114
Numéro 02 le bimestriel de luxe gratuit {www.leditomagazine.com} L’EDITO magazine

L'EDITO MAGAZINE issue 2

Embed Size (px)

DESCRIPTION

L'Edito Magazine An insight on fashion, luxury, art and culture. This publication is distributed in Paris in more than 100 luxury hotels, restaurants and bookshops.

Citation preview

Page 1: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Nu

ro 0

2

le b

imest

riel

de

luxe

gra

tuit

{w

ww

.led

ito

ma

ga

zin

e.c

om

}

L’E

DIT

O m

ag

azin

e

Page 2: L'EDITO MAGAZINE issue 2

ww

w.pauleka.com

Page 3: L'EDITO MAGAZINE issue 2

PAULE KA

Page 4: L'EDITO MAGAZINE issue 2

4

Cover

...de la démesure. On frissonne, on s’éton-

ne, on meurt d’envie, on crie au génie… Les créateurs de mode

transforment les corps en œuvres d’art. Déstructurée ou classique,

agressive ou romantique, provocante mais attirante, la couture est

l’expression de ces artistes qui exposent le plus profond de leur

imagination dans une juxtaposition de chair et de matière. C’est le

don de métamorphoser le corps qui devient objet, animal, abstrait

ou absent. L’être s’efface pour donner vie à la création.

Il fût un temps où se couvrir était une nécessité. Puis l’habillement

est devenu symbole de puissance et marque de suprématie. De fils

en aiguilles, la couture a atteint une place de prestige au sein de l’ar-

tisanat et des métiers d’art. La haute couture en est l’ultime expres-

sion. Dans ce monde éphémère, les ères défilent au rythme des

saisons où chaque collection engendre une nouvelle mode.

Cet art s’est imposé comme transcendant, en perpétuel mouve-

ment et accélérateur de tendances. La couture crée, négocie, joue

avec les formes entremêlées des êtres et des vêtements. Les tissus

se superposent et les matières se mélangent à travers les corps des

mannequins qui servent de guides. Elle peut être à la fois luxueuse,

précieuse, désirable, rare et mystérieuse.

La couture sait surprendre, choquer et susciter l’envie au gré des

époques et des saisons. {Nelly Giordano}

Page 5: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Sommaire

5

4808 36004 Cover // 007 Edito // 008 L’envie // 014 L’as Urivaldo Lopes // 016 Top 5 // 017 Editorial Mode // 018 Fabienne // 032 Face to face // 034 Convoitise // 036 In the mood for folk // 046 Portrait Gilles Dufour // 048 Backstage // 056 Volte Face // 072 Créateur d’ailleurs Cathy Pill // 074 Zoom // 078 Arsenic & Old lace // 090 Christina // 104 Jet d’encre // 106 Victoria // 110 Modscope // 112 Carnet d’adresses

78

Page 6: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Ours

6

Nous remercions tout particulièrement : Marylin Agency, Next Models, M. Management,

Crystal Models, IMG Paris, Major Agency,

Trump Agency, Supreme Agency, Boutique

IGLAÏNE Paris.

Pour nous contacter : Dépot légal SARL au capital de 1500 euros

d’une durée de 99 ans

Dépôt légal à parution. RCS Paris 508 152 931

Siège Social

6 rue Jeanne Hachette, 75015 Paris

Tél.: +33 (0)1 48 28 63 22

+33 (0)6 03 29 55 29

Site internet : www.leditomagazine.com

E-Mail : [email protected]

L’Edito Magazine décline toute responsabilité

quant aux manuscrits et photos qui lui sont

envoyés. Les articles publiés n’engagent que

la resposabilité des auteurs. Tous droits de

reproduction réservés.

02

Directeur général, directeur de la publication & directeur de création

Christian Biyiha

[email protected]

Directrice de publicité Susie Vanacker

[email protected]

Direction artistiqueEric Sposito

Yohan Masliah

Responsable Diffusion Vivien Bossut

Relations internationales Sissina Gomaty

Conception graphique et maquette Franziska Uhlig

Rédactrice en chef Valérie Defournier

[email protected]

Rédactrice en chef mode Sandrine Goncalvès

[email protected]

Rédactrices Chloé Dussère, Juliette Plouseau,

Nelly Giordano, Marie Leblay,

Marion Visoianu

Stylistes Ayako Iijima, Chris Madlein, Brooke Van Cleve,

Sophie Clauzel, Angela N.

Assistants mode Zoé David, Louiz Sanchez, Oward Smith,

Sébastien Badin, Lola Delamarre,

Biyiha Loic Kevin, Lucie Cretin,

Chelsey Estridge, Urivaldo Lopes

Webdesigner Olivier Beining

Illustrations Franziska Uhlig

Impression Sib Imprimerie

62205 Boulogne-sur-Mer

Photogravure Sib Imprimerie

ContributeursPhotographes

Mariann Sell, Nicholas Routzen, Eric Sposito,

Kristiina Wilson, Valentina Frugiuele,

Tess Feuilhade, Kevin S. & Tania S., Marc Gysin

Retoucheur Yan Senez

Coiffeurs & Maquilleurs Nobu@l’atelier 68, Stéphane Clavier, Alan

Milroy, Lacy Redway, Cynthia Rose,

Caroline Prince, Kristin Hilton,

Andrew Fitzsimons@ArtList Paris

Ismael Blanco@Aurelien Paris

Page 7: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Edito

7

02

Page 8: L'EDITO MAGAZINE issue 2

8

L’envie

L’envie de sortirTexte Valérie Defournier

Le Pershing Hall En 1917, ce lieu était le QG de John Pershing, Commandant en Chef des trou-

pes américaines. Charmé par l’emplacement de ce lieu au milieu du fameux

triangle d’or, comme par sa façade imposante, l’homme avait vu juste.

Aujourd’hui en poussant la porte de cet hôtel quatre étoiles on se laisse vo-

lontiers séduire par l’intérieur signé Andrée Putman, mais rapidement, c’est

le patio et sa végétation luxuriante, imaginée par le botaniste Patrick Blanc,

qui nous incite à y passer un après-midi, une soirée et même une nuit. Tant

mieux, car ici tout est possible : dormir dans une des 26 luxueuses cham-

bres, apprécier la carte du restaurant, écouter le mix d’un célèbre DJ à des

heures inappropriées ou encore succomber au spa, à un cours de fitness et

pourquoi pas à un « Head massage »… A la recherche de romantisme ? Pour

la Saint-Valentin, l’hôtel vous propose une échappée amoureuse avec nuit

d’hôtel, soin spa, cocktails « au nom de la rose » et menus dégustation…

www.pershinghall.com / Photographie Ilan Assayag ©

Le Saut du LoupC’est l’histoire de deux copains, Stanislas

Dewynter (gérant du restaurant du Rond-

Point, du Bagatelle, du Tir aux Pigeons ou en-

core des K’FÉ Court) et Pascal Bernier, chef

cuisinier, qui ont réussi leur pari : ouvrir un

établissement alliant simplicité et raffinement.

