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LES COMMUNAUTES JUIVES D'AVIGNON ET DU COMTAT VENAISSIN AU XVIIIème SIECLE "LES JUIFS DU PAPE" JEAN-CLAUDE COHEN 2000

LES COMMUNAUTES JUIVES D'AVIGNON ET DU COMTAT VENAISSIN AU XVIIIème SIECLE … · 2017. 10. 9. · J'ai donc été dans l'obligation de faire des choix, et par exemple de retenir,

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  • LES COMMUNAUTES JUIVES

    D'AVIGNON ET DU COMTAT VENAISSIN

    AU XVIIIème SIECLE

    "LES JUIFS DU PAPE"

    JEAN-CLAUDE COHEN

    2000

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    Remerciements Je veux remercier tous ceux qui ont bien voulu m’apporter leur aide dans la réalisation de mon travail. Georges Jessula et notre regrettée « Zouzou » Jessula, fille d’Armand Lunel, omniprésents à mes cotés, dès le premier jour, m’ont permis de rencontrer ceux qui allaient devenir mes principaux interlocuteurs et ne m’ont pas ménagé leur aide. Le docteur Simon m’a, bien sur, fait profiter de son inégalable culture nîmoise, et a eu l’extrême amabilité de relire une grande partie de mes écrits apportant des corrections et ajoutant nombre d’informations et d’anecdotes. Fabrice Nathan m’a renseigné abondamment par sa connaissance des archives provençales. Elie Nicolas m'a fait profiter de son érudition et de ses conseils. J’ai puisé sans limites dans la remarquable thèse de Jackie Kohnstamm, à qui j’avouais, lors d’un mémorable dîner, à Nîmes, que je n’aurais jamais soupçonné la passion d’une anglaise pour nos ancêtres. Robert Milhaud, que j’avais rencontré chez mes cousins Astruc, m’entraîna un beau matin à Avignon pour la création de l’Association Culturelle des Juifs du Pape. Quelle judicieuse idée il avait eu ! J’y ai rencontré tout ceux qui ont fait leur notre histoire comtadine. J’ai puisé dans la l’Echo des Carrières de précieux renseignements. Je veux aussi vanter l’accueil qui m’a été réservé dans les services d’archives, que ce soit les services municipaux de Carpentras, de Cavaillon, de l’Isle sur la Sorgue, de Nîmes, ou les services départementaux du Vaucluse, à Avignon. J’ai consulté bien des ouvrages de référence, mais ce serait injure de ne pas citer Les Juifs du Languedoc, de la Provence et des Etats français du Pape d’Armand Lunel, Les Juifs du Pape en France de René Moulinas, Les Juifs du Pape à Nîmes et la Révolution de Lucien Simon et Anne-Marie Duport, l’ensemble de la Revue des Etudes Juives et des Archives Israélites consultées parmi une abondante documentation à la bibliothèque de l’Alliance Israélite. Merci, enfin, à tous ceux qui ont bien voulu me faire parvenir leurs propres archives familiales, apportant, ainsi, des pierres à notre édifice commun.

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    INTRODUCTION Ce document est l'hommage modeste que je veux rendre à ceux qui ont vécu dans les Carrières, mes ancêtres, dont "je porte" le nom et la culture. D'autres ayant, mieux que je n'aurais su le faire, raconté leur histoire, je leur ai élevé le Monument aux Morts qu'ils n'ont jamais eu. J'en ai nommé beaucoup, j'aurais voulu les nommer tous. J'ai replacé chacun avec les siens, j'ai reconstitué les familles et, pour tenter de donner un souffle de vie, j'ai rapporté le moindre détail, une anecdote, un jugement, un état de service, une précision. La période étudiée s'étend de 1680 à 1808. Avant 1680, les documents sont trop fragmentaires, ou difficilement exploitables, pour constituer un ensemble cohérent. Après 1808, date du fameux décret de Bayonne, la dispersion sur l'ensemble du territoire français, principalement, ne permet plus la mise en forme d'un état récapitulatif. J'ai cependant conservé les éléments généalogiques rencontrés extérieurs à cette période afin de ne pas priver de l'information le lecteur intéressé. J'ai mené mes recherches d'abord dans le Comtat Venaissin (Carpentras, Cavaillon, l'Isle sur la Sorgue), et à Avignon, puis dans le Languedoc ( Nîmes, Montpellier, ...) et en Provence ( Aix, Marseille, Salon, ...) premiers lieux d'exode des populations vauclusiennes. Je voudrais faire part au lecteur d'un certain nombre de réflexions que m'a apporté cette étude. Tout d'abord l'origine des identités. "Au commencement", vraisemblablement au début du Moyen-Age, chacun était identifié par ce que nous appelons, aujourd'hui, un prénom d'origine biblique. Pour départager deux porteurs de prénom identique, on complétait par le prénom de son père, "Pierre fils de Paul". Mais, même au sein d'un village, entité quasi permanente la plus rencontrée à cette époque, des homonymies subsistaient. On avait donc recours à une particularisation supplémentaire, "Pierre, fils de Paul, qui habite près du pont", "Charles fils de Jean, le boiteux"... Il s'agissait d'une précision (nom de lieu, sobriquet, particularité physique...) qui devint un surnom, puis le patronyme, Pierre Dupont, Jean Boiteux. Tel est, très simplifiée, la genèse de notre identité, qui se formalisera, peu à peu, notamment à travers les registres religieux, puis formellement, et définitivement, lors de la création de l'état civil. A ce processus doit être ajouté le fait que, jusqu'à la Révolution, l'orthographe n'était pas fixée, mais au bon vouloir du rédacteur occasionnel, religieux, notaire, magistrat. Une même souche finira par aboutir, par ce seul fait, à plusieurs patronymes. Nous pouvons ainsi comprendre l'évolution qui s'est produite, dans ce domaine, au sein des Carrières. J'imagine que nos Judeo-Comtadins ont, eux aussi commencé par s'appeler "Daniel, fils de David", puis ont eu besoin de précision le jour où plusieurs ont répondu à ces seuls critères. Ainsi ont-ils utilisé ce qui deviendra leur patronyme. La première famille de patronymes est d'ordre géographique: l'usage, sans doute avec un parfum de nostalgie, des villes dont ils se pensaient issus. Ils se désignaient "Mardochée de Lunel", "Samuel de Bédarrides", de Monteux, de Milhaud, de Beaucaire, de Cavaillon, etc. Afin d'alléger notre texte nous avons éludé le "de" et avons écrit " Mardochée Lunel", " Samuel Bédarrides".

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    On trouve, ensuite, des noms à consonance religieuse, Cohen, Vidal (Haïm), Lion. Pour ce dernier on assiste d'ailleurs à une curieuse dérive; alors que ce patronyme a une authentique origine biblique, soit par lacune orthographique, soit par assimilation à d'autres origines géographiques, l'orthographe la plus répandue sera "Lyon", que je me suis moi-même vu contraint d'adopter. Un troisième groupe a des origines plus difficiles à cerner. Il s'agit de "Naquet", sans doute issu d'un métier ou d'un sobriquet. Il s'agit, également de Crémieux, dont l'origine mystérieuse est aux Comtadins ce que le Masque de Fer est aux historiens. On ne trouve jamais la mention "de Crémieux" contrairement à ce qui est utilisé pour tous les noms de ville, ce qui nous laisse à penser que les Crémieux ne sont pas plus de Crémieux que les Lion de Lyon ou les Cahen...de Caen. De plus, si, au dix-huitième siècle, on rencontre beaucoup de Crémieux à Carpentras, on ne rencontre, à Cavaillon, que des Crémy, Crémuy ou des Carmi. Et ce sont bien les mêmes qui, nés Crémieux à Carpentras, vont se marier Crémy à Cavaillon. Il y a vraisemblablement là une origine Hébraïque ("le jardinier" ?). A ces incertitudes des origines, s'ajoutent les particularités orthographiques ou coutumières. Ainsi trouve-t-on diverses formes de Millaud, Milliaud, Milhaud, toutes désignant le même selon le rédacteur, et qui aboutiront à des patronymes voisins en 1808, souvent proches cousins. Ainsi, le même naissait Montélis ou Montély à Cavaillon, vivait Monteux ou Montel à Carpentras et se mariait Monteaux à Avignon. Ou encore, de par son origine géographique, on s'appelait Saint-Paul, patronyme à consonance on ne peut plus chrétienne, qu'on faisait évoluer en Sampal, voire en Paul. On dira, indifféremment, Delpuget ou Puget, Deroque ou Laroque. J'ai donc été dans l'obligation de faire des choix, et par exemple de retenir, Baze, Millaud ou Mayrargues, plutôt que Basle, Milhaud ou Mirargue. Il en est ainsi pour les prénoms, la même, au fil du temps sera Hana, Ana ou Anna, sans compter les diminutifs. On trouvera une récapitulation des noms et des prénoms. Tout au long du XVIIIème siècle, les trois Communautés du Comtat sont restées très proches, mariages fréquents, rabbins communs, échanges commerciaux. A chaque Communauté correspondent des spécificités patronymiques. L'Isle est la ville des Abram, des Beaucaire et des Millaud, un tiers des habitants de la Carrière de Cavaillon sont des Bédarrides, Crémieux est un patronyme plus spécifique à Carpentras. Avignon apparaît "fort éloigné". On y rencontre des patronymes totalement inconnus dans le Comtat, Petit, Saint-Paul, Rouget, Sassias, Pichaud; les Delpuget y sont nombreux. Avignon semble avoir été plus perméable à une certaine immigration. Il y a des fortunes à l'Isle, Cavaillon est pauvre, la Carrière de Carpentras est couverte de dettes. Le lecteur trouvera une liste des patronymes et des prénoms rencontrés. Pour ces derniers on appréciera la part biblique et la part régionale. Aux patronymes et aux prénoms se sont parfois ajoutés, à nouveau, des surnoms. La quasi totalité d'entre eux était liée à un individu et n'a pas subsisté à la création de l'état civil. Une exception notable: Muscat. Chez les Millaud de l'Isle, l'aîné à chaque génération, portait ce surnom. Celui qui le portait en 1808 en a fait le patronyme de deux de ses fils. Ces descendants Muscat, dont une branche devint niçoise, sont d'authentiques Millaud.

