Les Blessures Invisibles

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    Les blessuresinvisibles

    1 Extrait du Livre blanc Dfense et scurit nationale , p. 203.

    DOSSIER

    La gestion des troubles psychologiques au sein de larme de Terre nest pas une question nouvelle. Nanmoins, depuis quelques annes, le durcissement et la multiplication

    des oprations extrieures donnent tout leur sens la dimensionhumaine et psychologique. Cest pourquoi larme de Terre a dfini lorganisation gnrale du soutien psychologique,vritable politique de prvention et daccompagnement destineaux militaires et leur famille. La prise en charge globale destraumatismes psychiques et du stress induit est une composanteoprationnelle essentielle, au titre plus large des forces moralesdes armes. La formation du combattant, son niveaudentranement, la lgitimit de son action, la clart des objectifsqui lui ont assigns, conditionnent plus que jamais le succs surle terrain. La primaut dun facteur humain doit tre raffirme. cet gard, rien ne pourra remplacer la force morale des unitsconfrontes au combat, qui est le fruit de lentranement et du travail quotidien avec un encadrement slectionn etexpriment, o se forge la confiance. 1 Du recrutement la mission, et mme au-del de celle-ci, lencadrement militairedispose, chaque niveau, dun rseau dacteurs forms ausoutien psychologique.

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    LTN Sverine BOLLIERPhotos : ADC Olivier DUBOIS,

    ADJ Jean-Raphal DRAHI,

    ADJ Gilles GESQUIRE,

    CCH Jrmie FARO

    ECPAD, Diocse aux armes.

    Le facteurhumainau cur du dispositif _30-33

    Les acteursdu soutien psychologique_34-35

    La CISPAT : une rponseadapte _36-37

    Sas de fin de mission _40-41

    Un soutienau-delde la mission_42

    Accompagnerdans la dure_38-39

    Guerre dIndochine,1946-1954.

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    DOSSIER Les blessures invisibles

    Aujourdhui encore, il nest pasrare dentendre: Nous som-mes larme, nous ne som-mes pas des mauviettes ! Ilsnous prennent pour des tim-

    brs ou quoi! Si la blessure physique estconsidre comme glorieuse pour bonnombre de combattants, la blessure psy-chique est, quant elle, encore incom-prise, voire teinte de honte.Le mdecin en chef Humbert Boisseaux,chef du service de psychiatrie de lhpi-tal du Val-de-Grce, prcise: Les mis-sions oprationnelles amnent les soldats sadapter de nouvelles contraintes.Cette adaptation entrane une faon dtreet de fonctionner, mais dcale au retouren France. Certains vnements pous-sent lindividu aux limites de ce quil estcapable de supporter. Il peut alors sur-venir une rupture dans son mode de fonc-tionnement. Limportant, ce moment-l,cest de reprer les symptmes pour pou-voir aider le soldat et lui permettre deretrouver sa capacit dadaptation. Lessymptmes revtent alors de nombreu-ses expressions : irritabilit, instabilit

    voire agressivit, tristesse dpressive,tendances suicidaires, insomnie avec par-fois des cauchemars traumatiques.On peut mme rencontrer des troublespsychosomatiques (des ractions cuta-nes, des dysfonctionnements digestifs),des troubles de conduites alimentaires,dabus de substances (alcool, drogue).Limpact psychique des situations op-rationnelles est prendre en compte surune longue dure. On a parfois tendance considrer quau bout de deux ou troismois, cest du pass. Or les symptmespeuvent parfois survenir trs longtempsaprs le traumatisme. Plus vite on peutles reprer, plus vite onpeut les traiter pour vi-ter quils ne sinstallentdans la dure. Il fautaider le combattant mettre des mots sur cequil a vcu et sur ce quile perturbe. Ltat destress post-traumatique qui peut touchercertains dentre eux est un trouble carac-tris par la rptition de lvnementtraumatique travers des flashbacks ou

    cauchemars. Il met le combattant dansun tat dalerte permanent qui peut lepousser au repli sur soi pour viter toutepense, conversation ou situation denature lui rappeler le traumatisme. Lesconsquences familiales ou socioprofes-sionnelles peuvent tre importantes.

    Le temps de lvolutionIl ne peut rien tre sagement ordonnen matire de tactique, organisation,instruction, discipline, toutes choses quise tiennent comme doigts de la main,si on ne prend comme point de dpartlhomme et son tat moral en cet instant

    dfinitif du combat ,soulignait le colonelCharles Ardant duPicq en 1880. Dcritscomme le syndromedu vent du boulet ,au sicle dernier, lestroubles psychologi-

    ques et psychiques des soldats ont ttudis lors de la Premire Guerre mon-diale. Certains soldats, appels les nvro-ss de guerre, prsentaient de nombreux

    La blessure psychique lie au combat nest pas une question nouvelle au sein de larme de Terre. Dfini et affin au cours des annes, le concept du soutienpsychologique en zone de combat place lhomme au cur du dispositif.

    au cur du dispositif

    Le facteur humain

    La blessurepsychique

    est encore incomprise,voire teinte de honte.

