile avec la télévision. A la fin avril, on comptait 154570 abonnés en Suisse, 21 614 de plus que le 1er janvier 1961. .

Voici, à titre de comparaison, trois chiffres à méditer: les écoliers, aux USA, consacrent en moyenne 21 heures pal' semaine ct la TV. Les parents, 20 heures. Les professeurs, 12 heures.

II. QUE VA CHERCHER L'ENFANT AU CINEMA?

Le Btùletin No 5 de l'Institut des Hautes Etudes cinématographiques a publié une statistique qui condense les diverses réponses obtenues à une enquête intitulée: Qu.e va chercher le public a.u cinéma. ? Besoin, habitude, routine, attrait de la salle obscure 10-20 % des spectateurs Oubli, évasion, sensation, détente, distraction, euphorie 60-70 % des spectateurs Plaisir artistique simple . 10-15 % des spectateurs Plaisir cinématographique . 5 % des spectateurs

Je cite cette petite statistique pour rappeler le point de vue de la majorité des adtùtes en face du cinéma. Essayons maintenant d'ouhlier notre âge, notre personnalité d'homme expérimenté et cultivé.

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Comment l'enfant se présente-t-il devant l'écran?

«Son être est là, tout d'une pièce, avec un inconscient que la culture n'a pas ~ncore divisé, compartimenté ni modifié. Ses sens tout frais s'éveillent. il a besolIl d'une représentation sensible, et le cinéma, ce sont les images' il a soif de ce qui bouge, et le cinéma est mouvement. L'image et le mouvemen~ assurent donc toute représentation cinématographique d'une grande puissance de fasci­nation.» (Jean Morienval)

. Ce qui n'est pour nous que fiction et convention devient pour lui la réalité. MIeux que l'adulte, il s'identifie aux acteurs, participe à leurs aventures ..

~a vis~on des actualités dont l'authenticité ne laisse aucune espèce de doute contribue, a. re~fo~'cer l~ réalité (h~ spectacle cinématographique. Il est normal qu~ le cr~cht am SI gagne sur l'espnt de l'enfant, s'étende à l'action romanesque qUI va SUIvre.

Au film, l'enfant demande de lui révélel' la vie et ses secrets. Pour l'adulte le cin:éma est d'abord une évasion de la vie quotidienne, pour l'adolescent il consmue une entrée dans la vie. (Robert Claude, S.J.)

il y apprend souvent les gestes amoureux. Dans tel film il trouve la solution d'un conflit familial; dans tel autre, hélas! la rencontre d~ la corruption et de la déchéance marquera sa jeune âme.

Voici quelques témoignages recueillis par le Père Claude, S.1.:

«Un exemple pour mieux faire comprendre les richesses du cmema Fureur de vivre, avec James Dean, m'a mis en présence de conflits familiaux e~ In'a ?onné ~e.s ressources nécessaires pour trouver un remède à mes propres ~onfhts. fanllhaux. P.ar c~~ltre, il m'a apporté le malaise d'imaginer mes parents InconSCIents du devon qu Ils ont, en face d'un fils. »

« Un film est suffisant pour détruire et corrompre un jeune. J'en ai fait la triste expérience personnellement, et je suis loin d'en être guéri. L'influence morale d'un film est très forte entre 16 et 20 ans. » (19 ans)

«Les scènes brutales d'un film s'oublient vite, pas les scènes d'amour: on y pense le jour, la nuit. On prend exemple. » (18 ans)

« Le cinéma m'a attiré très tôt vers les filles ... » (17 ans)

• ~< Le film me captive trop et il faut durement retomber sur la terre après. Pnvee du coup de baguette magique que lui donne le cinéma la vie n'a plus rien d'exaltant, ni d'héroïque. (16 ans) ,

III. LE CINEMA, ECOLE DE VIE ?

L'articl~ s,;ivant se passe de ?ommen~aires. Il montre clairement les insuffi­san.ces ~u c~n~ma dans le: do'!"cu,ne ~e l amour, de la famille, de la religion, RaLson ~mpeneuse de prevenu' les Jeunes et de leur donner des armes pour se défendre.

Trois questions essentielles préoccupent les adolescents :

l'amour la famille la religion

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Comment le cinéma traite-t-il ces trois problèmes fondamentaux?

Quelle solution apporte-t-il aux jeunes?

Examinons ensemble quelques-uns des succès cinématographiques récents en y cherchant ces 3 thèmes.

L'AMOUR

J'ai lu, cette semaine, dans une revue française, les lignes suivantes:

« Les deux initiales les plus célèbres du monde (il s'agit de Brigitte Bardot, B.B.) ne sont-elles pas synonymes du mot amour? Celle qui capte tous les regards, polarise tous les désirs, déclanche sans cesse l'admiration la plus délirante, vient de faire connaissance avec Let Bride sur le Cou, de son 35me partenaire masculin. (Michel Subor) qui, bien entendu, la tiendra dans ses bras: amant heureux s'il en est! Mais il s'agit du Vlème art... Qu'importe puisque l'Wl et l'autre ont su communiquer aux spectateurs le frisson de leurs embrassements en leur donnant l'illusion de s'aimer de la façon la plus brûlante. »

Je tenais à citer ce texte pour introduire ce sujet. il situe exactement le problème de l'amour au cinéma, en 1961. Le cinéma met le rêve à la portée de tous, ce rêve qui vous poursuit parfois hors des salles obscures et que les jeunes veulent actualiser, matérialiser.

L'amour, simple incident épidermique, se découvre à travers de TI'llltiples expériences, révélant les aspects divers du plaisÜ'. Les étapes sont briHées. D'où ces aventures brutales, aussi vite dénouées qu'entreprises. Le lit n'est plus que le plateau sur lequel le sexe est offert.

Recherche d'un choc moral et physique, d'un dépaysement soudain, l'amour n'est plus qu'un sentiment violent éprouvé par toutes les fibres du corps.

Le cinéma de 1961: Les cousins, Les tricheurs, A bout de souffle, Une fille pour l'été (dans ce dernier film, une jeune fille « se loue» pour l'été à un bel inconnu) offre sans doute des convulsions agréables à voir. Le spectacle du déclic amow:eux chatouille, excite, enivre.

Mais tous ces frissons n'ont aucun rapport avec l'amour. «Ce cadre et ces jeux avec leur lot de sensations, com.blent le hesoin d'action et d'émotion, et chassent le pire ennemi: l'ennui et la solitude. »

Mais ils ne comhleront jamais le cœur de l'homme et le rejetteront fina­. lement dans un ennui plus grand encore, l'enfer de l'égoïste recherche de soi dont la Douceur de vivre et l'Aventure donnent un ta})leau si juste.

Et que devient le niariage dans cette ronde du plaisir? Une série d'ohli­gations banales, de soumissions, de traites à payer, de marmots à torcher et à élever sans plus.

Tout le cinéma le crie : la durée tue l'amour. Dans Au seuil de let vie, Cecilia reproche à son mari: «Tu as cru m'aimer, tu m'as épousée. Et après, tu t'es rendu compte que c'était un malentendu. »

Tous les films d'Antonioni, mais surtout Le cri, Let dame sans camélias et le dernier en date, l'Aventure, nous montrent des hommes et des femmes assis-

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tant, impuissants, à la fin de leur amour. Ils l'appellent . . . C n 'était que le désir, l'illusion... " umour ». e

?~ns .Un coup!e, salué par un critique comme le premier film matérialiste de ll~lstoll'e du clné,ma~ l'auteur d~fend la thèse suivante: l'amour est basé essentIellement sur l attll'ance l)hyslmle' lorsclue celle-cl' , t l . l , • , . '1- , n es p us sentIe a separatIOn s Impose. ' ,

J~lstificatio~l de l'a;lultère et du divorce qui nous éloigne singulièrement de la vraIe conceptIOn de l amour et du couple.

, «, Le seul a~lOur qtlÏ ait un sens et tielme. debout est celui qui unit (ieux epoux da~~s la VIe commUl~e. Tous les autres sont des artifices, des imposwres, des ?upenes ou des enfantIllages. On ne peut pas dire que deux êtres s'aiment a~lss.l lo~gtemps qu'on ne les a pas vus vivre ensemble dans les traverses et· le~ chffIcultes.» (Robert Poulet)

Mais .ce n'est pas d.e cet amour-là, le seul authentique, qu'il est question da~s les fIlms ,ou du moms dans la majorité de ceux-ci . J'attends encore le film qtu osera representer lm vrai couple.

Il faut bie~ le c~n~tater et le dire bien haut avec ce père jésuite belge: <~ les 9/10 des. fIlms eVltent toute référence à une conception chrétienne de l amour ... Les Jeu~es n'ont plus qu'un absolu, l'amoue; mais un amour affranchi de la morale, et ~'lClé d~ sa valeur spirituelle, par laquelle il devrait être image et approche du DIeu qUI est Amour. » (Père Amet)

LA FAMILLE, LES PARENTS

L'oppositio~ pareI~ts-enfants ne date pas d'aujourd'hui. Seulement nos modernes moralIstes lm donnent une place de choix. Cette antinomie envahit tout et elle. ramène la famille alL'( dimensions d'un champ clos où s'affrontent des adversall'es.

I?ans Les 4~O COltpS, l'égoïsme, la légèreté et l'absence de coeur de la mère, la falhlesse et l aveuglement du père conduisent le jeune garçon en maison de redressement plus sÎlrement que ses incartades. .

L~s . filles quittent le toit familial et tombent dans la prostitution ou le gangst~l'lsm~ parce qu'elles n'ont pas trouvé, dans leur foyer l'intérêt et la comp~'ehensIOn dont elles avaient besoin pour s'épanouir. C'est le sujet de Bal de nu~t, de La cage aux filles.

Les ~arçons partent dans la vie avec le sentiment d'une revanche à gagner parce qU'lIs n'ont pas été compris. '

Dans la Vérité, l'incompréhension de son père pousse Dominique à le quitter pour goÎlter aux amères réalités de la vie.

Dans Bonjour Tristesse, lm père et sa fille pactisent de la façon la plus amorale.

En 1961, au cinéma, les familles heureuses et éqtlÎlibrées deviennent l'ares. Les parent~ ne comprennent plus rien ou sont dépassés par les événements. Deux ~olutIO~s s'offrent alors à eux: la tyrannie ou la démission. Quel que soit le choIX, les Jelmes en sont toujours victimes. .

