24
Les cancers du larynx A qui en parler ? Vous cherchez de l’aide ou d’autres informations ? Vous avez besoin de parler ? Vous cherchez des informations sur un type de cancer ou ses possibilités de traitement ? Vous voulez savoir comment faire appel à un service de la Fondation contre le Cancer ? Dans ce cas, appelez gratuitement et de façon anonyme le Cancerphone. Des professionnels (médecins, psychologues, infirmiers et assistants sociaux) sont à l’écoute de toute personne confrontée au cancer. Tous les jours ouvrables de 9h à 13h, le lundi de 9h à 19h. E.R. : Luc Van Haute - Fondation contre le Cancer - Chaussée de Louvain 479, B-1030 Bruxelles • Fondation d’utilité publique • 0873.268.432 • D1427 - P&R 14.09 CDN Communication 14.4.18 3.1.12 Fondation d’utilité publique Chaussée de Louvain 479 - 1030 Bruxelles T. 02 736 99 99 [email protected] - www.cancer.be Soutenez-nous : IBAN : BE45 0000 0000 8989 - BIC : BPOTBEB1 Suivez-nous sur www.facebook.com/fondationcontrelecancer

Les cancers du larynx - BRO

  • Upload
    lethien

  • View
    227

  • Download
    1

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les cancers du larynx - BRO

Les cancers du larynx

A qui en parler ?

Vous cherchez de l’aide ou d’autres informations ?Vous avez besoin de parler ?Vous cherchez des informations sur un type de cancer ou ses possibilités de traitement ?Vous voulez savoir comment faire appel à un service de la Fondation contre le Cancer ?

Dans ce cas, appelez gratuitement et de façon anonyme le Cancerphone. Des professionnels (médecins, psychologues, infirmiers et assistants sociaux) sont à l’écoute de toute personne confrontée au cancer.

Tous les jours ouvrables de 9h à 13h,le lundi de 9h à 19h.

E.R

. : L

uc

Van

Hau

te -

Fo

nd

atio

n c

on

tre

le C

ance

r -

Ch

auss

ée d

e L

ou

vain

479

, B-1

030

Bru

xelle

s •

Fon

dat

ion

d’u

tilit

é p

ub

liqu

e •

08

73.2

68

.432

• D

1427

- P

&R

14

.09

C

DN

Co

mm

un

icat

ion

14

.4.18

3

.1.12

Fondation d’utilité publiqueChaussée de Louvain 479 - 1030 Bruxelles T. 02 736 99 99 [email protected] - www.cancer.be Soutenez-nous : IBAN : BE45 0000 0000 8989 - BIC : BPOTBEB1

Suivez-nous surwww.facebook.com/fondationcontrelecancer

Page 2: Les cancers du larynx - BRO

33

A qui cette brochure est-elle destinée ?

Ce document s’adresse avant tout aux personnes confrontées à un cancer du larynx.Lorsqu’on vous annonce un diagnostic de cancer, detrès nombreuses questions et émotions se bousculent.On veut comprendre comment et pourquoi la maladies’est développée, quels sont les examens et lestraitements indispensables, combien de temps ilsrisquent de durer… On se demande si une guérison estpossible, si les traitements permettent de poursuivreune vie normale ou s’il faudra se faire aider…On s’interroge sur le coût de la maladie, sur ce qu’ilvaut mieux dire ou ne pas dire à son entourage…

A toutes ces questions et à bien d’autres, des réponsesdevront être apportées au fur et à mesure qu’elles seposent, au cas par cas, en fonction de l’évolutionparticulière de chaque patient. Votre médecin jouera à cet égard un rôle essentiel. Lui seul est en mesure de vous informer avec précision sur l’évolution de votre cas, pour autant que vous le lui demandiez.

Cette brochure n’a pas pour objet de tout vous apprendresur votre maladie. Elle vous donne cependant des infor - mations générales très importantes pour comprendre ce qu’est votre cancer et comment il se soigne. Elle peut également vous aider à poser les bonnes questions à votre médecin ou à l’équipe médicale, si vous souhaitez en savoir plus sur votre situation particulière.N’oubliez pas non plus vos proches. Eux aussi seposent de nombreuses questions. Ce document peutdonc également leur être utile.

Table de matières

A qui cette brochure est-elle destinée ? 3

Qu’est-ce qu’un cancer ? 4

Un peu d’anatomie 6

Chiffres et facteurs de risque 8

Symptômes 10

Examens de diagnostic 11

Choix des traitements 17

Traitements 20

Rééducation vocale 30

Après la fin des traitements 38

Encore quelques conseils 42

La Fondation contre le cancer: 47

une mission, trois objectifs

32

Page 3: Les cancers du larynx - BRO

Voilà pourquoi la fréquence des cancers augmente globalement avec l’âge. C’est aussi la raison pour laquelle le dépistage précoce de certains cancers est si important. Il permet de les traiter avant l’apparition des métastases.

Dernière précision : tumeur n’est pas toujours synonyme de cancer. Une tumeur est une masse de cellules qui peuvent être cancéreuses ou non. On parle respectivement de tumeur maligne (cancer), ou de tumeur bénigne (adénome, kyste…).

Vous cherchez d’autres informations ? Appelez gratuitement le Cancerphone au 0800 15 800, tous les jours ouvrables de 9h à 13h, le lundi de 9h à 19h.

Qu’est-ce qu’un cancer ?

Un cancer résulte d’une perturbation profonde et complexe du fonctionnement de certaines cellules, qui se multiplient de manière incontrôlée et anarchique, à tel point qu’elles finissent par envahir l’organe dans lequel elles se trouvent et par envoyer d’autres cellules

malades à distance, vers d’autres organes.

Cause

Au départ, ce sont les dégâts accumulés par une cellule qui entraînent le processus de cancérisation (carcinogenèse). Ces dégâts peuvent entre autres être dus à l’exposition à des produits toxiques (au premier rang desquels se trouve la fumée de tabac), à des agents physiques (ultraviolets naturels ou artificiels, rayonnements, pollution), ou à certains virus. Le lien avec l’alimentation est établi mais encore mal connu. Par contre il est établi que l’alcool, l’excès de poids et le manque d’exercice physique augmentent le risque de certains cancers, tout comme des expositions professionnelles à différents produits chimiques. L’hérédité n’intervient que rarement. Les cancers ne sont jamais contagieux.

Evolution

Après un certain temps d’évolution, certaines cellules cancéreuses peuvent s’échapper de leur tumeur d’origine et aller s’installer dans d’autres parties du corps, via les vaisseaux sanguins ou lymphatiques. Ces colonies distantes portent le nom de métastases.

Le processus de cancérisation est habituellement très lent. Il peut s’étendre sur plusieurs années, voire des dizaines, après les premiers dégâts cellulaires.

54

Page 4: Les cancers du larynx - BRO

Un peu d’anatomie

Le larynx

Le larynx fait partie des voies respiratoires. Il se trouve sous le pharynx et marque l’entrée de la trachée. C’est dans le larynx que se trouvent les cordes vocales.

Le larynx se divise en trois parties (voir illustration ci-dessous) :• l’étage sus-glottique, situé au-dessus de la glotte (I).