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    troubles. Tournant marquant dans lhis-toire de la psychiatrie militaire, la Pre-mire Guerre mondiale a marqu le dbutde la prise en charge des troubles ducombattant. cet effet, la psychiatrie delavant sest alors mise en place, avec desprincipes comme donner des soins pr-coces (immdiatet), sur place (proximit)et sans dploiement de moyens com-plexes (simplicit). Ces fondements ontperdur. Lors de la Seconde Guerre mon-diale, puis la guerre de Core, un ensem-ble de dispositifs thrapeutiques se meten place, qui complte la prise en chargedes soldats sur le terrain.Aprs la guerre du Vietnam, les vtransamricains sont parvenus faire recon-natre la ralit de leur souffrance. Cestalors lintgration des tats de stress post-traumatiques, en 1980, au sein des clas-sifications internationales des maladies.Depuis le dbut des annes 90, la forteaugmentation du nombre doprationsextrieures, la diversit des missions(interposition, maintien de la paix, assis-tance humanitaire), leur caractre inter-armes et multinational ont amen une

    tifApprendre

    reconnatre etmatriser le stress,

    chez soi et chez les autres, cest se

    doter dune armesupplmentaire

    n LE STRESS EST UTILE :il augmente la capacit dattention ;il mobilise la mmoire, le jugement, la volont et la combativit ; il amliore la prise de dcision, il favorise la performance dans laction physique.

    n LE STRESS EST NFASTE : intense et exagr, il gne les mouvements, il ralentit laprise de dcision, il dbouchesur une raction inadapte.Rpt ou prolong, il puiseles rserves de lorganisme, il dbouche sur un stressdpass.

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    DOSSIER Les blessures invisibles

    meilleure prise en compte du facteurhumain. Il est important de rduire lestensions de toutes natures qui psent surle personnel engag, dans une oprationextrieure, mais aussi de pouvoir pren-dre en charge les soldats qui prsententdes troubles psychiques plus caractri-ss.En 1983, le chef dtat-major de larmede Terre charge le Centre de relationshumaines dtudier la dimension humainesous tous ses aspects. En 1989, la bro-chure Force et calme des troupes voit lejour, tape importante de la prise encompte de la ncessit dun soutien psy-chologique. Entre 1995 et 1997, le groupede travail appel Militaro mdico psy-chosociologique, plac sous la directionde ltat-major des armes, se runit et

    dfinit alors le concept du soutien psy-chologique : Laction coordonne decommandement ayant pour vocation pre-mire de favoriser laccomplissement dela mission des forces engages sur unthtre doprations a pour but de main-tenir la capacit oprationnelle des uni-ts en veillant lintgration de tous lesaspects de lenvironnement humain, etparticulirement des situations gnra-trices de stress pour les individus.

    Une politique de prventionet daccompagnementDans la directive du 14 avril 2009, leCEMAT dfinit le premier concept de sou-tien psychologique en zone de combat.Ainsi, la prise en compte des capacits dersistance psychique des hommes estreconnue comme une composante op-rationnelle essentielle et avre. Cette politique rsulte dune meilleuresynergie entre les diffrents acteurs dela chane de commandement, les spcia-listes du soutien mdical, psychologiqueet sociologique. Elle prsente lorganisa-tion gnrale de larme de Terre pour le

    La prise en comptedes capacits

    de rsistance psychiquedes hommes est reconnuecomme une composanteoprationnelle essentielle.

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    soutien psychologique pour les unitsengages en OPEX. Des facteurs contri-buant directement la capacit opra-tionnelle des units sont aujourdhuireconnus: prparation morale la mis-sion, suivi psychologique du personnelpendant et aprs les oprations et, le caschant, prise en charge des combat-tants prsentant des troubles, et aussides familles. Cette politique sinscrit alorsdans la dure par un dispositif global,intgrant toutes les phases dune car-rire, depuis le recrutement, la forma-tion, la projection et bien au-del de lamission.

    Des mtiers complmentairesIl ne faut pas confondre les deux prota-gonistes du soutien psychologique quesont la chane hirarchique et le servicede sant des armes (SSA). Le psychologue institutionnel de larmede Terre et le psychiatre sont deux l-ments importants de ce dispositif. Ilscontribuent par leurs actions au soutienpsychologique des units engages. Maisleurs attributions sont diffrentes.

