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LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX A L' tINT VNIIS1TÉ DE TOULOUSE 15,58-1630 Le manuscrit dont je vais entretenir l'Académie appar- tient il la bihlioth•ijue (les Jésuites (le Toulouse. 11 tue fut coitiinuniqué vers 1875 par le P. Gros, un érudit de liante valeur que je voyais sou vent aux archives de la haute- Garonne où il recueillait des matériaux pour l'histoire de son ordre. C'est Liii registre petit In-folio, cii papier, dont la moitié est restée cii blanc; l'écriture s'arrête au feuillet 1 5 1. Sur le plat supérieur (le la reliure qui est en veau, jadis doré, les armes de Provence, d'azurà une fleur de i5 d'or, et un lainfei de trois Pendants de ç,ueules en chef, sont inscrites dans une accolade (le feuilles de laurier. Mais le temps à bien effacé ces couleurs. Au-dessous se trouve cette inscription en lettres dorées IN51GNIA NOBIL1SSLMzE NATIONIS PROVINC1E ET PRO VIÎÇCIARVM. Le titre cii g raiffles lettres gothiques est ainsi disposé Civre oet, es nbueiiue il lit ttC I1lJL)[L et tti illitiqui' iiUttti ht' jri1vci;rr hcpui [ ' ni; 1558. Eu haut du titre, ù droite, se voit cette signature : « l'abbé de Mac-Carthy ». Document Ii Ii I I! Ii III III!! I II 1111111 0000005614592 r

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LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX

A L' tINT VNIIS1TÉ DE TOULOUSE

15,58-1630

Le manuscrit dont je vais entretenir l'Académie appar-tient il la bihlioth•ijue (les Jésuites (le Toulouse. 11 tue futcoitiinuniqué vers 1875 par le P. Gros, un érudit de liantevaleur que je voyais sou vent aux archives de la haute-Garonne où il recueillait des matériaux pour l'histoire deson ordre. C'est Liii registre petit In-folio, cii papier,dont la moitié est restée cii blanc; l'écriture s'arrête aufeuillet 1 5 1. Sur le plat supérieur (le la reliure qui esten veau, jadis doré, les armes de Provence, d'azurà unefleur de i5 d'or, et un lainfei de trois Pendants de ç,ueulesen chef, sont inscrites dans une accolade (le feuilles delaurier. Mais le temps à bien effacé ces couleurs. Au-dessousse trouve cette inscription en lettres dorées

IN51GNIA NOBIL1SSLMzENATIONIS PROVINC1E ET

PRO VIÎÇCIARVM.

Le titre cii graiffles lettres gothiques est ainsi disposé

Civre oet,

es nbueiiue

il lit ttCI1lJL)[L

et tt• i illitiqui'

iiUttti ht' jri1vci;rr

hcpui [ 'ni; 1558.

Eu haut du titre, ù droite, se voit cette signature : « l'abbéde Mac-Carthy ».

Document

Ii Ii I I! Ii III III!! I II 11111110000005614592r

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4 i.i:s i:l.lI:us pRoVl:AlX

AU verso, SOUS cette rubrique Les pas contenus sous lanation de Provence ». 011 lit

« .,rjriion et le comté tic Venise (Venaissin).« La principauté dOra tige.« Le comte de Nice et terre neutve jusques à Briançon en

« Dauphiné, qui jadis estoit sous la Provence.« Le duch€ de Savoye et païs de Bresse. et tous les païs

« contenus j usques au mont Jiit'i maintenant Saint-Claude,« limite de la Gaule uarboiioise.

« Lausanne et ses tlepentlaiices de là le lac Léman, et de« ça. Genève, cité (le Savoye; et de lii, tout ce qui est coin-« prins par la rivière de Hhiône jusques à sa source, tirant« vers les Alpes-Rliétienhies, limites des italies et Alleiiiai-« ines.

« Le marquisat de Saluces.« Toutel'italie, i'isle (le Malte, et toutes isles en orient

« qui t 'ont profession (le la f()y catholique, apostolique et« romaine ».

J ' ai pris beaucoup (le notes dans ce livre des Provençauxje m'étais proposé de les rédiger et (l'en faire un mémoireoù j'aurais expose avec méth ode la vie externe (les écoliersdu seizième siècle, leur groupement pal' nations, l'organi-sation et les mn piirs (le ces petites familles proinciileS,enfin, les rapports qu'elles avaient entre elles. C'aurait étécomme le complément d'un Discours ' et d'un Rapport où

j'ai (Ioulé SOUS UIIC t)rme nécessairement concise, maissans rien omettre d'essentiel , une idée d'ensemble (le l'his-toue de l'Université de Toulouse. Mais après quinze ans,

1. .éance pnl]li(IIIe du 10 juin 18'6. Discours sur l'ancienne Univer-sité de Toulouse. par M. A1. B., président. ( ?ti'noi rc.s 1e i'.lciidem je,7e série, t. VIII, p.x

2. Ilappov ur le grand prix de l'année 1581), par M. Ad. B. Sr.js'rDu i'Ri Étudier les arr(ls tia Parlement de Toulouse qui co,cer-nent l'Unive.'siié de Toulouse. (ïbidem. 8e sérié, t. III, 2e semestre,p 7'i.)

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A I' N1V1RSIT1 DE TOULOUSE. 5

en relisant mes extraits, longtemps oubliés, je les ai trou-vés si intéressants par eux-mômes que j'ai perdu touteenvie de les mettre en oeuvre. J'aime mieux les publier telsqu'ils sont. J'aurais voulu qu'ils tussent, par endroitsiflOmS succincts, Riais ,je flf SUiS plus it tuiôiiie (le leur (1011-

nec plus d'ampleur. Depuis 1877, l'a,i)èee des décrets, ilest censé que la bibliothèque (les Jésuites, - ((UC personnepourtant n'a jamais songé à confisquer, n été transpor-tée à l'étranger.

On n'aura pas lieu de regretter que j'aie laissé la paroleaux secrétaires de la nation de Provence. Il y a clans leursemphases, dans leurs gaietés. -- quand ils sont gais, cecimn est rare, - un accent de jeunesse qui enchantera tousceux qui aiment à se souvenir qu'ils oui eu vingt ans. Etpuis, - il importe de le faire observer, - ils ont vécu dansle temps le plus trouble ile notre histoire, ils ont été durantles horreurs tics guerres religieuses, non seulement témoins,Mais acteurs, victimes et pis encore. li y u profit à lesentendre eux-mêmes. Non pas qu'ils racontent en détail lesévènements auxquels il ont etc mèlés. Ils n'en parlent aucontraire qu'assez discrètement ou par manière (l'allusion.Mais le peu qu'ils disent confirme co qu'on savait déjà pardes relations calvinistes. C'est un grand point : désormaison ne pourra plus douter que la Popelinière et l'Anonyiiiede Middelbonrg, qui ne J'ont peut-ètI'e qu'un, aient été sin-cères. Ainsi donc il est bien vrai qu'en 156, lorsque lescapitouls huguenots tentèrent de s'emparer de la ville, lesécoliers de l'Université, formés en quatre compagnies, s'ar-mèrent pour leur cause et combattirent à leurs côtés. Et ilest vrai encore que le 4 octobre 172, le jour de la Saint-François, - la Saint-Barthélemy riC Toulouse, sept ou huitécoliers « batteurs de pave », qui avaient pour chef uncertain La Tour, massacrèrent en toute liberté dans le Palais,au bas des degrés de la Conciergerie, avec Jean Coras,le plus illustre de leurs malices, trois cents prisonniers,calvinistes ou tenus pour tels, et qu'ils firent butin (leleurs dépouilles. Or, cet. execrable La Tour, les Provençaux

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6 LES ÉCOLIERS PROVENCAUX

l'avouent pour leur superintendant, c'est-à-dire pour lecapitaine et le protecteur de leur nation. Ils sont loin sansdoute d'excuser ses crimes, mais on pourra trouver qu'ilsne s'en indignent pas assez. Croira-t-on qu'après que cebandit eut etc assassiné à son tour par un de ses complicesauquel il disputait une part (le butin, ils se laissèrent allerà le regretter? Ils avaient besoin de ce défenseur redoutéprives (le son secours, ils craignaient de succomber dansleurs luttes futures contre les nations ennemies. Telle est lamoralité de cette jeunesse. Dans ce livre, où elle a cru sepeindre à son avantage, on ne trouve à louer sans réserveque les hommages qu'elle rend à ses professeurs : Fernand,Forcadel, Coras, Maran. Elle s 'y montre brave, mais peunoble et encore moins genereuse. Infatuée des privilègesdéjà bien caducs que le Saint-Siège avait concédés jadis àl'Université, impatiente de toute discipline, ennemie detonte autorité, elle est avec cela hostile à tout ce qui n'estpas Provençal ou allié des Provençaux. - Sur le dernierfeuillet de sa matricule, une main, qui n'était pas certes unemain amie, a écrit

Va, Provansal, que pis ne te puis (lire

Cette saillie originale de quelqu'écolier du Midi, est-ce unjugement ou un simple outrage?

