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Élections fédérales de 2015 L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

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Élections fédérales de 2015L’urgence d’agir :priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

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Images de photothèque : © Getty Images – Matériel autorisé à des fi ns d’illustration seulement; les personnes apparaissant sur les photos sont des modèles.

La Société canadienne du cancer

Fort de ses 140 000 bénévoles et de son réseau national d‘employés, et appuyée par des millions de Canadiens, la Société canadienne du cancer est le plus grand organisme national de bienfaisance au Canada dans le domaine de la santé.

Au fi l des ans, nous avons investi plus de 1,3 milliard de dollars dans la science canadienne. Le résultat, c‘est qu‘il y a moins de personnes atteintes de cancer, et plus de personnes qui survivent à la maladie et restent en vie plus longtemps et en meilleure santé.

Tout au long de ses 77 années d’existence, la Société a été un chef de fi le dans l’amélioration et l’innovation en matière de soins de santé. Nous sommes déterminés à trouver de nouvelles façons de protéger la santé des Canadiens, de faire chuter les taux de cancer et de réduire les conséquences du cancer dans notre pays.

Nous voulons poursuivre la tradition, et nous sommes prêts, au nom de tous les Canadiens, à travailler en partenariat avec le gouvernement du Canada pour que les recommandations formulées dans le présent document deviennent réalité.

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Lors de la prochaine campagne électorale fédérale, tous les chefs de parti auront la possibilité et l’obligation de faire preuve de leadership et de mener plus loin le débat national sur la santé. Le cancer est un problème trop vaste et complexe pour pouvoir être résolu hors d’un contexte de santé plus large. Le succès passe par une nouvelle ère de leadership et de responsabilisation du gouvernement fédéral en matière de santé. Nous n’y arriverons pas en l’espace d’un jour, d’une semaine ou d’une année, mais le parcours doit commencer maintenant.

Les recommandations énoncées ci-dessous, soit une stratégie plus énergique de lutte contre le tabagisme, un accès garanti à des soins palliatifs et des investissements fédéraux judicieux à long terme dans la recherche, sont des mesures que tous les chefs des partis fédéraux doivent appuyer. Ensemble, ces mesures aideront à stopper plus de cancers avant qu’ils n’apparaissent, à assurer des services de soutien dont les patients et leurs familles ont grandement besoin et à établir des fondements pratiques pour l’accomplissement de progrès à long terme. r-term progress.

Résumé des recommandations1. Lutte contre le tabagisme : réduire l‘usage du tabac en adoptant

les règles de l‘emballage neutre et en remplaçant la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme par un plan exhaustif et financé adéquatement.

2. Soins palliatifs : garantir dans les lois fédérales le droit pour tous les Canadiens à recevoir des soins palliatifs abordables et de qualité.

3. Recherche : s‘engager à effectuer dans la recherche en santé des investissements à long terme qui reflètent la hausse des coûts et la croissance démographique et qui sont offerts sous forme de programmes de financement simples et rationalisés maximisant l‘impact de chaque dollar.

Sommaire

Deux Canadiens sur cinq auront un cancer au cours de leur vie. La maladie emportera environ 25 % d’entre nous, ce qui en fera la première cause de décès.

Une hausse de 40 % du nombre de cas de cancer est prévue au cours des 15 prochaines années en raison de la croissance et du vieillissement de notre population, selon le rapport Statistiques canadiennes sur le cancer 2015 publié récemment. Un fardeau potentiellement dévastateur sur les familles, les fournisseurs de soins de santé et l’économie de notre pays sera ainsi créé. Le cancer coûte déjà plus de 17 milliards de dollars par année aux Canadiens.

Sans réponse nationale vigoureuse, il existe un risque que le nombre croissant de cas de cancer, surcharge notre système de soins de santé, compromettant la qualité des soins offerts aux patients aujourd’hui et empêchant les investissements requis pour mieux prévenir et traiter la maladie demain.

Même si la plupart des nouveaux cas seront détectés chez des personnes de 50 ans et plus, les décisions que nous prenons maintenant auront des répercussions directes sur tous les Canadiens. Si nous sommes incapables d’effectuer les investissements à long terme nécessaires dans la recherche, la formation et l’éducation populaire, parce que nous aurons laissé grimper de façon vertigineuse les coûts associés aux soins actifs, nous hypothéquerons la santé et le bien-être futurs de tous les Canadiens, y compris de nos enfants et petits-enfants.