    En effet, ancien officier des armes, loffi-cier psychologue a acquis luniversitune connaissance des fonctionnementsindividuels et collectifs (lensemble dessentiments, des faons de penser oudagir du groupe ou de lindividu). Il nepeut prescrire de mdicaments, ni tablir

    un diagnostic psycho-pathologique. Lepsychiatre du service de sant des armesest un mdecin spcialiste, interlocuteurdirect du mdecin dunit, pour les mala-dies psychiques. Il est capable dtablirun diagnostic et dengager dans la dureun suivi mdico-psychologique adapt.

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    LE COMMANDEMENTLe colonel Nicolas Le Nen tmoignede son exprience de commandant duGTIA Kapisa, lors de son oprationextrieure en Afghanistan de novem-bre 2008 juin 20091. Avant de partiren opration extrieure, la prparationphysique et mentale est essentielle.Cest une longue phase o le groupese construit et la cohsion devient plusforte. En Afghanistan, je suis parti avecmes hommes. Je les connais bien. Enmission, le combat peut alors susciterdes motions inhabituelles. Ignorercela, cest ignorer la ralit. Sur lethtre, tout le monde a sa place et unrle jouer. Cest une chane com-plte. tout moment, les soldatspeuvent tre confronts au trauma-tisme. Suite la mort de lun de nossoldats, lun des jeunes prsentait des

    signes de souffrances psychologiques.Un rapatriement sanitaire (RAPASAN)a pu tre envisag. Le psychiatre duthtre la alors pris en charge. Undialogue sest instaur entre lepsychiatre, le commandant dunit etmoi-mme pour prendre la meilleuredcision. Nous avons dcid de lemaintenir dans son unit, soutenupar lensemble de ses camarades. Leshommes taient trs souds avec unegrande cohsion, un lien dveloppet consolid lors de la prparation dela mise en condition avant projection(MCP). Lencadrement occupe uneplace essentielle pour la mise en placedes repres indispensables lquilibre psychique du combattant.Il bnfice aujourdhui de lappui depsychologues de larme de Terre.

    En garnison comme en opration extrieure, le soutien psychologique des militaires et des familles rsulte dune troite synergie entrediffrents acteurs qui agissent en rseau.

    Les acteursdu soutien psychologiqueL a prise en compte du facteurhumain avant, pendant et aprsla projection, concerne tous leschelons, du commandement au rfrent section. Cest un

    rseau, une chane de diffrents acteurs.Ce sont des briques importantes dans cedispositif novateur du soutien psycho-logique , souligne le colonel Christian Thibault, chef du bureau du personnelenvironnement humain de la Directiondes ressources humaines de larme deTerre.

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    LE REFERENT SECTION

    LE MEDECINLes mdecins des unitslmentaires sont en OPEXles premiers maillons de la chane de prise en chargedu bless, du suivi et de son accompagnement. Le mdecin principal JulienViant vient de terminer une mission de six mois

    en Afghanistan, de juin novembre 2009. Ayanteffectu la MCP avec le GTIAKapisa, le mdecin a trsvite trouv sa place au seindes units. La MCPma permis davoir la mmeformation que les soldats et de pouvoir me faire

    identifier trs rapidement.Une confiance rciproquesest instaure. Lors de notre mandat, leshommes ont t confronts de nombreuses tensionset situations dlicates.Certains dentre euxnhsitaient pas me poser

    des questions: Doc, cestnormal, que je fasse descauchemars? Est-il normal dtre choqupar la vue de la mort? Je lescoutais et leurs proposaisde consulter le cas chantle psychiatre du thtre.

    LOFFICIER ENVIRONNEMENT HUMAIN

    1 Le colonel Le Nen tait galement lpoquechef de corps du 27e BCA.

    2 Parmi les officiers suprieurs TTA, capitaineTTA, TCT et officiers rang.

    en psychologique

    Programme desensibilisation auxractions de stressoprationnelLe kit de sensibilisation sur lesractions au stress oprationnel(RSO) est un fascicule destin auxmilitaires dploys en oprationde haute intensit. Lors de la MCP, lOEH ralise alors unesensibilisation des chefs desection sur le kit RSO. Lobjectif de ce kit : comprhension,identification et gestion des RSO,afin de maintenir la capacitoprationnelle individuelle etcollective.