Pour rendre les extraits du livre des Provençaux plusfaciles à lire, je crois devoir en donner un résumé explicatif

De 1358 à 1372, la renommée (le trois professeurs (leDroit, Fernand, Forcadel et Coras, attirait à Toulouse unefoule d'écoliers de toutes les provinces tic France et dequelques pays étrangers. Cette jeunesse demeurait dans lebourg Saint-Sermiin, qui était le quartier des études et,autant que faire se pouvait, elle s'y groupait par nations.Ces nations ayant chacune son caractère propre étaient fortloin de s'entendre; il y avait notamment une sorte d'anti-pathie entre celles du Midi et les autres. De là (les querellesfréquentes, des luttes à main armée, un état (le guerre

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A L'UNIVERSITE DE TOULOUSE. 7

presque permanent, et à la longue, par l'effet des affinitésnaturelles, la division des belligérants en deux grandesli gues : d'une part, les alliances (le France, Parisiens, Poi-tevins, Angevins, Bretons, Périgourdins, Limousins, Auver-gnats. Bourguignons; d'autre part, l'alliance des Gascons,Languedociens. Rouerguats et Provençaux. Chaque grouped'alliés avait son prieur et son sous-prieur. Mus, tous deuxà la majorité (les suffrages parmi les antiques » (le lanation les plus expérimentés, les plus braves et surtout lesplus exercés au maniement des armes. On fêtait l'électionde « Monsieur le Prieur » en lui faisant cortège par lesrues de l'Université et (le la ville avec une bande de musi-ciens, hautbois et violons. Si le prieur était riche, ce quiétait rare, il offrait un banquet à « ses nationaires ». Sagrande affure, tant qu'il était en ponctions, était d'assurerle recrutement de sa troupe. Ainsi, quiconque arrivait deProvence ou « des païs contenus sous la nation de Pro-vence » : comtat, Nice, Savoie, Genève, Bresse, italie, Malteet lies catholiques de l'Orient, était inscrit bon gré mal grésur le livre de la nation il était tenu (10 faire hommage auprieur, ou, comme on (lisait, de « le reconnaître ».

Le manuscrit (les Jésuites est une sorte de matricule oùFoi) remarque (les noms connus : Léotaud, Jsnard, Bro-chier, de Castellane, Riquetti de Mirabeau, etc. C'est aussi,comme un mériiorial (les ha lits laits des nationaires. Onconçoit qu'avec une telle organisation et de telles moeurs, laJeunesse universitaire ait P' prendre parti dans les guerresciviles. En 1362, les Provençaux étaient favorables à lanouvelle religion : dans les journées de mai, ils combattirentavec les huguenots; ils y perdirent un grand nombre desleurs et, ce qui paraît leur avoir été encore plus sensible,« toutes leurs armes ». On n déjà vu qu'en 1372 ils avaientchangé d'esprit et que leur prieur fut l'acteur principal (lumassacre des calvinistes. Pour eux, ils n'approuvent pascertes ce massacre, mais « autrement, disent-ils, l'on povoitprocéder à la mort de telles gens ».

Si divisés qu'ils fussent par leurs aniitiosites provineuules,

A

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8 ris Écoiiins PROVENCAUX

les ecoliers avaient tous deux passions communes : la hainedu ruet l'infatuation de leurs privilèges et de l'immunitédu quartier des études qu'ils qualifiaient couramment de

lieu sacré . Pour attaquer l'un et lui ,jouer de bons tours,pour défendre les autres, ils faisaient trêve û leurs (liscor-(les et savaient unir leurs efforts.

LIVRE DES CHOSES A1)VENIJES A LA NATION DE PROVENCE.

Folio 1.— L'an de la Nativité (10 Notre Seigneur MDLVIII,auquel temps la France l)rû luit de guerre..., le bon Dieu,qui tout peut, ennuyé de tant de maux que par ses fleauxcoutumiers, guerre, peste et famine, longuement nous avoitfait souffrir pour nos fautes et péchés, nous regarda ut d'oeildo pitié, se montrant prompt merci et ploïal)le (sir), lit toutà coup cesser pestilence. Et encore, si luy plait, inspirera cesdeux grands 'l'errions, les rois de Franco et d'Espagne, àcondescendre au traité d'une telle paix. qui depuis amè-nera à tous leurs sujets une joye inestimable.

« Or, comme on voit les petits arbrisseaux, aux grandessécheresses d'été ou par vents impétueux, perdre la fouilleet peu à peu mourir, mais au contraire, lorsque l'air estplus doux ou pal' les pluies, revivre et printaner, aussireconnait-on la France, jà du tout bonnement accablée pal'les punitions divines, se relever par l'infinie bonté de Dieu,muesme l'Aquitaine et sa principale ville. Tholose, laquellefut tellement battue (le peste qu'on assura la ruyne n'enavoir esté moindre que celle de Venise, y estans mortsenviron vingt-cinq mille hommes. Ce qui fut une très grandeperte, non seulement à ceux (lu païs, mais aussy à tousestrangers , singulièrement à un très grand nombre dejeune gens, lesquels, estans venus de diverses et lointainesrégions pour apprendre à s'adon ner à loy civile, furentconstraints les uns s'en retourner à leur païs . les autressuivre Universités moindres, et tous, comme à UflO prinse

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A L'UNIVERSIT1 DE TOULOUSE. 9

de ville, quitter ses' livres et autres bardes, attendans cetemps que l'ire de Dieu fut appaisée auquel l'Uiiiversitépar son vouloir u esté restituée, de reclief, écoliers ont com-mencé (l'arriver de toutes parts plus que devant. Entreles(Juels, ceux tic Provence au mois de ma y s'assemblèrentpour, comme de coutume estoit, créer un prieur, lequel lesentretint en paix et les (lefli1idit contre les autres. Élurentmonsieur Laurens Asquier, de Marseille, pour leur prieur,qui, du consentement de la nation . choisit pour son sousprieur M. Manauti Muflier, aussi de Marseille; pour con-seillers M. Leideti, M. Valla, M. Bori , M. Feraportel'a iné. M. Feruporte le puîné, M. Guioni, M. Alègre; deuxbedeaux M. Montets, M. Mainier.

« M. Asquier, coninie prieur, fit assembler la nation, pouidevant elle proposer ce que s'ensuit, afin d'en estre sur toutdé] ib€ré : premièrement, qu'il trouveroit bon, s'il p]aisoit àla nation, de constituer que tous nouveaux venus du païspaieroient un pistolet, et ceux qui autrefois auroient esté encette ville, demi. Pour laquelle chose persuader, il amenaet dit tant de raisons que la plus grand part y consentitpour les fins qu'on avisa, à sçavoir que de cet argent seroient secourus ceux qui seroient trouvés affligés de mala--die, ou autrement, estre en nécessité d'argent, ce qui avientbien souvent, partie pal' la faute des parens, et communé-nient, par la ineselianceté des porteurs, et ce, afin que ceuxlà ne fussent constraints, à leur grand intérêt, de quitterses études. Parquoi il l'ut ainsy conclu et ordonné pour leregard de ces inconvéniens.

« Au contraire. expressément et de la voix de tous accordéque cet argent ne s'eniploieroit à aucun autre usage que cesoit ; de surplus, qu'il ne seroit permis ou licite à Monsieurle Prieur ou Sous-Prieur de l'administrer 011 distribuer, sansle sçu et consentement de toute la nation assemblée comme

1. Latinisme qui persiste encore à Toulouse. On le trouvera i'éptéplusieurs fois.

. Cr'st-à-dire ries messagers.

*

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10LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX

(le coutume, au moins de messieurs les conseillers, (Juall(lla nécessité seroit par trop urgente.

« Et pour exiger cet argent, furent constitues deux qU'oii

(liroit exacteurs , M. G. Laideti et ()sias Léotand ; pourtrésoriers, M. Valla et M. Aiguiserii.

En second lieu, fut en lad. aSSeIïul)léC proposé par M. leprieur Asquier, et conclu par la pluralité de voix, que (lupremier argent qui seroit exigé des nouveaux venus s'ache-te.roit ce présent livre, pour dans iceluy ecri te tant ce (lued'hois en là seroit par messieurs les Prieur s et la nationconstitué, (lue les nouveaux venus, Pour éviter toute fraude

(1110 trésoriers et exacteurs p0urroii1t faire, et qu'il y autoitun secrétaire qui garderoit ce présent livre, lequel futflOifliflO Osias.

« Pour le dernier, tous consentirent à ce que monsieur lePrieur (lit (lue tant les trésoriers quo exacteurs et secrétaireseroient annuels, et qu'au bout de l'an serment tenus rendreleurs comptes et restituer le reliquat. Par quoy, que monsieurle Prieur, incontinent estre créé, plotilettroit et jureroit surce présent livre, entre les mains du vieilvieil prieur, de fairegarder et observer de son temps, i tout son pouvoir, ce quecy-dessus o esté (lit et narré.

