L’enfant victime d’inceste

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De la séduction traumatique à la violence sexuelle

Yves-Hiram Haesevoets

Préface d’Hubert Van Gijseghem Postface de Philip D. Jaffé

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L’enfant victime d’inceste

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De la séduction traumatique à la violence sexuelle


Préface de Hubert Van Gijseghem

Postface de Philip D. Jaffé

L’enfant victime d’inceste

s u p é r i e u r

ENVIIN_pgtitre.indd 3 30/06/15 10:15

© De Boeck Supérieur s.a., 2015 3e édition Fond Jean Pâques, 4 – B-1348 Louvain-la-Neuve 1er tirage 2015 Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie)

partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit.

Imprimé en Belgique

Dépôt légal : Bibliothèque nationale, Paris : juin 2015 ISSN 0777-527X Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles : 2015/13647/001 ISBN 978-2-8073-0001-9

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À Gabrielle

Et à tous ceux qui recherchent la Sagesse, la Force, la Beauté et la Lumière



« Quand on cherche à détruire un enfant, c’est la nature entière qui est blessée ; quand une lignée s’acharne sur l’enfance, elle fait violence au monde entier, elle s’en prend à l’équilibre du cosmos.

Le monde d’en haut est aussi le plan du symbole. Le disque du soleil, qui peut aussi représenter la nouvelle conscience, le regard unique de la vie

unifiée, pleure des larmes de sang devant cette pratique qu’il réprouve et qui n’est rien d’autre qu’un sacrifice. »

Bernard Lempert, Désamour, 1994: 34.



Sommaire

Préface 7 1 Introduction : l’inceste, un non-sens existentiel et universel 9 2 Définitions et variations : de la mythologie à la clinique

actuelle 19 3 La famille à transactions incestueuses 37 4 Les mécanismes de transmission transgénérationnelle 51 5 Phénoménologie de l’interaction incestueuse et syndrome

d’accommodation 63 6 Caractéristiques psychodynamiques de l’enfant victime

d’inceste et la question du traumatisme sexuel précoce 75 7 Caractéristiques psychodynamiques du parent abuseur 127 8 Caractéristiques psychodynamiques du parent non-abuseur 165 9 De la prise en charge à l’intervention therapeutique 17710 De la parole de l’enfant à la recherche de la vérité 22711 L’émergence traumatique de la parole : entre récit,

souffrance et silence 23912 L’expertise psycholégale et ses limites 26313 La prévention : une approche éthique de la vie

relationnelle, sexuelle et affective 28714 Éléments de conclusion 307Postface 313Sources bibliographiques 317

Table des matières 355



Préface

L’inceste, le silence et la mort ont partie liée. Silence de l’enfant traumatisé et contraint ; silence de l’agresseur en marge de la parole structurante ; silence du tiers horrifié ou complice ; silence sur ce que personne ne veut entendre. Ce mutisme séculaire autour de la transgression d’un tabou fondateur des sociétés montre des brèches ici et là dans le monde, notamment en Amérique du Nord. Si l’image sacrée du père, du roi ou du patriarche résiste davantage à la révélation de l’innommable en d’autres endroits du globe, on assiste actuellement en Europe à la mise au jour de ce menaçant secret dans les écrits, dans les pratiques socio- judiciaires et même dans la loi.

Le livre de Yves- Hiram Haesevoets participe résolument à ce mouvement salutaire et mérite d’abord en cela un coup de chapeau. Voilà donc un ouvrage qui, dans un langage accessible et néanmoins fidèle aux complexités du phé-nomène, informe abondamment sur l’enfance abusée, sur les études théoriques de l’inceste et de ses conséquences psychopathologiques, et ouvre à des réflexions quant à la recherche de solution. La tragédie de la famille inces-tueuse trouve ici une langue pour être dite, une oreille pour être saisie et des connaissances cliniques pour en aborder les explications.

Là où Yves- Hiram Haesevoets me paraît innover, c’est dans son habile intégration de la recherche américaine dans ce domaine et des approches européennes du problème. Sans vouloir cataloguer les travaux des uns et des autres, on sait que la recherche européenne s’attarde longuement à l’explica-tion, alors que l’américaine interroge les faits à l’aide de rigoureuses méthodologies et d’arides quantifications. Si peu de publications s’abreuvent aux résultats de ces deux cultures scientifiques, Yves- Hiram Haesevoets y réussit, quant à lui, fort bien.