Ces dernières années, le gouvernement fédéral a pris des engagements qui ont été importants, notamment la restriction de la vente de certains produits du tabac aromatisés, la bonification du soutien pour les proches aidants et le financement du Partenariat canadien contre le cancer. Cependant leur efficacité a été affaiblie par les contradictions et les occasions ratées. C’est là un symptôme de la faible priorité accordée aux questions de santé à Ottawa depuis une dizaine d’années.

3© Société canadienne du cancer, 20152 Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

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© Société canadienne du cancer, 2015

Notre défi face au cancerÀ chaque heure environ 22 Canadiens entendent les mots « Je suis

désolé, vous avez le cancer » et viennent s’ajouter aux plus de

810 000 personnes qui, dans l’ensemble du pays, sont déjà aux

prises avec la maladie. Une personne sur quatre parmi nous peut

s’attendre à mourir du cancer, la première cause de mortalité au

Canada.

On prévoit que le nombre de cas de cancer bondira de 40 %

dans les 15 prochaines années parce que notre population

continue de s’accroître et de vieillir, selon le rapport Statistiques

canadiennes sur le cancer 2015 publié récemment. Sans réponse

nationale vigoureuse, ce défi grandissant va faire peser un fardeau

potentiellement dévastateur sur notre système de soins de santé.

Il existe un risque bien réel que l’explosion des cas de cancer

surcharge les familles, les fournisseurs de soins de santé et notre

économie. Au-delà de ses terribles ravages physiques et affectifs,

le cancer a d’énormes incidences financières. Le cancer coûte

17,4 milliards de dollars par année aux Canadiens, selon un rapport

de Statistique Canada paru en 2004. Des dizaines de milliers de

patients atteints de cancer ont du mal à acheter des médicaments,

à trouver des soins à domicile abordables et à continuer de gagner

un revenu suffisant durant leur traitement de chimiothérapie ou de

radiothérapie.

Même si la grande majorité des nouveaux cas de cancer se

déclareront chez des personnes de 50 ans ou plus, l’enjeu est de

taille pour tous les Canadiens. La santé et le bien-être futurs des

jeunes Canadiens seront directement touchés par les décisions que

nous prenons maintenant. Leurs risques d’avoir le cancer au cours

de leur vie, et leur espoir d’en guérir, vont dépendre de ce que

nous faisons pour mieux traiter et prévenir la maladie.

Aujourd’hui, nous profitons tous des percées qui sauvent des

vies, fruit des décennies de travail accompli par des chercheurs

du domaine du cancer, des cliniciens, des défenseurs de l’intérêt

Élections fédérales de 2015 Programme de la Société canadienne du cancer

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© Société canadienne du cancer, 2015

d’assurance maladie à l’échelle nationale? En quoi va-t-il améliorer la

prévention de la maladie de Victoria à St. John’s? Le gouvernement

fédéral apporte peu de réponses.

Tableau 1. Performance du gouvernement fédéral (2010–2015)

public et des décideurs. Nous devons donner suite à leurs

réalisations afin que tous les Canadiens, y compris nos enfants et

petits-enfants, profitent aussi des progrès continus. Si nous sommes

incapables d’effectuer les investissements nécessaires dans la

recherche, la formation et l’éducation populaire, parce que nous

aurons laissé grimper de façon vertigineuse les coûts liés aux soins

actifs dont notre population vieillissante a besoin, nous aurons

alors échoué.

La nécessité d’un leadership nationalPour réussir, il nous faudra un leadership national fort. Ces dernières

années, le gouvernement fédéral a pris certains engagements utiles

mais, trop souvent, un pas en avant d’Ottawa a aussi été suivi d’un

pas en arrière (tableau 1).

L’efficacité du gouvernement fédéral a été minée par des

contradictions et des occasions ratées. C’est là un symptôme d’un

déclin plus profond de la priorité politique accordée aux questions

de santé à Ottawa.

Dans la dernière décennie, la politique sur la santé a été mise en

marge du programme national. Les préoccupations réelles des

Canadiens en matière de santé n’ont pas l’attention ou la priorité

qu’elles ont eues par le passé.

Ce qui reste est du fédéralisme axé sur le chéquier : Ottawa perçoit

des milliards de dollars en impôts pour des soins de santé et les

distribue, mais sans définir d’objectifs nationaux clairs pour ses

investissements ni en mesurer efficacement l’impact.

