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fi C C ra Cf) ra - ra > Gudea, prince de Lagash, s"f1atue sumérienne (XXHe s. ' av. J. -c.) Louvre juin 19 68 douzièm.e année 10

L'Ecole valaisanne, juin 1968

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L'école valaisanne

SOM~AIRE

Partie générale

Bulletin mcnauel du personnel cDJeÎpant du Valail roJDaACI

Juin 1968 No XIIe année tO

Joseph Baruchet

Michel Veuthey

Gie Lamon

Le chant par audition, base première de l'éducation musicale

Maurice Utrillo: L'impasse Cottin . 2

7

Centre de formation professionnelle pour débiles moyens (enfants retardés) à Pont-de-Ia-Morge - Sion. 11

Pour un programme d'éducation missionnaire au foyer, en vacances et pendant l'année scolairy 13

17 Table des matières 1967-1968 .

Pflrtie pratique

Ch, COl'lll.lZ

D. FlOurnier La lecture fouillée du mois . 19

Trava\lx manuels pour colonies de vacances. 24

Partie officielle et corporative

P. Curdy Directives concernant l'application du règlement sur la gym-nastique scolaire du 5.9.1967 . 35

RENSEIGNEMENTS

«L'Ecole valaisanne;) paraît à Sion le 15 de chaque mois, juillet et août exceptés.

Rédaction: P. Bourban, ODIS, Rawyl 47, Sion, téléphone 3 9365. Délai de rédadioJ1: Je 1 er de chaque mois.

EdiHon, administration, npédltion; ODIS, Rawyl 47, Sion, tél. 3 93 6$.

Il1lpfe~ion: Imprimerie Fiorina + Bur-gener, Sion. .

Abpnn~mCDt 1Jpnu~l: F~. 13,-, CCP 19 - 12. Etat du Valais, ~ion (pour le personnel enseignant, l'abonnement est retenu sur le traitement du mois d'avril).

Publicité: Publicitas, av, de la Gare 25, Sion, téléphone 027 3 71 Il.

Pages de eouverture (minimum 10 fois): 11. pa,e Fr. '00.-11r pa,.e Fr. 470.­JI. pa.e Pro 320.­J/. pa" Pra 250.-11. P." Fr. l~O.-

Pages ordinaires (l insertion) ~/t pa.o Pro 90 ........ 11. ~.e Fr. 47.-­'1. PI,' Pro '2.­II. pa"e Fr. 25.­'1. pa.o Pra , .. _

Page 3: L'Ecole valaisanne, juin 1968

Le . chant par alld~tion~ ' .,

premlere base

de l~éduçatiQn'musicàlê ,

Il ne fait pas de doute que le chant appris, soit par ill1itation' cie.la voix du maître, soit par le disque (audition de rondes et chansons enfantines) constitue le moyen le plus efficace, voir même le seul possible, dans les premières années de scolarité, pour acquérir 1'indispensable répertoire de la claSse;

D'autre part, l'enfant doit vivre les phénomènes sonores avant de lés assimiler et de les comprendre. C'est pourquoi le chant par audition restera toujours la base première, indispensable, de l'éducation musicale. A ce titre, il doit être abondamment pratiqué à l'école primaire.

De plus, il se doit d'être éducatif et de se pratiquer dans le sens d'une ouverture vers la connaissance des bases du langage musical.

L'exécution du chant le plus simple fait aPJ?a~~îtreà l'oreille quelque peu exercée des différences dans la hauteur, la durée, l'intensité et même dans le timbre des sons. Il constitue donc une synthèse de ces éléments, lesquels pourront être. dissociés plus tard par l'analyse de manière. à per­mettre . une étude approfondie de. chacun d'entre eux. Mais pour l'enfant qui débute, le çhant ne représente encore qu'une connaissance syncrétique (synthès~ i~c()Il:.~ciente) .i. de lamusiqll~et. t(mt . l'art de. l'éducateur consi~tera à partir de cette langue inconsciente pour amener 1'enfant, très progressive­ment, en harmonie avec le développement de .. ses facultés sensibles et in­tellectuelles,jusqll'à la véritable synthèse •• du .chant, .Jaquelle est une prise de conscience de plus en plus précise de ses . éléments constitutifs, consi­dérés autant dans leurs rapports au sein du Hmgage ' sonore qu'en eux­mêmes.

bIl le devine aisément" une ' telle éducation musicale ne se, fait pas en u~. jour, ni. sa~s une longue patience et .. p~auç()NJ?'ii d~ ... ... fi~c()nspecti()J:} sgJ." le pl~n de l.~ pédagogie; '. Car, . pour . être efficace . etprofond~, (laforTati0Il: m~s!~ale de ,genfant doit rester c~ntrée sur le f~it sonore, susciter constam­me~t; l'i~t~J."êt, .J~~cer . l'a~tention auditive de maniè~~. à cl~"elopper 1'0r.~iHY musiTal~. so~~ les " divers,' aspects de la sensoriali!é ' auditive. ··· > '. .... ............. ) <> ........ '

'Le 'premier objectif de l'éducateur sera donc de, ' permettIe àl'enfatii d' acquér~run •••. 9a.gage . d'~xpériençes ... sonores concrètes; mélodique~'l"y~NRi­qu~~, dyna~~9ues et vocales sur quoi va reposer tout l'~nseignemerit ~usica! futut . ... (7es~st:(J:l ç~ sens que le chant appris par audition çonstitué ' le~ moy~n idéal de passer de la connaissance syncrétique à la' syntlièse vraiment cons-ciente des éléments de la musique. ,.' , ,"

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COIilltient procédons-nous dans la ptatiijue?

Selçm, l;expresslon si pénétr~nt~ d'Edgài ~illt.nis, 11 . s'~git, en cléfinltlve dans ~'éducation ~usicale, de suivre uri " proc~ssü~ pédagogique similaire à celUi que nous offre la vie: « Vivrê d'atiôrd, pi'eûtlre ëonscience de la vie ensuite pour arriver à vivre consciemment.» .

Vivre d'abord

LesemanHsetohtd'aObrd entraînés aussi lOi1gtemps qu'il sera nécessaire à chàntêt par imitation, sans aUtre but que celui d'aimer lamusiquè '. àt~,r"ets là chansbn, celle-Ci étant considérée en premier chef pà~ . le niaître comme urt merveilleux moyen de culture hu ... mainé .. , C'est dire .~tie .le . professeur se . mùnttefa ttès dynamique, réceptif àl~ viè,. '. sous t(Jut~s. ses formes, dans le chant. Cel1x ... ci seront bien choisis, en rapport avéc la psychologie des élèves; leur âge, les centrés d'intérêts de ta ël~sseetc ... l.Ine attention toùte particUlière sera vou€ê aux textes, lesquels seront .. abondamment Commêntés et rarement dissùciés de la mu­sique lors de l'étude du chant. Ceux-'ci, présentés comme de belles histoires niagnifi~es . par la ; m~.gie dès sons, créeront " une atmosphère de joie intens~ et . se~ont àcceptéspat les en~àhtscomme tirte sorte de détente et de jeu, canalIsant . leur besoin d'expression, tandis qu'à leur insu, ils développeront leurs .. fa~u1tés. auditi~es, leur ~émoire .. llmsiéale, épanouiront . leur voix. Il va de soi que le maître veillera constamment à ce que ces chànts soient le plus vit~ possible, exécutés avec un maximum de rigueur qUânt à la jus~ tesse des . mtervalles, avec ,le respect des valeurs métriques, et une qualité vocale dé plus en plus affinée où la douceur et la légèreté des voix seront de règle. Il veillera également à l'exécution d'un phrasé s'appuyant sur des respirations dont la nécessaire fréquence ne nuira jamais à la correction. Pour que lé· développement du sens rythmique ne reste pas. en arrière, il demandera sotiventaux . enfants de s'accompagner par des gestes qu'ils dé­couvriront eux-mêmes, en accord avec le caractère rythmique. général du cHant. Il accordera une place importante, surtout dans les classes de petits, aux rondes enfantines et aux marches, . ceci pour développer le sens de la régularité du tempo (d'une importance capitale).

Prendre coilsèÎeJiëe de la vie Ce premiershide iècompli -:-- et cela devrait coïncider avec la fiïi de

l'école , enfâritiIie, ou à défâut, dela première ahnée primaire--,-" On passe;.. ra à l'aJ?t>lièàti6~ . d~ .. ~~pxiè~~pri~cipe d~ , Wille~s: ... «~re~dre consci~nce de la vie»~. Là enco!e,le chant paratidition nous servirade terraIn d'exercicè idéal. Pour yeu qùè lè maîtte fasse prèuve d'uri peti d'imagihatié5rl, ilh'àuta pas de peme à orienter ses élèves vers la "ie T:u~icaly l1Ioprt Ql.l c~ant. S'appuyapt sur des , chants o bien assimilés mais très simples, le maître èn conitflàndèta l'exécution Sous fbnhe de voCaliSeSl il attirera l'attention des ètifa~ts s~I , cê fuèhtéillê~x. ïn.dnde. sonote. qui jbuit de ·savie . prdpre · et . dont la complexité de mouvements petmèttra de faire de · I10mbteuses décou'-

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vertes dans l'ordre de la hauteur, de la durée, de l'intensité et même du timbre. Ce seront là, les premières tentatives d'analyse qui perme~tr0I?-t de développer l'attention auditive tantôt sur le seul mouvement melodlque, par la recherche des sons les plus hauts, les plus bas, les fragments mélo­diques ascendants ou descendants, ceux qui rest~nt sur place etc... ~es enfants seront invités parfois à préciser de la mam le mo~vement me~o­dique de chansons simples ou encore à en décrire le graphIque sommaire au tableau noir ou sur du papier tout en chantant. Tantôt les découvertes porteront sur le monde des durées sonores ou du rythme. Découvertes des longues et des brèves d'un chant, bientôt mises en rapport avec les/ p'ulsa­tions du tempo. Un langage sera créé qui permettra de chanter ~etnque­ment toute une mélodie faite de valeurs simples, en blanches et nOIres, par exemple. Souvent le maître fera frapper dans les mains le seul rythme des chansons ou encore battre le tempo, ou chaque premier temps de la mesure, tout cela quasi instinctivement, dans le but de créer des automatis~e~ qui seront d'un précieux secours, plus tard quand l'enfant sera amene /a vivre consciemment la musique. D'autres fois, les enfants seront amenes à deviner le caractère binaire ou ternaire du rythme général de la chanson et tenteront d'y adapter un geste adéquat: balancement du corps, les mains sur les hanches, mouvements de vols d'oiseaux, bercements ou mouvements giratoires des bras pour le ternaire etc ... Dans cet esprit on pourra. encore réaliser des canons rythmiques, un groupe d'enfants frappant contmuelle­ment le tempo d'un chant, pendant qu'un deuxième groupe chante ou frappe le langage métrique des valeurs, un troisième groupe scande les premIers temps de chaque mesure etc.