Sans négliger les points de vue historique et anthropologique, l’auteur montre une fine culture et une observation de clinicien non moins raffinée. Non seulement interprète- t-il, mais il théorise et, au- delà de ses appartenances


L’enfant victime d’inceste8

aux paradigmes psychanalytique et systémique, il n’hésite pas à puiser dans la littérature empirique et scientifique. Tout cela témoigne d’une très large vision du problème. La communiquer dans un texte aussi cohérent, c’est ni plus ni moins, mettre à notre disposition un véritable manuel de référence.

Hubert Van Gijseghem, Ph.D. Psychologue

Professeur titulaire à l’Université de Montréal


1 Introduction : l’inceste, un non-sens existentiel et universel

L’inceste est le nœud entre le désir et la mortMonique Schneider, 1987: 13

1 Argument : La voix du sang reste muette

Depuis l’aube de l’Humanité, l’enfant, véritable figure mythique de toute civi-lisation, « Père de l’homme », est la cible des convoitises les plus funestes. Fruit du désir qui unit un homme et une femme, il est parfois, et trop souvent, l’objet de pulsions sexuelles incontrôlées. Le commerce sexuel avec un enfant, interdit par de nombreux textes sacrés et/ou juridiques, réitère l’immobilité du temps et empêche l’harmonisation des générations. Le tabou de l’inceste, signifié de manière différente dans toutes les Sociétés humaines, est une ins-titution à caractère universel qui conduit l’être humain à se frayer un passage de la nature à la culture. Même si l’inceste est peu discuté, il n’existe pas de culture sans débat sur l’inceste. Mais dans notre monde sophistiqué, on en parle le moins possible. La difficulté émotive d’en parler est liée au fait que le langage est verrouillé et les émotions perturbées. La non- énonciation implique angoisse, symptômes, inhibition et la confusion des sentiments, des rôles et des générations. L’inceste mère- fils représente le plus incestueux des incestes, le plus insoutenable ou le plus innommable. Il est venu alimenter à travers la mythologie, le plus célèbre cas d’inceste représenté par l’histoire d’Œdipe.

La voix du sang reste muette, « depuis qu’on sait que l’attachement engour-dit les désirs et les transforme en angoisse » (Cyrulnick, 1993: 156). Dans l’inceste, il y a un trouble de la ritualisation, comme dans certaines



gémellités (l’inceste paradoxal des jumeaux), comme dans la psychose (l’in-ceste de la proximité sensorielle) ou dans certains couples mère- fils non séparés (l’inceste de l’éloignement chez le fils incestueux et les incestes mère- fils non psychotiques et non séparés précoces). De nombreux scénarios incestueux se jouent dans l’intimité du lit familial, lequel échappe aux regards indiscrets.

L’inceste est un amour sans forme, sans distance, alors que la distance est nécessaire pour mettre en place le rituel qui aménage l’affectivité et trans-forme la violence en agressivité libératrice. Ceux qui vivent l’inceste n’éprouvent pas le Sacré. Ainsi, il existe des lignées familiales où l’inceste se répète à travers les générations comme un jeu intime qui n’aurait aucune raison d’être inter-dit, la sexualité y jouerait le rôle de liant affectif. Par contre, ceux qui subissent l’inceste éprouvent de l’horreur, parce qu’ils vivent dans la représentation du Sacré, lequel massacre une grande part de leur vie psychique. « La loi qui interdit (l’inceste) nous contraint à donner, l’inhibition nous invite au partage, l’angoisse nous incite à la rencontre. » (Cyrulnick, 1993: 195)

L’attachement empêche l’inceste, et à l’origine, la loi qui interdit l’inceste est vivante, émotive et naturelle. Ensuite, elle est devenue religieuse, morale, culturelle et langagière. L’ensemble des codes qui gèrent l’attachement se retrouvent dans le monde animal libre. Ainsi, la plupart des primates non humains développent naturellement des conduites d’évitement de l’inceste. Dans toute société humaine, l’obligation d’être adulte, des êtres- adultes, repose sur l’intégration des interdits en tant que structures et représentations sur-moïques. Dès lors, même s’il est présent émotivement, l’interdit de l’inceste doit s’énoncer.

