Les Archers du pays de Rémollée

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Ces quelques pages, que vous lirez peut être avec curiosité, m’ont été inspirées par le capitaine de notre chère compagnie d’Arc de Saint Leu la Forêt : Emmanuel KIM

Qu’il en soit remercié au passage.

Gérard FAUCHER ( 2008 )

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Lors du forum des associations culturelles et sportives, organisé en septembre de chaque année, par la ville de Saint Leu la forêt, notre compagnie d’Arc était présente. Quelques membres du bureau y effectuaient les inscriptions des futurs stagiaires intéressés par le tir à l’Arc.

Un vieux Monsieur, qui passait devant le stand de notre compagnie d’Arc, commença une conversation avec Emmanuel et lui raconta brièvement l’épisode médiéval des Archers du Rémollée. Emmanuel se souvint alors d’être en possession de documents relatant ces évènements du milieu du XVième Siècle.

Le lundi suivant, il me raconta tout ceci, sachant mon goût prononcé pour l’histoire avec un Grand «H» et la petite histoire avec un grand Arc…

Je rassemblais les documents qu’il me confia; Je recherchais à mon tour quelques biographies, cartes et chronologies complémentaires et je pris enfin ma plume.

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Situons pour commencer, les lieux où se déroulent les évènements de nos Archers du Rémollèe.

«…Une peuplade gauloise ( Les Rémolléens ou Rémolléenes ) aurait occupé toute la partie Ouest de la forêt de Montmorency dont Rémollu était leur principale agglomération, au cœur du pays, située au milieu des étangs et des marécages, au sud de Bouffémont …

…Pour plus de précision géographique, la partie de la forêt de Montmorency, limitée , aujourd’hui, à l’est, par la route d’Ermont à Moisselles, et comprise, par conséquent, entre Montlignon, Bouffémont, Chauvry, Bessancourt, Taverny, Saint Leu la Forêt et Saint Prix, se serait appelée primitivement le PAYS DE REMOLLEE. Il semble, toutefois, que ce nom s’appliquait plus spécialement aux bois situés entre Bouffémont et le château de la chasse…»1

Revenons maintenant à l’histoire.

Pour mieux vous replonger dans la période, je vous rappellerai les évènements survenus pendant la Guerre de Cent ans, sous le règne de Charles VI.

Charles VI

Sacre de Charles VI

« Ce monarque du Moyen Age, qui succéda à son père en 1380, gouvernait sagement son royaume, lorsque la folie s’empara de sa santé fragile, en 1392, le laissant hors d’état de gouverner. Dès lors le royaume fut déchiré par la rivalité des Armagnacs et des Bourguignons. 1 1 Extrait des ouvrages « Saint Leu la Forêt » de Mangnard ( P 95, 96 )

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La région parisienne en particulier fut saccagée en 1410 par les Armagnacs, et en 1417 par les Bourguignons. Ainsi livré l’anarchie, le pays retomba rapidement sous la domination anglaise. En 1419, les Anglais, maîtres de la forte position de Pontoise, de Conflans, d’Herblay et de tout le comté de Clermont, se répandirent dans la vallée de Montmorency qui fut horriblement ravagée…

Charles VII, roi indolent et subissant l’influence néfaste de son favori la Trémoïlle, ne fit rien au début de son règne pour repousser les envahisseurs. Mais, à la voix de Jeanne d’Arc, le patriotisme Français s’éveilla. Après la délivrance d‘Orléans ( 8 Mai 1429 ) et la sacre de Reims, Jeanne marche sur Paris…»2.

Charles VII

Jeanne d’Arc au sacre du roi Charles VII, dans la cathédrale de Reims

Elle essaya de prendre la ville mais dut renoncer à son projet sur l’ordre du Roi lui-même, après avoir été blessée à l’assaut de la porte SAINT-HONORÉ. 2 « Taverny » par le Père Alain ROUSSEAU – 1966 (P 11, 12 et 29 )

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Abandonnée, trahie peut être par les siens devant Compiègne qu’elle tenta d’enlever, elle tomba finalement aux mains des Bourguignons le 24 Mai 1429. Le Comte de Luxembourg la vendit aux Anglais, et la suite, vous la connaissez…..

«...L’élan national est donné, mais personne n’est plus là pour le canaliser et l’organiser. La Trémoïlle continue son œuvre de découragement auprès du faible Charles VII. Cependant en 1436, la campagne de l’Ile de France aboutit à la reprise de Paris. Mais la monarchie convalescente n’était pas capable d’un effort prolongé: les revenus sont modestes. Les Anglais, d’abord surpris, comprennent l’épuisement des Français et réagissent violemment. La lutte ne cesse pas, mais elle traîne en longueur, malgré tout, la réoccupation de Pontoise par l’armée de Charles VII cause une grande joie et préfigure le redressement définitif.