8

Qi

, Un passage du film Les .cousins ,exprime parfaitement l'attitude hélas! trop repandue de parents complaIsants, laches, qUI ne veulent surtout pas d'histoires:

Une jeune étudiante vient annoncer à son jeune amant qu'elle est enceinte. Pas l'ombre d'tme hésitation: on va «le» faire descendre. Tous deux, bien sûr, sont d'accord. D'un ton détaché, le galant s'informe:

Tes vieux sont au courant? Oui, je leur ai dit. Quelle a été la réaction ?

Bah! soupire la mignonne, ils m'ont dit que je n'avais qu'à me débrouil-ler et sont partis pour la Côte d'Azur.

Ne sont-ils pas compréhensifs, ces braves parents? Claude Chabrol, auteur des Cousins, est un potache dangereux, tracassé

par sa puberté. Dans le Beau Serge, il ne craint pas de nous montrer un paysan qtlÎ vient de violer sa fille et s'en va tout guilleret ...

Est-il vraiment utile d'étaler ainsi les turpitudes humaines? De plus c'est une image abusive, une odieuse contrefaçon de ce qtlÏ est. Notre jelmesse est encore saine et vigoureuse et ce n'est pas toujours vrai qtl'elle ait les préoccu-pations que reflète l'écran. .

Il n'en reste pas moins que cette jeunesse se trouve aujourd'hui gravement menacée. Et ce, par un curieux choc en retour: sa propre image, cette image déformée que l'écran prétend nous donner et à laquelle elle risque, pal' mimé­tism.e, de chercher à s'identifier.

Regardez clans la rue, autour de vous, les nombreuses répliqtles, en moins bien, de B.B. Vous savez, la qtleue de cheval ou l'ahondante chevelure négligée, l'allure délurée, provocante. Et les blue-jeans de James Dean.

«En présentant comme normales des façons d'être qui ne le sont pas, réalisent-ils l'effroyable responsabilité qtl'ils encourent, tous ces cinéastes qui, pal' dilettantisme d'esthètes ou préoccupations mercantiles, sont tout honnement en train de pervertir notre jeunesse. » (Georges Hellio)

Il est temps, grand temps, de. prendre des mesures. La censure ne suffit plus. Les films interdits à Sion ne le sont pas à

Lausanne ou Genève. Les jeunes se déplacent beaucoup. On passe souvent les vacances à l'étranger.

LA RELIGION «La matérialisation du spectacle cinématographique reflète et devance

même la déchristianisation de notre époque. » (Père Amet, s.j .) Les réalisateurs font ouvertement profession d'athéisme et de marxisme

Ils se glorifient de produire des films hlasphématoires. Voyez par exemple les deux derniers films de Bunuel: Nll.zarin et Viridiana.

Ces deux films - le dernier a été couronné à Cannes cette année - mêlent le mysticisme et la sensualité trouble et finalement sèment la confusion.

Naza.ri,n: Un prêtre-ouvrier Nazarin vit misérablement dans une petite auberge mexicaine. « C'est le règne du dictateur, Porfirio Diaz, appuyé par une

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classe de grands propriétaires de terres, une armée de caste et un clergé conser­vateur. Nazarin vit d'aumônes, il ne demande rien à ses supérieurs, rien à ses proches.» (Extraits de la fiche technique du film éditée par Télé-Hachette­Cineldé).

Nous voyons Nazarin successivement aux prises avec une prostituée, des ouvriers, des pauvres ignorantes et possédées pal' une sorte d'hystérie religieuse. Défroqué, Nazarin poursuit sa route accompagné de sa prostituée et d'une autre femelle énervée. Il soigne les pestiférés, recueille les infirmes. Jeté en prison, il est roué de coups par un condamné. Nazarin, la tête couverte d'un pansement symbolisant la couronne d'épines, doute de Dieu. Tout a été inutile. Il meurt en croquant un ananas.

Nous avons vu la vie d'un saint, clame unanimeluent la critique enthousial'!te. Oui, un saint qui accuse Dieu et non lui-même. Saint qui parle trop de lui,

ne prie guère, n'obéit à aucune discipline. Un saint amateur, qui se laisse défro­quer sans protester, voler sans chercher le voleur pour le ramener dans le droit chemin. Saint accompagné de femmes de mauvaises vies, sans souci du scandale provoqué dans les âmes simples ou des catastrophes où peuvent tomber les malheureuses.

Et si peu de tendresse, si peu de chaleur humaine dans ce tahleau d'une humanité tarée.

Que nous enseigne Nazarin ? Le dégoût des hommes, la haine (haine de l'Eglise, haine de classes, haine de l'ordre). «Le hon arbre produit de bons fruits et l'arhre mauvais ne peut produire que de mauvais fruits. »

Bunuel se vante d'être athée. Il a fait un film sacrilège.

Viridiana du même auteur est un Nazarin féminin. TI s'agit d'une novice qui, sur le point de prononcer ses vœux, doit retourner chez elle parce que son oncle est gravement malade. A la vue de la jeune fille, l'oncle tomhe amoureux: d'elle. Avec l'aide de sa gouvernante, il lui administre un narcotique et lorsqu'eUe. se réveille, lui fait croire qu'il l'a violée. Suicide de l'oncle. Organisation d'une orgie pal' des mendiants et un cousin de la novice, tentative de viol et révélation d'un grand amour.

Mais ne peut-on traiter le prohlème religieux au cinéma sans y mêler une lourde sensualité, la hrutalité; le viol serait-il devenu la clé du ciel?

La Nouvelle Vague française représente un monde où le hien et le mal n'existent pas, où l'ahsurdité, la laideur, la tristesse sont irrémédiahles, un monde sans expérience, où l'homme est irresponsahle ... Dieu n'existe plus. On s'attache parfois à quelques représentations extérieures de la religion parce que la solennité des cérémonies, une belle architecture permettent de prendre quelques beUes photos.

Le Dialogue des Carmélites du R.P. Bruckherger constitue une heureuse exception.

Il faut aussi citer l'admirable mais difficile Pickpocket de Bresson, l'auteur du Journal d'un Curé de campagne. Dans Pickpocket, Bresson nous montre une conversion douloureuse, très longue, le cheminement de la grâce dans une âme.

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L' mbre du Christ plane sur La douceur de vivre de Fellini, comm~ elle plane :ur Rome à la pl:emière image. « Ce Christ qui vol~ ~ur Rome ,des l~s premières images de la dolce vita me semble la, c~e~ la r>.lus eVI~~nt~ de 1 œ.uvre. Le câble qui tient la statue suspendue sous 1 hehcoptere paIaI~ rappel.er que jadis la foi des hommes aurait pu s'en passer. La mort de la fOl ql~e .Nletzche avait' définie, la mort de Dieu, crie son malheur le long des sept eplsodes du film.» (Lo Duca) .

Mais les spectateurs non prévenus, surtout les jeunes, s'.arrêteront u.nlque-t '1 )lr'lltalité de la représentation des vices et des turpItudes des protago-

inen a a ,. . l l' 'te nistes. Ils ne verront pas, derrière la fureur et 1.lronle (e auteur, son emouvan tendresse pour ces âmes perdues et qu'il voudraIt sauver.

Le miracle n'est pas chose conuuune.

Conclusion

« Le danger est grave. Pourtant ce n'est pas par le for~~lisme mora~ ou ~e~ méthodes d'inhibition qu'on l'écartera. D~ plus ~~ pl~s s IIllpose ~a ne~essI~e d'aider les adolescents à réfléchir sur les fIlms qu Ils v.olen~, d.e leur ~l~p~ndre) à les juger sur le plan esthétique et moral, et de les fane reaglr. »(Pere Ill:t

. d' l" 1 .' . . 1 i 'ma perd son caractere Par cette fOl'lUatlOn, es eco e pnmane, e cne . ., tabou pour être remis, dans l'esprit des élèves, à une plus Ju~te place: Il devI~nt un objet de culture. La f asci~ation . des images demeure, malS eUes sont passees au crible d'un jugement forme et sam. .

Pour ohtenir ce résultat, nous avons hesoin de la collahoratlon de tous les instituteurs et institutrices.

Pellegrini Hermann

Faut-il introduire le cinéma à l'école?

De uis quelque temps, de tous côtés, on s'inqui,ète ~le .la position que . Pt les enfants et les adolescents face au cinéma. C est amSI que « Le Pays»

prennen , .' 't' 1 fin de 1960 « qu'il était inconcevable que des adoles­de Porrentruy ecnvai a a .,." ,. .t 1 cents, sitôt sortis de leur temps de scolarIte, pUIssent aSSIster a n nupor e que

spectacle cinématographique. » d ~ . , l' t' u Gran Le 3 décemhre 1960, ce même journal annonçaIt qu u~ (~Pu e a .

. . ait de déposer une motion dans ce sens, mVltant le GouveI-ConseIl ):ernolsdr~e'e~ toutes mesures utiles afin d'introduire à l'école un enseigne-nement a pren " Iuent sur le cinéma. » . . . .

Malheureusement, il ne s'est pas trouvé assez de VOIX pOUl' falle passer ce projet si hien qu'il a été refusé.

Z~ug pal' contre, vient d'introduire des cours ~,:,r l'~istoire du ~i~éma da~î les classe~ supérieures de ses écoles. Montreux a dep faIt un premIer pas, et 1

n'y a pas de doute que d'autres cantons suivront ces exemples.

Il

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L'étranger est plus en avance. L'Autriche, la France, l'Angleterre les USA la H~Ilande, la T~hécoslov~cp.tie, l'Allemagne de l'Ouest, le DanemarJ~, ou hie~ ont resolu le prohleme, ou hien sont sur la voie d'une solution.

. Mais l'effoI:t le plus important tenté en Romanclie dans ce domaine fut ceh~I des orgamsateurs des «Entretiens de Chexhres », c.f1.ti consacrèrent leur SeSSIOn de 1960 au thème: «Le cinéma et les jeunes: formation d'tme culture» L'hehdomadaire « Coopération» du 5 novemhre de la même année en do'nnai~ un compte rendu détaillé dont nous tirons les points suivants. '

, Di".ers exposés . p~·ésentèren~ Je cinéma comme véhicule de langage et facteur econol1uque, exannnerent ses Il1fuences snI' le lllonde ouvrier comme nioyen supplémentaire de culture.

