Les acteurs de l’emballage-conditionnement en … · 5 CESR Champagne-Ardenne Rencontre des acteurs de l’emballage-conditionnement Intervenants Pascal DE GUGLIELMO, Président

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RENCONTRE

Les acteurs de l’emballage-conditionnement en Champagne-Ardenne :

Quels partenariats pour le développement de la filière ?

24 AVRIL 2008

CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL REGIONAL

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CESR Champagne-Ardenne

Rencontre des acteurs de l’emballage-conditionnement

Les intervenants et participants ................................................................................. 5

Ouverture ..................................................................................................................... 7

Monsieur Patrick TASSIN, Président du CESR Champagne-Ardenne ............................................ 7

Packaging valley .......................................................................................................... 9

Monsieur Pascal DE GUGLIELMO, Président de Packaging Valley ............................................. 9

Monsieur Richard DUTOUR, Délégué général de Packaging Valley ........................................... 10

Monsieur Philippe ALBERT, Société Laurençot ............................................................................ 18

L’ESIEC ..................................................................................................................... 19

Monsieur Gilbert BUREAU, Directeur de l’ESIEC ....................................................................... 19

CARINNA .................................................................................................................. 25

Monsieur Jean-Pierre CHERAIN, Président de CARINNA ........................................................... 25

Monsieur Vincent STEINMETZ, Directeur de CARINNA ............................................................. 26

Le Pôle Industries et Agro-Ressources .................................................................... 31

Monsieur Thierry DARDART, Secrétaire général du Pôle Industries et Agro-ressources ........... 31

Echanges avec les participants ................................................................................. 32

Sommaire

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Intervenants Pascal DE GUGLIELMO, Président de Packaging Valley, accompagné de Philippe ALBERT, Société Laurençot, et de Richard DUTOUR, Délégué général

Gilbert BUREAU, Directeur de l’ESIEC, accompagné de Damien ERRE, Directeur adjoint

Jean-Pierre CHERAIN, Président de CARINNA, accompagné de Vincent STEINMETZ, Directeur

Thierry DARDART, Secrétaire général du Pôle Industries et Agro-ressources, accompagné de Francky DUCHATEAU, chargé des relations presse et webmaster

Participants Philippe BAUDET Daniel BLONDEAU Lucien BONENFANT Jean-Marie CAILLIEZ Evelyne CHARTON Jean-Louis COURTOUX Stella DMYTRYK Yannick FASSAERT

Hervé GABET Laure GERARD Christophe GIRARDIN Jean-Pierre GUERIN Alain GUERLET Eric HEBRARD Jacques HEYDECKER Gérard LAPIE

Gérard MAHOT Jean NOTAT Fabrice PREITE Patrick TASSIN Philippe TROUSSET Francis VERITA Richard VISTELLE

Excusés

Nathalie BULCKAERT-GREGOIRE François CLAVERIE Jean-Michel CUSSEY

Ghislain DE MONTGOLFIER Sandrine ETIENNE Christian LERMINIAUX

Pierre POSSEME François ROBIN Daniel YON

Les intervenants et participants

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Monsieur Patrick TASSIN, Président du CESR Champagne-Ardenne Le Conseil Economique et Social Régional de Champagne-Ardenne a souhaité organiser cette rencontre entre les acteurs de l'emballage-conditionnement et les socioprofessionnels qui s'intéressent à l'activité économique de la région car il se préoccupe de l'évolution de l'emballage-conditionnement en Champagne-Ardenne depuis longtemps. Un travail mené avec les acteurs du secteur il y a sept ans avait confirmé que l'emballage-conditionnement pouvait être considéré comme un pôle d'excellence dans notre région, sous certaines conditions. Depuis, le secteur a connu des évolutions dans le domaine économique, de la recherche et de la formation, et un certain nombre de membres du CESR ont récemment eu des échanges au sujet du CNRT. Par ailleurs, notre rencontre avec Packaging Valley dans le cadre d'une étude sur les réseaux d'entreprises nous a incités, depuis le renouvellement du CESR, à conduire une réflexion sur l'impact de la disparition du CNRT et sur les difficultés rencontrées par les entreprises concernées. Dans ce sens, nous avons donc réuni des sociétés et des organismes de l'emballage-conditionnement. Après une présentation de Packaging Valley et des différents organismes que sont l'ESIEC, CARINNA et le Pôle IAR, des échanges se dérouleront entre les membres du CESR et les acteurs du secteur afin que chacun exprime ses attentes en termes de partenariats et évoque les difficultés qu’il rencontre. Il convient aujourd'hui de franchir de nouvelles étapes pour que ce qui doit être un pôle d'excellence le reste ou le devienne.

Ouverture

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Monsieur Pascal DE GUGLIELMO, Président de Packaging Valley L'emballage-conditionnement est une activité complexe à gérer car il concerne quasiment tous les secteurs industriels et, par ailleurs, fait appel à plusieurs métiers différents : les fabricants de matériaux d'emballage, les transformateurs de ces matériaux, les fabricants d'équipements industriels servant à produire ces emballages, la création de ces derniers. Tous ces secteurs sont très concurrentiels et en perpétuelle effervescence. L'activité est toutefois principalement centrée sur les industries agroalimentaires, avec de fortes évolutions des normes. Cette dynamique permanente suppose des opportunités industrielles et des challenges relativement importants. Cependant, ce secteur n'est pas toujours considéré à sa juste valeur.

