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3/26/13 7:31 PM Les apports de Mehdi Belhaj Kacem Page 1 of 19 http://mehdibelhajkacem.over-blog.com/ Vendredi 15 mars 2013 "L'effet Meillassoux" repoussé, pour le meilleur! Si comme moi vous éprouvez une légère frustration à ne pas trouver le dernier MBK dans votre librairie favorite, dites vous bien que l'ouvrage est repoussé; tout d'abord parce qu'il ne sera plus édité chez Léo Scheer. Ensuite, parce que Mehdi y travaille encore, et qu'il y sera question du mal, à la suite de ses deux grands penseurs, Schelling et Schürmann. Il ne nous en fallait pas plus pour être patient, et attendre le colloque de la semaine prochaine pour de plus amples précisions! Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem Vendredi 8 mars 2013 Amour, amitié et sollicitude chez Heidegger Je vous retranscris ici un article provenant d'un excellent blog, tenu par un professeur de CPGE, et les questions que je lui adresse sur la question de l'amour chez Heidegger: adresse du site : http://francoisloiret.blog.fr/2013/02/09/l-amour-chez-heidegger-15517407/ L'amour chez Heidegger. Share Share Plus

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Vendredi 15 mars 2013

"L'effet Meillassoux" repoussé, pour le meilleur!

Si comme moi vous éprouvez une légère frustration à ne pas trouver le dernier MBK dans votre librairie favorite, dites vous bien quel'ouvrage est repoussé; tout d'abord parce qu'il ne sera plus édité chez Léo Scheer. Ensuite, parce que Mehdi y travaille encore, et qu'il ysera question du mal, à la suite de ses deux grands penseurs, Schelling et Schürmann. Il ne nous en fallait pas plus pour être patient, etattendre le colloque de la semaine prochaine pour de plus amples précisions!

Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem Vendredi 8 mars 2013

Amour, amitié et sollicitude chez HeideggerJe vous retranscris ici un article provenant d'un excellent blog, tenu par un professeur de CPGE, et les questions que je lui adresse sur laquestion de l'amour chez Heidegger: adresse du site : http://francoisloiret.blog.fr/2013/02/09/l-amour-chez-heidegger-15517407/

L'amour chez Heidegger.

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Binswanger a prétendu rectifier l'analytique existentiale poursuivi dans Être et Temps au motif que cette dernière aurait été aveugle à larelation moi /toi. Plus précisément, il regrette l'absence dans le même ouvrage d'une attention portée à l'amitié et à l'amour. Heideggeraurait porté tout le poids de l'analytique sur l'angoisse en négligeant l'amitié et l'amour conformément à son orientation privilégiée sur lesouci. Dans le Séminaire de Zürich, Heidegger répond brutalement qu'un tel reproche n'a pas lieu d'être et résulte d'une absence d'écouteou de lecture de la voix de l'ami qui parle dans Être et Temps. Il déclare en effet : « Le souci entendu comme il faut n'est en riendistinguable de l' « amour » - c'est au contraire le nom pour la constitution ekstatique-temporelle du trait fondamental du Dasein, à savoirl'entente de l'être. L'amour se fonde aussi décisivement dans l'entente de l'être que le souci compris anthropologiquement »(Séminaire deZürich, p.262). Tous ceux qui prétendent ou ont prétendu que l'ouvrage fondamental de Heidegger passait à côté de l'amitié et de l'amourferaient bien de lire l'étude consacrée par Christian Sommer aux sources d'Être et Temps : Heidegger, Aristote et Luther, les sourcesaristotéliciennes et néo-testamentaires d'Être et Temps. Une étude précise des cours consacrés par Heidegger à Aristote et Augustin entre1920 et 1926 lève le voile sur bien des propos cryptiques du philosophe de Todnauberg. Elle permet de comprendre en quoi il est bienquestion de l'amitié et de l'amour dans Être et Temps, même si les mots n'y sont pas prononcés. En d'autres termes, elle permet de saisircombien la colère de Heidegger contre Binswanger était tout à fait justifiée. Contrairement à ce que pourrait laisser croire une lecturepressée, il est bien question d'amour et d'amitié dans Être et Temps dès qu'il est question de sollicitude, de Fürsorge. Parlant du Mitseinauthentique, excellent, bon, Heidegger écrit : « La résolution à soi-même place le Dasein dans la possibilité de laisser être les autres dansleur pouvoir être le plus propre et d'ouvrir celui-ci dans la sollicitude qui devance et libère. Le Dasein résolu peut devenir conscienced'autrui » (Être et Temps). La sollicitude arrache l'autre à l'assistance, aux ragots, aux équivoques de l'amitié du On et le libère pour sonsoi-même authentique. Or cette sollicitude libératrice est fondamentalement amour, amitié. Pour le comprendre, il suffit d'abord de sereporter à la correspondance avec Hannah Arendt. Dans la lettre du 13 mai 1925, Heidegger écrit à celle qui était alors son étudiante :« Être en proie à l'amour = être rabroué à son existence la plus propre. Amo, à savoir volo ut sis, a pu dire saint Augustin : je t'aime – jeveux que tu sois ce que tu es » (p.36). Aimer, c'est « être rabroué à son existence la plus propre », c'est-à-dire être rapporté à l'être soi-même authentique. L'amour, dans la lettre, est libération du soi-même authentique, éviction du bavardage et de la curiosité du On.L'amant rend l'aimé au soi qu'il est. Il ne faut pas comprendre par là le soi qu'il est factivement, le On-même, mais le Soi qu'il a à être.L'amour ne décharge pas l'aimé du souci, mais l'en charge. La résolution à aimer est résolution qui ouvre le passage de la préoccupation ausouci et le souci est pour chaque Dasein son être-même. Chez Heidegger, le souci n'est pas souci de soi puisque le souci est ce quijustement libère le soi tout en en abritant la possibilité. La lettre à Hannah Arendt reprend un motif déjà présent dans l'interprétation destextes d'Augustin en 1921. Dans le cours consacré à Augustin et le néoplatonisme, Heidegger commentant Augustin écrit : « L'amourauthentique a la tendance fondamentale de se diriger vers le dilectum ut sit », et plus loin, « L'amour qu'on partage dans le mondecommun a pour sens d'aider l'autre qu'on aime à accéder à l'existence, de manière à ce qu'il se trouve lui-même » (Philosophie de la viereligieuse, p.333). Il est donc impossible de prétendre que la sollicitude dans Être et Temps puisse exclure l'amour, elle est même dansson être amour. La « destruction » opère ici une déthéologisation de la dilectio augustinienne puisque chez Augustin l'amour de l'autren'est envisageable comme amour véritable que sur le fondement de la dilectio Dei qui est évacué chez Heidegger. Cet amour libérateur, cetamour qui soustrait l'aimé à la tyrannie du On et le rend à son pouvoir-être, n'est cependant pas seulement compréhensible comme unerépétition destructrice de la théologie d'Augustin, il est aussi une répétition destructrice de la philia aristotélicienne comme le montre lepatient travail de Christian Sommer. L'être-avec-les-autres authentique chez Heidegger est bien amitié. Lorsque Derrida prétend dansPolitique de l'amitié que Heidegger « ne parle pas de l'amitié, du concept ou essence générale de l'amitié, mais de l'ami, de quelqu'un, d'unDasein au singulier dont seule la voix (un objet partiel, dirait peut-être un psychanalyste) ouvre en quelque sorte l'écoute du Dasein »(p.356), il bavarde au sens précis où Heidegger entend le bavardage : il se tient non auprès de la chose même, mais des énoncés. Ce quel'on nomme trop souvent la « scrupuleuse attention » porté par Derrida aux textes s'avère être trop souvent du bavardage. Derrida bavardeautour de l'ami et en vient à des déclarations totalement arbitraires du type : « Cette voix n'est pas amicale » (p.357). La prétendue