Alors que les dépenses fédérales en santé ont augmenté, la

responsabilité fédérale à cet égard a diminué. Selon le ministre des

Finances, les transferts fédéraux annuels versés aux provinces et

aux territoires pour la santé atteindront 40 milliards de dollars d’ici

2020. Mais quelles améliorations concrètes cet argent va-t-il procurer

aux Canadiens? Quels trous va-t-il combler dans les régimes

Progrès Échecs et occasions ratées

A haussé les taxes fédérales sur le tabac de 700 millions de dollars par année et, en 2011, a renforcé les mises en garde sur les paquets de cigarettes.

A réduit de 40 % les fonds alloués à la lutte contre le tabagisme, privant Santé Canada des ressources nécessaires pour arrêter la vente de produits du tabac aux personnes mineures, mettre en application les autres lois fédérales sur le tabac et maintenir les programmes de prévention et de réduction du tabagisme.

A proposé la loi restreignant la vente des produits du tabac aromatisés.

A mis cinq ans pour éliminer juste une des nombreuses échappatoires sérieuses dans sa propre loi sur les produits du tabac aromatisés.

A refilé aux 13 assemblées législatives provinciales et territoriales la responsabilité nationale d’interdire les cigarettes mentholées.

A cessé de s‘opposer aux efforts déployés à l‘échelle internationale pour que l‘amiante soit officiellement classé comme une substance dangereuse.

N‘a pas su améliorer adéquatement sa propre stratégie intérieure pour réduire l‘exposition à l‘amiante, première cause de mortalité liée au travail au Canada.

A fait passer de six semaines à six mois la durée des prestations de soignant.

N‘a pris aucun engagement plus général d‘améliorer l‘accès aux soins à domicile et aux soins palliatifs pour des dizaines de milliers de Canadiens aux prises avec le cancer ou d’autres maladies potentiellement mortelles.

A maintenu les investissements annuels de 50 millions de dollars dans le Partenariat canadien contre le cancer, qui réunit des chercheurs, des organismes de bienfaisance et des fonctionnaires dans la lutte contre le cancer.

N‘a pas su établir de partenariats politiques avec les différents ordres de gouvernement.

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© Société canadienne du cancer, 2015

Le pays a besoin de leaders fédéraux pour relancer notre débat

national sur la santé si nous voulons réussir à surmonter le problème

grandissant qu’est le cancer. Le cancer bouleverse trop de vies, fait

peser un fardeau trop lourd et est trop étroitement lié aux autres

questions de santé pour être abordé hors d’un contexte plus général

en santé.

Nous n’y arriverons pas en l’espace d’un jour, d’un mois ou d’une

année. La tâche est beaucoup trop colossale. Mais durant cette

campagne électorale, tous les partis ont l’occasion – et l’obligation –

de faire preuve de leadership et de faire avancer le débat sur la santé.

Notre prochain gouvernement fédéral doit être prêt à prendre des

mesures soutenues et énergiques pour stopper plus de cancers

avant qu’ils n’apparaissent et réparer de dangereux trous dans notre

système de santé fi nancé par l’État. Il doit continuer de mettre à

profi t les avancées dans la recherche, le traitement et les politiques

publiques qui, depuis plusieurs décennies, ont permis d’accroître

considérablement les taux de survie et de sauver des centaines de

milliers de vies.

Les recommandations énoncées ci-dessous sont des mesures

pratiques et abordables que tous les candidats fédéraux peuvent

appuyer. Ensemble, ces recommandations entraîneront des

améliorations durables dans la vie des personnes touchées par

le cancer et contribueront à un avenir plus sain pour tous les

Canadiens.

Recommandations

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© Société canadienne du cancer, 2015

Recommandation 1Réduire l‘usage du tabac en adoptant les règles de l‘emballage neutre et en remplaçant la Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme par un plan exhaustif et fi nancé adéquatement.

Prévention : Stopper la maladie avant qu’elle n’apparaisse

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12 13Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

© Société canadienne du cancer, 2015

Aucune question de santé n‘a un besoin plus criant de leadership que celle de la prévention des maladies, et aucun domaine n’offre d‘occasions de progrès plus grandes, ni n‘exige d’intervention plus urgente, que celui du cancer.