Packaging valley

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Monsieur Richard DUTOUR, Délégué général de Packaging Valley Le secteur de l'emballage ne se résume pas à des contenants. De même, cette activité ne se limite pas à emballer au sens large du terme mais répond à diverses fonctions qui débouchent sur autant de métiers différents : protéger, regrouper, stocker, conserver, conditionner, transporter, distribuer, informer, séduire et être valorisable. Elle fait appel à tous les matériaux : verre, métal, bois, carton, plastique, textile, caoutchouc, fibres et, maintenant, tous les complexes. L'une des difficultés de la gestion de Packaging Valley réside d'ailleurs dans la très large typologie des entreprises. Le secteur est également constitué d'une pléiade de métiers différents liés à l'emballage primaire, l'emballage secondaire, l'emballage de transport, la machine d'emballage (important secteur de notre région), l'imprimerie spécialisée, les services (en particulier les entreprises de conditionnement). L'emballage est l'un des secteurs les plus innovants en raison des nouvelles technologies, des contraintes d'ergonomie ou de stockage, de l'évolution de la distribution (développement des produits à l'unité et des emballages actifs et intelligents), des problèmes de dégradabilité et de recyclabilité. En matière d'environnement, certaines directives draconiennes obligent les entreprises à réaliser des investissements importants. Ainsi, une directive européenne stipule qu'au moins 60 % des déchets devront être valorisés fin 2008 : 60 % du verre, 60 % du papier/carton, 50 % du métal, 22 % des plastiques et 15 % du bois.

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L’emballage en France En France, l'emballage représente le huitième secteur industriel (soit l’équivalent de l’aéronautique), avec un chiffre d'affaires de 18 Mds€, 3 200 entreprises et un peu plus de 110 000 salariés. À eux seuls, le papier/carton et les plastiques totalisent 80 % de l'effectif et du chiffre d'affaires. S'il représente un faible pourcentage, le secteur des machines se développe, présente une forte plus-value et constitue l'un des secteurs qui exportent le plus.

Ainsi que cela a été dit précédemment, le marché principal est celui de l'agroalimentaire qui représente près des deux tiers du chiffre d'affaires de l'emballage, devant la pharmacie et la cosmétique (12 %) et tous les autres secteurs de l'industrie et du commerce. Cependant, ces derniers emballent parfois des produits qui n'auraient pas besoin de l'être. L'emballage est le troisième produit exporté au monde. La France est le troisième exportateur derrière l'Allemagne et les États-Unis, essentiellement de plastiques et de cartons.

L’emballage en Champagne-Ardenne En Champagne-Ardenne, l'emballage regroupe 250 entreprises (nous en découvrons encore), selon les critères de Packaging Valley qui ne sont pas obligatoirement ceux de l'INSEE ou de la DRIRE. Leurs 10 200 salariés représentent 9 % de l’effectif national et leur chiffre d'affaires (1,8 Md€) 10 % du total national. Dans ce domaine, la Champagne-Ardenne représente une France à taille réduite puisqu'elle réunit toutes les typologies d'entreprises et tous les secteurs d'activités de l'emballage (hormis les fabricants de matériaux), les entreprises comptant entre 4 et 600 salariés. Elle est la troisième région française du secteur, derrière l'Île-de-France et Rhône-Alpes.

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Une particularité de l'emballage-conditionnement champardennais tient au fait que 80 % des entreprises sont situées sur l'axe A26, en particulier dans l'Aube et la Marne. Il importe de souligner que 63 % de ces entreprises sont des sièges sociaux, mais il s'agit souvent de petites ou très petites entreprises. Quant aux grands noms situés sur la région, il s'agit essentiellement de sites de fabrication et très peu de centres de décision. 67 % de ces entreprises comptent moins de 50 salariés. A l’inverse des autres sociétés qui disposent de leurs propres laboratoires, effectuent elles-mêmes le travail de veille nécessaire et appartiennent le plus souvent à de grands groupes, elles ont besoin d'une association telle que Packaging Valley. Notre mission consiste donc à aider les chefs de ces entreprises, focalisés sur la gestion quotidienne, à s'ouvrir sur l'export ou à anticiper les problèmes d'environnement, entre autres. Ce sont ces mêmes entreprises qui réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 7,5 M€ (71 % des entreprises champardennaises du secteur).

La répartition de ces entreprises entre les quatre départements se passe de commentaires : 50 % dans la Marne ; 25 % dans l'Aube ; 25 % dans les deux autres départements. Tous les métiers et matériaux sont représentés, quasiment à parts égales (13 à 18 % des entreprises pour chacun), sauf pour le verre (5 % des entreprises), qui nécessite des investissements importants, et le métal.

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Les actions de Packaging Valley Packaging Valley a connu quatre grandes dates. En 1989, le concept naît à l’initiative d’un industriel aubois fabriquant des machines de conditionnement. Celui-ci, ayant constaté la présence de nombreuses entreprises d'emballage-conditionnement dans la région, a en effet souhaité agir en faveur du développement économique de ces activités et fédérer ces entreprises. Après trois ans d’attente et le lancement de Packinnove, le concept est officiellement inauguré le 12 mars 1992 et l'association est créée le 15 avril 1993. Celle-ci a connu un tournant majeur en janvier 1997, lorsque la préfecture de région a manifesté son intérêt pour notre activité et que l'État, la Région et l'Europe ont souhaité la subventionner par le biais d'un contrat de partenariat de branche professionnelle. Depuis 1997, nous avons donc travaillé dans le cadre de ce contrat, avec des partenaires que sont l'État, la Région, le Conseil général de l'Aube, quelques CCI, parfois l'Europe, le Conseil général de la Marne (uniquement pendant un temps) et les villes de Troyes et de Reims qui nous soutiennent dans l'organisation de manifestations spécifiques réalisées in situ. Les missions de Packaging Valley sont de deux ordres : le développement des industries de la région et la communication. Ses quatre pôles de travail sont l'animation, la communication, l'appui aux entreprises et un observatoire économique restreint. L'appui apporté aux entreprises se concrétise par des visites (240 en 2006 et 2007) et des conseils qui sont fournis immédiatement en cas de besoin. Nous avons conclu six partenariats d'entreprises et identifié 24 projets innovants (20 régionaux) qui ont été transmis au CNRT. Toutefois, celui-ci n'a pu y donner suite pour les raisons que vous connaissez. Deux projets ont néanmoins abouti. Cela démontre que l'innovation existe dans notre région, y compris dans nos petites entreprises. L’équipe de Packaging Valley comprend une assistante et moi-même. Nos partenaires financiers n'ont pas souhaité remplacer le chargé de mission issu de l'ESIEC qui nous a quittés. Cette situation est problématique car je ne suis pas moi-même un technicien de l'emballage-conditionnement. Par conséquent, les moyens dont dispose notre observatoire nous permettent uniquement d'effectuer une veille économique classique (fondée sur la seule lecture de revues spécifiques).