M. F. Bardet, cinéaste à la TV romande, parla de l'importance du ciIiéma à l'école.

~I

«L'art cinématographique peut être le véhicule des échanges culturels. TI' ~aut préparer l'.adolescence à sa rencontre avec ce moyen d'expression. On Inculquera am, Jeunes l'amour du cinéma mais non un amour exclusif car le cinéma n'est pas un bu.t, mais un moyen d~ culture. M. Bardet pose 3 ex'iO'el1ces fondamentales qui doivent être remplies pour (lue l'école puisse faire son devoir en ce domaine :

1. L'éd~lcateur doit acquérir une culture cinématographique sérieuse; cela reqUIert un effort considérahle.

2. ~es films, ~l'Ull niveau culttuel élevé, doivent être présentés dans des condi­tIOns techmques satisfaisantes.

3. L'enseigneme?t du ,cinéma à l'école doit être officialisé, car seul d'Etat peut donner. aux educateurs les moyens matériels de réussir dans cette grande entrepl'lse. »

TI faut rapprocher ces « Entretiens de Chexhres » d'un article de J.-P. Golay, pa!'~ dans la «Gazette de .La.nsanne» du 3 mars 1960. On y apprenait en 'effet qu a L~usanne, «une partIe Importante de nos adolescents voit au moins deux ~ents ~IlmS chaque année» et que «entre 10 et 15 ans, certains d'entre eux mgurgItent près de 1000 films» !

J.-P. Golay posait la question:

. «~omment, le j,:une spe~tateur digère-t-il cette pâtée (l'avalanche de films quI lUI sont presentes) dont Il se gave et quelles mesures a-t-on prises pour lui venir en aide ?

Comme devant les épidémies, la société adopte trois attitudes : a) Ne rien faire: attitude rare sur notre continent.

h) Isoler: c'est l'œuvre de la censure et des règlements fixant les limites d'âge. c) Immu.niser: apprendre aux jelmes spectateurs à reO'arder Je film l'éduquer

à une attitude active et à des réflexes critiques. »b ,

Et les enfants suisses, que fait-on pour les initier? Quelques initiatives privées, des ciné-cluhs offrent des séances de films aux jeunes qui cherchent à s'éduquer en matière de cinéma.

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Nulle part encore dans notre pays, les Ecoles Normales et les Etudes péda­gogiques des maîtres de l'enseignement secondaire ne donnent tme formation cinématographiclue suffisante aLL"{ futurs éducateurs des générations pour les­quelles la suggestion de l'image sera souvent plus forte que celle des mots .

En Valais, quelques ciné-cluhs essaient de donner avec plus ou moins de succès, lme formation cinématoraphique à des groupes choisis et, hélas, assez peu nomhreux. Le Collège de St-Maurice mis à part, ces ciné-cluhs s'adressent d'ailleurs uniquement aux adultes. A St-Maurice, il faut avoir 16 ans pour en faire partie, si hien cflle les jeunes peuvent en hénéficier avant de quitter le collège.

Dans les autres cas, les séances destinées aux enfants en âge de scolarité sont rares, et lorsqu'elles ont lieu, elles sont si « édulcorées» qu'elles ne peuvent donner lieu à tme discussion sérieuse. '

En 1959, un Congrès convoclué à Locarno par le comité du Festival et par la commission suisse de l'Unesco, déclarait: «Il faut fonder les méthodes de formation du jetme spectateur SUI' la psychologie de l'enfant. Ces données de la psychologie varient avec l'âge comme avec les circonstances.

Pal' exemple: les enfants de 7 'à 12 ans recherchent les expériences pal' une sorte de dilatation aventurière vers l'extérieur, tout en éprouvant un grand besoin d'ahri face à ce monde qu'ils apprennent à connaître: il en résulte le besoin de héros faisant preuve d'autorité et sachant résoudre les prohlèmes qui effraient l'enfant; entre 12 et 15 ans, l'aventure et la découverte ne suffisent plus, il faut des renseignements SUI' le monde des adultes; à cet âge s'éveille le goût des raisons, des causalités, des modalités. Ces nouvelles cOlUlaissances provoquent souvent un refus du présent auquel on préfère le passé et la fiction.

Les données de la psychologie déterminent le choix des films et des thèmes de discussion. Alors cflle l'analyse esthéticflle permet à tm achùte évolué de se libérer de l'emprise du filin, entre 12 et 15 ans, le désir de connaître les moyens technicflles et les différents procédés cinématographiques maintient la conscience du jeune spectateur en éveil. Pour l'enfant de 7 à 12 ans, les heautés formelles, les moyens techniques n'ont aucune valeur en eux-mêmes. Ils ne l'intéressent que dans la mesure où ils aident à la compréhension et contrihuent donc à sa soumission au film.

C'est par la connaissance des hesoins élémentaires et incontrôlés du puhlic et des possibilités de développement de l'enfant, qu'on peut amener le jeune spectateur à reprendre la responsabilité de sa conduite, à suhstituer à l'ohéis­sance servile un dialogue entre l'auteur du film et l'enfant. Comme le spectateur n'a aucune prise sur le déroulement du film et sur les gestes des personnages, il doit au moins conserver la f aClùté de les accepter ou de les refuser.

On peut alors se poser sérieusement la CJuestion: « Faut-il initier les jeunes spectateurs au cinéma? et si l'on répond affirma­

tivement, n'est-ce pas l'école qui est la mieux placée pour donner cette initia­tion ? »

Au moment où le Valais repense son problème scolaire, l'occasion se présente pour lui d'insérer dans les programmes de l'Ecole Normale, des écoles

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secondaires des deux degrés et des classes primaires sUllérieures, lme initiation au cinéma.

" TI m~mtrer~~t par ~à ~e, . dans Je domaine s~olaü:e, comme il l'a fait pour 1 economle et 1 Industne, Il ne craInt pas de voU' lOIn et d'être lm novateur.

TI aic~erait aussi, dans une large mesure, la jeunesse à passer le cap des 16 ans qUI ouvre les salles obscures. Pl'éparés par des discussions de films ' des exposés techniques, les jeunes spectateurs seraient moins désorientés d:vant l'écran. On éviterait les «indigestions d'images» si fréquentes à cette époque de la vie de nos jeunes.

Le :ravail d~ la C.O~l1?l1issi?n c~e Censure des films, travail ingrat, il faut le rec?nnmtre, seraIt f.aClhte, plllSqU elle pouuait compter sur une collaboration actlve du corps enseIgnant.

Ces quelqu~s considérations voudraient simplement poser le problème chez nous. TI appartIent à nos autorités, aux commissions qu'elles ont nommées d:?n;isage~' le,s solutions possibles. Nous ne pouvons rester indifférents au f1u~ ~ Idees qUI c~eferle ~l~ ~a.rtout, car le cinéma, au fond, n'est pas selù en cause: Il, y a la racho, la tele~IsIOn, les lect~~'es, et tout cela sollicite une jeunesse qui n a plus les bases suffIsantes pour reslster à un assaut aussi violent.

P.-N. Prêtre

Lalcens~re LA CENSURE CIVILE

Sa jltsti fication :

. Le cinéma est une. ~ndustrie. L'argent domine la production et la distri­butIOn. Dans ces condItIons, les risques sont grands de voir s'effacer sinon disparaître le~ valeurs d'art, de culture ou d'humanité qui, dans un autre contexte, a~l~'alent pu, au contraire s'~panouir. En effet, aux yeux des marchands, la valeur d echange 1 emportera toujours sur la valeur d 'usage e t si un choix est à faire, c'est celle-ci qui sera régulièrem.ent sacl'Ïfiée. '

La censure alors intervient, m et un frein au x ambitions démesurées des ~inanciers vér~ux, c~ép.ourvus de. tout. scrupule. Cette intervention légitime le~semble ~UJ( mterc~lCtIOns des lOIS antltrusts notamment. Ces dernières, impar­f altement Il est Vl'al, luttent contre les puissances d'argent, les concentrations économiques excessives, les abus d'une concurrence effrénée.

~'Etat, société instituée par Dieu pour favorise~' le bien commun de tous les cI~oyens, remp~i~ ainsi son rôle. S:il ,doit veiller à une heureuse répartition des nchesses matenelles entre les chfferents memhres de la communauté il doit. aussi. favoriser la vie vertueuse des citoyens. L'homme s'épanouissant d~ns l~ VIe SOCIale devra trouver dans les conll11unautés où il vit un entraînement au bIen et non au mal. L'Etat a le dèvoir, dès qu'tme œuvre cultul'€lle est offerte au public, de contrôler sa valeur morale.

Seul;.il dis~ose des moyens suffisants pour faire respecter la primauté des valeurs d educatIOn et de culture sur les valeurs marchandes.

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Les limites de son action

L es bOillles gens attendent b eaucoup trop de la censure. Elle devrait selon eux d énoncer avec p ersévérance l es nombreux abus et stigmatiser l'afflux des r épuguantes productions cinématographiques. La cen su re existant , p ensent-ils, qu'elle interdise, coupe, condamne et offre au public d es œu vres qui honorent l es vertus domestiques, l es institutions sociales et les amours traditioilllelles.

La censure, mesure amputative, n égative, exerce son action dans un cadre très r estreint - l e t enitoire d'un canton - ecdécerne souvent pal' ses interdic­tions un brevet publi citaire. Elle assure souvent l e succès d 'un film et encourage les curieux à se déplacer. Et c'est chose si fa cile à l 'h eure actuelle . De plus l es j eunes passent l eu rs vacan ces à l'étranger et se r endront de' préférence dans l es ciném.as passant des films interdits ch ez nous.

Une censure trop st r i cte l'Ïsque aussi d 'entraver l'activité des ciné-clubs.

Au contraire, la classification morale r égulièrem ent suivie et bien comprise prépare une vraie solution : l'information e t la formation du public.

LA CENSURE R ELIGIEUSE OU CLASSIFICATION MORALE

Trop souvent, la censure civile traite les gens en mineurs irresponsables. La classification catholique vise un double obj ectif:

Form er d'abord: Mgr Montini, porte-par ole de Pie XII, dans un message au Congrès intern ational du cinéma l'affirm ait nettement: « La classification doit norm alem ent cont rihuer à l'éducation du jugem ent des ch rétiens, à un affinem ent progressif du sens moral, à lme délicat esse d' appréciation croissante.»

Informer ensuite: Au spectateur, dan~ l'impossibilité de connaître lui-m êm e la valeur morale d'lm film, elle fourn it une information, qui aidera à se former un jugem ent p er sonnel. C'est la base de toute discip line vraie qui veut former l a personnalité en l a respect an t . Cette discipline est essentiellement lm épanouissem ent de l'être qui prend une pleine conscien ce de son autonomie, et un engagem en t de la p ersoillle qui veut assumer la r esponsabilité de l'ordre à instaurer dans sa vie, et solidairem ent dans celle des autres.