2 La pratique clinique et les recherches scientifiques

La pratique clinique est de plus en plus interpellée par des histoires d’inceste et montre que d’un point de vue humain, cette problématique est un non- sens existentiel. L’inceste essaye de détruire le temps psychique, en agressant l’ordre symbolique des choses et la structure inconsciente du langage et, en détruisant le désir de l’autre, il fige ou bouleverse l’agencement des générations et engendre le trauma. La plupart des histoires d’inceste rapportées par l’expé-rience clinique montrent que la prégnance de l’abus sexuel est telle que la plupart des enfants sexuellement incestés sont aliénés à une vie quotidienne pauvre en sens. L’enfant qui vit une situation incestueuse s’y laisse souvent prendre à partir d’une quête affective (le langage de la tendresse) qui rencontre chez l’adulte un désir passionnel prohibé et non refoulé (le langage de la passion). La réalisation de ce désir abolit la distance nécessaire à l’individua-tion de l’enfant et à son développement global. Au risque d’éprouver une


ChaPItre 1

Introduction : l’inceste, un non-sens existentiel et universel11

angoisse de morcellement ou d’anéantissement, l’enfant se défend en évitant de comprendre. À cette fin, il élabore des mécanismes de survie qui main-tiennent l’événement réel hors de portée du champ de la mentalisation (scotomisation de la réalité, syndrome d’accommodation et clivage du moi). La clinique de l’inceste met en évidence la confusion des rôles générationnels et sexuels au sein de la famille. La famille incestueuse se caractérise par l’ab-sence d’un triangle œdipien stable, par défaut d’un tiers ; un tiers, qui, subordonné au désir, rend accessible la différenciation des sexes et des géné-rations par l’interdit édicté par la loi du père, celle qui signifie le tabou de l’inceste.

Depuis la mythologie et l’anthropologie, en passant par la psychanalyse, la problématique des abus sexuels à l’égard des enfants a fait irruption dans des champs aussi variés que la sociologie, la psychologie clinique, la psychia-trie, la criminologie, la pédagogie, la médecine pédiatrique, l’éducation sociale, l’épidémiologie médicale et sociale, la prévention, l’information, l’enseigne-ment, etc.

Au service de ces disciplines variées, la recherche scientifique a permis de mettre en évidence une véritable clinique de l’inceste. Ainsi, en matière de psychologie clinique, un grand nombre d’études ont été menées dans diffé-rents domaines : la symptomatologie particulière de l’enfant victime d’abus sexuel, les caractéristiques psychopathologiques des abuseurs d’enfants et des parents incestueux, la dynamique systémique des familles à transactions inces-tueuses, la phénoménologie clinique de l’interaction abusive, le rôle de la mère dans la dynamique incestueuse, le processus de victimisation, le syndrome d’accommodation, le stress post traumatique, la prise en charge pluridiscipli-naire des familles abusives, la psychothérapie de l’enfant abusé, la transmission transgénérationnelle du traumatisme sexuel précoce…

Aujourd’hui, la recherche sur les abus sexuels à l’égard des enfants atteint un niveau international. À partir de résultats de plus en plus nuancés, un grand nombre d’études spécifiques permettent de mieux cerner cette problé-matique et de comprendre l’impact de l’inceste sur l’enfant victime et sa famille.

Les premiers travaux scientifiques importants sur le sujet proviennent du Continent nord- américain. Aux États- Unis, il existe depuis 1973 une banque de données relatives aux mauvais traitements et négligences graves envers les enfants signalés aux autorités administratives et judiciaires. L’ensemble de ces sévices à enfants sont recensés à l’échelon national, état par état, au moyen de registres informatisés.

À partir des années 1990, des Centres de recherches sont créés dans dif-férentes universités, comme l’Université de Montréal ou celle de Laval au Québec. John Wright sera à l’origine de la création du CRIPCAS, le Centre



de recherche interdisciplinaire sur les problèmes conjugaux et les abus sexuels1. Conçu en 1992, le Centre de recherche interdisciplinaire sur la vio-lence familiale et la violence faite aux femmes (CRI- VIFF) inclut un département de recherche- action sur les abus sexuels. Le CRI- VIFF se carac-térise par son approche conceptuelle consistant à étudier la violence familiale et la violence faite aux femmes dans toutes ses manifestations et selon un modèle global, multidimensionnel et interdisciplinaire qui inclut l’étude de l’ensemble des acteurs- actrices impliqué(e)s dans la problématique, soit la population des femmes, des hommes et des enfants. Centre de recherche interuniversitaire et partenarial, le CRI- VIFF vise à promouvoir la réalisa-tion d’activités de recherche, de formation et de transfert des connaissances sur la problématique de la violence familiale et de la violence faite aux femmes, et des réponses sociales qui y sont apportées2. En France, un « Centre de recherches internationales et de formation sur l’inceste et la pédocrimi-nalité » (CRIFIP) voit le jour. Cette institution est un collectif de formation, d’information et de recherche concernant l’inceste et la pédocriminalité. L’ob-jectif du CRIFIP est d’améliorer l’identification, la protection et la prise en charge des victimes d’inceste et de pédocriminalité par une meilleure infor-mation du public et par la formation des professionnels impliqués, d’améliorer la connaissance et la compréhension des conséquences de ces violences sexuelles et leur prévention3.

