LEDS PREMIERU MLS COMBATPS - Martine Storti – Lire ...martine-storti.fr/wp-content/uploads/2010/02/2010-03-201366@LE... · LE MONDE MAGAZINE 80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI 75707 PARIS

LE MONDE MAGAZINE80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI75707 PARIS CEDEX 13 - 01 57 28 20 00

20 MARS 10Hebdomadaire Paris

Surface approx. (cm²) : 2714N° de page : 48-53

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Eléments de recherche : MICHEL DE MAULE : maison d'édition, toutes citations

HISTOIRE

O 26 août 1970 Pour sa premiereapparition publique, ie Mouvement delibération des femmes rend hommagesous l'Arc de triomphe a << ia femmeinconnue du Soldat inconnu »,

LES PREMIERS COMBATS

DU MLPNé dans l'effervescence de Mai 68, le Mouvement delibération des femmes célèbre ses quarante ans. Retoursur une aventure collective, inventive et féconde, qui a faitavancer les droits des femmes. Et entend continuer.

MATTEÂ BATTAGLiA

Qui sont cei excitées ?» Lorsqu elles font leur premiere apparution publique, a Paris il y aquarante ans, les militantes duMouvement de liberation desfemmes suscitent des com

mentaires ironiques Parfois aussi, les clichesles plus grossiers Les féministes ' Des « mégèreshystériques » des « lesbiennes » peu gâtées parla nature entendra t on souvent A voir les raresphotographies de la démonstration du 26 aout1970 c'est la jeunesse des militantes qui surprend Et la force de leurs slogans « Un hommesur deux est une femme », « II y a plus inconnuque Ic Soldat inconnu sa femme »

Elles sont une poignee a elie venues deposer ce jour-la, au pied de l'Arc de triomphe,une gerbe « a la femme inconnue du Soldatinconnu» Un baptême mediatique «Nousétions une dizaine », se souvient Anne Zelensky « Les flics ont rapidement débarqueMaîs nous avions réussi sous l'œil des journellistes, a imposer notre griffe ' », rappelle cetteféministe de la premiere heure qui prendrala présidence de la Ligue du droit des femmes,cofondee avec Simone de Beauvoir en 1974«Cible:, lieux armes troupes tout était déjàen place a l'Arc de triomphe», écrit elle dansHistoire de vm e (ed Calmann Levy 2005)

La presse française mentionne en referenceau WomensLib americain, un «Mouvementdeliberationdelafemme» La femme au singulier 'Une erreur des journalistes Ce n est pas laseule On évoque les exces des militantes sanspouvoir en citer un seul «Pour L'Aui orc et pourCombat, le Mouvement regroupait 3 000 adherentes Ou avaient ils ete pecher ça ?» noteCathyBernheim, elle-même journaliste et écrivain,qui a raconte [ajournée du 26 aout 1970 dansson tres beau livre Perturbation, ma soeur(ed Seuil coll « Libre a elles », 1983) L'opérabon mediatique a ses limites Maîs elle a fonctienne les Français connaissent désormaisl'existence du Mouvement de liberation desfemmes

Le 26 août 1970, début du mouvement 'Plutôt son premier cri On retrouve la tracede groupes précurseurs des 1967-1968, mobi-lisant le plus souvent une poignee de per-

** Au printemps 1968, dansles organisations d'extrême gauche,nous avions notre place taperà la machine. k k, Martine Storti,journaliste et écrivain

EN LUTTE 20 novembre 1971 manifestation de rue d

sonnes L un d eux, Feminin Masculin Avenir,initie par Anne Zelcnsky tt Jacqueline Feldman défend le principe d'un féminismemixte « La liberation sera bancale tant qu'ellemarchera sur une patte tout comme I humaniteest bancale de tant s appuyer sur une de sesjambes» écrit Anne 7elensky Un autre groupe,ou plutôt un trio forme par Antoinette Fouque,enseignante en lettres, son amie Josiane Chanel et I ecnvaine Monique Wittig (prix Medicispour L Opoponax en 1964) rej ette la participa-tion des hommes «La proximite entre femmesva libérer une parole que les femmes ne tiennent fqu entj e elles sans le poids de la domination et du |discours masculins » écrit Antoinette Fouque «dans Generation MLF Cette seconde option, la ffinon-mixité, va l'emporter Pour toutes ces ffifemmes, Mai 1968 constitue une rupture o




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MLP, a Paris 3 DOO femmes défilent pour l'avortement et la contraception libres et gratuits.