    Lofficier environnement humain (OEH) est au cur de cette politiquede soutien psychologique. LOEH estun officier volontaire, choisi par le chef de corps 2, ayant lexpriencedes OPEX et de grandes qualitsrelationnelles. Form pendant cinqsemaines, il est lun des conseillers du commandement en matire dedtection et de gestion du stress, demaintien en condition physique etmentale du personnel. Le capitaineEddy Bizeau, du 4e GLCAT, adjointBMOI et OEH, tmoigne: Je medfinis en quelque sorte comme uncouteau suisse: jai plusieurs outils ma disposition que jutilise selon la situation. Je sensibilise leshommes au stress, je dtecte les

    situations fragilisantes et risques, le personnel vulnrable, les conduitesaddictives. En 2007, un des meilleursmilitaires du rang dserte. Au bout de trois jours, il revient. Je le reois. Il me raconte son histoire et les trau-matismes subis en oprations ext-rieures. Celui-ci voque la confron-tation la mort et sa propre mort :pendant deux ans, il a mis des il-lres, tout en restant un bon soldat.Mon rle a t de lcouter puis delaiguiller vers une prise en chargemdico-psychologique. Aprsquelques mois, celui-ci revient etmindique quil est guri. On peut tretouch psychologiquement, pris encharge et repartir.

    Acteur dalerte de premier niveauen opration, le rfrent sectionest form, depuis 2009, lors de la MCP,par les psychologues de la Celluledintervention et de soutienpsychologique de larme de Terre(CISPAT). Son rle est didentifierles ractions psychologiques etcomportementales inadaptes au seinde lunit. Militaire du rang ou sous-officier, le rfrent section, slectionnpar son chef, suit une formation dedeux jours. Un caporal-chef du 3e RIMa,rfrent section, nous explique son rle: Dsign grce ma fonction

    de PEVAT au sein de mon unit, jai tle rfrent section au cours de monmandat de six mois en Afghanistan. La formation ma beaucoup aid poursoutenir mes camarades en difficult.Cela ma galement beaucoup servi titre personnel, cela ma permis dtreplus serein et de relativiser pas mal de choses. Jai identifi les diffrentesphases de stress. Je discutaisbeaucoup et surtout jallais prendre la temprature de la section. Ils meposaient des questions. Jtaislintermdiaire entre eux et les autresacteurs de la chane de soutien.

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    La CISPAT intervient sous la res-ponsabilit du commandementpour son dploiement opra-tionnel, et sinscrit au sein dudispositif global de gestion de

    crise (commandement, mdecin dunit,OEH, assistant du service social), dansune situation individuelle ou collectiveayant un fort impact psychologique surlensemble du groupe. Ses objectifs sontla prise en charge psychologique rapidedes victimes dvnements graves, le soutien psychologique ventuel de len-tourage direct des victimes (entourage

    Rponse institutionnelle pour faire face un vnement grave, potentiellement traumatique,survenu de manire brutale et inattendue, la Celluledintervention et de soutien psychologique de larme de Terre (CISPAT) est active depuisle 1er septembre 2004.

    une rponse adapte

    professionnel, personnel, sauveteurs)et galement un rle de conseil dans ledomaine de lhygine mentale auprs desresponsables de la gestion de crise (com-mandant de formation, mdecin dunit).Son action est ponctuelle et sa duredpend du nombre de militaires soute-nir (24 heures 15 jours).

    Un soutien durgenceCompose dun ou deux psychologues, laCISPAT intervient en France mtropoli-taine, dans les DOM et dans les COM, auprofit des forces prpositionnes, et sur

    les thtres doprations dpourvus decellule mdico-psychologique ou en liai-son avec elles. Mais pas uniquement.Depuis le 18 avril 2009, la directive du dis-positif du soutien psychologique en zonede combat dfinit galement le dploie-ment de faon permanente dun psy-chologue de la CISPAT en Afghanistan.Objectif : le maintien de la capacit op-rationnelle des units. Le psychologue dethtre est alors un appui au commande-ment, assure le soutien psychologique dupersonnel et veille la prise en comptedes consquences psychologiques pen-dant et aprs la mission. Pour cela, le psy-chologue sappuie sur les autres acteursdu soutien: le mdecin dunit, lofficierenvironnement humain, le rfrent sec-tion, les aumniers. Les psychologues dela cellule se relaient ainsi rgulirementpour remplir cette mission.Le lieutenant-colonel Jean-Michel Foretest lun des psychologues qui arment laCISPAT. Mon paquetage est toujoursprt, dans mon bureau. Nous intervenons

    La CISPAT :

    Dbriefing collectif avec un psychologuede la CISPAT lors du sas de fin de mission Chypre.