Reçu et écrit en pleine assemblée par inoy, premier secrétaire de la nation, Osias Léoiaud.

F° L, reso. - 1559 lévrier (1560) nouv. style). - « Aprèsque par le prieur a esté remontré que, pour éviter le granddanger (le peste naguiè.res survenue en la présent ville, pinsieurs des écoliers provençaux s'en seroient absentés, dontlad. nation consiste pour le présent en nombre si petit (lue,sans augmenter le taux cv-auparavant fait potin raison (luport des lettres et argent, le porteur ordinaire d'icelles ne sesçauroit nourrir en faisant ses voyages : a esté (lit qu'il serapermis aud. porteur exiger la somme de cinq sols tournoispour le port de chacune (les lettres ou paquets émanés (lesmaisons dont Iosd. écoliers reçoivent secours ou argent, etpour le regard (les autres lettres, luy sera payé trois solstournois pour le port.

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A L'UNIVERSITÉ DE TOULOUSE. (fPolio 10. - 31 mai 1559, Les conseillers de la nation

exposent « que le prieur et le sous-prieur se sont retirésen Provence .. laissant la nation totalement destituée de gou-verneiiient et administration, dont s'est ensuivi que aucunesdes autres nations n'aul'4;ient eu crainte se bander à l'encon-tre (IeS(l. Provençaux universellement, les cuydant par cemoyen vaincre et surmonter, et plusieurs autres inronvé-lieus pourroient survenir à lad. nation sy par icelle n'y estpromptement pourvu ».

La nation, en attendant la nomination (lu prieur (lui nedevait se faire qu'au l e i' janvier. élit « l)oUI son chef et capi-taine M. Osias Léotaud, (le la ville (le l3erre, et pour sonlieutenant, M. Baithasar Roux, (le la ville d'Aix ».

Folio 13. - 1560. « Comme ainsy soit que M. Héreinitte,prieur, et M. Bernoin, sous-prieur, SC sont tOu,jOUrs montrésbien affectionnes envers la iition, comme bieiu Pont montré,Inesine avant estre constitués oit aucun degré, sy est-cequ'en ce fait icy, ils ont mieux aimé exposer leur propre vieen danger que de donner aucun blasme à la nation par leurtimidité, en telle sorte qu'estans provoqués de leurs ennemiset des nostres, et ce jusques à leur deslacher pistolets d'ar .

-balestre, se sont tellement animés qu'ils ne leur omit donné letemps de se recognoistre, mais au contraire, frappant d'uncost,é et d'autre, comme d'un invin('jble couraigo, en ont faittelle boucherie qu'en sera mémoire, et pour ce fait se sontabsentés ..... Dit commandement et autorité de messieurs lesconseillers fut faite assemblée, en laquelle on proposa que,voyant le désastre survenu à lad. nation, set-oit bon (l'es-lire un ou deux, lesquels auroient uiiesune puissance et auto-rité que prieur et sous-prieur, etc., etc.

Folio 15. —21 décembre 1561. « Le prieur a proposé que,pour les troubles qu'omit esté cette année dans Tholose, etsont à présent à cause de la religion, pour éviter une émo-tion populaire, seroit boum, à la future création d'un prieur,ne marcher avec armes par la ville (comme avant lesd.troubles nos prédécesseurs ont fait) accompagnés de violonset autres instruments tIc musique. Sur quoy a esté dit que la

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F.

12 LES ÉCOLIERS PROVENCArX

nation, sans armes, fèroit compagnie par l'Université auprieur futur.

Polio - .1er ,janvier 1563. « L'an de gr\ce 1563, le pre-mier jour du mois de janvier, la nation ii'estant du toutsupprimée, moins encore esbaye de la perte tant des per-sonnes que des armes d'icelle, causant la grande -,éditionsurvenue en cette ville l'année précédente 1562, au mois deiïiav , reprenant ( .oeur, se délibéra, suivant l'aflC.ie]lIle Cou-tume, eslire un chef par le moyen duquel elle fut consolée,régie et soutenue, etc..

Folio 27, re)'so - Février 1565. Charles IX étant arrivéà Toulotise. « Le Prieur lit assembler la itatiori à son logis,comme tirent aussy tous autres prieurs, afin d'élire un denosti'e nation (lui seroit présenté pour estre (lu nombre (leceux qui feroient I'liarangue au Roy, demandant justice (lumeurtre perpéti'e en la personne de M. Du Mont, écolier p ri-sien, par les capitols de 'l'liolose : lesquels venant aux Estu-des au mois de juillet, en l'ait 1564, sous prétexte de quel-que port (les armes, (but faussement ils av oient esté avertis,suivis de deux ou trois cens f'nerrous armes (le bastons àfeu, hallebardes, piques, conoselles et autres armes, netrouvant commodité aucune pour. avec quelque légiére occa-sion, rassasier et assouvir leur pestiferée et malheureusevolonté, Ibrcenes contre cette noble bande qui ne s'atnusoit

1. L' récit 'lee cette sédition se trouve dans La l'aille (Annales dela vile de 1'000u.se, t, IL pp. 2O et sujv.). J'en extrais seuleiii'nt Cequi est nécessaire îà l'intelligence de ce

Les Huguenots n'estoient p plus de dix-sept Cens. Entre antrescompagnies qu'ils firent, ils en composèrent quatre d'é'oliors... En'o tenis-Fi. il régnoit parmi les écoliers de cette ville une bravoure.

« ou pour mieux dire, une témérité extraordinaire : S topiniau eut le• commandement les Gascons et des étrangers, leurs',illiez La Pope-• linière ccliii les Poitevins, Xaintongeois. Angoumois et Itochelois.« C'est le même La Popelinièi'c qui a écrit l'histoire des troubles de• la Religion (Histoire de France, le lU i 177, 4- vol. in-8"), du

• témoignage duquel je me sers d'autant nt plu volontiers pour les• choses quise passèrent cette année dans rIo i1 1oo L s . qu'il en tilt le

• témoin oemibaire et que d'ailleurs il me p al-oit fort sincère s (pp. 229-e-tO). En qualité Faillés des Gascons, les Proven:aux durent coin-battre sous les ordres de Stopinian.

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lNIV1RS11'F ['F: TOULOUSE. 1

(Ji1'i recueillir les riches et subtiles interprétations de mon-sieur Forcatel, docteur régent en cette Université, enfin, noncontens (le cette nouvelle explana(le qu'ils avoient faite enintroduisant cette canaille de truands et hélitres dans ce lieusacré, - duquel lieu il leur estoit expressément prohibé et(leffendu (l'ei) appl'oCIleI' (le 500 pas, et ce, par édit du Royconfirmé par arrest du Parlement de cette ville - firentIcher quelques arquehuzades au riiilieu de la troupe, donts'ensuivit qu'un boulet, atteignant par le milieu (Ili corps àmonsieur T)ii Mont, le tua roide mort par terre... On fitforce épitaphes, pal' l'espace de 15 jours, qui furent affigéset mis iioii seulement par tous les endroits (les Ji]studes, maispar tous les carrefours et coings de cette ville. La mortindigne de ce jeune écolier (il ii'avoit pas 20 ans fut tantregrettée qu'il n'y avoit homme ny femme qu'il ne se des-toupast la boude à un ruisseau de larmes, etc.

Folio 28, reïso. - 1565. l e " mai. Plantation d'un maydevant le logis du prieur « en recognoissance des peines ettravaux et bonne volonté (lud. monsieur le prieur ».

Folio 34. - « Fut ordonne que par cy-après le gain, enjeu. de livres seroit nul et invalable, tellement que celuy quis'oblieroit de tant que de jouer ses livres et habits seroitaigrement repris, et cil qui- les gagneroit, tenu et constraintles rendre et restituer à son vray maistre.

Folio 31. - « Advenant que par quelques paroles né van-cées les nations (le Périgord et d'Espagne prindrent une sigrande haine l'une contre l'autre que presque toutes lesnations turent abreuvées de ce différent, tellement que il'uncommun accord se bandèrent toutes contre lad. nationpagne, excepté celle (le Provence, laquelle, estant régie parun clic!' sage et paisible, 110 print par 5011 iïlfit conseil lesarmes cmi mains ; ains, taisant assembler lad.nation le 220 (lejuillet- i'emoiistra avec, une gralille prudence le (langer quinous inenaçoit, si, suivant le chemin et trace (les autres na-tions, nous fussions bandes contre l'Espagiie, et qu'il trou-voit leaueol1I) meilleur que, pour la sauvegarde tic la nationUn chacun se cotisast [ii certaine somme (l'argent POUr' faire

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r

14 LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX

provision d'armes.....pour soy deffendre, si les susdites natiens eussent prins la hardiesse la venir assaillir comme par-ticulière et du tout sienne : lequel conseil fut treuvé si bon quechacun, à l'heure mesme, promit un teston pour l'exécuter.

