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Leçons sur les Indiens et sur le droit de guerre by Francisco de VitoriaReview by: H. D.Archives de sociologie des religions, 12e Année, No. 24 (Jul. - Dec., 1967), p. 223Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30114674 .

Accessed: 10/06/2014 01:53

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193 VITORIA (Francisco de).

Legons sur les Indiens et sur le droit de guerre. Genve, Droz, 1966, XCV-162 p. (Introduction, traduction et notes de M. Barbier).

Prononc~es en janvier et juin 1539, ces cllbres Relectiones de F. de V. ont connu de nombreuses 6ditions, la dernibre en date 6tant une &dition de Madrid en 1960. Maurice Barbier, dans une longue introduction (VII- XCV) d6taille l'histoire du texte, la conjoncture espagnole et (( coloniale )) dans laquelle il fut r6dig6, les controverses qu'il suscita, la mise en perspective dont il lui parait devoir binlficier ; son actualit6 lui semble certaine. << Malheu- reusement I'organisation internationale mo- derne, qu'il s'agisse de la S.D.N. ou de l'O.N.U., s'inspire principalement du droit international positif et il faut avouer que, depuis Suarez, le droit international naturel a 6th pratique- ment oubli6. Or c'est pr~cis~ment ce droit qu'il importe de retrouver aujourd'hui, ainsi que le r~clament les exigences du monde actuel et l'enseignement de l'Eglise, principalement par la voix de Pie XII et de Jean XXIII. La D~claration universelle des droits de l'homme (1948) nous donne un exemple de ce que pour- rait Stre ce droit international naturel et ili semble que Vitoria peut nous fournir quelques 4l1ments prdcieux pour l'blaboration d'un tel droit... v.

Quant ce que furent sur le terrain les relations de l'Eglise catholique et des Indiens, on devra se reporter aux pbrip6ties traversbes par des personnages missionnaires comme G. de Mendieta ou V. de Quiroga dont des ou- vrages relativement r~cents nous ont entre- tenus (Arch., 23, no 264).

H. D.

194 WATT (W. Montgomery). A History of Islamic Spain. (Histoire de l'Espagne musulmane). Edimbourg, University Press, 1965, 210 p., 17 h.t. + 2 cartes (Islamic Surveys, no 4).

Ouvrage de rapide synthbse historique sur l'une des plus splendides et toujours 6voca- trices pdriodes de l'islam, de la conqunte (711) au lent ddclin des Nasrides (chute de Grenade, 1492), en passant par la province du califat de Damas, l'6mirat puis le califat omeyyaddede Cordoue, les taif de reyes (les principaut~s +miett~es), les Almoravides et les Almohades. L'A. s'efforce, au long du r~cit chronologique, de d6gager des b61ments de solution B trois problkmes: quelle est la vbritb objective de cette splendeur: simple contraste avec l'Europe barbare, enrichisse-

BULLETIN DES OUVRAGES

ment par l'apport de la culture grecque, efflo- rescence particulibre de la civilisation musul- mane assimilant en une totalit6 sp6cifique les dltments les plus divers (arabes, berb~res, locaux)? ...Quelle fut la fonction de l'Espagne musulmane en soi (influences et rbactions mutuelles de l'islam et des conditions sociales, gdographiques, religieuses... locales) et par rapport au monde musulman (excentricit6, et opposition - califat omeyyade de Cordoue contre califat abbasside de Bagdad - par rapport ? l'Orient; absence d'homogdnuitb, en d6pit des dynasties communes, avec l'Afrique du Nord)? Influence sur l'Europe: positive (transfert de civilisation) ou ncgative (volont6 de Reconqubte) ?

Fiddle L l'orientation d6gag(e dans ses precedents livres, l'A. s'efforce d'expliquer les faits historiques par I'4tat socio-6conomique contingent: cf. A ce propos la situation de l'Espagne wisigothique, dont les masses appauvries ne sont plus enserries par l'aristo- cratie et le clerg6, et qui ne s'opposeront pas L la conqubte; la distorsion entre iconomie pastorale au Nord et civilisation citadine au Sud, distorsion qui imbrique, dans la sou- verainet6 musulmane, des notions h6tbrogLnes de fbodalit&, et qui aurait favoris6 la Recon- quote du Sud par le Nord; la distorsion entre aristocratie arabo-berb&re, fascin6e par le gain et le luxe, et les basses classes aux senti- ment religieux primitifs, distorsion expliquant le succLs des empires berbiLres mends par les r6formateurs religieux almoravide puis almo- hade, et leur d6clin dLs que leurs chefs < de- viennent ) eux-m~mes cette aristocratie (v. la c6lbre analyse d'Ibn Khaldoun).

Une question capitale subsiste cependant: pourquoi l'Espagne n'a-t-elle pas 6t6 islamisbe en profondeur, alors qu'aprLs le Xe siLcle le mouvement des conversions s'acc616re et qu'un certain < espagnolisme a commun se fait jour chez les chritiens comme chez les musulmans. L'essoufflement dbmographique musulman l'Afrique du Nord ne peut, en d6finitive, fournir que des contingents limitbs de population) constituerait-il l'une des grandes causes de ce ph6nomLne capital ? Ou l'bventuelle, mais improbable, survivance du foyer sdvilan de culture isidorienne? Un chapitre pr&sente succinctement la litt~rature, la mystique, la philosophie (Ibn Baja- Avempace, Ibn Tufayl-Abubacer, Ibn Ruchd- Averrois, Ibn Hazm...). Bibliographie, index, quelques belles photographies.

J.-P. C.

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