Comme pour Martine Storti, qui préparealors l'agrégation de philosophie à la Sor-bonne. Elle est l'une des premières femmes àprendre la parole dans les amphis bondes- elle sera aussi, après son arrivée ^Libérationen 1974, une des premières journalistes àrelayer les combats du MLP. Mais c'est uneexception. «Au printemps 1968, dans lesorga-nisations d'extrême gauche, nous avions notreplace : taper à la machine », explique-t-elle.

« PHALLOCRATES EXEMPLAIRES »Cette année-là, Christine Delphy est déjà

chercheu se au CNRS. La « division sexuelle dutravail militant », telle qu'elle s'instaure à laSorbonne ou à Nanterre, ne la surprendguère. « Les partis politiques avaient à l'époqueleurs "clubs de femmes", où nous étions rangées

à part, comme sous une serre dans l'attented'édore », explique l'auteur de L'Ennemi prin-cipal (Syllepse, 2001). « C'était l'Union desfemmes françaises pour le Parti communiste,l'Unionféminine civique et sociale pour la droite,le Mouvement démocratique fémininpour lespartis de gauche. Dans ce contexte, que noussoyons reléguées à des tâches subalternes par noscamarades gauchistes, phallocrates exemplaires,n'avaitrien d'étonnant», conclut-elle.

A la Sorbonne, Antoinette Fouque cst, elleaussi, témoin d'une « révolution viriliste ».Nous n'avons pas pu la questionner : psycha-nalyste, créatrice des éditions Des Femmes,universitaire, politologue, elle oppose auxjournalistes son emploi du temps charge.Mais elle écrit dans Génération MLP (éd. Desfemmes, 2008) : «L'acteurprincipal [de

partisansniERATîW

«SOMMES

ANNEE ZERO _J

MANIFESTE Juillet 1970, numéro spécialde Partisans, la revue de François Maspero.




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MEETING USDECIDERONTPLUS POUR ROU9

MAIN-FORTE 10 mars 1971 -Christine Delphy (deuxième en partant de la gauche), Monique Wittig(troisième). Antoinette Fouque (sixième) et des militantes du Front homosexuel d'action révolution-naire (FHAR) perturbent une émission de radio sur « L'homosexualité, ce douloureux problème »

APPEL Affichede 1973. Le droit àl'avortement estl'une des premieresvictoires du MLP laloi autorisant l'IVGest promulguée enjanvier 1975.

Mai 1968] est le phallus. Les affiches leprodament : "Le pouvoir au bout du fusil", "Lepouvoir au bout du phallus", »

«Etions-nous invitées au bal seulement pourfaire les cafés et tirer les tracts ?», questionneAnne Zelensky. Son groupe, Féminin Mascu-lin Avenir, organise dans lasorbonne occupéele seul meeting consacré aux femmes. «Nousétions parties à deux, et nous nous retrouvionsune centaine !»

La gloire est éphémère. La révolte étudiantes'achève. Les effectifs fondent. Mais sur leterrain fertilisé par Mai 1968, le MLP est engerme. « Le Mouvement de libération desfemmes, c'est l'héritier rebelle de Mai 1968 »,explique la sociologue Françoise Picq. « Ouplutôt, c'est la rencontre du Deuxième Sexe deSimone de Beauvoir et de l'espoir fou, né enMai 1968, qu'onpeut changer le cours de l'histoirecollectivement. » Pour cette spécialiste del'histoire du féminisme, les initiatrices duMLP se sont définies, dans l'élan de Mai 1968,« contre » Mai 1968 : refus de subordonner lalibération des femmes à la lutte des classes.Refus, aussi, d'être des militantes de secondecatégorie. Et volonté d'analyser les fonde-ments dc la sociéte patriarcale pour les dé-noncer, mais surtout pour les mettre à terre.