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attention au texte se réduit à un Witz, rien de plus. Mais quittons le bavardage de Derrida, auquel s'applique de manière très précise toutce que Heidegger dit du Gerede, pour en venir à l'amitié chez Heidegger. Le passage allégué par Derrida est le suivant : « L'écouteconstitue même l'être ouvert primaire et authentique du Dasein pour son pouvoir être le plus propre, en tant qu'écoute de la voix de l'amique chaque Dasein porte auprès de soi » (Être et Temps). Or quelle est cette voix de l'ami que Derrida n'entend pas car malgré tout ce qu'ilécrit de l'amitié, il est rarement dans la disposition aimante de l'écoute amicale et du même coup demeure dans l'Heimlichkeit, dans labanalité du convenu. Quelle est donc cette voix que ne peut pas entendre celui qui demeure On, celui qui demeure attaché aux énoncés àla mode du On qu'il a entendu outre atlantique et qu'il transporte avec lui ? La voix de l'ami est la voix du Gewissen, la voix de laconscience. « Le Dasein résolu peut devenir conscience d'autrui » dit le passage d'Être et Temps allégué plus haut. La voix de l'ami est bienla voix amicale de celui qui par son discours étrange (unheimlich) m'arrache à la familiarité des bavardages du On. Elle n'est pas la voixinamicale de celui dont le discours bavard me reconduit constamment aux idées à la mode du On. La destruction fait taire le bavardage, ladéconstruction laisse le bavardage s'amplifier, c'est pourquoi elle est caractérisée par les mots slogans du bavardage : « logocentrisme »,« carnocentrisme », « phallocentrisme ». Certains, qui se plaisent dans le bavardage, prennent ces mots-slogans pour des concepts : tantpis pour eux. Comme l'a montré avec précision Sommer, la voix de l'ami qui ouvre amicalement, mais violemment, chaque Dasein a sonsoi-même propre, est la voix du philosophe et même du philosophe existential. Il s'agit en fait ici d'une répétition destructrice de l'Ethiqueà Nicomaque d'Aristote comme le montrent encore une fois les cours de 1924-1926. Le Gewissen, la conscience, est la répétitiondestructrice de la Phronesis, quant à la résolution, elle est la répétition destructrice de la prohairesis. Le philosophe au sens de Heideggeren 1927 n'est pas un philosophos, il est un phronimos. Les critiques répétées de l'attitude théorétiques depuis le début des années 1920s'accomplissent dès 1925 dans un transfert du phronimos aristotélicien. Le phronimos chez Heidegger n'est plus le politique, il n'est plusPériclès, il est le philosophe existential. Quant au philosophos, il est celui que le l'appel du souci, la voix de la conscience, n'a pas atteint.En effet l'attitude théorétique qu'est la Sophia n'est qu'une modification de la préoccupation et demeure fermée au souci. Pourquoidemeure-t-elle fermée au souci ? Parce que la temporalité de la Sophia demeure celle du On, à savoir le présent. La Sophia en privilégiantle présent constant absolutise la temporalité du On au lieu de la défaire et de libérer la temporalité existentiale. La voix du philosophosnous dit : deviens immortel autant que possible. Elle est en fait fidèle au On puisque le On est bien immortel. Heidegger souligne en effetque si le On dit bien « On meurt », il faut comprendre par là que personne ne meurt. Le On s'est toujours déjà soustrait à la mort. Lephilosophe existential, au contraire, l'ami amical mais ferme, l'ami qui ne verse pas dans la sensiblerie du On, nous adresse cet appelfroid : « deviens mortel autant que possible ». La voix amicale de l'ami qu'est le philosophe existential libère le Dasein pour le choix de lavie authentique. Ce choix relève de la résolution anticipative de sa mort singulière par le Dasein. Cette résolution anticipative n'est riend'autre que la répétition de la prohairesis. Résolu, je me saisi anticipativement en saisissant anticipativement ma mort et je suis alors sur lechemin du soi-même propre, de l'existence authentique. La résolution est une reprise volontative et existentiale de la prohairesis. C'estpourquoi Heidegger parle de « choix », de « décision » là où pour Aristote, il ne saurait jamais être question de « choix », ni même de« préférence », ni de décision, mais d'examen dans le premier cas, de conclusion d'un raisonnement dans le second cas (sur ces dernierspoints, lire le très bel ouvrage d'Anne Merker : Une Morale pour les mortels). Mais quelle cette existence authentique dont nous entretientl'ami philosophe ? Les recoupements opérés par Sommer nous montrent qu'il s'agit en fait d'une répétition destructrice de la vie heureuse,de la vie bonne, de la vie excellente chez Aristote. Des indications s'en trouvent d'ailleurs dans Être et Temps. La caractérisation de l'être-au-monde quotidien et donc inauthentique par la médiocrité laisse penser que l'être-au-monde authentique ne peut être que l'existenceexcellente, et il en est bien ainsi. La résolution est un se décider pour l'existence excellente. Mais cette existence excellente n'est pasl'existence vouée à la théoria, car l'attitude théorétique n'est pas une attitude dévoilante, elle est une attitude recouvrante. La résolution estun se décider pour l'existence philosophique. En ce sens, Hannah Arendt a tout à fait entendu l'appel de l'ami et de l'amant : elle s'est biendécidée pour l'existence philosophique. Il en va de même pour Hans Jonas, Hans Georg Gadamer, Karl Löwith et bien d'autres. Tous ceuxlà, au contraire de ce que laisse croire le bavardage de Derrida, ont bien entendu l'appel amical de l'ami philosophe, de l'ami qui ne peutêtre que philosophe. Mais comme l'écrit Heidegger à Arendt, l'ami du philosophe existential a à poursuivre son propre chemin. Aussi nepeut-il éviter les questions troublantes. Jusqu'où pouvait aller la sollicitude de l'ami philosophe pour celle qui fut sa compagne fidèle ? AElfriede, Heidegger écrit le 24 janvier 1922 : « Mais « si moi aussi je peux pour une fois donner mon avis », eh bien voilà, le fait est quetelle que je t'aime et te connais, je vois en tes études quelque chose qui – sous sa forme actuelle, peut être encore balbutiante- t'empêched'accéder à la totalité féminine que tu peux trouver dans la vie que tu mènes avec moi et les enfants » (Lettres à sa femme Elfriede, p.166).Elfriede reçoit une fin de non recevoir à son souhait de poursuivre ses études d'économie jusqu'à la thèse. Le philosophe aimant lui ouvrecomme possibilité d'être celle d'épouse et de mère. Il ne s'agit pas ici au nom d'une modernité satisfaite d'elle-même de considérerironiquement la possibilité d'être épouse et mère, le problème n'est pas du tout là. Le problème est plutôt que l'amour fini du philosopheaimant et époux a peut être plus verrouillé le devenir soi-même de son épouse qu'il ne l'a délivré. François Loiret QUESTIONS : "D'abord, merci pour cet excellent article;