3 Une médiatisation conséquente et des chiffres à l’appui

Ajoutons qu’à partir des années 1970, les mouvements féministes et les asso-ciations en faveur du bien- être des enfants, à travers leurs revendications, démontrent l’importance du phénomène des abus sexuels et dénoncent les sévices sexuels subis par les filles et les femmes, en particulier les situations d’inceste père/fille. L’influence internationale des mouvements féministes, à travers les médias (les revues féministes, la littérature, le cinéma, la télévi-sion…), a provoqué une prise de conscience tant au niveau de l’opinion publique qu’auprès des milieux scientifiques. De nombreux témoignages de femmes ayant vécu dans leur enfance des situations incestueuses ou abusives ont favorisé cette ouverture. Cette vague anglo- saxonne va également déferler sur le vieux continent.

À côté d’une sensibilisation de plus en plus importante de l’opinion publique, de nombreuses recherches, surtout épidémiologiques, sont

1. http://www.cripcas.ca/2. http://www.criviff.qc.ca/cms/index.php?menu=24&lang=fr3. http://www.crifip.com/


table des matières

Sommaire 5

Préface 7

1 Introduction : l’inceste, un non-sens existentiel et universel 91 Argument : La voix du sang reste muette 92 La pratique clinique et les recherches scientifiques 103 Une médiatisation conséquente et des chiffres à l’appui 124 L’impact psychopathologique et la question

du traumatisme psychique 145 Une thématique dense et variée 16

2 Définitions et variations : de la mythologie à la clinique actuelle 19

1 Considérations mythologiques et étymologiques 202 Considérations anthropologiques 233 Considérations psychanalytiques 284 Considérations psycho- cliniques 30

3 La famille à transactions incestueuses 371 Tissage hétérogène des familles incestueuses 372 Les transactions incestueuses : liens de sang, liens de folie

et liens de haine 383 Éléments de probabilité pouvant évoquer un problème d’inceste 424 Écologie du passage à l’acte incestueux 435 Influences du rôle sexuel et de la socialisation

sur le processus abusif intrafamilial 466 En quoi l’horreur de l’inceste répond à l’archaïque ? 49

4 Les mécanismes de transmission transgénérationnelle 511 Introduction : la répétition transgénérationnelle

des mauvais traitements 512 Les familles perturbées 533 L’enfant « double narcissique », pris dans une faille

transgénérationnelle 554 Loyauté, coalition et triangle pervers 56



5 Ni Loi symbolique, ni désir 576 La transmission d’une impossible dette 587 L’identification anxieuse à l’abuseur 59

5 Phénoménologie de l’interaction incestueuse et syndrome d’accommodation 63

1 Progression de l’interaction abusive 631.1 La phase initiale 631.2 La phase d’interaction sexuelle 641.3 La phase du secret 65

2 La nature et l’ambiance sexuelle de l’interaction abusive 662.1 Les besoins sexuels 662.2 L’objet sexuel 672.3 L’opportunité incestueuse 672.4 Les inhibitions 672.5 L’enfant, victime des stratégies 682.6 Le parent non- abuseur 682.7 Les habitudes incestueuses 692.8 La fin de la relation incestueuse 69

3 Du processus de victimisation sexuelle au syndrome d’accommodation 69

6 Caractéristiques psychodynamiques de l’enfant victime d’inceste et la question du traumatisme sexuel précoce 75

1 Revue de la littérature clinique : synthèse générale 752 Symptomatologie spécifique ou aspécifique ? 853 Classification générale de la symptomatologie 884 Indicateurs d’exploitation sexuelle 905 Le processus de la traumatisation sexuelle 916 Structure psychodynamique de l’enfant abusé 947 Caractéristiques de l’impact de l’abus sexuel sur l’enfant 95