Dans la foulée de la révolte étudiante,d'autres groupes de femmes voient le jour :

« Les oreilles vertes », « Les polymorphes per-verses », « Les petites marguerites »... Le MLPcouve, jusqu'à la sortie publique sous l'Arc detriomphe, le 26 août 1970. Ce n'est pasl'unique coup d'éclat de cette année-là. En maiest paru l'article « Combat pour la libérationde la femme », dans L'Idiot international, lejournal polémique de Jean-Edern Hallier.« Quand nous marchons dans les rues, noussommes sijflées, huées, touchées, nous sommesappréciées ou dépréciées par les regards. Noussommes des objets en usage ou hors d'usage »,écrivent ses auteures, Monique Wittig et sasœur Gille, Marcia Rothenburg et MargaretStephenson. Pour leurs lectrices, c'est unerévélation. Un soulagement, aussi. « Ce textejouacommeun trait d'union, tant il disait publi-quement ce que beaucoup d'entre nous pensionsdans notre solitude et notre dispersion», se sou-vient Martine Stc rtl.

C'est également cc que ressent Annie Sugier,jeune ingénieure au Commissariat à l'énergie

** Le mouvement est longtempsresté un ensemble fluide, où l'onpassait d'un groupe à l'autre.Françoise Picq, sociologue




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LA LENTE AVANCEE DES DROITS1944

« Les femmes sont électnces et éligibles dans /es mêmesconditions que les hommes », proclame lordonnance du21 avril, signée par le général de Gaulle Les Françaisesvotent pour la premiere fois lors des elections municipalesd'avril 1945.

1965

La loi du 13 juillet réforme les régimesmatrimoniaux les femmes mariéesn'ont plus besoin de l'autorisation deleur man pour ouvrir un compte enbanque, travailler et disposer de leurspropres biens.

1967

La loi du 28 decembre autorisela contraception orale Les mineures(moins de 21 ans) ne seront dispenséesde l'autorisation parentale qu'en 1974La publicite pour le préservatif ne seraautorisée qu'en 1987, en pleineépidémie de sida

atomique, aujourd'hui présidente de la Liguedu droit international des femmes, lorsqu'elledécouvre, en octobre 1970, le numéro spécialde la revue Partisans titré « Libération desfemmes, année zéro ». « Tout ce que je croyaisêtre seule à penser y était écrit. On allait enfinau-delà du constat de la "condition féminine", enouvrant ime perspective : notre libération. » Surdeux cent cinquante pages, Partisans dressela liste des combats fédérateurs du mouve-ment : sexualité, famille, viol, avortement...<< On y entraperçoit également les débats quiagitent déjà le MLP, note Martine Storti. Lesfemmes forment-elles une classe ? Quel est l'en-nemi principal, le capitalisme ou le patriarcat ?»

LIBERTE DE TONCe qui fait aussi débat, c'est le titre de ce nu-

méro spécial. Pourquoi IV année zéro » ? Mé-connaissance de l'histoire du féminisme auxxc siècle ? Ignorance de l'existence du mou-vement dcs femmes aux Etats-Unis, enGrande-Bretagne, dans les pays du nord del'Europe, en Espagne, en Italie ? Défaut detransmission, certainement. Volonté, aussi,de marquer une ère nouvelle.

A la « une » de Partisans, l'emblème duMLP : un poing fermé dans le « miroir de Ve-nus », symbole du genre féminin. Effet visuelgaranti. Le « style MLP » s'impose, mêlanthumour grinçant, audace ct (auto-)dérision.On ne signe pas (ou exceptionnellement) lestextes dont on est l'auteur. On se moque duqu'en dira-t-on. On joue avec les slogans :« Travailleurs de tous les pays, qui lave voschaussettes ? », « L'homme est le passé desfemmes », « Une femme sans homme, c'estcomme un poisson sans bicyclette ».

Il suffit de feuilleter MLF-Textespremiers(Stock, 2009) pour se faire une idée de la li-berté de ton et de parole. Articles, slogans,poèmes : ce recueil, collectif bien sûr, est unesorte de making of dv. mouvement. Autre op-tion : relire Le torchon brûle, le journal « mens-truel » du MLP, à condition de le trouver (sixnuméros, entre 1971 et 1973). Percutant.

