LES AUTOPORTRAITS DE PICASSO

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1. PICASSO : Autoportrait, 1901 (20 ans) 2. PICASSO : Autoportrait à la palette, 1906 (27 ans)

huile sur toile, 81x60cm collection Musée Picasso, Paris huile sur toile, 90x70cm collection Museum of art Philadelphie

3. PICASSO : L’artiste devant sa toile, 1938 (57 ans) 4. PICASSO : Autoportrait face à la mort, 1972 (91 ans)

fusain sur toile, 130x94cm collection Musée Picasso, Paris crayon et pastel sur papier 65,5x50,5cm collection particulière, Tokyo

1. PICASSO : Autoportrait, 1901 : Picasso fait de chacun de ses autoportraits l’expression paroxystique de ses recherches en cours. Maladif pendant la fameuse « période bleue », il se représente usé et solitaire ; il se montre nimbé de cette couleur profonde et glacée caractéristique de cette « période bleue ». Il y exprime son dénuement et sa mélancolie parisienne.

2. PICASSO : Autoportrait à la palette, 1906 : à l’inverse, il devient robuste et trapu dans cet Autoportrait à la palette. Fasciné par les sculptures ibériques qu’il vient de découvrir, il impose à son visage un synthétisme qui le réduit à un masque. Cette expérimentation se poursuit sur des visages féminins et appartient aux étiudes préliminaires pour les Demoiselles d’Avignon.

3. PICASSO : L’artiste devant sa toile, 1938 : dans cette œuvre au fusain de 1938 Pablo Picasso se représente en tant que peintre et plus seulement comme un homme. À 57 ans, c’est l’image d’un homme mûr, entier, qui s’assume parfaitement et maîtrise son métier tout en affirmant et en rappelant ses découvertes. En effet, les acquis du cubisme –dont il reste l’inventeur avec Georges Braque- sont là : son corps et son visage présentent plusieurs points de vue simultanément (visage de profil / deux yeux visibles dont un de face).

4. PICASSO : Autoportrait face à la mort, 1972 : c’est le dernier autoportrait de l’artiste. Ce portrait est à la fois ressemblant et semble être une allégorie de la mort. Il montre le visage de l’artiste fusionnant avec un crâne. Expression d’une terreur et d’une plongée en lui-même, la mort semble déjà ronger le tableau : le visage, disproportionné, se creuse , se teinte de bleu, s’efface et se fait crâne. Finalement, l’autoportrait ne serait-il qu’une « vanité » ? Il exprime, comme un cri muet, la peur universelle de l’homme face à la mort.