Cette région comprend plusieurs muscles. L’épiglotte fait partie de cet étage ;

• l’étage glottique (ou glotte), situé au niveau central du larynx (II) et contenant deux bandes de tissu musculaire, appelées cordes vocales ;

• l’étage sous-glottique, situé en dessous de la glotte (III). Cette partie du larynx fait la jonction entre les cordes vocales et la trachée.

Le larynx exerce deux fonctions importantes : • L’épiglotte empêche le passage des aliments dans

la trachée au moment de la déglutition. L’air que

nous inhalons par le nez ou par la bouche traverse le pharynx, la glotte et la trachée et descend ensuite dans les poumons. Les aliments que nous avalons passent eux aussi par le pharynx. Pour éviter que les aliments ne fassent fausse route vers la trachée au moment de la déglutition, l’épiglotte se rabat comme un clapet pour fermer le passage vers la trachée. Les aliments glissent alors vers l’œsophage, d’où ils continuent vers l’estomac.

• Les cordes vocales émettent les sons de notre voix. L’air qui passe par le larynx provoque une vibration des cordes vocales qui génèrent un son. La fréquence de ces vibrations dépend de la tension et de la forme des cordes vocales, et détermine la hauteur du son. Les cordes vocales des hommes sont généralement plus épaisses et plus longues que celles des femmes. Elles bougent plus lentement et leur fréquence de vibration est inférieure. C’est ce qui explique que les hommes ont généralement une voix plus grave que les femmes.

Du son à la parole…

Le son qui se forme au niveau du larynx doit encore être transformé en langage compréhensible. Ce processus se déroule dans les cavités buccale, nasale et pharyngée qui forment autant de caisses de résonance. Les dents, les lèvres, les joues, le palais et la langue jouent aussi un rôle important. Pour pouvoir parler de manière compréhensible, chacun de ces organes doit bien fonctionner.

a) épiglotte d) pharynxb) fausses cordes vocales e) trachéec) vraies cordes vocales f) œsophage

f

e

d

I

II

III

a

bc

76

Page 5: Les cancers du larynx - BRO

Lésions précancéreuses du larynx

Certaines lésions inflammatoires chroniques des cordes vocales peuvent se transformer en cancer. Traitées à temps, elles peuvent disparaître, mais le tabagisme et l’alcoolisme augmentent leur risque d’évolution défavorable. Par contre, si la personne arrête de fumer et de boire, le risque de récidive des lésions précancéreuses diminue.

Chiffres et facteurs de risque

Les cancers du larynx

En Belgique, en 2011, on a enregistré environ 700 cas de cancers du larynx. Ce sont surtout des hommes qui en sont atteints mais, ces dernières années, leur incidence chez les femmes est en hausse. Le cancer du larynx est le plus souvent diagnostiqué chez des hommes âgés de 50 à 70 ans. Les femmes ont en moyenne 5 à 10 ans de moins au moment du diagnostic.

Facteurs de risque

On connaît plusieurs facteurs de risque, c’est-à-dire des circonstances qui favorisent le développement d’un cancer du larynx. Le plus important de ces facteurs de risque est le tabac. Le deuxième est la consommation exagérée d’alcool. L’alcool et le tabac ensemble peuvent, en outre, renforcer mutuellement leurs effets néfastes. Plus rarement, une infection chronique par certains virus de la famille des papillomavirus (HPV) pourrait être responsable de cancers du larynx.

L’inhalation de substances irritantes, notamment certaines vapeurs de métaux ou de produits chimiques, peut aussi favoriser l’apparition du cancer du larynx.

Il n’est pas prouvé que des facteurs héréditaires jouent un rôle dans l’apparition du cancer du larynx. Il est néanmoins possible que la prédisposition au développement d’un cancer du larynx consécutif à la consommation d’alcool et au tabagisme soit déterminée de manière héréditaire.

98

Page 6: Les cancers du larynx - BRO

Examens de diagnostic

La période du diagnostic et des examens complémen -taires est souvent difficile à vivre. Il faut attendre un certain temps avant que tous les examens soient effectués et que les résultats soient disponibles. Dans l’intervalle, on se pose bien des questions sur la nature de la maladie, sa gravité et son évolution possible. Les équipes hospitalières font tout leur possible pour que cette période soit la plus brève possible.

Le diagnostic de cancer du larynx est généralement posé par un médecin spécialiste en oto-rhinolaryn go-logie (ORL). Selon les circonstances, il demandera que vous passiez un ou plusieurs des examens suivants :

Laryngoscopie

La laryngoscopie peut être pratiquée de 3 façons :

Laryngoscopie indirecte L’ORL fera d’abord un premier examen approfondi de la gorge à l’aide d’une optique droite introduite par la bouche. Généralement, il pratique au préalable une anesthésie locale à l’aide d’un spray à base de xylocaïne.Cet examen permet d’examiner le larynx et notamment les cordes vocales. Pour évaluer les vibrations des cordes vocales, il peut aussi effectuer une stroboscopie. Il s’agit de prendre des images des cordes vocales en fonctionnement sous un éclairage stroboscopique, ce qui permet de mieux visualiser leur mouvement.

LaryngofibroscopieUn tube flexible contenant des fibres optiques (fibroscope) est introduit par le nez ; il permet de visualiser l’arrière de la cavité nasale, le pharynx, le larynx et l’hypopharynx. Généralement, le médecin

Symptômes

Les symptômes du cancer du larynx dépendent de la localisation de la tumeur.A un stade précoce, les symptômes suivants peuvent apparaître :• enrouement (changement de la voix) persistant.

A la longue, il s’intensifie et rend l’élocution plus difficile ;

• vague douleur au niveau de la gorge, comparable à la douleur ressentie quand on a une arête de poisson dans la gorge. On peut aussi avoir l’impression d’avoir “une boule dans la gorge”.

A un stade ultérieur, plusieurs symptômes peuvent apparaître.• la présence d’un ganglion ou d’un nodule au niveau

du cou ;• une douleur au moment de l’inhalation ou de la

déglutition. Cette douleur irradie souvent vers une ou les deux oreilles ;

• toux chronique ; • problèmes occasionnels de déglutition ;• production accrue de mucus (glaires) au niveau de

la gorge ;• essouflement.

L’enrouement est un symptôme qu’on peut observer aussi dans beaucoup de maladies. Ce n’est donc pas parce qu’il y a enrouement qu’il y a forcément un cancer du larynx. Toutefois, si un enrouement persiste plus de deux semaines, il est recommandé de consulter son médecin. Cette consultation s’impose également en cas de petits problèmes de déglutition qui perdurent.

1110

Page 7: Les cancers du larynx - BRO

Laryngoscopie directe L’examen endoscopique de la gorge à l’aide d’un instrument appelé laryngoscope est effectué sous anesthésie générale au bloc opératoire. Si une zone suspecte est repérée, on peut procéder à une biopsie. Le médecin peut aussi durant cet examen visualiser des régions anatomiques moins visibles en laryngoscopie indirecte ou en fibroscopie (par exemple : l’hypopharynx, la bouche de l’œsophage, la trachée).Selon les cas, il se peut que le médecin estime néces-saire de procéder également à d’autres examens endoscopiques, notamment des voies respiratoires (bronchoscopie) et digestives (œsophagoscopie et gastroscopie).