On pourrait allonger encore la liste des exercices mélodiques ou rythmi­ques tirés des chants: le maître n'aura pas de peine à en trouver d'autres, et les enfants eux-mêmes lui donneront des suggestions à ce propos. Qu'ils se souviennent constamment qu'à ce stade de la formation musicale, tous les exercices doivent encore rester greffés sur la donnée musicale offerte par le chant et qu'ils doivent toujours être orientés vers. le dével?ppement du sens mélodique et rythmique, dans une prise de conSCIence toujours plus aiguë des éléments analytiques de la musique.

Dès que les enfants seront devenus suffisamment habiles à reproduire fidèlement les mouvements rythmiques et mélodiques des chants et qu'ils auront acquis une certaine expérience dans la conduite correcte de la voix, celle-ci étant devenue assez souple pour être à même de phraser convenable­ment un chant de traduire fidèlement les nuances élémentaires de l'intensité sonore et les ~ariations expressives du tempo, on pourra passer au dernier stade dont parle Willems, à savoir vivre consciemment la musique, stade qui concerne plus spécialement l'éveil de l'intelligence musicale.

Vivre consciemment la musique

Là encore, on commencera par le chant, on ne le quittera que de brefs in~­tants, juste le temps de faire un exercice d'application mélodique o~ ry~hmI­que pour y revenir aussitôt, afin de ne jamais perdre pied avec la réalIté Vlvan-

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te que constitue la chanson. C'est alors que l'on commencera à ~écouvrir l~s éléments premiers du langage écrit: nom de~ notes? gamm~s majeures .et mI­neures, intervalles, valeur des notes et portee muslca~e, c1es e~~ ... MalS to,:t cela ne se fera pas à la manière desséchante des solfeges tradItionnels, maiS découlera tout naturellement de la nécessité dans laquelle se trouveront les enfants de préciser dans leur esprit les découvertes ~ssues d'une analyse de plus en plus pénétrante des divers mouvements de l~ VIe. sonore des cha~ts. C'est ainsi qu'ils apprendront, par exemple, que les melodles sont co~strUltes sur des gammes dont l'échelle modèle est ce~le de I?o ou de L~; que n Importe quelle note peut devenir le chef de la famIlle majeure ou mmeure, que .ce~ gammes comportent des notes solides dont .~'importanc~ saute,. pour ainSI dire aux oreilles, à commencer par la premlere, la TO!l1que. qUI donne un sentiment de suspension, de repos secondaire e~c... BIen VIte, le~ enf~nts seront amenés à préciser les mouvements mélodIques, cherchant a reperer les notes solides sur lesquelles s'appuie la mélodie, à les préciser par des noms de notes ou par des degrés chiffrés. Les autres ~egrés d~ la m~lodi~ seront découverts ensuite assez aisément par rapport a ces pomts d appUI que donne le sentiment tonal. Un exercice très effica~e. P?ur a~quérir la maîtrise des sons consiste à prendre un fragment caractenstique d un chant - un petit mot mélodique de trois ou quatre sons/ -. en demandant aux élèves de le développer sous forme de marche ~elodlque ascendante ?U descendante jusqu'à son aboutissement sur la tomque:. ~ela peut, se fa.lre soit en vocalises, soit sur le nom des notes. Dans le deuxleme cas, 1 exerCIce est particulièrement utile pour acquérir la maîtrise des ordonnances,. des sons et des noms de notes, ce qui facilitera plus tard la lecture mUSIcale globale et la dictée mélodique.

Dans le domaine métrique, après avoir choisi une unité de temps, on découvrira, grâce à l'assimilation du langage métrique, toutes les valeurs simples d'un chant, lequel pourra être alors chanté sur le langage des valeurs. Les canons rythmiques pourront être repris sur le nom ~es val~urs. ~an~ le domaine du rythme. et de la dynamique on pourra decouvnr les mCIses mélodico-rythmiques sorte de mots musicaux. Chacun d'eux pourra être analysé sous l'angle des rapports d'élan ?u de détent~/ des ~ons, rapports traduits dans l'espace par un geste rythmIque appropne (Arsis et the SIS de la méthode Ward, par exemple).

Pour la culture de la voix, tous les passages défectueux au point de vue timbre et sonorité seront travaillés quelques instants en vocalises, sur diffé­rentes voyelles afin d'obtenir une meilleure fluidité sonore, une plus grande pureté de timbre, une plus grande légèreté vocale. Combinées .avec ,tes consonnes utilisées dans le chant, ces vocalises permettront une artIculatIOn plus nette et plus vigoureuse.

Dans l'étude de nouveaux chants on pourra apprendre certaines phrases simples, soit en dictée mélodique, soit en dictée rythmique. D'autres chants donneront lieu à des exercices de mémoire, soit sur le nom des notes, soit sur celui des valeurs. Il n'en est pas jusqu'aux exercices d'improvisation qui pourront parfois trouver place dans l'étude des chants, cela de la ma-

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nière suivante: dans les débuts ils prendront la forme de conversations mu­sicales: les élèves, çlivisés en deux groupes se chantant à tour de rôle les questions et les réponses d'llne chanson connue. Plus tard le maître se servira en guise de question, d'une phrase d'un chant suffisamment simple et claire pour susciter de la part d'un élève une réponse spontanée que celui-ci sera invité à chanter, soit sur les paroles proposées par le maître, soit - à un stade avancé - sur le nom des notes ou sur le nom des degrés. Le maître peut guider les élèves dans leur recherche en donnant des jalons sonores tels que la première et la dernière note de la réponse et surtout en propo­sant le schéma rythmique de la mélodie à découvrir. La dernière phrase des chants (quelquefois aussi la première) s~ prête particulièrement bien aux improvisations car, dans la majorité des cas, elle s'infléchit tout naturelle­ment sur la tonique.

Là encore, les possibilités sont innombrables qui permettent de conduire les enfants de la prise de conscience de la vie à la vie consciente, laquelle permettra de constituer un vocabulaire de plus en plus riche et complet, permettant de parler la musique avant de la lire ou de l'écrire,

Pour mener à bien ce troisième stade de la formation musicale, sans aucun doute le plus difficile - celui qui doit conduire insensiblement à la lecture et à l'écriture - il importe avant tout de vouer un soin tout par­ticulier à la préparation des leçons. Le choix des chants sera savamment gradué de manière à assurer une progression naturelle et logique dans l'assi­milation des éléments du lqngage musical. Chants simples, non modulants, aux mouvements mélodique~ conjoints ou dont les disjonctions s'articulent entre la tonique, la dominante ou la médiante. Pour le rythme on choisira des chants à mesures simples, à temps binaires et comportant des valeurs (tempo à la noire) multiples de l'unité de temps. Les mesures à 2/4 et 3/4 paraissent être les plus faciles dans les débuts, surtout si les valeurs employées se limitent à la noire, la blanche, la blanche liée à la noire et à quelques croches groupées par deux.

Une fois le chant choisi, le maître en fera une analyse minutieuse afin de déterminer quels fragments conviendront le mieux aux exercices de formation mélodique ou rythmique, à l'improvisation éventuelle, à la dictée, à la mémorisation etc ...

Chaque foj~ qu~ la structure du chant l~ permettra, il ne manquera pas d'en établir ciairement la forme, ce qui aidera à la mémorisation et à la compréhension de l'œuvre et partant, à sa bonne interprétation.

Que nous voilà loin du solfège tel que le concevait l'enseignement tra­ditionnel! Solfège trop souvent rébarbatif et desséchant parce ' que détaché de la réalité musicale vivante qu'est le chant. Solfège scolaire rarement poussé ass~z loin pour permettre l'étude rationnelle des chants du degré supérieur primaire, epcore moins la pratique du chant choral des classes secondaires.

Certes, une édqcq.tion np:ls~cC:lle qui pflrt du cQant pour y r~tourl1er après avojr donné à l'enfant le moy~n de vivre çonsçiemm~nt le l,ang,!-ge musical élénWJltaire n'est p~s un ch~min facil~ pour l'~duçateur: il ~xige de lui

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patience, persévérance, esprit de recherche, constante remise en question des procédés pédagogiques.

C'est cependant la seule voie vraiment efficace patce qu'dIe s'inspire du processus de développement de la vie elle-même, laquelle ne ment jamais à qui s'efforce de la respecter.

;Joseph Baruchet

Maurice Utrillo

L'impasse Collin

Un artiste échappant aux catalogues

Juin, début des vacances ... La toile commentée ce mois-ci pourra servir d'invitation au voyage, et même à la bohème, en compagnie du roi de la bohème que fut Maurice Utrillo, dans ce coin de Paris plein de fantaisie que reste le quartier de Montmartre.

Même parmi les peintres de notre siècle, parfois si facile à cataloguer, Maurice Utrillo échappe à toute classification, faisant là aussi figure de bohème! Certes, sa carrière débute dans un style marqué par l'Impression­nisme. Si le regard simple d'Utrillo permet de le rapprocher des Primitifs du XXe siècle et des Naïfs, son art est trop savant pour pouvoir entrer dans ce groupe, si disparate soit-il. D'autre part, il hérite de sa mère, Suzanne Valadon, un tel sens des êtres et des choses que certains le placent avec elle parmi les Expressionnistes. Son réalisme le fait citer aussi avec les Néo­Réalistes. C'est dire que, malgré la multiplicité des écoles modernes de peinture, aucune étiquette ne saurait convenir parfaitement à cet artiste: en présence d'une de ses œuvres, on dit simplement: «C'est un Utrillo», comme on dit: «C'est un Greco».

