LENCLAVE CARCERALEDE FLEURY-MEROGIS

1 . Lenclave dans la ville

Lenclave carcrale parmi les enclaves urbaines

Le projet, assumer lenclave carcrale

Linsularit, iles urbaines

Porosit de lenclave carcraleLimite(s) de lenclave carcrale

Lenfermement urbain

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Localisation

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Localisation

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8 Suite notre analyse sur les prisons et leur territoire en Ile-de-France, notre choix sest orient vers le territoire de Fleury-Mrogis comme site de projet, largi au del des limites communales. Fleury-Mrogis est une ville diffuse. Les limites y sont plus visibles que dans la ville dense. La prison, centrale sur ce site, se distingue dans ce tissu disparate.

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Littralement, une enclave dsigne une portion de territoire entirement ou en partie enferme dans un autre. Il peut sagir dun lot, dun morceau de ville qui a ses caractristiques propres et qui sisole par rapport son environnement. Le territoire enclav est un espace clos par sa situation mais qui possde des ouvertures vers lextrieur.

Quelles sont les limites de lenclave ? Quelle est son niveau de porosit ? Comment fonctionne-elle ?

Fleury Mrogis

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LENCLAVEDANS LA VILLE

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Fleury Mrogis

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Linsularit Iles urbaines

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Les territoires nissent par perdre leurs frontires relles et deviennent des fragments durbanit, des univers-les ; les quartiers deviennent flottants, les lots deviennent les.

Guy DEBORD, Guide Psychogographique de Paris, 1955

On pourrait regarder la ville comme une juxtaposition dles, de microcosmes.

Al Idrissi

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Guy DEBORD, Guide Psychogographique de Paris, 1955

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La ville est faite, selon larchitecte Manfredo Tafuri, tel un champ magntique satur dobjets qui nont rien voir entre eux . La juxtaposition d les urbaines, autrement dites enclaves, fabrique la ville. Une enclave est alors comme une entit bien distincte du reste du tissu urbain. On peut imaginer lenclave comme tant un vide entour par un plein. Les relations entre ce plein et ce vide constitue des archtypes de la fabrication de la ville.

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Les enclaves, les urbaines du site

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Lenclave est donc un territoire enferm par un autre, une portion despace contenu car bord de tous les cots. De fait, lenclave de la Maison dArrt de Fleury-Mrogis est une anomalie dans le territoire. Chacune des maisons darrt a son propre mur denceinte mais lensemble du domaine pnitentiaire na pas de limite physique ni visuelle. De plus, contrairement aux enclaves urbaines qui dpendent dune manire ou dune autre de leur environnement, la prison ne dpend pas de la ville.

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Figures urbaines dans un environnement flottant

Autonomie des gures urbaines

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Dans la ville, lorganisation de lespace se fait en sphres, bulles, capsules, enclaves, isolats fonctionnels, tous caractriss par la force de la limitation et de la surveillance des entres.

Les murs, emblmes de la limite, nont jamais t aussi nombreux depuis des lustres.

Michel LUSSAULT, De la lutte des classes la lutte des places, 2009

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Lenfermementurbain

Fleury Mrogis

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Lenfermement architectural

L enfermement urbain

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Une enclave urbaine a-t-elle toujours une limite physique?

Le territoire est constitu de multiples enclaves. Par leur puissance formelle et par le rapport quelles entretiennent avec leur environnement, les enclaves sont des gures urbaines qui construisent et structurent la ville. Ces petits mondes sont connects les uns aux autres de manire plus ou moins visible et entretiennent un rapport ambivalent au monde qui les entoure.

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SITUATIONLenclave carcrale parmi les enclaves urbaines

Fleury-Mrogis

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La Grande Borne, vaste cit dhabitats sociaux de plus de 3500 logements, est un morceau de ville triangulaire dlimit et enclav par trois routes importantes, dont lautoroute A6 lest. Les barrires physiques se succdent (parkings, infrastructures, espaces vides) et enveloppent le site. On notera une porosit ponctuelle et rgulire par les accs, pourtant peu nombreux compar ltendue de lenclave.Les morphologies urbaines et architecturales participent la situation denclavement de la Grande Borne par rapport son territoire.

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LA GRANDE BORNE /

LENCLAVE RESIDENTIELLE

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La Zone industrielle de la Marinire, Bondoufle, reprsente prs de 3600 emplois sur une super cie de 58 ha. Cette enclave est, du fait de la prsence de la Francilienne, infranchissable par le Nord. Des points de porosit sont prsents sur les trois autres interfaces de la ZI. Nanmoins, la prsence de canaux au sud participent lenclavement du site. Aussi, la monofonctionnalit du secteur accentue la situation denclavement.

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ZONE INDUSTRIELLE DE LA MARINIRE /

-Barrire de la Francilienne au nord de la zone/aucune porosit- Porosit au sud mais prsence de canaux- Situation denclavement par la monofonctionnalit

LENCLAVE INDUSTRIELLE

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La prison de Fleury Mrogis est renferme sur elle-mme. Elle est impntrable du fait de son usage mais elle est extrmement poreuse. En effet, la fort de Saint-Eutrope enrobe une face du domaine pnitentiaire et cree une barrire entre la prison et la ville. Mais labsence de limites physiques autour du domaine pnitentiaire provoque des porosits spatiales ambigues (peut-on y aller?), visuelles et auditives. Lenclavement est par ailleurs renforc par la morphologie urbaine de la prison. Elle se dveloppe seulement sur son domaine mais, de ce fait, ce microcosme prison empche le macrocosme ville de se dvelopper normalement.