Pari gagné pour le Saut du Loup, conçu par

l’architecte Philippe Boisselier au cœur même

du musée des Arts Décoratifs, avec comble

du chic : une vue sur les jardins du Carrousel,

la Tour Eiffel et le jardin des Tuileries. Ici hom-

mes d’affaires, adeptes du shopping, touristes

ou simples amateurs de bons mets, se retrou-

vent pour boire un verre ou faire un joli saut

culinaire où se croisent des cocottes bas-

quaises, des œufs brouillés aux truffes, des

Noix d’entrecôte Irish Angus, raifort, Cubes

comme une pomme Pont Neuf ou encore un

Tronçon de turbot rôti, jus de viande, risotto

aux petits pois… Loup y es-tu ?

www.lesautduloup.com

La Païva Bienvenue sur la plus belle avenue du monde, au

rez-de-chaussée de l’hôtel particulier construit en

1871 pour Esther Pauline Blanche Lachmann, alias

« marquise de la PaÏva ». Ici, une fois la porte franchie,

nous voilà catapultés dans le faste du second empire

russe et la splendeur qui l’accompagne. Dans la salle

du restaurant tout comme dans les ambiances qui l’en-

tourent on s’émerveille devant des fauteuils tendus, des

alcôves intimistes, une cheminée entièrement revisitée

pour devenir bar, et des tons rouge, pourpre, noir… Vous

voilà à Saint-Pétersbourg, et pas que pour boire de la

vodka ! Vous pouvez succomber aux mets proposés

par Claude Demontcuit : de la salade de King crabe à

la mangue, jusqu’à la côte de veau aux cèpes, comme

aux charmes des grands classiques de la brasserie, ou

même d’un brunch le dimanche !

www.lapaiva.com

Page 9: L'EDITO MAGAZINE issue 2

9

L’envie

L’envie de sortirTexte Valérie Defournier

Le 6 New YorkCe restaurant a installé ses quartiers dans le 16e arrondissement de Paris, à deux pas

des quais de la Seine et du pont de l’Alma. Dans un décor contemporain, design et

épuré, on se laisse particulièrement distraire par le panorama qui s’offre à nous : la

vue imprenable sur la Tour Eiffel. Une fois revenu de cette contemplation fort agréa-

ble, on comprend vite qu’au 6 New York, la vue sur l’extérieur, n’est qu’un aperçu de

la qualité du lieu. Pour ce qui est de nos papilles, il est facile de se laisser tenter par le

thon cru en trois façons, cuillère de raifort, sucré-salé de gingembre, ou encore par

les Ravioles de Homard, bouillon corsé à l’infusion de coriandre… des plats alliant mo-

derne et classique que le chef, Jérôme Gangneux (ex-second de Jean-Pierre Vigato),

se plaît à faire découvrir à ses clients. Certains plébiscitent d’ailleurs une table du res-

taurant, « la table Bernardaud », tombés sous le charme de sa vaisselle de luxe et de

son emplacement, au milieu de la pièce, avec sa banquette imposante et reposante…

que seuls ceux qui réserveront à l’avance pourront tester !!!

www.paris-restaurant-6newyork.com

Le BonC’est ici, plus précisément dans les années 90, que

Philippe Starck a laissé parler son art. Alors lorsqu’il

a fallu relooker le lieu, c’est le maître himself qui en

2006 laisse libre cours à son imagination. Résultat :

une vinothèque pour refaire le monde, une biblio-

thèque avec de vrais bons livres, une salle tout de

blanc vêtue dans laquelle le regard ne quitte ni le

lustre, ni le rhino qui sort élégamment d’un mur.

Mais le « bon », se trouve aussi dans l’assiette.

Comment résister aux « Larmes du Tigre » ou aux

« Saint-Jacques grillées Tom Yam », figurant dans

la carte world food de Yannick Papin ? Impossible.

C’est pourquoi, exceptionnellement le midi, on peut

pour un prix très raisonnable avoir un bel aperçu en

bouche du « bon ».

www.restaurantbon.fr

Bound

Fermez les yeux : vous voilà à New York.

Pourtant vous ne rêvez pas, vous êtes

bien à Paris, et plus précisément au

coeur d’un établissement surprenant al-

liant bar, sushi bar et restaurant.

Au Bound la clientèle vient apprécier le

raffinement d’une cuisine classique, un

incroyable choix de cocktails proposé

par Philippe Morin, mieux, un véritable

lieu de vie où se rencontrent amateurs

de design, de tendances, de bons mets,

pour une ambiance pas comme les

autres qui nous propulse à l’ autre bout

du monde sans décoller ses pieds. Un

véritable Bo(u)nd en avant.

Page 10: L'EDITO MAGAZINE issue 2

10

L’envie

L’envie de curiositésTexte Valérie Defournier

L’année 2009 est placée sous le signe de la couleur pour la version light de l’emblématique Coca-Cola. La

marque a fait appel à Nathalie Rykiel pour habiller ses bouteilles. Depuis le début du mois de janvier vous pouvez

donc trouver des bouteilles aux rayures de couleur rose, orange, noire, violette, ou jaune, au Bon Marché, ou

encore au Monoprix. Plus chic, la boutique parisienne Colette proposera prochainement à son tour la bouteille

de Coca-light by Nathalie Rykiel, mais dans sa « version strass »… A suivre !

NATHALIE RYKIEL revisite les bouteilles de COCA-COLA LIGHT !

Page 11: L'EDITO MAGAZINE issue 2

11

L’envie

L’envie de curiositésTexte Valérie Defournier

Un défilé, c’est un tout. Une maison de couture, un créateur et son équipe, des couturières,

des coiffeurs, des maquilleurs, des habilleurs, des milliers de paramètres, des mois de prépa-

ration, un choix de mannequins, un public très sélect, à l’œil pour le moins aguerri. Ce public

pas comme les autres occupe précisément le mythique premier rang, réservé aux quelques

happy few et aux « V.I.P.s » gracieusement conviés aux défilés. Une fois que ces « V.I.P.s », la

presse spécialisée et les convives divers ont pris place… et qu’en coulisses tout est prêt, le

défilé peut commencer… mais pas n’importe comment. Nous sommes dans le monde de la

mode, de l’élégance et du sublime, ici pas de micro pour annoncer « Ladies and Gentlemen,

please welcome…! ». Le mannequin part avec la musique qui rythme, qu’on le veuille ou non,

la cadence de ses pas. Alors pour que tout se déroule dans le meilleur des mondes, mieux

vaut s’efforcer pour trouver la musique qui correspondrait à l’esprit de la collection. Depuis

toujours, petits et grands créateurs décortiquent la musique pour donner un ton, une patte,

un style à leurs créations. Rock, jazz, classique, pop, world music, groupes connus, inconnus :

sur le podium pour ce qui est de la bande sonore, il n’y a pas de règles, tout dépend de l’hu-

meur du directeur artistique. Une collection comportant beaucoup de bariolés, de couleurs

flashy et de coupes courtes, peut très bien se marier avec de la musique classique. Tout est

donc possible mais… Certes, Madonna, Estelle, ou encore les Stones sont des artistes qui

ont marqué nos oreilles lors des défilés de grands couturiers. Il n’est pourtant pas écrit qu’ils

feront partie de la tracklist des collections 2009/2010, et là est tout le propos. Ne cherchez

pas, ce n’est pas parce que vous avez entendu le dynamique « That’s not my name » des

Ting Tings au dernier défilé Cacharel, que vous allez avoir droit à un « Shut up and let me

go » ; de toutes façons la fameuse tracklist qui rythmera les prochains podiums et plaira (ou

pas) à nos oreilles est pour l’instant au stade de secret défense. Normal, ça serait dévoiler

une partie de la collection, si l’on se met vraiment à décrypter la chose. Alors puisque

nous ne savons rien et que pour l’heure les élus musicaux sont dans une sorte d’embargo

jusqu’au jour du défilé, revenons aux musiques qui ont rythmé les podiums en 2008. Pour

sa collection printemps/été, Christian Dior avait mis à l’honneur la formation mythique Led

Zeppelin. Deux chansons, « Black Dog » et « Whole lotta love », deux succès où les guitares

électriques se déchaînent ont donc rythmé la cadence des modèles, tout comme les airs de

ragga de Sugar Daddy ou l’éléctro de Basement Jaxx l’ont fait dans un tout autre style pour

la collection d’automne/hiver. A l’inverse, pour la maison Kenzo, dans nos oreilles ont réson-

né les musiques des films « Kramer vs Kramer », « Apocalyto », « The Emerald Forest », pour

la collection d’automne/hiver 2008 ou encore « Into the Wild » ou « Les Enfants de l’Eclipse »

pour le printemps/été. Cette même année, pour sa collection hivernale, la maison Rykiel

avait cédé aux charmes du rock gothique de Marilyn Manson et de sa reprise d’ Eurythmics

« Sweet dreams », craqué pour l’indémodable « Be my Baby » (datant de 1992 !) et revendi-

qué la délicieuse « Javanaise » de Serge Gainsbourg. Dans cette lignée, pour sa collection

d’été, les mannequins ont défilé au son des Patrick Coutin, Marie Laforêt, Françoise Hardy,

entre autres artistes… Alors que nous réservera cette nouvelle année ? A vos oreilles !