Sa mère était issue d'un milieu extrêmement pauvre. Pour lutter contre la misère, elle doit embrasser successivement plusieurs métiers: ouvrière, vendeuse, acrobate. Mais une chute de trapèze lui permet de découvrir sa vocation de peintre, dans laquelle des maîtres comme Degas la soutiennent et la guident. De son expérience de la pauvreté, Suzanne Valadon garde un profond sens humain, qui se manifeste surtout dans ses portraits réalistes, souvent durs. Elle lègue ce sens humain à son fils, mais celui-ci est tourné vers le paysage et la nature - fût-ce la... «nature» urbaine - plutôt que vers le portrait. Si paradoxal que cela puisse paraître à pr.emière vue, c'est donc dans le paysage, dans la représentation des quartiers pauvres de Montmartre et de la banlieue parisienne qu'Utrillo épanche son sens humain,

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Page 6: L'Ecole valaisanne, juin 1968

le cadre de vie des pauvres gens lui permettant d'évoq~er avec autant de discrétion que de sensibilité, mais aussi avec unepoésie toujours fraîche, l'atmosphère dans laquelle se déroule la vie de ce menu peuple qu'il connaît bien. ' . .

. ' ,

Se situant ainsi aux frontières de l'Expressionnisme, Utrillo est un repré­sentant à la fois typique et original de toute la tendance figurative moderne. Il prouve,' à ceux qui douteraient de l'avenir de la peinture objective, que l'art non figuratif ne constitue pas la seule forme d'art valable en notre siècle. Seuls nos descendants pourront dire lequel de ces deux courants actuels aura valu à notre époque le plus grand nombre de chefs-d'œuvre!

Maurice Utrillo: sa vie

1883 1891

1919 1935

1955

N aissan~~ ~., Paris, fils naturel de Suzann~ Valadon. L'écrivain espagnol'MiguelUtrillole reconnaît et lui donne son nom. Porté dès son adolescence vers l'alcool, Utrillo doit être enfermé plusieurs fois. Pour lui donner une raison de vivre, sa mère l'oriente vers la peinture, où il excelle. Obtient un grand succès grâce à une exposition à Paris. Epouse la veuve d'un collectionneur. Partage son temps entre le Vésinet (région parisienne), le Lavandou, Dax et les bords de la Méditerranée. Meurt à Dax, le 5 novembre.

Son œuvre

Ses toiles sont presque exclusivement des paysages. Très souvent, il s'agit de paysages parisiens. Parmi les plus célèbres, on peut citer :

-----le Moulin de la Galette (1915) (à ne pas confondre avec la célèbre toile que Renoir consacre au même sujet);

- l'Ancien cloître (1929); ---.., la rue St-Rustique (1938) ~

Mais Utrillo signe . aussi quelques décors pour les Ballets russes de Diaghilev et pour l'Opéra-Comique.

Son art

L'œuvre de Maurice Utrillo présente une assez forte unité et l'on re­connaît aisément le style du peintre. Toutefois, on peut la diviser en plusieurs périodes:

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1903 - 1905: période de Montmagny; 1906 - 1908: période impressionniste; 1908 - 1914: période blanche; 1914 - 1920: période cloisonnée; dès .1920: période colorée.

La plupart des toiles de Maurice Utrillo se ~isting?ent par }~u~ dom~. nante blanche. Soucieux de leur donner cette pate tres caractenstIque, Il n'hésite pas à mêler à sa couleur du plâtre et de la colle. «Mes murs ne sont ajmais assezblancs», dit-il lui-même. Dans cette adjon~tion d~ plâtre, on retrouve un procédé ", cher à certains peintres contemporams, qUI posent sur leurs toiles du sable ou du gravier fin pOlir les rendre plus réelles. Toute­fois, chez Utrillo, ce procédé n'a qu'un but pictural.

C'est sans doute durant sa période blanche qu'Utrillo atteint le sommet de son art. Dès la première guerre mondiale, son génie semble s'essouffler quelque peu: il réutilise d'anciennes formules, sans chercher à se renou­veler constamment comme le font tous les grands maîtres.

Si la coulellr.selIlble constituer sa préOccupation dominante, il ne néglige pas pour~lltantledessin, surtout à · partir de sap~rio~edite c~oisonn~e, quand il ·s~. détache définitivement de l'Impressi?~~isIIl~ de s~jeunesse. Le dessin fortement marqué deZuzanne Valadon joue sans doute une in­fluence sur son fils.

L'Impasse Cottin

Cette toile, signée Maurice Utrillo (Valadon), se trouve à Paris, au Musée d'Art moderne. Le sujet se reconnaît sans peine: il s'agitd'une de ces nombreuses impasses parisiennes, bout .de •• ruelle étroite bordée/ de larges trottoirs, conduisant à un interminable. escalier dressé au flanc de.Jacolline de Montmartre. Les maisons entassées, de . chaque côté . montent, •. elles aussi, à l'assaut de la butte, et l'on devine, au dessus, l'espace plus libre de Mont­martre, annoncé et comme symbolisé par le ciel et les arbustes de la partie supérieure. Cette(Jllverture vers le haut contraste fortement avec les fenêtres noires ' sans volets ou les volets clos qui attristent les murs blancs de la partie inférieure. Six ou sept femmes, aussi sombres que les fenêtres du quartier, sont égrenées entre la ruelle et le haut de l'escalier.

Certes, il n'y a pas dans ce tableau une symétrie absolue, l'artiste res­pectant la fantaisie imposée au quartier par les, archit~ctes! L'axe f()rD,lé par la rue et l'escalier n'est d'ailleurs pas placé aù centre de la toile. Malgré cela, les volets verts de droite répondent à ceux de gauche, le haut des murs est violacé de part et . d'autre; chaque côté comporte son devant de boutique brun. Plus encore, la progression des., silhouettes est savamment, calculée: la première, c'estle réverbère qui joue, un peu en avant, un rôle analogue à celui de la femme visible sur le trottoir de droite: même rapport avec la porte ou la. fenêtre . du. fond. Les pans . de murs, . les angles" les > arêtes . verti­cales et horizontales < des murs et des toits composentun ensemble .de'lignes et de ,.' surfaces . parfaitement homogène, malgré . la diversité des éléments réels.

Est-il besoin de' souligner l'importance du blanc dans Y· êet :ensëmble? Il constitue la base de la toile, apparaissant comme dominante dans laplupart des murs. Certainssont ,.jaunâtres, vaguement rosés, ou ·même tâchés de suie ou violacés: partout, le blanc jette une note de lumière' èt de fraîcheur

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Page 7: L'Ecole valaisanne, juin 1968

L'escalier, la ruelle et les trottoir~, surtout celui de gauche, ne sauraient être blancs dans la réalité. Et M&uriçe Utrillo ne nous tfomp~ pas: il ne nous fait pas croire à pn paysage de neige; nous ~avons nettement que la rue n'est pas blanche, qu'elle ~st m~me grise et sale; pO\J,rtant, là encore, c'est le blanc qui as.sure l'unit~ et li} base, grâce à çette techpiqqe unique dont Utrillo est le seql maître. p'ailleurs, les couleurs les plus frflnches sont fortement imprégnées . de blanc: le ciel . bleu, même sans tenir compte des traces de fHlflges qui vjennent y jeter une note rflPPelant la teinte des murs, est fait d'qn bleu laiteux; les volets, que nom~ voyons et savons verts, sont nuancés de blanc, eUX aussi. .

Il y a, certes, des tQIJ~ pills franclWffieP.t colorés! L~s sÇ)mmets de che­minée. jettent une vingtaine de note& orflnge. Les flrbpstes de la partie haute apportellt ulle touche d'un vert profond et l'éclflt de . leurs fleursfrançhemep.t j~qnes . • Ulle bprdqre rose à galJche, une •. enseigtle bleue à droite. mettent leqr :f~ntflri~~e~ MaisJ<ms çestons se . fon<;lent aisémep.t av~ç l'ensemble de la composition colorée, grâce à cette constante blanche qui, même en se faisant discrète, soutient et empâte les diverses couleurs, ét jusqu'aux tons les plus sombres et les plus tristes, comme les silhouettes, le réyerp~re, les fenêtres grises ou noires, les volets bruns. C'est là sans doute le secret par lequel Maurice Utrillo asstJre l'unité de ses toiles.

Dans cet ensemble, les êtres humains ont · peu d'importance, à première vue: ·· ils semblent faire partie . du décor. Pourtant, ces sombres personnages répartissurl'escalier le gravissant péniblement: Utrillo n?aurait certainement pas· représenté un . groupe joyeux d'enfants . dégringolant vers le bas de la colline: on voit dans ce détail tout le contenu humain et affectif dont Maurice Utrillpcharge un paysage apparemment anonyme.