Folio 38. - 1507. e Sachez donc que appaisé le différendentre messieurs Parisson et Duhu ysse concernant l'estat etdignité de prieur, et l'élection, faite au profit dud. Parisson,cassée et annulée pour raison de quelque fraude qu'on disoiVy avoir esté commise pal' les collecteurs (les voix, suivantl'ordonnance faite par les prieurs (les autres nations quis'estoient assemblés pour appaiser leur différend, l'on pro-céda à nouvelle élection »... I)ubuysso fut élu] « et gouvernapaisiblement la nation jusques à la fin du mois de sep-tembre, auquel temps, le Temps estant envieux de ce unel'espace de huit ans, tant la présente Université que tout leroyaume de Franco avoit joui «une florissante paix -laquelle avoit desja tant favorisé lad. Université que sarenommée, ne se contentant de transpercer les Alpes, ac-commençoit de voler par tout le inonde, pour y estre l'exer-cice (les mix si florissant qu'elle attiroit à soy noii seulementceux dud. royaume ruais aussi toutes les nations estratigères(lui avoient désir (le s'adonner à telle profession - leTemps donc envoya deux très horribles éclipses ami. moisde septembre, l'un au commencement, et l'autre à la fin.Car au commencement, nous osta le ferme pilier de cetteUniversité, c'est à sçavoir monsieur Fernand, père s'il fautainsin dire des écoliers, et patron de l'Université, lequelaprès avoir lu et interprété les loix avec très grand renom-mée, l'espace de trente ans, aux Estudes (le Tholose, passade cette vie mortelle à une immortelle.

« Le second éclipse nous fut envoyé à la fin dud. mois parla rébellion de CeUX de la nouvelle prétendue religion, au-trement appelés huguenauts. Lesquels ayant prins les armescontre le Roy, le jour de la St Micheau, excitèrent tant detroubles et brouilles en ce pauvre royaume de France qu'unchescun fut constraint de laisser toutes les autres chosespour courir aux armes et se detfendre contre les rebelles.

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A L'UNIVERSITg DE LOULOtJSE. 15

A l'occasion de quoy, ayant esté fermées les Estudes de laprésent ville de Tholose, s'en u lièrent presque tous les esco-liers, les uns se retirants à leur maison, et les autres pre-nants les armes p0111 le Roy. [Les Études demeurèrentfermées en 158,.

Folio 57. - 1371, janvier. [Une querelle s'étant élevéeentre deux concurrents à la charge (le prieur], les alliésde nostre nation, sçavoir le prieur de Gascogno et le sous-prieur de Lanuedoc intervinrent, au moyen de quoy lesparties ont accorde remettre leur cause au ,jugement etcognoissance d'arbitres par eux nommés, d'une part : leprieur de Bretagne, le prieur de Gascogne, le sous-prieur(le Languedoc ; d'autre part : le prieur d'Auvergne, le sous-prieur de Bourgogne, Un escolier gascon ». [Les arbitresdéclarent que N... n été légitimement élu.1 e Et, pour ceque la coustume est que le huitiesme jour après'l'élection],M. le prieur doit aller à la messe et marcher par ville avecles a uboys, n esté ordonné à lad. assemblée que tous mes-sieurs (le nostre nation se trouveroient le lendemain avecleurs espées et bon equipage ait logis de M. le prieur, oùserment aussi appelés Messieurs de Gaseogne et (le Laii-gue(ioc, estans nos alliés, pour luy faire honneur à la messeet par ville avec les auhoys et violons, aux despens de lanation. Advenant le lendemain, lad. ordonnance a esté miseà entière exécution, où u Iflar(llé lcd. M. le l)rleImr à la messeet par ville en belle ordonnance avec lesd. uuboys, accom-pagné d'une fort belle troupe de lad. nation, tant cii allantqu'en revenant, jusques à son logis où le banquet et festinestoit prcst, là où bute la nation généralement estoit con-viée à disuer, ce que fut fait, vous assurant y avoir estéhonorablement traités en abondance ut belle diversité deviandes. Et l'après-disner fut le bal dressé avec belle troupede damoiselles, où se sont treuvés les bons baladins (lu i ontdécoré et donne r(jouissance toute la compagnie (l'uneinfinité de cabrioles et pirouettes.

Folio 58. - 1571. Pour ce que d'une parole frivolementavancée et sans regarder la lin, le plus souvent en viennent

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de grands inconvénients et batteries, fiut noter que fut (liteune telle et semblable parole par un escolier de Gascogne« le moindre des Provençaux ou Gascons est suffisant pourbattre les plus valhants des Françoys ». De laquelle parolefurent fort indignés et en colère les nations françoyses. Or,advint que le 2 (TU mois de janvier, estant nostre prieuraux galeries des Estudes, en compagnie de M. Antoine cliiLion et quelques autres de nostre nation, là surviinirent.au-devant desdites Estudes, toutes les nations françoyses,armés de diverses sortes (l'armes et en graitcl multitude,toutelleinent délibérés (le se batte et pour avoir reparationdesci. paroles ja avancées, estans aussy indignés (le quelquepetite querelle précédente : sans mot dire, (le fait auroientassailli et chargé à grands coups (l'espeeS M. le prieur (leProvence et ses compagnons ignorans du fait, et les ontpoursuivis (le si près que lcd. du Lion seroit esté blessé paruug Bordes. Périgourdin. Ce que voyant lcd. sieur prieur,et ses compagnons estre si vilainement assortis. - car àl'opinion et Jugement (le tous qui là estoienf pi'éseiis l'ut ditavoir esté mal procédé, voire et proditoireinent - n( po-vant faire résistance contre si gtall(le troupe (le gens et sibien armés, furent constraints se retirer à leur logis, pourcependant, laisser passer la furie de telles gens venaiis sansraison. Sur quov fut reinarquce la prudence diid. prieur deProvence (lui 110 permit aucun de nostre nation se uiist enhasard sans entendre raison, prétendant y procéder et soyrevancher de l'injure avec bon conseil dc la nation et alliés(Ficelle.

« Au moyen de quoy l'ut faicte assenihlée (le tous ni( , s i 'urs(le lad. nation (Te Provence et ses alliés, où le tait fut pro-posé en avant, et remonstré avoir esté faite grand injure ànostre nation et ami. dit Lion. blessé de la sorte. - Puni ticlaisser passer tel tort, led. prieur de Provence, au nota (lela nation, somma messieurs de Gascogne et de Languedoc,nos alliés, prendre les armes avec luy, connue est tic bonne(oustume ancienne, réciprodueIIi('i1t observée, de se defVendreet se maintenir les un-s les autres. Response l'ut faite de

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À L'UNIVERSITÉ DE TOULOISE. 17

messieurs de Gascogne que non tant seulement ils nouspresteroient avde et faveur, ains exposeroient leurs propresvies pour nous maintenir, cornmo le devoir porte. Et par lecontraire tut fort froidement, r4spondu par messieurs (leLanguedoc - combien que la querelle générale fut par euxadvenue, car lesd. messieurs le prieur et du Lion avoientesté auparavant requis p0111 adsister comme parrains en tiflcombat entre M. Perdiihan (le Lan g uedoc et un Auvergnat.- Ce neantmoins, messieurs de Gascogne et (le Provrnceestants délaisses de la nation de Languedoq sont venus,trois ,jours après, en 1)011 équipage dans les Estudes : Ni. Co-chon. pI'iCLlt' tir Gascogne, avec sa troupe armés de corselets,halebarcles, spées à deux mains et autres armes, du costédu Basacle, et M. le prieur de Provence, armé (l'un corpsde cuirasse, l'halebarde ait poing, avec sa troupe, aussi bienarmés, jusques aux laquais, de l'autre costé du Peyrou ton-dant vers la Croix : hi où arrivés, se sont arrestés longespace de tenipsa attendons les ennemis si soldent sortir encampagne, car quant à eux estoient en délibération de sebien ftoyter pour maintenir son droit. Et de fait lesti . (ès-cons et Provençaux n uroien t envoyé auxti. Fiançoys hommeexprès, pont- leur faire entendre commue ils estoient là pourleur faire faire la raison du tort et inj ure. A quov ne vol u-reiit nos ennemis entendre. Et voyans nos gens que pourlors il n'y avoit ordre, se retirèren t, où fut dit que tous setrouveroient l'emideuiiain avec leurs armes pour se rendremaistres des Estudcs. Ce que l'ut lait. ot par ainsi firentquitter la place auxd. Frauçoys, lesquels ont esté si liieiipoursuivi s que dans leurs propres logis avoient des souftkts,COUpS (le pieds, et estoient désarmés. Tellement t itte cossiezvu les povres Françoys se cacher dans les cofiïes, caves etautres secrets, fu)r par les couverts, comme quand on nbaillé l'assaut a une ville, on se salve qui peut. pour s'oster(levant la furie (les soudars après avoir gagné la bresche.Et poursuivant nos gens la victoire, quelques jours aprèss'en alloient par les bals. - pour ce que ('e.stort le jour deCaresme prenant - et par les logis où povoient estre lesd.