CES MUSIQUES QUI RYTHMENT LES DEFILES…

Page 12: L'EDITO MAGAZINE issue 2

12

L’envie

L’envie de curiositésTexte Valérie Defournier

C’est dans l’année symbolique de 1968 que la « reine du tricot » ouvre sa première boutique à Saint-Germain des Prés. Avec

son appétit pour la « démode », allant à l’encontre des diktats de la mode avec son style inimitable et sa manière de penser la

couture, Sonia Rykiel est devenue une icône. Robert Altman, Andy Warhol, iront même jusqu’à la solliciter. Alors, à l’heure du

quarantième anniversaire de sa maison de couture, le musée des Arts Décoratifs de Paris a décidé de lui rendre hommage et

de retracer le monde de la créatrice dans un parcours thématique, constitué de photos, vidéos, de matières et de looks (noir,

coutures à l’envers, tricot…) qui ont fait le succès de l’emblématique Sonia Rykiel.

Sonia Rykiel—L’Exhibition / Musées des Arts décoratifs; jusqu’au 19 avril 2009 / www.lesartsdecoratifs.fr

Une boutique parisienne pour Stella McCartney

Elle en rêvait, voilà qui est fait. La créatrice anglaise Stella McCartney a ouvert le

4 décembre dernier sa première boutique française en plein cœur de la capitale.

Adepte du « bio », elle a donc décidé de l’installer du côté des jardins du Palais Royal.

Plus besoin de quitter la France pour aller chercher du prêt-à-porter, des sacs, des

chaussures, le luxe bio de Stella vient à nous… et bientôt à Dubaï.

Stella McCartney Paris, 114-121 Galerie de Valois, Jardins du Palais Royal, Paris

Page 13: L'EDITO MAGAZINE issue 2

13

L’envie

L’envie de curiositésTexte Valérie Defournier

Sophia Kokosalaki réédite 10 pièces emblématiques

Incontournable personnage de la Fashion-week parisienne, on connaît cette créatrice grecque pour son art du

drapage (de par ses origines), son goût prononcé pour le cuir et l’indétrônable petite robe noire. Alors pour fêter

ses dix ans de carrière, Mlle Sophia a décidé de rééditer dix de ses pièces emblématiques, d’hiver et d’été… A dé-

couvrir de toute urgence lors des pré-collections automne-hiver 2009 et printemps-été 2010 !

www.sophiakokosalaki.com

Page 14: L'EDITO MAGAZINE issue 2

14

Page 15: L'EDITO MAGAZINE issue 2

15

Du haut de ses 24 ans, Urivaldo Lopes se

conforme déjà à la discipline qui réussit aux

grands. Peu de sorties, pas plus d’heures de som-

meil et une vie d’obsession pour la mode ryth-

ment le quotidien de cet élève de la prestigieuse

Chambre Syndicale de la Couture Parisienne

et toiliste pour la jeune griffe gréco-chypriote

Erotokritos. Une détermination qui l’a conduit du

Cap Vert – terre quittée à 15 ans pour en fuir la mi-

sère – à Marseille. Ne connaissant de la création

vestimentaire que les trop rares images de défi-

lés diffusées par la seule chaîne française visible

sur son île, l’adolescent intègre une formation de

stylisme et fait ses premiers pas dans une langue

et une culture inconnues. « Apprendre le Français

a été le pire moment de ma vie, se souvient

Urivaldo. Chaque matin, je me levai à 5h pour

tout apprendre par cœur avant d’aller à l’école,

pour ne pas que l’on se moque de moi. » Et puis

quelques âmes lui tendent la main. Un professeur,

d’abord, et très vite, Victoria, la muse et l’amie fi-

dèle. Boulimique, il crée sans relâche pendant ses

années d’études, habille et photographie Victoria,

participe à des concours de stylisme et accumule

les premiers prix, ouvre même une boutique à

Marseille qui fermera au bout d’une semaine, par

la faute d’un mécène peu fiable. « On a beaucoup

pleuré mais on n’a pas baissé les bras », raconte

Urivaldo dans un éclat de rire. Humble et enclin

à une certaine autodérision, le jeune styliste ca-

che bien ses succès et les nombreuses marques

de reconnaissance qu’il a déjà reçues de la part

de plusieurs professionnels. Récemment lauréat

d’un concours de création en hommage à Yves

Saint Laurent qui a donné lieu à une exposition

à l’Hôtel de Ville de Paris, Urivaldo semble avoir

tout compris du créateur. « J’ai imaginé en quel-

ques heures un body-tailleur noir que j’ai ensuite

pris en photo dans une tonalité très sombre,

commente-t-il. Je n’ai fait aucune recherche, j’ai

travaillé très spontanément car pour moi, Yves

Saint Laurent, c’était ça ».

Inexorablement, ce jeune créateur aux ré-

férences classiques – « Valentino pour le chic,

Lanvin pour la beauté des lignes et des courbes

et Balenciaga pour l’extravagance » – est bel et

bien guidé par un seul sens : la vue. Dans la rue,

les journaux de mode, les paysages qui l’entou-

rent, le regard d’Urivaldo, à peine contrarié par

une légère myopie, capte tout. La photographie

est ainsi pour lui un prolongement naturel de son

travail de couture, une seconde passion qu’il met

au service d’agences de mannequins ou de ma-

gazines tels que Elle ou Marie-Claire. « Dans mes

photos, je recherche l’exagération de la femme,

j’aime en faire une œuvre d’art dans une mise

en scène de cinéma, confie-t-il. Je recherche les

contrastes et privilégie les couleurs vives en ex-

térieur et les lumières naturelles et plus douces

en intérieur ».

Capturées, d’innombrables images nourrissent

les créations d’Urivaldo qui puise dans le présent

mais aussi dans les années cinquante. « J’aimerais

remonter le temps et vivre cette époque-là, expli-

que-t-il. Les femmes s’habillaient impeccablement

avec des vêtements qui épousaient le corps. Il y

a toujours un peu de cette féminité-là dans mes

créations ». Nul besoin d’insister pour qu’Urivalo

admette également l’influence de sa mère dans

son goût pour le chic féminin. « Quand je crée

des vêtements, j’imagine une femme qui a du ca-

ractère, qui s’assume, une femme qui ressemble

un peu à ma mère. J’avais quatre ans quand elle

est partie travailler en Europe pour subvenir à

nos besoins. Elle a été femme de ménage mais

quand elle sort, c’est en talons hauts et jupe cour-

te. Elle est même très sexy mais jamais vulgaire ».

La terre de ses origines, le Cap Vert, Urivaldo n’y

est retourné qu’une seule fois depuis l’exil mais il

en a conservé l’amour des paysages sans fin, des

grandes étendues qu’il retrouve aujourd’hui en

Camargue, région qu’il aime utiliser comme dé-

cors pour ses photographies. D’ailleurs Urivaldo

rêve de vivre dans un grand espace vide, épuré,

une page blanche qui logera sans nul doute son

imaginaire prometteur.

{Chloé Dussère}

Urivaldo Lopes

Page 16: L'EDITO MAGAZINE issue 2

16

23

1

5 Bracelet Lovelink

4

Texte Sandrine Goncalvès

Top 5

Quand le luxe s’engage

1 Cette bague sera vendue en 2009 au prix de 290 euros dont l’intégralité des bénéfices sera reversée à SAVE THE CHILDREN.2 25% du montant des ventes sont reversés à l’UNICEF.3 Une partie des bénéfices est reversée à SIDACTION.4 20% des bénéfices sont reversés à AIDES.5 Cette version pavée de diamants est vendue au prix de 480 euros dont 100 sont reversés à SIDACTION.