Gudea, prince de Lagaslt. "...,,- Art sqmérien, XX Ile sièçle avant J.-C. Malgre l'expression attentive' et volontaire du vis.age, malgré la juste obser.,. vationdes éléments caractéristiques (nei, bQuche, joues), cette statue appar­tient à un art encore très massif. Elle fut trouvée, aveC une série d'autres œuvres représentant le même personnage, durant les fouilles accomplies à Lag~sh, au sudeestde Babylone, entre le Tigre et l'EuphFate.Dans toutes ces mystérieuses statues --- Ulle dizaine se trouvent au Louvre, avec celle-ci - quelle que soit la position du personnage, Gudea est toujours empreint d~ l~m~ro.e attitug~ hi~ri}tiql.!~, b~~ill~ qp, m.ême Yêt~ment, et qoiffé du m.ême bQllll~t tre&~ç à t1.!!,p~n~ Qn f~J!U:}fqY~fa l~ te~te cYlléiforl11~ gravé · . sur la rQJ;>~.ç()wmy g~ pqll!br~Y~~s st~!y~s ll1~sQPotami~11l1~s, ct;,ll~..,ci est s~mlptée dall"~4~la diorite! 10

Centre de formation pfofêssiüobëlle P~Ûï ; ~éb.I~8iÏîoy-ê~8 ·· (e'ôfâp .. ts tetardé$)

, àP(}pt-de~Ia~MorÎe - S!OÔ

L'Office roma~~d'intégration pro~es~i?nnelle pour~an~iéâpês(b~IPH) achèvé rlàns ttuelCJ.ues .... mois .. ta copstructiofl . d'tin Centre ~,~'aPfrentissage à t'iiitention dés débiles moyens (enfatits ... · r.~tat?é.s) ... à . ~~nt .. ae~~à.-~~r~e. Ainsi nos enfants moins doués auront leur cèhtre d'apprentissage, Centre qui f~isait défaut puisque ' nos enfants devaient aller jusqu'à F~b?,urg I?o~r recevoir une formation professionnelle. La distance, le dépaysèmentet le manque de conta.Çt avec leur vrai milieu étaient de lourds handicaps pour

nosjètmes gen's; · <. ," . ...... . .....•..........•..... , .. '.' . ' ' .. '. <> ..... ,. , . ,Pour ". ëè,sh~~â!eapés, la ~9rP!a~i~l?- · prôfessiolinellè n.'~~t pa's .le . s~a~e

éapital ,#lais ' ell~yst .néa~m.9ihslà âe~~iè~~ étape, c'est Ja{~~p~ de lailce-nient .. où il ...... ~~tId~a ...•.. jud,icièùsentent .....• ~x1?l~ite~ . totis ........ les .•••.. e17meJ.1;.~s de, .. la personnalité ..... du .. débile pout réaliser Urié insèrtio~ .. so.~iale.~t J?r?tes~ib.nI1elle valable. . . . .

Sb ché\rger~ê ri6s je~I1èsdébiles po~r les préparer à emtérdàns, la vie socIale, ' implique l'oBÎigation ' de s'appuyer sur une tèchniqué, une métho­dologie rigoureuse: Il faut que, pendant tout leu.r séjour, l~SA e~~fartts soien~ l'objet d'~tie action constante ,adéquate; systématisée et controlee; Ce sont la les préoccupations domiriantes qui guideront hi direction et les colhiborateurs du nouveaU Centre. .

Les dêbilesihoyens

Ces enfants d'un niveau intellectuel compris entre 0,55 et 0,7$ p~uvent; actuellement, malgré leur niveau déjà sérieux de déficience mentale, être abordés avec4e~. ~~ctmiques efficaces, alors qu'il n'y a pas. vingt ans, ces enfants ne pouvaient ê.ti~ i1'l:t~grés au rpçnde du travail et étaient condamnés, pour beaucoup,àyivre én éiàt dé dépendance.

Les. futures .. éqllipes éducative et socio-professionnelle ne . devront former qU'll1'l:e . seuly ... éqllipequi . flPourpllt de mettre les' ~onnaissancesp~d.~g()gi,ques et t~Sl111iqu~~ . a.l.l~yrvice . >d'unebelle . œuvre hUl11at,ne~ ... Il. fall<;lradQllnyt a i~es enfants le sentiment que c~ placement est. quelque chose d'il11portant, une promotion, quel~üavail c'est sérieux. Il faùdra en tnêine témi>.~lés r,assurer. Les jeunE!~, apPrenti~ .. ~etoIit alors intégrés aux st{Uct\lfes dll iÇèntte: classe, dub ,groupè, 'àtèlier;élhirribte ... '

L'ambiance de l'établissement doit être calme, le rythme de vie constant sans être mbribtone. Chaque fin de semaine l'apprenti quittéra le Centre

11

Page 8: L'Ecole valaisanne, juin 1968

pour retrouver sa famille et passer le week-end dans son milieu, celui qu'il aura ùnè fois l'apprentissage terminé.

Sectiôn~ professiounelles

Les ..•. se~Fons ...... , B.rofessionnelle~ .. ' ,~nvisagées: . tourneurs-fraiseurs-perceurs, maçons, électriciens, maraîchers et floriculteurs et aides de ménages ~ollectifs; par la suite d'autres sections" yie~dt.:ont s'~jouter.Ces formations ont été choisies compté tenu des possibilités du ' travail dabs ces branches, la possi-:­bi~~é limitée des débiles et du large éventail gestuel que l'exercice ' de ces metlers permet,. ' .' . .. "

.... Le trayai(ciu .Centre .consistera donc à faire atteindr~ à chaque 'garçon son niveau maximum dans l'un des métiers enseignés, par' des programmes spéciaux et des méthodes adaptées.

Méthodologie

On c()mmencera 'pardonner au garçon le goût et l'habitude du travail, on lui apprendra à connaître l'outillage eLles In'atériaux, à les utiliser. cor­rectement, à acquérir ,Je '· geste . professionnel. . Par la ,suite, ,les "exigences s'orienteront sers la. précision, le soin, puis,enfin sur la vitesse 'et le .ren­dement en . plaçant chaque garçon dans des . conditions normales de travail en face d'ouvrages à réaliser.

Des exercices de série progressive d'éducation gestuelle pré-profession­nelleet l'éducation physique spécialisée auront une place importante dans I~Centre.

:- )=;a fqprlation scolaire ne sera pas: oubliée.C~pendant, êil6 n'allra .rien de ,: comparable à l'enseignement .,·classique,ni,pax le. contenu, . Jli .pa,r les méthodes. De plus, il faudra être d'une grande modestie . quant aux résultats possibles. : .

Une assistante sociale qui suivra les gars une fois l'apprentissage terminé aura également un rôle important à jouer avec l'équipe du Centre. -Inscription , .

Dès novembre 1968,l'iilternat pourra .accueillir 60 ' jeunes . gens qui feront un apprentissage de deux ans, mais cHaque apprenti quittera le Centre seulement une fois prêt à être insérer dans une entrèprisè; . . .. Le placement au Centre et hi prise en charge: finànCièr~ sonffaites par l'AI .. L~s . ll:ùiîtres ' qui auraient des enfants . retardés . termin'ant leur scolarité doivent~ve~tirles ' .. parents. de . cette possibiIitéetannon~ér l~scas à l'Office r~~~onal .d~ré;'daptationprofessionnelIe, . a~~nue •. de la ' Gare . 41, Sion.

-Fe, ,nouveau Centre l 11ettra tout en œpvre pour rendre possible l'insertion pr()fesslonnelle, dgnç sociale, des débiles. Mai~ c~ but ne , pourra êtfeatteint sans la bienvéilI~iltécompréhension de toute . !a ~ Pt?Pula!ion v~lais~nn~. ;

, Gie :Larlton 12

Pour 'un progra~m~ .. d'édUcation

missionnaire .. ·. au foyer, en ·vacances

et pend.ilnt.raDI!~~ sç,?laire

De notre temps, ' l'éd~~ati6h , missi()Î}n:air,e; h\~st " p~§facilË , poùr mille raisons . . RaIson d~ plus pour 'refléchir., ~ur' l'6r~eritiltion · à. c!onller . ~ ~~tte éducation et pour lui fournir un soubassémeri.i solide. Les pagé§' ,qui: $uiy~rit voudraient suggérer des. indications en ce sens. Il félut <1'abqHtlnsufI(~r 'une âme à notreattitlld.~ëI1Îa~i1le 'et à notre ~ômport~mel}tp~d.élg()gi.qtie. "

Une âme

Avoir des convictions profondes, créer une atmosphère au foyer 'ceh ,dans les relations entr~. J?arents et enfants, tel est l'essentiel. C'Ëstl'lu& important que toutes lesre.cettes et les industries. Ceci est du domaitlède' l'être-'plus que de l'agir. Charles' de Foucauld disait que l'on . fait dubiew' plus' par ce que ' l'on est qU~Bar, ce qUË ' l'on fait.Sil'OIi est missionnélir,e, :loyLle., reste en 'découlera,C'Ëst comme · un: parfum qui remplit la .piè.cË' A0inine une teintË . qui . ~olore .•. tout \lJ.I1 ' tableau, .comme' une joie •.. profondei qui lllllmme même inconsciemment tout un groupe. .,

Un souci

Etre missionnaire, qu'est-ce que cela veut dire? Ilne s'a~itpa&~eiiiemént d'être ' membre , vivant' des œuvres " ll1!~siorinalres pontlfic~lËs;dedoÎlDer généreusement au jour, d~s mIssions, ni 'même ,de prier réguli~remeilepoùr le salut du monde. C'est de beaucoup plus qu'il est question. D'un souCi de chaque instant, d'une préoccupation dévorante, d'une flamme qui embrase toute la vie. '

Hiérarchie des vâleurs

Essentiel1ement, cela consiste à conférer en son cœur et en son action une importance ll1a.jeure au salut des hommes, au salut de tous les hommes et particulièrement aux deux milliards d'humains .qui n'ont,pâs encore perçu le message du Salut du Christ. Bien sûr, nous devons nous :préoccuper de la santé, de la vie économique . et sociale, de la culture de ces pauvres parmi les pauvres. Bien sûr, nOus devons nous engager dans la campagne,çontré la faim, encourager nos enfants à devenir des coopérateurs désintéressés et ' combattre ·· pour · l'instauration d'un ordre plus juste sllI'lâterTe. · Mais la visée suprême de notre comportement, le cœur de notre~œuf, c'est · que tous les hommes participent activement et consciemment · à la . rédemption du Christ; c'est qUe tous, avec leurs richesses propres et léurs<valeurs ances­trales, fassent partie de l'Eglise en tant que corps , vivantét ·"Visible.

13

Page 9: L'Ecole valaisanne, juin 1968

Citoyen du mond~

L'essentiel est donc de promouvoir de toutes nos forces et avec toutes celles · de · hotre famille -ce grand ' dessein, ce dessein primordial de l'amour sauveur de Dieu. Tout le reste est secondaire puisque là nous sommes au cœur de la volonté divine dans la création; J'incarnation et la rédemption.