Le double objectif de la classification catholique : formcr et inform.er l e spectateur, prépare la solution que nous voulons promouvoir avec la collaho­r ation indisp ensable de tous l es édu cateurs. Elle arme le spectateur d'élém ents de connaissance et de .i llgem ent. P eu à p eu , il choisira ses films et ne suhira pIns l es progr ammes. L e but sera alors atteint, car « le discernem.ent et la fa culté de jugem ent acquis grâce à l a culture constituent lm filtre protecteur qui p erm et au spectateur d e conser ver l e sang-froid et l e sens critique nécessaires pour ne pas être l e jouet aveugl e d 'll11e magie pernicieu se. »

EducatelU's, efforcez-vous de COilllaÎt re ces cotes et de les l'épandre. PeUégrini H ermann

La cenSl1l'e valaisann e fa ciliterait la t"ch e des éducatel1l's cn introduisant une nouvelle catégorie d 'âge. Au lieu de s'en tenir au classique : 8 ans, 16 ans, 18 ans, elle pOlll'rai t, pour certains films, autoriser l es jeunes dep uis 12 ans il l es voir. Cela se fait couramment dans les autres cantons.

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Ce qUl se fait chez nous

LA SECTION VALAISANNE DE LA LIGUE CATHOLIQUE ROMANDE DU CINEMA

Les dirigeants de l'Action Catholique de Suisse romande ont reçu mission de .la hiérarc~üe de crée~' un organisme re~P?nsable des. questions cinématogra­pluques: la LIgue catholIque romande du cmema. Cette lIgue groupe des sections cantonales ou régionales et s'efforce de coordonner les nombreuses actions qui, un peu partout, sont entreprises dans le hut de promouvoir une véritahle cuIture cinématographique.

Pour sa part, la section valaisanne de la ligue se charge de la formation cinématographique des catholiques, spécialement ceux des milieux d'action catholique, et de la création de noyaux paroissiaux capables de s'occuper à leur tour de cette éducation. Une telle tâche ' ne s'accomplit pas en un jour, elle nécessite une longue préparation qui devra se poursuivre encore pendant quelques années.

Voici, rapidement décrite, l'organisation de la section valaisanne. Les responsables des mouvements d'action catholique forment l'organisme de con­trôle, ils indiquent les orientations à prendre, les buts à atteindre. L'exécutif est lm bureau composé des responsables région am.:: et de l'aumônier cantonal du cinéma: il organise l'action et veille à la formation des responsables locaux. Le comité est en formation: il comprend les responsables paroissiaux. Au stade actuel, il est surtout axé sur la formation cinématoraphique de ses propres membres. Enfin, les aumôniers sont groupés sous la direction de l'aumônier cantonal pour envisager ensemble les caractères particuliers de leur ministère.

C'est d'abord aux jelUles que la Ligue veut s'adresser, c'est pourquoi elle accueillera volontiers la collaboration de tous les éducateurs et de tous les jeunes que le 7e art intéresse et qui pensent qu'un enrichissement de l'esprit et de l'âme est possible par le cinéma. .

L'aumônier cantonal est actuellement M. l'abbé Bérard, Sion. Le président est M. Pierre Reichenbach, Sion. La plupart des signataires de ces pages sont membres de la Ligue. F.R.

AU COLLEGE DE SAINT·MAURICE

On jugera peut-être que ces lignes n'ont pas leur place dans cette revue, puisqu'il s'agit d'une expérience menée avec les étudiants d'un collège et au sein d'une organisation extra-scolaire. Cependant une action analogue à la nôtre peut s'adresser aux enfants de l'école llrimaire dès l'âge de douze ans; d'autre part, le travail fait en dehors des cours peut apprendre bien des choses, par ses échecs plus encore que par ses réussites, sur l'opportunité d'introduire le cinéma dans les programmes et sur les résultats qu'on en peut attendre.

Avant de dresser le hilan de sept ans d'eXpérience, et pour le faire avec ohjectivité, il faudrait confronter les résultats acquis aux espérances qui nous animaient au départ.

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Que voulions-nous au juste quand notre ciné-club a été fondé? Ici se place un problème que nous n'avions pas suffisamment éclairci avant de nous lancer, ce qui a provoqué assez rapidement des malentendus. La question était la suivante: le cinénla n'était-il qu'un moyen clont nous nous servions pour traiter d'un prohlème de morale, de sociologie ou d'histoire, ou fallait-il le considérer comme une discipline autonome, au même titre que la littérature ou les mathé­matiques, comme une hranche du savoir ayant en elle-même sa valeur?

Une autre question se rattachait à celle-là: dans quelle mesure faudrait-il s'attarder aux prohlèmes de technique et de style avant de passer à l'examen de ce que l'on appelle, d'un hien grand mot, le message du film? Ce point ne fut pas non plus suffisamment précisé, et l'équivoque dure encore chez certains de nos collègues.

Ces incertitudes de principe nous ont causé quelques déboires, et c'est peut-être la chose la plus importante que j'avais à dire. Si notre expérience peut servir à d'autres, qu'ils retiennent ceci: dans la mesure du possihle, qu'ils ne commencent pas avant de s'être mis d'accord, à tous les échelons, sur le hut qu'ils se proposent et la méthode qu'ils utiliseront. Cela paraît le hon sens le plus élémentaire, mais nous avons appris que l'on peut négliger parfois le hon sens -et ne ÏJas s'en féliciter par la suite.

Après quelques tâtonnements, il est maintenant acquis que nous étudions le cinéma en lui-même et pour lui-même. A ce point de vue, les résultats sont facilement repérables. Comparés au néant, ils paraissent immenses; en soi ils restent fort au-dessous de ce qu'il faudrait. Six séances par an, avec chaque fois un petit commentaire au début, ne permettent guère de donner une cOlmais­sance étendue d'un art aussi complexe dans sa structure et son histoire. Par le choix d'œuvres très diverses, de pays, d'époques, d'écoles et de styles différents, nous essayons de dOlmer, en un cycle de quatre ans, quelques points de repère essentiels; mais cela demeure très insuffisant.

L'autre question, qui se rattache au faux problème de la forme et du fond, n'est pas encore liquidée. Il y a trois ans, nous avions fait une petite enquête. Le 75 % de nos membres souhaitaient que l'on étudiât plus à fond les questions psychologiques et humaines que soulève un film; mais sur ce nomln'e, le tiers seulement désirait en même temps des renseignements plus étendus sur la technique et le style.

Nous ne nous plaignons certes pas que nos jeunes s'intéressent à ce qui touche le fond de l'homme et de sa vie morale, car nous savons nous aussi que c'est l'essentiel et que toute instruction doit être couronnée par lme éducation, au sens le plu~ nohle de ce mot. Mais nous voudrions qu'ils se rendent mieux compte que pour saisir vraiment ce que veut dire l'auteur d'un film, il faut posséder une solide connaissance du langage qu'il u~il:se. Si l'on veut. t~rer profit d'une œuvre, il faut en comprendre la langue: sIl on veut qu.e ~e cmema devienne un facteur d'éducation, il faut former des spectateurs clnematogra­phiquement compétents. Eduquer pour le cinéma, comme le dit une form.ule célèbre, est finalement le seul moyen d'éduquer par le cinéma.

Il reste clonc là une équivoque dans les esprits de nos étudiants et nous n'avons pas pleinement réussi à leur faire comprendre que l'on n'atteint le foneZ

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qu'au travers de la forme. Nos commentaires sont peut-être insuffisants à cet égard;. toujours est-i,l qu.e la m,ajoôté de nos membres s'intéressent encore trop exclusIvement au scenano et n ont pas assez compris que le sens véritable d'lm film n'est pas dans l'histoire, mais dans la manière dont celle-ci est racontée.

Le seul moyen d'obtenir une compréhension plus juste du problème serait de dOlmer, sous forme de cours spécialisés, des cOlmaissances esthétiques et techniques très précises, ce qui est impossible lors de la projection du film. Quelques professeurs le font en classe, à la sauvette et comme en se cachant mais cela est trop sporadique et manque trop de continuité et de structure POUl: que des réslùtats soient à noter ponr le moment. Nous sommes donc, là encore, fort lqin de notre idéal, et c'est surtout nos conditions de travail qui en sont cause.

Sur lm point en tout cas nos espérances ne furent pas déçues. Nous n'avions certes pas à susciter pour le cinéma un intérêt qui existe chez nos élèves comme ?hez presque tous les jeunes, mais nous pensons avoir réussi à le rendre plus mtelhgent et plus fructueux. Nous croyons ne pas être trop optimistes en disant que notre activité aide vraiment la plupart de nos jeunes à déplacer leur centre d'intérêt de l'accessoire vers l'essentiel, et développe chez plusieurs un amOlli' éclairé du vrai cinéma.

C'était hien là le premier de nos désirs: apprendre à ces jeunes ce qu'est le cinéma, leur donner le goüt (~es belles œuvres et lem' fournir quelqt,es moyens de les comprendre. Ce qtl'il y a de plus enCOlli'ageant pour nous, c'est qtte nos étudiants apprécient ce travail et témoignent à leur ciné-cluh une fidélité qui nous a surpris. Ne parlons pas des internes qui n'ont que peu d'occasions d'aller au cinéma. Mais le fait que la très grande majorité des externes fréqtlentent l'égulièrement nos séances, qu'ils reviennent d'Aigle, de Martigny ou de plus loin encore pour nous consacrer leur uniqtle après-midi de congé, cela ne trompe pas. 1)

Et il ne s'agit pas uniquement pour eux de voir un film célèhre. Nous croyons qtle la plupart tÎemlent aussi à nos explications et commentaires. Nous avions posé la qtlestion lors de notre enqtlête d'il y a trois ans. TI n'y eut qtl'une réponse sur .105 à désirer la suppression de tonte présentation et selùement 29 qtlÎ trouvaient les commentaires trop longs (nous n'hésitions pas à atteindre et même à dépasser la demi-heure; nous avons déjà rogné environ clix minutes).

Je me souviendrai toujours de notre première séance. Je devais présenter l'admirable Louisiana Stor')'. Après avoir fait mon petit speech, j'étais fort confus de sa pauvreté. Or il m'est revenu quelques jours plus tard que les aînés, ayant évoqué notre séance. en classe, avaient avoué à leur professeur être surpris du nomhre de choses que l'on peut voir dans un film et qu'ils n'auraient pas vues si on ne les y avait rendus attentifs. Et moi qtli croyais n'avoir rien dit!