BiopsiePour pouvoir poser un diagnostic définitif, il est nécessaire de prélever un petit morceau de tissu (biopsie) qui sera ensuite examiné au microscope par un anatomo-pathologiste, pour confirmer la présence de cellules cancéreuses et déterminer le type de cancer. Le prélèvement se fait généralement soit en consultation sous anesthésie locale ou pendant l’examen endoscopique, au cours d’une courte anesthésie générale. Il est également possible de prélever des cellules d’un ganglion suspect, augmenté de volume à l’aide d’une ponction réalisée avec une aiguille fine qui sera parfois réalisée sous échographie (cytoponction).

La recherche de virus HPV peut également être effectuée sur le prélèvement.

Si le diagnostic de cancer est confirmé, des examens complémentaires sont réalisés afin de préciser l’extension de la tumeur, la présence ou l’absence

pratique au préalable une anesthésie locale à l’aide d’un spray ou utilise un gel anesthésiant à base de xylocaïne pour lubrifier le fibroscope.

1312

Page 8: Les cancers du larynx - BRO

Un CT-scan de la région du cou donne au médecin un bon aperçu du larynx, des tissus adjacents et de l’éventuelle présence de métastases au niveau des ganglions lymphatiques du cou. Il sera souvent couplé à un CT-scan des poumons pour voir s’il n’y a pas de métastases et aussi pour éliminer la présence d’un cancer du poumon qui peut parfois être présent en même temps qu’un cancer du larynx à cause du tabagisme.

IRM (imagerie par résonance magnétique)L’IRM ressemble à un CT-scan, dont on aurait remplacé les rayons X par des champs magnétiques très puissants. Ici aussi, le médecin peut obtenir une sorte de coupe transversale virtuelle de l’organisme. Les différents organes sont visualisés sur un écran d’ordinateur. Un produit de contraste (gadolinium) est généralement injecté avant l’examen. L’IRM donne en général de meilleures images que le CT scan au niveau des tissus mous. Votre médecin demandera soit un CT-scan, soit une IRM en fonction de certaines caractéristiques de la tumeur.

En pratique : cet examen ressemble au CT-scan mais il dure plus longtemps (jusqu’à une heure). Vous devrez rester allongé et immobile dans une sorte de “tube”. L’appareil fait beaucoup de bruit, ce qui peut être désagréable.

PET-scan (tomographie par émission de positons) Contrairement au CT-scan et à l’IRM, le PET-scan donne des images peu détaillées de l’anatomie. Son intérêt est qu’il permet de visualiser les zones où les cellules sont les plus actives. Pour cet examen, on injecte une petite quantité de sucre radioactif au patient (fluorodéoxyglucose ou FDG). Ce “traceur” va s’accumuler là où les cellules utilisent le plus d’énergie, et donc notamment dans les tumeurs

d’atteinte des ganglions du cou et enfin la présence ou l’absence de métastases.

Imagerie médicale

CT-scanLe CT-scan (scanner) est une technique d’imagerie qui utilise les rayons X. Il permet d’obtenir des images extrêmement détaillées des organes examinés. Son principe consiste à prendre une série de clichés radiographiques successifs de la région à explorer (tomographie). Les données obtenues sont ensuite traitées par informatique pour être transformées en images. Les appareils les plus modernes (spiralés) permettent même de reconstruire des images en 3D.

En pratique : le scanner ressemble à un grand anneau dans lequel vous êtes allongé sur une table mobile. L’appareil prend une série de clichés pendant que la table avance progressivement. Avant l’examen, on doit parfois vous injecter un produit de contraste, afin de rendre certains organes encore mieux visibles. Si vous avez déjà eu une réaction allergique à ce type de produit, pensez à en informer le médecin.

1514

Page 9: Les cancers du larynx - BRO

Choix des traitements

Afin de choisir le traitement le plus approprié et de déterminer le pronostic (chances de guérison), il est important de connaître le stade du cancer : est-il encore localisé ? A-t-il envahi les ganglions qui sont à proximité ? A-t-il envahi d’autres organes avoisinants ? Y a-t-il des métastases à distance ? Cette étape essentielle s’appelle la détermination du stade ou staging. Elle se fait sur base des résultats de l’examen clinique, des observations faites grâce aux examens de diagnostic (CT-scan, IRM, PET-scan, endoscopie…).

Système de classification des tumeurs TNM (Tumeur – Node – Métastase)

La détermination du stade se fait suivant le système TNM : • T fait référence à la taille et à l’extension de la

tumeur, par exemple vers les tissus avoisinants. En outre, pour les cancers des cordes vocales, la mobilité préservée ou non de celles-ci est un élément très important à considérer.

• N indique si le cancer s’est étendu aux ganglions lymphatiques (appelés nodes en anglais) proches de la tumeur primaire.

• M fait référence à la présence de métastases dans d’autres parties du corps.

Chaque lettre est suivie d’un chiffre ou d’une autre lettre : • Les chiffres de 0 à 4 indiquent le degré

d’extension ; • La lettre X signifie “ne peut pas être évalué”,

car l’information n’est pas disponible ; • Les lettres ‘is’, signifiant “in situ”, peuvent

suivre le T et indiquent dans ce cas que la tumeur est débutante car elle reste limitée à la couche cellulaire où elle est apparue.

constituées de cellules cancéreuses. Le PET-scan est surtout utile pour dépister les métastases ou la présence d’un second cancer simultané. Il existe des appareils qui combinent un PET et un CT-scan.

En pratique : l'examen comprend deux temps. Le premier est l’injection du traceur radioactif dans une veine du bras. Il faut ensuite attendre environ une heure au calme, pour que le produit se répartisse dans l’ensemble de l’organisme. Ensuite se déroule l’examen proprement dit. Vous serez allongé sur la table mobile de la machine, vous resterez dans le calme et dans la pénombre pendant environ 30 minutes. Au total, cet examen prend donc 2 à 3 heures.

EchographieL’échographie est une technique d’imagerie utilisant les ultrasons. Elle n’implique aucune irradiation. Les ultrasons émis par une sonde traversent les tissus du corps, puis sont renvoyés sous la forme d’un écho. Cet écho est analysé par un système informatique et transformé en image en temps réel sur l’écran.

En pratique : vous êtes en général allongé sur une table d’examen classique. Le médecin promène une sonde enduite de gel sur la partie du corps à examiner et visualise le résultat sur l’écran. Il peut souvent vous commenter en temps réel ce qu’il observe (mais ces images ne sont pas toujours faciles à comprendre quand on n’en a pas l’habitude !). L’examen n’est pas douloureux et ne comporte pas de contre-indications. Dans le cas d’une mise au point pour suspicion de cancer du larynx, cet examen permet de visualiser les ganglions lymphatiques du cou. Il n’est cependant souvent pas nécessaire si un CT-scan et/ou une IRM sont réalisés.

1716

Page 10: Les cancers du larynx - BRO

En fonction du stade du cancer, les médecins décident ensemble des méthodes de traitement qu’ils estiment les meilleures dans votre cas particulier.

