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ti.uOttawa.ca/imprimer | it.uOttawa.ca/print Imprimé par / printed by: Limitations D’abord, le nombre de livres étudiés était trop faible; il serait intéressant de compléter cette recherche en ayant un plus grand corpus. Pour ce faire, il faudrait étendre la recherche sur une période plus longue ou encore y inclure les romans jeunesse qui répondent aux mêmes critères. De plus, la moitié de ces livres ont été écrits par le même auteur. Il s’agissait d’une collection, ce qui pourrait expliquer une certaine tendance dans les résultats. Encore une fois, en ayant une plus grande variété d’œuvres à analyser, il serait possible d’obtenir des résultats plus représentatifs de la réalité. LES AUTOCHTONES DANS LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE CANADIENNE : ANALYSE DES ALBUMS FRANCOPHONES, DE 2010 À 2015 Janie Audet En collaboration avec Anne-Marie Dionne, professeure à la Faculté d’éducation Résultats Références Mise en contexte Ce projet de recherche propose l’étude des représentations des peuples autochtones dans la littérature de jeunesse. Plus précisément, nous voulons répondre aux questions suivantes : Comment sont représentés les personnages autochtones dans les livres pour la jeunesse? Quels sont les rapports que l’on perçoit entre les Autochtones et les Blancs? Et enfin, quelles sont les idéologies qui sont véhiculées en ce qui a trait aux peuples autochtones canadiens? Le bien fondé de cette recherche est démontré, en outre, par le dépôt du rapport de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, qui a été présenté en 2015. S’il est entendu qu’elle représente bien la réalité, la littérature de jeunesse peut s’avérer un bon outil pour sensibiliser les jeunes aux us et coutumes des Autochtones, des Inuits et des Métis. Méthodologie Création du corpus Le corpus de livres de jeunesse, composé d’albums et de mini-romans, a été créé à l’aide de la revue Lurelu. Tous les livres choisis pour ce projet ont été publiés au cours des cinq dernières années par des auteurs canadiens. Ces livres ont tous un ou des personnages autochtones, inuits ou métis. Il a ensuite fallu trouver toutes les œuvres et des contraintes techniques ont fait passer le corpus de 20 à 17 livres. Création de la grille d’analyse La professeure Anne-Marie Dionne a conçu la grille, d’une cinquantaine de questions, qui a été utilisée pour analyser l’ensemble du corpus. Analyse de contenu à l’aide de grilles C’est par le biais d’une analyse de contenu que la recherche a donc été menée. L’analyse portait à la fois sur les illustrations et le texte des œuvres littéraires. Compilation des résultats obtenus Une fois l’ensemble du corpus analysé, il a été possible de compiler les résultats obtenus pour pouvoir en faire ressortir les conclusions. Remerciement Je tiens à remercier la professeure Anne-Marie Dionne, qui m’a grandement guidée lors de ce projet de recherche. En plus de m’offrir son précieux temps et son expertise, elle a su me transmettre sa passion pour la littérature de jeunesse. Coordonnées Janie Audet Faculté d’éducation [email protected] h Conclusion Les résultats obtenus démontrent que la littérature de jeunesse pourrait être un bon outil pour enseigner les valeurs, le mode de vie et les us et coutumes des peuples autochtones, inuits ou métis. De plus, le bagage socioculturel des auteurs donne de la crédibilité à leurs écrits. Toutefois, il faudrait poursuivre la recherche avec un corpus plus grand, afin d’avoir des résultats plus concluants, et ce, dû aux limitations mentionnées ci-dessus. Bainbridge, J., Carbonaro, M., & Green, N. (2005). Canadian children’s literature: An Alberta survey. Alberta Journal of Educational Research, 51(4), 311-327. Campbell, N.I. (2010). La pirogue de Shin-chi. Saint-Boniface : Le plaines Campbell, N.I. (2010). Shi-shi-etko. Saint-Boniface : Le plaines Christopher, N. (2013). Ava et le monde des tout-petits. Canada : Inhabit media Déziel, S. (2013). Le cadeau de l’esturgeon. Saint-Damien-de- Brandon : Les éditions du soleil de minuit. Noël, M. (2015). Les Mohawks et le masque des récoltes. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2015). Les Mohawks et les animaux protecteurs. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2012). Les Papinachois. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2012). Les Papinachois à l’école. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2013). Les Papinachois et la banique . Saint- Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2013). Les Papinachois et la chasse. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2013). Les Papinachois et le re ̂ve. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2012). Les Papinachois et les ance ̂ tres. Saint- Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2012). Les Papinachois et les bleuets. Saint- Lambert : Dominique et Compagnie Noël, M. (2013). Les Papinachois et les ours. Saint-Lambert : Dominique et Compagnie Marchildon, D. (2015). Zazette la chatte des Ouendats. Saint-Lambert: Soulières Éditeur Padlayat, S. (2011). Le capuchon d’Aisaki. Saint-Damien-de- Brandon : Les éditions du soleil de minuit. Rémillard-Bélanger, J. (2011). Albin retourne au Nunavik. Saint-Damien-de-Brandon : Les éditions du soleil de minuit. Revues LURELU, années 2011 à 2015, vol. 33 - no 3 au vol. 38 - no 2. Traits physiques Les traits physiques des personnages autochtones sont similaires dans les illustrations. Sauf pour le mini-roman en noir et blanc (voir figure 1), tous les autres albums représentaient les membres des premières nations avec les cheveux foncés et souvent tressés, la peau foncée et les yeux légèrement en amande (voir figure 2). Les vêtements étaient souvent assez typiques, par exemple les Inuits portaient des parkas avec des capuchons de fourrure et des kamiiks (voir figure 3). Toutefois, dans 88,24 % des livres, les Autochtones avaient des traits spécifiques les uns des autres. Par exemple, les hommes avaient des traits plus masculins que les femmes et les aînés avaient des traits distincts, comme des cheveux gris et des rides. Les auteurs Les antécédents socioculturels des auteurs, dont cinq sur sept sont autochtones, ajoutent de la crédibilité au contenu et présentent les histoires avec un grand respect pour les peuples autochtones. Ainsi, dans aucun des livres étudiés il n’a été possible de retrouver des mots ou des expressions racistes qui auraient pu offenser les Autochtones, en ce sens dans aucun des livres les personnages Réalité d’aujourd’hui ? Seulement quatre livres présentent les Autochtones comme faisant partie d’une société évoluée et, sur ses livres, ,seulement trois d’entre eux incluent des interactions entre les Blancs et les Autochtones. Toutefois, les Autochtones ne sont jamais représentés comme étant des êtres primitifs ou encore comme des êtres s’exprimant de façon caricaturale (par exemple, en s’exprimant avec des phrases incomplètes comme « Moi indien. Moi bon chasseur. »). Aucun livre ne parle des autochtones au passé, donc leur représentation dans les livres ne correspond pas à un mythe d’un peuple disparu. ne vivaient des situations qui pourraient être embarrassantes pour un enfant autochtone. Les auteurs ont choisi des thèmes comme la vie de famille, les us et coutumes, les légendes et le mode de vie d’autrefois. Shi-shi-etko et La pirogue de Shin-chi , écrites par Nicola I. Campbell, étaient deux des trois œuvres qui abordaient des éléments historiques, soit l’histoire d’une sœur et d’un frère qui ont fréquenté les pensionnats indiens. Aînés Dans 70,59 % du corpus, les aînés étaient représentés comme étant aimés et valorisés. Ils sont les gardiens de l’histoire, de la culture et du style de vie de la communauté. C’est grâce à l’importance de la tradition orale qu’un certain respect est accordé aux aînés et que leur rôle est de transmettre leurs savoirs. Dans les romans de la série des Papinachois de Michel Noël, on présente, par exemple, les grands-parents comme étant ceux qui enseignent aux enfants et qui font vivre les rituels autochtones. Vocabulaire Il y a 82,35 % des livres qui contenaient un lexique qui permettait, entre autres, de mieux comprendre des mots qui appartiennent aux langues des premières nations. D’ailleurs, trois livres étaient complètement traduits dans une autre langue, soit un en algonquin et deux en inuktitut. Wiltse, L. (2015). Mirrors and Windows:Teaching and Research Reflections on Canadian Aboriginal Children’s Literature. Language and Literacy, 17(2), 22-40. Wolf, D., & DePasquale, P. (2008). Home and native land: A study of Canadian Aboriginal picture books by Aboriginal authors. In M. Reimer (Ed.), Home words: Discourses in children’s literature in Canada (pp. 87- 105). Waterloo, ON: Wilfrid Laurier University Press.