Une des bandes anglaises, forte de 300 à 400 hommes, chassée de Pontoise, se réfugia dans les bois de Maubuisson. Les Anglais n’osèrent pas tenter les chances d’une bataille, et restèrent dans la forêt de Montmorency, utilisant le Camp de Taverny sur la hauteur de ce repaire, ils faisaient des incursions dans la vallée, ravageant les champs et brûlant les maisons…»3

Bref, le pays n’était plus tenable et, pour comble de malheur, les seigneurs qui auraient pu défendre les vilains et les manants, étaient à l’ost du Roi.

C’était une époque où il fallait savoir se faire justice soi-même. C’est ce que firent les habitants de Taverny, Saint Leu et Bessancourt. Un beau matin, les Anglais se virent cernés par un grand nombre de paysans mal armés, exaspérés par la misère. Ces pauvres diables, n’osant pas attaquer de front des hommes d’armes tout bardés de fer, s’avisèrent d’une tactique qui leur réussit parfaitement. Ils entourèrent le fort avec un soin scrupuleux, puis embusqués derrière les arbres, ils tuèrent à coup de flèches tous les Anglais qui s’aventurèrent hors du retranchement ( Citation de Lucien DOUBLE )

3 « Taverny » par le Père Alain ROUSSEAU – 1966 (P 11, 12 et 29 )

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«…Après avoir perdu ainsi bon nombre d’entre eux, les Anglais restèrent tranquilles, mais vivant au jour le jour, car ils n’avaient pas de provisions. La faim les pressait. Enfin, après avoir patienté quelques jours, les soudards, affaiblis par le jeûne, demandèrent à se rendre à condition d’avoir la vie sauve. Mais les paysans irrités ne voulurent pas faire de prisonniers, ils refusèrent et attendirent patiemment, l’arc bandé, et la flèche prête à partir que le dernier Anglais tombât mort de faim.

Pendant de longues années, les restes du retranchement - Le fort des Anglais - furent respectés pour attester la victoire des paysans sur les envahisseurs du sol…

Lorsque Charles VII reprit possession de sa capitale, la région parisienne était presque complètement ruinée, les terres abandonnées, les vignes arrachées. Les bois poussaient de toutes parts…»4

Voici donc, relatée l’histoire des archers du pays de Rémollée

4 « Taverny » par le Père Alain ROUSSEAU – 1966 (P 11, 12 et 29 )

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Vous comprendrez, amis archers de notre compagnie d’Arc de Saint leu la Forêt, combien ces lointains archers locaux, poussés par la misère et le désespoir nous sont chers !

Que l’avenir nous épargne de telles infortunes. Profitons du bonheur dans la paix et l’amitié, sur des cibles de papier.

Et pour le moment, méditez sur cette devise :

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Le territoire des archers du pays de Rémollée

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Mais qui sont donc tous nos protagonistes ( Source WIKIPEDIA ) :

Les Armagnacs furent au XVième siècle l'un des deux partis qui s'opposèrent dans une guerre civile en France. Leurs adversaires étaient les Bourguignons

A l'origine le conflit opposait le duc de Bourgogne, Jean sans Peur à Louis duc d'Orléans. Suite à la folie de Charles VI, la France est gouvernée par un conseil de régence présidé par la reine Isabeau depuis 1393. La reine est piètre politique, et le membre le plus influent du conseil est le duc de Bourgogne (Philippe le Hardi) qui est l'oncle du roi.

Philippe le Hardi meurt en 1404, et son fils Jean sans Peur a beaucoup moins d'influence. Par contre Louis d'Orléans (le frère du roi) monte en puissance (il serait l'amant de la reine). La tension monte entre les partis d'Orléans et de Bourgogne. Louis d'Orléans empêche le duc de Bourgogne de réaliser une continuité territoriale entre les Flandres et la Bourgogne en achetant le Luxembourg*. Puis, il fait évincer les partisans du duc de Bourgogne au sein du conseil de régence. De son côté, Jean sans Peur menace Paris en 1405. Cette intimidation ne suffisant pas, il décide de faire assassiner son rival en 1407. Suite à cet assassinat, les partisans du duc d'Orléans se rallient à Bernard VII d'Armagnac, comte d'Armagnac, beau-père de son successeur Charles d'Orléans. Lors des noces entre Charles d'Orléans et la fille de Bernard VII d'Armagnac, il se forme à Gien une ligue contre le duc de Bourgogne et ses partisans, dans laquelle entrent, outre le duc d'Orléans et son beau-père, les ducs de Berry, de Bourbon et de Bretagne, les comtes d'Alençon et de Clermont (15 avril 1410) : le parti d'Armagnac

Principaux Armagnacs

Louis duc d’Orléans

Bernard VII d’Armagnac

Louis Ier de Bourbon Vandôme

Arnaud Guillaume de Barbazan Bernard de Saint mont

L'histoire du parti des Bourguignons s'inscrit dans celle de la guerre de Cent Ans. En 1361 le duc Philippe de Rouvres meurt sans héritier, le roi de France Jean II le Bon récupère le duché et l'octroie en apanage à son fils Philippe le Hardi en 1363. Celui-ci et ses descendants s'attachent à en faire une grande principauté, tendant à l'indépendance.