Parallèlement, cette attitude engendre un amour universel, non pas un pur. sentiment philanthropi~ue ou humanitaire mêlé d'exotisme et depitié, ~~us, ,:n amour y!ai, comme celui de Dieu, à base d'estime, de respect et d mt~~et Etr~ cItoyen qu monde, non ' pas pour des raisons purement humatnes, mflis parce que l'homme, tout homme, est fils de Dieu, racheté par Dieu, af>felé à la vision éternelle de Dieu: Une charité donc au e;rand sens du mot, uné charité divine, qui fait que Dieu aime en nous tous les hommes et toutes les civilisations.

Lç racisme

, ' E~ç~.riséque~ce, notre attitude en fanlille se méfier~ d~ to~t comporte­nIent ...• e~Olste? . ,nlciste, de tOllt sentim~Ilt de supériorité . ét '. 4~ . m~~ris'ge ces ~9;q.uer~e,s f~cIles et bête~ de,vant les traditions étranges et étnlngères à' notrè ~~VIlI~~tI()n . . !l. fa~t ~tre ~ur .~e poin,t vig~lant et at~el1.~if .. Sif~cilë~y~~. se, Rli.sS.e 1 Ir<?m~ ou, ~lel1 ~a detractatI<?n systematique de ce , qUI ne llousestpas fannher. MaiS Il ne suffIt pas de veIller à toutc~ : quiRoHrrflit~~~~; cléf~votabIe 'ou dommageable aux autres, il faut les aimer ' tels ' 'qu'ils .' sont; "avec " leurs " cou-tu~es" l:urs r~ligi?ns, leurs habitudes de vie. Bien plus, nous devons avoir un mteret partIculier pour ces peuples lointains, une affection insti:nctiveet p'ré~ta,bli~, 4ne •. sor~eqe pr~férense pour l~s, habit~nt~ de l'Afrique, qe l'Amé­fl~JJH~ IfltI~le et ... c:Ie Jf\.sle1 Sflps()qplie,r le sPfoches, I10us d~vpns acçorderun~ a!teJ.}ti9qsOlg~nue à nos fr~res ~'9utre-Iller ,qlle ' tant pe Ghoses a,pparen,tes sep"r~J1!de IlQus~ "', '

Rayonnement '

L'attitude que nous venons d'analyser est rare il fallt ~iellle, .. r~c()ll~aître e~ l'avouer, parmi les chrétiens polarisés par d'autres problèmes plus hnmé~ c:II~ts et .. ~xé~ sllr q'Çllltres pr~oç~llPa,tions. Les cl:lréti~ns ont la volonté de {a,lf! .. <?<;mtJ;~poiçls,d'êtN Gomme les dél~gqés à la mission lointa,ipe 'sans re!ller le\lfS Q~liga,tions epyers lÇ\ mission intérieqre ' ni prétendre . à je .. ne saJs qll~l mOQQPole.

Pratiquement

'. ..' ç~t éta,~ /~l'~sPf!t, çqmment J:~yomWfa-t~H sur kllf ~xis.ièpce? . De. ". mill~ f&çQn~4011tlWuS, Ae · ten?ns. ,que donIl~r quelqlle~ ex.emples~ · Ois,ons .. e.n bref qu.~ tQlll; ?Qi~ . ~tfe~~n~~J:~ '<;le. . çet ~tat g'~sprite.t de çettepfofon<;le.Gonyiction: no~!~ pflere comme !1011S le dirQnsplqs loiq, mais aussi pqtry système édu,­catIf, notl)~ /. b\ldgçt ·. ,~Qs , l~çtufe~ ~t même nO$ ..loisirs, les. .·· çOIlversations . à 14

table et en dehors, le commentaire des émissions de radio-télévision et des séances de cinéma, occasionnellement des chansons et des . pièces de théâtre, la lecture des journaux et des revues. C'est toute l'existence individuelle et collective qui doit être prise dans ce réseau. d'esprit missionnaire, imbibée de cette coloration, animée de ce dessein. Rien n'échappe à notre volonté de participer à l'accroissement du Royaume de Dieu. Comme un . gran<;l amour pénètre et transforme toute une .vie, occupe lecœur .et l'esprit, la flamme de la mission dévore et brûle tout sur. son chemin.

Pas de sermons

Les enfants et les . jeunes ne peuvent pas ne pas sentir c~tte Brûlure et se réchauffer àcette .flamme. II ne s'agit pas <;le leur faire<;lesexhorta,ti0n.s hors de propos, ces sermons qu'ils détestent, mais de faire, partagerjnsell-siblement et par contagion une conviction, d'allumer ulle flaIlltJ.]e aye,c nqtre ardeur. Les parents doivent communiquer une espérance, un optimi~JIle et un bonheur qui entraînent tous les habitants du logis. De mêrrteilscrée,ront cette passion commune pour les pays lointains et pour le progrès spirituel de leurs peuples.

Moyens pratiques

Bien sûr, on s'engagera dans ce but à participer active111ent aux œuvres missionnaires · de l'Eglise: " Enfance missionnaire pour lesplusp~tits, Service missionnaire des jeunes, Propagation de la Foi et Saint-Pierre Apôtre pour le clergé local. Bien sûr, on utilisera mille ' moyens · pratiques: crèche missionnaire, expositi()n, cahier missionnaire, collection de timbres, lectures appropriées, etc. Mais encore une fois, tout cela découlera comme de soi d'une conviction approfondie. La vigueur de la source engendrera un fleuve puissant qui irriguera tout et donnera vie à tout le reste. C'est l'esprit fonda­mental qu'il faut sans cesse réchauffer et nourrir, les applications viendront d'elles-mêmes.

Prière

Il reste ... un mot ~ \ dir~y d'un point essentiel. Cet ... esprit est. une grâce qu'il faut d~maI1~eriIlstatrlrrtent. C'est Diey ÇJ,'l1i l}OllS feI'a1?articip~r à son amour sauv~ur,fest }lli qlli ' insérera en nous ce désir de prendre part au salut du trl811<;l~~quill()'l1§ferfl.part de quelque chose de sa charité pour tous les h~fme~. D~Il1an~()l1savec persévérance et humilité cette grâce importa1l~~q'l1l .tn.\.Ilsforme,rfl. .. '.toqte notre vie et changera l'atmosphère de notre foyer.

Tout naturèllement notre prière et la vie sacramentelle prendront une coloration . Il1issiollnai~e. En pareil domaine, le vœu et l'e.ffort de l'homme sont impuissallts~nest nécessaire. de recourk .. àJa .. puissaI1ç~ •. ~t .~. }a, .• géné­rosité de Dieu. II suscite les vocations missionnaires dont le monde.a tant besoin, il soutient les hérauts de l'Evangile dans leur labeur diffiêile. il

1S

Page 10: L'Ecole valaisanne, juin 1968

parle aux cœurs et agit en eux pour qu'ils se disposent à accéder à la foi. Les obstacles sont si grands sur le chemin du baptême, placés par le démon e! le fonds mauvais .de l'homme, par la tradition et le poids du milieu en­':Ironnant, par les CIrconstances et l'ambiance générale (laïcisme, matéria­lIsme, .communisme, etc.) que rien ne se fera si l'Esprit de Dieu n'intervient pas pUIssamment.

Là encore, une attitude individuelle ne suffit pas. Il est normal que c!Iacun des parents et les deux ensemble prient intensément pour la conver­s,IOn .des hommes et l.~ crois.sance ~u corps mystique. Il est nécessaire que 1 habItude de cette pnere SOIt donnee aux enfants tout jeunes. Mais il faut encore que la prière missionnaire soit un des éléments de la vie au foyer. L'exemple de~ adultes sera ici d'un. grand poids, mais aussi une parole dite à propos, la pnère en commun lors de certaines circonstances si elle n'est p.as possible tous les jours. On s'ingéniera à trouver ces occasions, à les sus­CIter. sans i.ndi.sc~étion ~i maladresse. Une influence trop marquée, trop contmue et mdlcrete obtIendrait l'effet contraire à ce qu'on souhaite.

Voi}~.donc un. programme ambitieux mais réaliste qui s'offre à tous le~ chretIens ~?nvamcus, avec des variantes et des adaptations, quelle que SOIt leur C()~dlt10n de .fortune ou leur situation. Il faut s'y engager sans retard et de temI?s a a,:tre VOIr entre adultes ou, pourquoi pas? en assemblée générale de la famIlle, ou nous en sommes. La pédagogie active joue ici à plein. Plus nous ~em~nderons aux jeunes leurs idées, leurs suggestions, leur participation, plus Ils nsquent de prendre au sérieux cet aspect essentiel de notre foi et de leur vie chrétienne. Ne disons pas que c'est impossible. Certains le font, beaucoup peuvent le faire à leur manière à eux. L'essentiel est d'essayer courageusement et avec ténacité. S'il y a grâce à nous plus d'amour et de foi sur. l~ terre, Dieu sera content de nous et nous n'aurons pas perdu notre temps ICI-bas.