La parole se libère... et aucune structure nedoit venir l'entraver. Le MLP n'a ni local nipermanence. Mais une multitude de lieux dcréunion s'improvisent, à Paris et en province.«En opposition avec les hiérarchies el la bureau-cratie masculines, les femmes refusent touteorgajiisation », explique Simone de Beauvoirdans sa préface à Histoires du MLF d'AnneZelensky et Annie Sugier (Calmann-Lévy,

1977) Des groupes de parole, de quartier, deconscience se forment spontanément. On parlede tout ce qui, d'ordinaire, est relégué à lasphère privée. « Le personnel est politique >> :faire des enfants, faire la vaisselle, faire l'amoursont des actes politiques. Des rendez-vouss'improvisent chez l'une ou l'autre des « co-pines ». On célèbre IV entre-femmes », la « so-rorité »... Et on participe, tous les quinze jours,aux grandes assemblées générales à l'Ecole desbeaux-arts. C'est la cacophonie. « De multiplesfaçons d'être en mouvement», répond CathyBernheim, évoquant des « moments d'éhlouis-sement», mais aussi d'épuisement.

Car toutes en conviennent : les clivages ausein du MLF sont présents dès les origines dumouvement. Bien sûr, il y a des luttes fédéra-trices : le droit à l'avortement (loi votée en1974), la reconnaissance du viol comme uncrime (1980). Les actions sont retentissantes,comme la publication du Manifeste dcs 343 (les« 343 salopes »), qui ébranle la France tranquilledu président Pompidou en 1971, les Journéesde dénonciation des crimes commis contre lesfemmes, organisées à la Mutualité les 13 et14 mai 1972, ou encore la grande marche du6 octobre 1979 pour la pérennisation de la loiVeil sur l'avortement. Les militantes sont nom-breuses, aussi, à revendiquer leur autonomiepar rapport aux partis politiques et à railler lestentatives de « récupération », que ce soit la

JOURNAL Mai 1971.le premier numérodu « menstruel »du MLP paraîtSix seront publies,jusqu'en 1973

TORCHONBRULE

MENSTRUEL 1F

DÉBUTS 26 août 1970, devant l'Arc de triomphe la premiere apparition publique du MLF




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PIONNIÈRE En 1973, Simone de Beauvoir participe à un rassemblement du MLP à Vincennes.L'auteure du Deuxième Sexe (1949) est une figure de proue du mouvement féministe.

création d'un secrétariat à la conditionféminine en 1974, ou lorsque l'ONU proclame1975 : Année de la femme.

LA RUPTURE « PSYCH ET PO »Mais les débats agitent le mouvement. On

n'évite pas les divergences, les affrontements •quel rapport le féminisme doit-il entreteniravec le marxisme ? Faut-il structurer le Mou-vement ou conserver un fonctionnementinformel ? Existe-1-il une spécificité du fémi-nin, une féminité, une « fcminitude » ? Fémi-nistes différentialistcs et universalistes peu-vent-elles s'entendre ?

Le MLP est-il menacé d'implosion ? Lestensions entre ses différentes tendances(féministes, féministes radicales, féministesréformistes, courant « lutte des classes »,« psychanalyse et politique »...) frôlent par-fois la guerre ouverte. Mais « le mouvement estlongtemps resté un ensemble fluide, où l'on pas-sait d'un groupe à l'autre », soutient FrançoisePicq. Une rupture radicale se dessine pour-tant avec le groupe d'Antoinette Fouque,Psychanalyse et Politique - « Psych et Po »pour les initiés.

Antoinette Fouque, qu'on associe si facile-ment aux combats féministes, rejette en bloc

RELAIS Créée en 1974, laCoordination des groupesfemmes d'entreprise pour-suit le combat féministesur le front du travail

le féminisme, « qui [lui] évoque toutes les idéolo-gies radicales ». Pour elle, il faut faire émergerla spécificité féminine par un travail sur soi, lapsychanalyse. Extirper la misogynie de l'in-conscient. Revenir au matriciel. Qui dit femmedit enfantement. « La procréation est à la foiscréation et production », «Entre génial et géni-tal, iln'yaqu'un "f de différence», relève-t-elle.Le fossé avec les féministes se creuse. Mais cen'est pas sur ce terrain-là que se joue le divorce.