Pour le gouvernement fédéral, il n’y a pas de façon plus efficace

de protéger et de prolonger la vie des Canadiens qu’en améliorant

la prévention du cancer. En faisant de la prévention une priorité,

le gouvernement fédéral réduirait aussi l’incidence des autres

maladies chroniques répandues associées aux mêmes principaux

facteurs de risque que le cancer, dont les affections cardiaques et

pulmonaires, les accidents vasculaires cérébraux et le diabète.

Nous avons appris qu’environ la moitié des cancers peuvent être

évités par un mode de vie sain combiné à une exposition réduite

aux substances carcinogènes. En appliquant ces connaissances

nous pouvons stopper plus de cancers avant qu’ils n’apparaissent,

et ainsi faire diminuer les taux de cancer à long terme de même

que les risques futurs pour la santé de tous les Canadiens, y compris

nos enfants et nos petits-enfants.

Réduction des risques de cancerBien des Canadiens sont exposés à des facteurs de risque à la maison ou au travail, souvent sans même savoir que ces risques sont présents. Le gouvernement fédéral doit aider les Canadiens en les incitant à la prudence au soleil et en les protégeant de l’amiante, du radon et des rayons ultraviolets. En tant que pays, nous devons aussi nous attaquer aux problèmes de l’obésité/embonpoint, de la sédentarité, de la consommation d’alcool et de la mauvaise alimentation qui, ensemble, augmentent les risques de cancer pour les Canadiens.

Tabac : ennemi no 1 de la santé publique

La consommation de tabac est l’une des plus graves menaces ayant jamais pesé sur la santé publique mondiale. Elle tue près de six millions de personnes chaque année. – Organisation mondiale de la Santé

L’effort monumental du Canada pour réduire le tabagisme au cours

des 50 dernières années est l’une des plus importantes réalisations

de notre histoire en santé publique. Mais il reste encore énormément

de travail à accomplir.

Malgré la baisse considérable du pourcentage de Canadiens qui

fument, le nombre total de fumeurs, soit 5,4 millions dans l’ensemble

du pays, demeure obstinément élevé. Le tabagisme est toujours la

première cause évitable de mortalité, car environ 30 % des décès

par cancer y sont attribuables. Pour empirer la situation, un nombre

inacceptable de jeunes commencent à fumer chaque année.

En prenant des mesures antitabac novatrices énergiques par le

passé, le gouvernement fédéral a sauvé des vies ici et rehaussé la

réputation du Canada sur la scène internationale. Le Canada doit

aujourd’hui redevenir le chef de file mondial de la lutte contre

le tabagisme, comme il l’a déjà été. Le gouvernement fédéral

a failli sur plusieurs fronts ces dernières années. Par exemple,

contrairement à d’autres gouvernements qui ont agi en interdisant

les cigarettes mentholées et en adoptant les règles de l’emballage

neutre, Ottawa n’a pas bougé.

Investir dans la lutte contre le tabagismeL’un des facteurs ayant sapé le rôle du gouvernement fédéral dans

la lutte contre le tabagisme a été la diminution des ressources.

Lorsqu’elle a été créée il y a près de 15 ans, la Stratégie fédérale

de lutte contre le tabagisme au Canada devait avoir un budget

annuel de 110 millions de dollars, mais reçoit à peine le tiers de

ce montant à l’heure actuelle.

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14 15Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

© Société canadienne du cancer, 2015

Au lendemain des importantes compressions budgétaires

annoncées en 2012, la somme que le gouvernement fédéral

consacre chaque année à la lutte contre le tabagisme est de

38 millions de dollars, ce qui équivaut à seulement un sou par

dollar qu’il retire des taxes sur le tabac.

Un financement adéquat est un préalable pour la stratégie

soutenue et globale de lutte contre le tabagisme dont le Canada

a besoin. Avec les ressources appropriées, nous pouvons cibler

le tabagisme chez les jeunes, une priorité absolue puisque la

plupart des fumeurs commencent lorsqu’ils sont adolescents ou

préadolescents.

Le gouvernement fédéral doit également :

• Élaborer un plan de lutte contre le tabagisme qui « change la

donne » pour faire régresser l’usage du tabac au plus bas niveau

possible en instaurant de nouvelles mesures courageuses plus

énergiques en vue de réduire la demande de tabac et d’en

réglementer l’offre.