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Nous organisons des manifestations devenues incontournables. La convention d'affaires Packinnove Europe est organisée depuis 19 ans à Troyes (390 sociétés participantes l'an dernier). Seules 18 entreprises régionales y ont participé, malgré des conditions financières intéressantes. Le secteur s'ouvre puisque nous avons accueilli 17 entreprises européennes. C'est la plus importante manifestation annuelle française du secteur. De son côté, Packinnove Machine - 1° édition Février 2008 - a été créée pour attirer les fabricants de machines. Les deux manifestations se dérouleront simultanément en juin 2009.

Nous organisons également les Journées de l'Emballage de Reims, un congrès dédié à l'innovation mis en place à l'origine par l'ESIEC et la Ville de Reims (130 participants en 2006), et nous participons au Salon bisannuel "Emballage" à Paris, deuxième salon européen après Interpack (23 entreprises participantes en 2008 sur 800 m²).

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Nous avons élaboré un outil d'aide à l'éco-conception avec la Région, l'ESIEC et le CNRT dans le but d'aider nos entreprises à répondre aux normes réglementaires environnementales. Nous l’avons officiellement présenté à 17 entreprises régionales et au ministère de l'Industrie. Nous essayons de lui donner une suite.

Nous organisons également des réunions sur différents thèmes susceptibles d'intéresser les entreprises (nanotechnologies, traçabilité, couleurs...) en recourant si possible à des intervenants de la région afin qu'ils puissent bénéficier d'éventuelles retombées.

Il est toujours difficile d'intéresser les entreprises. Pendant une période, nous avons disposé d'un budget alloué par nos partenaires pour aider les entreprises à participer à des opérations internationales afin de développer l'export.

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Parallèlement, nous communiquons par le biais d’une lettre généraliste et de lettres thématiques. Nous éditons également un annuaire des entreprises et laboratoires qui est diffusé gratuitement aux entreprises. Notre site Internet, très visité, répertorie l'ensemble de nos entreprises.

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Nous sommes l'un des premiers SPL à avoir été validé. Avec les cinq structures équivalentes à la nôtre (Breizpack, Atlanpack, Cepiec, Rhône-Alpes Packaging et Midi-Pack), nous avons créé une association informelle de manière à échanger et faciliter le travail de chacun : "France Emballage". Nous sommes également les interlocuteurs des collectivités et représentons les professionnels lors de manifestations nationales. Notre budget s’élève, en moyenne, à 600 000 €. Une année sur deux, 275 000 € supplémentaires environ sont versés par les entreprises exposantes au Salon "Emballage". Prés de 38 000 € proviennent des cotisations (62 entreprises en 2007). 80 % du budget est réinvesti de manière indirecte dans les entreprises (participations aux coûts des salons et des formations).

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Monsieur Philippe ALBERT, Société Laurençot J'ai rencontré Packaging Valley en 1993 lorsque je travaillais dans la fabrication des machines d'emballage, ce qui avait alors permis à notre petite entreprise de moins de quinze salariés de participer au Salon de l'Emballage et à Packinnove, et de maintenir ainsi un niveau d'activité lui permettant de vivre. Je dirige aujourd'hui la société Laurençot qui fabrique des caisses, des palettes et divers emballages et compte plus de 50 personnes. Celle-ci utilise les services de Packaging Valley pour le Salon de l'Emballage et sollicite des conseils sur des problèmes d'environnement que nous rencontrons régulièrement et pour lesquels nous ne disposons pas toujours des outils et du savoir nécessaires.

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Monsieur Gilbert BUREAU, Directeur de l’ESIEC L'ESIEC (École Supérieure d’Ingénieurs en Emballage et Conditionnement) est née de la création, au sein de l'Université de Reims, d'une maîtrise de sciences et techniques en emballage et conditionnement dont le programme a été bâti avec des professionnels. Le contenu de la formation s'appuie donc toujours sur les emplois et les besoins finaux. Le sigle ESIEC est apparu en 1989, après que nous sommes passés à la formation d'ingénieurs en 1987. En 1999, nous avons accueilli nos premiers élèves étrangers, qui représentent aujourd’hui 10 % de l’effectif (Russie, Chine, pays émergents). L’effectif moyen des promotions compte 50 élèves. Cette formation se justifie par l'omniprésence de l'emballage et répond à divers besoins liés à l'innovation, aux performances des produits, à leur commercialisation, à la consommation, etc.

L’ESIEC

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Dans l'alimentaire, l'emballage-conditionnement représente en général 5 % du coût final du produit, ce qui n’est néanmoins pas négligeable au regard des échelles du secteur. Dans la cosmétique et la parfumerie, le coût du packaging est beaucoup plus élevé que celui du produit qu'il contient, ce qui laisse davantage de marges de conception, de création et d'innovation que pour les produits de grande consommation, en particulier alimentaires. Outre l'emballage qui contient le produit, il convient de considérer le regroupement et le transport car la logistique et la distribution imposent des contraintes croissantes. Par ailleurs, l'innovation est permanente, tandis que l'emballage doit être le moins coûteux possible tout en distinguant le produit et en tenant compte des cadences des lignes de conditionnement. L'environnement induit de nouvelles contraintes mais celles-ci peuvent être transformées en opportunités d'innovation. L'ESIEC s'efforce également de répondre à d'autres attentes telles que l'inviolabilité de l'emballage, la praticité de l'ergonomie, la traçabilité, la lutte anti-contrefaçon.