7.1 La blessure 957.2 Les sentiments de culpabilité. 977.3 La peur 98

7.3.1 La terreur 987.3.2 L’angoisse 997.3.3 Les cauchemars 99

7.4 La dépression 1007.5 Le manque d’estime de soi 1007.6 Les problèmes de sociabilité 1017.7 La colère et l’hostilité 1017.8 L’incapacité de faire confiance 1027.9 La confusion des rôles 1027.10 La pseudo- maturité 103


taBLe DeS MatIèreS 357

7.11 La conduite sexuelle 1048 Relations entre la nature des perturbations

et l’âge de l’enfant 1069 Relation entre la nature des perturbations

et les caractéristiques de l’abus sexuel 1099.1 Le degré de coercition 1099.2 Le degré de violence 1109.3 La nature sexuelle de l’abus 1119.4 La durée et la fréquence de l’abus 1129.5 Le degré de participation de l’enfant 1139.6 Le secret et le silence qui accompagnent l’abus sexuel 1149.7 Les stigmates de la violence sexuelle. 1159.8 La proximité relationnelle entre l’abuseur et l’enfant 117

10 Relations entre la nature des perturbations et les facteurs de vulnérabilité repérés dans les antécédents de l’enfant 119

11 La question du traumatisme sexuel précoce 12011.1 Freud et la question du traumatisme sexuel précoce 12111.2 Ferenczi et la question du traumatisme sexuel précoce 12311.3 Traumatisme, inconscient et symptômes 124

7 Caractéristiques psychodynamiques du parent abuseur 1271 Rôle et statut du parent abuseur 1272 Définitions 1293 Symptomatologie de l’abuseur 1324 Prédateur sexuel en manque d’amour ? 1355 Pseudo- normalité, violence et perversion 1376 Un système de défense abusif 1387 La jonglerie perverse avec la Loi et le clivage de la personnalité 1408 Dictateur familial ou victime transgénérationnelle ? 1429 Les pères pédophiles ou incestueux. 14410 Les beaux- pères abuseurs 14811 Les mères incestueuses 14912 Autres liens de parenté : grands- pères et frères abuseurs 15213 Nosologie et typologie psychodynamiques :

tentative de modélisation 15313.1 L’âge de l’abuseur 15313.2 Les motivations intrinsèques de l’abuseur 15413.3 Les préférences sexuelles de l’abuseur 15513.4 Le degré de violence utilisée par l’abuseur 15613.5 Les différents types de structures psychodynamiques 156

14 Le pervers, la loi et le déni de la castration 15815 De la blessure au trouble de l’identité narcissique 161



8 Caractéristiques psychodynamiques du parent non-abuseur 1651 Rôle et statut du parent non- abuseur : la mère 1652 Ménagère névrotique ou maquerelle complice ? 1673 La « surdité » psychoaffective de la mère 1694 La répétition d’une histoire traumatique 1705 Les défaillances des liens affectifs mère- enfant 1726 Croire ou ne pas croire son enfant 174

9 De la prise en charge à l’intervention therapeutique 1771 Quelques généralités sur les différents modèles thérapeutiques 1772 L’hospitalisation de l’enfant victime d’abus sexuel :

de la crise du dévoilement au passage thérapeutique 1822.1 Une vocation psychosociale à visage humain ? 1832.2 L’hôpital, un espace protecteur, transitionnel et thérapeutique 1852.3 L’enfant à l’hôpital : entre le stress et la convivialité 1882.4 Les conséquences de l’hospitalisation pour l’enfant 1902.5 L’éloignement provisoire de l’enfant : une mesure alternative ? 1922.6 L’hôpital, un outil thérapeutique ? 193

3 Quelques balises pour l’intervention 195Protocole de prise en charge d’un cas d’agression sexuelle 195

4 Complexité des situations et polyvalence de l’intervention 1975 La psychothérapie de l’enfant abusé 1986 La thérapie de la famille à transactions incestueuses

et les programmes de traitement spécialisés 2026.1 Différents types d’approche 2036.2 Des programmes spécialisés et originaux 2046.3 Des moyens thérapeutiques intégrés et multivariés 206

7 L’approche thérapeutique de l’abuseur 2077.1 L’influence du comportementalisme et du cognitivisme 2087.2 Les thérapies groupales 2097.3 L’internement carcéral ou résidentiel : punir et/ou soigner ? 2127.4 L’empathie à l’égard de la victime 2137.5 L’approche psychodynamique individuelle 2147.6 Traitement thérapeutique et/ou prise en charge contrainte 217