Sac Gucci issu de la

collectio

n Tatt oo Heart.*

Bague Bulgari éditée en soutien à la campagne internationale Eduquer pour l’Avenir de SAVE THE CHILDREN.*

Life in a Pocket d’Hermès, cravate

en soie avec pochett e secrète

où glisser un préservatif.*

« There is more action to be done to fi ght aids than to wear this tee-shirt

but it’s a good start » : tee-shirt

par Martin Margiela.*

de Redline*

Page 17: L'EDITO MAGAZINE issue 2

L’editorial mode

17

LE PLUS BEAU

VÊTEMENT D’UNE

FEMME, C’EST

SA NUDITÉ

YVES SAINT LAURENT

MC

O

JCFU

VZ

OEEE

Page 18: L'EDITO MAGAZINE issue 2

18

Photographe Nicholas RoutzenStyliste Brooke Van CleveCoiff ure Caroline Prince for RedkenMaquillage Kristin Hilton for Laura Mercier CosmeticsMannequin Fabienne Vanderhaeghen@Agence TrumpAssistant photo Geordy Pearson

Page 19: L'EDITO MAGAZINE issue 2

19

Page 20: L'EDITO MAGAZINE issue 2

20

PAGE PRÉCÉDENTE

Robe Yves Saint Laurent // Collants Wolford // Chaussures Sergio Rossi

PAGE DROITE

Robe Jean-Paul Gaultier // Collier Burberry // Collants Wolford // Chaussures Miu Miu

Page 21: L'EDITO MAGAZINE issue 2

21

Page 22: L'EDITO MAGAZINE issue 2

22

Robe Sophia Kokosalaki // Ceinture Louis Vuitton // Collants Wolford // Chaussures Miu Miu

Page 23: L'EDITO MAGAZINE issue 2

23

Page 24: L'EDITO MAGAZINE issue 2

24

Page 25: L'EDITO MAGAZINE issue 2

25

PAGE GAUCHE

Bandeau Marc Jacobs

PAGE DROITE

Robe Miu Miu // Lunettes Marc Jacobs

Page 26: L'EDITO MAGAZINE issue 2

26

PAGE GAUCHE

Robe Céline

PAGE DROITE

Robe Alberta Ferretti

Page 27: L'EDITO MAGAZINE issue 2

27

Page 28: L'EDITO MAGAZINE issue 2
Page 29: L'EDITO MAGAZINE issue 2

29

PAGE GAUCHE

Top Prada // Ceinture Proenza Schouler // Short VPL

PAGE SUIVANTE

Echarpe VPL

Page 30: L'EDITO MAGAZINE issue 2

30

Page 31: L'EDITO MAGAZINE issue 2

31

Page 32: L'EDITO MAGAZINE issue 2

32

Face to face

Page 33: L'EDITO MAGAZINE issue 2

33

Face to face

Un look discret, une légèreté dans le pro-

pos et une façon d’aborder la mode avec

un air de ne pas y toucher, l’on pourrait

la croire tombée là par hasard. Mais petit

à petit, elle se révèle. Elle s’habille casual

mais cite Chanel, recherche le confort

mais admire le travail des matières dans

la Haute Couture. Comme une belle robe,

le personnage se façonne doucement,

laissons donc le temps au temps...—Maria Babikova@Marilyn Agency—

Texte Sandrine Goncalvès

MariaBabikova

*

Page 34: L'EDITO MAGAZINE issue 2

34

Convoitise

Page 35: L'EDITO MAGAZINE issue 2

35

Convoitise

* Sa

nd

ale

s en

cu

ir t

ress

é n

atu

rel à

ta

lon

s co

mp

ensé

s b

ois

et b

ord

ure

éca

ille

, Gu

cci

coll

ecti

on c

rois

ière

20

09

LA

C

RO

ISIE

RE

S

’AM

US

E

Po

ur

sa

co

llec

tio

n C

rois

ière

, Gu

cci e

mp

run

te a

ux n

av

iga

teu

rs l’a

rt d

es

no

eu

ds. L

a g

riff

e it

alie

nn

e im

ag

ine

un

e v

oy

ag

eu

se

au

lo

ng

co

urs

, le

pie

d e

nla

pa

r d

es

lian

es

de

cu

ir s

av

am

me

nt

en

tre

lée

s. L

a s

il-

ho

ue

tte

allo

ng

ée

de

qu

ato

rze

ce

nti

tre

s, c

ett

e n

aïa

de

de

s te

mp

s m

od

ern

es

s’a

ffic

he

su

r p

iéd

esta

l, co

mm

e p

ou

r m

ieu

x c

on

tem

ple

r l’h

ori

zo

n. E

ntr

e le

bo

is d

’un

e s

em

elle

in

spir

ée

de

s a

nn

ée

s so

ixa

nte

-dix

et

le c

uir

to

ut

en

bri

de

s q

ui fo

rme

la

sa

nd

ale

, un

e t

ou

ch

e d

’éc

aill

e a

nim

e l’e

nse

mb

le. D

éclin

é e

n c

uir

or

ou

cu

ir b

lan

c, c

e s

ou

lier

no

s’a

cco

rde

ra à

to

ute

s le

s m

ini-ro

be

s, s

ho

rts

et

au

tre

s p

an

talo

ns

à p

on

t.

Da

ns

de

te

lles

dis

po

siti

on

s, d

ifficile

de

ne

pa

s a

vo

ir le

pie

d m

ari

n…

Te

xte

Ch

loé

Du

ssè

re, P

ho

tog

rap

he

Ma

rc G

ysi

n, R

éa

lisa

tio

n C

hri

stia

n B

iyih

a, S

tylis

te L

uc

ie C

reti

n

Gu

cci C

olle

ctio

n C

rois

ière

Page 36: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Photographe Tess Feuilhade //Styliste Sophie Clauzel //Maquillage & Coiffure Alan Milroy //Mannequin Cassie Gardner@IMG //Digital retouch Yan Senez

Page 37: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Robe en maille kaki, broderies et boutons dorés Temperley // (Coiffe) Col en plumes jaunes, bleues, noires Dupre Santabarbara // Bague masque noir et doré Virginie Monroe // Manchette métal bronze et pierre verte Médecine Douce

Page 38: L'EDITO MAGAZINE issue 2

38

Page 39: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Gilet en maille beige avec grosse fleur

Top manches longues vert

Short taille haute en dentelle verte et rayures marines

Collant en dentelle gris

Mocassins à talons noirs

Vivienne Westwood Gold Label

Page 40: L'EDITO MAGAZINE issue 2

40

Cape beige avec peintures d’enfants Vivienne Westwood Gold Label // Robe imprimé

liberty Tsumori Chisato // Chapeau cow

boy en cuir marron Minnetonka // Collants

opaques noirs Wolford // Sandales lanières

cuir chair, talons velours orange Paule Ka

Page 41: L'EDITO MAGAZINE issue 2

41

T-shirt gris imprimé Félix Iceberg // Jupe en plumes vertes Talbot Runhof // Ceinture en patchwork de cuir

multicolore Paule Ka // Bandeau en plumes noires Maison Michel // Bracelet franges en daim bleu, rouge,

vert Heimstone // Collants opaques noirs Wolford // Escarpins à brides en daim bleu Michel Vivien

Page 42: L'EDITO MAGAZINE issue 2

42

Robe en mousseline imprimé léopard violet et rouge, et jersey anthracite froncé

Paule Ka // Ceinture en velours orange Paule Ka // (Sur l’œil) Collier chaîne fine

dorée, pendentif plumes vertes et grises Médecine Douce // Collants opaques noirs

Wolford // Sandales lanières cuir chair, talons velours orange Paule Ka

Page 43: L'EDITO MAGAZINE issue 2

43

Page 44: L'EDITO MAGAZINE issue 2

44

Robe en soie grise et ocre & cape intégrée effet feuillage

vert Tsumori Chisato // Barrette plumes rose, mauve, prune

Maison Michel // Collants opaques noirs Wolford

Page 45: L'EDITO MAGAZINE issue 2

45

Robe ceinturée en laine jaune, ornée de

bijoux Kalevala Ivana Helsinki

Page 46: L'EDITO MAGAZINE issue 2

46

Portrait

De Gilles Dufour, on connaît sur-tout les années Chanel et Balmain. Mais l’homme aux lunettes noires est passé à autre chose. Aujourd’hui, il est prêt à vivre de nouvelles aven-tures à Londres pour le concept-store Browns, et en Chine pour un partenariat avec Erdos, un géant du cachemire. Rencontre avec un drôle

d’oiseau...