• Accélérer la recherche sur les tendances au tabagisme chez les

jeunes, les cigarettes électroniques et autres thèmes.

• Élargir les programmes qui préviennent le tabagisme et aident les

fumeurs à écraser, dont les lignes d’aide à la cessation tabagique.

• Renforcer la mise en application des lois interdisant la vente de

tabac aux mineurs et autres lois fédérales sur le tabac.

• Lancer une campagne médiatique nationale d’information et

de sensibilisation du public, la première en plus de dix ans au

Canada.

Le prochain gouvernement fédéral devra être prêt à agir lorsque

l’actuelle Stratégie fédérale de lutte contre le tabagisme prendra

fin en 2017. Tous les partis politiques doivent appuyer une nouvelle

stratégie plus efficace et financée adéquatement. Aux États-Unis,

le gouvernement investit dans la lutte contre le tabagisme un

montant par habitant deux fois plus élevé qu’au Canada.

Emballages neutreAu cœur de notre nouvelle stratégie nationale de lutte contre le

tabagisme devrait figurer un plan visant à éliminer l’outil le plus

efficace que les cigarettiers utilisent encore pour promouvoir leurs

produits : les conceptions graphiques colorées et soumises à des

études de commercialisation qui se retrouvent sur les paquets.

Le concept des règles de l’emballage neutre est simple. Il fait

en sorte que les paquets de cigarettes ne servent plus de mini

panneaux d’affichage en interdisant l’utilisation de couleurs, de

logos et d’éléments graphiques propres à la marque sur l’emballage.

Les mises en garde relatives à la santé sont maintenues, mais les

emballages ne peuvent plus porter de messages positifs sur le mode

de vie ni être vendus en versions « ultraminces » (ciblant les femmes)

ou autres formats spéciaux.

Le Canada doit rattraper son retard par rapport à la tendance

mondiale vers le passage à l’emballage neutre. Après l’Australie qui a

ouvert la marche en 2012, la Grande-Bretagne et l’Irlande ont adopté

à leur tour leurs propres règles sur l’emballage neutre qui entreront

pleinement en vigueur en mai 2016. De nouveaux projets de loi en

sont aussi à un stade avancé en France, en Norvège, en Finlande, en

Suède et en Nouvelle-Zélande.

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16 17Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

© Société canadienne du cancer, 2015

Recommandation 2Garantir dans les lois fédérales le droit pour tous les Canadiens de recevoir des soins palliatifs abordables et de qualité.

Soins palliatifs :Les soins dont vous avez besoin quand vous en avez le plus besoin

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18 19Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

© Société canadienne du cancer, 2015

L‘une des obligations les plus importantes du gouvernement fédéral est de s‘assurer que tous les Canadiens aient accès à des soins de santé abordables et de haute qualité. De tous les secteurs où Ottawa n‘a pas rempli cette obligation, les soins palliatifs sont l‘un des plus évidents et des plus pressants.

Les soins palliatifs désignent un ensemble de traitements et de

services dont ont besoin les personnes atteintes de maladies

potentiellement mortelles, et comprennent le soutien affectif et

psychologique, la prise en charge spécialisée de la douleur et des

symptômes ainsi que la planification préalable des soins avancés.

Les soins palliatifs ont initialement été développés, et sont encore

principalement prodigués aux patients ayant un cancer avancé,

mais le besoin plus général de cette forme de soins centrés sur le

patient est de plus en plus reconnu dans tout le système de soins

de santé.

La plupart des Canadiens seraient étonnés d’apprendre que les soins

palliatifs constituent un problème au pays à l’heure actuelle. Comme

nous croyons tous avoir un système de santé universel financé par

les fonds publics, nous présumons que les services nécessaires sont

dispensés à tous les Canadiens, surtout les plus malades et les plus

vulnérables d’entre nous. Hélas, tel n’est pas le cas.

Les services de soins palliatifs varient grandement au Canada,

non seulement d’une province à l’autre mais aussi entre des

collectivités d’une même région. Cela dit, nul ne connaît

l’étendue ni la gravité des lacunes du système. L’absence

d’indicateurs nationaux fiables et de collecte de données rend le

problème extrêmement difficile à mesurer.