Pour les cancers du larynx, ils peuvent faire appel à :• la chirurgie ; • la radiothérapie ;• la chimiothérapie ;• les thérapies ciblées.

Ces différents traitements peuvent souvent être combinés.

Le CSO, un partenaire tout au long de votre traitement

Le Plan national Cancer a permis l’augmentation du nombre de “Coordinateurs de soins en oncologie”. Cet infirmer/infirmière spécialisé(e) est votre personne de contact privilégié tout au long des traitements que vous allez suivre. En effet, vous allez probablement passer par des services différents, des médecins différents, etc., mais votre CSO restera toujours le/la même. Il/elle fait partie intégrante de l’équipe soignante, assiste à toutes les réunions vous concernant et coordonne tous vos rendez-vous. Votre CSO est joignable à tout moment par téléphone ou par mail pour répondre aux questions que vous vous posez par rapport à la maladie et aux traitements.

Métastases

Comme dans la majorité des formes de cancer, des métastases peuvent être observées en cas de cancer du larynx. Le plus souvent, elles se situent au niveau des ganglions lymphatiques du cou. Il s’agit dans ce cas de métastases régionales à considérer de manière différente que les métastases à distance par dissémination des cellules cancéreuses par le sang (par exemple au niveau des poumons).Si une tumeur du larynx est localisée au-dessus des cordes vocales, le risque de métastases ganglionnaires est plus important que si la tumeur est située au niveau des cordes vocales. À un stade avancé de la maladie, des métastases à distance peuvent parfois aboutir dans les poumons (le plus souvent) ou dans d’autres organes après diffusion des cellules cancéreuses par le sang.

Consultation oncologique multidisciplinaire (COM)

La stadification de la tumeur et le choix final du traitement se font après discussion entre les différents médecins concernés par votre diagnostic et votre traitement : spécialiste d’organe, chirurgien, oncologue, radiothérapeute, anatomo-pathologiste, en présence de l’infirmier coordinateur de soins (voir encadré). S’il le peut, votre médecin généraliste peut y participer ; il sera en tous cas informé de la décision. Cette “consultation oncologique multi-disciplinaire” (en abrégé : COM) est un critère de qualité exigé pour les hôpitaux accrédités pour un programme de soins en oncologie et soutenu par le Plan national Cancer.

1918

Page 11: Les cancers du larynx - BRO

Le trachéostome est une ouverture réalisée au niveau de l’extrémité supérieure de la trachée, qui est abouché à la peau de la base du cou et ainsi mis en contact direct avec l’extérieur. Cette opération sépare donc les voies digestives supérieures des voies respiratoires. L’inspiration et l’expiration ne se font plus par le nez et par la bouche, mais par le trachéostome. La laryngectomie totale nécessite un réapprentissage de la parole par divers moyens (voir plus loin).

Pour garantir le passage de l’air, permettre la cicatrisation du trachéostome et aspirer les secrétions, le médecin place pendant l’opération une canule (sorte de tube courbe placé dans la trachée) qui permet de maintenir le trachéostome ouvert. Le trachéostome et la canule nécessitent des soins particuliers que le patient apprendra progressivement à faire lui-même.

Au cours de l’opération, les ganglions du cou suspects de contenir des cellules cancéreuses seront enlevés, souvent des deux côtés du cou. Cette opération est appelée évidement (ou curage) ganglionnaire. Elle peut causer l’apparition de “creux” au niveau du cou et une limitation à la mobilisation de l’épaule.

Effets secondaires de la chirurgieD’une manière générale, les risques et effets secondaires dépendent de l’étendue de l’intervention et de l’état de santé général.Les risques possibles sont des hémorragies, des infections, des complications liées à l’anesthésie ou encore une inflammation pulmonaire. Des douleurs post-opératoires peuvent également se manifester, mais elles sont généralement gardées sous contrôle grâce à des médicaments.

Traitements

Quand il est découvert tôt, le cancer du larynx peut souvent être traité par chirurgie ou par radiothérapie. Dans le choix du traitement, il faut porter une attention particulière à ses conséquences à long terme, car celles-ci peuvent avoir un impact important sur la qualité de vie, en particulier sur la parole.

Chirurgie

L’intervention chirurgicale peut consister en l’ablation partielle ou totale du larynx. Si la tumeur est de petite taille, l’ablation partielle suffit parfois (cordec-tomie, laryngectomie partielle, laryngectomie recon-structive). Le patient conserve alors souvent sa voix.

Si la tumeur est petite et peu étendue, il est parfois possible de pratiquer l’opération en accédant à la tumeur par voie endoscopique par la bouche et en réséquant la tumeur à l’aide d’un laser.

Lorsqu’il faut enlever la totalité du larynx, ce qu’on appelle une laryngectomie totale, il faut enlever non seulement les cordes vocales mais l’ensemble de la charpente cartilagineuse du larynx, avec comme conséquences la perte de la voix et la nécessité de respirer par un orifice que l’on appelle “trachéostome” (trachéotomie définitive).

LarynxTrachéostome

vers les poumons vers les poumons

vers l’estomac

vers l’estomac

Avant Après

2120

Page 12: Les cancers du larynx - BRO

ment la zone à traiter. Cela augmente les chances de réussite du traitement, tout en limitant les effets secondaires.

En cas de radiothérapie seule, c’est-à-dire sans opération, la voix est le plus souvent restaurée. Dans certains cas, le patient gardera cependant une voix plus enrouée.

Radio-chimiothérapieLe principe de la radio-chimiothérapie est d’administrer, pendant la période où se déroule la radiothérapie, plusieurs cures de chimiothérapie. Le but est d’additionner localement (dans la zone irradiée) l’action des deux traitements pour augmenter l’efficacité et prévenir la dissémination métastatique. Ce type de traitement, souvent appelé “traitement de préservation laryngée”, est actuellement proposé dans certaines tumeurs avancées du larynx en alternative à la laryngectomie totale car il permet de conserver la voix.

Avant de commencer une radiothérapie, il est important de faire contrôler ses dents, car après la radiothérapie, les dents sont plus sujettes aux caries pouvant mener à des infections dont les conséquences peuvent être dangereuses pour l’os de la mâchoire (ostéoradionécrose). Il peut donc être nécessaire de les soigner avant de débuter l’irradiation, de les fortifier à l’aide de fluor ou d’extraire celles qui sont trop abimées.

Les conséquences possibles sont soit temporaires, soit définitives. Dans ce dernier cas, on parlera de séquelles.

Radiothérapie

Lors d’une radiothérapie, des rayons X de haute énergie produits par une machine appelée accélérateur de particules sont utilisées pour détruire les cellules cancéreuses.

La plupart des cancers du larynx sont sensibles à ces rayons. Les rayons sont sélectivement dirigés vers la tumeur et les ganglions lymphatiques adjacents s’ils sont atteints ou si le risque qu’ils le soient de manière microscopique est important.

La radiothérapie seule est utilisée comme traitement principal pour de petites tumeurs, en alternative à la chirurgie. Le choix se fera en général en fonction du traitement qui sera le moins mutilant et donc qui préservera le mieux la voix.