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    rapidement en France comme ltran-ger. Lintervention de la cellule se faitsous deux conditions : un ou plusieursmilitaires dune mme formation ont tconfronts un vnement grave sus-ceptible davoir un retentissement poureux-mmes et pour lensemble de la for-mation. Et, au cours de cet vnement,ces militaires ont t confronts lven-tualit, soudaine, brutale et violente, deleur propre mort. La CISPAT remplit unemission de prvention, de dtection etdaccompagnement. Elle propose aux sol-dats un lieu de confiance o ils peuventsexprimer en toute confidentialit. Avantdobtenir mon diplme la fac de psycho-

    logie, jtais dans un rgiment de cavale-rie. Quand je reois en entretien les mili-taires, nous parlons le mme langage. Bien videmment, il nest pas rare den-tendre un chut, voil les psys. Faitesattention, ils vont nous analyser. Cestun mcanisme de dfense habituel desindividus qui nous astreint une pdago-gie de tous les instants.

    Tout le monde peut tre touchLe soutien psychologique est ralis auprofit des personnes directement concer-nes par lvnement (victime, secouris-tes, tmoins directs mais aussi entou-rage professionnel et familial). Un com-

    mandant dunit tmoi-gne: Je connaissais djla CISPAT par la prsen-tation qui en avait t faiteau Cours de formation descommandants dunit.Il me semblait que laFrance avait un certainretard. Lvnement qui a

    touch mon unit a, daprs moi, forte-ment rduit sa capacit oprationnelle lejour J, mais aussi les trois suivants. Lin-tervention de la cellule, en complment

    Identifier le stress n Ractions de stress normal : tension musculaire, acclration du cur,

    pleur, mains moites, sueurs, bouche sche, nauses, estomac nou, tat de tension et dalerte, agitation lgre, inquitude

    n Ractions de stress exagr : maladresse gestuelle, agitation, anxit empchant la concentration et la prise de dcision, sensationdabattement, de fatigue sans raison, consommation excessive de tabac et dalcool, usage de produits stupfiants, tendance lisolement ou extriorisation de faade, insomnie

    n Ractions de stress dpass : fuite en avant, vers le danger ou verslarrire, prostration, stupeur, effroi, agitation dsordonne, parfoisdangereuse.

    se adaptede la voie de commandement, du servicede sant des armes et de laumnier, at trs bnfique parce que conduite pardes spcialistes. Ils ont su trouver lqui-libre juste entre la prise en compte desproblmes de chacun et le besoin debousculer un peu les personnes pour quil ny ait pas dhmorragie de RAPA-SAN. Les psychologues sont soumis ausecret professionnel. Leurs entretienssont confidentiels et ne dbouchent passur des dcisions de gestion individuelleet dexemption mdicale.

    lentranement n Se former la possession parfaite

    des actes rflexes, des savoir-fairespcifiques de sa mission (drill),acquisition contrle dune rsistancephysique, connaissance prcise des ractions de stress, utilisation des techniques doptimisation dupotentiel.

    n Susciter la confiance des subordon-ns et renforcer la cohsion.

    Avant et au cours de lactionn Accepter lanxit naturelle et

    renforcer ladhsion la mission.

    n Montrer lexemple, informer les hommes sur lvolution de lasituation, dtecter, calmer etencourager les hommes tendus et nerveux.

    lissue de lactionn Identifier les ventuelles ractions

    de fin de stress.n Faire un dbriefing technique

    incluant le vcu de lexprience, en valorisant les constats positifs de laction, en facilitant lvocation de lvnement stressant autant que de besoin.

    Contrler le stress

    ychologue Chypre.

    Sance de TOP.

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    DOSSIER Les blessures invisibles

    Accompagnerdans la dure

    et rapatri au Val-de-Grce, Paris ,tmoigne le sous-officier P. Sa femme C. ajoute: Jai t immdia-tement contacte par la cellule Familledu rgiment et la CABAT. partir de cemoment, jai t totalement prise encharge. Grce ce soutien, je pouvais meconsacrer uniquement mon mari. Ilsmont accompagne et suivie pendanttoute cette preuve. Jai t soutenuemoralement par les personnes de la

    CABAT, mais galement les frres dar-mes de mon mari. Il existe une rellecamaraderie. Lors de son sjour lh-pital, des militaires de son unit sontvenus lui rendre visite pour lui remonterle moral et le soutenir dans cette preuve.Cest trs important de voir la chane decommandement et la chane du soutiennous pauler et nous apporter laide dontnous avons besoin.