BÊTE CURIEUSE

Propos recueillis par Juliette Plouseau

Photographe Valentina Frugiuele

Page 47: L'EDITO MAGAZINE issue 2

47

Portrait

« Que pensez-vous de ces chaises, je viens juste de les acheter? » me

demande Gilles Dufour, le jour de notre rencontre. Il m’indique deux pe-

tits sièges en bois, en forme de feuilles. J’ai un doute côté confort. Pour

l’esthétique, les deux « petits nouveaux » trouverons sans aucun mal une

place au milieu de l’univers très bucolique de Gilles Dufour. En fait, l’ap-

partement ressemble à une sorte de cabinet

de curiosité dans lequel il intègre pèle-mêle

au fur et à mesure de ses coups de cœur,

une tête de tortue accrochée au mur, des

petits oiseaux colorés empaillés, des fauteuils

imprimés léopards, un petit éléphant sur un

coin de bibliothèque ou encore une table fai-

te avec un tronc d’arbre... Bref un joyeux ba-

zar, à l’image du personnage. Mais attention,

dans cette jungle urbaine du 16ème arrondis-

sement de Paris, l’homme sait reprendre sa

place. En témoigne les nombreuses photos

de famille, ses parents, ses frères et soeurs, et

ses célèbres nièces Victoire de Castellane et

Mathilde Agostinelli. Et puis il y a les amis, cer-

tains anonymes, d’autres très célèbres comme

Catherine Deneuve avec qui il partage une

amitié de longue date. Gilles Dufour revient

justement d’un voyage en Inde avec l’actrice,

où il a découvert les bienfaits de l’Ayurvéda.

Un pays rempli de couleurs, dont il garde

pleins d’images en tête. Mais aussi un besoin

de fraîcheur. Et pour y remédier, il s’asperge,

moi avec, de parfum. Ou plutôt de plusieurs,

qu’il aime superposer selon ses humeurs :

Jo Mallone, Frédéric Malle ou encore une fra-

grance de chez Santa Maria Novella qu’il rap-

porte de Florence.

Vraiment, les voyages il adore ça. Et heureusement, car Gilles Dufour

vient de signer deux partenariats à l’étranger. D’abord avec le concept-

store londonien Browns, pour qui il va réaliser une collection de prêt-à-

porter avec notamment une ligne d’imperméables et de maille. Et, petit

clin d’oeil plein d’humour et de fantaisie, le designer a prévu un thème

« bassecour », avec des tissus brodés de toutes sortes de volatiles. Par

ailleurs, Gilles Dufour est le nouveau directeur artistique de l’enseigne

chinoise Erdos, spécialisée dans les cachemires. Erdos l’a chargé de com-

plètement relooker les boutiques, dans un style plutôt épuré, mais aussi

de concevoir une ligne pour femmes et pour hommes. Pour la collection

femme, Gilles Dufour a choisi d’associer le cachemire au cuir, pour un

petit côté rock’n’roll. Il va aussi utiliser la fourrure et le strass Swarovski,

très prisé des modeuses chinoises. S’il n’oublie jamais l’aspect com-

mercial, Gilles Dufour apprécie beaucoup qu’on lui laisse la possibilité

d’expérimenter : « c’est un vrai atout aujourd’hui de travailler pour des

pays comme la Chine, car tout est à faire. Il y a un vrai dynamisme, une

énergie, c’est la clé de la créativité ». En tout cas, Gilles Dufour veut avant

tout des vêtements confortables, et n’oublie pas qu’ils seront ensuite por-

tés. « Je crée des vêtements pour des femmes jeunes et moins jeunes.

Elles ne portent pas forcément la même chose et j’en tiens compte ».

Et Gilles Dufour a une idée bien précise de ce qui va aux femmes. « Le

total look, c’est vraiment ringard. J’aime bien le style de Kate Moss. Elle ose

décaler une robe très habillée avec une petite veste en cuir. Une pièce de

chez H&M + une pièce vintage + une pièce de chez Marc Jacobs = l’équation

magique pour avoir un bon style ! ». Merci pour la recette. Et pour les grands

soirs ? La référence absolue pour Gilles Dufour reste Azzedine Alaïa « C’est

un couturier d’une grande précision. Tout ce qu’il fait est incroyable ».

En mode, Gilles Dufour apprécie aussi Jean-Paul Gaultier et toute cette

nouvelle gé nération de créateurs anglais, tous plus originaux les uns que

les autres. L’originalité, un véritable leitmo-

tiv pour Gilles Dufour. D’ailleurs, la collec-

tion qu’il préfère de son époque Chanel

reste celle de 1994 où les vestes en tweed,

emblématiques de la marque, avaient été

gansées de scoubidous.

Après ses collaborations pour Chanel et

Balmain, Gilles Dufour décide de lancer son

propre label en 2001, aujourd’hui distribué

au Japon. L’occasion pour lui de laisser al-

ler son imagination, nourrie par sa passion

pour la photo (Bruce Weber, Cecil Beaton),

par son amour des plantes, ainsi que par

ses virées aux puces et au marché de

Rungis. Gilles Dufour n’est donc pas qu’une

bête de mode, c’est aussi une bête curieuse!

Et ses goûts très éclectiques se retrouvent

dans ses créations. Par exemple, des cardi-

gans brodés de fleurs, ou encore des pulls

aux manches rappelant le motif à losange

des chaussettes Burlington. Beaucoup de

maille, toujours très colorées. Pour présen-

ter ses collections, il choisit la facétieuse

Louise Bourgoin. Une femme qui n’est

pas sans rappeler Brigitte Bardot, l’idole

de Gilles Dufour. Car le créateur admire les

« vraies femmes », surtout les blondes, avec

de la poitrine. Là encore, c’est avec drôlerie

qu’il parle de son goût pour les transexuels, et notamment Coccinelle. Mais

plus sérieusement, dans la lignée de ces femmes à la beauté hors-nor-

mes, il évoque sa grande amie, le Top Claudia Schiffer. Il l’a connue quand

il était chargé du casting des mannequins au début de ses années Chanel.

« Claudia, c’est la grâce, le sérieux et l’intelligence à la fois ».

Pourtant, même si son entourage regorge de célébrités, Gilles Dufour

se fait plutôt rare côté sorties. Il n’aime pas vraiment les soirées mondai-

nes. Il préfère les endroits moins en vue et un peu décadents comme

« le Folie’s Pigalle ». Mais ce qui est plutôt amusant et touchant à la fois, c’est

qu’il garde dans ses carnets de notes les photos de ses apparitions en public.

Par exemple, des clichés de son rôle de courtisan dans Marie-Antoinette,

le film de sa copine Sofia Coppola, qui fût aussi son assistante chez Chanel.

Et puis surtout, en juillet dernier, quand il s’est vu décerner l’insigne de la

Légion d’Honneur. « Quand on me l’a proposé, au début je l’ai refusé. Je fais

parti de cette ancienne génération qui pense que la Légion d’Honneur doit

être remise à des hommes et des femmes qui ont servi leur pays, notam-

ment pour des faits d’armes. Et puis finalement je l’ai accepté. Les choses

ont évolué. Même Michou a la Légion d’Honneur! ».

L’heure tourne et Gilles Dufour ne tient plus en place. Il enfile une ves-

te, désormais brodée d’un fil rouge, qui rappel discrètement sa distinc-

tion de chevalier de la Légion d’Honneur, et sa fidèle paire de lunettes

noires. Il vient à peine de poser ses valises qu’il doit déjà repartir pour la

Chine. Gilles Dufour est décidément un drôle d’oiseau, un oiseau particu-

lièrement voyageur!