Des profils recherchés par les entreprises La formation dure trois ans, après un premier cycle d'enseignement supérieur. Les étudiants sont admis sur dossier ou sur concours. La formation est lourde en raison de la diversité des applications, qui est également un gage d'emploi. Les élèves passent quasiment un an en entreprise pendant leur cursus qui comprend quatre grandes parties : les sciences académiques, les technologies (l'informatique permet de gagner énormément de temps en matière de conception), les sciences spécifiques au domaine (que nous avons complètement imaginées et qui continuent d’évoluer) et les sciences de l'homme et de la société, la gestion, la communication, les langues. Les étudiants ne rencontrent aucun problème pour trouver des stages et des projets, principalement dans des grands groupes utilisateurs d'emballage. Nous nous efforçons de les faire travailler en équipes pour concevoir et créer de nouveaux emballages. Ils expriment souvent des idées « fraîches », parfois folles, mais qui peuvent devenir une réalité dans le futur. Le fait d'être une petite composante de l'Université favorise la convivialité.

C'est la seule formation de ce niveau en Europe et il n'en existe que quatre ou cinq équivalentes dans le monde (aux États-Unis). Cette originalité est un avantage mais nous ne devons pas nous en satisfaire. De nombreux stages se déroulent à l'étranger et des accords de coopération avec l'Allemagne, les États-Unis et la Belgique fonctionnent parfaitement. Un véritable réseau de

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formation peut donc et doit se créer. C'est la raison pour laquelle nous travaillons avec l'Université de Stuttgart pour concevoir un master à vocation plus européenne. Ce projet nous intéresse car l'Université de Stuttgart est orientée vers les procédés et les machines alors que nous sommes orientés vers les matériaux, la création et la conception. Nous sommes donc davantage complémentaires que concurrents et nous jugeons intéressant de constituer un noyau dur qui pourra ensuite s'étendre à d'autres pays européens. En outre, être membre de l'IAPRI, une association internationale d'instituts de recherche en packaging, permet d'établir des relations mondiales et ainsi de faciliter l'accès à des informations, des stages et des échanges. En 2007, le nombre d'élèves a diminué en première année (38 contre 54 en 2005), ce qui est le lot de toutes les écoles d'ingénieurs françaises. En Allemagne, des écoles ont même fermé. Nous devons néanmoins réagir face à ce phénomène général. D'autres phénomènes entrent peut-être en jeu, comme le manque d'attractivité du mot « emballage » qui devra peut-être être remplacé par « packaging », plus parlant, même si le ministère nous avait reproché de vouloir utiliser ce mot anglophone. Une grande partie de ce tarissement est toutefois compensée par des entrées directes en deuxième année qui concernent par exemple des professionnels en congé emploi-formation (ces personnes plus âgées apportent beaucoup dans les promotions) et des étudiants étrangers déjà ingénieurs. Par ailleurs, à ce jour, les demandes de dossiers s'élèvent à plus de 40 contre 0 à la même époque l'an dernier, ce qui n'est pas le fruit du hasard car les Journées portes ouvertes ont rencontré un vif succès auprès de visiteurs très motivés. C'est également le résultat d'un éreintant travail de communication et de terrain que nous avons relancé et qui requiert un investissement important de la part du personnel de l'ESIEC et des élèves. En 2008, chaque diplômé a reçu huit offres d'emploi en moyenne. Manifestement, la formation correspond à des besoins. Avec vingt années de recul, nous sommes en mesure d'observer sur la durée les carrières de nos diplômés et nous sommes fiers du résultat. Nous rencontrons évidemment des difficultés mais la qualité de la formation n'est pas mise en cause. Les trois-quarts des emplois se trouvent chez les conditionneurs, ce qui est un avantage car le créneau des emplois y est largement ouvert. L'agroalimentaire n'emploie que 27 % de nos effectifs et la cosmétique 23 %. L'ESIEC commence à « coloniser » la grande distribution. Le salaire brut annuel d'un débutant oscille entre 32 000 et 35 000 €. 30 % des diplômés partent à l'étranger.

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Il est toutefois regrettable que nos promotions ne comptent pas suffisamment d'élèves pour couvrir l'ensemble des offres d'emploi. Cela signifie que des formations concurrentes émergeront, ce qui nous obligera à réfléchir sur notre avenir. Puisque nous détenons un leadership, essayons plutôt d'organiser la naissance de formations dans un réseau intelligemment bâti au niveau national, à l'instar de ce que nous faisons au niveau européen.

Les activités de recherche de l’ESIEC L'ESIEC compte neuf enseignants-chercheurs, ce qui induit une certaine difficulté. Les travaux de recherche doivent suivre une approche globale. Par exemple, il s'agit de travailler sur les fonctions de l'emballage (actif, intelligent) ou sur la relation entre l'emballage et le développement durable. Avec Packaging Valley en région et Eco-emballages au plan national, nous travaillons beaucoup sur l'éco-conception, en particulier sur la réduction des emballages qui diminue le volume des déchets et les coûts pour les entreprises.

Depuis plus de vingt ans, le laboratoire de l'ESIEC travaille en particulier sur les agro-ressources, la biodégradabilité et le comportement des matériaux qui en sont issus lorsqu'ils sont soumis à des contraintes. Cette activité offre de prometteuses perspectives de développement économique. En outre, plus de vingt thèses ont été soutenues par des doctorants ayant travaillé à l'ESIEC, tandis que trois habilitations à diriger des recherches ont été obtenues.

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Nombre de ces travaux portent sur les matériaux renouvelables. En effet, même si les matériaux plastiques d'emballage ne consomment que 2 % des produits pétroliers, il est incontournable de travailler sur ces sujets pour aller dans le sens de l’Histoire. D'une manière générale, dans une université, une école d'ingénieurs donne un sens à des travaux de recherche. Cette finalité d’application peut offrir des perspectives de développement et avoir des conséquences économiques.

Intervention

Monsieur Pascal DE GUGLIELMO, Président de Packaging Valley Ce que vous dites est très important car c'est certainement l'une des explications de l'échec du CNRT.

Monsieur Gilbert BUREAU, Directeur de l’ESIEC Sans aucun doute.