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    LES SOURCES Les principales sources que nous avons utilisées sont les suivantes: - les registres des Carrières qui couvrent la période allant de 1763 à 1793 pour les communautés d'Avignon, de Carpentras, de Cavaillon et de l'Isle sur la Sorgue. On y trouve, pour une grande partie, les naissances, les circoncisions, les mariages et les décès; une grande partie car, à l'évidence, ils sont incomplets sur la période qu'ils sont censés couvrir. Au delà de 1793, ce sont les registres municipaux que nous avons utilisés. Les registres des Carrières sont consultables soit dans les archives municipales des quatre villes concernées, soit aux archives départementales du Vaucluse. Chaque acte est rédigé en français et en hébreux. Afin de faciliter l'accès aux généalogistes, la rédaction a été établie en français actuel facilement consultable. Ainsi, la notation "David Crémieux Cp 10.2.1769-Is 8.6.1789" signifie que l'on trouvera acte de sa naissance et de sa circoncision dans le registre des naissances de la communauté de Carpentras, et acte de son décès dans le registre des décès de la communauté de l'Isle, - la thèse de Jacqueline Ann Kohnstamm, réalisée en 1981, "Family structure and behaviour and guetto life in the jewish community of l'Isle-sur-Sorgue 1680-1760", - "Délibérations de la Commission de répartition des dettes de l'ancienne communauté de Carpentras 1816 à 1819" archivé à la Columbia University de New-York, - les informations ou généalogies que nous ont fournies: Elie Nicolas, Fabrice Nathan, Marie-Louise Tapiero-Monteux, Jacques Chenais, Jocelyne Chatain-Monteux, Laurette Lunel, Albert Bouet-Crémieux, Georges Graner, Jean-Claude Milhaud, Jean-Pierre Netter, Noémie Cohen, Jean-Claude Herelle-Carcassonne, Didier Hirsch, Maurice Caillet, - en les remerciant pour la qualité de leur accueil, les archivistes de Carpentras, Cavaillon, l'Isle sur la Sorgue, Avignon, Nîmes, Marseille, l'Ecole polytechnique, l'Alliance israélite universelle, le château de Vincennes, - "Les Juifs du pape en France" par René Moulinas, "Juifs du Languedoc, de la Provence et des Etats français du pape" par Armand Lunel, "Histoire des Juifs d'Avignon et du Comtat Venaissin" par Armand Mossé, "Les Juifs du pape à Nîmes et la Révolution" par Lucien Simon et Anne-Marie Duport, "Histoire du Comtat Venaissin" par Henri Dubled, "Le pavillon des fantômes" par Gabriel Astruc, "Cavaillon pages d'histoire" par Guy Jau, "Les Juifs du Midi" par Daniele et Carol Iancu, "Onomastique juive du Comtat Venaissin" de Simon Seror,"Histoire d'un généalogiste Judéo-Comtadin" de Michel Mayer-Crémieux, "Ode hébraïque de Joseph Meyrargues au pape Clément XIV" par Gérard Nahon, - "Archives Israélites", "Archives Juives", "Revue d'Etudes Juives", "l'Echo des Carrières", "Cercle de Généalogie Juive".

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    QUELQUES NOTIONS D'HISTOIRE

    Vers les années 70 de notre ère, après la destruction de Jérusalem, la tradition rapporte que les familles les plus considérables de la maison de David et de la Tribu de Juda auraient été exilées dans la Gaule méridionale et la péninsule ibérique (A.Lunel). Ces populations sont donc installées sur ce qui sera le territoire national depuis prés de vingt siècles, constituant un judaïsme authentiquement français. Pendant environ trois siècles, à la différence du contenu des Epîtres de Saint-Paul, la différence entre Juifs et Chrétiens n'est pas encore tranchée, les Chrétiens n'étant considérés que comme une des nombreuses sectes juives. Ces immigrants seront, d'ailleurs, vraisemblablement, le creuset du christianisme en Gaule méridionale et, comme le faisait remarquer Renan, leurs descendants seront en droit d'affirmer "nos ancêtres, les Gaulois". La première référence à une communauté juive se situe en 449 à Arles, où elle participe aux obsèques de l'évêque saint Hilaire (A.Lunel) en chantant des Psaumes en hébreux. A partir des années 500, l'Eglise s'étant suffisamment structurée, le judaïsme et le catholicisme sont, définitivement, des religions différentes, inconciliable. Les pays de langue d'oc ont toujours eu une tradition de tolérance. L'exercice des cultes est libre. De l'an 1000 à 1300, c'est un véritable "âge d'or". Narbonne, Lunel, Montpellier, sont des centres de commerce international mais aussi des hauts lieux intellectuels en rapport avec l'Espagne et l'Afrique du nord. Ici vont jaillir les premières grandes confrontations philosophiques, notamment sur les controverses entre la pensée judéo-chrétienne et les courants aristotéliciens. D'Averrhoes à Maimonide, les bases de la pensée moderne sont posées. Rabbins, prêtres, laïcs, s'affrontent en joutes intellectuelles telles que nous les retrouverons dans les cours de Comtes de Toulouse. Le concile de Latran, en 1215, pose les bases d'une législation anti-juive en imposant le port de la rouelle, ancêtre le l'étoile jaune. La position de l'Eglise est formalisée. Les origines judaïques du christianisme empêchent de considérer les juifs comme hérétiques. Ils sont, selon les propos de Saint Augustin, "le peuple témoin". Il faut leur imposer des obligations "afin de les sortir" de leur erreur et les amener au christianisme. Ainsi, régulièrement, ajoutera-t-on, et ce jusqu'à la Révolution, de nouvelles contraintes (interdiction d'occuper des emplois publics, de soigner les Chrétiens, de posséder des terres, d'exercer certains métiers...)pour les limiter au "commerce" de l'usure et des vieux vêtements afin d'en faire l'image souhaitée du Juif. La situation, en Europe, va se radicaliser en l'espace d'un siècle: en 1394, par "l'Edit de Bannissement", les Juifs sont exclus du Royaume de France, il en est de même, en 1492 en Espagne, et, en 1496, au Portugal. La Provence reste une terre hospitalière. Pratiquement rien n'a altéré l'esprit de tolérance. Ne dit-on pas du Bon Roi René "nul souverain ne montra plus de mansuétude envers les Juifs, et nul n'en tira plus d'argent".

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    Hélas, en 1481, le Comté de Provence, après le Languedoc, est rattaché au Royaume de France et soumis à ses lois. L'exil est inévitable. Il sera prononcé en 1500 et exécuté en 1501. Or, il se trouve qu'en 1274 le roi de France Philippe le Hardi, avait cédé, à l'Eglise, le Comtat Venaissin, cette partie de l'actuel département du Vaucluse, dont la capitale était Pernes, puis Carpentras. En 1309, le pape Clément V s'installe à Avignon qui devient, à son tour, en 1348, propriété de la papauté. Ils le resteront jusqu'à la Révolution. L'Eglise, nous l'avons dit, ne pouvait interdire le judaïsme, la majorité des Juifs de Provence va s'installer dans ces Etats français du Pape", "à l'ombre de la croix" et devenir les "Juifs du Pape". Ce n'est pas avec sympathie que les populations locales virent s'installer les nouveaux venus. Mais, un siècle durant, ils vécurent, à leur guise, dans les villes et les villages. En 1624, le Vice-Légat, qui dirigeait, au nom du pape, décida le regroupement des Juifs dans les "Carrières". En provençal, une carrière c'est une rue où peuvent passer des charrettes. Il y aura, en tout et pour tout, quatre Carrières, une dans chaque ville: Avignon, Carpentras, Cavaillon et l'Isle-sur-la-Sorgue, que leurs nouveaux habitants appelleront "les quatre Saintes Communautés". Chaque Carrière, qui ne mesure qu'une centaine de mètres, est fermée de portes à chaque extrémité. C'est le "ghetto". Les portes s'ouvrent le matin et se referment le soir. Mille cinq cents à deux mille personnes vont naître, se marier, élever leurs enfants et mourir dans ces lieux jusqu'à la Révolution. Essayons d'imaginer ce que pouvait être la vie quotidienne dans la Carrière. Ce qui frappe d'abord c'est le fourmillement, la foule qui se presse. Tant de gens sur si peu de place! Et puis l'odeur. Il n'y a aucun système d'évacuation des eaux et des ordures. La rue est recouverte de paille renouvelée chaque jour par un fermier chrétien, retenu, annuellement, par "appel d'offre" le fumier récolté ayant grande valeur. Les portes, gardées par des portiers chrétiens, logés et rémunérés par les Juifs, sont fermées le soir à 19 heures en hiver et 20 heures en été. Elles ne peuvent alors être ouvertes qu'en cas d'urgence, c'est à dire pour faire entrer une sage-femme. Le taux de natalité étant élevé et le nombre de maisons limité, il y a pénurie de logement. Le moindre recoin est habité, y compris les portails. Des étages sont régulièrement ajoutés, ce sont les quartiers les plus hauts des villes, visibles de fort loin. Les éboulements se produisent régulièrement. La promiscuité d'une population historiquement endogame multiplie les liens de parenté, mon grand-père, deux siècles après, disait encore, parlant d'un Juif du Pape, "un cousin". Et pourtant, dans ce monde clos, étroit, aux conditions de vie si difficiles, va se constituer une organisation difficilement imaginable. Autour de la synagogue, "l'Ecole", une théocratie va s'instaurer, véritable démocratie censitaire. Un conseil de notables préside aux destinées de la communauté, un système extrêmement élaboré gère l'instruction (dès le XVIIème siècle, tous les garçons sont scolarisés), l'aide sociale (les indigents sont pris en charge), la vie religieuse (les fêtes sont nombreuses et fastueuses), la collecte des impôts. La communauté emploie de nombreux salariés, dont les rabbins, à travers une véritable politique sociale. Les Carrières étant toujours au centre des villes, les relations avec le voisinage sont, en général, très mauvaises. Chaque sortie le la Carrière est une épreuve, les agressions, au moins verbales, des groupes de chenapans, sont permanentes. On ne sort qu'en groupes, notamment pour aller au puits. Il ne faudrait pas retenir de tout cela une seule idée de commisération. A l'oppression et l'humiliation s'opposait "la tiédeur enveloppante, rassurante, familière" de la Carrière. En cette époque d'extrême violence, le sort des Juifs du Pape était plus enviable que celui, par exemple des Protestants. On vivait "entre soi". Toutes les caractéristiques de la Société se retrouvaient

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    la longueur d'une rue. Mêmes les querelles, "ceux ou celles qui s'injurieront ou se querelleront près du puits" risqueront trois écus d'amende, on se fait un procès pour une place à la synagogue. Cependant, au cours du temps, la violence de ce qui s'appellera, après l'Affaire Dreyfus, l'antisémitisme, ne fait que croître. Régulièrement les autorités promulguent des législations de plus en plus contraignantes. La Révolution mit "doublement" un terme à cette situation: le 28 janvier 1790 les Juifs avignonnais sont reconnus citoyens français avant même que, le 14 septembre 1791, Avignon et le Comtat Venaissin soient rattachés à la France le 14 septembre 1791. En quelques années les Carrières se vidèrent en un exode vers la Provence et le Languedoc. Les plus vieux, qui choisirent de finir leurs jours dans la maison de leur naissance, s'intégrèrent à la vie locale. Mon ancêtre Lange Cohen, nous le raconterons plus loin, devint maire de Cavaillon dès 1794.