Croquis de Gilles Dufour; Collection Gilles Dufour by Browns

Page 48: L'EDITO MAGAZINE issue 2

48

Back st age

Pendant que la mode printemps-été 2009 se dévoilait enfin au monde, ordonnée et sublime sur les podiums, nous, on a jeté un coup d’œil indiscret dans les coulisses. On a goûté de près à toute cette agitation, cette effervescence; entre l’odeur de la laque, le bruit des basses et les flashs des photographes, l’ambiance est rapidement devenue survoltée. Tout s’est très vite enchaîné, les premières filles étaient déjà prêtes à défiler, impatientes, stressées, d’autres étaient encore entre les mains expertes des coiffeurs. Chez Dior, on voulait des chignons architecturaux. La coiffure, moment idéal pour essayer de manger un peu. Dernières vérifications sur l’ordre de passage et les man-nequins ont enfilé leurs tenues. Mini robes drapées chez Givenchy, imprimés léopard chez Louis Vuitton, tout en ordre. Le créateur veille et le show commence. Texte Marion Visoianu, Photographe Eric Sposito

Flashback

Défilés Printemps/Eté 2009 : Kenzo, John Galliano, Louis Vuitton, Giambattista Valli, Kris Van Assche, Hussein Chalayan, Paul&Joe, Cacharel

Page 49: L'EDITO MAGAZINE issue 2

49

Back st age

Page 50: L'EDITO MAGAZINE issue 2

50

Back st age

Page 51: L'EDITO MAGAZINE issue 2

51

Back st age

Page 52: L'EDITO MAGAZINE issue 2

52

Back st age

Page 53: L'EDITO MAGAZINE issue 2

53

Back st age

Page 54: L'EDITO MAGAZINE issue 2

54

Back st age

Page 55: L'EDITO MAGAZINE issue 2

55

Back st age

Page 56: L'EDITO MAGAZINE issue 2

56

photographe KEVIN S . & TANIA S .

styl iste CHRIS MADLEIN

assistant URIVALDO LOPES

coif fure STEPHANE CLAVIER

maquil lage NOBU@L’ATELIER 68

VOLTE FACE

Page 57: L'EDITO MAGAZINE issue 2

57

MARIA BABIKOVA@MARYLIN AGENCY

masque REINHARD LUTHIER POUR IGLAÏNE PARIS

Page 58: L'EDITO MAGAZINE issue 2

58

à gauche : MARIA BABIKOVA@MARYLIN AGENCY //

robe drapée en faille de soie DIOR // bottines en veau imprimé AZZEDINE ALAÏA //

manchettes en métal argenté orné de cuir noir vernis et argenté, et de cristal mesh SWAROVSKI

à droite : ELEONORE WOODWARD@NEXT MODELS //

body blanc en mousseline de soie AKRIS // manchettes en métal argenté orné de cuir noir vernis et argenté et de

cristal mesh SWAROVSKI // collier et coiffe REINHARD LUTHIER POUR IGLAÎNE PARIS

Page 59: L'EDITO MAGAZINE issue 2

59

Page 60: L'EDITO MAGAZINE issue 2

60

NATALIA BOGDANOVA@MARYLIN AGENCY //

manchette en métal argenté orné de cuir noir vernis et de

cristal mesh SWAROVSKI // veste à basques en laine bouillie

volantée AZZEDINE ALAÏA

Page 61: L'EDITO MAGAZINE issue 2

61

Page 62: L'EDITO MAGAZINE issue 2

62

à gauche : NATA@NEXT MODELS //

body blanc en mousseline de soie AKRIS // foulard agila en soie DIOR //

Dior Evening sandales orange en python DIOR

à droite : MARIA BABIKOVA@MARYLIN AGENCY //

bonnet de bain IGLAÏNE PARIS // robe en sequins CELINE

Page 63: L'EDITO MAGAZINE issue 2

63

Page 64: L'EDITO MAGAZINE issue 2

64

Page 65: L'EDITO MAGAZINE issue 2

65

à gauche : ROXANE GLINEUR@M MANAGEMENT //

manteau en organza blanc PAULE KA // ceinture noire VINTAGE IGLAÏNE PARIS //

culotte noire en sequins VINTAGE // casquette en nappa noire LOEWE

à droite : ROXANE GLINEUR@M MANAGEMENT

Page 66: L'EDITO MAGAZINE issue 2

66

à gauche : NATALIA BOGDANOVA@MARYLIN AGENCY //

manchette en métal argenté orné de cuir noir vernis, et de cristal mesh SWAROVSKI // veste à basques en

laine bouillie volantée AZZEDINE ALAÏA // escarpins pailletés bicolores avec talon décalé WALTER STEIGER

à droite : KSENIA@CRYSTAL MODELS

chapeau à voilette REINHARD LUTHIER POUR IGLAÏNE PARIS // robe bustier à basques en laine bouillie

volantée AZZEDINE ALAÏA

Page 67: L'EDITO MAGAZINE issue 2

67

Page 68: L'EDITO MAGAZINE issue 2

68

à gauche : ELINE@MAJOR PARIS //

gants longs en cuir résille noir AZZEDINE ALAÏA //

broche papillon en cristal facetté SWAROVSKI

à droite : KSENIA@CRYSTAL MODELS

Page 69: L'EDITO MAGAZINE issue 2

69

Page 70: L'EDITO MAGAZINE issue 2

70

ELEONORE WOODWARD@NEXT MODELS //

body blanc en mousseline de soie AKRIS // man-

chettes en métal argenté orné de cuir noir vernis

et argenté, et de cristal mesh SWAROVSKI //

collier IGLAÏNE PARIS

Page 71: L'EDITO MAGAZINE issue 2

71

Page 72: L'EDITO MAGAZINE issue 2

72

Dans le sillage de la semaine de la Haute-Couture, en

marge des grands noms de l’Excellence, Cathy Pill a

trouvé toute sa place parmi les invités de cette semaine

des défilés. Talentueuse et au parcours des plus envia-

bles, la jolie brune a séduit par son travail des imprimés

et la fluidité de ses tissus.

Diplômée de la prestigieuse école de La Cambre, elle

entre en stage chez les très créatifs AF Vandevorst et

Vivienne Westwood avant d’être récompensée par

une myriade d’honneurs : d’abord le prix de la collec-

tion de l’année à Trieste en 2003, puis les bourses de

la Fondation Pierre Bergé et Yves Saint Laurent et de

la Maison Yves Saint Laurent en 2005, le prix Fabio

Inghirami en Italie et enfin le prix Modo Bruxellae en

Belgique.

Sa première collection de prêt-à-porter, Blink, est lancée

en 2006 à Paris lors de la Fashion-Week et a fait l’objet

d’une exposition au Louvre, sacro-saint des musées pa-

risiens. On la remarque pour ses imprimés graphiques

inspirés de l’architecture Art Nouveau et pour ses sil-

houettes féminines en diable.

Elle travaille la couleur en véritable artiste plasticienne,

recherchant des techniques d’impression, de projection

des teintes, détournant photographies et photocopies.

Avec Source, la collection printemps-été 2009, son

œuvre avance : l’artiste a laissé les imprimés architectu-

raux pour des formes plus abstraites, plus organiques.

D’autres noms ont déjà fait appel à la belle : après la fa-

meuse CD-Dress vue sur l’une des campagnes Canon,

elle a élaboré pour la marque une collection intitulée

We speak Image qui a fait l’objet d’une exposition iti-

nérante en Europe en 2008. Ses imprimés se retrou-

veront également sur des accessoires cette année

puisqu’elle vient de dessiner une collection de sacs

pour la marque Kipling.

Cathy Pill semble bien partie pour nous repeindre le

monde. {Sandrine Goncalvès}

CATHY PILL Couture & Image

Page 73: L'EDITO MAGAZINE issue 2

73

Créateur d’ailleurs

–So

urc

e–

Co

llec

tio

n P

rin

tem

ps/E

té 2

00

9

Page 74: L'EDITO MAGAZINE issue 2

74

Zoom

John Galliano—Plateformes à brides en cuir noir, Printemps/Été 09

Page 75: L'EDITO MAGAZINE issue 2

75

Zoom

Voilà maintenant plusieurs saisons que les

podiums de nos chers créateurs font défiler ces

fameuses chaussures à semelles compensées.

Ce classique a vu son look s’affirmer au fil des an-

nées pour atteindre nos placards, mais comment

sommes-nous devenus addicts à ces talons aux

courbes généreuses ?

1936, année de pénurie dans une Italie mus-

solinienne. Un jeune bottier nommé Ferragamo,

n’ayant plus les moyens d’utiliser les matières

premières habituelles, surprend le petit monde

de la chaussure en employant le bois pour réa-

liser les semelles de ses créations. La chaus-

sure à semelle compensée démarre ainsi une

carrière fulgurante dans la mode, et Salvatore

Ferragamo s’expatrie à Los Angeles, empor-

tant avec lui sa trouvaille qui lui vaudra un

grand succès. Le modèle est très vite repris par

Pérugia pour Schiaparelli et connaît une réussite

internationale.