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T able des Illatières

1967 - 1968 PARTIE GENERALE

J. Baruchet L. BioUaz P. Bourban

» Fr. Brunelli E. Claret

M. Coutaz

P. Delacrétaz P. Ds. J.-P. Dubied R. Gil'od C. Grand Isandre A. Kessler Dr K.

G. Larnon

Li sen lie

Morf~Grize A. Pannatiel'

» »

» Fr. Pralong

»

» M. Pl'aphm

» J. P. M. Veuthey

»

Le chant par audition No 1 0 Des ensembles ... à la géographie 8 A vous lecteurs 1 Lutte contre la pollution des eaux 7 Enquête: «Les jeunes et les loisirs» 4 Notre école répond-elle encore aux

exigences actuelles? 7 L'enseignement de la circulation

routière à l'école 9 Audio-visuel 100 %: Cantacolor 1 L'école et la vie 6 Cinéma à l'école 3 Préface pour: «Les jeunes et les loisirs» 4 Tour d'horizon Pro Juventute 3 Le «Valglais» comme le «Franglais» 9 Méthodes actives et intérêts spontanés 5 Oeuvre suisse des lectures pour la

jeunesse (OSL) 1 Centre de formation professionnelle

pour débiles moyens 10 Le chrétien face à l'information

moderne 8 Mathématiques sans frontières 9 Permanence de l'effort 2 Chants de mon pays 3 Evolution de la durée de l'année

scolaire dans le Valais romand durant les années 1963-1964 -1967-1968 6

XXVe cours de perfectionnement 9 Les Marianistes ont 150 ans d'existence 1 .Les jeunes. et les loisirs 4 Bulletin «Math-Ecole» Nos 1 - 3 - 5 Illustrés et violence juvénile 6 Henri Fragnière, instituteur 2 Arthur AIder ,prof., Dr phil. nat. 6 Ecole et mission 1 Hans Erni 1 Deux peintres, un seul thème 2

juin 68 avril 68 septembre 67 mars décembre

68 67

mars 68

mai 68 septembre 67 février 68 novembre 67 décembre 67 novembre 67 mai 68 janvier 68

septembre, 67

juin 68

avril 68 mai 68 octobre 67 novembre 67

février 68 mai 68 septembre 67 décembre 67

février 68 octobre 67 février 68 septembre 67 septembre 67 octobre 67

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Page 11: L'Ecole valaisanne, juin 1968

M. Veuthey »

» »

» B. Stucky

No spécial

Deux toiles de Gauguin 5 Velasquez:

L'infante Marguerite-Thérèse 5 Heda: Nature morte 7 Alfred Manessier: La nuit 8 Maurice Utrillo: L'Impasse Cottin 10 Action de carême 5 Pour un programme d'éducation

missionnaire au foyer, en vacan-ces et pendant l'année scolaire 10

Les jeunes et les loisirs 4 Bulletin «Math-Ecole», Nos 1 - 3 - 5

PARTIE PRATIQUE

N. Carrupt » » »

Ch. Cornuz

B. Carron D. Fournier

G. Maquet S. RoUer Sr J.-Baptiste ODIS

Travaux manuels de Noël 3 Travail manuel 5 Travaux manuels pour Pâques 7 Travaux manuels pour la fête des mères 8 La lecture fouillée du mois ...

Nos 1 - 2 - 3 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9 - 10 Terre de feu 7 Travaux manuels pour colonies de

vacances 10 Bâtir l'avenir 8 Faire une division 7 Pour la journée mondiale des vocations 8 Catalogue 2 Epreuves d'examens de fin dt. ~cola-

rité primaire 2 Examens d'admission aux sections

littéraire et générale 5 Examens de fin d'année (lUe) 6 Programme des cours de perfection-

nement 9

PARTIE CORPORATIVE ET OFFICIELLE

Statistiques des examens d'aptitudes physiques de fin de scolarité 1967 dans le Valais romand 3

Création d'une section valaisanne des maîtres de travaux manuels 5

Projets de statuts de la SPV 6 Règlement de gymnastique 9 Directives concernant l'application P. Curdy

du règlement sur la gymnastique scolaire du 5.9.1967 10

18

janvier 68

février 68 mars 68 avril 68 juin 68 janvier 68

juin 68 décembre 67

novembre 67 janvier 68 mars 68 avril 68

mars 68

juin 68 avril 68 mars 68 avril 68 octobre 67

octobre 67

janvier 68 février 68

mai 68

novembre 67

janvier 68 février 68 mai 68

juin 68

-E. V. No 10, juin 1968

La lecture fouillée du Ulois ...

.N'.otice sur l'auteur

Emmanuel d'Astier de la Vigerie: né- en 1900 à Paris - officier de maTine, puiS' journaliste - fut un des chefs de la Résistance française, sous le nom de «Bernard» - devint l'un des membres du gouvernement pr0Nis0ir.e du généra1 de Gaulle à Alger, en 1943 - a aidé le départ de la tille de· Staline, de Suisse aux Etats-Unis, réeemment .. - On lui reproche ses nombreux changements d'opinion. - Voici comment le voit l'un de ses adversaires:

«A un très joli profil de revers de médaille. Se flatte de l'amitié de Staline, de Mao" d'Ho Chi Minh et de tous les grands bienfaiteurs de l'hu­manité Lit de Gaulle dans le texte. Fut antisémite militant et maurrassien, jusqu'à l'âge de trente-cinq ans. J'étais encore bébé, dit-il en manière d'ex­cuse. Peut parler n'importe qua~ld, n'importe où, de n'importe quoi... Mais pas plus d'un quart d'heure... Car en un quart d'heure il dit tout ce qu'il sait ... Et encore en prenant son temps ... Il lui faut un mois pour se remettre.»

Crapouillot No 2, printemps 68

(L'histoire se passe en mai 1942, au large de Gênes.)

Or, cette nuit-même, tandis que je prenais,. fasciné par notre sillage, mon quart d'heure de vacances· sur le pont, j'entendis l'homme de quart (Crier:.

- Sous-marin ennemi à six cents mètres par un quàrt bafuord. Me- retvurnant, je vis un énorme poisson frappé: de lune,. une tour au

dos. Et, ,tandis que le capitaine hurlait: «Tout le monde en bas ... poste de plongée,», et que je me précipitais, j'eus le temps d'assister à l'embardée soudaine de notre sous-marin, évitant pour prendre la cible sous la tra­jectoire de ses tubes, alors que, dix mètres sur notre avant,.1a premièFe torpille allemande se frayait un sillage. Et j'étais déjà en bas, dans la chambre de contrôle, quand je sentis que nous nous soulagions de nos deux der­nières torpilles ...

19

Page 12: L'Ecole valaisanne, juin 1968

E. V. No 10, juin 1968

Pierre s'était assis en face de moi. Il tripotait un paquet de cartes'. Nous étions un peu plus vert que ne le voulait la ~umière. L:aiguille de l'ind~­cateur de plongée, oscillant entre quarante et cmquante pIeds, nous donnaIt un relatif sentiment de sécurité ...

Mais tout sentiment de sécurité s'évanouit, 'quand nous enten~es notre héros de capitaine hurler: «Diving station ,stand by for gun actlOn ... ~tand by to ram ... » Ce qui voulait dire que nous ~aisions surface pour tenter d atta­quer au canon et d'éperonner notre adversarre ...

Je pus lire vraiment sur le visage de certains l'appr.oche de l~ ~ort, les signes de révolte et de consternation .. . Pierre c~uchotalt: «~ous .somm~s faits comme des rats.» Et moi-même, frappé de cramte et de colere, Je voyaIs en trente secondes se dérouler toutes les heures d'asphyxie des trente hommes dans leur cigare de tôle reposant par mille mètres de fond . .

Les secondes n'en finissaient plus. Pour sauver la face, Pierre et "moi, les tripes tordues, la ' vessie en déroute, nous nous assîmes et commençames une belotte ...

Mais sur la surface débarrassée, il n'y avait plus que notre sous-marin, émergé, ruisselant sous une pluie de lune.

Emmanuel d'Astier , Sept fois sept jours - La Guilde du Livre

Compréhension

1. Quel temps fai-il en mer? Relève les expressions le montrant. 2. Que signifie «mon quart d'heure de vacances»? 3. Pourquoi l'auteur n'a-t-il pas vu le sous-marin ennemi? 4. Quelle est la fonction de l'homme de quart? 5. Tu n'es pas marin: comment aurais-tu annoncé la présence de cet

ennemi? 6. ' Enumère ce qui se passe, dans l'ordre chronologique; dès le hurlement

de l'homme de quart jusqu'à la plongée à cinquante pieds. . 7. Note l'attitude de l'auteur, de Pierre, de l'équipage, du capitaine pendant

ce drame: essaie d'expliquer. . :- . 8. D'où vient le sentiment de sécurité de l'auteur? A quoi comprend-on

qu'il n'est pas total? 9. Le capitaine ordonne de refaire surface; pourquoi accomplit-il cette

manœuvre insensée? 10. Comment comprends-tu: «Nous sommes faits comme des rats»? Il. Crainte, colère saisissent certains: pourquoi? 12. A ton avis, qu'est devenù le sous-marin ennemi?

20

-E. V. No 10, juin 1968

L'auteur

Il est celèbre en France; il est venu en Suisse, il y a quelques mois, lors d'une fameuse affaire. Renseigne-toi. ' . .: .

Vocabulaire

1. Notre héros de capitaine: - héros: relève des mots de la même famille; donne un synonyme bien connu. - Le capitaine est courageux ............. .. . (quatre synonymes). - Le capitaine a le cœur à la bonne place; à propos, le mot cœur est souvent utilisé; complète ce petit texte, à l'aide d'expressions bien connues renfermant toutes «cœur».

. . Il grignotait délicatement ce ............. ... - Buvons donc! cela nous donnera .. ........ ...... - Maman a tellement .............. .. cette farce qu'elle en tremble encore ' - Papa, un journal largement ouvert devant · lui, murmure: «Encore ... ....... .... .. » - Le pauvre suppliait son créancier: «Je vous croyais un .. .. ............ - Regarde Jacques! Il fait son ... .... ......... - Don Diègue: Ro-drigue, .... ...... ...... (Le Cid) - Autre sens de cœur: la médecine grecque (Antiquité) appelait l'entrée de l'estomac le ......... .. .. ... - Le cœur, siège de la digestion! Cherche trois mots de la même famille, utilisés dans le domaine de la digestion.

2. Le mot «quart» s'utilise dans plusieurs expressions connues; donnes­en 5.

3. L'indicateur de plongée; l'indicateur de .. : .. .. ... .... .. (4 exemples). '.4. Cite des véhicules se déplaçant sous l'eau; dessine-les; indique pour

chacun d'eux quelques détails techniques. 5. Quart - Demi. Ecris en toutes lettres: 1 h. 1/2 - midi et V2 _

3 h. V2 - une lf2 heure.

Grammaire

3e paragraphe (Me retournant, je vis ... .. ............ un sillage): récris cette unique phrase de l'auteur, en la découpant en brèves propositions séparées toutes par un point, comme si cela se passait actuellement. Rédaction

1. «Me retournant, je vis un énorme poisson frappé de lune»: imite cette phrase dans 3 exemples.