    REPERES CHRONOLOGIQUES

    449. A Arles, la Communauté juive prend part aux obsèques de l'évêque St-Hilaire et chante des psaumes en hébreux. 478. Code théodosien. 508. A Arles la Communauté juive contribue a la défense de la ville assiégée par le roi de Bourgogne, Gondebrand. 543. A Arles la Communauté juive prend part aux obsèques de l'évêque St-Césaire. 1020. A Toulouse, première colaphisation connue. Août 1178. Frédéric 1ier, empereur des Romains, met les Juifs d'Avignon sous la protection de l'évêque de la ville, Pons. 1207. Excommunication de Raymond VI. 1215. Le Concile de Latran décide le port de la Rouelle pour les lépreux, les filles publiques et les juifs. 1220. Construction du Pont St-Bénézet, "Le Pont d'Avignon". Ce serait un Juif qui, en 1177, aurait fait traverser le Rhône à Bénézet venant de son Vivarais natal et arrivant à Avignon. Le Pont sera construit a cet endroit et les Juifs seront obligés de participer aux dépenses de la construction. 1227. Concile de Narbonne 1236. Concile de Béziers

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    1247. Une rumeur de crime rituel à Valréas entraîne vers le bûcher la totalité de la petite Communauté. 27 janvier 1274. Philippe le Hardi, héritier du Comte de Toulouse, remet le Comtat-Venaissin à l'Eglise romaine. 28 février 1276. "Fondation" de la Communauté de Carpentras 1299. Philippe Bel "porte défense" aux Juifs de faire des prosélytes, ordonne la répression de leur maléfices, les accuse de cacher des hérétiques. 22 juillet 1306. Première expulsion des Juifs de France par Philippe le Bel. Ce fut "non seulement une mauvaise action, mais aussi une mauvaise affaire". 1306. Charles II, comte de Provence, garantit les droits des Juifs dans ses états, au XVème siècle. Un fonctionnaire porte le titre de "Conservateur des privilèges des Juifs". 1309. Clément V, redoutant le séjour en Italie, ou sévissaient les guerres civiles (Guelfes et Gibelins), s'établit à Avignon où ses successeurs restèrent jusqu'en 1386. Il y aura sept papes avignonnais, tous français; les Antipapes y revinrent jusqu'en 1403. Apres le départ des papes, le pouvoir est confié à un "Vice-Légat". 1315. Louis X accepte le retour des Juifs a titre provisoire et onéreux. 1316. Ouverture du cimetière de la Pignotte a Avignon. 1320. Croisade des Pastoureaux. Le pape Jean X protège les Juifs. Massacres à Auch, Castelsarrazin, Albi, Toulouse, Verdun sur Garonne. 1322. Expulsion, sans effet, des Juifs du Comtat par Jean XXII. 1326. Le concile d'Avignon, sous Jean XXII, rappelant le Concile de Latran, 1215, impose la Rouelle aux Juifs de plus de quatorze ans et les "cornailles" (chapeau à cornes) aux Juives de plus de douze ans. 2 janvier 1344. "Refondation" de la Communauté de Carpentras v.1345. Le pape Jean X réprime le prosélytisme des Juifs; expulse les Juifs de Bédarrides et détruit la synagogue. 1345-1346. Pogroms à Orange. 1348. La Grande Peste. Clément VI défend les Juifs, accusés d'avoir provoqué le fléau (en empoisonnant les puits), et recueille, dans ses états ceux qui fuyaient les persécutions. 1348. La reine Jeanne de Provence vend Avignon à Clément V, pour 80 000 Florins. 1348. Massacre à la Juiverie de Toulon.

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    1353. Raymond des Baux garantit les droits des Juifs dans sa Principauté d'Orange. 1369. Le médecin de la reine Jeanne de Provence est Bendig Haim. 1370. Acquisition de l'actuel Cimetière de Carpentras, pour 38 florins d'or et 6 livres d'épice par an, le vendeur pouvant continuer d'y faire paître ses troupeaux. On y plante une vigne pour faire du vin casher, et l'argent de la production des vers à soie des mûriers servira a doter les jeunes filles pauvres. Il ne sera clôturé qu'en 1843. 17 sept. 1394. Edit de bannissement des juifs du Royaume de France, par Charles VI. 1415. Une Bulle de Benoît XIII n'autorise qu'une synagogue par ville, à condition de ne pas avoir servi d'église aux Chrétiens, s'efforce d'isoler les Juifs, les limite dans leurs "ghettos", leur impose trois sermons par an, où leurs erreurs seraient combattues (en payant les prédicateurs). 1428. Massacre à Manosque. Le meneur est condamné à mort. Libéré par la foule qui provoque de nouveaux massacres. 1453. La Carrière des Juifs de Cavaillon est fixée rue Fabricis, longue de 50 mètres. Lors d'un procès, leur avocat dit "qu'ils vivent, ici, en paix, depuis 140 ans". 1455. Le médecin du Roi René est Abraham Salomon 1456. Emeutes contre les Juifs à Cavaillon. 7 sept. 1457. Le Concile d'Avignon interdit aux Juifs l'exercice de la médecine et la vente de viande préparée selon leurs rites. 1458. Un règlement de police d'Avignon, interdit aux Juifs, "sans admettre d'excuse": les prêts d'argent sur les vases et objets sacres, le foulage et le lavage des draps, à moins d'employer les procédés des ouvriers chrétiens, le trafic des vêtements confectionnés avec du drap neuf mal lavé, la fabrication de jupons doubles de rognures de laine ou de bourre de coton; ce règlement maintenait l'ancienne loi qui leur défendait l'entrée des mauvais lieux sous peine d'avoir le pied coupé et de payer une amende de 25 Livres. La Carrière sera fermée par une chaîne. 12 juin 1459. Affaire Martini à Carpentras: une émeute éclate contre les Juifs, fomentée par un notaire, Robert Martini. Plus de 60 Juifs furent tués. Les coupables furent tous graciés, à l'exception de Martini et de ses complices qui furent bannis. 25 août 1459. Interdiction aux Juifs d'être fermiers ou exacteur de taille. 1460. Demande du Conseil Municipal de l'expulsion des Juifs de Pernes. 21 juin 1461. La Municipalité de Carpentras passe une convention avec les Juifs déterminant qu'ils habiteront, exclusivement, dans deux rues perpendiculaires: la rue de la Muse et celle de la Galaffe. L'entrée en sera barrée par une chaîne.

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    1460. Massacre évitée à Mazan où les Juifs seront protégés, voire cachés par le seigneur, Honoré Astoaud. 1462. Désespérant de n'obtenir de réparations de l'Affaire Martini (1459), les Juifs se livrent à des voies de fait sur le vicaire de la Judicature de Carpentras. 1471-1480. Règne du Bon Roi René. "Nul souverain ne montra plus de mansuétude envers les Juifs et nul n'en tira plus d'argent". 1475. Pogrom à Digne le Vendredi Saint. 1475. Interdiction de fermer les portes de la Carrière d'Avignon en temps de peste. 1479. A Malaucènes les Juifs, ayant d'abord voulu fuir et ayant été retenus de force, sont incorporés pour repousser l'attaque d'une bande de mercenaires conduits par Bernard de Guarlant. 1481. A la mort de Charles III, comte de Provence, selon son testament, la Provence est cédée au Roi de France. 1482. Louis XI confirme les privilèges des Juifs de Provence. 1484. Pogroms à Arles juin 1484. Les municipalités du Comtat sont informés des mauvais traitements infligés aux Juifs d'Arles. Le Conseil de Carpentras décide d'établir une garde de 12 hommes, commandés par un capitaine, pour assurer la protection de la Juiverie. 1485. Emeutes contre les Juifs à Cavaillon, des Chrétiens pillent la Carrière. mai 1485. Emeutes contre les Juifs à Avignon sept. 1486. 60 Juifs s'embarquent pour la Sardaigne. Des "Comités spontanés" les empêchent de réaliser leurs avoirs 21 oct. 1486. A Carpentras, conformément à des ordres supérieurs, le Conseil Municipal ordonne aux Juifs d'abandonner aux Chrétiens la rue de la Galaffe, et de se contenter de la rue de la Muse, a condition d'établir aux extrémités deux portes fermant à clef; les maisons des Juifs ne devaient avoir aucune vue sur les rues des Chrétiens "parce que le fils de l'esclave ne doit pas être place au même rang que le fils de la femme libre". 1492. Les Juifs interdits à Arles. 31 mars 1492. Edit d'expulsion des Juifs du Royaume d'Espagne, par Isabelle la Catholique. 1496. Les Juifs interdits à Tarascon. 5 déc. 1496. Expulsion des Juifs du Portugal.

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    1498. Charles VIII expulse les Juifs de Provence 23 mai 1500. Louis XII confirme l'expulsion des Juifs de Provence. 1504. A Pernes, les Juifs sont enfermes dans la rue Catte, où il leur est permis d'édifier une synagogue, "pour les séparer des Chrétiens". 1505. Expulsion des Juifs d'Orange (Ordonnance de Courthezon). 21 déc. 1512. Lettres patentes de Louis XII aux "Nouveaux Chrétiens de Provence descendus de tige et vraie racine hébraïques". 1515. A Isle excès contre les Juifs. Le Légat gracie les coupables. 1525. Promulgation du Règlement de Clément VII. 1529. Le Conseil de ville d'Avignon décide qu'Emmanuel de Lattes, juif, physicien, enseignerait pendant un an aux honoraires de 3 écus par mois en temps de peste, ou bien 5 écus par mois, qu'il y ait peste ou non. 1533. Annulation du Règlement de 1525. 4 avril 1569. Les Juifs sont exclus par le pape de tous ses états, sauf Rome et Ancone. Le cardinal d'Armagnac, co-légat d'Avignon, leur intime l'ordre de quitter le Comtat sous trois mois. L'Ecole est vendue. De nombreux actes de notaire attestent des ventes de maisons, étables, granges. Une partie des familles émigrent vers l'Empire Ottoman et le Piémont. 24 juillet 1569. Cinq familles d'Isle et cinq de Carpentras demandent des passeports pour le Levant. ler août 1569. Demande de passeports d'une famille de Carpentras pour embarquer a Marseille. 1569-1570. Nombreuses ventes de biens juifs, notamment à Pernes et à Valréas. 2 août 1570. Les élus du Comtat, réunis à Carpentras, demandent le départ effectif des Juifs. 3 août 1570. Ordonnance du Légat confirmant l'expulsion des Juifs. 23 sept.1573. Supplique des Juifs d'Avignon, soutenus par les consuls, pour leur maintien . 1603. Le Vendredi Saint, les Juifs de Carpentras auraient traîné la Croix dans la boue et crucifié un agneau, d'autres disent un mannequin de paille. Ils furent condamnés et une inscription fut placée dans la cathédrale. 1619. Mgr Bardi, évêque de Carpentras, déclare que les principes d'assistance chrétienne s'appliquent aux Juifs, pour Justifier les interventions de médecins et de sages-femmes dans les Carrières, les Juifs n'ayant pas accès à ces professions. Confirmation en 1725.