    La CABAT

    La Cellule daide aux blesss de lar-me de Terre (CABAT), avec le sou-tien de lassociation Terre Fraternit,est un acteur incontournable de la chanede soutien. Cre en 1993, la CABAT apour mission principale daccompagnertout militaire grivement bless en ser-vice jusqu ce quil retrouve toute sa placeau sein de la socit. Cet accompagne-ment, dans lurgence et sur la dure, est la fois moral, administratif et matriel.Laccompagnement moral se traduit parun contact personnalis avec chacun desblesss depuis lhpital jusqu unereprise dactivit. Un contact est gale-ment trs rapidement tabli avec lesfamilles. Simultanment, tout est mis enuvre pour permettre aux proches(conjoint, parent) de venir auprs de lavictime, en saffranchissant de toutes lescontraintes matrielles. Comme pour lebless, ce suivi sinscrit, sil le faut, dansle temps jusqu la rinsertion du blesscomme militaire ou civil. Jai t blessla premire fois en 2000, lors des vne-ments sur le pont de Mitrovica, au Kosovo.La deuxime fois, en Cte dIvoire, en2008, jai fait un accident vasculaire cr-bral. Jai tout de suite t pris en charge

    De nombreux acteurs de la chane de soutien accompagnentcelles et ceux qui ont t touchs dans laccomplissementde leur devoir au service de la France.

    Visite dun bless lhpital par un membre de la CABAT.

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    pour prparer le dpart et grer au mieuxlabsence du pre pendant six mois. Nousavons aussi distribu le carnet de mis-sion. Lors des tragiques vnements du18 aot 2008, nous avons tout de suite tconfrontes, comme plusieurs servicesdu rgiment, une multitude dappels.Nous avons rpondu, rassur les famil-les et les amis, inquiets de ce quils enten-daient dans les mdias. Immdiatement,nous nous sommes rendues au domicilede chaque veuve pour les soutenir et nousmettre leur disposition. Nous avonsaussi particip lhommage national auxInvalides en accompagnant des proches

    des victimes depuis Castres. Nous avonstoujours pris soin de suivre ces familles court, moyen et long terme en gardantle contact, en tant lcoute tout en lesaidant pour les dmarches administrati-ves. Certaines pouses nous ont aussicontactes pour parler des troubles dusommeil rencontrs par leurs marisdepuis leur retour de mission. Ceux-ci ontpu tre orients vers le service mdicalet si ncessaire vers un psychologue ouun psychiatre pour les aider grer leurstress post-traumatique. Aujourdhui, lavie a repris, mais nous continuons tou-jours assurer un suivi.

    Les assistantessociales

    Le travail au quotidien des assistan-tes sociales, de la cellule Bureauenvironnement social et humain, delofficier juriste, et bien dautres encore,constituent galement un soutien essen-tiel du militaire bless et de sa famille.Madame Jolle Briant et Madame Marie-Jos Rondao sont les assistantes socia-les du 8e RPIMa. Leurs missions : con-seiller, orienter, accompagner, soutenirles militaires et leurs familles. En garni-son comme domicile, elles travaillentpour pallier les difficults personnellesqui pourraient altrer la capacit opra-tionnelle. Quand nous avons appris le dpart durgiment en Afghanistan, nous avons pr-par la mission en menant des actionsspcifiques auprs des familles, en inter-action avec les autres cellules. Une ru-nion dinformation avec lensemble despouses a t organise par le chef decorps au cours de laquelle chaque cel-lule a prsent ses missions : informa-tions pratiques, permanences, contacts,adresses Nous avons invit une psycho-logue scolaire venir donner des conseils

    Les aumniers

    Laumnier est un autre maillon de la chane.Cest aussi un tmoin dalerte. Cest unepaule, une coute pour les hommes enFrance comme ltranger. Laumnier BenotGalvan est parti en Afghanistan avec le 27e BCA,de novembre juin 2009. Avec sept oprationsextrieures son actif, il connat bien le terrain.Jai suivi la prparation avec les militaires dontje moccupe en France, avant de partir avec euxen Afghanistan. Les hommes me connaissent etmidentifient car je vis ce quils vivent. Je leurapporte surtout un soutien spirituel. Je suis lcoute et nhsite pas les suivre en mission.Je privilgie au quotidien cette approche. Cestimportant de vivre au milieu des soldats et de com-prendre ce quils ressentent. Il ne faut pas cas-ser cette relation privilgie avec eux. Cest unlien permanent. De plus, les aumniers militai-res reoivent, depuis quelques annes, des infor-mations spcifiques sur le stress en oprationpour pouvoir identifier ventuellement une bles-sure psychologique ou psychique.

    Lvque aux armes, Monseigneur Luc Ravel, aumnier national,en Afghanistan en dcembre 2009.

    A droite, Madame Vielle, assistante sociale,en compagnie du sergent-chef Jamis (bless au Kosovo) et de son pouse.

