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Les 10 commandements de la rémunération variable
Comment-remunerer.com vous présente le fruit d'une réflexion associant innovation et
maîtrise opérationnelle des étapes de création de la motivation, au travers de ces 10
commandements en matière de rémunération variable des équipes commerciales.
1. Prendre le temps de définir la motivation que l'on souhaite générer
En matière de rémunération variable, l'exemple des dispositifs
déployés par les autres est souvent difficile à transposer dans votre
propre entreprise. Les études de benchmark, pertinentes pour
vérifier la compétitivité des niveaux de rétribution, ne sont guère
exploitables pour la conception de vos dispositifs de primes car ils
doivent avant tout refléter votre stratégie et non celles de vos
concurrents. Il faut donc penser « sur-mesure » plutôt que « prêt-à-
porter ».
2. Faire simple mais pas « simpliste »
Une fois que l'entreprise a communiqué son dispositif, les équipes commerciales répondent à toutes
les incitations qu'il génère ; celles que vous avez voulu traduire tout autant que celles que vous auriez
préféré éviter.
Or, l'affaire n'est pas simple même si elle en a l'air. A première vue, un dispositif n'est rien d'autre que
l'arrangement de règles arithmétiques. Pour autant, il s'accompagne de contraintes que managers
commerciaux et DRH auront avantage à respecter.
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3. Motiver le plus grand nombre et veiller à obtenir une proportion
suffisante de gagnants
L'exigence de résultat incite souvent les managers à construire des dispositifs élitistes avec de fortes
primes pour les meilleurs et une trop forte proportion de perdants. Cette orientation n'est que
rarement adaptée au besoin d'une stratégie de motivation efficace.
Dans la majorité des entreprises, il est en fait indispensable de mobiliser le plus grand nombre
pour que le résultat global attendu soit obtenu.
En revanche, la progressivité de la prime doit exprimer la volonté de sanctionner les moins
performants et reconnaitre la contribution de tous les autres, en respectant la hiérarchie des
performances.
4. Calibrer la progression de la prime en fonction de la distribution
des performances pour respecter le budget global
Pour cela, il faut étudier, sur chaque critère de performance, la
distribution des réalisations.
Est-elle très dispersée autour de la moyenne ou au contraire
très concentrée ? Combinez-la avec la progression de la prime
que vous imaginez et vous obtiendrez l'estimation de votre
budget total, de sa sensibilité à la performance globale et de
sa répartition entre les bénéficiaires.
5. Proscrire les dispositifs sous-distributeurs
« On ne rase pas un œuf, et quand on ne veut pas distribuer de prime autant ne pas en proposer ».
Ce propos trivial traduit bien la perception des bénéficiaires dont le dispositif est sous-distributeur.
De quoi s'agit-il exactement ? L'entreprise qui déploie un dispositif de primes, propose à ces équipes
un « deal » comportant une exigence de résultat à atteindre auquel est associé un enjeu ou « prime
cible ». Cet enjeu sera réduit si l'exigence de résultat n'est pas satisfaite et bien sûr augmenté si elle
est dépassée. Une courbe de progression correctement réglée doit permettre au dispositif de
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distribuer, quand le résultat attendu est
réalisé, une enveloppe de primes égale
au nombre des bénéficiaires multiplié
par la prime cible de chacun.
Un dispositif de primes qui distribue 70%
de l'enveloppe quand l'objectif national a
été atteint, est structurellement sous-
distributeur. Ces effets sont déceptifs
pour les commerciaux et résultent le plus
souvent de simples maladresses dans la
conception de la courbe de
progression de la prime.
6. Renoncer aux courbes de progression « en escalier »
Définie par des seuils suivis de paliers, une telle courbe
contredit le processus de la motivation. Un bénéficiaire
cherche à évaluer le gain associé à la performance qu'il
ambitionne d'atteindre. Il évalue les efforts qu'il est prêt à
consentir pour y parvenir. L'enjeu proposé est le moteur de sa
motivation. Mais comment l'apprécier lorsque la prime fait un
bond pour une variation insignifiante de sa performance ?
L'entreprise n'a rien à y gagner non plus. Si les paliers sont
trop larges, les primes seront attribuées sans aucune
différenciation sans parler de la frustration des commerciaux
qui atteindront l'extrémité d'un pallier sans parvenir à franchir
le seuil suivant.
Au fond, si ce type de courbe pose problème, c'est bien parce qu'elle repose sur une vision qui n'est
ni juste ni légitime : pourquoi une performance marginale supplémentaire vaudrait-elle énormément
d'argent à l'endroit d'un seuil et rien du tout sur un palier ?