Enfin, elle est souvent utilisée comme thérapie adjuvante après une opération lorsqu’il ya par exemple des ganglions du cou atteints par le cancer, afin de réduire le risque de récidive.

Un traitement de radiothérapie dure typiquement entre 6 et 7 semaines à raison d’une séance par jour. Des études sont actuellement menées afin de voir si d’autres schémas sont plus efficaces, par exemple en utilisant la même dose de rayons sur moins de jours, ou en utilisant des doses plus basses deux fois par jour.

Les appareils de radiothérapie modernes utilisés dans les centres de référence ciblent très précisé-

2322

Page 13: Les cancers du larynx - BRO

Ces problèmes disparaissent généralement après le traitement, mais cela peut prendre plusieurs mois. Tous les effets secondaires ne disparaissent pas toujours complètement.

A long terme : il peut y avoir un certain degré de sécheresse de la bouche si les glandes salivaires ont été irradiées, mais c’est rare.

Chimiothérapie

La chimiothérapie consiste à utiliser des médicaments par voie intraveineuse afin de tuer les cellules cancéreuses. Comme ces médicaments se diffusent dans le corps entier, ils sont surtout utiles dans les formes avancées de cancer.

Une chimiothérapie peut être appliquée dans différentes circonstances :• En traitement de première ligne, pour faire diminuer

le volume d’une tumeur avant une opération chirurgicale ou une radiothérapie. On parle dans ces cas de chimiothérapie néoadjuvante.

• Après une opération chirurgicale ou une radiothérapie, dans le but de réduire le risque de récidives locales

MasqueLors de l’irradiation, le faisceau de rayons doit atteindre une zone très précise. Il est donc important de reprendre exactement la même position à chaque séance.Pour cette raison, on utilise souvent un masque rigide, réalisé sur la base d’une empreinte du visage et du cou du patient. Ce masque est placé juste avant l’irradiation sur la zone à irradier et fixé à la table de radiothérapie. La zone d’irradiation y est dessinée afin de permettre d’irradier exactement la même zone à chaque séance.

Pour en savoir plus sur la radiothérapie, vous pouvez consulter la brochure qui y est entièrement consacrée.

Effets secondaires de la radiothérapiePendant le traitement, le radiothérapeute vous examinera régulièrement car les effets secon daires peuvent être importants. Votre équipe médicale y consacrera donc une attention particulière.

La radiothérapie a des effets secondaires à court et à long terme.

A court terme : Une radiothérapie peut causer des brûlures de la peau similaires à des coups de soleil dans la région irradiée, une perte d’appétit et une fatigue marquée. On peut également ressentir une sensation de bouche sèche ou des difficultés en avalant. Si c’est le cas, il est conseillé de boire davantage en mangeant. En cas de besoin, les repas seront composés uniquement d’aliments mous ou liquides. Le conseil personnalisé d’un diététicien peut également être très utile.

2524

Page 14: Les cancers du larynx - BRO

de la dose et de la durée de la thérapie. Ils peuvent se traduire par :• une chute des cheveux (uniquement avec les taxanes)• une inflammation de la muqueuse buccale• une perte d’appétit• des nausées et vomissements• de la diarrhée• un risque accru d’infections (suite à la réduction du

nombre de globules blancs)• des hémorragies et saignements (suite à la

réduction du nombre de plaquettes sanguines)• de la fatigue (suite à la réduction du nombre de

globules rouges).

Ces troubles disparaissent généralement après l’arrêt du traitement. Beaucoup d’entre eux, comme les vomissements, peuvent être prévenus ou traités grâce à des médicaments.

Certaines chimiothérapies peuvent également causer des dégâts aux nerfs (neuropathie). Les conséquences sont des pertes d’audition (qui peuvent perdurer) ou des symptômes localisés dans les mains et les pieds tels que des douleurs, une perte de sensibilité, une sensation de brûlure, picotements, hypersensibilité au froid/chaud, sensation de faiblesse. Habituellement, ces troubles disparaissent progressivement à la fin du traitement, mais peuvent perdurer chez certaines personnes. Certaines chimiothérapies peuvent être toxiques pour le cœur, le foie ou les reins. Dans certains cas, il est nécessaire de réduire la dose de chimiothérapie ou même de différer, voire d’arrêter le traitement.

Pour en savoir plus sur la chimiothérapie, vous pou vez consulter la brochure qui y est entièrement consacrée.

ou de prévenir les métastases à distance. On parle dans ce cas de chimiothérapie adjuvante.

• Combinée à une radiothérapie, car la chimiothérapie permet de rendre les cellules cancéreuses plus sensibles à la radiothérapie. Il s’agit alors de radio-chimiothérapie (voir plus haut).

• Pour les patients dont le cancer a métastasé dans d’autres organes tels que les poumons, les os ou le foie. Dans ce cas, la chimiothérapie peut être utilisée seule ou en combinaison avec des traitements ciblés.

La chimiothérapie est appliquée par cycles ou “cures” : chaque période de traitement (étalée sur un ou plusieurs jours) est suivie d’une période de repos (habituellement de 2 à 3 semaines) permettant au corps de se rétablir. La chimiothérapie n’est pas toujours possible chez les personnes en très mauvaise santé générale.

Une combinaison de différents médicaments (cytostatiques) est souvent utilisée. Dans le cas des cancers de larynx, il s’agit généralement de sels de platine (cisplatine, carboplatine) et de 5FU. Lorsque la chimiothérapie est utilisée en néoadjuvant (voir plus haut), on y associe un taxane (taxol, taxotère). Ces médicaments peuvent être utilisés en combinaison avec un traitement ciblé.

Effets secondaires de la chimiothérapieLa chimiothérapie s’attaque aux cellules à division rapide, ce qui est le cas des cellules cancéreuses. Mais elle peut aussi avoir un effet sur les cellules saines à division rapide, telles que celles de la moelle osseuse, des muqueuses buccales et intestinales et des racines des cheveux. Ces effets dépendent du/des médicaments employés,

2726

Page 15: Les cancers du larynx - BRO

Effets secondaires des traitements ciblésL’arrivée des thérapies ciblées avait suscité l’espoir que ces médicaments, d’action plus sélective, seraient dénués d’effets secondaires. Ce n’est malheureuse-ment pas le cas. Certains d’entre eux sont même à l’origine de réactions très intenses (allergies, réactions cutanées, etc.) mais la “bonne nouvelle” est que ces effets secondaires sont souvent prédictifs de leur efficacité, ce qui n’est pas le cas avec la chimiothérapie.Parmi les autres effets secondaires possibles, citons notamment : maux de tête, fatigue, fièvre et diarrhée.

Thérapies ciblées

Des médicaments récents permettent de s’attaquer aux cellules cancéreuses en perturbant sélectivement certaines étapes-clés de leur fonctionnement. Ces thérapies dites “ciblées” (parfois aussi appelées biothérapies) sont utilisées seules ou en combinaison avec la chimiothérapie classique. Comme cette dernière, ils provoquent des effets secondaires, mais ceux-ci sont souvent moins marqués.