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J'ai quelques questions à vous poser; j'espère que vous les excuserez si vous les estimez inconséquentes.

on pensait déjà effectivement beaucoup de bien de l'ouvrage de Christian Sommer. Mais je suis également convaincu que pour thématiseren particulier la question de l'amour, l'ouvrage de Didier Franck, "Heidegger et le christianisme", a permis de mettre en valeur un autreaccès. En effet, autant votre propos rend bien compte de l'accès au Heidegger des années 20, avant le tournant, autant sa penséeontologico-historiale se comprend peut être autrement (même si surtout après 45, Heidegger tient à faire valoir l'unité de sa pensée etréinterprète Sein und Zeit à l'aune de le pensée de l'Ereignis). Il semble en effet que le cours de 1936 sur Schelling, pense l'amourdifféremment, à travers la question de l'"ajointement" et de la "Fugue" - thème qui sera pleinement déployé dans les Beiträge et les autresTraités impubliés. Bien sûr, Heidegger, dans son second cours sur Schelling, n'a pas manqué de ramener la philosophie de la "volonté del'amour" schellingienne à un énième avatar de l'oubli de l'être, inscrit comme il se doit dans la métaphysique de la subjectivité. Cela dit, ilnous semble que cet auteur en particulier est celui qui va particulièrement inspirer la pensée de l'être dans les années 30 (avec, et c'estplus inattendu, Anaximandre); de fait, Schelling sera à notre sens aussi l'auteur par lequel la mystique rhénane (en particulier Eckhart etSilésius) va travailler de fond en comble la pensée heideggerienne, à travers les thèmes de la Gelassenheit, de la pauvreté, de l'attente, etc.Y trouvez-vous comme nous une autre preuve du fait que l'amour bien compris serait au centre de toute la démarche du penseur del'Ereignis?_Heidegger n'y va-t-il pas un peu fort, dans ces séminaires où il semble infantiliser les intervenants? En effet, on ne peut pas dire non plusque l'amour saute aux yeux dans son oeuvre, y compris à travers sa manière très spécifique d'expliciter la sollicitude!

_Le traitement que vous réservez aux travaux de Derrida me semble quelque peu inapproprié; il s'en faudrait de beaucoup pour que desthèmes comme le logocentrisme -qui n'a d'ailleurs jamais été présenté comme un quelconque concept- se laissent réduire à un purbavardage au sens effectivement précis que vous faites bien de rappeler. La pensée de la différance n'est certainement pas étrangère auxquestions fondamentales, et ne se contente pas d'être un simple commentaire oisif.

_Sommes nous en droit de trouver la "sollicitude" heideggerienne quelque peu froide. Non pas que nous soyons particulièrement épris dela "familiarité gluante" décrite dans Être et temps; mais le pathos de la distance qui s'en dégage semblerait presque frôler l'indifférence. "Jeveux que tu sois", certes! Mais prends tes distance et assumer de ton côté celui que tu as à être...

_Excusez ma faible connaissance de l'éthique à Nicomaque; mais si Heidegger reprend, comme c'est si bien avéré (notamment par lefameux rapport Natorp) en grande partie les concepts aristotéliciens, sa fidélité n'est-elle cependant pas limitée? Il nous semblait en effetqu'in extremis, Aristote choisissait pas le Sophos comme modèle de la vie excellente? Ne fait-il pas à son tour de la vie théorétique cemodèle?

_La pensée heideggerienne permet-elle une distinction claire entre les notions d'amour et d'amitié? Il semblerait au contraire qu'elle nepense toujours que dans la dimension de la philia? Par ailleurs, y'a t-il des passages de la Gesamtausgabe où il serait visiblement questionde l'eros?

_J'avoue ne pas comprendre la dernière phrase de votre article, qui n'est certes pas un jugement de valeur; mais je ne vois pas commentvous pouvez affirmer que le "devenir soi-même" de son épouse aurait pu être "verrouillé"; il me semblait là aussi que Heidegger étaitparticulièrement attentif à la condition de la femme, bien plus qu'il n'en était coutume à l'époque en tout cas.

Bien cordialement, un lecteur dijonnnais"

Par Souverain Casanier Publié dans : martin heidegger Jeudi 7 mars 2013

Anecdote : MBK vu par ..Iacub. Et réponse, cinglante...

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Il est des individus qui font l'actualité d'une façon incroyablement poisseuse. Désolé de transmettre encore un de ces "buzz" dégueulassejusqu'ici, mais là c'était un peu tentant.Un petit coup d'oeil rétrospectif dans un essai précédent de Mehdi Belhaj Kacem pouvait nous donner une petite idée de qui se cachaitsous ce nom, qui ressemble fort à un pseudo '(...) La brave Mlle Iacub trouve, dans Le Monde, que mon livre est un "supplice". Pauvre chérie. Tous mes livres sont des supplices. On sedemande à quoi a servi à Mlle Iacub de travailler pendant vingt ans sur les séxualités "d'avant-garde" si c'est pour en arriver, après avoirdéfendu jusqu'aux pédophiles, à trouver so choking mon seul et unique livre, au milieu d'une telle bacchanale spitiruelle auto-proclamée.C'est que Mlle Iacub représente le type même d'un sens purement cosmétique du scandale intellectuel. Un supplice! DIable! J'avoue l'avoirpris comme le plus haut hommage possible. Quiconque d'un peu informé en la matière sait bien que certaines des plus intenses extasesérotiques s'obtiennent par le supplice raffiné. Il faut faire, aujourd'hui, des livres dans cet esprit, c'est-à-dire de ce temps. Adorno disaitque les autres romanciers réfléchissent, avec plus ou moins de talent ou de génie, la réalité; mais que Beckett, lui , c'est la réalité. C'est lamême chose avec toutes les Iacub du monde : elle parle de la pornographie, mais elle ne fait pas de ses livres de la pornographiemétaphysique, ce que s'honorent d'être les miens, dés mon entrée en la matière (Esthétique du chaos). C'est pourquoi on lit les livres deMlle Iacub, qui ressemblent à tant d'autres, comme des catalogues La Redoute. Elle n'incorpore pas son temps au concept, elle se contentede le réflechir. Elle ne fait de ses livres une incorporation de l'art contemporain, elle décore son livre de références et d'illustrations "artcontemporain chic". Même son usage de la philosophie est purement décoratif. Et elle ne fait ce que font, malheureusement, quatre-ving-dix pour cent des "philosophes" de notre temps : de la décoration et de la réflexion méta-journalistique." Mehdi Belhaj Kacem, La conjuration des Tartuffes, Léo Scheer, Paris, 2011, pp. 102-103

Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem Mercredi 6 mars 2013

Conclusion de "l'inexistence divine" de Meillassoux."Dire que Dieu existe, c'est en faire le pire des maîtres. Toutesles analyses sur l'aliénation, sur la réactivité inexpugnable de toutereligion sont, sur ce point, parfaitement ajustées. La religion inventeun maître digne de ce nom, pour le confondre avec le Bien lui-même.C'est elle, et elle seule, qui inverse les valeurs: la maladie, lemeurtre, l'extermination deviennent les manifestationsmystérieuses et destinales d'un Bien ainsi défiguré par de tellesthéogonies.C'est bien parce que le blasphème envers Dieu consiste àl'identifier au Créateur de ce monde en fusionnant le dieu véridiquequi n'est qu'amour, au dieu religieux qui n'est que puissance, queles meilleurs des croyants ont toujours tenté, dans desraisonnements d'une subtilité tragique (car la subtilité est toujoursla gestion d'une impasse), de dégager Dieu de l'existence, d'en faireun être d'une telle transcendance qu'il était hors de l'être, au-delà

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de l'être, indifférent à l'être. Bref, d'éviter l'énoncé blasphématoireDieu existe, tout en tentant d'éviter l'énoncé immanent Dieu n'existepas. Le divin n'a pas besoin de ces virtuosités, sachant que lacroyance en Dieu est la responsabilité prise par l'homme enversl'enfant encore à naître, et que l'énoncé, clair et pur comme lalumière du monde, de l'inexistence divine, garantit son espoir aussilongtemps qu'un juste demeure en vie. Le Dieu digne d'être espéréest bien celui qui a l'excuse de ne pas existerIdolâtrie. Du blasphème de la croyance en l'existence de Dieus'infère immédiatement l'idolâtrie essentielle de toute religion. Carnous savons que si Dieu est cet être effrayant et incompréhensible,c'est bien en tant que tel qu'il se doit d'être aimé par le croyant.Quelle que soit la sincérité de l'amour porté à Dieu, cet amour seratoujours mâtiné de déférence pour ce maître puissant et rusé, etd'autant plus menaçant, dans son étrange affection supposée, qu'ilretient sa puissance. Or, si Dieu est toute-puissance amorale,puisqu'inaccessible à toute compréhension morale, il est aussi celuipar qui peut advenir une telle puissance: puissance de l'illuminé,du prophète, du fanatique, de celui qui manifeste la force amoraledu Dieu créateur par son propre comportement: par sescondamnations, ses anathèmes, ses sorts, ses vociférationsmenaçantes. Par un comportement adéquat, en somme, à la violencemanifeste du Dieu caché.Toute religion est ainsi partagée entre la sainteté de celui qui,à l'instar du starets Zosime, ne voit qu'amour en Dieu, parce qu'ilcroit en lui, et la mystique superstitieuse de l'ascète Théraponte,qui ne voit que puissance en Dieu, parce qu'il croit en son existence.Et là où le premier n'est que bonté violente, le second n'est quemalédictions, menaces, magie obscurantiste. Qu'on ne s'étonne doncpas que même une religion fondée sur la bienveillance et le pardondevienne de façon récurrente un fanatisme haineux. Car si lareligion est à la fois amour et haine, c'est qu'elle croit aussi bien enDieu, promesse amoureuse de la renaissance des disparus, qu'enl'existence de Dieu, désir servile et malveillant d'un maître omnipotent.Si le cynique est un bigot qui s'ignore, le fanatique est unblasphémateur qui s'oublie. Tous deux, au fond, se rejoignent: pourle cynique, si Dieu n'existe pas, tout est permis; pour le fanatique, siDieu existe, tout lui est permis. Mais le croyant rationnel, qui croitpar amour du Bien, et l'athée vertueux, qui ne croit pas par amourdu Vrai, ne sont, eux, en vérité, ni croyant, ni athée: ils sont etdemeurent, perdus dans les fausses oppositions de notre temps, lepeuple apatride des philosophes.Si le divin n'est pas un athéisme, c'est que l'athéisme restegrevé de la croyance superstitieuse en la pérennité des lois. Si ledivin n'est pas une religion, c'est que la religion reste grevée de lasoumission cynique à la puissance d'un maître. Si le divin n'est pasun athéisme, c'est que l'athéisme dévalue le désir de justice qui faitde l'homme un être d'une singulière dignité. Si le divin n'est pasune religion, c'est que la religion destitue ce qui en l'homme est leplus noble, en faisant de l'horreur mondaine le signe d'une bontédivine ainsi travestie. Le divin philosophique fait donc face auxdeux illusions catastrophiques et constitutives de l'histoirecontemporaine, la première étant que Dieu existe, la seconde quel'on peut s'en passer.

IIIL'homme peut établir quatre liens différents avec Dieu, donttrois seulement ont été explorés :1) Ne pas croire en Dieu parce qu'il n'existe pas - lien athée,aux variations innombrables, aux impasses toujours identiques:tristesse, tiédeur, cynisme, rabaissement de ce que peut l'homme.C'est la forme immanente du désespoir.2) Croire en Dieu parce qu'il existe- lien religieux aux

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variations innombrables, aux impasses toujours identiques:fanatisme, fuite hors du monde, confusion de la sainteté et de lamystique, de Dieu comme amour, et de Dieu comme puissance.C'est la forme religieuse de l'espoir.3) Ne pas croire en Dieu parce qu'il existe. Ce lien, qui n'estpas circonscrit à une doctrine spécifique, exprime tous les types derévolte envers le Dieu existant. Position luciférienne de rébellioncontre le Créateur qui exprime le besoin réactif de trouver unresponsable aux malheurs de ce monde. Car le révolté démoniaque,devant les désastres de l'existence, préfère haïr Dieu plutôt que dele déclarer inexistant. Cette vision du monde englobe la positionplus fine d'indifférence envers Dieu: "même si Dieu existe, il nem'intéresse pas, il n'a aucun intérêt au regard des plaisirs et desluttes que procure toute existence finie". Superbe indifférence quin'est qu'un mélange d'acrimonie envers Dieu (l'indifférence affichéen'est que la haine se voulant la plus blessante possible) etd'athéisme classique, dont elle exacerbe toutes les impasses:cynisme, sarcasme envers toute aspiration, haine de soi.C'est la forme religieuse du désespoir.4) Seul le quatrième lien, lien philosophique et formeimmanente de l'espoir- Croire en Dieu parce qu'il n'existe pas -n'avait jamais été défendu systématiquement.C'est chose faite.Les quatre liens possibles de l'homme à Dieu sont désormaisconnus.Qu'on choisisse." Quentin Meillassoux; L'inexistence divine, thèse inédite

Par Souverain Casanier Publié dans : autres Mercredi 6 mars 2013

Foucault et la littérature Je signale ici la sortie de ce volume de texte inédits de Foucault sur la littérature, dans les prochainsjours.Édité et présenté par Philippe Artières, Jean-François Bert, Mathieu Potte-Bonneville et Judith Revel

Michel Foucault entretient avec la littérature une relation méconnue : une grande partie de son travail sur des corpus littéraires fut orale.Ces documents inédits en témoignent magnifiquement. Le philosophe se livre à une description de sa bibliothèque littéraire.