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LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX

Françoys, auxquels non seulement ostoient les armes, voiremais aussi les reistres

« Le jour des Rameaux ensuivant, une bonne troupe (lesd.Françoys se volent exarder de venir aux Estudes. Mais lcd.du Lion et autres (le nostre nation, se souvenant qu'il avoitesté par eux blessé, pour le revancher de telle injure lesont si bien repoussésrepoussés et battus tellement que les ont misen tlesroute et ûiyte jusques aux Cordeliers, là où plusieursont esté blessés. Et sait.,; la crainte de messieurs de la Ville.s'en serment ensuivis de grands escandales, tellement es-toient nos gens escha uffés. Mais MM. delà Ville, après avoirentendu telles querelles et batteries, doutant de quelquesinconvéniens et pour y remédier, renforcèrent le guet etvindrent chercher le prieur, comme chef et principal auteur,et ses complices pour les prendre et constituer PI'isoilIlieLs.Et Si bien fut poursuivi que, estant lcd. monsieur le prieurde Provence convié «un M. Laète. Gascon, à un logis prèsla Porte d'Arnaud Bernard, là où estant à table, fut assiégédu guet et (le messieurs les capitols : ce que voyant, avantse laisser prendre d'un tas de /r.°ous, aime mieux exposersa vie, et avec l'espée en main se jeta, de la fenestre, oùestoient lesd. capitoulx, par lesquels fut constitue prisonnierdans la Maison comiiiune, là où à (Icmneuré l'espace (le huitou dix jours, à grands frais et despens. et à grand peine.

« Je cesseray raconter plusieurs autres choses qu'il a en-duré et souffert pour lad. nation, vu que les querelles ont durépar l'espace de trois ou quatre mois où tous les jours falloitavoir les armes en main. Et polir ce (IUC l'on dit en communcOmflmUflproverbe : après les ténèbres vient le beau terps, lasséesles nations de coste et «autre d'escaranioeher, , désirantvenir en une bonne paix et concorde, au traitement des amisd'un eosté et cla mitre fut dit et accorde que tout ce (IU'eStOltfait seroit fait, et tout ce qu'avoit este prias «min costé etd'autre seroit rendu, et d'hors en avant seroit paix et COI!-

1. Sorte (le vtoment, probablement manteau, que la mode avaitemprunté aux mercenaires allemands, les reitres.

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A L'UNIVERSITE DE TOULOUSE. 19corde entre lesdites nations, et les articles sur ce faitsseroient signés (le tous messieurs les prieurs desel. nationspour et au nom d'icelles, chacun respectivement.

«Fait ii la présence de monsieur Forci tel, Ufl (les docteursrégens, et dans sa maison. Voila comme les affaires sontpassés.

Escript par moy secrétaire de lad. nation, TOUHTHOIJ.

Folio 61. - (Antérieurement, il y avait OU) « ung combat que fit M. Antoine du Lyon avec un Bourguinon nomméBrigandet, et ce, au beau milieu des Est.udes, là où nousestions en armes tant d'ung costé que «autre bien de4 011 500 ».

Folio 59 verso. - « Le Xe novembre audit an 1.571. M. leprieur (le la nation a fait assembler lad. nation dans l'une(les salles clos Estudes, pour déterminer de certain différendmis entre nostre dite nation et les Bourguignons pour rai-son (lu pays de Bresse et Savoyc, prétendans lesd. Bourgui-gnons lesd. Bressans estre à eux, et nous, au contraire.Fut ordonné à lad. assemblée et par nostre dite nation quele différend seroit remis il M. le prieur de Provence, M. LaTour, M. An tome (lui Lyon et M. (l'Amodri , Savoysinpour en congnoistre et en faire rapport. Lesquels tous en-seiiible assemblés, avec M. le prieur de Bourgogne et autresplus apparens de lad. nation, clans l'une des salles des Estu-des, après avoir iebattu le fit, pal' iceux n esté ordonnéque pour le regard (les Savoysins, lesd. Bourguignons neflOUS empesohoient en l'ion, et quant à ceux (le Bresse, seroitinterroge Je premier (lui viendroit tIc ce pays J)OUP sçavoir aqui se voudroit remettre.

Folio 69. - « Fut aussi arresté que la coustume (le créerbedaux serait abolie, pour le mespris et conteinption quepeut estre en l'office. Car ceux qui venoient les derniers,lesquels par coustuine ancienne estoient tonus d'exercer ('etestat, estatits tic bon lieu, se faschoieiit d'aller quérir les ungset les autres à leurs logis, estants quelque l'oys de meilleurequalité (lue ceux auxquels estoient tenus de servir; et à cetteraison fut abolie la coustume.

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20 LES ÉCOLIERS PROVF.NCAUX

11 est dit au folio 70 qu'au fflOiS (le mai 1572 les écoliersprovençaux prirent d'assaut le collège de Périgord.

Folio 71. - 1572. Cette mesme année see esmurent degrands troubles par toute la France pour respect de ceux dela religion et héretiques, et principalement cii la ville deParis, Lyon et Thoulouse. Car le rov nostre sire, polir lorsCharles IX 5 , se délibérant totalement de exterminer les trais-tres qui, par l'espace de dix ans, le avoient inquiété en sonroyaume par guerres civiles, trouvant opportunité de sevenger à ung coup (les trahisons plusieurs iys contre luicommises, et ces traistres assemblés en lad. ville (le Paris.sous prétexte du mariage de madame Marguerite, soeur duRoy, et monsieur le duc (le Navarre, Ibtitetir des rebelles, ilexécuta si bien son entreprise que, à ung soir et nuit., furentmassacrés (lua tlJ rzt ' on quinze cents des principaux de France.

Suivant cette mesnie exécution, ceux (le 'I'houlouse neiireiit faute d'emprisonner tous les rebelles pour lors (lu'estoient en ville, et les ayant tlétinus quelques jours prison-niers aux couvents des l'rescheurs, Carmes, Augustins etprisons de la ville, le jour de Saint-François - chose fortlamentable à voir - turent massacres dans lesd. prisons etdehors. Entre lesquels estoit ung monsieur Courras (Cocas)lequel polit respect fie sa doctrine méiiloit, non (l'estre nias-sacré, mais nourri à un Pritanée pour mémoyre des fruitsqu'il avoit portés Li l'estude des loix. Et certainement si je(lis que les principaux (lui c.onséc.utoient le massacre estoientescoliers, ce sera à graiid regret. Car c'est chos: pitoïablede entendre les enf ans de Minerve, humaine et bénigne, serendre enfans de Mars le cruel et sanglant, vu rp: autrementl'on povoit procéder à la mort (le telles gens 1.

1. (c C'est une chose surprenante, dit La l'aille (Annales de la villede Tilouse, t. II, p. :1i), que le j)èil (le &)nnoissance que les titresde l'Hôtel de Ville nous donnent de vo jnassacre. II n'en est pas ditun mot dans le regttre des Conseils; il il u plô l'Annaliste de sentaire. « Les lecteur s , dit-il, (le cette histoire pourroient demeurer enpeine de ce qu'il n 'a esté narré quelle Oit la fin des meurtres commispar l'écolier Latoi t r. seul aute urr de cette audacieuse entreprise » ... -u C'est dont des historiens que nous avons de ce temps là qu'il faut

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A L'UNIVERSITÉ DE TOULOUSE. 21

Folio 71, veïso. - « M. de La Tour. pours lors superinten-

daiit tic lad. natioii, ù l'absence de M. tic La Grange, prieur,

estant pour lois acCOII1)ttgi1e d'un monsieur 1)u] ioug, CSCO-

lier daupliiiios de la ville 41e Lyuii, et a titres au!. wassa(re.,

firent quelque butin «argent et autres choses de grand va-leur, pour respect duquel La Tour et I)uhourg entrèrent en

prendre les circonstances Et Is détail de elle sanglante exécution...Je vas rapporter ce qu'en n dit l'an leur des Méiitoires de i'Exlat de1, Fronce sous Chorles [X, mi rimez a Meidelbourg en 1578. Il estbon de sçavoir que cd écrivain estuit. calviniste.