8 Le thérapeute et la famille incestueuse 2219 La thérapie systémique confrontée aux situations d’inceste 22210 Les loyautés, la confiance, l’éthique relationnelle

et le processus de parentification 22411 Principes de base d’une approche contextuelle

de l’inceste 226

10 De la parole de l’enfant à la recherche de la vérité 2271 De la sacralisation de l’enfance à la parole de l’enfant 2272 De quelle parole est fait l’enfant ? 228



3 À la recherche d’un meilleur équilibre dans l’intervention 2304 Le contexte actuel des allégations d’abus sexuels

à l’égard des enfants 2315 Apprendre à mieux communiquer avec les enfants 2336 Les compétences et les limites de l’enfant 2357 L’interview des enfants passe par la maîtrise d’un savoir 237

11 L’émergence traumatique de la parole : entre récit, souffrance et silence 2391 Ressources et aptitudes de l’enfant 2392 L’émergence d’une parole chez l’enfant 2403 Discours et mémoire chez l’enfant victime 2414 L’affectif et l’angoisse influencent la pensée et le discours 2425 Les aléas de la mémoire 2436 L’enfant possède une mémoire particulière 2437 La suggestibilité de l’enfant 2448 Mensonge, fabulation et crédibilité chez l’enfant 2459 Savoir énoncer la vérité 24610 Les capacités de repérage chez l’enfant : le temps et l’espace 24711 Évolution du vocabulaire et qualité du langage selon l’âge 24812 La révélation, comme un cheminement difficile 25113 De la révélation au phénomène de rétractation 25214 De l’identification à l’ambivalence du lien à l’abuseur :

un processus de culpabilisation 25315 L’impact du dévoilement sur l’enfant et les enjeux

psychoaffectifs 25516 Le stress de la situation d’interview 25517 Le silence et le langage de la souffrance 25718 L’activité psychique du traumatisme 25819 Des stratégies de survie 25820 De la confusion des sentiments 25921 L’effraction de l’enveloppe corporelle 26022 Des aménagements défensifs 261

12 L’expertise psycholégale et ses limites 2631 La recherche expertale 2632 Préambule à un travail conséquent 2653 Analyse de contenu de la déclaration de l’enfant 265

3.1 Caractéristiques générales de la déclaration 2683.1.1 La cohérence 2683.1.2 La verbalisation spontanée 2683.1.3 Les détails en quantité suffisante 269

3.2 Les caractéristiques spécifiques 2693.2.1 L’enchâssement contextuel 269



3.2.2 Les descriptions d’interactions 2703.2.3 Le rappel de conversations 2703.2.4 Des références à des complications inattendues 270

3.3 Les particularités du contenu 2713.3.1 Des détails inusités 2713.3.2 Des détails périphériques 2713.3.3 Des détails non compris, mais rapportés de façon exacte 2713.3.4 Des références à des incidents extérieurs 2713.3.5 Des références à ses propres états psychologiques 2713.3.6 Une attribution d’un état psychologique à l’abuseur 272

3.4 Contenus relatifs aux motivations de la déclaration 2723.4.1 Des corrections spontanées 2723.4.2 Un aveu de trous de mémoire 2723.4.3 Des doutes à propos de sa propre déclaration 2723.4.4 Une désapprobation de sa propre participation 2733.4.5 Le fait d’excuser l’abuseur 273

3.5 Des éléments spécifiques concernant le délit 2734 La validation de la déclaration de l’enfant 274

4.1 Le comportement et les attitudes de l’enfant 2764.1.1 Le langage 2764.1.2 Le savoir 2764.1.3 L’affect, les émotions, les sentiments. 2764.1.4 Les expressions gestuelles spontanées 2774.1.5 La suggestibilité 2774.1.6 Les dessins ou les croquis 2774.1.7 Le comportement avec les objets proposés 2784.1.8 Le niveau de sexualisation du comportement

pendant l’interview 2784.2 Les caractéristiques de l’interview 278

4.2.1 La conformité de l’interview 2784.2.2 Les questions suggestives et directives 2784.2.3 Le niveau de pression ou de coercition 2794.2.4 Le processus de contagion 279

4.3 Considérations concernant les motifs du dévoilement 2804.3.1 Contexte du dévoilement initial 2804.3.2 Pressions pour dévoiler 280