Dans le cas des cancers du larynx, on a généralement recours au cetuximab. Il s’agit d’un anticorps monoclonal (une protéine artificielle identique à celle produite par le système immunitaire), qui cible le récepteur à l’EGF (epithelial growth factor). Les thérapies ciblées sont majoritairement utilisées en combinaison avec une chimiothérapie, dans le cas de récidive, ou si le cancer continue à progresser malgré la chimiothérapie. Ce médicament est injecté par intraveineuse.

2928

Page 16: Les cancers du larynx - BRO

les cordes vocales a été enlevé. La production du son de la voix, créé par le passage de l’air entre les cordes vocales, n’est plus possible. Il faut donc faire appel à d’autres méthodes pour parler.Il existe plusieurs possibilités, que vous examinerez avec votre équipe médicale et en particulier avec le/la logopède qui s’occupera de vous. Certaines solutions sont certainement plus adaptées que d’autres à votre cas particulier.

Implant ou prothèse phonatoireCette méthode, la plus efficace et la plus utilisée actuellement, consiste à créer chirurgicalement un petit canal de communication entre la trachée et l’œsophage et à y placer une petite valve appelée prothèse phonatoire. De cette manière, l’air qui sort des poumons peut passer vers l’œsophage et le pharynx, mais la valve (à clapet) permet d’éviter que les aliments et les boissons ne passent en sens inverse, de l’œsophage vers la trachée.

Pour parler, il faut maintenir le trachéostome fermé (au début à l’aide d’un doigt, ensuite à l’aide d’une valve) pendant une expiration. L’air passe par la prothèse vers le pharynx où il se met à vibrer et produit ainsi un son de manière identique à la situation normale où l’air expiré fait vibrer les cordes vocales. Ce son est ensuite “modulé” en langage intelligible au niveau des cavités buccale, nasale et pharyngée.

La prothèse phonatoire peut être placée en même temps que la laryngectomie totale, ou bien dans un second temps (il faut alors le plus souvent une brève anesthésie).Après mise en place d’une prothèse phonatoire, il est souvent possible de réapprendre à parler en

Rééducation vocale

Certaines opérations du larynx n’enlevant qu’une partie de celui-ci ne vont pas modifier la voix : par exemple la laryngecomie supraglottique qui enlève l’étage sus-glottique et garde les cordes vocales intactes. Les laryngectomies partielles et reconstructives qui enlèvent une partie des cordes vocales vont permettre de reparler mais la voix sera souvent plus grave qu’auparavant.

Une opération de laryngectomie totale met forcément en danger la voix et vous vous demandez sans doute avec angoisse si vous pourrez encore parler après la chirurgie. Pour cette raison, vous recevrez, avant l’opération, la visite d’un(e) logopède. Le logopède est un spécia-liste des problèmes de la voix et de la déglutition.

Avant l’opération, le/la logopède évalue votre voix, explique les changements que vont induire l’opération et comment la parole sera possible après celle-ci. Avant l’opération, une entrevue avec une personne qui a été opérée est souvent suggérée. Cet entretien avec quelqu’un qui sait exactement ce que signifie cette opération peut apporter un soutien important. De plus, cette personne démontrera comment elle est capable de parler, même sans larynx.Le plus souvent, la rééducation vocale commence déjà dans les premiers jours qui suivent l’intervention.

Quelles sont les solutions possibles pour remplacer la voix perdue après une laryngectomie totale ?

Après une laryngectomie totale, l’air que l’on respire ne passe plus du nez et de la bouche vers les poumons, mais entre directement dans la trachée via un orifice appelé trachéostome. Le larynx contenant

3130

Page 17: Les cancers du larynx - BRO

Le son de la voix est généralement moins naturel qu’avec un implant phonatoire. Actuellement, cette technique n’est plus proposée qu’aux personnes chez qui il existe des contre-indications à la mise en place d’un implant phonatoire.

Appareil phonatoire électroniqueExceptionnellement, lorsque l’implant phonatoire et la voix œsophagienne ne donnent pas de résultats satisfaisants, il reste le matériel électronique, dénommé électrolarynx ou laryngophone.Il s’agit d’un petit appareil qui ressemble à un micro-phone, que l’on tient contre le cou quand on parle. La peau de la gorge envoie ainsi une vibration vers la cavité buccale où est généré un son qui a pour caisse de résonance le fond de la bouche et le pharynx. Cette façon de parler produit un son assez artificiel, mais offre néanmoins une réelle possibilité de communication aux personnes qui n’arrivent pas à apprendre la voix œsophagienne ou ne bénéficient pas d’un implant phonatoire.Depuis quelques années, une nouvelle génération de ce type d’appareil permet de faire fluctuer la hauteur du son émis. Pour bien pouvoir l’utiliser, il faut toutefois s’entraîner avec un logopède.

Vivre avec un trachéostome

Après une laryngectomie totale, on peut très vite reprendre la majorité de ses activités. Il est toutefois conseillé d’éviter les activités extérieures quand il fait très chaud ou très froid, les environnements très empoussiérés, ou l’exposition à des gaz ou des vapeurs irritantes.En effet, l’air inspiré via le trachéostome passe direc - tement dans les poumons. Il n’est donc plus réchauffé, filtré et humidifié par son passage dans le nez.

quelques jours à peine. La voix produite est assez naturelle.

L’inconvénient de cette méthode est qu’il faut maintenir le doigt sur le trachéostome pour parler, un peu comme le fait un musicien pour jouer de la flûte. Une valve, fixée à l’aide d’un collant spécial, peut être placée sur la peau à proximité directe du trachéostome et permet alors, par une légère poussée d’air, de fermer le trachéostome et d’ainsi pouvoir parler sans devoir utiliser sa main.Cette valve ne peut être placée que plusieurs semaines après l’intervention.

Au fil du temps (en général après plusieurs mois), la prothèse se dégrade et des fuites peuvent apparaître au niveau de la prothèse. Il arrive alors que du liquide s’écoule dans la trachée via la prothèse lorsqu’on boit, ce qui provoque des quintes de toux. Dans ce cas, la prothèse doit être remplacée. Ce remplacement se fait en consultation auprès de l’équipe qui vous a pris en charge pour l’intervention.

Voix œsophagienneDans la voix œsophagienne (actuellement beaucoup moins utilisée), le son est provoqué par une vibration de l’air au niveau de la partie supérieure de l’œsophage, à la manière des ventriloques. L’apprentissage de cette façon de parler nécessite de suivre un programme d’exercices rigoureux réalisés avec un(e) logopède expert(e) dans ce procédé de réhabilitation vocale et demande beaucoup de patience et de persévérance. Progressivement, la majorité des personnes arrivent à se faire comprendre. Il est toutefois difficile d’avoir une élocution fluide étant donné qu’il faut régulièrement aspirer de l’air.

3332

Page 18: Les cancers du larynx - BRO

Problèmes alimentaires après l’opérationLes problèmes alimentaires dépendent du type d’opération.