Il est souvent possible d’administrer efficacement des soins

palliatifs hors du milieu hospitalier. Bien des patients préfèrent

recevoir des soins à domicile, qui sont souvent moins coûteux

pour un système de soins de santé public. Malheureusement,

nombreux sont les Canadiens qui n’ont pas accès à ce type de

soins. Par conséquent certains meurent à l’urgence ou sur une

civière dans un corridor en attendant d’avoir un lit, plutôt que

dans leur foyer ou ailleurs dans leur propre collectivité, à l’aise et

en paix, entourés de leurs proches.

Le fardeau financierLes soins palliatifs ne sont qu’un exemple de service qui n’est pas offert adéquatement par le système de santé public au Canada. Malgré la croyance répandue voulant que le Canada ait un système universel de soins de santé, il existe plusieurs secteurs où les traitements et services essentiels ne sont pas couverts. Ces lacunes, combinées à la précarité d’emploi et de revenu, font peser un fardeau financier suffocant sur de nombreux patients atteints de cancer.

Aucun Canadien ne devrait se ruiner pour acheter des médicaments contre le cancer; pourtant, l’accès à des médicaments abordables n’est ni égal ni équitable La situation doit changer. Qu’il s’agisse de protection de l’emploi, d’un soutien temporaire du revenu ou de soins spécialisés à domicile pendant la convalescence, il y a de graves lacunes à combler.

Même si d’excellents programmes de soutien et modèles exemplaires

de prestation de services existent un peu partout au pays, nous savons

que de nombreux Canadiens sont laissés pour compte en raison de la

disparité des services de soins palliatifs au Canada.

Aucun gouvernement ni parti politique en particulier n’est à blâmer

pour la situation actuelle. Nous comprenons de mieux en mieux

l’importance des soins palliatifs depuis quelques années, et les racines

de nos problèmes courants remontent à des décennies, au cours des

mandats des différents gouvernements.

Le prochain gouvernement, toutefois, n’aura aucune excuse pour

l’inaction. Dans le contexte du vieillissement de notre population

et de la hausse du nombre de cas de cancer et d’autres maladies

chroniques, la nécessité d’un accès plus tôt à des soins palliatifs de

qualité n’a jamais été plus clair ni plus impératif.

La première étape vers une solution consiste, pour le gouvernement

fédéral, à reconnaître un principe fondamental : tous les Canadiens

ont le droit de recevoir des soins palliatifs. Le gouvernement doit

enchâsser ce droit dans une loi fédérale, et garantir aux Canadiens

l’accès à ces services de santé essentiels en adoptant une loi sur les

soins palliatifs.

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20 21Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

© Société canadienne du cancer, 2015

Recommandation 3S’engager à effectuer dans la recherche en santé des investissements à long terme qui refl ètent la hausse des coûts et la croissance démographique et sont offerts sous forme de programmes de fi nancement simples et rationalisés maximisant l’impact de chaque dollar.

Recherche sur le cancer :La route vers l’espoir et le progrès

Photo : Dr Bruno Salena et Dr Yingfu Li, McMaster University

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22 23Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

© Société canadienne du cancer, 2015

Les sciences de la santé sont essentielles à la lutte contre le cancer. Les découvertes dans ce domaine peuvent conduire à de meilleures stratégies de traitement et de prévention et, au final, à des guérisons. Ce que les chercheurs apprennent au laboratoire, à la clinique et dans la collectivité peut contribuer à stopper plus de cancers avant qu‘ils n‘apparaissent et permettre à plus de Canadiens de survivre et de s‘épanouir après un diagnostic de cancer.

D’immenses progrès ont été obtenus grâce à la recherche sur

le cancer au fil des ans. Des décennies de travail accompli par

des chercheurs dévoués ont amélioré la prévention, la détection

et le traitement du cancer. L’impact sur les taux de survie a été

particulièrement spectaculaire. Aujourd’hui, plus de 60 % des

Canadiens survivent au moins cinq ans après un diagnostic de

cancer. Dans les années 1940, le taux de survie était d’environ 25 %.

Devant la hausse de 40 % du nombre de cas de cancer prévue

d’ici 2030, nous devons continuer d’investir dans de nouvelles

recherches en appliquant énergiquement les vastes connaissances

de la biologie du cancer accumulées depuis les 100 dernières

années. Les résultats de recherches futures sont essentiels pour

diagnostiquer les cancers plus tôt, traiter les patients avec plus

de précision et moins de toxicité et aider les Canadiens à mieux

comprendre comment réduire leurs risques d’être atteints de cancer.