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    1624. Regroupement des Juifs dans les quatre Carrières. 1628-1646. Epidémie de peste. Les femmes et les enfants peuvent partir dans les environs, puis les hommes, pour qu'elles ne soient pas seules. 1634. Obligation de résider dans les Carrières à Avignon, Carpentras, Cavaillon et Isle. 1er juil 1652. Le Vice-Légat impose la séparation absolue des habitations juives et chrétiennes (des Chrétiens habitaient les Carrières). 1653. Interdiction, aux Juifs, sous peine de fouet, de passer la nuit hors des Carrières, sauf autorisation. 1657. Autorisation de séjourner trois jours par mois dans les villes et villages du Comtat, mais interdiction de sortir des Carrières, sous peine de mille Francs d'amende, le Sabbat, les fêtes juives, la Noël, la Semaine sainte, la Pentecôte, la Fête Dieu. 1660. Louis XIV s'empare d'Orange. Les habitants obtiennent le retour des Juifs. 1666. La Communauté de Bédarrides est condamnée pour avoir enterré, dans son cimetière, un Juif d'Orange. 1687. Expulsion des Juifs d'Orange, à la suite de la Révocation de l'Edit de Nantes (1685). 1699. Les Juifs de Carpentras, menacés d'expulsion, émigrèrent en grand nombre, après avoir, conformément aux statuts, payés jusqu'au dernier sou leur part des impôts et dettes de la Communauté. L'édit d'expulsion ne fut pas publié. Une partie de ces exilés alla en Turquie, en Palestine, d'autres en Provence. 20 oct.1704. L'Inquisiteur Général d'Avignon, le père Lacrampe, définit un règlement qui est, sans doute, une des premières législations antijuives formelles. 1707. A Carpentras, le jour de la Fête Dieu, au passage de la procession, un égout de la Carrière déborde. Incident. Avertissement. 1709. Grave disette. On attribue une livre de blé par jour, une demie pour les Juifs. 1710. Achat, à Avignon, d'un jardin, près des remparts, paroisse St-Symphorien, pour en faire un cimetière, supprimé en 1791, comme les autres cimetières de paroisse. 1712. Comme en 1707, même incident lors de la procession de la Fête Dieu: 4 écus d'amende à la Communauté. 1720. Les trois familles juives restées à Orange tenues de porter le chapeau jaune et de ne paraître autrement en public "sous peine de se voir racler la barbe". 1721. Terrible épidémie de peste. A Avignon, le 23 octobre 1721, malgré les interdictions, Mardochée Delpuget acheta des hardes contaminées qu'il introduisit dans la Carrière. Il mourut le 24 octobre, sa femme Johana le 26. Il y eut 71 victimes inhumées dans une terre

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    près de Faret, le long du Rhône, le tiers avait été baptisé. Les Dominicains qui desservaient l'hôpital attachaient plus d'importance au salut des âmes qu'à la guérison du corps; d'ou le grand nombre de conversions. Le rabbin n'obtint même pas l'autorisation d'aller assister les mourants. 1721. Epidémie de peste. 1732. Nouvel arrêt d'expulsion des Juifs d'Orange. 1738. "Accueil du rabbin Abraham Gediliya, émissaire de la Communauté d'Hébron". Sa visite coïncida avec le tremblement de terre du 18 octobre 1738 (A.J.XVIII). 1741. Début de l'édification de l'actuelle synagogue de Carpentras. 1753. Confiscation de livres hébreux a Carpentras, ordonnée par la Sainte Congrégation de Rome. 1754. Dans la nuit du 5 au 6 août, Mgr. D'Inguimbert fait saisir 1406 ouvrages chez 110 chefs de familles de la Carrière de Carpentras, en vue d'examiner s'ils peuvent leur être rendus, ou s'il convient de les saisir comme contraires aux prescriptions du Saint-Office. 27 mai 1763. Ouverture des Registres des Carrières sur ordonnance du Frère Jean Baptiste Mabil. 20 juin 1768. "Par ordre des Consuls, les individus suivants sont frappés d'une amende de quatre ducats d'or: Isaac de Digne, Isaac Mossé, Samuel Cerf, Benjamin Alphandery, Jassé Mayrargues, pour avoir gardé leurs chapeaux sur la tête alors que, à cause de la réunion temporaire avec la France, les armoiries de Notre Saint Père le Pape étaient transportées cérémonialement de la Porte de Mazan à l'Hôtel de Ville". (Livre de police de Carpentras). 1774. Edification de l'actuelle synagogue de Cavaillon. Sur la porte on pouvait lire "C'est ici la porte du Seigneur, les Justes peuvent y entrer". 1774. Ouverture d'une deuxième porte dans la Carrière de Cavaillon. 23 avril 1774. Retour d'Avignon et du Comtat dans le domaine pontifical. "Les Juifs dansèrent aujourd'hui une farandole dans les rues. Ils sortirent de leur Carrière (de Carpentras), tous attachés à leurs foulards, protégés par les sergents de leur Carrière et accompagnés par les crieurs de la ville. Et ils dansèrent la farandole à travers toutes les rues de Carpentras, se tenant l'un a l'autre par leurs foulards, et ce qui est si étonnant est qu'aucun chrétien ne les insulta. Le 2 mai, ils dansèrent encore. Dans la soirée, nous eûmes un feu d'artifice; la Carrière et la synagogue furent illuminées. "Journal du Chanoine Martin). 22 nov. 1777. Par 22 voix contre 1, les Juifs d'Avignon s'opposent à la création d'une seconde Carrière, souhaitée par les Juifs de Carpentras. 1787. "Edit de Tolérance aux non catholiques". Avril 1788. Versailles précise les limites de l'Edit de Tolérance, non applicable aux juifs.

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    28 janvier 1790. "Lettres Patentes" du Roi reconnaissant citoyens français les Juifs Portugais, Espagnols et Avignonnais. 16 juin 1790. La municipalité d'Avignon demande son rattachement à la France. 14 sept. 1791. Avignon et le Comtat sont réunis a la France. 27 sept. 1791. Les Juifs d'Alsace et de Lorraine deviennent citoyens français. 20 sept. 1792. Etat-civil laïc et obligatoire pour tous. 20 juillet 1808. Décret de Bayonne. 1828. Abolition du serment du Herem.

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    EVALUATION DE LA POPULATION DES CARRIERES

    CARPENTRAS

    1276 64 familles Accord de Fondation 1344 12 familles Accord de Refondation 1357 67 familles Subsides pour la construction ou l'entretien et fosses de ville (21 décembre 1357) 1400 42 familles Taille pour la réparation de la Cathédrale 1522 54 familles Taille (6 juin 1522) 1527 51 familles Fouage (21 mars 1527) 1540 et 1546 68 familles Cotisation pour l'imposition des farines et la subside des Juifs 1555 89 familles/496 habitants 1565 74 familles Capage après vendanges, pour réparation des fontaines 1570 43 personnes Cote des Juifs pour le paiement d'un vingtième sur le blé 1571 57 personnes Recensement complet après l'expulsion (2 septembre 1571) 1578 43 familles Vingtaine du blé 1580 52 à 55 familles Propriétaires de maisons. "Estimé des maisons de la Carrière" 1581 41 familles Recensement des personnes ayant des maisons 1589 52 familles Propriétaires de maisons: Taille de 45.000 écus a repartir sur la ville 1597 52 familles/258 personnes 1600 119 familles Manifeste: "Livre sommaire et comptes particuliers de tous les biens et facultés des citoyens habitants de la cité de Carpentras dressé sur les livres des manifestes et du cadastre faits en l'année 1600", "Pour 1600, dénombrement des chefs de familles juifs de Carpentras, dressé dans l'Ecole, sur les dires de Salomon Crémieux, un des baylons".

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    1601 63 familles Capage 1601 61 familles Manifeste (3 septembre 1601) 1602-1603 76 familles Manifeste (janvier 1602-8 juin 1603) 1605 73 feux "Dénombrement de tous les chefs de maison de la cité de Carpentras" (29 août 1605) 1627 370 habitants 1629 51 personnes Recensement complet: "Rôle des Juifs qui sont à présent dans la Carrière des Juifs de Carpentras"(8 mai 1629) 1669 83 familles Manifeste (21 décembre 1669) 1679 97 familles Manifeste (jan-fev 1679) 1693 450 personnes sur 5902 Chrétiens 1699 142 familles Manifeste du 12 décembre 1699 1709 605 personnes sur 6854 habitants Dénombrement 1714 127 familles Taille 1714 143 contribuables Capitation 1715 142 contribuables Capitation 1717 600 personnes Document de l'Inquisition 1721 132 familles,574 personnes pour 7477 habitants Dénombrement 1742 168 familles ou 752 personnes Recensement complet certifié par le Rabbin de la Carrière, Israel Crémieux" 1754 88 familles "Instructions pour le censeur des livres juifs"(13 avril 1754) 1760 1.000 a 1.200 personnes Estimation 1769 212 maisons, 818 personnes Dénombrement "certifié exact par les baylons le 7 décembre 1769".

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    1780 Il y avait 212 maisons et 818 habitants. Une seule maison comportait 9 habitants, 9 maisons 8 habitants, 9 maisons 7 habitants; voici les autres chiffres, selon A.J.XVIII: 17 maisons de 6 habitants 35 5 51 4 31 3 51 2 4 1 1789 222 feux ou 1.000 personnes environ Recensement 1789 52 familles "régulièrement assistées" sur 225, selon le Budget de la Communauté 1789 222 familles, 910 personnes, dont 172 familles, 724 habitants, toujours dans la Carrière Dénombrement 1808 36 personnes Décret de Bayonne

    AVIGNON 1566 102 familles 1577 77 familles 1617 76 familles "délibération du 19 janvier 1617 rassemblant 3 bailons, 9 conseillers et 64 chefs de famille" 1721 65 familles,290 personnes Dénombrement 1741 250 personnes Recensement 1746 67 familles,279 personnes Recensement 1759 385 personnes 1777 613 personnes sur 30284 habitants Etude de la population pour les Fermiers Généraux 1781 93 familles,340 personnes sur 28033 habitants Recensement de novembre 1781

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    1789 42 familles paient la taille sur 350 habitants Budget de la Communauté (avril 1789) 1808 119 personnes Décret de Bayonne

    ISLE

    1270 600 foyers pour la totalité de la ville ("Atlas Historique") 1765 1300 foyers pour la totalité de la ville ( "ibid") 1682 28 familles ("fonds Moureau") 1684 28 familles ("ibid") 1697 33 familles ("ibid") 1703 27 familles ("ibid") 1736 36 familles ("ibid") 1747 35 familles ("ibid") 1747 29 familles ("ibid") 1789 63 familles Recensement par les bailons de janvier 1789 1817 73 familles Pétition adressée au Préfet du Vaucluse 1808 22 personnes Décret de Bayonne

    CAVAILLON

    1657 12 familles Taille 1672 11 familles Taille 1680 15 familles Taille 1686 12 familles Taille 1697 17 familles Taille

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    1703 20 familles Taille 1774 30 noms Supplique adressée au Vice-Légat par les bailons pour obtenir l'autorisation d'ouvrir une deuxième porte à l'autre extrémité de la rue 1778 28 cotisants Rétribution du Rabbin Moise Polaque 1780 20 cotisants Rétribution du Rabbin Ange Jessi 1796 17 foyers,93 habitants Recensement 1808 49 personnes Décret de Bayonne

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    ABREVIATIONS

    Av De la Carrière d'Avignon A.J. "Archives Juives" C.m. Contrat de mariage Cp De la Carrière de Carpentras Cv De la Carrière de Cavaillon d. Décédé d.1786 Décédé après 1786 dim. Diminutif enf. Enfant ep. Epouse, la date qui suit est celle du mariage ou du contrat de mariage. Fam. Familièrement Is de la Carrière de l'Isle sur la Sorgue Ma Marseille Mp Montpellier R Recencé; RCp 1679: Recencé à Carpentras en 1679; RParis 1808: Recensé à Paris en 1808. Rn Rabbin Syn. Synonyme * ** *** Rubrique présentant un intérêt particulier

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    INDEX DES PATRONYMES ABENCAGAR ABRAM ALEXANDRE Cf. Allemand ALLEGRE Cf. Allemand ALLEMAND ASSER Cf. Allemand ASTURGUTE Cf. Allemand ALPHANDERY AMIRAS ANGLAIS ASCALY ASTRUC AVIGDOR BASLE Cf. Baze BAZE BAZLOU Cf. Baze BEAUCAIRE BEDARRIDES BEZIERS BORDEAUX CANON CARCASSONNE CAVAILLON CARMI, CARMY Cf. Crémieux CERF Cf. Allemand COHEN CREMIEUX CRESQUE DELPUGET DEROQUE Cf. Laroque DIGNE ELIAS ESPIR ETRANGER Cf. Allemand FARISOL FERUSSOL GARD HUS ITALIEN JESSI LAROQUE LATTES LEVY Cf. Allemand LISBONNE