Dans les laryngectomies partielles et reconstruc-tives, par exemple, l’ablation de l’épiglotte ou d’une partie du larynx facilite les fausses routes alimentaires vers les voies respiratoires au moment où l’on avale. Sous la surveillance d’un logopède, vous pouvez apprendre une méthode de déglutition adaptée. Au début, quand vous absorbez des aliments liquides (thé, café, lait, jus de fruit) et des aliments friables, vous risquez d’avaler souvent de travers. Les aliments liquides, épais et lisses (panade, crème et soupe épaisse) conviennent mieux.

Au début, la déglutition exige un tel effort et une telle énergie que certains ne mangent plus suffisamment. Si c’est le cas, votre médecin pourrait vous prescrire, de manière temporaire, en plus de votre alimentation normale, une alimentation par une sonde qui est placée directement dans l’estomac. L’alimentation par sonde contient tous les éléments nutritifs nécessaires pour ne pas perdre de poids et rester en forme.

Pour protéger les poumons de l’apport d’air direct, il faut utiliser un filtre maintenu au niveau du trachéo - stome couvert. Ce filtre remplace les fonctions du nez.Après une laryngectomie totale, il faut aussi être prudent dans les contacts avec l’eau. L’eau peut en effet directement atteindre les poumons via le trachéostome. Lors de douches, de bains ou encore pour la natation, il faut donc impérativement utiliser des dispositifs particuliers (un dispositif de protec-tion spécial pour la douche et un tuba adapté pour la natation).

Rééducation olfactive

A côté de la rééducation vocale, une rééducation olfactive est également de mise après une laryn gec- tomie totale. En effet, le nez est court-circuité par le trachéostome. C’est pourquoi l’odorat diminue fortement ou peut même disparaître tout à fait.Pour réapprendre à sentir, un logopède peut s’avérer utile. Il apprend, par un mouvement de bâillement, lèvres serrées, à introduire de l’air dans la bouche par le nez de telle sorte que l’odorat revienne.

Alimentation

Si vous avez des problèmes d’alimentation, discutez-en avec votre équipe médicale et votre logopède. Ils pourront vous conseiller en fonction de votre situation personnelle. Ces consultations peuvent se faire à l’hôpital mais aussi chez vous à la maison. Si vous suiviez un régime avant votre cancer (pour soigner votre diabète, par exemple), il devra peut-être être adapté après conseil diététique.

3534

Page 19: Les cancers du larynx - BRO

La qualité de vie comme but des traitements

Certains cancers ne peuvent pas être défini-tivement guéris. Les traitements visent alors à stabiliser leur évolution en stoppant leur progression ou en les maintenant sous contrôle. Dans ce cas, on peut dire que le cancer devient une maladie chronique avec laquelle il faut vivre. L’équipe médicale met alors tout son savoir-faire au service de votre qualité de vie, qui reste son objectif principal.

Quand le cancer progresse malgré tout, ce souci de la qualité de vie prend de plus en plus d’importance. Le but du traitement est alors de contrôler les éventuelles douleurs et inconforts liés à la maladie. Une situation qui peut durer plusieurs années.

Enfin, quand le cancer est trop avancé pour être maîtrisé, on propose des soins palliatifs qui visent également à maintenir une qualité maximale de la fin de vie. La devise des soins palliatifs est d’ailleurs : “Quand il n’y a plus rien à faire, tout reste à faire !”

Si vous avez été opéré de laryngectomie totale, vous serez tout d’abord alimenté par sonde et par perfusion pour permettre la cicatrisation des tissus. Ensuite, avant de vous laisser manger comme avant, on vous donnera d’abord des liquides. Juste après l’opération, il se peut que vous ayez l’impression que votre goût est altéré ou même qu’il ait carrément disparu. Cette impression est due au fait que vous ne respirez plus par le nez, ce qui diminue l’odorat.

3736

Page 20: Les cancers du larynx - BRO

des autres ou de mourir, par exemple, peut aussi jouer un rôle. Les tensions qui découlent de ces peurs peuvent, entre autres, provoquer des douleurs au niveau de la tête ou du cou.Supprimer les angoisses permet donc aussi parfois de diminuer la douleur.

Si vous avez mal, consultez toujours votre médecin. Si vous êtes essoufflé, prenez également rendez-vous avec votre médecin qui établira la cause de cet essoufflement et vous proposera un traitement. De manière générale, informez toujours rapidement votre médecin si de nouveaux troubles ou symptômes font leur apparition.

Prévention des rechutes

Dans le cas du cancer du larynx, aucune mesure de prévention des récidives du cancer n’est aussi efficace que l’arrêt du tabac et/ou de l’alcool. Demandez de l’aide à votre médecin. Pour vous aider à arrêter de fumer, vous pouvez aussi faire appel à la ligne Tabacstop de la Fondation contre le Cancer. Vous pourrez y recevoir un suivi personnalisé gratuit par téléphone.

Après la fin des traitements

Le suivi après traitement du cancer du larynx est très important. L’équipe médicale qui vous a pris en charge vous proposera un planning de suivi qui comprendra une série de consultations et d’examens complémen-taires à un certain rythme, qui diminuera au fil des années. Il est très important de respecter ce planning.

Il arrive qu’un traitement ne donne pas les résultats escomptés. Dans ce cas, la tumeur peut réapparaître et des métastases qui n’avaient pas été identifiées précédemment peuvent être découvertes lors des contrôles.

Lorsque la tumeur récidive à l’endroit déjà opéré ou irradié, cette récidive survient le plus souvent au cours des premières années qui suivent le traitement. Mais une récidive reste possible même beaucoup plus tard et c’est pourquoi les contrôles doivent être instaurés à long terme.

Douleur et essoufflement

Si vous ressentez une douleur, votre médecin pourra vous proposer un traitement antidouleur. N’hésitez pas à lui en parler. Souvent, un simple médicament suffit. Si la douleur persiste, demandez à votre médecin traitant ou à un spécialiste qu’il vous prescrive un traitement plus puissant. Pour que les antidouleurs produisent leur effet maximum, suivez scrupuleusement les prescriptions de votre médecin.

Une des causes de la douleur peut être la pression exercée par une récidive ou une nouvelle tumeur sur les tissus environnants. Mais une douleur peut avoir bien d’autres causes. La peur de devenir dépendant

3938

Page 21: Les cancers du larynx - BRO

Contact avec d’autres patients

Si vous souhaitez entrer en contact avant, pendant ou après le traitement, avec d’autres personnes ayant vécu la même épreuve que vous, vous pouvez prendre contact avec l’Association des Mutilés de la Voix. Echanger ses expériences et ses peurs, son incertitude et son chagrin peut contribuer à vous donner plus d’assurance face à la nouvelle situation dans laquelle vous vous trouvez. Le contact avec une personne qui, d’expérience, sait ce que vous pouvez ressentir est souvent synonyme d’un précieux soutien.

Ce type de contact peut aller d’une conversation téléphonique ou d’un contact unique, à la participation à des groupes de discussion, ou encore à l’information par le biais du bulletin de liaison de l’Association Francophone des Mutilés de la Voix de Belgique (AFMVB) - chaussée de Louvain 479 – 1030 Bruxelles – Tél.: 0473 49 08 80 ou 081 44 50 94

Guérison ou rémission ?