Le gouvernement fédéral jouera un rôle crucial dans les recherches

futures en santé. En plus des sommes affectées à la recherche sur

la santé par des organismes de bienfaisance, dont les 40 millions de

dollars remis chaque année par la Société canadienne du cancer,

les chercheurs canadiens dépendent des fonds publics, notamment

des investissements majeurs d’Ottawa.

Les programmes fédéraux de financement sont si importants, en

fait, que leur conception et leur administration peuvent avoir un

effet déterminant sur la quantité de résultats issus des recherches

en santé et sur la vitesse à laquelle ils sont obtenus.

S’il n’y a pas d’objectifs nationaux clairs et d’engagement à long

terme de réserver des fonds à cette fin, il existe un risque croissant

que les recherches les plus fondamentales en santé seront évincées

au profit d’un programme fédéral d’innovation favorisant les

intérêts commerciaux à court terme.

Le prochain gouvernement devra protéger et accroître le

financement de la recherche en santé pour refléter les coûts

croissants et les besoins en constante évolution d’une population

qui vieillit et augmente. L’inaction à ce chapitre affaiblirait le

milieu de la recherche canadienne et réduirait notre capacité

de comprendre et de contrer les problèmes de santé futurs de

notre pays. Notre réputation à l’échelle mondiale serait également

ternie, ce qui pourrait faire perdre aux Canadiens des possibilités

de recherche et de leadership qui transcendent les frontières

internationales.

La préférence d’Ottawa pour des engagements de financement à

court terme mène à des inefficacités. Des cycles de financement

intermittent obligent les chercheurs à passer plus de temps à

préparer et à cesser des projets et moins de temps à les effectuer.

Les quêtes répétées de soutien financier, de personnel compétent

et d’installations appropriées peuvent toutes finir par coûter du

temps, de l’argent et des progrès.

Enfin, la tendance à créer une multitude de programmes exécutés

de façon distincte, et ayant tous leurs propres séries de critères

d’admissibilité et modalités de demande, peut engendrer pour nos

scientifiques un fardeau administratif qui nuit à la productivité. Les

taux de succès aux concours de subventions fédérales, bas depuis

toujours, dissuadent aussi les chercheurs, surtout les jeunes, de

soumettre des propositions.

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24 Élections fédérales de 2015 : L’urgence d’agir : priorités nationales pour les patients, les familles et un avenir plus sain

Conclusion

L’accroissement et le vieillissement à venir de notre population se

traduiront par une forte hausse du nombre de cas de cancer. L’enjeu

est de taille pour tous les Canadiens : s’il n’y a pas de réponse

nationale énergique, notre système de soins de santé ne suffira plus

et les patients, les familles et notre économie en souffriront.

Plus vite nous nous attaquerons à ce problème, meilleures seront

nos solutions. En prenant rapidement des mesures soutenues,

nous pourrons nous occuper adéquatement de notre population

vieillissante tout en préparant un avenir plus sain pour tous les

Canadiens, y compris nos enfants et nos petits-enfants.

Le succès passe par un engagement renouvelé de tous les partis

politiques envers la santé, ce qui ouvrira une nouvelle ère de

leadership et de responsabilisation du gouvernement fédéral. Nous

n’y arriverons pas en l’espace d’un jour, d’une semaine ou d’un mois,

mais le parcours doit commencer au cours de la campagne électorale

fédérale de cette année.

Une stratégie renforcée de lutte contre le tabagisme, de soins

palliatifs garantis et des investissements judicieux à long terme dans

la recherche : ce sont là des étapes que tous les chefs des partis

fédéraux se doivent de soutenir maintenant. Ensemble, ces mesures

aideront à stopper plus de cancers avant qu’ils n’apparaissent, à

assurer des services de soutien dont les patients et leurs familles

ont grandement besoin et à établir des fondements pratiques pour

l’accomplissement de progrès à long terme.

À titre de plus important organisme national de bienfaisance du

pays dans le domaine de la santé, la Société canadienne du cancer

est prête à aider à transformer ces recommandations en réalité et à

continuer de travailler avec tous les partenaires pour bâtir un avenir

où les Canadiens n’auront plus à craindre le cancer.

Personne-ressource :

Gabriel Miller Directeur, Questions d’intérêt publicBureau national, Société canadienne du cancer [email protected] 613 565-2522, poste 4982

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