Si nous nous sommes rapprochés du Pôle Industries et Agro-Ressources, ce n'est pas uniquement pour obtenir des subsides mais pour montrer que nous pouvons apporter des éléments solides. Nous sommes en contact avec de nombreuses entreprises qui attendent que ces applications soient mises en œuvre. Par ailleurs, en 2008, les recettes propres de l'ESIEC, issues de la taxe d'apprentissage, de la formation continue, de prestations de service, de travaux réalisés dans le cadre des projets de fin d'études, sont très supérieures à la dotation octroyée par l'Université qui s’élève à 200 000 €.

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Monsieur Jean-Pierre CHERAIN, Président de CARINNA CARINNA, agence régionale de recherche et d'innovation, a vu le jour début 2007 sur la base d'un diagnostic établi par le CESR sur l'état de l'art en matière de recherche-développement en Champagne-Ardenne et d'une volonté commune de l'État, de la Région et d'OSEO. Quel est l'objectif de cette structure ? La Champagne-Ardenne étant une petite région, toute action contribuant à fédérer, à réaliser des économies d'échelle, à faire se rencontrer des acteurs du développement est fondamentale. Elle remplit également un rôle d'interface entre le monde des laboratoires et celui des entreprises qui peinent parfois à se rencontrer. CARINNA est née de la fusion-absorption de trois structures existantes : l'incubateur régional, le réseau de développement technologique et Europol’Agro.

CARINNA

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Monsieur Vincent STEINMETZ, Directeur de CARINNA CARINNA remplit trois missions. La première consiste à élaborer des programmes de recherche et d'innovation au niveau régional dans le cadre du CPER et à en accompagner le montage au niveau national ou européen. Ces projets associent des compétences scientifiques présentes en Champagne-Ardenne et des opérateurs économiques. Le deuxième volet est l'aide au transfert et à la valorisation des éléments développés dans les laboratoires vers le tissu économique régional, en relation étroite avec les cellules de valorisation des établissements. La troisième mission vise à faire émerger les besoins des entreprises et à les mettre en relation avec les compétences présentes en Champagne-Ardenne ou, à défaut, celles situées à l'extérieur de la région. CARINNA est une agence d'objectifs et ne finance donc pas les programmes, sauf dans le cadre de la phase d'incubation ou de prestations réalisées pour des entreprises qui souhaitent élever leur niveau technologique. Elle est dotée d'un conseil scientifique et économique qui a vocation à examiner la pertinence des programmes. Nos actions sont développées dans un cadre largement partenarial. Il convient également de souligner que la vocation de l'agence est d'établir sur le territoire de Champagne-Ardenne un continuum entre les aspects les plus en amont de la recherche et le développement économique, en allant jusqu'à la création d'activités innovantes. L'agence est organisée en unités thématiques : les agro-ressources, les technologies de l'information et de la communication, la santé, un volet mécanique/matériaux, auxquels s’ajoute un volet « sciences humaines et sociales » transversal. Des initiatives ont été mises en œuvre sur ces thématiques dans le cadre du précédent CPER.

Par ailleurs, un dispositif de soutien aux actions internationales vise à accroître le taux de participation des acteurs champardennais dans les programmes européens et la lisibilité de la région vis-à-vis de nos partenaires européens. L’agence s’est dotée d’un dispositif d'incubation afin d'accompagner les créateurs d'entreprises et d'un Réseau de développement technologique

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qui maille le territoire pour capter les attentes des entreprises et les mettre en relation avec des centres de compétences. Elle fonctionne pour l'instant avec une quinzaine de salariés et un budget de 1 M€. En 2007, mille entreprises ont été visitées. 55 prestations en ont découlé. Sept nouveaux projets d’incubation ont été lancés. Nous avons suivi une quarantaine de projets de recherche et développement partenariaux et organisé une trentaine de rencontres thématiques destinées à créer des liens entre les acteurs et à aboutir à des projets. Notre terrain d'action est la Champagne-Ardenne. Au sein de la région, nous avons des liens avec le Pôle Industries et Agro-ressources, le projet de pôles de compétitivité P2MI, le Canceropôle Grand Est et le Groupement d'intérêt scientifique créé sur la thématique de la sécurité et de la sûreté des systèmes. Mais nous collaborons également avec des acteurs extérieurs, notamment les autres agences en France et les acteurs wallons.

Les projets spécifiques au domaine de l’emballage Le secteur de l'emballage-conditionnement a été identifié lors de la construction du CPER mais considéré comme transversal aux quatre secteurs cités précédemment. Les projets élaborés sont donc liés à ces thématiques et font l'objet d'un processus d'évaluation après montage. PEPITA est un exemple de projet qui vise à développer des étiquettes RFID à bas coût. Il est coordonné par le laboratoire de micro-électronique de l'URCA et associe des chimistes. Un deuxième exemple est celui de MATOREN, dans le cadre d'Europol’Agro, qui vise à développer des matériaux d'origine renouvelable en associant différents partenaires. Je rappelle que ces projets ont un lien avec l'activité économique champardennaise et ont vocation à apporter suffisamment en amont des connaissances et des technologies qui peuvent être utilisées par les opérateurs industriels.

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Un troisième projet, en cours d'évaluation, porte sur la mesure des performances et l'optimisation des systèmes de production.

S'agissant des créations d’entreprises innovantes, je citerai le développement de sticks unitaires de concentrés liquides pour boisson (DOSEO) ou Metropack, un outil qui reconstitue les conditions de transport d'un produit afin d’observer le comportement de son emballage. Une centaine d'entreprises du secteur de l'emballage sont visitées chaque année. 15 % des prestations technologiques sont liées à ce secteur (essentiellement des dépôts de brevets ou de l'aide à la conception/réalisation d'emballages). Un groupe de visiteurs avait été mis en place au

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niveau régional sur le secteur de l'emballage, animé par Packaging Valley, et nous souhaitons relancer cette animation en 2008. Pour exister au niveau national et international dans le domaine de la recherche, il est nécessaire « d'afficher » un certain nombre de chercheurs sur un sujet. Le secteur de l'emballage étant multidisciplinaire, cette masse critique doit s'appuyer sur les forces existantes pour mobiliser les bonnes disciplines. Une reconnaissance nationale est également nécessaire par le biais d’une labellisation des équipes de recherche. Cette reconnaissance s'appuyant sur un positionnement scientifique original, nous devons être capables de définir des axes de recherche pertinents, en tenant compte des organismes qui nous entourent à l'extérieur de la région et qui ont développé des compétences dans ce secteur.