Vous entendrez sans doute les médecins parler de rémission, plutôt que de guérison. Une rémission est une amélioration de votre état, avec diminution des signes de présence du cancer. Lorsque tous les signes de la maladie ont disparu, on parle de rémission complète. Cela ne signifie pas toujours que la maladie a été totalement et définitivement éliminée. En effet, même à ce stade, quelques cellules malignes peuvent avoir survécu, mais elles sont trop petites pour être détectées par les examens pratiqués. Seul le temps permettra de s’assurer que ce n’est pas le cas. Et c’est seulement à ce moment qu’on parlera de guérison.

Combien de temps faudra-t-il attendre ? Tout dépend du type de cancer. Arbitrairement, la barre a été fixée à 5 ans, mais il n’est pas toujours nécessaire de patienter aussi longtemps pour parler de guérison. Quand le cancer du larynx est découvert à un stade précoce et traité par chirurgie et radio-thérapie, 80-90% des malades n’ont pas de récidive dans les cinq ans.Après une laryngectomie, le pourcentage de survie à cinq ans est supérieur à 60%.Mais chaque cas est différent et les pourcentages calculés pour un groupe ne sont pas trans-posables tels quels à chaque individu. Demandez à votre médecin ce qu’il en est pour votre cas particulier. En règle générale, plus une rémission se prolonge, plus il y a de chances d’être définitivement guéri.

4140

Page 22: Les cancers du larynx - BRO

Pour que manger reste un plaisir

Quand il s’agit de cancer, une alimentation optimale consiste tout d’abord à prendre du plaisir à manger et à boire ! Le meilleur conseil alimentaire est donc : ne vous imposez pas d’emblée diverses restrictions mais conservez plutôt vos habitudes antérieures. Ne suivez pas de votre propre initiative un prétendu régime anti-cancer. Leur efficacité est loin d’être démontrée, et cela risque fort d’affaiblir davantage votre corps. Un accompagnement individualisé par un diététicien spécialisé dans le domaine de l’oncologie (oncodiététicien) constitue la meilleure approche. La Fondation contre le Cancer met à votre disposition de nombreux conseils et un annuaire d’oncodiététiciens sur son site www.cancer.be/alimentation-recettes.

Encore quelques conseils

Fatigue

La fatigue est un effet secondaire très fréquent du cancer et/ou de ses traitements. Cette fatigue s’estompe en général après la fin des traitements. Elle peut cependant être ressentie bien plus longtemps. Parlez-en à votre médecin et à l’équipe médicale, ils peuvent vous aider à en réduire les effets.

Les causes de cette fatigue sont multiples et l’inactivité est l’une d’entre elles. La Fondation contre le Cancer propose donc RaViva, un programme d’activités physiques adaptées aux personnes en cours de traitement, ou dans l’année suivant la fin des traitements. Il permet de retrouver un certain tonus, ce qui peut faciliter les petits efforts quotidiens.

Plus d’informations sur www.raviva.be.

Soulager la douleur

Il n’existe pas de douleur spécifique au cancer, étant donné que ce n’est pas la tumeur elle-même qui fait mal, mais ses effets sur les autres tissus (compression, infiltration…). Les douleurs peuvent et doivent être traitées. Il est important de les décrire précisément au médecin ou au personnel soignant, afin qu’ils puissent adapter le traitement à votre situation personnelle. Suivez toujours strictement leurs recommandations, notamment concernant les doses de médicaments antidouleur prescrites.

4342

Page 23: Les cancers du larynx - BRO

Attention aux interactions médicamenteuses !

Certains médicaments peuvent modifier l’efficacité des traitements anticancéreux, que ce soit dans le sens d’un renforcement ou d’une diminution d’effet. Et cela aussi bien avec des médicaments conventionnels qu’avec ceux issus des médecines douces. C’est pourquoi il est très important de toujours signaler à l’équipe médicale qui vous soigne quels sont les autres traitements que vous suivez (médicaments mais aussi vitamines, plantes, régimes, …). Faites-en une liste et discutez-en avec votre médecin lors de vos consultations. Vous pouvez trouver plus d’informations dans notre brochure “Médecines ‘douces’ et cancers” ainsi que dans le “Guide des compléments alimentaires”, disponibles sur notre site web www.cancer.be, sous la rubrique “Vivre avec le cancer”.

L’importance d’un bon moral

Un bon moral est toujours important, même s’il ne suffit pas à garantir de meilleures chances de guérison. C’est néanmoins un élément essentiel pour vivre mieux, quoi qu’il arrive, et pour faciliter la traversée des moments difficiles de la maladie et des traitements. Ceci étant, il est parfaitement normal d’avoir des “hauts” et des “bas”. Si vous éprouvez des difficultés, ne les gardez pas pour vous. Parlez-en à un proche, à un membre de l’équipe soignante ou à un psychologue.

Sachez que, dans le cadre du Plan national Cancer, vous avez la possibilité de recevoir gratuitement

un soutien psychologique en milieu hospitalier. La Fondation contre le Cancer propose également un coaching psychologique complémentaire (voir site www.cancer.be, ou via Cancerphone 0800 15 800).

Importance d’une relation de confiance avec ceux qui vous soignent

Cette brochure n’a pas, et de loin, répondu à toutes les questions que vous vous posez ou que vous vous poserez au fil de l’évolution de votre maladie. Ce n’est pas son but. Durant votre parcours, vous allez rencontrer un grand nombre de professionnels : médecins, infirmières et autres. N’hésitez jamais à les interroger et, si nécessaire, à répéter vos questions jusqu’à obtenir une réponse compréhensible. Il est indispensable de construire un véritable dialogue avec eux. Cela vous permettra de prendre de commun accord et en toute confiance les décisions qui s’imposent.

4544

Page 24: Les cancers du larynx - BRO

4746

La Fondation contre le Cancer : une mission, trois objectifs

La Fondation contre le Cancer n’a qu’une seule ambition : rendre possible un maximum de progrès contre le cancer.

Pour cela, nous travaillons à trois niveaux :

• Le soutien financier de la recherche cancérologique en Belgique Pour augmenter les chances de guérison, nous finançons les travaux de nombreux chercheurs dans les grands centres du pays, le plus souvent universitaires.

• L’aide sociale, le soutien financier et l’information des patients et leurs proches Pour augmenter la qualité de vie des malades, nous proposons de l’information, de l’aide sociale et du soutien aux personnes atteintes par un cancer et à leurs proches.

• La promotion de modes de vie sains, de la prévention et du dépistage, ainsi que la diffusion large d’informations scientifiquement validées Pour réduire les risques de développer un cancer, nous encourageons l’adoption de modes de vie sains et la pratique du dépistage. Pour cela, nous diffusons largement des informations scientifiquement validées.

Sur www.cancer.be, vous trouverez sous la rubrique ‘Les cancers’ :

• des informations complémentaires sur la maladie, les traitements, les effets secondaires

• des conseils pour mieux faire face à votre maladie : alimentation, beauté…

• les coordonnées de tous nos services d’accompagnement des patients

• de nombreux dépliants et brochures à consulter et/ou à commander

Nos publications peuvent également être commandées par téléphone au 02 736 99 99, ou via [email protected].