1) Nous avons appris avec joie que quelques uns de nos anciens membres, maintenant étudiants d'université, font pour Ieurs cadets de Genève et de Vaud le même travail que nous avons essayé de faire pour eux lorsqu'ils étaient chez nous. De tous les résultats ohtenus, c'est hien celui qui nous tient le plus à cœur, et nous nous prenons à rêver que nous sommes en train, lentement, de faire tache d'huile.

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Cette anecdote me permet de conclure. Les leçons d'une expérience? TI n'y a peut-être qu'une leçon, mais elle est capitale: il faut faire quelque chose. Le besoin est urgent, et ressenti pal' les jeunes eux-mêmes. Nous n'avons pas le droit de ne pas les former dans ce domaine comme dans les autres. Et si les résultats sont minces, ce sera toujours mieux que l'actuel néant.

Chan. J. V ogel

A L'ECOLE NORMALE DES INSTITUTEURS, SION

A la suite d'tme causerie sur le cinéma en 1957/58, le prohlème de la formation cinématographique, à l'Ecole Normale, se posait avec toujours plus d'acuité. En septembre 1958, un concours de circonstances favorahles am~na la direction de l'école à nommer un professeur responsable de cette fOl·matIon.

Le responsable groupa quelques normaliens en éqttÏpe. La honne volonté ne manquait à personne; mais il fallait partir à zéro: sans finances, sans documen­tation, sans formation.

L'équipe se mit d'accord sur la marche à suivre: s'informer, en premier lieu, en prenant contact avec diverses perSOlmes susceptibles de nous orienter dans l'action entreprise; n'aborder qu'ensuite la formation effective.

A. Période d'i,nformation pal' contacts

Les premiers contacts étant pris, on nous conseille ~l'entrer en rel~tion avec Monsieur le chanoine Vogel, de St-Maurice. Les conseIls de ce derl1ler furent précieux. TI nous signala, en outre, une expérience de for~nation cinématogr~­phique tentée dans le Jma. Un déplacement fut entrepns., C~ voyage devaIt nous apprendre qu'en Valais, un travail dans le même sens etaIt en cours sous les auspices de la J.R.C.

Toutes les informations recueillies tendaient vers le même hut: POUl' assurer une formation cinématographique sérieuse, évitez à tout prix les laïus théologiques, philosophiques, moraux, historiques, à pl~OpOS d'un film;. «Faites du travail en profondeur; formez d'ahord des cadres, c est.sur e~lX qtl Il fau~ra s'appuyer pour initier les jeunes au langage cinématographIque, a sa gramm?ue et à sa réthoriqtle ». C'est à la découverte de cet~~ reg~e. d'or ~ue deva~ent aboutir tous les contacts étahlis durant cette premlere pel'lode d mfonnatlOn.

B. Période de formation des cadres

Désormais, il était possible d'entrer dans la période de formation. D'aucuns souhaitaient qtle cette formation cinématographiqtle s'a(hessât à tous les nor~a­liens. Projet généreux mais utopique. L'équipe des responsables partant de l'len, nous l'avons dit, pouvait-on, dès lors, ]Jl'üler les étapes? .

Une fois de plus, l'équipe se montra unanime au sujet des moy~ms à adopter: s'attacher en premier lieu à former des cadres et à forger un mstrument de

travail. Les premières réalisations en vue de la formation des cadres se concréti.

sèrent par la participation - trop restreinte hélas - à des week-end de

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Page 12: L'Ecole valaisanne, juin 1961

formation cinématographique à Lausanne (automne 1959, printemps et été 1960); par l'assistance aux sessions internationales dirigées par Henri Agel à Montanay (Lyon) en juillet 1960.

Avant d'agir, il fallait forger un instrument de travail. Celui-ci comportait la création d'une caisse et l'acquisition d'une documentation.

Grâce à une laborieuse et sage administration, la caisse, fort maigren~ent alimentée, permit cependant de subvenir aux dépenses indispensables à savoir l'achat de livres et l'abonnement à diverses revues.

A l'heure actuelle, le catalogue de la bibliothèque du Ciné-Club de l'Ecole Normale comporte deux sections: a) Celle des Revues:

Catalogues de la cinématique 1956-1959. Répertoire des films 1955/57. Fiches du Cinéma 1957/61. Radio-Cinéma: (actuellement : Télérama) 1959/61. Téléciné 1960/61.

b) Celle des livres: Cette section comporte plus de trente livres de fond sur les prohlèmes ciné­matographiques. En outre le Ciné-Cluh a fait l'acquisition (en cours de puhlication) de 180 diapositives. Ces diapositives sont en connexion avec un livre « Panoramiqile du 7e Art ». Pour être complet, il faut signaler quelques réalisations menées parallèle­

ment à la formation des cadres. Depuis la rentrée scolaire de Pâques 1958, les Normaliens ont assisté à la

projection d'une trentaine de films (moyenne: 1 par mois). La plupart de ces films furent préparés ou comm.entés· en classe par le responsable du Ciné-Cluh.

De plus, c'est le Ciné-Cluh qui fournit régulièrement à la direction· de l'Ecole Normale la documentation relatives aux « films à l'affiche ». Les NOl'lna­liens de IVe année ont, en particulier, hénéficié de plusieurs films supplé­mentaires.

C. Perspectives d'avenir

A Pâques 1961, l'instrument de travail était utilisahle. Il avait été décidé, en principe, de commencer la fOl'lnation cinématogra­

phique à l'échelon Ecole Normale, dès le premier trimestre de cette année scolaire. En fait, l'expérience le prouve, le trimestre d'été n'est pas favorable à une telle initiative.

Dès la rentrée d'autollme, la formation systématique sera entreprise en attendant que le programme de cours de l'Ecole Normale fasse une place officielle à la culture cinématographique. Faut-il rappeler qu'en France, tous les collèges libres ont inscrit à leur programme des cours sur le cinéma suivant en cela l'ordre formel des cardinaux et archevêques.

Abbé Denys Theurillat, Marianiste

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-ICI ET LA, DANS LES PAROISSES

Sierre. - Un groupe d'étudiants s'essaie à la critique de films et se réunit réglùièrement pour commenter et discuter certains films importants qui sont projetés dans les salles commerciales.

Les responsables de mouvements de jeunesse ont convié les jeunes de la région sierroise à la présentation d'uu film commenté et discuté en vue de leur montrer qu'on peut devenir un spectateur acti·f; les jeunes ont répondu nombreux à cette invitation, mais le filni, difficile, les a quelque peu déconcertés. Cette expérience, si elle se renouvelait régulièrement, pourrait devenir passion­nante.

Sion. - Une action courageuse et désintéressée est menée, tant en ville qu'au collège, par M. le professeur Mce Deléglise. Souhaitons qu'il soit mieux secondé !

Sa.xon. - Des jeunes ont eu l'idée de créer un ciné-club. L'impossibilité de réunir un nombre suffisant d'adhérents ne les a pas arrêtés. Ils se sont groupés, ont fait venir des responsables cantonaux et se sont entretenus avec eux de quelques films importants projetés dans leur localité. P. Reichenbach'

UNE EXPERIENCE

Entre 12 et 15 ans, les adolescents sont passionnés de technique. Ils veulent savoir « COlllment c'est fait ». Comment peut-on exploiter cette curiosité au profit du cinéma ?

Donnez à ces enfants la définition très détaillée des termes employés par la granunaire cinématoraphique: échelle des plans, angles de prises de vués, mouvements d'appareils, montage.

Exemple: Plan d'ensemble: Décor représenté dans sa plus grande étendue.

Vous accompagnerez cette définition de quelques explications justifiant l'emploi de ce plan dans le déroulement d'une action.

Puis demandez à l'enfant d'illustrer cette définition en collant clans son cahier le vocabulaire des vues se rapportant au plan d'ensemble.

Je l'ai fait avec des enfants de 13 à 15 ans. Ceux-ci ont travaillé avec enthousiasme et m'ont présenté des cahiers magnifiques. Certains même ont choisi des photos qu'ils avaient prises spécialement à la maison. Des frères et sœurs se sont transformés en acteurs.

A la suite de cette première expérience, je leur ai dicté lm passage de «la mort du loup ». En utilisant leurs connaissances, ils devaient filmer ce texte célèbre: choix des plans, des angles de prises de vues, etc ...

Les dessinateurs s'en donnèrent à cœur joie et tous acceptèrent avec plaisir cette nouvelle méthode d'appl'endre une poésie. Poésie qui fut d'ailleurs mieux comprise après cet exercice.

Pellegrini Hermann

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Flashes et découpages

Le septième art. C'est en 1911 qu'un premier essai sur le cmema saluait la nouvelle invention du nom d'art. On compte traditionnellement trois arts de l'espace (l'architecture, la sculpture, la peinture) et trois arts du temps (la musique, la littérature, l'expression dramatique): le cinéma allait donc être le « septième art »' .

Georges Hacqu.ard

Si les hommes étaient logiques, ils apprendraient le français avant la langue bretonne, l'espéranto avant le français, la langue cinématographique avant l'espéranto. Marcel Cochin

'* L'avis des produ.ctenrs:

J'ai toujours été personnellement convaincu que le CInema ne sera un art tout à fait que lorsqu'il aura un public muni de la culture et des références indispensahles pour le hien juger. Il est donc extrêmement important pour nous et pour notre avenir que vous vous préoccupiez de donner à vos élèves les bases indispensables permettant de juger un film au même titre qu'on apprend tine tragédie de Racine ou un poème de Baudelaire. Lonis Malle

Les professeurs doivent s'intéresser à la culture cinématographique de leurs élèves dans la mesure où eux-mêmes y sont bien préparés. Des éducateurs compé­tents pourraient consacrer, dans les grandes classes, un peu de temps réservé à l'histoire de l'art pour initier leurs élèves à l'art cinématographique ... Il n'y a pas de doute qu'à notre époque ignorer le septième art est une lac~ne.

René Clém.ent

Celni des pédagognes:

C'est pal' l'éducation cinématographique qu'on protégera les jeunes contre l'aveulissement, beaucoup plus que pal' de simples mesures répressives.