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Ce recueil regroupe pour la première fois plusieurs de ces interventions : émission de radio, enseignements et conférences. Prononcés àl’oral sur une période de moins de dix ans — entre 1963 et 1971 — chacun entretient avec l’écrit et la langue un rapport particulier.Les deux premiers documents sont la transcription intégrale de deux émissions de radio diffusées à a radio française en janvier 1963,consacrées à la représentation de la folie dans le langage. Foucault y fait entendre de nombreux extraits : Shakespeare, Cervantès, Diderot,Sade, Artaud, Leiris.Le deuxième ensemble est formé de deux conférences successives sur Langage et littérature. À la faveur d’une analyse de l’étrange« triangulation » qu’il décèle entre le langage, l’œuvre et la littérature, Foucault reprend l’ensemble des thèmes qui traversent ses écrits surla littérature de ce début des années 1960.Enfin, ce volume livre un article en deux parties prononcé en 1971 à l’université de Buffalo aux Etats-Unis, résultat d’une expérimentationà l’oral d’une étude du Marquis de Sade dont les manuscrits ont été conservés. Pour le philosophe La Nouvelle Justine est intégralementécrit sous le signe de la vérité. À lire ces prises de parole consacrées à la littérature, le souci de Michel Foucault prend l’allure d’un véritable redoublement de son proprediscours, c’est-à-dire tentative, menée à l’extrême, de dire à la fois l’ordre du monde et de ses représentations à un moment donné.

SOMMAIREIntroduction par Philippe Artières et Jean-François Bert, Mathieu Potte-Bonneville et Judith RevelAvertissementLa Grande Étrangère. À propos de littérature1. Le langage de la folie (1963)« Le Silence des fous »« Le Langage en folie »2. Littérature et langage (1964)3. Conférences sur Sade (1970)Travaux et interventions de Michel Foucault sur la littératureMichel Foucault (1926-1984)

Par Souverain Casanier Publié dans : autres Lundi 4 mars 2013

Nihil. La question décisive posée à Nietzsche par MBK

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"L'esprit du nihilisme : la déconstruction de ce concept, chez Nietzsche et Heidegger, consiste à demander, surtout à Nietzsche : queserions-nous sans l'introduction du Nihil sur terre? Rien. Rien de cela dont Nietzsche fait la promotion ne survivrait à une trèshypothétique "interdiction du néant". Il n'y a pas de "nihilisme" parce que, pris littéralement, le "nihil" est une bonne et non une mauvaisechose. Il est aussi, force est de l'accorder, une catastrophe, la catastrophe qui nous est incombée, en l'espèce de ce que la religion apensée, mieux que la philosophie, comme "péché originel". Le "nihilisme" nietzschéo-heideggerien est une psychologie de la décadence,qui doit être définitivement rejetée. La seule question sérieuse, ce sont tous les modes phénoménologiques par lesquels ce vide sematérialise catastrophiquement. C esont toutes les formes reconnues comme étant celles du Mal." Mehdi Belhaj Kacem, La transgression et l'inexistant, inédit, p. 145.

Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem Dimanche 3 mars 2013

Nouvel ouvrage de Mehdi Belhaj Kacem

Tous les sites internets libraires annoncent la sortie de L'effet Meillassoux pour le 13 mars 2013, soit dans moins de deux semaines! Ceserait apparemment chez Léo Scheer; ce n'est certes pas le thème de travail dont je rêvais; il risque au moins de m'obliger à lire vraimentAprès la finitude et l'inédit L'inexistence divine. Pour ceux qui comme moi n'y connaissent pas grand' chose, il y a une introduction sur le blog d'Anaximandrake :http://anaximandrake.blogspirit.com/archive/2007/05/21/l-%C3%A9nigme-du-r%C3%A9alisme-1.html A noter également qu'apparemment MBK y est allé de sa postface pour un ouvrage de Jean-Paul Chavant(http://www.jeanpaulchavent.com/bienvenue.html) , Approche du principe d'éloignement. Cet auteur était cité dans L'esprit du nihilisme(p.264), à qui Mehdi devait une remarque concernant l'identité de l'iconoclasme et de l'iconolâtrie. Apparemment leurs conversations sonttrès fécondes.

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Voici un résumé très court de ce roman " Une homme d'âge mûr et une jeune fille s'aiment un été. Huit ans après ils se rencontrent ànouveau et tentent de reprendre leur histoire." J'ai d'abord trouvé ce passage sur le site d'Edwarda : "L’a-ton assez creusé en soi le trou vertigineux sur lequel on se penche ? Acharnement du chasseur, puis sa fuite : il ne s’agit plus dedégager une forme, mais d’être défait par elle. C’est l’heure où la joie s’égare" Jean-Paul Chavent Puis ceci (ici http://www.livres-addict.fr/Livres.html)

"Approche du principe d’éloignement" de Jean-Paul Chavent (Léo Scheer)

"Voici un texte qui arbore des allures de recueil aphoristique et dont on s’attend, donc, à ce qu’il recèle une matière toute spéculative. Or,il n’en est rien et c’est même tout le contraire : la matière est bouillante, saignante, prélevée sur le cœur et les entrailles à vif.Un homme, l’auteur, retrouve, après huit ans de séparation, une jeune fille qu’il avait quittée adolescente et avec qui s’était ébauchée unerelation amoureuse inaccomplie. La jeune fille est âgée de 25 ans, l’homme en a 30 de plus, ils partent ensemble à Venise, éprouver lavalidité de cet amour suspendu et l’homme entreprend de chroniquer la relation au plus près de sa vérité et de ses pulsations intimes.Car la demoiselle est rétive : elle a des humeurs, des éclipses, des ruées récalcitrantes. Et elle exige, dans le nœud, le nouement même del’amour, des échappées, des échappements, elle exige de pouvoir se ménager des plages de solitude et ces parenthèses et voluptésolitaire, elle se les octroie à un rythme soutenu qui déconcerte, contrarie et blesse notre homme soudain plaqué à lui-même, rappelé àson essentielle solitude.Notre homme qui, à travers cet amour sauvage, se heurte à tous les écueils de l’altérité. Et s’écorche de même. Et, alors qu'il briguait laplénitude et le foisonnement, l’allégresse et l’exultation sans trêve, il fait au contraire l’apprentissage du dénuement le plus rude, le pluspur. Peu à peu, il s’éloigne, s’émonde, se défait de ses outrecuidantes prétentions ou, du moins, de quelques unes des scories de son ego.Et c’est à ce captivant travail de décantation que le lecteur assiste.L’écriture, exigeante, s’attache à capter les oscillations infimes de l’âme et aussi la quintessence de l’amour. Et cet amour est une trouée,une perdition consentie qui ouvre sur l’infini, sur le sacré. Si bien que, sous ses dehors philosophiques ou du moins réflexifs, ce texte esten réalité magnifiquement mystique."