LES AUTOCHTONES DANS LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE …ruor.uottawa.ca/bitstream/10393/34831/1/Audet,Janie... · 2016. 6. 14. · JEUNESSE CANADIENNE : ANALYSE DES ALBUMS FRANCOPHONES,

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LimitationsD’abord, le nombre de livres étudiés était trop faible; il serait intéressant decompléter cette recherche en ayant un plus grand corpus. Pour ce faire, ilfaudrait étendre la recherche sur une période plus longue ou encore y inclure lesromans jeunesse qui répondent aux mêmes critères. De plus, la moitié de ceslivres ont été écrits par le même auteur. Il s’agissait d’une collection, ce quipourrait expliquer une certaine tendance dans les résultats. Encore une fois, enayant une plus grande variété d’œuvres à analyser, il serait possible d’obtenirdes résultats plus représentatifs de la réalité.

LES AUTOCHTONES DANS LA LITTÉRATURE DE JEUNESSE CANADIENNE : ANALYSE DES ALBUMS FRANCOPHONES, DE 2010 À 2015Janie AudetEn collaboration avec Anne-Marie Dionne, professeure à la Faculté d’éducation

Résultats

RéférencesMise en contexteCe projet de recherche propose l’étude desreprésentations des peuples autochtones dans lalittérature de jeunesse. Plus précisément, nous voulonsrépondre aux questions suivantes : Comment sontreprésentés les personnages autochtones dans leslivres pour la jeunesse? Quels sont les rapports que l’onperçoit entre les Autochtones et les Blancs? Et enfin,quelles sont les idéologies qui sont véhiculées en ce quia trait aux peuples autochtones canadiens?

Le bien fondé de cette recherche est démontré, enoutre, par le dépôt du rapport de la Commission devérité et réconciliation du Canada, qui a été présentéen 2015. S’il est entendu qu’elle représente bien laréalité, la littérature de jeunesse peut s’avérer un bonoutil pour sensibiliser les jeunes aux us et coutumesdes Autochtones, des Inuits et des Métis.

MéthodologieCréation du corpus

Le corpus de livres de jeunesse, composé d’albums et demini-romans, a été créé à l’aide de la revue Lurelu. Tousles livres choisis pour ce projet ont été publiés au coursdes cinq dernières années par des auteurs canadiens.Ces livres ont tous un ou des personnages autochtones,inuits ou métis. Il a ensuite fallu trouver toutes lesœuvres et des contraintes techniques ont fait passer lecorpus de 20 à 17 livres.

Création de la grille d’analyse

La professeure Anne-Marie Dionne a conçu la grille,d’une cinquantaine de questions, qui a été utilisée pouranalyser l’ensemble du corpus.

Analyse de contenu à l’aide de grilles

C’est par le biais d’une analyse de contenu que larecherche a donc été menée. L’analyse portait à la foissur les illustrations et le texte des œuvres littéraires.

Compilation des résultats obtenus

Une fois l’ensemble du corpus analysé, il a été possiblede compiler les résultats obtenus pour pouvoir en faireressortir les conclusions.

RemerciementJe tiens à remercier la professeure Anne-Marie Dionne,qui m’a grandement guidée lors de ce projet derecherche. En plus de m’offrir son précieux temps etson expertise, elle a su me transmettre sa passion pourla littérature de jeunesse.

CoordonnéesJanie AudetFaculté d’é[email protected]

hConclusion

Les résultats obtenus démontrent que la littérature de jeunesse pourrait être unbon outil pour enseigner les valeurs, le mode de vie et les us et coutumes despeuples autochtones, inuits ou métis. De plus, le bagage socioculturel des auteursdonne de la crédibilité à leurs écrits. Toutefois, il faudrait poursuivre larecherche avec un corpus plus grand, afin d’avoir des résultats plus concluants,et ce, dû aux limitations mentionnées ci-dessus.

• Bainbridge, J., Carbonaro, M., & Green, N. (2005). Canadianchildren’s literature: An Alberta survey. Alberta Journal ofEducational Research, 51(4), 311-327.

• Campbell, N.I. (2010). La pirogue de Shin-chi. Saint-Boniface :Le plaines

• Campbell, N.I. (2010). Shi-shi-etko. Saint-Boniface : Le plaines• Christopher, N. (2013). Ava et le monde des tout-petits.

Canada : Inhabit media• Déziel, S. (2013). Le cadeau de l’esturgeon. Saint-Damien-de-

Brandon : Les éditions du soleil de minuit.• Noël, M. (2015). Les Mohawks et le masque des récoltes.

Saint-Lambert : Dominique et Compagnie• Noël, M. (2015). Les Mohawks et les animaux protecteurs.