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Monsieur Thierry DARDART, Secrétaire général du Pôle Industries et Agro-ressources

Le Pôle Industries et Agro-ressources a été labellisé il y a trois ans, après que le projet de la Champagne-Ardenne a été rejoint par la Picardie. Nous avons effectivement besoin d'une reconnaissance nationale, européenne, voire internationale dans la mesure où le pôle possède une vocation mondiale sur le concept fédérateur de la valorisation non alimentaire des agro-ressources. Les principes forts sont la valorisation de la plante entière, le recours à des matériaux renouvelables, respectueux de l'environnement, des principes de bio-raffinerie utilisant de nouveaux process industriels. Ces schémas se situent sur le très long terme dans la mesure où un pôle de compétitivité vise à renforcer les relations entre la recherche, l'enseignement et les industriels afin d'aboutir à une mutualisation des moyens, des synergies et un partage de la vision stratégique. L'actualité nous donne des opportunités de peser dans la transition d'une économie basée sur les ressources fossiles vers une économie basée sur les agro-ressources et les biotechnologies. Notre enjeu est de répondre aux besoins industriels au travers de quatre domaines d'application : les biomolécules (pharmacie, hygiène, cosmétiques) ; les matériaux (bâtiment, papeterie, textile, métallurgie, emballage) ; les bioénergies (biocarburants de deuxième génération, cogénération, méthanisation) ; les aliments (actifs végétaux, auxiliaires de fabrication).

Le pôle Industries et Agro-Ressources

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L'action du pôle passe par la mobilisation de ses 83 membres cotisants : 4 structures de recherche et de formation, 10 établissements de recherche, 41 entreprises (21 PME), 15 groupes, des fédérations, des chambres consulaires et des acteurs financiers. Son budget s'élève à 1 M€, avec l'appui de l'État et des Régions. Il compte 8 salariés, 2 stagiaires et des personnels mis à disposition (dont moi-même). La question des agro-matériaux est centrale. Une commission composée de représentants des centres de recherche et de transfert, des CRITT et des universités répertorie les projets en cours sur cette thématique, alimente la stratégie du pôle sur ce volet et initie des projets de recherche-développement et de démonstration. Le secteur de l'emballage est un vecteur de développement au niveau européen car les axes stratégiques de la valorisation non alimentaire des agro-ressources sont les intermédiaires chimiques, les biopolymères, les composites et les agro-matériaux. C'est donc l'un des fers de lance de la stratégie du pôle à moyen et long terme.

Les agro-matériaux touchent des secteurs industriels très divers : le bâtiment (capteurs biochimiques et biométriques, biopolymères), la papeterie (fibres, dérivés ligno-cellulosiques, ...), le textile (lin, chanvre, …), la métallurgie et l’emballage sacs plastiques biodégradables, emballages ménagers, ...). Nous avons tout intérêt à ce que la thématique se fonde sur les bâtiments et les composites (dont l'emballage est un élément moteur) dans la mesure où la Champagne-Ardenne et la Picardie disposent d'atouts en matière de recherche et de transfert (acteurs de l'emballage, CRITT, structures de transfert privées).

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L’enjeu est de parvenir à s'appuyer sur des filières de fibres naturelles (lin, chanvre) par le biais de « Fibres, recherche et développement », une structure nouvellement créée.

S'agissant des projets liés à l'emballage, je citerai l'installation du groupe SFERE qui a perçu la nécessité de s'appuyer sur les emballages bioplastiques à base de fécule de pommes de terre ; un projet d'usine de pâte à papier à partir de paille ; la fabrication de bioplastiques pour l'automobile à base de lin et de chanvre ; l'acide succinique dont on commence à évoquer toutes les potentialités.

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Ce sont des pistes et des enjeux très importants. Je pense qu'il faut renforcer le local et susciter des interactions interrégionales, voire internationales, et donner une visibilité au triptyque recherche-formation-transfert et industrie dont nous avons besoin pour définir des objectifs clairs et établir une stratégie régionale commune.

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Monsieur Pascal DE GUGLIELMO

Le secteur de l'emballage-conditionnement étant principalement orienté vers les produits de grande consommation, ce sont les services de marketing qui le pilotent et qui sont les moteurs de l'innovation. Dans les grands groupes, la rapidité de décision n'est pas toujours en phase avec les développements usuels et la recherche académique. C'est la raison pour laquelle certaines actions engagées en Champagne-Ardenne, notamment par Packaging Valley, n'ont pas abouti. Il est donc important de recentrer l'activité de l'emballage-conditionnement sur des structures réactives qui puissent travailler sur le terrain, que ce soit pour les matériaux ou les équipements. De nombreux développements restent à réaliser au niveau des équipements dont les performances attendues sont très élevées. Par ailleurs, alors que l'expertise technologique française est excellente au niveau de la machinerie, la couverture commerciale est très mauvaise comparée à celle des Allemands et des Italiens présents dans le monde entier. Cela tient au fait que de nombreuses activités d'emballage-conditionnement relèvent de PME. Le support à l'export de ces sociétés est donc une clef importante du développement de cette activité. Monsieur Gérard LAPIE

Ainsi que cela a été souligné aujourd'hui et comme nous le constatons dans le cadre des travaux menés par le CESR sur les réseaux d'entreprises, l'innovation est essentielle à l'adaptation de notre économie. Je suis inquiet d'apprendre que les effectifs de l'ESIEC sont en diminution et que nous n'aurons peut-être plus demain la capacité d'innover, faute de disposer d’ingénieurs issus de cette école de référence au niveau européen. Pourtant, le secteur de l'emballage-conditionnement est demandeur d'innovation. Je souhaiterais en connaître les raisons. Monsieur Patrick TASSIN

J'ajouterai que si l'application de la recherche dans le domaine de l'emballage-conditionnement a toujours été difficile, je peine à comprendre comment l'innovation et le transfert peuvent efficacement répondre aux demandes formulées par les entreprises à présent que le CNRT n'existe plus.