Mais revenons quelques siècles en arrière. Cet

intérêt pour les semelles compensées remonte

en réalité du XVIème siècle où, pour être remar-

quées, les courtisanes de Venise portaient des

chopines, souliers rehaussés par des patins qui

pouvaient atteindre jusqu’à 60cm.

Si l’essor de la compensée a connu un frein

au début des années 50 pour laisser place au

talon aiguille, connu pour sa très grande fémi-

nité, c’est avec la période « baba-cool » que

nous voyons réapparaître les hautes semelles,

à présent agrémentées de cordes tressées.

D’ailleurs, cette tendance bariolée très seventies

Le compensé

depar &

Page 76: L'EDITO MAGAZINE issue 2

76

Zoom

est actuellement revisitée par Sonia Rykiel avec

un modèle compensé en cuir tricolore. Avec ce

design, Mme Rykiel s’inspire directement des cé-

lébrités telles Elton John ou encore David Bowie

dans son personnage de Ziggy Stardust qui ont

fait la part belle aux épaisses semelles. Depuis,

la belle compensée voit les années défiler sans

jamais prendre une seule ride.

Si la compensée a particulièrement su faire

parler d’elle ces dernières années, elle a sur-

tout redoré le blason du talon. Véritable objet

de convoitise, le talon est devenu accessoire à

part entière, pièce rare et précieuse, qui élève la

chaussure au rang de chef-d’oeuvre.

En effet Christian Dior, Céline, Vuitton et

Balenciaga, pour ne citer qu’eux, ont fait de nos

pieds de véritables objets de collection, prêts à

filer tout droit dans la (presque finie !) Cité de la

Mode sur les quais de Seine.

Mais le maître en la matière n’est autre que

Christian Louboutin. Pour lui, la chaussure à

semelle rouge, signe de noblesse sous l’Ancien

Régime, doit se parer de plumes, de cristaux

Swarovsky, de paillettes et de rubans. Le talon,

qu’il soit compensé ou aiguille, est avant tout

le symbole d’une féminité absolue, l’ultime ac-

cessoire qui parfait une silhouette. Christian

Louboutin ne dit-il pas « Quand on se retourne

sur une femme chaussée en Louboutin, c’est la

dernière chose que l’on voit d’elle » ? D’autres

grands noms de la chaussure peuvent se préva-

loir de créer des chefs d’œuvres, comme Pierre

Hardy ou Roger Vivier avec ses chaussures di-

gne des plus belles pièces de joaillerie, dont la

grande ambassadrice n’est autre que la ravis-

sante Inès de la Fressange.

L’univers de la haute couture ne s’y trompe

pas, la chaussure est sûrement l’avenir du luxe.

Comme le dit Karl Lagerfeld « vous voulez vivre

sur un grand pied ? Alors, que vos pas dans l’élé-

gance soient effectués avec des chaussures sur

mesure ! » Bien entendu le sur mesure a un prix,

Loewe—Escarpin en cuir vernis avec talon en métal doré, Printemps/Été 09

Page 77: L'EDITO MAGAZINE issue 2

77

Zoom

telles les œuvres d’art crées par l’atelier Massaro

pour les plus grandes maisons de couture. Nous

avons tous vus les splendides créations de cette

maison pour Chanel qui, d’ailleurs, a acquis l’ate-

lier en 2003. Pour Raymond Massaro, tout porte

sur la chaussure, il peut y consacrer jusqu’à 40

heures de travail dans son atelier mythique du 2

rue de la Paix. Et les créateurs comme Christian

Lacroix, John Galliano ou encore Azzedine Alaïa

ne se trompent pas d’artisan en faisant appel

à ses talents d’expert, il s’agit d’un authentique

Maître d’Art.

Cet hiver encore, le talon a décroché le pre-

mier rôle. Chez Dior et Vuitton, nous pouvons

respirer le grand air grâce a des talons vertigi-

neux qui nous font défier les lois de la gravité.

Alors que Dior nous propose un modèle

perché sur 15cm de talon, Vuitton nous offre

la même chose, avec une semelle légèrement

rehaussée par un plateau. Dans la lignée des

plateformes à talons aiguille imaginées par Yves

Saint Laurent en 2006, il s’agit là d’une hauteur

en trompe l’oeil.

Quant à la prochaine saison estivale, nous

verrons sûrement défiler sur le bitume pari-

sien d’incroyables nouveautés. Des « escarpins

chaussettes » futuristes chez Balenciaga, ou

encore des essais ethniques pour Dior avec

ses talons sculptés de vénus Hottentote. John

Galliano, après ses trouvailles bucoliques, nous

propose pour l’été des plateformes chromées

à la silhouette carrossée. Loin des formes

avant-gardistes de Balenciaga, on note aussi

dans la collection croisière de Dior un escar-

pin orné de breloques pour abuser des frivo-

lités. La corde dorée gracieusement enroulée

autour du talon Loewe est quant à elle bien

plus néo-classique.

Dans tous les cas, l’élégance de nos tenues

risque fort de ne pas passer inaperçue, avec

une accessoirisation du plus haut niveau, si je

puis dire.

DIOR—Sandale à plateforme en cuir façon crocodile couleur crème, talon statue de 15cm couleur ivoire, Automne/Hiver 08

Page 78: L'EDITO MAGAZINE issue 2

78

Page 79: L'EDITO MAGAZINE issue 2

79

Page 80: L'EDITO MAGAZINE issue 2

80

Robe—Rebecca Taylor

Gilet—Luca Luca

Bijoux—Stephen Dweck

Sculpture cheveux—Kate Cusack

Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

Page 81: L'EDITO MAGAZINE issue 2

81

Veste et pantalon—Costello Tagliapietra

Chemisier—Thuy

Chaussures—Harlan Bel

Bague—Stephen Dweck

Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

Page 82: L'EDITO MAGAZINE issue 2

82

À GAUCHE

Maillot de bain—Rosa Cha

Bague—Stephen Dweck

Sculpture cheveux—Kate Cusack

À DROITE

Gilet—Luca Luca

Robe—Rebecca Taylor

Bijoux—Stephen Dweck

Chaussures—Y’s

Sculpture cheveux—Kate Cusack

Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

Page 83: L'EDITO MAGAZINE issue 2

83

Page 84: L'EDITO MAGAZINE issue 2

84

Top—Thrive

Boucles d’oreilles—Alexis Bittar

Chaise en cuir Dexter—Amy Law

Page 85: L'EDITO MAGAZINE issue 2

85

Page 86: L'EDITO MAGAZINE issue 2

86

Robe—Charles Chang-Lima

Page 87: L'EDITO MAGAZINE issue 2

87

Chemisier—Adam

Pantalon—GF Ferré

Chaussures—Céline

Sculpture cheveux—Kate Cusack

Chaise en cuir Dexter—Amy Law

Page 88: L'EDITO MAGAZINE issue 2

88

Combinaison—Catherin Holstein

Collier—Kate Cusack

Chaussures—Harlan Bel

Sculpture cheveux—Kate Cusack

Fauteuil en cuir Dexter—Amy Law

Page 89: L'EDITO MAGAZINE issue 2

89

Page 90: L'EDITO MAGAZINE issue 2

90

Photographe Mariann Sell

Styliste Ayako Iijim

a

Coiffure Andrew Fitzsim

ons

{ArtList Paris}

Maquillage Ism

ael Blanco

{Aurelien Paris}

Mannequin Christina Gottschalk@IM

G

Page 91: L'EDITO MAGAZINE issue 2

91

Robe noire en tricot Giles

Page 92: L'EDITO MAGAZINE issue 2

92

Page 93: L'EDITO MAGAZINE issue 2

À GAUCHE : Robe noire en jersey de soie Vivienne Westwood Gold LabelÀ DROITE : Chemise noire en dentelle Collette Dinnigan, Culotte noire en satin Cadolle

Page 94: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Pantalon en organza Paule Ka Lavallière & chapeau en tweed Chanel

Page 95: L'EDITO MAGAZINE issue 2
Page 96: L'EDITO MAGAZINE issue 2

96

Top noir en mousseline à plumes Plein SudCollants FalkeBracelet Chanel

Page 97: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Jupon noir en tulle Cadolle

Page 98: L'EDITO MAGAZINE issue 2

98

Page 99: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Body noir en laine Costume National Cuissardes en cuir Lazare Lunettes Ray Ban