Jean Delannoy

Le cinéma, la plus grande découverte depuis celle de l'imprimerie ... Marcel Cochin

Il est indispensable d'apprendre le cinéma comme on apprend l'ortho-graphe, l'algèbre ou la géométrie. Marcel Cochin

Habituons donc nos élèves à réagir activement devant le spectacle du cinéma et de la télévision. Un tel objectif importe plus que toutes les notions d'histoire .et même de langues et de mathématiques que nous nous efforçons de leUl' faire ingUl'giter. R.P. Hoffer, Snp. gén. des Marianistes

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-

.. ,

Si Rahelais avait connu le cmema, il est fort prohahle qu'il n'aurait pas hésité, , ~lan~ s~n ardeur pédagogique" à l'~nscrire au pr?gramme de Gargantua, entre l eqlutatlOn et la lecture des luedecms arabes ... L enivrem.ent, les audaces de la Renaissance, nous les redoutons aujou.rd'hui, et nous revoici, au seuil d'un âge tout neuf, aussi hutés et sclérosés que Maître TubaI Holopherne. Si Rahelais avait connu le cinéma, il l'aurait saluê joyeusement comme l'un des mille moyens d'éveiller la curiosité de son élève et de formel' « en liherté » son juge­ment et son esprit. Rabelais recommandait à son élève la lecture des auteurs grecs et latins, parce Cflùls étaient à ses yeux les représentants les plus sûrs de la pensée et de l'art. Mais pal' la suite n'a-t-on pas ajouté, à mesure qu'ils s'imposaient, les classiques du XVIIe, les philosophes, les romanticp.les, et Ver­laine, et Valéry? Pourquoi fermer les portes de nos lycées aujourd'hui à Chaplin, à Bergman- à Eisenstein?

... Il faudra hien un jour, si l'on ne veut pas faire de l'enseignement la citadelle de l'illogisme, conduire les enfants au théâtre, au moins quatre fois par an, comme on les conduit au stade, ou aux travaux pratiques; il faudra bien nn jour les conduire officiellement au cinéma, non plus poUl' les amuser, mais pou.r les éducp.ler. Yvon Pradel

'* Un langage qui s'apprend

Si avant six ou sept ans, l'enfant retient d'un film quelques images isolées, sans saisir le mécanisme de l'histoire, il passe de sept à douze ans pal' une période d'objectivité croissante. Il reconnaît une situation, une trame à travers la succession des images, et assimile un à un les artifices du cinéma, sa syntaxe: champ contre champ, allusion le plus souvent temporelle du fondu enchaîné,. ellipse, retour en arrière, symbole .

A l'âge de la puberté, sa perception rejoint celle de l'adulte et lui permet de saisir la suhtilité des métaphores, du contrepoint son image ... A travers un système clont il perçoit de miem.:: en mieux la cohérence, l'adolescent de quinze ans cherche à présent l'image du monde. SUl' l'écran se traduit, s'interprète un univers qu'il veut connaître, et qui se présente à lui sous les dehors de la réalité. Cal' un film de fiction réussi impose, cn même temps qu'une histoire et des vedettes, la vision du monde cflti l'end la fable vraisemblahle.

André Delva.ux

Contre le ciném.a au lycée Le cinéma reconnaît les siens et le «mordu» se forme seul. L'amour du

cinéma se mêle au plaisir de la découverte. Il est joyeux et spontané et il n'exige aucun médiateur. Mais il n'est pas donné à tous. Il l'este une vocation, et, en ce sens, un privilège. Il ne s'apprend pas sur les hancs de l'école, mais dans les salles. Or voici qu'il s'agit de faire du cinéma une matière du programme, entre l'équation du premier degré et la version latine. Que se passera-t-il? Les indifférents ânonneront les trois thèmes de l'œuvre d'Eisenstein, ils apprendront des formules vides, des dates, des noms, et les amateurs auront leur plaisir gâché pal' l'irruption des maîtres d'école clans leur jardin secret.

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Page 14: L'Ecole valaisanne, juin 1961

De grâce, Messieurs, ne touchez pas à quelque chose qui ne vous concerne pas! Ava Gardller n'a nul besoin d'intermédiaires et ce cow-boy, qui chevauche à flanc de côteau dans le Far-West légendaire, n'est pas un texte à expliquer .. Le cinéma était j qu'ici un secteur protégé par le miracle de l'obligation d'ap­prendre, qui est le propre de l'enseignement. Cette liberté n'avait pas de prix. Les vocations de spectateurs naissaient d'elles-mêmes, sous le signe du plaisir .et d'un contact un peu magique avec les choses de l'écran. Si les uns se bornaient à aller au spectacle, les autres poussaient les choses plus avant. Ils lisaient Ciné­monde, puis les Lettres françaises, avant de s'attaquer aux ouvrages spécialisés .. A' 16 ou 17 ans, l'âge décisif, les fanatiques notaient sur un carnet les films qu'ils voyaient, ils ouvraient un fichier et sacrifiaient leqr temps et leur argent pour avaler six programmes par semainë et courir les salles de quartier à l'affüt de's reprises.

C'est cette belle époque que vous allez tuer: un temps de libre choix où le cinéma avait un parfum d'école buissonnière. Chacun décidait d'être lm indiffé· rent ou un passionné, mais la passion était sans bornes parce qu'elle ne devait rien à la pédagogie. Ce temps révolu, le cinéma va rétrograder du plan de la culture à celui de l'instruction. On fera des interrogations écrites sur Charlie Chaplin et les hons élèves seront bien notés parce qu'ils auront cité deux vers de Musset sur le rire et les larmes. On décortiquera Méliès pour un public de cancres et l'on mettra Citizen Kane au programme du baccalauréat.

Quelque chose sera mort: un don d'émerveillement. Pour enseigner le cinéma à tous, on aura tué l'enthousiasme de quelques-uns. Matière d'examen ou loisir dirigé, le cinéma sera subi comme on subit Horace. Il aura pris le goüt des devoirs pas faits, des leçons non sues et, le bachot passé, les classiques de l'écran resteront associés à un souvenir de travail et d'ennui.

Raymond Borde, critique cinématogr.

fi

La publicité cinématographique prend des formes exagérées: de la lettre confidentielle aux placards agressifs, étalés dans la rue, aux yeux des passants jeunes ou vieux, elle attaque tous les spectateurs.

Un exemple: pour la sortie du ' film de Brigitte Bardot Une Parisienne, 10 km. d'affiches furent posés, en une seule nuit, dans Paris. Et quelles affiches

Communication ofJicielle Vu l'affluence extraordinaire au 70e Cours fédéral de Sion (10

juillet - 5 aoüt) qui groupera 1500 participants, dont 400 Vabisans, le cours de perfectionnement prévu pour les maîtresses de couture ne pourra avoir lieu cet été. Des journées de perfectionnement par districts remplaceront prohablement le cours cantonal.

24

~eux 1 •

L'équipe qui a composé ce numéro de L'Ecole Valaisanne se permet de fonl1uler les vœux suivants:

1. Que les pouvoirs publics, soucieux de la santé morale du Valais reconnaissent

officiellement l'action d'éducation cinématographique entreprise par la Ligue Catholique du Cinéma.

2. Que le Département de l'Instruction publique seconde pal' un subside régu­lier, les efforts et les initiatives de cette Ligue (Section Valaisanne).

3. Que soit introduit rapidement dans le programme des Ecoles Normales et

du Grand Séminaire un cours d'éducation cinématographi(fue, cours donné

par un ou plusieurs maîtres qualifiés pour cet enseignement et rétribués officiellement.

4. Que soient organisés régulièrement chez nous des sessions (week-end) de formation cinématographique.

5. Que soit créée, au sein du personnel enseignant à tous les degrés, lme équipe itinérante qualifiée, officiellement mandatée et bien outillée, pour assurer

cette éducation cinématographique dans les classes de fin de scolarité, à

commencer par certaines classes-pilotes expérimentales.

6. Que soit encouragée la formation de ciné-clubs parmi les lycéens, les apprentis, les jeunes ouvriers et employés.

7. Que soit créé une Centrale cantonale de documentation cinématographique,

avec fichier de tous les films passant sur nos écrans, clichés expliquant la

grammaire cinématographique, livres, revues, etc.

8. Que L'Ecole Vetlaisanne présente régulièrement l'un 'ou l'autre film, en vue

d'informer les éducateurs eux-mêmes, et pal' la suite leurs élèves.

,/ ---=:::::::- /)

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Page 15: L'Ecole valaisanne, juin 1961

Bibliographie Cette bibliographie cinématographique n'a pas la prétention d'être systé­

matique. Loin de là ! Elle espère seulement donner aux non-initiés quelques indications pour les orienter dans le~rs premières recherches. .

Les revues ou livres précédés du signe (*) semblent offrir un intérêt parti­culier pour cem( qui abordent, sans expérience, le domaine de la culture. ciné­matographique.

Les revues et livres cités dans cette bibliographie se trouvent tous à la bibliothèque du Ciné-Cluh de l'Ecole Normale. Les instituteurs ou institutrices qui souhaiteraient connaître ces livres avant de se les procurer pourraient les consulter lors d'un passage à Sion. Dans ce cas prière de s'adresser soit à M. l'ahbé Theurillat, soit au hibliothécaire du Ciné-Club.

A. REVUES

1. ~'Fiches du cinéma: Bi-mensuel. Editions Penser Vrai, CCP 6560-85, Paris. Correspondance: 129, Fg. St-Honoré, Paris (Se). Prix: 3 dollars. NB. Chaque fiche se rapporte à un film. Elle comprend: 1. Le titre, la cote. 2. ApEréciation morale de la CCRT (Centrale Catholique du Cinéma. de

la Radio et de la Télévision). 3. La cote plus quelques précisions. 4. Le générique du film: réalisateur ... auteur ... interprète ... etc. 5. Résmné du scénario. 6. Technique et interprétation.

2. Répertoires des films. Editions Penser Vrai, etc. cf. ci-dessus. . C'est les fiches du cinéma réunies par année, sous forme de hvre.

3. Les Amis du Film et de la Télévision. Organe du Centre Catholique d'action cinématographique. CP 996.80,Amis du Film et de la Télévision,Bruxelles 4. A titre d'orientation, on trouvera dans la table des matièœs de l'année 1960: - 400 notes de film. - 250 «Etudes approfondies sur les films ».

28 «Portraits ou notes sur les vedettes ». 18 «Portraits ou notes sur les metteurs en scène ». 12 «Etudes sur des questions générales ». 19 «Reportages sur des questions d'actualités» (cinématographiques).

4. Télérama (anciennement: Radio Télévision), 31, bd. Latour-Maubourg, CCP 44.51.10, Pal'Îs VIle. Seul hebdomoclaire catholique. Programme de la Radio Télévision. Appréciations sommaires, mais toujours pertinentes des films. Analyse d'un grand film, etc.