2. «Pierre s'était assis en face de moi. Il tripotait un paquet de cartes: imite cette phrase dans 3 exemples, en faisant ressortir la nervosité du ou des personnages que tu as mis en jeu.

3. «J e pus lire vraiment sur le visage de certains .... ............ ou de conster-nation»: tu montreras pareillement les sentiments des personnages dans les 3 exemples suivants: une grande joie, une totale incrédulité, un grand soulagement.

21

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E. V. No 10, juin 1968

4. Compose de courts textes en t'inspirant de cette lecture et en insistant sur le côté moral de la situation: la frousse d'un copain, une scène comique," Paul poursuivi par un chien.

Notice sur les sous-marins

1. Le s0us-mal:in d'attaque traditionnel jauge 1600. à 1.900 tonnes-, avec une longueur de 75 mètres-- le sous-marin atomique américain jauge environ 6000, tonnes.

2. Vitesse: le s0us-marin est beaucoup plus rapide que les navires mar­ehands, ce qui le rend redoutable: 30 nœuds, ce qui fait environ 55 km./h. - le sou,s-rn·arin. atomique atteint 80 knl./h. environ.

3. Le sonar permet le repérage sous-marin; ses ondes sont e~pédiées vers l'avant dans un pIan sensiblement horiz~mtal. Si aucun 0bstacle ne se trouve situé devant le sous-marin, ces ondes se perdent, mais si elles: rencontrent un obstacle H y a apparition d'un écho;. un technicien appFécie la distarree' à l'aide d'instruments annexes, et, dans une cer­taine mesure, les dimensions de l'obstacle repéré. Tous les sous-marins de la guerre 1939-1945 n'étaient pas- munis de cet engin pr.écieux.

4. Plongée: une cinquantaine de mètres en moyenne, certains s0us-marin pouvaNt descendre jusqu'à une profondeur de 100 mètres - le sous­marin atomique américain pourrait atteindre la profondeur extraordi­naire de 500-600 mètres, mais ce n'est que supposition, I~US Navy étant fort réservée sur les caractéristiques de ces bâtiments.

1. le périscope panoramique

2. le périscope d'observation

3-. le kiosque

4. le canon à tir rapide

22

E. V. No 10, juin 1968

5. cabine des officiers

6. le poste d'équipage et le compartiment des torpilles avant 7. l'antenne

8. le tube lance-torpilles avant

9. le coupe-filets supérieur

10. le coupe-filets inférieur

11. le gouvernail de plongée avant 12. la torpille

13. compartiment des accumulateurs

14. volant des gouvernails de direction et de plongée 15. la caisse d'assiette

16. le poste central

17. accumulateurs

18. Ja cambuse (cuisine)

19. Je réservoir à mazout

20. compartiment des groupes électrogènes et des torpilles arrière 21. gouvernail de plongée arrière et hélices

22. .gouvernail de direction

23. tube lance-torpilles arrière

24. bout.eilles d'air comprimé 25. l'échappement

26. le moteur Diesel

27. tuyau d'aspiration d'air frais

28. mitrailleuse anti-aérienne

~e texte et quel~ues exercices font l'objet d'un tirage à part que l'on peut obtenir au ,pux de 10 ct. (dIX» ltexemplaire chez Charles Cornuz, instituteur 10.75 Cbalet à Gobet s. Lausanne.

23

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E. V. No 10, juin 1968 . ' ;-

Travaux IllanueIs

pour les · colonies Je vacances

MOSAIQUE AVEC DES COQUILLES D'OEUFS

Matériel:

- mi-carton noir

- coquilles d'œufs

- un peu de colle

. ;

Montage:

- Esquisser un dessin sur le mi-carton noir.

- Ecraser les coquilles d'œufs, les disposer en suivant la forme du dessin et les coller.

..:.- Pour terminer, recouvrir éventuellement la mosaïque d'un plastique autocollant transparent.

24

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E. V. No 10, juin 1968

UN VASE A FL~URS . ORIGINAL

Matériel:

- Pinces à linge en bois

- un verre à yaourt vide (si possible transparent)

- de la colle

Montage:

- Laver soigneusement le verre.

- Partager les pinces à linge en enlevant le ressort.

- Coller les pinces dans le même sens (le bas de la pince sur le haut du verre) en les disposant tout autour du verre.

- Veiller à ce qu'elles soient bien serrées et bien verticales .

- Eventuellement recouvrir le vase d'un vernis incolore.

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E. V. No io, juin 1968

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26

E. V. No 10, juin 1968

Avec des bouchons - LE CHIEN

Matériel:

-- deux bouchons

-- six allumettes

-- deux épingles avec une tête bleue pour les yeux

-- une épingle avec une tête noire pour le nez

-- mi-carton noir

Montage:

- Tailler les six allumettes (voir dessin No 1) ~

- Pour les pattes, enfoncer quatre .allumettes .par les .pointes sur le bouchon qui représente le corps.

- Une cinquième allumette fera la queue.

- Relier la tête au corps avec 1a dernière -allumette.

- Inciser le haut de la tête des deux côtés.

- Dans un carton plié en deux, tlécouper les deux orenles en suivant le dessin No 2, les placer ensuite .de ·cllaq\le CQté .deJa ,tê.te .dans les incisions préparées.

- Enfoncer les épingles bleues pour représenter les yeux et la noire pour représenter la bouche.

-- Dessiner la gueule en rouge.

N. B. - Pour l'équilibre du chien, plier vers l'avant les pattes de devant.

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LE CHAT

Matériel:

- un bouchon et demi

- 5 allumettes

- 7 épingles avec têtes de couleurs

- mi-carton noir

lVIontage: (voir celui du chien) . . .:.; _ .

2 T~iller les' ci'nq àl1uniettes d'après ie dessin No '1.

- Inciser pour la queue et les oreilles. '- ~ . .. !;

- Découper les pièces en suivant le des~in No 2.

- Enfoncer les épingles pour faire les yeux et le nez.

- Pi9,uer quatre épingles pour.les moustaches.

...:...:.. Relier la tête au c'orps avec. une allumette.

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E . V. No 10, juin 1968

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E. V. No 10, juin 1968

DAME CHENILLE

Matériel:

- 2 bouchons

1 fil :deier on 1 éping1e-à 'cheveux

14 épingles

- 3 épingles avec têtes &Hl un peu de feutrine de couleur

Montage:

.- Couper les deux bouchons en 8 parties égales ..

- Déplier l'épingle à cheveux ,(ou le fil de fer) et la mettre en forme selon le dessin No 1.

- Percer Iles rondeUes et les enfiler .dans l'épingle à cheveux.

- Disgoser 1es ·êpi~gles ave.c la tête (ou la !Jleutrine) 'peur faire les yeux, le œ.ez tet les ""en'foaoer .

- Piquer .sur la tête ,deux épingles courbées pour faire les antennes.

- Piquer dans4Six rondelles deu~ 'l'angées de pattes, dessin No 2.

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-

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E. V. No 10, juin 1968

PAPIER PLIE

Un sac pour la cueÜlette des fruits sauvages.

Un chapeau pour le feu de camp.

Ce qu'il vous faut: du papier .d'emballage. ou un vieux journal.

Attention: Pour le chapeau, plier d'abord la feuille carrée en deux de ma­nière à obtenir un triangle rectangle.

Pour la suite du pliage, suivre l'ordre numérique des dessins. . .

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E. V. No 10, juin 1968

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PARTIE OFFICIELLE ET CORPORATIVE

Aux commissions scolaires et au personnel enseignant

Directives concernant l'application du règlement sur la gymnastique scolaire du 5.9.1967.

Le No 9 de l'Ecole Valaisanne (mai 1968) a publié, dans sa partie officielle, le règlement sur la gymnastique scolaire adopté par le Conseil d'Etat dans sa séance du 5.9.1967. Ce règlement impose certaines dispositions (réorganisation, modification des horaires) à prévoir dès maintenant pour le prochain cours scolaire. C'est pourquoi nous tenons à apporter ici quelques directives complémentaires à ce sujet.

L'article 3 prescrit deux heures hebdomadaires de gymnastique pour les filles comme pour les garçons. En ce moment encore, nombreuses sont les classes mixtes de village où une seule heure est donnée à tous les élèves, et une seconde aux garçons alors que les filles ont des travaux manuels. Cette situation doit disparaître dès la prochaine rentrée, car il est urgent que nos filles reçoivent leur deuxième heure d'éducation physique. En ré­duisant le temps consacré par l'horaire aux travaux manuels féminins, le Département avait du reste prévu que l'une des heures ainsi récupérée per­mettrait cette réforme.

L'art. 5 prévoit qu'à partir de 12 ans, garçons et filles soient séparés pour la leçon de gymnastique. Cette mesure permet dès l'âge de la puberté, une orientation du travail mieux adaptée aux caractères physiques et psy­chiques de chaque sexe. Si les conditions locales excluent cette séparation, le maître formera un groupe de grandes filles et un de grands garçons pour l'entraînement des aptitudes physiques (athlétisme ,agrès); pour les autres parties de la leçon, les élèves peuvent travailler ensemble.

L'article 6 «après-midi de sport», n'est pas une porte ouverte à d'inter­minables matches de football ou a de paresseuses promenades dans la nature. Il s'agit d'une activité sportive organisée dans tous les détails et annoncée à temps aux commissions scolaires et inspecteurs qui ont mission d'en contrôler le déroulement et d'intervenir en cas d'abus.

Voici quelques précisions à ce sujet:

- Aux termes même du règlement, ces après-midis viennent dans la mesure du possible compléter les leçons normales. Si le maître n'est pas apte à les organiser et à les diriger, si la saison ne permet pas une activité saine, intéressante, il n'y a pas d'impératif: mieux vaut rester en classe que de se permettre une demi-journée d'ébats stériles et désordonnés sous le couvert d'«après-midi de sport».

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Page 20: L'Ecole valaisanne, juin 1968

- En . principe, de tels après-midi ne se pratiquent qu'à partir de la 3e année scolaire. Une expérience d'une année avec les classes d'une de nos villes démontre que c'est l'âge minimum pour une activité sérieuse de cette durée.