4.4 Autres évidences : les facteurs extérieurs 2804.4.1 Évidences médicales 2804.4.2 Autres déclarations faites par l’enfant 2814.4.3 Témoins éventuels 2814.4.4 Évidences matérielles 2814.4.5 Indicateurs comportementaux 282

5 Repérages éthiques et recommandations 2835.1 Un travail de validation et d’étayage 283



5.2 Les limites du processus d’observation clinique et de validation 284

5.3 Des experts au service de la recherche de la vérité 285

13 La prévention : une approche éthique de la vie relationnelle, sexuelle et affective 2871 Les nombreux défis visés par la prévention 2872 Trois axes principaux de prévention 2893 Un problème collectif et d’éducation à la santé 2894 Des outils au service de la prévention : éthique et prudence 2925 Le droit à la prévention et à l’information 2926 Rôle et aptitudes des intervenants 293

6.1 Se sentir habilité et être à l’aise 2936.2 Être légitimé dans sa démarche 2946.3 Savoir choisir l’outil et s’en servir de manière efficace 2946.4 Préparer une réflexion sur les abus sexuels

auprès d’un groupe d’enfants 2957 Élaborer les objectifs de la prévention 2958 Intégrer la problématique des abus sexuels à la question

de la sexualité humaine et une meilleure compréhension du corps et des sentiments 298

9 Aider l’enfant à mieux vivre son corps et exprimer ses sentiments pour assurer sa sécurité personnelle 298

10 Utiliser des messages de qualité 29911 Vérifier l’impact des messages sur les enfants 29912 Transmettre les messages avec nuance et honnêteté 30013 Créer un climat de confiance

et un environnement de sécurité affective 30014 Les enfants sont des êtres créateurs 30115 Un enfant prévenu en vaut- il deux ? 30216 Une sélection d’outils et de médias didactiques 303

16.1 Brochures destinées aux professionnels 30316.2 Ouvrages sur la sexualité, destinés aux enfants

et adolescents 30316.3 Vidéogrammes de prévention, destinés aux enfants 30416.4 Ouvrages de fiction destinés aux enfants 30416.5 Brochures et livrets destinés aux enfants 305

14 Éléments de conclusion 307

Postface 313

Sources bibliographiques 317


La collection de l’OXALISSous la direction de Philippe van Meerbeeck et Alex Lefèbvre, elle offre aux praticiens, chercheurs et scientifiques venant d’horizons différents un lieu d’expression ouvert au débat contemporain.

L’enfant victimed’inceste

L’inceste, lorsqu’il est mis en acte dans une famille, résonne comme la mort psychique des membres qui la composent. Analogue à un crime de sang pernicieux, le meurtre incestueux anéantit l’esprit et la pensée de la victime. L’enfant victime d’inceste est comme l’objet sacrificiel symbolisant le parjure d’une passion dévorante et destruc-trice. C’est au sein de la filiation entre les générations que s’installe la confusion de langue et de culture. Entre l’enfant et son parent « inces-tueur », l’énigme du non-sens engendre un grand désarroi, une incompréhension et une indicible souffrance.

Yves-Hiram Haesevoets dépeint dans cet ouvrage toute la complexité écosystémique des familles à transactions incestueuses, la diversité des passages à l’acte incestueux, le profil psychodynamique des différents protagonistes concernés par cette mésaven-ture humaine, etc. Il affine les connaissances de tous ceux qui veulent parfaire leur formation et développe quelques réflexions autour des différentes modalités de prise en charge thérapeutique des victimes, des membres de la famille et des auteurs. Le che-minement alambiqué de la parole de l’enfant et l’analyse de sa crédibilité font l’objet d’une fine analyse ouvrant de nouvelles considérations dans le cadre d’une approche expertale rigoureuse. Il ouvre enfin différentes perspectives en termes de prévention et d’éducation éthique à une vie relationnelle, affective et sexuelle de meilleure qualité.


est psychologue clinicien, psychothérapeute d’orientation psychanalytique. Chargé de recherches indépendant, Maître assistant des Hautes écoles et Maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles, il est également Expert auprès des Tribunaux et du Ministère de la Justice. Il est l’auteur de nombreux articles scientifiques et d’ouvrages sur la maltraitance et la psychopathologie infanto-juvénile.

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ENVIINISBN 978-2-8073-0001-9 0777-527X

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L’enfant victime d’inceste