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BONUS!+ ici http://terenceblake.wordpress.com/2013/02/27/harman-as-post-badiousian-epigone-review-of-mehdi-belhaj-kacems-lettre-a-tristan-garcia/ Une lecture américaine de la lettre à Tristan Garcia de MBK

Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem Samedi 2 mars 2013

Le programme de l'agrégation 2014Drôle d'époque où on met Pareyson au concours alors que Marx et Schelling n'ont jamais eu droit à cet insigne honneur! Mais la négationet Benjamin constituent des mets de choix, par ailleurs...

Concours externe de l’agrégation du second degréSection philosophie Programme de la session 2014Écrit2ème épreuve. Composition de philosophie se rapportant à une notion ou à un couple ou groupe denotionsLa négation3ème épreuve. Épreuve d'histoire de la philosophie.Les atomistes de l'AntiquitéDescartesOral1ère leçon.Domaine: La politiqueTextes français ou traduits en françaisMaine de Biran,Mémoire sur la décomposition de la pensée (Version couronnée)Oeuvres, Tome III, Paris,Vrin,1988, 1ère partie et 2ème partie, Sections 1 et 2 (p.17-231).Raymond Ruyer,Néo-finalisme, Paris, PUF, 2012.Texte grecAristotelis Ars rhetorica édition W. D. Ross, Oxford,Clarendon Press, 1959, livre II.Texte latinPietro Pomponazzi,Tractatus de Immortalitate animae(Traité de l'immortalité de l'âme), Paris, Les BellesLettres, 2012.Texte allemandWalter Benjamin,Sprache und Geschichte. Philosophische Essays Stuttgart, Philipp Reclam, 2010 : "DieAufgabe des Übersetzers" (p. 50-64), "Über das mimetischeVermögen", "Schicksal und Charakter", "Zur Kritikder Gewalt", "Theologisch-politischesFragment", "Erfahrung und Armut", "Über den Begriffder Geschichte" (p.1-154).Texte anglaisElizabeth Anscombe,IntentionHarvard University Press, 2000.Texte arabeIbn Rušd (Averroès),Kitāb fasl al-maqāl (Discours Décisif), texte arabe dans l'édition bilingue, Paris, GF-Flammarion, 1996.Texte italienLuigi Pareyson,Verità e interpretazione, Milan, Mursia, 1971, Introduction, parties 1 (« Verità e storia ») et 2(« Verità e ideologia »), p.15-187.

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Par Souverain Casanier Publié dans : autres Dimanche 24 février 2013

Rencontres avec MBK le jeudi 28 février à Besançon

Mehdi Belhaj Kacem se rendra apparemment le jeudi 28 février à Besançon; tout d'abord à l'amphithéâtre Donzelot de l'Université delettres, rue Mégevand à 16h; il sera ensuite reçu dans l'excellente librairie Les sandales d'Empédocle à 19h!Si vous résidez comme c'est mon cas dans l'est de la France, et que vous ne pouvez vous rendre au colloque organisé à l'ENS dansquelques semaines, ce sera l'occasion pour vous de l'entendre et de lui poser vos questions.

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Par Souverain Casanier Publié dans : mehdi belhaj kacem Samedi 23 février 2013

Nouvelle sortie du "Principe d'anarchie" de Reiner Schürmann!C'est apparemment prévu pour le 10 avril aux éditions Diaphanes!! C'est une excellente nouvelle puisque la première éditions au Seuil sevend parfois à plusieurs centaines d'euros d'occasion!

« La déconstruction, c’est la pulvérisation d’un socle spéculatif où la vie trouverait son assise, sa légitimation, sa paix. »

Par une lecture à rebours de l’oeuvre de Martin Heidegger, Reiner Schürmann vise à mettre au jour ce qu’il identifie comme son impensé :le principe d’anarchie. Affirmant que le projet de destruction de l’ontologie annoncé dans Être et temps n’est pleinement intelligible qu’àpartir des derniers jalons de cette pensée, Schürmann fait ainsi apparaître ce que Heidegger n’avait pu expliciter lui-même. Selon lui, laquestion de l’être telle qu’elle est posée par le philosophe de Fribourg est indissociable de celle de l’agir. Déconstruisant la métaphysiqueoccidentale, Heidegger aurait ainsi sapé toute possibilité de donner une arché à l'action humaine. Le paradoxe d’un principe d’anarchie,principe de « dépérissement de la règle », est aux yeux de Schürmann ce qui permet de penser l’ambiguïté de la transition opérée parHeidegger.

Interprétation audacieuse et vivifiante de l’une des oeuvres philosophiques les plus marquantes du XXᵉ siècle, Le principe d’anarchie ainfluencé de nombreux philosophes français contemporains. Trente ans après la première publication, la présente réédition témoigne quecette oeuvre longtemps épuisée n’a rien perdu de son actualité ni de sa force.

Commentaires de presse

« Nous sommes désormais obligés de compter Reiner Schürmann parmi les philosophes majeurs de la fin du XXe siècle. » Le Monde « Élégant et provocateur… Témoigne d’une maîtrise subtile de l’œuvre de Heidegger. » Review of Metaphysics

Par Souverain Casanier Publié dans : reiner schürmann Mardi 19 février 2013

Rilke et l'inouï. Les carnets de Malte Laurids Brigge.

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"C’est ridicule. Je suis assis dans ma petite chambre, moi, Brigge, âgé de vingt-huit ans, et qui ne suis connu de personne. Je suis assis iciet ne suis rien. Et cependant ce néant se met à penser et, à son cinquième étage, par cette grise après-midi parisienne, pense ceci : Est-il possible, pense-t-il, qu’on n’ait encore rien vu, reconnu et dit de vivant ? Est-il possible qu’on ait eu des millénaires pour observer,réfléchir et écrire, et qu’on ait laissé passer ces millénaires comme une récréation pendant laquelle on mange sa tartine et une pomme ? Oui, c’est possible. Est-il possible que, malgré inventions et progrès, malgré la culture, la religion et la connaissance de l’univers, l’on soit resté à la surface dela vie ? Est-il possible que l’on ait même recouvert cette surface – qui après tout eût encore été quelque chose – qu’on l’ait recouverted’une étoffe indiciblement ennuyeuse, qui la fait ressembler à des meubles de salon pendant les vacances d’été ? Oui, c’est possible. Est-il possible que toute l’histoire de l’univers ait été mal comprise ? Est-il possible que l’image du passé soit fausse, parce qu’on atoujours parlé de ses foules comme si l’on ne racontait jamais que des réunions d’hommes, au lieu de parler de celui autour de qui ilss’assemblaient, parce qu’il était étranger et mourant. Oui, c’est possible. Est-il possible que nous croyions devoir rattraper ce qui est arrivé avant que nous soyons nés ? Est-il possible qu’il faille rappeler à tous,l’un après l’autre, qu’ils sont nés des anciens, qu’ils contiennent par conséquent ce passé, et qu’ils n’ont rien à apprendre d’autreshommes qui prétendent posséder une connaissance meilleure ou différente ? Oui, c’est possible. Est-il possible que tous ces gens connaissent parfaitement un passé qui n’a jamais existé ? Est-il possible que toutes les réalités ne soientrien pour eux ; que leur vie se déroule et ne soit attachée à rien, comme une montre oubliée dans une chambre vide ? Oui, c’est possible. Est-il possible que l’on ne sache rien de toutes les jeunes filles qui vivent cependant ? Est-il possible que l’on dise : « les femmes », « lesenfants », « les garçons » et qu’on ne se doute pas, que, malgré toute sa culture, l’on ne se doute pas que ces mots, depuis longtemps,n’ont plus de pluriel, mais n’ont qu’infiniment de singuliers.