    LIVOURNE LONDRES LUBLIN LUNEL LYON MACIP MAIRS Cf. Allemand MAYRARGUES MEEL MILLAUD MIRAHE MOISE Cf. Mossé MONTEAUX Cf. Montel MONTEL MONTELIS Cf. Montel MONTEUX Cf. Montel MOSSE MUSCAT Cf. Millaud NACAMU NAQUET NATHAN PEREYRE PERPIGNAN PETIT PICHAUD POLAQUE PROPHA PUGET Cf. Delpuget RAVEL ROGIER Cf. Rouget ROQUEMARTINE ROUGET SADOCK SAINT-PAUL SALMAN SAMPAL Cf. Saint-Paul SAMUEL SASSIAS SIGRA TURIN VALABREGUE VENTURE VIDAL

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    REPARTITION EN POURCENTAGE DES PRINCIPAUX PATRONYMES RENCONTRES AU XVIIIème SIECLE

    ABRAM 2.0 LISBONNE 2.2 ALPHANDERY 2.2 LUNEL 1.8 ASTRUC 1.9 MAYRARGUES 1.5 BAZE 2.1 MILLAUD 9.5 BEAUCAIRE 2.2 MONTEL 9.1 BEDARRIDES 4.6 MOSSE 5.3 CARCASSONNE 5.3 NAQUET 2.6 CAVAILLON 3.7 ROQUEMARTINE 2.2 COHEN 7.1 VALABREGUE 2.7 CREMIEUX 11.0 VIDAL 2.5 DIGNE 3.0

    A eux cinq, Cohen, Crémieux, Millaud Montel et Mossé représentent près de la moitié de la population

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    INDEX DES PRENOMS ABIGAIL.- prénom féminin. Femme citée dans la Bible. Veuve, elle épousa le roi David. "C'était une femme de bon sens et de belle figure". ABIHAIL. prénom masculin. Père d'Esther, frère de Mardochée. ABRAHAM, ABRAM.- prénom masculin. Patriarche hébreu. ABRANET.- dim. d'Abraham ABSALON.- prénom masculin. Fils de David. AIM, AIN.- dim. d'Haim ALAPTA.- prénom masculin. Rare. On le rencontre chez les Astruc. ALISSA.- dim. d'Elie ANANEL-. prénom masculin. ANNA.- Cf. Hana ARGENTON.- Cf. Myriam ARON.- Frère de Moise. Premier grand prêtre. ASTON.- Cf. Esther ASTOURNIN.- Cf. Esther AZARIEL.- prénom masculin. BARUQ.- prénom masculin. Disciple de Jérémie. "Avez-vous lu Baruq?" (La Fontaine) BAURETTE.- prénom féminin. BELLE, BELLON, BELETTE.- prénom féminin. Très courant. BENDIT, BENDY.- contraction de Bénédictus, dim. de Baruq. BENESTRUC.- syn. de Gad. Prénom masculin. Très courant. En Provençal "né sous une bonne étoile" (bon astre). BENGUDE.- prénom féminin. Très courant. Sans doute "Bien venue". BENJAMIN.- prénom masculin. En hébreu "fils de ma droite". Douzième et dernier fils de Jacob et de Rachel qui est morte en lui donnant le jour. "Benjamin est un loup", d'où "Wolf". BESSALE, BESSALEL.- prénom masculin. BLANQUETTE.- prénom féminin.

    BLONDE.- prénom féminin. Rare. Rencontré à Avignon. BONAFE.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. BONEFILLE, BONAFIE, BONE.- prénom féminin. Très courant. BONAFOUS.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. BONIAC.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. BRALAQUE.- prénom masculin. Rare. CACAY, CAY.- dim. de Mardochée (Mardocay) COLOMBE.- prénom féminin. Rare. Rencontré chez les Crémieux. DANIEL.- prénom masculin. Prophète. DAVID.- prénom masculin. "Bien Aimé". Deuxième roi des Israélites. DAVIN.- prénom masculin. Rare. DEBORA.- prénom féminin. "Abeille". Prophétesse et juge. DERIE.- dim d'Azariel DOUCE.- prénom féminin. EDRAS.- prénom masculin. En général second (Benjamin Esdras). ELEAZAR.- prénom masculin. "Dieu sauveur". Fils d'Aron. ELICEE.- prénom masculin. Souvent confondu avec Elie. ELIE.- prénom masculin. Prophète. ELIEZER.- prénom masculin. Intendant d'Abraham qui ramena Rébécca. ELISEE.- prénom masculin. Prophète. Confondu souvent avec Elie. EMMANUEL.- prénom masculin. "Dieu avec nous". Ainsi Isaie désignait le messie. EPHRAIM.- prénom masculin. "Fructification". Jacob en le bénissant lui donna l'avantage sur Manassé, son frère aîné. ESTHER.- prénom féminin. Un des plus courants. "Myrte". EVE.- prénom féminin. FRANQUETTE.- prénom féminin.

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    GABRIEL.- prénom masculin. "L'homme de Dieu". GAD .- prénom masculin, syn. de Bénestruc. "Bonheur". Fils de Jacob. GANDINE, GAUDINE.- prénom féminin. Rare. GEDEON.- prénom masculin. Juge. GENTILLE.- prénom féminin. Très courant. GIGIE, GIGONNE.- dim. de Régine GRACIEUSE, GRASSY.- prénom féminin. Très courant. HABAQUQ.- prénom masculin. Rare. HAIM.- prénom masculin. "La vie". Utilisé en général en second (David Haim). HAIRS.- Cf. Mayer HANA.- prénom féminin. Très courant. Mère de Samuel. HANANEL.- Cf. Ananel HARON.- Cf. Aron HASTER.- Cf. Esther HELLE.- prénom féminin. HEVE.- Cf. Eve HEPHRAIM.- Cf. Ephraim IOTTE.- dim de Léa ISAAC.- prénom masculin. Très courant. Patriarche. "Qui fait rire". ISAIE.- prénom masculin. "L'Eternel sauve". Prophète. ISRAEL.- prénom masculin. Très courant. Surnom de Jacob. "Fort contre Dieu". ISSERE.- Cf. Israel JACASSUYA.- dim. de Josué JACOB.- prénom masculin. Très courant. Patriarche. JAQUIEL.- prénom masculin. JASQUET.- prénom masculin. JASSE.- dim. de Joseph JASSUDA.- dim. de Juda JASSUYADA.- dim. de Juda JATALY.- prénom masculin. JEDEDIA.- prénom masculin. "Bien aimé de l'Eternel". Surnom donné par Nathan à Salomon. JEHOYADA.- prénom masculin. Grand prêtre qui fit exécuter Athalie. JOCABET.- prénom féminin. Rare. Mère de Moise.

    JOEL.- prénom masculin. Fils de Samuel. JONAN.- prénom masculin. JONAS.- prénom masculin. Prophète. JONATHAN.- prénom masculin. Fils de Saul, ami de David. JOSEPH.- prénom masculin. Fils de Jacob. JOSIAS.- prénom masculin. JOSUE.- prénom masculin. Successeur de Moise. JUDA.- prénom masculin. Fils de Jacob. "Juda est un jeune lion". JUDITH.- prénom féminin. Rare. Héroine juive. LANGE .-syn. de Mardochée LEA.- prénom féminin. Très courant. Epouse de Jacob. LEAUNAU.- syn.de Léa LELE.- dim d'Israel LEONNE.- syn. de Léa LIA.- syn.de Léa LION.- syn. de Juda LIOTIN.- dim. d'Elie LIOTTE.- dim. de Léa LIVA, LIVE.- prénom féminin. MAIRS.- Cf. Mayer MANASSE.- prénom masculin. Fils de Jacob. MANOUR.- prénom masculin. MANUEL.- syn. d'Emmanuel MARDOCAY.- Cf. Mardochée MARDOCHEE.- prénom masculin. Très courant. Oncle d'Esther. MENAHEM.- prénom masculin. Très courant. "Qui console" MEYRAN.- dim. de Myriam MIAM dim. de Myriam MICAEL, MICHEL.- prénom masculin. "Qui est comme Jéhovah". MIEM, MIETTE.- dim. de Myriam MOISE.- prénom masculin. Très courant. MOQUE.- Cf. Moise. Usage antérieur au XVIIIème siècle. MOSSE.- dim. de Moise. Usage antérieur au XVIIIème siècle. MOUSSE.- Cf. Moise. Usage antérieur au XVIIIème siècle.

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    MYRIAM.- prénom féminin. Très répandu. Soeur de Moise. NAHUM.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. NAHUMA.- Cf. Noémie NANAN.- dim. d'Abraham NANOUSE.- dim. d'Hana NAOMY.- Cf. Noémie NATHAN.- prénom masculin. Prophète. NENE.- dim. de Régine NEPHTALY.- prénom masculin. Fils de Jacob. "Nephtaly est une biche agile". D'où Cerf, Hirsh en allemand. NERTE.- prénom féminin. Très courant. Nom vulgaire du myrte en Provence, analogie avec Hadassa qui est le second nom d'Esther. NOEL.- dim. de Noé NOMEE.- Cf. Noémie NOEMIE.- prénom féminin. "Beauté". Belle-mère de Ruth. NONNE.- dim. d'Hana ou de Gentille NOURTY.- prénom masculin. PESSIN.- dim de Précieuse PINAS, PINEHAS.- prénom masculin. Petit-fils d'Aron, grand prêtre. PORA, PORELLE.- dim. de Sipora PRECIEUSE.- prénom féminin. Très courant. RACHEL.- prénom féminin. Très courant. "Agneau". Epouse de Jacob. RAPHAEL.- prénom masculin. "Dieu guérit". Un des principaux anges de la Bible. REBECCA.- prénom féminin. Epouse d'Isaac. REGINE.- syn. Rosine REUCA.- syn. de Rébecca. Usage antérieur au XVIIIème siècle. RIBQUA.- syn de Rébecca. Usage antérieur au XVIIIème siècle.

    ROSE.- prénom féminin. ROSINE.- syn. Régine ROUSSE.- prénom féminin. Très courant. RUBEN.- prénom masculin. "Voyez, un fils". Fils de Jacob. RUTH.- prénom féminin. Rare. Epouse de Booz. SABATAY.- prénom masculin. Rare. "Né le jour du Sabbat". SALOMON.- prénom masculin. Très courant. Roi, fils de David. SALON.- Cf. Salomon SAMUEL.- prénom masculin. Très courant. Prophète. SARA.- prénom féminin. Très courant. "Princesse". Epouse d'Abraham. SARETTE, SARINE.- dim. de Sara. Utilisé à Avignon. SAUL.- prénom masculin. Premier roi des Hébreux. SAUVES.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. SEMAC.- Cf. Samuel SEME.- Cf. Samuel SIMEON.- prénom masculin. "Entendre, exaucer". SIPORA.- prénom féminin. Epouse de Moise. TOBBI, TOBY.- prénom masculin. Héros biblique. SUE.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. TOTE.- dim de Régine VITTE.- prénom masculin. Très rare. VIVES.- prénom masculin. Usage antérieur au XVIIIème siècle. ZABULON, ZEBULON.- prénom masculin. "Habitation". Fils de Jacob.