« En ce teins les catholiques ile Toulouse firent aussi un grand• massacre le ceux de la Religion. Les choses s'y passèrent comme• s'ensuit. Le dimanche, huitième mur après le massacre de Paris• [31 août], les principaux catholiques eurent avertissement de ce« qui s'estoit passé et lettres du (oneil secret touchant ce quils• avient ià, faire ..... I.e uièc.reilv suivant [3 septembre], sur les dix• heures du matin, avant divisé lents Sei'gens ptr troupes et en quar-

tiers, ils les tirent entrer ès maisons de ceux (10 la Religion quilurent emprisonnez en divers couvi'rls et prisons de la ville ce qui

• lut t'ait par tint ce rnécredv. La garde tut redoublée aux portes, et• un du Parlement avec quelque marchand catholique lèpulez poil!'• commander en chacune des portes, pour reconnoiti'e tous eux qui• sortiroient et retenir les fuvars. Commandement fut fuit aussi à• toutes personnes de décéler ceux de lad. Religion qu'on s:auroit• estre cariiez, à peine d'en répondre. Au moyen de (1uioy Plusieurs• estans découverts furent constituez prisonniers. Entre iceux estoient« cinq 01.1 six conseillers, hommes doct,es et notables lesquels conso-« liio'nt les autres, Or, ils demeurèrent ainsi arrètez l'espace tic trois« semaines... Les trois semaines expirées, ils mitent tous ces prison-

niers ensemble dans la Conciergerie en qui-)y on commençaà« c.oanoltre leur intention, car ils n'avoient dUPré que pour amples

mandemens .le Paris qui leur furent aussi apportez par leurs« députez nommez l)elpech et MaIron, ricins lioui'geuis, lesquels

exhibèrent le commandement (le par le ltoy que si te massacre• n'estoit encores fait, ils tue différassent plus longuement de mettre• à exécution sa velouté. A quoy ils furent prompts. Et un saln4el

matin, avant soleil levé, quelques écoliers, Ijateurs de pavé et• autres garneimiens nu timbre 1' sept ou huit, armez de haches et• coutelas entrèrent dans lad. Conciergerie, et faisant descendre ces« pauvres prisoinuiers les uns après les autres, les massacrèrent au• pied des degm'ez d'icelle Conciergerie, sans leur donner aucun loisir• de parler ny moins prier Dieu. On tient qu'ils cri massacrèrent• jusques au nombre de liais cens, après les avoir pillez et dépouillez• de leurs accofltremens. Ils les estenulirent sur la place tout uuds,• leur Ôtant mme la chemise et leur laissant pour toute couverture• une feuille de papier à chacun d'eux sur leurs parties honteuses « .....

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22 LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX

contention. Car La Tour se querelloit de ce que Duhourg luiretenoit quelque chose, tellement que La Tour menaçant lcd.Duhuurg de le tuer ou battre où le trouveroit. I)ubourg l'an-ticipa. se senlant fi)vhle de résister :tiid. (le Ii Tour, pour lerenom qu'il avoit (l'estre le plus valuant et hardy aux armesd ue lut pour lors à Tlioulouse. Si que ung jour, l'atreuvantà une ruelle, sur le tard. lcd. Duhourg lui laseha une pis-toile à la cuisse, duquel coup La Tour mourut au collègeSainte-Catherine, duquel estoit collégié et prieur, au boutde trois jours. Ainsin ayant esté t rai streiuent et polttoiemerittué par ung qui n'estoit aucunement à comparer à lui à toutesorte d'armes, la nation fut à grand trouble, non tant del'outrage, comme de la perte d'un tel homme. lequel estoitplus craint à Titoulouse que aymné, pour les cruautés que l'onthsoit qu'il avait commises à Ventlroit do ceux (lui furentniassacrés. Après lequel acte, Dubourg fut emprisonné et...se justifia flOfl saiis grands despens.

Folio 78. - 1-janvier 1574... « Nonobstant lesd. remous-trances (iud. monsieur Brochier [il se défendait d'être eluprieur], la nation auroit passé outre à l'élection par plura-lité de voix. Et pour éviter toute fraude que se porroit coin-mettre i»ir ceux qui seroient commis à cueillir les voix, aesté dit et arresté (lue chescun scriproit sa nomination dansle rolle, de sa main propre. Et après que tous ont eu signéleur nomination, n esté treuvé. par pluralité de voix deplus de XXV voix d'avantage, que lei]. M. Jacques Brocherestait prieur de Provence : là oà tous uno ore ont crié àl'accoustumée, en grand joyssance, par trois fois Vivat,vivat, vivat Monsieur Brochier, prieur de Provence! Et après,lcd. nouveau prieur avec son espée est monté sui' la chaire enson siège [ceci se passait dans l'une (les salles des Étudesi,lequel acceptant lad. charge, a remercie humblement lanation de l'honneur qu'il lui a plu luy faire, etc... Et aprèstoutes les actions de gràces et félicitations tant de nostre na-tion que des prieurs des autres nations comme de Gascogne,Languedoc, France, Bretagne, Limosin et autres, M. leprieur a convié toute la nation et tous lesd. prieurs, et plu-

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A L'UNIVERSLTE DE TOULOUSE. 23

sieurs autres ses bons amis qui s'estoint treuvés pour Iuyfaire honneur, les priant voloir venir prendre la collation àson logis, oi'i arrivés, l'on a treuvé les tables toutes couvertesde viandes où avoit toutes sortes (le confitures et de tariesen abondance. Et à ces fins, chascun a priiis l'tiardiesse (lese treuver à tel assaut et donner dedans jusques à ce quetout n esté mis en pièces et gagné en la bataille vaihainent.Et après chescung n remercie honnesternent et s'est retiré,estans ceux de nostre nation admonestés se trouver le (liman-Che ensuivant aux Studes à huit heures, pour faire et créerles autres officiers et pour aller tous ensemble à la messe auxCordeliers, comme est de bonne coustume.

Folio 80. - 1574. « Affin que un chescung fut curieux (leemployer son tenlpsàl'estu(le et de faire son profit en lafaculté (le la jurisprudence et (lU droit, a esté ordonné parM. le prieur, du consentement (le tous comme le treuvantfort bon, que, particulièrement entre nous, (le nostre nationchescung ititerprèteroit une loy 011 un §' tel que lui seroitbaillé, et en firoit une lecture OU deux dans les Studes, lejour dédié suivant son rang, et inaiuitiendroit sa lecture etloy contre tons ceux (lui lui voudroieuit argumenter au con-traire, après (lue les ([eux premiers arguinentans commispar M. le prieur auroient argumenté. Ce que fut arresté 'lecommun accord. Et (le tait fut donnée la loy (]enturio if.de vulgar. à interpréter ii M. Fiacre Trichaut de..., et coin-mis M. Gihert , des Martin'ues, et M. Jacques Fabri (lePertuis, premiers argunientans : où je VOuS puis assurer1u0 lcd. Trichaut flst bien son devoir et se tuonstra doc-tement, tant en son oraison, faite à la louange de l'exercice,(liii peut rendre et donner expérience et perfection en touteschoses, et (le M. le prieur, inventeur de cette dispute. que àl'interprétation de lad. loy. Secondement fut donnée la lov.Vaîn et si pareatibus, etc.. etc.

Folio 81 verso. - 21 mai 1574. « Le vingt uniesme dumois de may, fut assemblée notre nation dans les Estudespar mandarnent de M. le prieur. Là où p a r iceluy fut pro-posé comme le jeune Macalidarn estoit en prison au Scuies-

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24 is ÉCOLIERS PROVENCAUX

chai (le cette ville à cause de plusieurs crimes et dèlietscapitaux, coime violences, rébellions, meurtres, rapts etautres qu'on lui in]poSoit sus, tellement qu'il fut déclaréprévostable et mis entre les mains dli prevost pour luy faireson procès. An illoyeli de quov, 1 )0111 ce (lue lcd. Marauda niestoit escol iCi', (01111)ien qu'il ne me SoVielit point que j alliaiSje Paye vu entrer aux Estudes pour ouïr une lecture, oupour le moins il se ilisoit iscolier et portoit le nom , plu-sieurs nous avoient requis de solliciter pour luy, aux finsqu'il ne fust point j usticié et mis entre les mains d'un bor-reau SUS iimie potence, faisant par ce moyen déshonneur àtoute la faculté escolastique et titre (l'escolier, que doit estrenoble. Iiouioie et prise jioui' hi vertu et science qu'ils pour-suivent, et miomi de servir de spectacle sus tin gibet. Ce quefut proposé pur M. li' prieur à sçavoir si nous nous devionscuiployer à solliciter pour lu ou non.

« Mais consoleront iiostre nation que lcd. Macalidam estoitIionimiie de mauvaise vie. emmnemny (le longue main de nostrenation. homme mutin et S(di tieux . la ruyne des Estudes,achepteur de querelles et compositeur de brigues et ques-tions, mesmement, comme il estoit le bruit, -- qu'il estoitcause (11e la mort (le M. de La Tour, brave homme de nostrenation : liii dit qu'on ne sou ici teroit point pour luy, , leremettant à justice. et qu'il avoit tait acte qui mneritoitil'estre puni. Car il avoit blessé par trahison et nmalheureu-sement monsieur Du May, docteur en médecine, Bourgui-gnon, novellenuent habitant de cette ville, homme de bien etdocte, luy ayant donne un coup de pognal sus un oeil etchargé à coups d'espée. 1111 matin à la pointe du jour, aprèsl'avoir envoyé quérir à son logis, à bonne foy, sous ombrede venir voir UI) malade. et ainsi le laissèrent le povrehomme, enveloppé d'un reistre sur la teste, pour mort enterre. Mais miostre Dieu qui ne veut pas tels péchés et for-faits demeurer impunis, le conduit là où il méritoit. Telle-ment que la veille de l'Ascension de N. S., qu'estoit le 20 demay, il fut prins et mené prisonnier, et soitprocès fait parle prévost et le ,jeudy après 27 e , condamné à avoir la teste

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A 1,T'NIVERSIT1 DE TOULOUSE.

tranchée à la place S' Georges. Ce iïue fut exécuté environles quatre heures après mi(ly à lad. place, là où avant estreexécuté parla longuement, faisant grandes exclamations.pleurs et plaintes contre la mauvaise fortune qui l'avoit àce conduit, sans voloir jamais confesser ses fautes, pleurantà chaudes larmes le déshonneur et ignominie que seroitfaite à son pauvre vieillard de père, à tous ses parens età tous les escoliers; ne se souciant de la mort l'ors de ladéshonneur; réquérant en outre instamment terre sainte àson corps aux Augustins, à la sépulture de son frère : ceque luy fut octroyé par M. le prévost. Et ainsy eut la testetranchée, et son corps mis en sépulture aux Augustius, etfut accompagné par plusieurs escoliei's; et l'endernain, diteune messe de mort où se ti'euvèreut plusieurs escoliers tantde nostre nation, Gascogne, Languedoc que autres portantsun cierge blanc. n'ayants eu esgard à sa mauvaise vie.