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Oui, c’est possible. Est-il possible qu’il y ait des gens qui disent : « Dieu » et pensent que ce soit là un être qui leur est commun. Vois ces deux écoliers : l’uns’achète un couteau de poche, et son voisin, le même jour, s’en achète un identique. Et après une semaine ils se montrent leurs couteauxet il apparaît qu’il n’y a plus entre les deux qu’une lointaine ressemblance, tant a été différent le sort des deux couteaux dans les mainsdifférentes. « Oui, dit la mère de l’un, s’il faut que vous usiez toujours tout… » Et encore : Est-il possible qu’on croie pouvoir posséder un Dieu sans l’user ? Oui, c’est possible. Mais si tout cela est possible, si tout cela n’a même qu’un semblant de possibilité, mais alors il faudrait, pour l’amour de tout au monde, ilfaudrait que quelque chose arrivât. Le premier venu, celui qui a eu cette pensée inquiétante, doit commencer à faire quelque chose de cequi a été négligé ; si quelconque soit-il, si peu désigné, puisqu’il n’y en a pas d’autre. Ce Brigge, cet étranger, ce jeune homme insignifiantdevra s’asseoir et, à son cinquième étage, devra écrire, écrire jour et nuit. Oui, il devra écrire, c’est ainsi que cela finira." R-M Rilke, Les carnets de Malte Laurids Brigge, in Oeuvres en prose, Seuil, p.443

Par Souverain Casanier Publié dans : rainer-maria rilke Mardi 12 février 2013

Georges Bataille dans Critique ce mois-ci

A noter la parution de la revue Critique consacrée à la reception de Bataille et du Collège de Sociologie, avec notamment des lettresintéressantes de Walter Benjamin à Max Horkheimer consacrée sa compréhension des efforts des membres d'Acéphale, Bataille, Leiris,Caillois, et consorts. On trouvera aussi la recension d'Adorno de l'étude de Caillois sur la mante relgieuse. Les outrances et les ambiguïtésde cette joyeuse équipe lorgnant plus ou moins du côté du fascisme et de Nietzsche ne pouvait que paraître curieuse, voire douteuse auxpenseurs juifs en exode...Une étude consacrée à la lecture de croisée du potlatch de Mauss et de la dialectique du maître et de l'esclave de Hegel est tout à faitintéressante, puisque elle s'attache à distinguer ce que Bataille à chercher à en dégager notamment dans La part maudite. Revue CritiqueCritique n° 788-789 : Georges Bataille. D'un monde l'autre

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2013192 p.14,50 €ISBN : 9782707322791

Il y a cinquante ans mourait Georges Bataille. L'anniversaire a été discret. Parler de Bataille, il est vrai, n'est pas aisé. Et l’honorer, c’estpeut-être édulcorer sa pensée, comme lui-même le disait de Sade.Critique, quelques mois après la mort de son fondateur, lui avait consacré un numéro spécial qui reste un incontournable témoignage sursa « situation » en France au milieu des années soixante (« Hommage à Georges Bataille », n° 195-196, août-septembre 1963).Le choix fait ici, en 2013, est tout différent : c’est celui du grand écart entre le Bataille des années trente et le Bataille du IIIe millénaire,entre le cénacle du Collège de sociologie et le collège planétaire de ses lecteurs d’aujourd’hui.Ce numéro revient d’abord sur l’énigmatique matrice que fut le Collège de sociologie. Denis Hollier, Georges Didi-Huberman, LaurentJenny, Dominique Kunz Westerhoff, Philippe Roger, ainsi que Muriel Pic et Pierre-Antoine Fabre (qui ont conçu ce premier volet) sepenchent sur ce petit monde, ce monde éprouvette, où Bataille, Caillois et Leiris mélangent d’étranges potions devant un public fasciné ourétif. On découvrira dans ce dossier les témoignages (pour partie inédits en français) d’un auditeur exigeant, Walter Benjamin, et d’uneauditrice éblouie, Édith Boissonnas.Le second volet du numéro se tourne résolument vers l’actualité et s’ouvre au vaste monde. La silhouette de Bataille s’y découpe sur deshorizons intellectuels bien différents de ceux du Collège. À l’étranger, cinq pays surtout ont fait accueil à Bataille : l’Allemagne (MarcusCoelen), les États-Unis (Stefanos Geroulanos), l’Italie (Yves Hersant, Franco Rella et Susanna Mati), le Japon (Nakaji Yoshi kazu), la Russie(Elena Galtsova). Et c’est en France, tout de même, que s’achève ce tour du monde (Jean-François Louette).SommairePrésentationÀ demain au collège !Bataille au CollègeDenis HOLLIER : Pour le prestige. Hegel à la lumière de MaussGeorges DIDI-HUBERMAN : La colère oubliéeDominique KUNZ WESTERHOFF : Face au nazisme. Faire imagePhilippe ROGER : Caillois : la guerre aux troussesPierre Antoine FABRE : Les jésuites au CollègeLaurent JENNY : Le principe de l’inutile ou l’art chez les insectesMuriel PIC : Penser au moment du danger. Le Collège et l’Institut de recherche sociale de Francfort*Walter BENJAMIN et le Collège de sociologie*Édith BOISSONNAS au Collège de sociologie

Par Souverain Casanier Publié dans : autres Mardi 12 février 2013

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Adorno : précoce critique de l'art

(Sophocle) Voilà ce que le théoricien de l'école de Francfort pouvait écrire dés le tout début des années 30, bien avant la publication de sa théorieesthétique : "(...) Et pour finir, le motif transcendant décisif du mythe, celui de la réconciliation, est également propre à l'apparence. Je rappelle quel'attendrissement accompagne seulement les oeuvres d'art de bas étage et non les plus grandes. Je songe au moment de la réconciliationqui est présent partout où le monde s'expose le plus fortement dans son caractère d'apparence; je songe au fait que c'est là où lapromesse de réconciliation est donnée de la façon la plus parfaite que le monde est en même temps muré de la façon la plus étanche quisoit par tout ce "sens". " T.W. Adorno, L'actualité de la philosophie et autres essais, p.53 L'artiste est bien plus conséquent que le philosophe qui depuis longtemps nous leurre, par ses sommes et ses systèmes, avec la possibilitéd'une réconciliation supérieure. L'oeuvre d'art maintient un différend originaire qui n'a pas pour vocation d'être réduit; même si on peutdénier l'horizon régulateur qui doit cependant être le sien, sous peine de tomber dans la barbarie, ce qui revient à la valider. "Paradoxalement, l’art doit témoigner de l’irréconcilié et tendre cependant à la réconciliation"

Par Souverain Casanier Publié dans : theodor w. adorno Lundi 11 février 2013

Sortie de la prochaine traduction de la Gesamtausgabe : Introduction àla recherche phénoménologiqueENCORE UN EFFORT, MESSIEURS DE GALLIMARD! Plus que ? 50 tomes à traduire?