Philippe le Hardi épouse en 1369 Marguerite III de Flandre, veuve de Philippe de Rouvres, et se trouve ainsi à la tête des deux principautés quand meurt en 1384 le comte de Flandre Louis II de Male. Conquêtes et alliances matrimoniales mettent les ducs de Bourgogne à la tête de vastes et riches domaines en Flandre et aux Pays-Bas, faisant d'eux de redoutables compétiteurs des rois de France au moment ou ceux-ci affrontent l'ennemi anglais.

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En 1380 le frère de Philippe le Hardi (le roi Charles V), meurt. Charles VI n'a que 12 ans et il exerce la régence jusqu'en 1388. Dans le but de lier des alliances avec les duchés germaniques il le marie à Isabeau de Bavière

Le roi Charles VI sombrant dans la folie en 1393, Philippe le Hardi, très actif à la cour de France, prend une part d'autant plus importante au gouvernement des oncles de Charles VI (le conseil de régence est présidé par la reine Isabeau qui est piètre politique et fortement influencée) que son frère le duc d'Anjou (Louis Ier de Naples) est occupé en Italie et que son autre frère le duc de Berry (Jean de France) s'engage peu dans les affaires politiques et s'occupe surtout du Languedoc, cependant que le duc de Bourbon (Louis II de Bourbon) n'est qu'oncle maternel du roi.

Son fils Jean sans Peur à moins d'influence sur Isabeau de Bavière car celle-ci devient l'amante de Louis d'Orléans. Il s'empare de Paris en 1405 et il fait assassiner son rival en 1407. Bernard VII d'Armagnac, comte d'Armagnac, beau-père du duc d’Orléans, prend à Gien la tête d’une ligue formée pour le venger.

L a guerre civile éclate entre les deux partis, Armagnacs, partisans du duc d’Orléans assassiné et Bourguignons partisans de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Les Armagnacs sont proches du pouvoir royal, notamment du Dauphin, tandis que les Bourguignons s'allient aux Anglais en France. Cette distinction n'intervient cependant qu'assez tard dans le conflit entre les deux factions. Dans un premier temps, les Armagnacs concluent un traité avec le roi d'Angleterre, Henry IV : en 1412, ils lui cèdent la Guyenne, et reconnaissent sa suzeraineté sur le Poitou, l'Angoulême, le Périgord, afin d'empêcher une alliance anglo-bourguignonne. Celle-ci ne fut scellée qu'après l'assassinat de Jean sans Peur par les Armagnacs, lors de l'entrevue de Montereau le 10 septembre 1419, et dans le but d'empêcher le rapprochement entre le Dauphin et le parti bourguignon (et sans doute de venger l'assassinat de Louis d'Orléans).

La guerre civile prend fin en 1435 : Philippe le Bon se fait reconnaître indépendant par le roi français Charles VII avec le traité d'Arras en 1435

En 1471, Charles le Téméraire proclame l'indépendance, cependant il ne tarde pas à mourir et le roi Louis XI s'empare alors du duché de Bourgogne. En 1471, Charles le Téméraire proclame l’indépendance, cependant il ne tarde pas à mourir et le roi Louis Xi s’empare alors du duché de Bourgogne.

Principaux Bourguignons

Philippe le hardi Duc de Bourgogne

Jean Sans Peur Duc de Bourgogne

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Philippe le Bon Duc de Bourgogne

Charles le Téméraire Duc de bourgogne

Claude de Beauvoir

Nicolas Rolin

Simon Caboche

Pierre Cauchon

Mais qui est donc la Trémoille ?

Georges de la Trémoille, né vers 1382 et mort le 6 mai 1446 au château de Sully-sur-Loire, fut comte de Guînes de 1398 à 1446

Son ascension commence en février 1427, lorsque Pierre de Giac est assassiné par les séides du connétable Arthur de Richemont, qui l'introduit auprès du roi de France Charles VII. Il en devient rapidement un des favoris, et obtient le poste de grand chambellan. Il provoque en septembre de la même année la disgrâce du connétable. Celui-ci se révolte l'année suivante et mène une guerre privée contre La Trémoille à partir de juillet (1428). La paix est signée le 5 mars 1432 entre Georges de La Trémoille, Arthur de Richemont et son frère le duc Jean IV de Bretagne

En juin 1433, La Trémoille est enlevé par le connétable de Richemont qui l'emprisonne au château de Montrésor. Charles VII n'intervient pas

E n 1440, il participe à la Praguerie, avec les ducs de Bourbon, de Bretagne, d'Alençon et Dunois, et le Dauphin Louis XI.