Folio 97. 1596.

« A Charles de Lorraine, duc de Guise.[Gouverneur de l'rovencc.]

SONNET.

L'autre jour, Apollon et Mars, ce 'raiiul gueirir.Alloient s'entrehattant fi-ont à front, face à facVous estiez le subjet. seigneur, 41e qui la greeEnvisageant quelqu'un se le i'enul prisonnier.

L'un disoit il est mien, je veux d'un beau laurierEnvironner son chef, et luv donner ma placeAu mont Parnassien. Moy, je veux que terrasse,Comme mien, disoit Mars, le gendarme plus lier.

O le brave débat! o la brave disputeL'un et l'autre vous veut et pour sien vous ii rMais chez qui ferez-vous des deux vosti'e stjoiir

])ii maistre d'Hélicon ou du maistre des amies\r0115 les appointez bien, car vous estes en et , poirEn paix un Apollon et un MarsMars aux alarmes.

hIiiI1e.

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26 LES FCOLIERS PROVENÇAUX

Folio 102 vo . - 1594. « M. Rondelet fut prins i la fin defévrier, à Cause qu'il s'estoit trouvé au collège, de rEsquilleavec Daviti, prieur (le Languedoc, lequel donna un coup depoignard au prin(ipal du collège à cause d'un soufflet qu'ilen avoit reçu, le voulant empescher d'exiger quelques bien-venues. [C'était 1)aviti qui exigeait ces bienvenues -j. Orestant 'i la Maison de ville. il fut prévenu dès aussi tost deces deux excès et fallut qu'il portast la pènitetice tant pourloy que pour les autres. Si bien que ayant demeuré léansdedans l'espace de quatre mois et demi, fut condamne flOfl

seulement à Féinende pécuniaire, voire encore ii demanderpardon 011(1. principal dans le collège inesmo, chose fort1)r(j udiciahieil son honneur et très griève à la nation.Laquelle se iiionstii fort affietionnée pour la deffi,nse desou honneur, car sur la liii du mois de juin, led. Rondeletfut amené au Palais par les fouï'rou.s (soldats du guet),avec lu fer aux pieds, pont' assister au jugement et ouïr laseiiteuire (l1'Ofl (IOVOit prononcer contre luy de quoy esta utsadverf.ys quelques uns de nostre nation pa r un Breton nomméBarri, en portèrent dès aussi tost les nouvelles à nostresous-prieur qui estoit aux Estudes pour prendre la leçon deM. Maran. Et tout incontinent sortit en compagnie (le quel-ques uns (le nostre nation et. (lu Breton, et sen alla à sonlogis près la Daurade auquel s'ostants treuves cii tout septProvençaux, sans luy, à sçavoir MM. de Vitalis, Cartier,Michelis, lsnard, Agar et......, fut arresté à quel prix (lu( cetust délivrer lcd. prisonnier et Poster des mains des four-rom, ce que succéda autant heureusement COWifiC l'entre-prise en estoit dangereuse.

« La troupe donc de ces neuf s'achemina vers le Palais,auquel on entendit lcd. Rondelet estre encore, et avantsmis sentinelles là et aux Salins, près la grand rue , on dressal'embuscade dans l'église (les Carmes, en attendant messieursles f rocs. Lesquels estans parvenus aml. lien turent dèsaussi tost assaillis iles deux portes, à sç'.avoir (le la grandeet (le la petite (j(li regarde vers une ruelle qui va vers lesGaiitiers, et par ainsy, constrailits de quitter le prisonnier,

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A L'UNIVERSITI: DE TOULOUSE. 27

gagnèrent dit lequel estoit si bien enferré et avaitles jambes si bien accouplées qu'il le fallut porter bien loin41e là pour luy oster les 1ers, non sans grand (langer ettravail. Quelques jours après, ou eut moyen de le faire sortiren habit déguisé et par ainsy il évada.

Folio 105 reï.o. 1597. « Il n'y a personne (lui ne sacheque messieurs les escoliers est:ints clans Tliolose ne sontpoint si adonnes à l'estude qu'ils laissent pour cela (le fairetous les jours de belles parties, ou pour avoir les armes bienen main, danser des iiiieiix et se trouver aux meilleurescompagnies, et avoir toutes les autres qualités ésquelles uneliouineste jeunesse a accousluiné (l'employer le temps et lesmoyens, etc.

Folio 110 verso. - 1597. A la suite d'une querelle entreles Provençaux et les écoliers (le l'alliance (le France, « lesous-prieur (le Bourgogne, estant avec grand peine esehappédes mains des Provençaux. rencontra (le itiale fortune lelaquais (le iiostre sous-prieur M. Chautard, auquel il ditque si son inaistre estoit galant homme qu'il rie fairoitfaute se trouver sur le tard à la place S'-Etienuie. De qioyM. le Prieur estant advertv en donna advis à quelques-unsde la nation, lesquels s'estants armés s'en allèrent à lad.place, là où ils combattirent quelque pièce (le temps j usquesu tant que le champ leur demeura. Il y eut deux Bour-guignons qui furent tués sur la place, sçavoir M. Le Clercet M. (le Vaux, et la plus part (les autres blessés; et desProvençaux, M. Vitalis fut blessé en entrant lad, placed'un coup de ploinbenu fi la teste (fui le garda de combattre,et M. Ance fut blessé au bras d'un coup d'estoc.

« Il ne sera hors (le propos de coucher par eciit en la pré-sente histoire que messieurs les l'érigordins vindreiit en lac].place, armés, offrir ayde et SC(Oiii'S aux Bouirgu igiioils, miseux, au contraire, bravant, leur firent response de se reti-rer et qu'ils en viendroient bien fi bout sans leur secours.Le nombre estoit fort cliflérent, car il n' y eut que seize Pro-vençaux (fui se trouvassent nui combat, et d'autres part ily avait trente Bourguignons. Le prieur d'Anjou se trouva

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28 LEs ÉCOLIERS PROVENÇAUX

paruiy eux et combattit jusques qu'ils n'eurent autrerecours qu'à prendre la fuite. Tous les prieurs de l'alliance(le France estoient spectateurs dii combat, et de nostre rostéM. Popius y estoit , accompagne (les Gascons, M. Bosliit.avec le surintendant de flouergue.

Folio 123. - Armoiries de Nol Isimard : lUlizur ,,l deuxlions d'or affroiitts supportant un croissant, à trois étoilesd'or surmontées cii chef d'une heur de lis (l'or.

Folio 126. Noble Thoinas de Riquetv, sieur de Mira-beau, n recognu la noble Nation de Provence. A Tholose,le....., siné Mirabeau.

J"olio 149 vcro. - 1619. « Le XVIII janvier 1619, itostreprieur [qualifié ailleurs « M. Mathien F'iquet, très digne ettrès généreux prieur de la très noble et très antique nationde Provence »] fist sire asseniblée tant pour connoistre sesnationaires que pour délibérer des affures de In nation.11 avint lu'esta us assemblés dans une (les salles des Estudes,un Gascon vint dire à tiostre prieur qu'un nationnirenommé Crespin de Chambéry, en Savove, accoinpa gué ticPaceot , antique de lad, nation, et Guiroti d'Annecy s'enalloient armés pal' la ville, se van tant de ne vouloir pointrecognoistre iiostre prieur. Cette nouvelle troubla l'assemn-bke, et nostre prieur tout seul s'en al la pour les rencontrer,n'estant armé ijue de son épée. Et rencontrant auprès (lesAugustins M. Mitadié, prieur de Languedoc, et. M. Le Roy,antique de l3ourgogne, qui n'avoient aucunes ariïies, allaumsensemble le long de la rue, ils rencontréutuit le susditCrespin accompagne des deux autres, j ustement au coinqui sépare la rue d'Astorc de celle (le Horbonne. Et iiostreprieur s'adi'essa à l'antique et lui demanda s'il ne le voloitpas recogiioistre. Il dit que pont- soit regard qu'il recognois-soit et qu'il avoit déjà recognu, mais qu'il estoit à la coin-pagnie (run (liii n'estoit pas en cette. résolution. Nosu'eprieur responilit qu'il lui !roit bien tenir autre langage.Et sur-le-champ s'adresse ii Crespin et le somme de lerecoguioistre, qui ne respond qu'en mettant la main à l'épée,et fut suivi de près par nostre prieur. Paceot et Guirod qui