Page 100: L'EDITO MAGAZINE issue 2
Page 101: L'EDITO MAGAZINE issue 2

À GAUCHE : Robe, bracelet & accessoire de tête Chanel, Chaussures Gianvito RossiÀ DROITE : Capuchon en plastique Maison Michel

Page 102: L'EDITO MAGAZINE issue 2
Page 103: L'EDITO MAGAZINE issue 2

À GAUCHE : Gants en résille et empiècements velours & chemise en organza Paule Ka, Foulard en moussline GilesÀ DROITE : Accessoire de tête Louis Vuitton

Page 104: L'EDITO MAGAZINE issue 2

104

Jet d’encre

Illustration par Anne Brunet chez Galerie 13. Jeannett e Mariani

Page 105: L'EDITO MAGAZINE issue 2

105

Jet d’encre

Page 106: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Photographe & Styliste Urivaldo Lopes / Assistants styliste Sarra Ameziane & Hamid Amou /

Retoucheur Damien Boschi

Robe du mannequin / Lunettes Vintage Iglaïne Paris

Page 107: L'EDITO MAGAZINE issue 2

EN HAUT : Robe Erotokritos / Lunettes Vintage Iglaïne Paris

EN BAS : Chemisier Josep Font / Robe Fatima Lopes / Chaussures talons cristaux Swarovski Sonia Rykiel

Page 108: L'EDITO MAGAZINE issue 2

EN HAUT : Pantalon Xuan Thu Nguyen Couture / T-Shirt peint à la main KWYN / Soutien george en métal Iglaïne Paris / Foulard Iglaïne Paris / Chaussures talons cristaux Swarovski Sonia Rykiel

EN BAS : Robe Paule Ka / Chapeau Iglaïne Paris

Page 109: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Robe Josep Font Couture / Chaussures talons cristaux Swarovski Sonia Rykiel

Page 110: L'EDITO MAGAZINE issue 2

110

Modscope

P

ort

rait

ch

ino

is S

i vo

us

étie

z

un

co

uv

re-c

he

f ?

Mas

que en argent M

anish Arora

Elle

est

sur t

ous les fro

nts.

3—G

uerrière

Masque en m

ilano P

aule

Ka

Elle ne fait p

as dans

la d

ente

lle !

Tai Chi ou Yoga, c

e n’est

pas

po

ur

elle

.

12—Sporti

ve

Casquette en nappa, collection croisière 2009 Loewe rien ne l’arrête!

Elle à plusieurs casquettes,

1—Femme de tête

Casque en nappa noir Célineprendre de risques.

Elle sait rester chic sans 4—Prudente

Step

hen

Jon

es p

our

John

Gal

lian

o

Ch

apea

u e

n g

eorg

ette

de

soie

Elle

cro

qu

e la

vie

à p

lein

es

den

ts.

2—

Go

ur

ma

nd

e

Capuche en renard et drap de laine gris Paule

Ka

elle ne craint pas le frimas !

Bien à l’abri sous sa chapka,

11—Frileuse

Page 111: L'EDITO MAGAZINE issue 2

111

Modscope

Ch

ap

ea

u m

elo

n e

t b

ott

es

de

cu

ir, o

u p

lutô

t b

an

de

au

an

es

folle

s, t

rès

ba

by

do

ll ?

te à

ch

ap

ea

u o

u t

ête

à

ba

nd

ea

u ?

Co

up

de

ch

ap

ea

u a

ux c

réa

teu

rs q

ui o

nt

fait

le

ch

oix

de

ter

no

s p

eti

ts m

ino

is.

Tex

te J

uli

ette

Plo

use

au

, Ill

ust

rati

on

s F

ran

zisk

a U

hli

g, R

éali

sati

on

Lu

cie

Cre

tin

Chapeau Vivienne Westwood

de San Francisco à Rio de Janeiro.

Un v

rai r

ayon de soleil, de Paris à Miami,

6—Aoûtienne

Serr

e-tête strass m

ulticolore Sonia Rykiel

croit

enco

re a

ux contes de fées.

D

ans

sa cage dorée, elle

10

—Prin

cesse

Chapeau melon en fe

utre

Soni

a R

ykie

l

jamais le m

elon.

Total décontractio

n, e

lle n

e pre

nd

5—Chipie

Ch

apea

u e

n a

gnea

u fa

çon

vach

e noi

re e

t bla

nche Dior

ch

an

ge

de

pe

au

... d

e v

ache.

Ap

rès

l’im

pri

mé lé

opar

d, e

lle

9—

Mo

de

use

Burberry Prorsum

Casquette en cachemire, collection homme So British !

8—Little Boy

Ruban rose pâle et barrette en plumes Maison Michel Am

oureuse transie recherche jeune dandy.7—Romantique

Page 112: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Carnet d’adresses

112

AAgent Provocateur+44 87 06 00 02 29

Alberta Ferrettiwww.albertaferretti.com

Alexis Bittarwww.alexisbittar.com

Akris01 47 20 47 49

Azzedine Alaïa01 40 27 85 58

BBvlgari01 56 89 32 20

Burberry Prorsum01 40 07 77 77

CCacharelwww.cacharel.com

Cadolle01 42 60 94 94

Catherine Malandrinowww.catherinemalandrino.com

Céline01 56 89 07 91

Chanel01 42 86 28 00

Charles Chang-Limawww.reduxcharleschanglima.com

Costello Tagliapietrawww.costellotagliapietra.com

Costume National01 40 15 04 36

DDior01 40 73 73 73

Dupré Santabarbara Couture01 44 55 04 70

FFalkewww.falke.de

GGiambattista Valli01 42 56 58 58

Gianfranco Ferré01 42 89 90 91

Gianvito Rossi01 45 62 14 40

Giles01 44 77 93 60

Gucci01 44 94 14 70

HHarlan Belwww.harlanbel.com

Heimstone01 45 49 15 73

Hermès01 40 17 47 17

Hussein Chalayan01 55 35 33 90

IIceberg01 40 06 00 89

Iglaïne Paris01 42 36 19 81

Ivana Helsinki01 44 55 04 70

JJean-Paul Gaultier01 42 86 05 05

John Galliano01 55 35 40 40

K Kate Cusack

www.katecusack.com

Kenzo

01 40 39 72 03

Kris Van Assche

01 48 03 57 28

LLoewe01 53 57 92 50

Louis Vuitton08 10 81 00 10

Luca Lucawww.lucaluca.com

MMaison Martin Margiela01 40 15 07 55

Maison Michel01 42 96 89 77

Manish Arora01 49 23 79 79

Marc Jacobs01 55 35 02 60

Médecine Douce01 48 03 57 28

Michel Vivien01 48 05 80 10

Minnetonka09 51 75 79 10

Miu Miu01 53 63 20 30

PPaul&Joe01 42 74 24 68

Paule Ka01 42 97 57 06

Prada01 53 23 99 40

Proenza Schoulerwww.proenzaschouler.com

RRay Banwww.rayban.com

Rebecca Taylorwww.rebeccataylor.com

Redline01 44 64 92 24

Rosa Chawww.rosacha.com.br

SSergio Rossi01 40 07 10 89

Sonia Rykiel01 49 54 60 60

Sophia Kokosalakiwww.sophiakokosalaki.com

Stephen Dweckwww.stephendweck.com

Swarovski01 44 76 15 35

TTalbot Runhof+49 89 23 66 730

Temperley01 42 65 26 93

Thuywww.thuynewyork.com

Tsumori Chisato01 55 28 34 43

VVirginie Monroe04 91 63 29 14

Vivienne Westwood01 49 27 00 23

WWalter Steiger01 42 66 65 08

Wolfordwww.wolford.com

YY’swww.yohjiyamamoto.co.jp

Yves Saint Laurent01 42 65 74 59

Page 113: L'EDITO MAGAZINE issue 2

Photographe Kevin S., Coiffure Stephane Clavier, Mannequin Eva Doll@Metropolitan Agency,

Culotte Agent Provocateur, Manteau Burberry

STATE of MIND

Page 114: L'EDITO MAGAZINE issue 2

© 2

008

SWAR

OVSK

I AG

WWW.SWAROVSKI.COM