5. Télé-Ciné (10 numéros par an). 155, Bd. Hausmann, Paris 8e, CCP F.L.E. C.C. 6179-32. Revue s'adressant à des initiés. Espl'Ît chrétien.

26

Analyse très fouillée de quelques grands films. «A première vue ... »: opinions hâtives SUi' quelques films plus ou moins récents. F.L.E.C.C.: FéJération loisirs et culture cinématograllhique, esprit chrétien­catholique. Certaines revues, spécialisées ou non, ont édité des numéros spéciau..'C ou des

« tirés à part» assez conséquents sur le cinéma. Nous signalons notamment: 1. La revue Educateurs, Edition de Fleurus, 31, rue de Fleurus, Paris VIe.

Le numéro 37 (tiré à part 1953): «L'Educateur chrétien en face du cinéma» Le numéro 26 (tiré à part 1951): «Connaissance du Cinéma».

2. La revue Cahiers Pédagogiques (S.E.V.P.E.N.), 13, rue du Four, Paris VIe. Le numéro 26 (15 mars 1961): «La culture cinématographique et l'ensei­gnement ». Cet excellent numéro spécial s'adresse surtout à l'enseignement du second degré (Collège). 1ère partie: la culture cinématographique, cela yxiste. 2me partie: l'enseignement du cinéma: problèmes, dangers. Remarque: A signaler, dans la 1ère partie, deux articles remarquables SUl'

le Western( «Le Western: d'Homère à John Ford» et «Le Western: Film de chevalerie »).

3. La revue Nouvelle Revue Pédagogique (Castermann, Paris). Le numéro 8 (mai 1961) dans l'article «Education cinématographique des jelmes» reprend en la commentant l'enquête belge lancée en 1957-58 par le R.P. Courtois sur le Cinéma et les Jeunes.

4. La revue belge Famille, Collège et Institut, 184 rue de Washington, Bruxelles, donne aussi le résultat de cette enquête à laquelle 3000 jeunes participèrent, dans un numéro spécial intitulé « TV, Radio, Cinéma» (Tome XVII, No 5, 1959).

B. LIVRES

1. Pie XII. Encyclique (sur le cinéma) « Miranda Prorsus ». Encyclique «Vigilanti Cura» (Pie XI) et discours de Pie XII: 21 juin 1955 et 28 octobre 1955. Edit. Bonne Presse, Paris, 1958; 172 p. Ce livre contient les documents pontificaux essentiels sur le problème du cinéma.

2. ~'Panoramique sur le 7ème Art. Robert Claude, Victor Bochy, Bernard Taufour. Edit. Universitaires, Paris, 1959; 223 p. Cet ouvrage à l'inappréciable avantage d'être complété par des « diaposi­tives ». Cinq bobines en noir et blanc, reprennent toutes les nombreuses illustrations du livre et les complètent heureusement. A signaler l'excellente qualité des «diapositives ».

3. * Précis d'Initiation au Cinéma. H. et G. Agel. Edit. de L'Ecole, Paris, 1956; 373 p. Ce livre est un «manuel» d'initiation, présenté d'une façon très pédago­gique. Plusieurs chapitres sont enrichis soit de bibliographie. de question­naire et de travaux.

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Page 16: L'Ecole valaisanne, juin 1961

4. * Initiation au Cinénw, Ch. Rambaud. Edit. Ligel (3e édit. revue) No 460, Paris, 1959; 125 ,p.

5. * Les Genres du Cinéma, A. Vallet. Edit. Ligel (2e édit. revue) No 461, Paris, 1958; 115 p. Ces deux ouvrages correspondent au «Programme d'Etudes CinématQgra­phiques» proposé, en Fl'ance, pal' le Secrétariat National de l'Enseignement libre (mars 1957). , Ces ouvrages s'adressent aux élèves de l'enseignement secondaire (Collège ). Malgré cela, ils peuvent rendre des services à tout éducateur-novice en matière de culture cinématographique.

6. Philippe et Brigitte Cinéastes, A. Vallet. Edit. Liel, No 462, Paris, 1958; 77 p. Ouvrage d'initiation cinématographique pour enfant de 9 à 12 ans dans l'esprit des documents pontificaux. Un chef-d'œuvre du genre! Les éduca­teurs non spécialisés en la matière ont tout à gagner à la lecture (illustrée) de ce livre.

7. Collection que 'sais-je? Edit Presses Universitair,es de France. 1. Histoire du Cinéma, Lo Duca, No 81. 2. Esthétique du Cinéma, Remi Agel, No 751. 3. Technique du Cinéma, Lo Duca, No 118.

8. Collection: Les Grands Créateurs dn Ciné11'w. Club du Livre du Cinéma, 37, rue Ph. Baucq, Bruxelles 4. Cette collection comptait, en 1959, plus d~ 27 plaquettes d'une quinzaine de pages. A titre indicatif: Jacques Tati, René Clair, le Néo-réalism e, Marcel Carné, Roberto Rossellini, Vittorio de Sica, Cin,éma et Roman.

9. Cinéma et Foi chrétienne, A. Ayffre, P.S.S. ' Collect. Je sais - Je crois, Paris 1960; 144 p.

10. Dielt alt Cinéma, Problèmes esthétiques du film religieux, A. Ayffre. Presses Universitaires de Franc~, Paris, 1953; 207.p.

Il. * Introducti.on aux problèmes du Cinéma et de la Jennesse, Leo Lunders. Editions universitaires, 1953.

12. +, Naissance d'un Film, Jos Roger. Edit. Universitaires, Paris, Bruxelles; 160 p. Volume abondamment illustré. Il comporte, en plus cl'l!ne présentation très didactique, une riche bihliographie et un Index alphahétique (pp. 154-157) permettant de retrouver très facilement, dans le livi'e, la définition des termes techniques les plus usités en langage cinématographique.

13. * Flashes sur l'Histoire du Ci.néma, Antoine Valet. Edit. Ligel No 463, Paris, 1959; 159 p. Ce livre est traité dans le même esprit et avec autant de compétence que les deux autres volumes de la même collection édités chez Ligel. (-IIiitiation au Cinéma et Genres du Cinéma).

Chan. Vogel, St-Maurice - Abbé Denys Theurillat, Sion

2,8

,+

VERS UNE ÉCOLE ROMANDE

Si la Commission du l'apport 62 s'es t abstenue de se l'appeler à vous dans ces cololUles depuis bon nombre de semaines, n'allez pas voir dans ce sil ence un indice d'essoufflem ent. Bien au contraire, elle n'a jamais été si active. Mais l'élaboration des propositions concrètes qui dessinent peu à peu la silhouette de la futlll'e école romande est délicate, et ne saurait souffrir un d ébat publi c prématuré. C'es t pourquoi il ne m'appartiendra pas encore aujourd'hui d'exposer par le menu les ques tions qui out r etenu notre attention ces derniers mois, et je Ill 'en excuse.

Toutefoi s, il es t bon que chacun sach e dans quelle direction générale s'orientent nos tl'avaux, et dans quel climat se déroulent les lqngues séances où peu à peu s'élabore le statut de l'école romande que nous avons mandat de proposer.

D ès décembr~ derni er la Commission pl énière forte de 33 membres s'es t scindée en groupes de travail chargés chacun d'un secteur particulier. Le premier à rapporter - en février déjà - fut celui des « Principes directeurs» présidé pal' M. Heimberg, maître secondaire il Lausann e, Sa tâche consistait à faire l'inventaire des li gnes de force qui animent les multiples mouvements de r éform e, en Sui sse et dans le monde, à les examiner à la lumière des contin, gences romandes, pour voir lesquelles pouvaient l e mieux servir de fond ements à l'édifice proj eté, M. H eimherg et s~s collaborateurs élaborèrent un document de grande valeur qui constitu era certainement un (les ch apitres essenti els du l'apport 62. On y r etrouve, assortis de considérants et de commentaires, l es grands principes qui inspirent toute réforme scolaire digne de ce nom:

Droit de l'enfant, sans au cune discrimination, au développem ent l e plus complet dont ses aptitud es le rendent capable.

Iu stitution d'une orientation progressive pour tous l es élèves ,

- Suppress ion des obs tacles d'ordre économique, social ou géo graphique, afin que chaque élève ne soit limité dans ses études que pal' ses propres aptitudes.

- Création de centres scolaires r éunissant tous les élèves du mêm e âge, quelle que soit leur voi e secondaire, partout où faire se peut. Ceci pour atténuer le clivage so ~ial qui est souvent ulle des tares des systèmes traditionnels.

- R efonte des programmes avec définition, sur le plan romand, d'exigences minimum complé­tées pal' des nonnes «, cantonales ».

- Formation de base commune la plus large possible pour les enseignants des divers degrés, comprenant au moins la maturité ou titre équivalent,

U est évidemment impossible de donner dans ce bref exposé autre chose qu'un reflet bien pâle de ce texte de six pages serrées, qui fit l'objet ci e débats extrêmem ent intéressants durant deux longues séances. Adopté finalement le Il mars, -il est à la disposition des autorités et des r esponsables des associations intéressées, par l'interm édiaire de leurs délégués r espectifs,

L es fondements étant ainsi posés, la Commission a pu aborder l'examen des « Structures » de l'organisation romande souhaitée, Un groupe de dix personnes, dont quatre représentants des milieux officiels, a préparé un proj et susceptible de convenir à chacun tout en l'estant conforme, évidemment, aux principes adoptés, Tâch e éminemment délicate, cal' s'il est relati­vement facile de s'entendre SUI' le terrain général des principes, il est incomparahlement plus ardu cle rallier l'unanimité autour de propositions concrètes,

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Page 17: L'Ecole valaisanne, juin 1961

C'est pourtant ce qui s'est passé. Le 6 mai, la Commission s'est mise d'accord sur un projet qui concilie d'adroite manière le respect des autonomies cantonales avec la nécessité de fixer des normes communes sur le plan romand .

Il est trop tôt e'ncore pour en faire l'exposé complet. D'ailleurs seul le cadre général en es t pour l'instant défini et il importera encore de déterminer en détail le contenu e! l'articu­lation des ,divers degrés et sections.

Disons cependant que l'originalité du projet consiste à distinguer les périodes ou degrés scolaires qui se prêteront à une harmonisation réalisable dans un délai l'approché, et celles au contraire pour lesquelles ne pourront être définis que des buts généraux, assortis dé recommandations et de suggestions.