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    VOCABULAIRE SPECIFIQUE

    ARBA KEHILOT.- Cf. "SAINTES-COMMUNAUTES" AUBAIN.- Celui qui vit hors de son pays d'origine, et qui, n'étant pas naturalisé, est soumis à un droit particulier appelé "droit d'aubaine". Il n'a pas, en général, les mêmes droits que les citoyens, qualifiés, sous l'Ancien Régime, "régnicoles". BAILON.- Fonctionnaire de la Communauté ("des luminaires, des études, de l'aumône.."). CABUSSADOU.- de cabussa, "plonger" en provençal, du latin "caput", désigne le bain de la synagogue. CAPAGE.- Taxe perçue "par tête". CAPITAINE.- Capitaine de la Jeunesse, prince de l'amour, personnage folklorique charge d'organiser les fêtes. CARRIERE.- Rue en provençal. Equivalent du ghetto où les Juifs devaient résider. Par extension, la Communauté. C'est en 1624 que le pouvoir pontifical interdit aux Judéo-Comtadins toute autre résidence, sur son territoire, que les quatre Carrières d'Avignon, de Carpentras, de Cavaillon et de l'Isle sur la Sorgue (Isle de Venisse, jusqu'au XIXème siècle). CHANTRE.- Syn. Hazzan ou Hassan. En charge de réciter les offices à la synagogue. COLAPHISATION.- du latin colaphus, soufflet. Cérémonie dans laquelle le Comte de Toulouse "colaphisait" un Juif, c'est à dire le giflait dans la Cathédrale, le jour de Pâques, en représailles du soufflet que Jésus avait reçu durant sa Passion. Adhemar de Chabannais raconte que, l'an 1002, Aimeri, vicomte de Rochechouart, colaphisa le Juif avec son gantelet de fer, et avec une telle violence, qu'il lui fit sauter la cervelle et les yeux. COUDOLLE.- Pain azyme préparé lors des fêtes de Pâques. DECRET DE BAYONNE.- Promulgué par Napoléon, le 20 juillet 1808, sous la référence "Décret Impérial concernant les Juifs qui n'ont pas de nom de famille et de prénom fixes". Il obligeait les Juifs à adopter un nom et un prénom légaux et définitif. La liste en est effectuée dans chaque commune. Les Judéo-Comtadins conservèrent leurs nom et prénom, à très peu d'exceptions près (Millaud en Muscat, par exemple). ECOLE.- Escola en provençal. La synagogue. ESCAMOT.- Règlement intérieur de la Carrière. EXACTEUR.- Percepteur.

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    FONDATEUR.- Signataire de l'Accord de 1276 à Carpentras. Ce jour-là, 2 des calendes de mars (28 février 1276), la Communauté juive fut convoquée, devant notaire et témoins, par sergent spécial et selon la manière accoutumée. La plus grande partie des Juifs se rendit à cette réunion et approuva la Convention; environ treize d'entre eux, qui étaient sans doute absents, donnèrent plus tard leur consentement, selon une "2ème liste", le 11 des calendes d'avril (22 mars). Nous donnons, ici, la liste de ces soixante quatre pères de famille Fondateurs (Ref. REJ 1886): Abraham fils de feu Boniac Abraham de Narbonne Abraham fils de feu Vivas Astruc d'Avignon Astruc fils de Meyr Astruc de Lunel Astruguet fils de Boneheure Bonafos de Saint-Paul (2ème liste) Bonafos fils de feu Sauves d'Ecole (Savoie) Boneheure fils de feu Boniac de Monteux (2ème liste) Bonet fils de Josef Cohen Bonet d'Orange Bonjudas (2ème liste) Bonjudas fils de Josef Cohen Bonsegnor fils d'Abraham Bossaquet (2ème liste) Caracause Cavaillier Crescon fils d'Abraham Crescon fils d'Abraham de Narbonne Crescon fils d'Astruc d'Avignon Crescon fils de feu Astruc d'Ecole Crescon fils de Boniac de Montpellier (2ème liste) Crescon fils de Mossé Crescon fils de feu Sauves d'Ecole Cresquet fils de Boneheure Dieus L(ocre)sca Durant fils d'Abraham Durant fils de Bonafos de Portal Durant "incantator" (courtier) Duranton fils d'Abraham de Narbonne Duranton fils de Mossé Fosset fils de feu Creissent Garsonet (2ème liste) Isaac fils de Mossé (2ème liste) Isaquet fils de Cavallier Jacob Vivas fils de feu Astruc d'Ecole Joseph Cohen Joseph Sutor (cordonnier) (2éme liste) Lucet fils de feu Sauves Macip (2ème liste) Macip fils de feu Astruc Melet fils de feu Boniac de Monteux Meyr (2ème liste) Mosse Abraham Mosse fils de Sauves de Bayx (Ardèche) Mosset fils de Bonafos Cohen Mosson fils de Durant,courtier

    Salomon de Beaucaire Salomonet fils de Durant Salomonet fils de feu Sancho Salvet fils de Bonafos de Noves Salvet de Tournon Vidal de Monpellier (2ème liste) Vidal de Saint-Paul Vidalet fils de feu Boniac de Monteux Vidalet fils de Macip Vidalon fils de feu Bonsegnor Vidalon fils de feu Creissent Vidas de Carcassonne (2ème liste) Vidas fils de Boneheure d'Ecole Vivas fils de Mahacquir Vivas fils de feu Vidal

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    Cette Convention établissait -que les ancêtres de ces Juifs, établis à Carpentras, étaient les hommes liges des évêques de cette ville et qu'ils le sont également, -qu'ils doivent, comme leurs ancêtres, payer des taxes définies, -que leurs droits et leur sécurité sont reconnus, -qu'ils peuvent quitter librement la ville, leur éventuel retour ne les rétablissant pas dans leurs droits. C'est une véritable Charte, à laquelle il sera fait référence jusqu'à la Révolution. GRASE.- Syn. Main. HAZZAN.- Syn. Chantre. HEREM du COULBO (More Judaico).- Serment accompagnant une déclaration judiciaire, fiscale...et qui impliquait une excommunication pour quiconque l'enfreignait. Ce nom est sans doute une allusion à un ouvrage de jurisprudence rabbinique intitulé Kol Bo. (R.Moulinas) La cérémonie se déroulait dans la synagogue, le rabbin sortait le livre de la Loi, faisait poser la main de l'intéressé sur le rouleau et lui demandait de répéter, mot à mot cette formule: «Je jure devant Dieu qui a créé le ciel et la terre, monts, rochers, verdure et tout ce qui existe par sa puissance et si je jure le contraire de la vérité, je veux que dieu fasse pleuvoir sur moi du soufre et du goudron comme il a plu sur Sodome et Gomorre, et, si je jure le contraire de la vérité, je veux que la terre s'ouvre pour m'engloutir, comme Dathan Core et Abiron, et, si je jure le contraire que je sois changé en statue de sel comme la femme de Loth quand elle regarda après la ville, et, si je jure le contraire, que je devienne lépreux comme Marie soeur de Moise, et, si je jure le contraire, que ma semence ne porte jamais fruit, et, si je jure le contraire, que je sois perclus de tous mes membres, que mon sang sorte de mon corps et qu'en étant sorti, mon dit corps soit privé pour toujours de sépulture, et, si je jure le contraire, que je sois damné et que je n'aille jamais dans le sein d'Abraham.» Après quoi, il répondait, point par point, aux questions qui lui étaient posées pendant que le greffier notait ses réponses" (R.Moulinas) Dans le premier tiers du XIXème siècle, les Juifs, quoique civilement affranchis, étaient encore soumis au serment du Hérem. Ce fut Adolphe Crémieux qui, au début de sa carrière d'avocat, en obtint, en 1827, devant la Cour de sa ville natale de Nîmes, l'abolition.(A.Lunel) HOMME-LIGE.- Celui qui s'était engagé par un hommage lige (Droit féodal). L'hommage était l'acte par lequel un seigneur devenait le vassal ou "l'homme" d'un autre seigneur, qui prenait le titre de suzerain. L'hommage lige parait avoir été l'appellation ultérieure. JADOT.- Représentant de chaque Main. MAIN.- Groupe d'électeurs classés selon leur richesse (il y avait trois Mains). MANIFESTE.- Déclaration personnelle pour chaque contribuable de l'estimation de tous ses biens. MATAHARIM.- Confrérie chargée des inhumations. MOHEL.- Préposé aux circoncisions.

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    NEOPHYTE.- Juif converti au catholicisme. PORTUGAIS.- "Nouveaux Chrétiens". Appellation des Juifs portugais installés dans le Bordelais. REFONDATEUR.- La Communauté de Carpentras fut expulsée en 1322. En 1343, nous trouvons une petite Communauté composée seulement de douze pères de famille, les Refondateurs (REJ 1886): Abramon de Canis Asse de Momis de Caderousse Bondavit Boninas de Marseille, medecin Cregudon de Carpentras Duranton de Carpentras Duranton de Seguret

    Jaccas Astruc Mossé d'Anduze Salvet de Bagnols Salvet de Cavaillon Samuel de Narbonne Saul Sagillator (graveur de sceaux)

    Sans annuler ni confirmer la Convention de 1276 (Cf. "FONDATEUR"), ils se lièrent à l'Evêque par plusieurs dispositions : -des Lettres patentes établies le vendredi après la Circoncision, en l'an de l'incarnation 1343 (2 janvier 1344), traitant des taxes, et confirmées officiellement, par l'évêque Geoffroi, le 18 avril 1354, -une Convention du même jour, signée par l'évêque Hugues autorisant la construction d'une synagogue (ni plus vaste, ni plus haute que l'ancienne), et accordant le droit d'avoir un cimetière près de la ville, interdit aux étrangers REGNICOLE.- Qui habite le pays ou il est né, auquel il appartient comme citoyen. S'applique aussi aux sujets naturalisés. RETAILLON.- Circoncis. Sobriquet pour Néophyte. SAGGATAIRE.- Chargé de l'abattage rituel des animaux de boucherie. SAINTES COMMUNAUTES.- On appelait ainsi les Communautés d'Avignon, de Carpentras, de Cavaillon et de l'Isle sur la Sorgue, en souvenir des Quatre Saintes Communautés (Arba Kehilot) de Jérusalem, Hébron, Safed et Tibériade. SAMA.- Chargé de l'entretien de la synagogue (Sacristain).

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    REGISTRE

    DES

    JUIFS DU PAPE

    AU DIX-HUITIEME SIECLE

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    CONSEILS POUR LES RECHERCHES

    Nous donnons, ci-après, un certain nombre de conseils permettant de faciliter les recherches: - l'orthographe et, parfois, la forme même du patronyme varient: - Milhaud ou Millau ou Milliaud, etc, - Laroque ou Deroque, - Montel ou Monteux ou Monteaux ou Montélis, etc, - Crémieux ou Crémy ou Crémuy, etc - l'ordre des prénoms est variable: - Mardochée Salomon ou Salomon Mardochée, etc - la lecture des textes prête parfois à confusion: - Daniel ou David, - le diminutif peut être utilisé, on pourra se reporter à la table des prénoms: - Mian pour Myriam, - Liotte pour Léa, - Asturnin pour Esther, - Argenton pour Myriam, etc

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    A ABENGACAR Elie Smyrne v.1700 ep. Is 18.3.1728 REBECCA COHEN ABRAM.- Patronyme principalement rencontré, au XVIII ème siècle, à l’Isle. ABRAM Abraham Is 24.5.1781-Is 1.9.1785 fils de Benjamin ABRAM et Blanquette MILLAUD ABRAM Abraham Haim Is 6.8.1786-Cv 21.10.1791 fils de Benjamin ABRAM et Blanquette MILLAUD ABRAM Abraham Haim Is v.1790-1876 Négociateur, électeur à Lafane en 1844 (Arch. Israe.1844) fils de Benjamin ABRAM et Blanquette ep. 1819 BENGUDE MILLAUD 1800 ABRAM Absalon Is v.1640 ep. HANA ASTRUC enf. Esther ep David Abram Blanquette ep Jacob Astruc Bonefille ep Jassé Millaud "Balian" ABRAM Benjamin Is v.1730 ep. LEA MILLAUD enf. Mardochée 1764-1770 Isaac 1766-1770 Salomon 1767 Un enfant Is 8.1.1769 ABRAM Benjamin Is v.1750 RAix 1808 "chez son fils Samuel" fils de Jacob ABRAM et Rousse ASTRUC ep. Is 28.12-1764 BLANQUETTE MILLAUD d'Elie et Bengude Millaud enf. Mardochée 1765- d.