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LA MAISON DARRET DE FLEURY MEROGIS /LENCLAVE CARCERALE

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Porositde lenclave carcrale

Fleury-Mrogis

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Le Bois de Saint-Eutrope reprsente un peu plus dun tiers du territoire de Fleury-Mrogis. A cheval sur la limite du domaine carcral, le bois simpose comme une zone grise de la prison trou noir, soit un espace de transition naturelle entre ville et prison.

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Vue sur la Maison darrt des mineurs depuis la fort

Perce sur la Maison darrt des mineurs depuis la route

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Dans la ville, lindividu a besoin de situer avant tout. La place des choses dans lespace est importante. La matrise spatiale consiste galement jouir dune double capacit : celle de dcouper lespace en unit pertinente et celle de dlimiter, de poser des limites spatiales entre les entits discrimines.

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Limite(s)de lenclave carcrale

Fleury-Mrogis

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La prison de Fleury-Mrogis est un vide infranchissable non ceint dune limite physique. Or, les limites les plus fortes sont celles qui sont visibles, continues, impntrables.

Le domaine de la prison est impntrable par son usage mais il est aussi extrmement poreux, autant visuellement qu auditivement. Seuls quelques panneaux marquent la limite du domaine pnitentiaire. Du fait de labsence de limites physiques, lenclave nest pas claire pour le territoire. Elle reste inconsciente par limage ngative quelle renvoie.

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Unique accs of ciel de la Maison dArrt de Fleury-Mrogis

A droite de limage, le domaine pnitentiaire dlimit par un grillage

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Limite non visible entre le quartier pavillonnaire et la fort

Unique signe visuel de la limite du domaine pnitentiaire au niveau de la fort

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Le projetAssumer lenclave carcrale

Fleury-Mrogis

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Comment absorber ce trou noir carcral ?

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Diffrents points de porosit ont t remarqus le long du domaine pnitentiaire. Intouchable, il appartient au Ministre de la Justice.

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La prison, trou noir dans le territoire, phagocyte son environnement. Pour contenir les effets indsirables de ce programme, nous proposons de faire la limite matrielle du domaine pnitentiaire.

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La rupture ne permet-elle pas de voir la ville autrement ?

Il sagit dassumer lenclave carcrale. Par le dessin dune nouvelle paisseur construite accole la limite immatrielle existante de la prison, nous voulons gnrer une plus-value pour la ville. La limite ne serait pas perue comme un obstacle mais comme un interstice ou se produisent des situations urbaines. Ceci contriburait labsorption de la prison. Nous avons donc dtermin 3 zones dinterventions (la ville, la zone dactivit les Radars et la fort) radicalement diffrentes, selon le contexte urbain, a n de mettre en scne cette limite.

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ZACLes Radars

Ville

Fort

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La limite ct ville dite zone urbaine est traite comme une bande active. Fleury Merogis ne comprenant pas despace de commerces, de loisirs, de cultures, nous proposons de rinjecter tous les programmes ncessaires une ville ordinaire sur cette limite.Notre projet sinscrit dans une paisseur de 50 mtres et peut se dilater en espaces publics par endroit a n daller chercher la ville existante.La problmatique du double visage de notre limite: prison/ville est centrale. Un lien constant ces deux contextes est trait soit par des points de porosits ponctuels ou plus appuys, soit par des opacits unilatrales ou encore en sadaptant le plus possible au contexte faisant face notre intervention.

La limite en rapport la ZAC les Radars dite zone ef cace a pour but dorganiser les flux.Actuellement anarchique, nous proposons lamnagement dune zone ddie au transporteurs. Des hangars de dchargement et de stockages, mais aussi des ateliers, des stations service, des htels, des restaurants ainsi que des zones de stationnement constituent cette limite. Ce site, trs enclav est reli lautoroute permettant une meilleure desserte de la ZAC.

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Loragnisation de cette bande ef cace suit une logique de circulaton traversante facilitant les tapes du transit. La limite ct fort dite zone nature sinsre entre deux vides, un ct domaine pnitentiaire, un ct Bois de Saint Eutrope.Nous traitons donc cette limite par le vide. Il sagit dun espace public que lon vient creuser plus ou moins en profondeur a n de crer chez le promeneur des perceptions diffrentes. Un jeu sur les hauteurs est ralis a n de brouiller les repres de lusager . Cette intervention tire pro t du potentiel naturel du site dans lequel elle sinsre.

Pour nir, une piste sportive sert de liant lensemble de nos intervertions et contribue lamnagement des diffrentes zones. Cet espace public de 6 km 700 devient comme un repre permettant la prison de devenir une rfrence positive. On vient faire le tour de la prison en courant ou vlo comme on vient faire le tour du grand canal Versailles. Le long de notre lament urbain la piste traverse diffrents univers, commme de petites scnettes, parfois extrieures, parfois dans les btiments qui deviennent la vitrine de cette nouvelle centralit linaire.

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Proposition

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Pour que la limite devienne une quantit despace, qui tout la fois spare les ralits et permet, si on la matrise, de faire cohabiter lesdites ralits au contact les unes des autres.

Michel LUSSAULT, De la lutte des classes la lutte des places, 2009

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