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    DOSSIER Les blessures invisibles

    4h 30. Terrasss par la fatigue,les 170 soldats du GTIA Kapisaposent le pied sur le tarmac delaroport de Paphos, Chypre.Les bus prennent alors le relais

    et les emmnent vers lhtel. Arrivs, ilssengouffrent dans le hall. Commencealors le sas de fin de mission. Accueillispar le dtachement de soutien de 18 per-sonnes, les premires consignes sontdonnes. Les hommes, encore surprispar le cadre luxueux de lhtel 5 toiles,

    avec piscine et vue sur la mer, soriententvers leurs chambres. Je ne savais pasque larme de Terre pouvait faire celapour ses soldats. Cest extraordinaire, lechangement est radical. En vingt ans deservice, cest la premire fois que je voiscela , souligne un militaire du rang du3e RIMa. Vritable priode de transition,intgre la mission, le sas se droule Chypre, pour une dure moyenne de cin-quante heures, dans la rgion de Paphos,au sud-ouest de lle. Tenant compte des

    enseignements tirs des deux premierssas de juin et doctobre 2009, le pro-gramme est compos de trois types dac-tivits : des activits imposes (dbriefingcollectif, information post-opex, sancesde techniques doptimisation du potentiel TOP), des activits de dtente (visiteculturelle) et de temps libre. Le sas defin de mission, Chypre, est une excel-lente ide. Le pays, lhtel, les activitsproposes sont parfaitement adaptes.Cest apprciable de voir que lon pense

    Du 16 novembre au 18 dcembre 2009, huit dtachements du GTIA Kapisa et des Operational mentoring and liaison teams (OMLT) dAfghanistan se sont succdau sas de fin de mission de Chypre afin de favoriser une transition progressivedes militaires entre le thtre doprations et le retour dans les foyers.

    de missionSas de fin

    Arrive des soldats Chypre pour le sas

    de fin de mission.

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  • Le dbriefing collectif de fin de mission

    Le lieutenant-colonel Olivier Borel,psychologue de la CISPAT, prsent ausas de fin de mission, nous prcise : Nous rencontrons des personnesnormales, qui ont vcu des situationsexceptionnelles au cours de leurmission. Cette sance permet ungroupe de formaliser ce vcu et ainside clore la mission. Jexplique auxsoldats quils ne sont pas malades,mais quils ont t confronts denombreuses situations stressantes sur le terrain. Il nest pas honteuxdexprimer ce quils ressentent et derencontrer un psychologue le caschant. Cest une tape importante,une tape de transition avant leurretour en garnison et au sein de leurfamille. Nous sommes aussi prsentspour identifier, conseiller et orienterune personne en souffrance ou dunegrande fragilit vers les psychiatres du service de sant des armes.

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    nous et surtout que lon soccupe denous. Jespre que ce projet sera pren-nis, car il est vraiment dune grande uti-lit et ncessit , explique un militairedu rang qui totalise plus de sept ans deservice.

    Vous navez plus dennemi Le capitaine Eddy Bizeau, du 4e GLCAT,officier environnement humain du sas defin de mission, commence la sance din-formation post-opex. Lors de la sanceparticipative et interactive avec le groupe,lOEH pose et identifie les problmatiquesdu retour en garnison et au sein de lafamille. Objectif : faciliter le retour enFrance. Cette sance participe gale-ment la dsolidarisation du groupe pourpasser lindividu. On se recentre sur lui.On ne casse pas la cohsion, mais lamainmise du groupe sur lindividu. Jemappuie sur un questionnaire distribulors de leur arrive. Six questions sontposes. Les rponses orientent monintervention sur leurs proccupations.Beaucoup dides reues sont nonces.Les hommes de la section, au dbut peuloquaces, parlent des motions ressen-ties en opration: vigilance accrue, rituelde lquipement, combativit Des motssont alors poss sur les situations ren-contres et les mcanismes de combatdvelopps. Le capitaine Bizeau observeet coute. Il dcle alors les premierssignes. Je fais attention aux ractionsdes personnes. Si je constate quune per-sonne parle peu pendant la sance maismagresse verbalement ds la premirequestion, je viendrai la voir la fin de lasance pour lui proposer de parler et dal-ler voir le psychologue de la CISPAT, pr-sent au sas. Avec de nombreusesanecdotes, lOEH met en confiance legroupe. Il cherche provoquer des rac-tions. Celles-ci ne tardent pas. On esttrop fier pour demander de laide, on est larme, nonce lun des participants.Le capitaine Bizeau prsente alors lessignaux dalerte qui pourraient survenirdans les semaines aprs leur retour enFrance. On estime quil faut entre trois

    et huit mois aprs le retour pour voir lap-parition ventuelle de signaux dalerte :agressivit, ractions inadaptes, insen-sibilit aux autres, manque de sommeil.En France, vous navez plus dennemi.Vous connaissez ces signaux. Soyez atten-tifs pour vous mais aussi pour vos cama-rades. Le capitaine Bizeau conclut sasance : Surtout, nhsitez pas venirnous parler. Nous sommes ici pourvous.