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    ABRAM Blanquette v.1720 fille d’Eliezer ABRAM et Esther MILLAUD ep. Is 9.4.1745 SEME LATTES ABRAM Blanquette Is 28.6.1789-An III fille de Salomon ABRAM et Nerte CARCASSONNE ABRAM Bonefille Is v.1700 fille d’Absalon ABRAM et Hana ASTRUC ep. Is 12.4.1716 JOSEPH MILLAUD "Balian", d’Emmanuel "Patapon" et Blanche Cohen ABRAM Daniel Is v.1680- d.

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    ABRAM Eliézer Is v.1630-1684 ep. HANA ASTRUC enf. Salomon "Doutor" ep Esther Ferrussol Elie ep Franquette Abram ABRAM Eliézer "Lou Gaud" 1681-Is 29.10.1763 fils de Salomon ABRAM et Esther FERRUSSOL ep. Is 7.1.1720 ESTHER MILLAUD, 1692-1768, d’Isaac "Chouchon" et Esther Lunel enf. Blanquette ep Séme Lattes ABRAM Esther v.1670 fille d’Absalon ABRAM et Hana ASTRUC ep. Is 5.6.1696 (ou 4.12.1702) DAVID ABRAM d’Elie et Franquette Abram ABRAM Esther v.1700 fille de Mardochée ABRAM et Sipora COHEN ep. Is 12.4.1724 SAMUEL COHEN de Benjamin et Hana CARCASSONNE ABRAM Esther v.1720 fille de Micael ABRAM et Rachel MILLAUD ep. Is 28.1.1744 MOISE CARCASSONNE d’Aléuta (Alapta) et Bengude Cohen ABRAM Esther v.1740 ep. JACOB COHEN (Is) . ABRAM Esther Is v.1740 fille de Daniel ABRAM et Débora MILLAUD ep. ELIE ABRAM de Mardochée et Léa Lyon ABRAM Esther Is v.1750 fille d’Isaac ABRAM et Gentille MONTEUX ABRAM Esther Is 24.8.1766 RAix 1808 fille d'Israel ABRAM et Gentille ep. JACOB BEAUCAIRE 1765 ABRAM Esther Is 19.12.1783-Aix 1852 fille de Benjamin ABRAM et Blanquette MILLAUD ep. ISAAC DIGNE 1768 ABRAM Esther Cv v.1800 (la précédente?) ep. SAMUEL ABRAM ABRAM Eve Is 1734-Cv 18 nivose XII(9.1.1804) fille de Daniel ABRAM et Dévora MILLAUD ep. Is 23.8.1765 JASSUDA DIGNE(1719-1804) d'Isaac et Régine Millaud ABRAM Franquette Is v.1650 ep. ELIE ABRAM d’Eliézer et Hana Astruc ABRAM Franquette v.1710-Cv 22.4.1788 ep. MOISE BEDARRIDES ( Cv) ABRAM Franquette v.1710 ep. ISAIE CREMIEUX ABRAM Gad Mossé Cv 30.6.1791-Cv 25.10.1792 fils d'Israel ABRAM (Is) et Régine BEDARRIDES

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    ABRAM Hana v.1750 ep. JOSUE (Salvador) COHEN ABRAM Hana Is 6.7.1784-27.9.1785 fille de Salomon ABRAM et Nerte CARCASSONNE ***ABRAM Isaac RCp 1679 Dévalisé en pleine campagne en 1686. Porte plainte. fils d’Issere (Israel) ABRAM ABRAM Isaac Is v.1640 fils d’Elie et Franquette ABRAM ep. EVE BEDARRIDES (Cv) enf. Daniel ep Débora Millaud ABRAM Isaac 1700-Is 15.5.1770 fils de Mardochée ABRAM et Sipora COHEN ep. 1724 GENTILLE COHEN, 1698-1770, de Benjamin et Hana Carcassonne enf. Nerte ep Mossé Cohen ABRAM Isaac Is 1726 fils de Daniel ABRAM et Débora MILLAUD ep. 1770 GENTILLE MONTEUX (Cp) enf. Rousse Esther ABRAM Isaac 1766-Is 20.10.1770 fils de Benjamin ABRAM et Léa MILLAUD ABRAM Isaac Is 13.5.1771-Is 2.5.1779 fils de Benjamin ABRAM et Blanquette MILLAUD ABRAM Isaac Abram Is 19.6.1774 Marchand de chevaux à Cavaillon en 1818 fils d'Israel ABRAM et Régine BEDARRIDES ABRAM Issere(Israel) RCp1669 et 1679 Auditeur des Comptes en 1669 enf. Isaac ABRAM Israel Cp v.1685 enf. Jacob 1711-1781 ep Douce Lyon ABRAM Israel v.1740 (Sans doute décédé à Gordes, an III ) ep. GENTILLE enf. Daniel d.1763 Rose 1763 Esther 1766 ABRAM Israel Is 1742-Cv 10.9.1831 Marchand de chevaux. Habitait, à sa mort, rue Hébraïque, à Cavaillon fils de David ABRAM et Blanquette LUNEL ep. Is 18.5.1771 REGINE BEDARRIDES (Cv), "Lyzon", d.

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    Gad Mossé 1791-1792 ABRAM Israel Cp v.1750-1816 fils de Jacob ABRAM et Douce LYON ep. Cp 30.10.1773 SARA LYON d'Abraham Jédédya et Myriam ABRAM Israel Is v.1750 ep. NERTE BEDARRIDES enf. Mardochée 1779 ABRAM Jacob RCp1679 fils d'Issere (Israel) ABRAM ABRAM Jacob Is v.1700-d.

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    Jacob 1702-1787 ep Rousse Astruc ABRAM Mardochée Is v.1700-1752 fils de David et Esther ABRAM ep. LEA LYON (Cp) 1706-1766 enf. Sara Elie ep Esther Abram David 1744-1769 ***ABRAM Mardochée v.1700-d.

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    David ABRAM Micael Is 2.3.1772 fils d'Israel ABRAM et Régine BEDARRIDES ep. GRASSY BEDARRIDES (Is) enf. Samuel 1796 Régine 1805-1805 Régine 1806-1807 ABRAM Micael Haim Cv 1.1.1778 RAix 1808 "avec ses parents" fils de Benjamin ABRAM et Blanquette MILLAUD ep. ESTHER BEDARRIDES ABRAM Micael Is 14.6.1782 fils de Salomon ABRAM et Nerte CARCASSONNE ABRAM Michel v.1790 RCv 1808 fils d'Israel ABRAM et Régine BEDARRIDES ABRAM Mossé Is v.1640 fils d’Elie et Franquette ABRAM ep. 1687 ESTHER BEDARRIDES (Cv) ABRAM Mossé Cp 1768-l.3.1770 fils de Ménahem ABRAM et Sipora CREMIEUX, d'Abraham (d.

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    ep. NATHAN BEAUCAIRE de Moise et Myriam Beaucaire ABRAM Salomon "dou Tor" Is v.1650-teste 10.11.1687 fils d’Eliézer ABRAM et Hana ASTRUC ep. 1672 ESTHER FERRUSSOL enf. Eliézer 1681-1763 ep Esther Millaud Mardochée ep Sipora Cohen Micael ep Rachel Millaud ABRAM Salon Is v.1715 fils de David et Esther ABRAM ABRAM Salomon Is v.1740 fils de Jacob ABRAM (d.

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    ABRAM Sipora Is 8.4.1774 RAix 1808 "avec ses parents" fille de Benjamin et Blanquette MILLAUD ALLEGRE .- Une seule famille installée à Avignon. ALLEGRE Baruq v.1740-d.

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    LEVY Belle (Baloun Cachonna ?) v.1760 ep. MENAHEM MOSSE d'Abraham ALLEMAND Bengude v.1710 ep. HAIM CAVAILLON **ALLEMAND Bengude "Gidon" v.1755 d’Alsace, arrive à Carpentras v.1760. Elle n’a pas de dot. Jacob Monteux donne 1000 Livres, Abraham Crémieux 300 grâce à la fondation laissée par Ananel Crémieux en faveur des filles pauvres à marier. (R.Moulinas) . RAv 1808 sous le nom de Lévy fille d’Isaie LEVY ALLEMAND ep. Cp 30.5.1778 SIMEON SAMUEL LISBONNE de Joseph ALLEMAND "Passant" Benjamin v. 1740 à Carpentras ep. ROUSSE LEVY ALLEMAND enf. Elie 1785 ALLEMAND Benjamin Cv 10.4.1767-Cv 17.7.1767 fils de Pinas et Sara ALLEMAND ALLEMAND Benjamin Cp 24.1.1770 RMarseille 1808 "chez sa mère, 6 rue du Pont" fils de Jassuda LEVY et Naomy NAQUET, de Mossé (d.

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    ALLEMAND David 1698-Cp 6(?).12.1766 fils de Baruq ETRANGER ALLEMAND **ALLEMAND David "Malborough" v.1740, se voit refuser le mariage à Avignon avec Hana, "Nanon", également allemande, de peur qu’ils ne s’installent dans la Carrière. Ils se marient en France dans l'île de Barthelasse, en face à Avignon. Ils ont un enfant en 1763 circoncis à Avignon. (R.Moulinas) ALLEMAND Douce Berlin(Prusse) 1738-Cv 28 brumaire XII(novembre 1803) ep. Cv 18.5.1768 ELIEZAR ALLEMAND *Registre municipal de Cavaillon "morte Douce Lévy Juive" ALLEMAND Passant Elie Cp 20.6.1785 fils de Benjamin et Rousse LEVY ALLEMAND ALLEMAND Eliézar (Lazare, après 1789) 1716-Cv 26 fructidor IX(13.9.1801) négociant ep. Cv 18.5.1768, 2ème Noce, DOUCE LEVY enf. Mair 1767 (?) Rébecca d.1772 Pessara(Précieuse) 1776-1777 Hana 1779 LEVY Esther Is 7.11.1765 fille de Meir LEVY et Rachel COSTE de Bordeaux LEVY Goelgehet(?) Cp 17.3.1777 fils de Jacob LEVY et Myriam de Samuel **LEVY Haim 1728-Av 27.6.1764 SAGATTAIRE ep. RACHEL MOSSE, 1734-1782, de Mossé, "Hassan" enf. Haim Ménahem 1764 Léa ep Aron Alphandéry LEVY Haim Ménahem Av 26.6.1764 fils d'Haim LEVY et Rachel MOSSE LEVY Hana Is v.1740 ep. JASSUDA MILLAUD (Cp) LEVY Hana d.Cp 3. 10.1763 fille de David LEVY et Rachel VIDAL (Cp) LEVY Hana Mayence v.1770 ep. 1ère Noce MOISE LAROQUE ou MARDOCHEE LAROQUE, 1766, de Samuel et Précieuse Monteux ep. 2ème Noce ABRAHAM ROQUEMARTINE Hana Cv 13.2.1775-d.