Depuis 1973, Antoinette Fouque investit sesforces dans une maison d'édition, des librai-ries à Paris et en province, plusieurs journaux.Pour ses détracteurs, elle bâtit un empire avec

ICI, LES HOMMES SONT « INTERDITS »ANITA RIND, LE DU 28 AOÛT Î974 (EXTRAIT)

Dès l'entrée, l'impressiond'un monde différent. Pourla journaliste qui arrive deParis dans cette collectivitéde femmes, le choc com-mence dès le seuil pas d'ac-cueil organisé par desresponsables attitréesDans le hall, plusieurs jeunesfemmes, assises sur descoussins, lèvent à peine latête c'est comme si la nou-velle venue n'existait pasIndifférence ? Non Chacunedes quelque cent femmesréunies ici se prend d'aborden charge et en attend autantdes autres

Entre Arcachon et Pyla-sur-Mer.au Moulleau. le groupePsychanalyse et Politique- « Psych et Po » - a loue unancien préventorium pour unmois La véritable vie, c'est-à-dire la recherche, la réflexionen commun, commencea 6 heures du soir Elle seprolonge tard dans la nuitLe reste de la journee, on semet en « etat de vacance »Chacune investit dansla communauté ce qu'ellepeut ou ce qu'elle pensenécessaire de faireCeltes qui participent depuisplusieurs années à l'action de

« Psych et Po » se meuventavec aisance dans ce modede vie librement choisi Lesautres découvrent non sansangoisse ce que signifie «seprendre en charge »Les hommes, ici, sont « inter-dits » « Tu comprends, notrerecherche est déjà suffisam-ment compliquée, difficile, onne peut pas, en plus, s'occu-per des hommes x Ils nesont pas craints en tant quetels, maîs, pour y voir clair,les femmes ici présentespensent qu'elles doivent« extirper la masculinité »d'elles-mêmes. « ll faut lutter

contre cette tendance qu'ontles femmes à s'aligner surl'univers des hommes », nousdit AnneExister en tant que femme,oui Arracher un pouvoir, nonRévélée à elle-même, lafemme pourra imposer, à laplace ou elle est, une nouvelleverite Maîs cette rechercheindividuelle ne peut se fairequ'a travers le groupe, etgràce à lui, pour acquérir unedimension collectiveEn ce sens, et malgre lesapparences, la demarche desadeptes de « Psych et Po »est politique

À L'ÉPOQUE...

Mouvement sans localni permanence,nourri d'une multitudede lieux de reunion àParis comme en pro-vince, le MLP voit fleu-rir dès ses débutsdifférentes tendancesLe groupe Psychana-lyse et Politique(« Psych et Po »),anime par AntoinetteFouque, est l'uned'entre elies. Le Monderendait compte, àl'été 1974, d'une « ren-contre» d'un moisde « Psych et Po » surle thème « Vacances,révolution, mer,travail » a Arcachon




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LA LENTE AVANCEE DES DROITS1972

La loi du 22 decembre relative aI egalite de rémunération entre leshommes et les femmes introduit leprincipe « a travail égal salaire égal »En 2006 alors que six autres textesont ete votes sur le sujet I écartsalarial s élevait encore a 27 %

1975

La loi sur I interruption volontaire de grossesse (IVG)est promulguée le 17 janvier a titre provisoire pourcinq ans Simone Veil ministre de la sante enavait défendu le projet au Parlement lors de debatsretransmis en direct a la television La loi surI avortement devient définitive en 1979

1980Le viol est reconnu comme un crimepar la loi du 23 decembre 1980 Lactiondes féministes (« Quand une femme ditnon e est non » !) et notamment lamobilisation de I avocate Gisèle Halimi ontcontribué a faire évoluer les mentalités

le soutien de Sylvina Boissonnas, héritièreSchlumberger sa mecene De fait le succes dela SARL est au rendez vous la reconnaissancelitteraire aussi Ses pi oches saluent « celle parqui I intelligence arrive aux filles » « une femmequi apris sur elle la souffrance et la peur desfemmes» Autant d attaques que de louangesLe 8 janvier 1975 la journaliste Martine Stortifait le récit, dans Liberation de son experiencea « Psych et Po » Elle vient de participer a unereunion du groupe a Montpellier «Jaiperçunon un groupe maîs une secte dominée par laparôle d une seule femme » cent elle