    Un esprit saindans un corps sainPendant le sas de fin de mission, dessances de Techniques doptimisation dupotentiel (TOP) sont au programme. Tech-niques pdagogiques faisant appel larespiration, la relaxation et limageriementale, elles permettent la rcupra-tion physique et mentale. Ces sancescontribuent ainsi la rcupration et lamlioration du sommeil, une meil-leure adaptation son environnement, une gestion du stress mais aussi lopti-misation professionnelle. Ladjudant-chefPhilippe Dumon, du 2e RIMa, ladjudant-chef Valrie Cousin, du 519e RT, et le pre-mier-matre Jean Moles, du CNSD, sontles trois instructeurs TOP du sas de fin demission. Concrtement, il sagit de red-couvrir son corps, de se rapproprier tou-tes les sensations physiques et person-nelles. Cest retrouver un quilibre per-sonnel, le respect de soi. Au dbut, il y abeaucoup da priori mais ils saperoiventtrs vite des bienfaits de ces sances. Lessances optimisent et participent ceretour la vie quotidienne , commenteladjudant-chef Valrie Cousin. Cela fait vraiment du bien. On svade.Ce sont deux jours pour nous permettrede revoir nos familles dans de bonnesconditions , conclut un caporal-chefaprs sa troisime sance de TOP.

    En quelquessances,

    la personne retrouveun tat de dtente. Monmtier est de donnerquelques outils qui lesaident au quotidien. Adjudant-chef Dumon, instructeur TOP

    Sance de TOP Chypre.

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  • 42 TIM n212 - Mars 2010

    DOSSIER Les blessures invisibles

    Ds le retour en France, avant ledpart en permissions, les mili-taires finalisent et rglent lesdmarches administratives.Les permissions, pause impor-

    tante dans la phase de rcupration physique et psychologique, permettentgalement la prservation du potentielhumain. De retour en garnison, la reprisedes activits dentranement est progres-sive, tenant compte de lusure physiqueet psychique que constitue la priode dex-position aux oprations de combat.

    La fiche de suivi post-oprationnelAfin dassister le commandement dansla prise en compte du vcu oprationnelet ses consquences possibles, des outilsont t mis en place. Dans un premiertemps, une fiche de suivi post-opration-nel est renseigne sur le thtre par lecommandement. Destine indiquer levcu oprationnel de la mission et vri-fier les diffrentes tapes du processus,elle est insre dans le dossier adminis-tratif. Classe confidentiel personnel, lafiche dcrit les faits sans aucune valua-tion de la manire de servir ou ltat psy-chologique de lintress.En mtropole, le commandement prendalors le relais et dtaille laspect nor-malisation et suivi aprs mission . Enoutre, un entretien post-oprationnel estralis trois mois aprs la fin de la mis-sion, permettant une meilleure gestiondans le temps. Une vigilance particulireest ainsi apporte pendant cette priode,pour la dtection des problmes psycho-logiques. Cet entretien confidentiel etobligatoire est alors conduit par le sup-rieur direct du militaire. Celui-ci prend

    La sortie de thtre permet la transition ncessaire entre le rythme oprationnel de la zone de combat et celui de la vie en garnison et en famille.Laccompagnement, le suivi et le retour progressif aux activits oprationnelles sont alors des tapes importantes pour la phase de normalisation.

    Un soutien au-del de la mission

    en compte la nature des vnementsvcus par le militaire, vrifie sa capacitoprationnelle actuelle et peut alors leconseiller et lorienter vers un spcia-liste, si le rsultat de lentretien soulignequelques difficults de radaptation.

    Un droit rparationLtat de stress post-traumatique, li un fait de service, ouvre droit rparation. Le dcret du 10 janvier 1992 en dtermine les rgles. Le service de sant des armes permet, par la production des picesmdico-administratives, doctroyer la reconnaissance et la rparation de ces troubles. De plus, en juin 2004, un observatoire de la sant desvtrans (OSV) a t cr pour permettre un suivi mdical des ancienscombattants. Il vise galement identifier les problmes de sant pour dfinir les moyens ncessaires un suivi mdical et une ventuelle rparation.

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