Une progression continue de la prime permettra à l'entreprise de traduire exactement l'incitation
qu'elle souhaite générée : chacun doit avoir intérêt à faire la vente supplémentaire le plus longtemps
possible.
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7. Choisir un moteur de calcul approprié à ses besoins
« Un dispositif génère forcément des effets pervers... » ou bien « En matière de rémunération
variable, il n'existe pas de système parfait... »
Vrai et faux, tout à la fois... donc soit le problème est mal posé, soit il n'existe pas de solution
universelle, ou bien encore les deux à la fois ! En rémunération variable, il n'existe pas de principe ou
de moteur de calcul unique, valable dans tous les contextes.
Que ce soient les moteurs classiques tels que la prime d'objectif, le commissionnement, la prime de
classement, chacun possède des indications d'utilisation et des limites qui lui sont propres.
8. Connaitre les limites du commissionnement
C'est le moteur le plus ancien et le plus simple. Le montant de la prime est calculé directement en
fonction du résultat. Employé le plus souvent pour primer des commerciaux sur le volume de leurs
ventes. La progression de la prime est linéaire, souvent déclenchée dès le premier euro de chiffre
d'affaires réalisé. Passée la phase de création de l'entreprise, la sensibilité au résultat est alors
très faible, sans commune mesure avec ce qu'elle représente
pour elle.
Ainsi une diminution de 10% du chiffre d'affaires n'est pénalisée
que de 10% de prime en moins alors que cette contre-
performance peut obérer dangereusement la profitabilité de
l'entreprise.
Les caractéristiques du commissionnement sont en réalité pour
partie en contradiction avec le rôle de la rémunération variable :
rétribuer les performances à court terme, être variable et
réversible, s'appliquer uniquement à la période de performance en
cours, le plus indépendamment possible des périodes passées.
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9. Améliorer la prime d'objectif pour obtenir l'engagement des
commerciaux
La notion de plan d'actions est au cœur de la
relation entre le collaborateur et l'entreprise,
idéalement le ou les objectifs en sont la
traduction chiffrée. Si les avantages sont
nombreux, l'incitation des bénéficiaires à
atteindre et dépasser leurs objectifs engendre
certains inconvénients. La motivation par une
prime d'objectif est en effet subordonnée à une
condition majeure : l'adhésion du
collaborateur à cet objectif et son
engagement à le réussir.
Dans la détermination de l'objectif, le commercial a intérêt à ce que lui soit fixé un objectif minoré,
facile à dépasser qui lui permettra d'accroître sans effort trop important sa rémunération.
De son côté, l'entreprise n'aurait aucun avantage à récompenser la réalisation d'objectifs médiocres.
Au contraire, les objectifs ambitieux « tirent » les performances et c'est précisément le principe
fondateur de l'instauration d'une prime d'objectif.
On conçoit la difficulté à générer une motivation réelle, saine et durable sur la base d'une incitation
qui place le collaborateur et l'entreprise en conflit d'intérêt. Pour réconcilier l'intérêt des équipes
commerciales avec ceux de l'entreprise, en éliminant les effets pervers des primes d'objectifs, il faut
parvenir en réalité à :
• Associer le collaborateur à la définition de ses objectifs
• Corréler le montant de sa prime avec ses résultats
• Promouvoir l'ambition et la fiabilité des objectifs sur lequel il s'engage
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10. Communiquer : après avoir conçu le plan de primes, penser à
s'en servir…
Aussi parfait soit-il, le meilleur dispositif en termes de conception risque fort d'être un échec s'il n'est
pas ou mal communiqué.
Le management doit être impliqué dans le déploiement et l'animation de la rémunération variable de
l'entreprise. Rien de pire qu'un commercial qui découvre le montant de sa prime à la lecture de son
bulletin de paie. En fait, il y a pire, c'est de lui verser une prime fausse, ou bien de la verser en retard.
Dans la communication d'un nouveau dispositif, le lien entre les modalités retenues et la stratégie
commerciale doit clairement être mis en évidence ainsi que les axes de motivation recherchés. Un
dispositif mal compris est inefficace.
Il faut permettre aux bénéficiaires de s'approprier leur plan de prime, d'en comprendre les objectifs,
de vérifier par eux-mêmes que les comportements qui leurs permettront de gagner sont bien ceux
attendus par l'entreprise.
Des solutions Web accessibles pour chaque commercial, lui donnant régulièrement des informations
sur sa situation, lui permettant de simuler sa prime en fonction de ses propres hypothèses, auront un
fort effet de levier sur l'appropriation du dispositif et la motivation à agir qui en découlera.