Échanges avec les participants

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Monsieur Gilbert BUREAU

Je ne peux évidemment témoigner que de l’expérience de l'ESIEC. Les grands groupes industriels nous sollicitent de plus en plus pour nous sous-traiter des travaux de recherche, avec des délais de réponses rapides. Pour l'instant, nous nous efforçons de répondre avec les moyens dont nous disposons, à savoir en nous appuyant sur nos élèves ingénieurs dans le cadre de stages, de projets ou d'exercices de conception-création, ou sur quelques collègues qui ne peuvent toutefois intervenir que de manière ponctuelle. Nous aboutissons à des succès tout à fait intéressants.

Je vois trois raisons à la disparition du CNRT. Premièrement, le CNRT est né dans des conditions difficiles, sur les cendres de l'ADRIAC et avec certaines de ses lacunes. Deuxièmement, il n'a pas trouvé ses animateurs ni sa véritable position. Troisièmement, il a été financièrement abandonné par l'État puis par le Conseil régional alors que l'apport-fusion prévu dans CARINNA n'a pu se faire. Lorsque j'ai pris la présidence du CNRT, je n'ai pu que le liquider. Il me semble nécessaire de mettre en place un guichet accueillant les demandes industrielles que l'ESIEC peut traiter car de nombreuses demandes nécessitant des réponses rapides ne sont pas suffisamment prises en compte. CARINNA peut jouer ce rôle. Des perspectives d'innovation et de recherche se situent sur le plus long terme (les agro-ressources). Monsieur Richard VISTELLE

Un équilibre s'avère nécessaire entre la recherche scientifique, d'une grande inertie, et la prestation de service. La demande des industriels est toujours pressante mais elle a un coût substantiel car y répondre nuit fatalement à d'autres projets. Une équipe universitaire n'étant pas vouée à la seule prestation de services, il convient de s'interroger sur la création de structures regroupant des ingénieurs qui pourraient répondre à ces demandes.

Il faut néanmoins rendre les compétences lisibles car la recherche en matière d'emballage-conditionnement touche de nombreux secteurs. Nous allons d’abord structurer l'Université à ce niveau. Nous avons d’ores et déjà identifié un Pôle Industries et Agro-ressources, un Institut fédératif de recherche sera créé à mi-parcours du contrat quadriennal. Celui-ci regroupera toutes les équipes, notamment l'ESIEC de manière à disposer d'un panel de compétences qui améliorera la lisibilité des acteurs et sera articulé avec le Pôle IAR. L'ESIEC pourra orienter les demandes. Cependant, il n'existe aucune équipe clairement identifiée en emballage-conditionnement. L'équipe de recherche de l'ESIEC doit absolument remplir ce rôle car si la diminution des effectifs de l'ESIEC n'est pas encore dramatique, elle risque de le devenir rapidement. En effet, la Commission des titres est en négociation avec l'Agence d'évaluation de l'enseignement supérieur (AERES) car cette dernière souhaite à l’évidence reprendre à son compte les accréditations. Or ses critères portent sur une formation de qualité (c'est le cas de l'ESIEC) mais celle-ci doit s'appuyer sur une recherche forte. Si cette recherche existe à l'ESIEC, les universités sont en compétition et doivent par conséquent consentir des efforts considérables pour sortir du lot. Nous devons donc rapidement mener une réflexion pour nous différencier ou nous focaliser sur un domaine particulier. En effet, nous ne pouvons plus être généralistes et prétendre à une excellence sur tous les sujets.

Il faut, bien sûr, également associer les industriels. L'Université de Champagne-Ardenne va créer en son sein des clubs d'entreprises qui réuniront des entreprises nationales et européennes ainsi que les personnes concernées par les problèmes de ces industries. Ces acteurs pourront aider les directeurs d'unités à orienter leurs recherches dans une direction qui s'avèrera judicieuse dans les années à venir. Je souhaiterais que tous les acteurs de cette région se réunissent pour définir des

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objectifs et décider si l'emballage-conditionnement doit faire l'objet d'un investissement prioritaire pour aider la région à sortir de sa morosité et son Université de son manque d'ambition. Monsieur Patrick TASSIN

Ces propos rejoignent l’approche du CESR lorsqu’il a travaillé sur les relations entre l'entreprise et la recherche. Je pense que la 8ème Commission devrait réfléchir à la manière dont nous pourrions réétudier la question. Monsieur Jean-Marie CAILLIEZ

Packaging Valley travaille-t-il actuellement avec l'ESIEC ? Monsieur Gilbert BUREAU

Nos relations sont très anciennes et constantes. Par exemple, nous avons travaillé ensemble sur les outils d'aide à la décision dans l'éco-conception des emballages.

J'en profite pour signaler que Metropack, créé par deux anciens élèves de l'ESIEC, répond au souhait d'une prestation de services proposée dans le cadre de notre activité. De nombreuses entreprises demandent des prestations de services et je serais très heureux que d'autres initiatives voient le jour. Jusqu'à présent, nous avons permis à trois micro-entreprises de naître. Je rêve d’un « rassemblement de matière grise » dans notre environnement, dans le cadre de TPE prestataires de services qui pourraient croître et auxquelles nous pourrions apporter notre aide en termes de plate-forme technologique, de compétences ou d'expertise scientifique. Monsieur Richard VISTELLE

Je rappelle que la nouvelle loi nous autorise à créer des fondations avec nos partenaires industriels. Cela ne sera possible que si l'Université démontre qu'elle apporte une véritable contribution à l'Industrie. Si nous travaillons ensemble, chacun y gagnera. Il faut intensifier les stages, les réunions et les collaborations scientifiques. Monsieur Vincent STEINMETZ