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Gallimard annonce sur son site la traduction par...Alain Boutot de L'introduction à la recherche phénoménologique :– qui correspond autome 61 de la Gesamtausgabe : Phänomenologische Interpretationen zu Aristoteles. Einführung [Einleitung] in die phänomenologischeForschung [cours du semestre d’hiver 1921/22, Fribourg], GA 61. A noter que la superbe bibliographie de Christian Sommer(http://www.umr8547.ens.fr/IMG/file/Bibliographie%20chronologique%20Heidegger%20%28mai%202011%29%20PDF%C2%A0-1.pdf)annonçait la traduction par D. Panis, à qui l'on doit celle du gigantesque tome 29/30. Le cours annoncé en allemand stipule que le proposva porter sur le Stagirite : est-ce là une réécriture ou reprise du fameux rapport Natorp?

Où l'on voit que l'éditeur français ne se hâte pas de sortir les tomes qui compteraient le plus (évidemment les Beiträge, mais également lestomes 66 et 69!)On n'est pas près de voir l'édition en France des fameux "cahiers noirs", si énigmatiques! Suspense! Rendez vous en 2080...L'édition de ce cours ravira cependant les chercheurs français qui se penchent sur les années de formation du jeune Heidegger, notammentsur l'aspect herméneutique de sa pensée. Vous pourrez vous reporter à l'étude de l'excellente Servanne Jollivet sur la mobilité spécifique dela vie facticielle dans un numéro de la revue Studia Phaenomenologica (ici :http://secure.pdcnet.org/studphaen/content/studphaen_2004_0004_40180_0099_0126?file_type=pdf) ; un travail de Sylvain Camilleri surles sources religieuses de la phenoménologie heideggerienne(http://cephen.free.fr/CEPHEN/revue3_files/S.%20Camilleri,%20Souci%20de%20soi,%20souci%20du%20salut.pdf ) qui cite ce cours. Ou bienencore un travail de S. Marica concernant l'Auseinandersetzung avec son maître Husserl : nul doute que c'est dans cet horizon que futrédigé ce cours ( http://cephen.free.fr/CEPHEN/revue2_files/S.%20Marica,%20Les%20degres%20de%20la%20realite.pdf )Enfin, nul doute que Jean Greisch en avait déjà dit l'essentiel dans son fameux L'arbre de vie et l'arbre du savoir. Sortie annoncée le 5 avril 2013:http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-Philosophie/OEuvres-de-Martin-Heidegger/Introduction-a-la-recherche-phenomenologique

Par Souverain Casanier Publié dans : martin heidegger Vendredi 8 février 2013

Adorno face aux néologismes de Heidegger

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3/26/13 7:31 PMLes apports de Mehdi Belhaj Kacem

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"Il est une démarche qui, certes, prend acte du caractère problématique que l'histoire confère aux mots, et cherche néanmoins à l'esquiver,en cherchant à ériger à partir d'une singularité un nouveau langage philosophique : elle est tout aussi irrecevable. La langue de Heideggers'enguit de l'histoire sans pour autant lui échapper. Les places dont s'empare sa terminologie sont toutes sans exception des lieux propresà la terminologie philosophique - et théologique- traditionnelle : celle-ci transparaît dans les morts et les préforme, avant même qu'ils nese mettent à sonner; alors que le langage manifeste de Heidegger omet de découvrir pleinement, faute de se placer dans un rapportdialectique avec le langage philosophique reçu, la désintégration de lce dernier. Le langage librement posé prétend qu'il y a une liberté-propre au philosophe- face aux contraintes de l'histoire, alors qu'une telle liberté est déjà réfutée de manière immanente chez Heidegger,quand il reconnaît la nécessité d'adopter une attitude critique face au langage traditionnel; de fait, le caractère problématique actuel decelui-ci ne trouve son fondement que dans l'histoire et nulle part ailleurs. La terminologie traditionnelle, quand même elle serait tombéeen ruine, est à conserver, et les mots nouveaux du philosophe se fondement aujourd'hui uniquement à partir de la modification de laconfiguration des mots, qui ne se tiennent pas en dehors de l'histoire, ils ne procèdent pas de l'invention d'un langage qui certes reconnaîtla puissance qu'exerce l'histoire sur le mot, mais tente de l'esquiver en se réfugiant dans une "concrétude" privée, qui n'est qu'enapparence à l'abri de l'histoire.C'est à la désintégration de la langue que le philosophe se trouve aujourd'hui confronté. Son matérieu, ce sont les mots en ruine auxquelsl'histoire le lie; sa liberté se résumé à la possibilité de les configurer conformément à la contrainte qu'exerce la vérité en eux. Il n'a pas plusle droit de considérer un mot comme donné à l'avance que d'en inventer un nouveau. (...)La tentative de communique de nouvelles teneurs, en les élucidant dans le langage ancien, pèche par le présupposé idéaliste de laséparabilité de la forme et du contenu; ce pour quoi une telle tentative est illégitime du point de vue de la chose; elle fasifie ces teneurs.Au philosophe ne reste que le seul espoir de placer les mots autour de la nouvelle vérité de telle sorte que leur seule configuration résultela nouvelle vérité. Cette démarche ne doit pas être identifiée à l'intention d'"expliquer" une vérité nouvelle par des mots traditionnels.'(..)Alors que la philosophie doit se tourner vers l'unité imméfiate du langage et de la vérité, - unité qui jusqu'à prénsent n'a été pensée qu'entermes esthétiques-, et qu'elle doit nécessairement mesure dialectiquemnt sa vérité à l'aune du langage, l'art acquirt un caractèregnoséologique : sur un plan esthétique le langage de ce dernier sonne juste ei et seulement si il est "vrai" : si, d'après la situationhistorique objective, ses mots sont existants. (...)Toute ontologie trompeuse est à démasquer par une critique du langage, et avant tout par là." T.W.Adorno, "Thèses sur le langage du philosophe", in L'actualité de la philosophie et autres essais", trad. J-O Begot; pp.60-63

Par Souverain Casanier Publié dans : theodor w. adorno

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