- Un après-midi de sport peut très souvent commencer ou se terminer par une demi-heure de classe (préparation de leçons et devoirs, etc.). Nous assurons ainsi une meilleure intégration de l'éducation physique dans le programme scolaire.

Matière de travail (à adapter aux saisons, aux conditions locales, aux pos­sibilités techniques du maître)

a) Après-midi d'athlétisme et de jeu (manuel, livre III, p. 302-315, leçons 17 - 18 - 38 - 39).

Préparer les élèves par 10 minutes de. mise en train, d'éducation dû mouvement et de la tenue. Puis, travailler par groupes sur plusieurs chantiers: saut en longueur, saut en hauteur, courses de vitesse avec ou sans ballons, lancer .. à distance ou concours d'adresse contre buts -fixes ou mobiles, jet de boulet pour les grands; corde à sauter, etc. Tirer parti du terrain (haies et fossés ·· pour les sauts, arbres pour grimper, etc.) Environ 10 minutes de travail par . chantie~, puis rotatioll des. groupes .. • ·Après 40 minutes, repos général, dont le .... Illaître. profite pour entretenir sa . classe -(chant, histoire naturelle, géographie ... )· Puis, reprise de l'entraînement sur les différents emplacements. Pour terminer, un jeu adapté à l'âge des élèves. Il faudra parfois faire jouer une partie des élèves tandis que les autres s'entraînent (manque de place, d'installations, de matériel).

-...o. Les jeux de balle. à la main (lutte polit le ballon, balle derrière la lignel .doivent se pratiquefaussi· souvent que le · football et même davantage à. cause de leur exsellente influence s.ur.le développem~nt dutorse (tenue)!

--- Il n'est pas concevable de consacrer tout un après-midi à la seule pratique d'un grand jeu. (Et pourtant cela se voit parfois!)

--- Un vrai pédagogue '·· sportif ne fait pas· jouer toute sa classe en deux équipes de 12 à 15 joueurs, sur un terrain dont les dimensions sont calculées pour les adultes. Il organise les jeux sur de petits terrains, avec des équipes à effectif réduit (6:"8 joueurs), et adapte la durée de la partie à l'âge des élèves (10-15 minutes, puis repos).

b) .Après~midi de ski (manuel, livre III p. 316, leçon 40).

Les .remonte-pente sont des oreillers de paresse. L'école doit ·· former lé caractère de l'enfant, l'endurcir, lui donner le . goût de l'effort physique: la marche à ski, les courses de fond bien adaptées, le saut sont -des 'disci­plines précieuses. Restons de vrais éducateurs, ne vivons pas la voie de la facilité en nous préoccupant seulement de progrès technique.

36

c) Patinage: (manuel, livre III, p. 303, leçon 19)

Ce n'est pas un après-midi de congé, où les enfants s'ébattent librement jusqu'à épuisement de leurs forces . .. Le travail doit être organisé, dirigé, et si le maître est à bout de ressources techniques, qu'il ramène donc ses élèves à l'écOle!

d) Natation (manuel, livre III, p. 315, leçon 39)

La natation est la discipline sportive la plus bénéfique pour la santé de nos enfants, pour leur maintien surtout. Cherchons d01}çt?utes les occa­sions de les amener à l'eau. Les après-midi de sport vont peut;.être'permettré à nos classes .. g~ .çampagne et de montagne - nousl'a,9lll.ett9ns mênie pour les classesélél11{!ntaires - de venir prendre contact. avec les piscines de nos villes.

e) Courses d'orientation (manuel, livre. IV) puis voir l'excellente bro­chure éditée par l'«Education physique»: «La course d'orientation à l'école», Editions P. Haupt, Falkenplatz 14, Bern.

C'est l'activité idéale pour les après-midi de sport d'automnee.t de prin­temps. Bi~n c0lll.prise, elle . met l'élève .•. en contact étroit a\,~ç . l~. nature,_~ dé~ veloppe son esprit d'observation, son 'sens du terrain, endurcit l~ corps en enrichissant l'esprit. Elle est trop peu connue chez nous, où qu~lqll~slll.aîtres , se bornent à la pratiquer dans sa forme finale de compétitionparéqllipes. Et cependant, de nombreux exercices préparatoires permettent d'y intéresser les enfants dès le début du 2e degré, sans nécessiter ni riche matéri~l~ ni organisation compliquée.

Tous ceux qui désirent faire de l'orientation avec leurs élèves devraient se procurer la brochure citée ci-dessus.

Rappelons -pour terminer que nous ·· sommes à disposition . des commis­sionsscola.~~Fs{!t des maî~f.~sP811rles aider à résoudre les problèmes posés par ces nouvelles dispositions. Ecrivez-nous.

L'inspecteur cantonal de gymnastique: P. Curdy

Au persomue! enseignant féminin du canton du VaIais

Le Dépôt peut désormais vous livrer le satin poclle gris moyen 80 cm. à Fr. 3.15 le m. Il a aussi toujours l'authentique coton pour le crochetna­tional RIDIS No 12 et 16 e~ pel. de 50 g. à Fr. 2.70.

Pendant le cours de perfectionnement le Dépôt sera ouvert de 7 h. V2 à midi et de 13 h. 30 à 18h. Téléphone (027) 3 92 97.

Dépôt scolaire des ouvrages féminins du canton

37

Page 21: L'Ecole valaisanne, juin 1968

COURS DE NATATION

Sion, les 24 - 25 et 26 juin 1968. Début du cours le 24 juin à 9 h., à la piscine de Sion. Inscriptions jusqu'au 18 juin 1968 auprès de Samuel Delaloye, Chili, 1870 Monthey (Tél. (025) 4 20 84).

CRAYONNAGES

Le Centre d'information de Vernier présente aux maîtres et maîtresses une série de 31 planches de tracés qui seront des modèles vivants pour leurs petits élèves de 5 à 9 ans.

Les sujets de ces dessins sont pris parmi les thèmes abordés en classe: habitations, moyens de locomotion, personnages, animaux, végétaux, fêtes, etc.

La série se vend 6 francs. Commande exclusivement au CCP 12 - 15 155 du Centre d'information,

Vernier GE.

SOS SICILE

Les récents tremblements de terre de janvier 1968 ont fait de la Sicile, pays déjà pauvre, une terre dévastée.

Parmi la population sans abri ou presque (40000 familles) la jeunesse et l'enfance supportent le plus durement le contre-coup de la situation.

Nous aurions un urgent besoin d'éducateurs et d'éducatrices jeunes, dynamiques, ' assez généreux pour consacrer à ces enfants un peu de leurs vacances: 1 mois si possible, éventuellement 15 jours ou 3 semaines pendant lesquels ils organiseraient les occupations et les loisirs de cette jeunesse.

Leur préence en Sicile serait la preuve que l'amour du prochain n'est pas un vain mot.

Ajoutons que tous les frais: transports, pension, logement sont à la charge de l'organisation.

Pour tous renseignements ou inscriptions, s'adresser à:

Bureau international catholique de l'enfance M. Gregorio Donato via delle Formaci 202 00165 ROMA

38

VIENT DE P ARAITRE

Odile DUBUISSON, Le dessin au catéchiSme expression de la foi, 192 pages, 56 illustrations en noir et 8 illustrations en couleurs, Le Centurion 1968. (Cet ouvrage peut ~tre consulté à l'ODIS).

Un enfant dessine. Il accomplit un acte important, et il suffirait peut-être de notre attention pour le deviner. Symboles et couleurs traduisent une ' image vibrante et chaude, un événement intérieur retentit, une joie éclate, une transformation aussi s'ébauche qui touche les sentÏJ;nents et les aUituçles.

Un enfant dessine au catéchisme. Le même mouvement psychologique se renou­veile. C'est · une vision intérieure, un sentiment vivant que l'enfant tient ~ exprimer aVj!c toute la richesse ' de son imagination. Le dessin de l'enfant de 6-9 ans n'est pas une photocopie des choses - et ce serait une erreur de lui imposer la simple repro­duction d'un dessin fait au tableau, il modifie les réalités extérieures pour devenir le symbole d'une image plus personnelle. Une expérience de foi cherche ainsi à s'ex­primer, une attitude chrétienne s'ébauche, une personnalité de croyant s'éveille. L'enfant projette sa relation avec Die~ et les autres, il la vit ~ tr!lvers son pes~4t~

En feuilletant avec Odile Dubuisson les ~essins des plus jeunes au catéchisme, nous entrons dans ce monde intérieur et vivant de l'enfant. La lecture du texte et aussi de l'abondante illustration devient déjà de ce seul fait une heureuse découverte de. l'âmç enfantine. Ma~s la riche expérienc~ de l'auteur éclate à chaque page de cet ouvragy gui nmIS apprend . de façon çqncrète à déchiffrer. la signification · religieuse de ces . ·Re~ê~ns. - L'analyse des «œuyres» eI;lfantines est abOFdée avec la finesse du psychologue; la conclusion ouvre sur· d~.~ dir~ctiv~s pratiques.

C'est dire que l'auteur, bien connu chez nous par ses merveilleux cours de caté­chèse pour les 7-9 ans, donnés depuis quatre années dans le cadre de la Semaine de perfectionnement du personnel enseignant a réalisé un livre fort utile, en même temps que passionnant pour les catéchistes, les éducateurs et les parents. Nous le: recommandons vivement aux maîtres et maîtresses des classes enfantines et de 1re et 2e primaires, car il leur permettra de mieux comprendre les dessins de leurs élèves et de mieux utiliser cette activité au, catéchisme.

F. P.

flUMOUR

Le pr<?fesseur de c~imie inscrit la formule N03H alJ. tableau noir. Il se retourne ensuite et pointe le doigt vers un élève qui dort à moitié, vautré

sur son pupitre.

- Dites-mois, vous! Là-bas!. .. Que signifie cette formule?

- Euh! ... Euh! ... bredouille l'élève. Je l'ai sur le bout de la langue ...

- Alors vous feriez bien de la cracher tout de suite, fait le professeur. C'est de l'acide nitrique.

39,.

Page 22: L'Ecole valaisanne, juin 1968

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Page 23: L'Ecole valaisanne, juin 1968

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