Il est nécessaire de développer une approche segmentée des besoins des entreprises car leur nature est elle-même segmentée. Des dispositifs existent déjà au niveau régional et sont en capacité d'apporter des réponses à cette segmentation. Il convient d'analyser l'adéquation entre l'offre de services existants et la demande des entreprises afin d’identifier les éléments à mettre en place au niveau régional pour compléter ces dispositifs. Monsieur Richard DUTOUR

Je tiens à souligner que l'arrêt de Packaging Valley sera inscrit à l'ordre du jour de la prochaine Assemblée générale car, pour la première fois, nous n'avons aucune visibilité sur l'année prochaine. Le CESR doit intervenir. Notre structure est attendue par les entreprises mais il lui manque un technicien qui effectue les visites. Monsieur Richard VISTELLE

C'est précisément dès l'instant où des priorités auront été définies que des moyens pourront y être associés. Il faut redynamiser le lien existant avec l'industrie. De son côté, l'Université sera l'un de vos partenaires pour faire aboutir les projets. Il est anormal que votre association ait été privée

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de la personne qui faisait le lien avec les entreprises car cela peut vouer Packaging Valley à disparaître. Monsieur Patrick TASSIN

Monsieur ALBERT, retrouvez-vous dans le réseau Packaging Valley le besoin d'innovation que nous avons évoqué? Monsieur Philippe ALBERT

La demande d'innovation est peut-être plus faible dans la branche au sein de laquelle j'exerce que dans d'autres domaines d'activité tels que le développement de produits nouveaux ou les machines d'emballage et de conditionnement. Lorsque j'exerçais dans ce dernier domaine, je demandais des renseignements et des conseils à Packaging Valley. C'était alors un relais important pour moi. Monsieur Richard VISTELLE

L'Université met un amphithéâtre à la disposition de Packaging Valley afin que celui-ci réunisse ses partenaires. Leur absence à cette réunion constituerait un handicap au développement de l’emballage-conditionnement constitue une force vive pour la région et l'Université. Monsieur Richard DUTOUR

Merci Monsieur le Président. J'ajouterai que Packaging Valley est très souvent interpellée sur des problématiques purement commerciales et que l’association est devenue pour certains utilisateurs situés en dehors de la région le moyen de trouver la solution à leur problème. Monsieur Lucien BONENFANT

Parmi les partenaires de Packaging Valley, je vois uniquement figurer la CCI de l'Aube et le Département de l'Aube. Ne serait-il pas logique et nécessaire que les quatre Départements et les quatre CCI s'associent à ce projet régional ? Monsieur Richard DUTOUR Lorsque nous avons proposé à l'État et à la Région de solliciter le Conseil général de la Marne et d'autres partenaires, il nous a été répondu : « moins on est de fous, plus on rit ». Monsieur Patrick TASSIN

Nous devrons réfléchir aux suites que nous souhaitons donner à cette demi-journée, en commençant peut-être par examiner vos problématiques budgétaires. Monsieur Gérard LAPIE

Les propos tenus ce matin sont importants pour le CESR, qui a un rôle fondamental à jouer. La Région devra se positionner sans tarder car l'innovation est fondamentale pour la Champagne-Ardenne. Par ailleurs, les propos de Richard DUTOUR m'inquiètent car si les PME se retrouvent livrées à elles-mêmes, elles ne seront pas en capacité d'influer le cours de l'innovation. Il faut étudier comment les réseaux d'entreprises peuvent s'impliquer davantage dans l'innovation et la recherche-développement et si la Région a intérêt à se positionner sur quelques orientations fondamentales en la matière.

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Madame Laure GERARD

Quel rôle peut jouer CARINNA dans les problématiques évoquées ? Monsieur Vincent STEINMETZ

Par le réseau qu'elle mobilise, l'agence a la capacité de répondre à des demandes d'entreprises concernant des prestations technologiques, des projets d'innovation et des projets de recherche, et à l’animation. Néanmoins, cela ne répond pas à l'ensemble des questions que nous nous posons sur la structuration de la recherche ou l'articulation avec des partenaires extérieurs à la région. D’où la nécessité évoquée d’avoir une approche segmentée au niveau régional des nouveaux services à mettre en place. Monsieur Patrick TASSIN

Je vous propose de clore cette demi-journée par quelques points de suspension car elle reprendra dans d'autres circonstances initiées par le CESR. Nous nous appuierons sur les documents issus de cette rencontre et, lors du prochain bureau, une première réflexion portera sur la manière dont nous pouvons donner suite à cette rencontre et à l'interpellation de Richard VISTELLE. Cette démarche pourra aboutir à une interpellation du Conseil régional sur les choix qui ne sont pas faits ou qui n'apparaissent pas clairement. Monsieur Richard VISTELLE

C'est l'exemple type d'une stratégie qui peut être développée à partir de l'existant. Je souhaiterais également que le CESR s’efforce d'identifier les métiers du futur en Champagne-Ardenne afin que les investissements soient réalisés judicieusement. Monsieur Patrick TASSIN

Je rappelle que la Région a mis en place le dispositif MUTAREV qui vise à anticiper les mutations économiques et, par conséquent, les métiers du futur. Aujourd'hui, l'opération est difficile. En tout état de cause, le CESR participe à des débats internes au dispositif. Dans cette perspective, la réflexion du CESR pourrait s'appuyer sur la prospective effectuée par plusieurs organismes de la région. Monsieur Vincent STEINMETZ

Je précise que CARINNA met actuellement en place un conseil scientifique et économique qui traitera de la recherche et de l'innovation au niveau régional et qui se réunira sur une base a minima annuelle. Nous avons demandé à l'ensemble des collectivités locales d'en être partie prenante. Monsieur Patrick TASSIN

Je vous remercie d'avoir consacré du temps à ces échanges qui étaient urgents et nécessaires. Il est tout aussi urgent et nécessaire de ne pas s'arrêter là. Vous pouvez compter sur nous.


Conseil Économique et Social Régional Champagne-Ardenne Hôtel de Région 5 rue de Jéricho 51037 Châlons-en-Champagne Tél : 03 26 70 31 79 Fax : 03 26 21 69 76 Mail : [email protected] Site Web : http://www.cesr-champagne-ardenne.fr

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