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A J'C?lViHSiTE DE TOULOUSE. 29

avoient des épées furent empescliés (le se inesler du combatpar le Prieur de Languedoc et l'antique de Bourgogne, (lU

s'estoient rencontres (li la compagnie de nostre prieur.Tellement que le combat tut entre nostre prieur et (hespinet les autres estoient spectateurs. Nostre prieur ayant luisPépée à la main porta un coup de pointe ait de sonenmorny, et puis, relevant son coup, tist choir le chapeau etla perruque ile Crespin Iierrl1l11' à cause qu'ilestoit tout fraiseheinent sortv des Chartreux où il estoitentré quelques mois auparavant. e voyant descouvert lcd.Crespin, il se retire et prend le haut bout du pavé, assuréque nostre prieur le suivroit et ainsy croyant avoir del'avantage sur lui; niais nostre prieur le poursuivant depris Cl, ne lui donnant pas le temps de se mettre en targue,targue,lcd. Crespin fut contraint de luy demander (l'attendre qu'ileût repris lia h-nue ce qui lmiv fut librement accordé parnostre prieur. Et, sans tarder, ( respiri vint à luy (l'unedouble furie tenant son épée à deux mains pour estre plusassuré de faire coup. Toutefois nostre prieur, hardy qu'ilestoit, para le coup et flst passer l'épée de soit surl'épaule, et le joint au corps si qu'ils ne pouvoient plus seservir de leurs ipées. Et s'estants quelque tempS efforcés,Cut spin tut porté par terre, ayant la teste dans la boue. Lepritur, qui ne perdit pas temps, luy met le pied sur la

orne, résolu de l'estouflr, mimais il employa le reste de laforce iluil avoit polit lus' crier mercv et luy demander lacourtoisie. A grand peine pouvoit-il estre entendu, ayant labouche presque pleine tic boue. Nostre prieur lui flst lacourtoisie îi condition que l'ayant laissé lever, il lui fistl'accolade cmi signe (le recognoissahice, COiflifiC il est observépar nos bonnes eoustunmes. Il fut accort (le tout pour sortirde l'extrémité à laquelle il se voyait réduit et pour se des-charger du fardeau lui le teiioit oppresse. Mais estantdebout et Procédant ma igreinemit en sa recognoissancenostre prieur le flst accoler pat trois diverses fois jusquesà ce qu'il liv enibrassàt la cuisse. Cela lait, d'autant quetous crioient au guet! et que de trois cents personnes qui

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30 LES ÉCOLIE1* PHOVENCÂFX

estoient spectateurs il n'y avoit ieluy qui n'eut le guet enbouche, iiostre prieur se retiroit , ayant donné le bonsoir àM. le prieur de Laiiuedoc et à l'antique de Bourgogne quiles avoient vu faire. Mais Crespin, qui avoit encore le sangtout bouillant, se voyant rtivné (l'honneur, - et, à la vérité,c'estoit UI! hiave garçon. bien adroitadroit aux armes, bien verséaux lettres, et d'aussy bon courage que de bonne ruine, maisil s'en pre1oit Il plus adroit .lue luy - il traversa unerue pour rencontrer nostre prieur qui se retiroit en macompagnie, et l'avant retiré à part, le pria de vouloir per-1!IeUre qu'il le pût appeler le lendemain ; qu'à la vérité, ille recognoissoit mais qu'il lui serait (l'alitant plus obligés'il ltiv t'aisoit cette !veu r. ne pouvant, disoit-il, vivre pluslongtemps de la sorte : ce qui luy fut librement accordé parnostic prieur, qui nie tint toujours caché ce qu'il Iny avoit(li t jusques après le combat.

Crespin ne manqua pas (le l'appeler deux jours après eteut loisir (l'attendre que M. I"i(luet, nostre prieur, fut habillé.Crespin ne portuit point d'épée et (lit au prieur quil n'en pritPoint. d'autant qu'il en avoit fait porter deux en une bouti-que près la porte Arnaud-Bernard par où ils sortiroient dela ville. Nostie prieur avoit occasion (le craindre quelquetrait (l'une âme orfènsée. mesmement n'y ayant personne surla parole tic qui il se put lier, sinon en soir C'estpourquoy il luy dit qu'il ne ti'euvast pas mauvais s'il prenoitquelques armes jusques au lieu où il le voulait conduire.Il Y consentit librement, pourvu, lii y dit-il, (lue flC s'en ser-vit point en avantage. « Si je vous craignois en rien, dit rias-tic prieur, je ne VOUS aurois pas accordé si librement (le meporter avec vous qui tenez l'honneur et la vie dc inoy ». Ilss'en allèrent et estants arrivés à la porte, nostre prieur quittason pistolet qu'il avoit pris, craignant une enibusche, etprini'ent chacun sou épée, et s'en allèrent aux Roquets(Minimes), où ils mirent la main à l'épée. Ils furent tousdeux blessés, nostre prieur fort légèrement au bras, etCrespin à la cuisse d'un coup d'estocade qui entroit deuxdoigts. Crespin dit qu'il en estoit content et qu'il serviroit

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A I'rNIvEnsITI DE q'Tjioi'si. 31nostre prieur en tout lieu, le jugeant digne et capable d'unetelle charge.

Escript par moy Gojon, secrétaire.Noble Jean Goion avait pavé « sa bienvenue » en 1614.1

Folio 150 reso. - 161(). « Le ein(Juiesme (le février 1619,nostre prieur Mathieu Fiiluet, pria les alliances et contrairesalliances de s'asseinl.ler pour dél béi'er sur un fit Sort impor-tant touchant les comédiens, d'autant que thrce gens, souscouleur d'estre cognus (le quelqu'un de UOS chefs, entroiciitsans payer. Les comédiens, qu'estoit la compagnie de LaRivière et de Gasteau, Longueval, La Racquetiére et JeanFarine, s'adressèrent à nostre prieur pour moyenner quel-(I ui1lven tioii pour remédier à cela.

« Le sixiesine dudit mois, lassemhlee de toutes les alliancesestant clans une (les salles (les Estudes, nostre prieur futprié de proposer la cause qui l'nvoit obligé à convoquercette assemblée, lequel ayant doctement et sagement remons-tré l'inconiuiodité et préjudice (111i résultoit, contre les pri-vilèges de messieurs les chefs, de cette coutusioii, plia l'as-semblée d'y vouloir renle(lier en estahlissaiit un ordre.

Les coniédicus, appelés par le syndic de la nation de Gas-cogne, estaiis venus dans l'assemblée, il lut ilelihere qu'ilsbailleroient (les chiffres à un (les chefs pour les distribuer àceux qui doivent entrer sans payer, et que le reste paieroit,s'obligeant lesdits cheils (le toutes nations de supporter lesd.comédiens en tout et partout.

Folio... - 1618-1619. Ecoliers de la nation de Provencenoble Guiraud il'Annecy 1618; noble de Castellane 1618;nolde Estieune d'Arles 1618; Palamèdes Fahry, 5r de Vala-vez, baron (le Rian ItilS; Pierre Blayn. capitol (l'Aix 1618;noble Laurens Vacliet J 61 ; noble Jacques de Pannat; Gas-pard de Miqueilis, 5r de Bédevin 1618; noble Ambroise Cor-hier; n obl e Pierre Bayou 1618; noble Jacques Meynard 1618.

Folio 151. « Le quinziesme de miiay 1619, nostre prieurtint, le party des contraires alliances contre la Gascogne,Languedoc et Rouergue, sur la création du prieur de l'Au-vergne, estant preteiidaiits d'un costé M. Bourse, de l'autre,

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32 LES ÉCOLIERS PROVENÇAUX À L'I1N1VERSITI DE TOULOUSE.

M. Fargues. La raison pourquoy nostre prieur fut contraintde porter les armes coutre ses alliances tut que quelque tempsauparavant, l'alliance de Provence s'estoit assemblée dansle logis de M. Bal] iou, antique de Languedoc, et avoit estédélibéré et arresté que lorsqu'il y auroit brigue sur la créa-tiomi de quelque prieur (le la contraire alliance, il ne seroitpas permis à aucun (le nostre alliance de s'engager sansavoir résolu de le faire «Uli commun consentement. Or advint

ce coup la Gascogne, Rouergue et Languedoc sestoieiite.ngais sans le communiquerà nostre prieur. L'affaireréussit comme désiroit nostre prieur : M. Bourse futesgal avec F'argues.

Folio 134 et dernier.« Noble Annibal (le Castellane, chevalier, a reconnu la

très noble nation (le Provence, 1630 ».Au-dessous est écrit

Va, Provansal, ,j w j),Ç ne' té v' ti:,'o.

TjuLoti'i', Imp. DOIJLADOIILR-PRIVAT,S-Home, 39. - 8351