De toute évidence, l'école primaire des n premières années appartient au premier groupe. Rien d'important n'empêch e dans ce secteur une harmonisation poussée. A l'autre bout de la scolarité obligatoire, les exigences requises au sortir de l'école ne sauraient grande!nent différer d'un canton à l'aulre. D'où l'idée de faire également coïncider sur le plan romand les structures et les programmes de n dernières années primaires et secondaires. L'essentiel, en effet, serait que tout élève ayant changé de canton soit assuré de pouvoir terminer sa scolarité obligatoire avec une formation équivalente à celle qu'il aurait obtenue dans son canton primitif.

Bien plus délicate à r égler est l'institution de normes communes pour la période médian'e, celle ou devra intervenir, si l'on veut l'ester fidèle aux principes définis, l'orientation progres­sive vers les diverses sections du 2e degré. Les modes actuels de passage primaire·secondaire, l es conditions locales sont si divers qu'une harmonisation dans ce secteur semble beaucoup

plus difficile.

L'organisation détaillée de cette période, le soin d'introduire plus ou moins tôt, phlS ou moins tard, voire de réduire au minimum la phase d'orientation, seront donc laissés au gré des cantons. L'essentiel, nous le répétons, sera qu'à partir d'un âge donné structures et programmes recommencent à coïncider d'un canton à l'autre.

Ainsi conçu - et là encore nous regrettons de nous en tenir à un exposé sommaire et si peu nuancé - le projet a été adopté à l'unanimité.

Mais il convenait encore de proposer des âges d'entrée ou de passage qui soient communs à toute la Suisse romande. C'est m ême, si nous en croyons les échos qui nous sont parvenus de différents milieux, une des premières mesures que l'opinion attend de nous. Aussi la Commis­sion n'entend-elle pas éluder ses responsabilités et proposera, d'accord en cela avec la grande majorité du corps enseignant exprimée dans l'Enquête automne 60, le début de l'allllée scolaire en automlle 1).

L'unanimité s'est faite alors sur l'âge d'entrée, fixe l'année dans laquelle l'enfant achève sa sixième année. Du moment que l'entrée en automne était choisie, il s'agissait de l'alternative: automne 6 ans ou automne 7 ans. Pour toutes sortes de raisons, c'est la première possibilité qui l'a emporté, ce qui p ermettra de fixer la libération 9 ans plus tard, à l'été de la quinzièm e année, et les exigences en la matière étant respectées, de prévoir l 'obtention de la maturité

à 18 ans été.

C'est tout ce qu'il convient de dire pour l'instant à ce sujet, bien qu'une foule de modalités de détail aient encore été examinées. Nous y reviendrons. Mais disons encore quelques mots

du groupe qui, sous l'experte conduite de M. Jaquet, de La Chaux·de-Fonds, prépare l'harmo­nisation des programmes.

30

1 •

Là aussi, l e travail bat son plein . Les 26 et 2,7 mai, un séminaire a réuni à Crêt-Bérard sur Puidoux, outre l es r eprésentants des associations et l es délégués des autodtés cantonales, des spécialistes en psycho.pédagogie comme MM. Pauli, directeur du Gymnase p édagogique de Neuchâtel, Roller, professeur à l'Institut des Sciences d'éducation de Genève, Dupont, psycho. logue conseil à La Tour,de-Peilz et spéciali ste des problèmes d'orientation scolaire. Des inspecteurs, des r eprésentants d'écoles professionnelles étaient égalem ent présents. En tout une vingtaine de p er sonn es qui en deux jours de travail intensif jetèr ent les bases d'un programme commun dans l es diverses disciplines du français et de l'aritbmétique. Buts et principes généraux furent d'abord défin is, à la lumière des r écentes découvertes de la psychologie génétique d'une part, dans l 'optique des besoins actuels et futurs de la société d'autre part. Puis l es programmes furen t tracés, précis dans les brancbes qui se prêtent à nne harmonisation poussée comme la grammaire et le calcul, plus souples ailleurs ,

Evidemment, dans le court d élai qui lui est imparti et comp,te tenu de tout ce qui lui reste à faire sur d'autres plans, la Commission devra se borner dans ce domaine aux branches essentielles de l'enseignemnet primaire: fran çais et arithmétique. Cependant, par son action précise dans ces secteurs déterminés, par la méthode de travail qu'elle a inaugurée à Crêt­Bérard, elle esp ère avoir tracé une voie suffisamment nette pour faciliter la tâche énorme de ceux qui poursuivront après elle l'élaboration des programmes romands.

En arrivant au terme de ce long et pourtant bien succinct compte rendu, il semble utile encore de dire un mot du climat extrêmement agréable dans lequel se déroulent tant les séan ces de groupes que les assemblées plénières. Atmosphère de courtoisie, de respect mutuel, de désir sincère de rapprochement qui fa cilite dans une tri;s grande mesure la tâche du président rapporteur. Quoi qu'il puisse advenir dans l'immédiat du rapport qui vo~s sera p résenté au printemps 1962, les liens noués dans cette coopération étroite au sein de la Commission resteront un témoignage qu'un esprit romand est en train de naître par dessus les barri ères cantonales . J.-P. Rochat

1) L'enquête r éalisée l'automne dernier a donné en effet sur ce point les r ésultats suivants: FR : D ésir général pour l'automne. GE: Le sys tèm e genevois, avec le début de l'année scolaire en septembre, c'est-à·dire après

la coupure des grandes vacances d 'été, satisfait tout le monde. NE: Nous r egrettons que l'ann ée scolaire commence au printemps (confirmé par résolution

de l'Ass. gén. S.P.N. du 18.3.61: Nous demandons que tout 80it mis en œuvre pour que l'année scolaire commence en automne).

VS : Satisfait du régime actuel: automne. VD prim. : 43 % pour le printemps, surtout maîtres ruraux, 49 % pour l'automne (Lausanne

70 % . Vevey 65 %). VD sec. : 80 % pour l'automne. Jura b ernois : 43 % pour le printemps, 56 % pour l'automne.

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Page 18: L'Ecole valaisanne, juin 1961

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Dacier & Allix: GEOGRAPHIE GENERALE, aux Editions Masson. Classe de Seconde, (Humanités).

Ce manuel remarquable connue toute la production française actuelle est conforme alix nouveaux programmes de 1960. Géographie générale physique et humaine en un seul volume de 400 pages richement illustré de photos en noir et en couleurs. Paraît être ce qu'il y a de mieux dans ce domaine parmi les parutions récentes.

Robert Philippe & Michel Ronche : HISTOIRE (Orient - Grèce - Rome), aux Editions Belin.

Un livre d'Histoire Ancienne qui se recommande par sa présentation pédagogique: SUl'

les pages de droite, le texte de la leçon; sur les pages de gauche, les documents. Un enrichis­sement complet pour le maître et surtout pour l'élève.

Glty Marchal: METIER D'ETUDIANT. Ed. Plantyn, Anvers.

Un charmant petit livre de poche, peu volumineux (68 pages) d'un format carte postale, bourré de conseils pratiques sur les travaux scolaires en classe et à domicile, l'hygiène de l'étude, le «blocage» à la veille des examens, l'art de prendre des notes ou la technique des fiches, la classification des documents, la classification décimale, etc. Du précis, du concret, du concis. Le livret se termine par des conseils sur la lecture, avec une liste de quelque 200 livres de base pour jeunes étudiants de 16 à 18 ans. Prix Fr. 2.50. L'auteur, Guy Marchal, semble être un professeur de l'enseignement secondaire très au courant des besoins .de ses élèves.

OEUVRE SUISSE DES LECTURES POUR LA JEUNESSE

Quatre nouvelles brochures OSL et quatre réimpressions viennent de sortir de presse. Il s'agit d'histoires captivantes qui feront certainement la joie de tous les enfants. Les brochures OSL sont en vente auprès des dépôts scolaires OSL et du secrétariat de l'Oeuvre suisse des lectures pour la jeunesse (Seefeldstrasse 8, Zurich 8), dans les librairies et dans des' kiosques.

NOUVEAUTES

No 737: L'ERE ATOMIQUE, par F. Zappa 1 L. Vaglio. Série: Sciences. Age: depuis 12 ans.

Quel est le jeune garçon qui ne désire savoir d'ol! vient la force atomique; celte prodigieuse force motrice des temps nouveaux, et connaître les 'réalisations qu'elle a permises ou qu'elle laisse entrevoir? C'est pourquoi il voudra lire et posséder la brochure de Fernando Zappa qui, en quelques pages, a su rendre accessibles aux jeunes lecteurs des notions' SUl' la ~cience nucléaire et sur ses incessants progrès.

~o 738: TOMMY ET LES CAMBRIOLEURS, par Ida Sury. Série: Littéraire_ Age: dep. 12 ans.

Pendant la course d'école, Tommy est hanté par l'idée de découvrir la piste des cambrio­leurs qui ont pillé, la veille, une bijouterie. Finalement, c'est son ami André qui permet à la police de les arrêter et de récupérer le butin. Pourquoi Andl'é et non TOlllmy ? Et pourquoi Tommy rentre-t-il en boitant, la tête basse, de sa course d'école?

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No 739: LE SECRET DE MAITRE CORNILLE, par Ali)honse Daudet. Série: Pour les petits. Album à colorier. Age: depuis 7 ans .

Prenez vos plus beaux crayons de couleur ... Coloriez page après page et vous connaîtrez, en plus de la joie du dessinateur, la joie de connaître le secret de maître Cornille conté par Alphonse Daudet tel qu'il l'a entendu de Francet Maillai, ce vieux joueur de fifre de la Provence.

No 740: JORGITO, L'ENFANT DE LA PLANTATION, par Henri Mantelet. Série: Voyages et aventures. Age: depuis 12 ans.

Les forêts luxuriantes de l'Amérique du Sud recèlent-elles mi voleur? Qui donc trouble l'ordre sur la plantation Lopez? La nature exubérante des tropiques cache d'immenses richesses, mais une profonde misère s'y dissimule également. Un jeune garçon se bat avec courage contre la maladie et la faim, l'aidera-t-on ?

REIMPRESSIONS

No 397: LE PUITS DES QUATRE VENTS, par F. Laurent; 2e édition. Série: Littéraire. Age: depuis 12 ans.

Le Puits des Quatre Vents ... Qu'est-ce? Où est-il? Y verrons·nous sombrer le bonheur d'une aimable famille? Ou bien France et la vaillante petite sœur réussiront-elles à en percer le mystère, à en détoul'ller le maléfice?

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Page 19: L'Ecole valaisanne, juin 1961

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