La i upture est consommée le 18 octobre1979, lorsque Antoinette Fouque avec sesamies Sylvina Boissonnas et Marie ClaudeGrumbach, cree l'association MLF et déposeson nom a I Institut de la propriete industnelle et commerciale « Un ancrage devenunécessaire pour lutter contre la menace d'effacément par des partis comme par des féministes»expliquera-t elle L ne trahison pour ses anciennes camarades Dépossédées de leurMouvement sur le papier elles poursuiventleurs combats, certaines sur le terraind'autres dans la recherche, I écriture lapresse voire en acceptant l'institutionnalisation politique

Maîs en 2008 les querelles resurgissentAntoinette Fouque annonce aux medias la celcbration du quarantenaire du Mouvementqu'elle dit avoir cree le r octobre 1968 lejour de son anniversaire Les féministes crienta la farce au révisionnisme Et prennent aujourd hut I initiative de fêter quarante ans deMouvement de liberation des femmes Pourpanser leurs plaies ' Peut être un peu Pourtransmettre leur histoire qui ne se résumepas aux querelles intestines sans douteEt rappeler que I engagement féministe seconjugue au present a

PROVOCATION En 1980 cette affichescandalise Maîs le combat portefin decembre le viol devient un crime

À LIRE AVOIR

Le MLF, c'est la rencontredu Deuxieme Sexe, de Simonede Beauvoir, et de l'espoir foude Mai 68 k, V Françoise Picq

EN NOMBRE Le6 octobre 1979

30 000 a50 000 femmes

manifestent aParis pour la

pérennisation dela loi sur I IVG

a I appel notamment du MLF et

du Planningfamilial

Je suis une femme,pourquoi pas vous '1974 1979 quandje racontais le mouvement des femmesdans Liberation,de Martine Stortied Michel de Maule2010 316 p 20 €

Liberation desfemmes lesannees mouvement de FrançoisePicq Seuil 1993380 p épuise

Perturbation masœur Naissanced'un mouvement defemmes deCathyBernheim Seuil1983 182 p épuise

Un mouvement asoi 1970 2001 deCatherine Deudoned Syllepse 2003213 p 20 €

Le Sexe du militantisme sousladirection d OlivierFillieule et PatriciaRoux ed SciencesPo Les Presses2009 362 p 24 €

A tire déliesItinéraires de féministes radicalesdes annees 1970 deFrançoise Flamanted PUR Reseaudes universitésouest atlantique2008 176 p 15 €

« MLF Le Mythedes origines» avecun entretien ineditsur sa fondationavec MoniqueWittig revueProChoix n°46(decembre 2008)142 p 13 €

(.Aventure desfemmes xie xxfsiecle de FlorenceMontreynaudNathan 2006249 p 32 €

De nombreux évenements célèbrentcette annee lesquarante ans duMouvement de liberation des femmesProgrammecomplet sur le siteInternet Re Belleshttp //re bellesover blog com

« Photos en mouvement histoirede liberation desfemmes 19702010 » photographies de CatherineDeudon Maine du10 arrondissement72 rue du FaubourgSaint Martin Paris10 Entree libreJusqu au 27 mars

« Nuit blanche40 ans du mouvement de liberationdes femmes» dansle cadre du Festivalinternational desfilms de femmesavec I Institut national de I audiovisuelMaison des Artsde Creteil placeSalvador AllendeCreteil (Val deMarne) TelOI 49 80 38 98 Le9 avril a 21 heureswwwfilmsdefemmes com

Liberte(e)Egalite(e)Sororité(e) Forumféderatifetfestifbourse d échangede souvenirs d expenences et deprojets projectionschansons theatreconcert danseAu Bataclan 50boulevard VoltaireParis IP TelOI 43 14 00 30Le 6 juin de14 heures a2 heures

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