Saint-Lambert : Dominique et Compagnie• Noël, M. (2012). Les Papinachois. Saint-Lambert : Dominique

et Compagnie• Noël, M. (2012). Les Papinachois à l’école. Saint-Lambert :

Dominique et Compagnie• Noël, M. (2013). Les Papinachois et la banique. Saint-

Lambert : Dominique et Compagnie• Noël, M. (2013). Les Papinachois et la chasse. Saint-Lambert :

Dominique et Compagnie• Noël, M. (2013). Les Papinachois et le reve. Saint-Lambert :

Dominique et Compagnie• Noël, M. (2012). Les Papinachois et les ancetres. Saint-

Lambert : Dominique et Compagnie• Noël, M. (2012). Les Papinachois et les bleuets. Saint-

Lambert : Dominique et Compagnie• Noël, M. (2013). Les Papinachois et les ours. Saint-Lambert :

Dominique et Compagnie Marchildon, D. (2015). Zazette lachatte des Ouendats. Saint-Lambert: Soulières Éditeur

• Padlayat, S. (2011). Le capuchon d’Aisaki. Saint-Damien-de-Brandon : Les éditions du soleil de minuit.

• Rémillard-Bélanger, J. (2011). Albin retourne au Nunavik.Saint-Damien-de-Brandon : Les éditions du soleil de minuit.

• Revues LURELU, années 2011 à 2015, vol. 33 - no 3 au vol.38 - no 2.

Traits physiques

Les traits physiques des personnages autochtones sont similaires dans les illustrations.Sauf pour le mini-roman en noir et blanc (voir figure 1), tous les autres albumsreprésentaient les membres des premières nations avec les cheveux foncés et souventtressés, la peau foncée et les yeux légèrement en amande (voir figure 2). Les vêtementsétaient souvent assez typiques, par exemple les Inuits portaient des parkas avec descapuchons de fourrure et des kamiiks (voir figure 3). Toutefois, dans 88,24 % des livres, lesAutochtones avaient des traits spécifiques les uns des autres. Par exemple, les hommesavaient des traits plus masculins que les femmes et les aînés avaient des traits distincts,comme des cheveux gris et des rides.

Les auteurs

Les antécédents socioculturels des auteurs, dont cinq sur sept sont autochtones,ajoutent de la crédibilité au contenu et présentent les histoires avec un grandrespect pour les peuples autochtones. Ainsi, dans aucun des livres étudiés il n’a étépossible de retrouver des mots ou des expressions racistes qui auraient puoffenser les Autochtones, en ce sens dans aucun des livres les personnages

Réalité d’aujourd’hui ?

Seulement quatre livres présentent les Autochtones comme faisant partie d’une sociétéévoluée et, sur ses livres, ,seulement trois d’entre eux incluent des interactions entre lesBlancs et les Autochtones. Toutefois, les Autochtones ne sont jamais représentés commeétant des êtres primitifs ou encore comme des êtres s’exprimant de façon caricaturale (parexemple, en s’exprimant avec des phrases incomplètes comme « Moi indien. Moi bonchasseur. »). Aucun livre ne parle des autochtones au passé, donc leur représentation dansles livres ne correspond pas à un mythe d’un peuple disparu.

ne vivaient des situations qui pourraient être embarrassantes pour un enfant autochtone.Les auteurs ont choisi des thèmes comme la vie de famille, les us et coutumes, les légendes etle mode de vie d’autrefois. Shi-shi-etko et La pirogue de Shin-chi, écrites par Nicola I.Campbell, étaient deux des trois œuvres qui abordaient des éléments historiques, soitl’histoire d’une sœur et d’un frère qui ont fréquenté les pensionnats indiens.

Aînés

Dans 70,59 % du corpus, les aînés étaient représentés comme étant aimés et valorisés. Ilssont les gardiens de l’histoire, de la culture et du style de vie de la communauté. C’est grâceà l’importance de la tradition orale qu’un certain respect est accordé aux aînés et que leurrôle est de transmettre leurs savoirs. Dans les romans de la série des Papinachois de MichelNoël, on présente, par exemple, les grands-parents comme étant ceux qui enseignent auxenfants et qui font vivre les rituels autochtones.

Vocabulaire

Il y a 82,35 % des livres qui contenaient un lexique qui permettait, entre autres,de mieux comprendre des mots qui appartiennent aux langues des premièresnations. D’ailleurs, trois livres étaient complètement traduits dans une autrelangue, soit un en algonquin et deux en inuktitut.

• Wiltse, L. (2015). Mirrors and Windows:Teaching andResearch Reflections on Canadian AboriginalChildren’s Literature. Language and Literacy, 17(2),22-40.

• Wolf, D., & DePasquale, P. (2008). Home and nativeland: A study of Canadian Aboriginal picture books byAboriginal authors. In M. Reimer (Ed.), Home words:Discourses in children’s literature in Canada (pp. 87-105). Waterloo, ON: Wilfrid Laurier University Press.