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    MAIRS Isaac 1716-Av 11.4.1790 fils de Naphtaly HAIRS de la ville de METZ ***ALLEMAND Isaac Metz v.1730-Nîmes 25.7.1792 réside à Avignon v.1760. Arrive à Nîmes en 1774. Le dernier sur le Registre d'état-civil spécial aux Juifs et tenu par eux, à Nîmes, avant que les actes d'état-civil juifs soient consignés sur les registres communs à tous les habitants de la ville. (L.Simon) ep. ROUSSE LEVY ALLEMAND enf. Naphtaly 1760-1763 Baruq 1767 ep Eve Carcassonne Samuel 1764-1766 Régine 1769 Malka 1770-1772 Sipora 1773 **ALLEMAND Isaac d.Is 4.12.1766 Gardien des portes de la Carrière de l’Isle ALLEMAND Isaac Is 31.5.1767 fils d'Asser ALLEMAND et Gentille ALLEMAND Isaac Cp 25.12.1773 RCp 1808 "prend le nom de CERF" fils de Samuel ALLEMAND et Hana CAVAILLON CERF Isaac Av 28.4.1793-Nîmes 20.12.1852, sous le prénom de Jean; sa tombe se trouve au cimetière de Nîmes. RAv 1808 fils de Salomon CERF et Rachel SAINT PAUL (ou Rachel LEVI) ep. Nîmes 10.7.1824 EVE BERNARD, d.

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    LEVY Jassuda 1739 "natif de dans l'Alsace à quatre lieues de Strasbourg" d.

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    ALLEMAND Lyon Metz v.1730 Av ep. ROUSSE ALLEMANDE enf. Naphtaly 1762-1765 Joseph 1766 Myriam 1768 LEVY Etranger Mair v.1740 ep. SARA enf. Naphtaly 1772 Mair v.1750 fils de Michel (?), de la ville de PRAGUE ep. Av 24.8.1776 ASTOURNIN(ESTHER) SAZIAS enf. Jassuda 1779 Rose 1782 Mair "Palatin" LEVY ep. RACHEL COSTES de Bordeaux enf Esther Is 27.11.1765 LEVY Mardochée Haim Mossé Cp 4.2.1782 Réside à Paris en 1816 fils de Jassuda LEVY et Nahuma NAQUET Figure dans le Registre de la dette de la Communauté de Carpentras, sa fortune étant évaluée à 25000 Francs. Il refuse toute taxation, se déclarant converti depuis... le 14 juin 1815 et déclare se prénommer, par jugement, Dominique Jean Baptiste. La lettre de protestation est signée de sa femme "Amable". Réclamation rejetée. ALLEMAND Mair v.1750 fils de Michel ep. ESTHER SASSIAS ALLEMAND Mair Cv 30.9.1767 fils d'Eléazar ALLEMAND et Douce LEVY NB. Vivait avec ses parents à Cavaillon, en 1796, lors du Recensement. ALLEMAND Malka 1770-Av .10.1772 fils d'Isaac ALLEMAND et Rousse LEVY ALLEMAND ALLEMAND Mardochée de la région de MODENE v1734-Is 9.4.1779 LEVY Marie Cp 1791 RMarseille 1808 "chez son père, 6 rue du Pont" fils de Benjamin LEVY LEVY Ménahem Alsace v.1700 ep. ROUSSE LYON enf. Jassuda 1739 ep Nahomy Naquet LEVY Ménahem Cp 18.12.1767-Cp 15.12.1780 fils de Jassuda LEVY et Naomy NAQUET, de Mossé (d.

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    ALLEMAND Mossé Haim Cp 20.7.1790 RMarseille 1808 "chez son père, 74 Grand Chemin de Rome" fils de Joseph ALLEMAND, "Poulet", et Rachel COHEN, de Mossé LEVY Myriam v.1750 ep. JACOB BEAUCAIRE (Is) LEVY Myriam Is 17.2.1764 fille de Daniel LEVY de Piémont et Rachel VIDAL ALLEMAND Myriam Av 9.5.1768 fille de Lyon et Roussette ALLEMAND de la ville de Metz LEVY Myriam Cp 12.7.1788 fille de Jassuda LEVY ALLEMAND et Nahumy NAQUET ALLEMAND Naphtaly Metz v.1660 "à Avignon depuis longtemps" enf. Jassuda Brisach 1704-1769 ALLEMAND Naphtaly 1760-Av 10.10.1763 fils d'Isaac et Roussette LEVY ALLEMAND de la ville de METZ ALLEMAND Naphtaly 1762-Av 29.8.1765 fils de Lyon et Rousse(?) ALLEMAND de METZ LEVY Etranger Naphtaly Cp 22.11.1772 fils de Mair LEVY et Sara ALLEMAND Nathan v.1750 ep. Av 27.10.1774 SARA SADOK, veuve de Benjamin ALLEMAND Pessara (Précieuse) Cv 6.1.1776-Cv 7.9.1777 fille d'Eliézar ALLEMAND et Douce LEVY ALLEMAND Pinas v.1710 Cv ep. SARA ALLEMAND (d.Cv 1781) enf. Bellone ep Bénestruc Bédarrides Jassuda 1764 Jassé 1765 ep Rachel Cohen Benjamin 1767-1767 ALLEMAND Pinas Aron v.1730 ep. DEVORA ALLEMAND Querlon "Passant" enf Léa 1784 ALLEMAND Rachel Cp 15.5.1770 RAix 1808 "Rachel LYON" fille de Jassuda ALLEMAND ep. Cp 11.2.1789 SAMUEL NAQUET, 1765, d'Abraham et Débora Monteux ALLEMAND Rachel Cv 20.12.1792 fille de Rose LEVY et Joseph ALLEMAND ALLEMAND Rébecca d.Cv 16.9.1772 fille d'Eliézar ALLEMAND et Douce LEVY ALLEMAND Rébecca Cp 7.7.1786 fille d'Israel et Sara ALLEMAND

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    ALLEMAND Régine Av 24.12.1769 fille d'Isaac et Roussette ALLEMAND de la ville de METZ LEVY Rose v.1740 ep. ISAIE ou JOSEPH ALLEMAND LAZARE Rose Cv 1757-Av 10.12.1840 décédée 11 rue de Jérusalem fille de Lazare ALLEMAND et Esther ep. MARDOCHEE VEROLY, d.

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    fille de Daniel LEVY, de Piémont, et Rachel VIDAL (Cp) ALLEMAND Sara d.Cv 25.12.1781 ep. PINAS ALLEMAND ALLEMAND Sara Cp 17.11.1791 RMarseille 1808 "chez son père, 74 Grand Chemin de Rome" fille de Joseph ALLEMAND, de Phinéas et Rachel COHEN, de Mossé ALLEMAND Sery(?) Cp 7.6.1764 fils de Samuel ALLEMAND et Hana CAVAILLON ALLEMAND Sipora Metz 1707-Av 10.11.1773 ALLEMAND Sipora Av 14.12.1773 fille d'Isaac et Roussette ALLEMAND ALPHANDERY.- Nom originaire de 1 'Arabe, signifiant "percepteur", porté par une importante famille juive d'Andalousie qui devait, d'Espagne, émigrer en France et dans l'empire Ottoman. Nous trouvons déjà, en 1506, un Mossé Alphandéry à Avignon. Le Comtat servait au XVIeme siècle de point de passage pour les Juifs d'Espagne en route pour l'Italie ou L'empire Ottoman. Les Alphandéry sont une des rares familles de passage qui aient laissé quelques membres dans le Comtat. (S.Seror). Nos Alphandéry sont principalement installés à Carpentras. Les Alphandéry figurent, en 1787, parmi les familles les plus imposées de la Carrière de Carpentras. Ils font partie de la "première main" des électeurs, c'est à dire, des plus riches et plusieurs Alphandéry occupent les fonctions de bailon. ALPHANDERY Abraham v.1700-d. v.

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    ALPHANDERY Abraham Cp 2.4.1781-12.10.1782 fils de Mossé Zébulon et Esther ALPHANDERY ALPHANDERY Aron v.1680 enf. Rousse ep Jonas Lisbonne ALPHANDERY Aron Cp v.1740-Nîmes 11.12.1822 Arrive à Nîmes v.1792 RNi 1808 tailleur fils d'Isaac ALPHANDERY ep. LEA LEVY d'Haim Lévy Allemand ("Léonne" après la Révolution) enf. Joseph 1777 Moise 1778-d.

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    enf. Esther 1802 Joseph 1806 Sara 1808 ALPHANDERY David Marat Nîmes 22.5.1794 RNîmes 1808 commis à Nîmes en 1814 fils d'Aron ALPHANDERY et Léone LEVY ALPHANDERY Douce 1711-Cp 21.11.1779 ep. HEHENYA(?) MONTEL ALPHANDERY Douce Cp 27.1.1770 RCp 1808 fille de Josué ALPHANDERY, de Jacob, et Esther ALPHANDERY ALPHANDERY Emmanuel Cp 22.6.1783 fils d'Abraham ALPHANDERY et Nahumy VALABREGUE ep. ROUSSE LYON, 1785, d'Isaie et Régine Valabrègue ALPHANDERY Emmanuel 20.5.1797 Négociant, électeur à Salon en 1844 ALPHANDERY Eliézer RCp 1669-RCp 1679 ALPHANDERY Esther 1704-Cp 2.11.1780 ep. ELIE CREMIEUX ALPHANDERY Esther Cp v.1735 fille de Mossé ALPHANDERY ep. JASSE MONTEUX ALPHANDERY Esther Cp v.1740 fille d'Abraham ALPHANDERY(d.

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    ALPHANDERY Gentille Cp 10.9.1779- 6.1785 fille d'Aron ALPHANDERY et Léa MOSSE ALPHANDERY Gentille Ni 5.7.1797 RArles 1808 fille de Jacob ALPHANDERY ALPHANDERY Hana v.1680 soeur de Jacassuya ep SEME ASTRUC de Milier Aron et Léa Delpuget ALPHANDERY Hana Cp 1.8.1750 RAix 1808 Figure, en 1816, dans le Registre des dettes de la Communauté de Carpentras; sa fortune est évaluée à 3 000 Francs et elle réside à Aix. ep. ABRAHAM MONTEUX, 1751-1791, de Jassuda et Nahuma Alphandéry ALPHANDERY Hana (Eve ?) Cp d.4.11.1768 ep. SALOMON MONTEUX ALPHANDERY Hana v.1757-Is 14.7.1763 fille de Benjamin ALPHANDERY et Gentille BAZE ALPHANDERY Hana Cp 1769-12.8.17 70 fille de Mossé ALPHANDERY et "Gigie Vidal d'Isaie CREMIEUX"(sic) ALPHANDERY Hana Cp 16.6.1772 RCp 1808 fille de Josué et Esther ALPHANDERY ALPHANDERY Hanina Cp 1777-Cp 25.9.1780 fille de Jassuhada ALPHANDERY, de Jacob (d.

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    ALPHANDERY Jacassuya Cf. Josué ALPHANDERY Jacob RCp 1669-RCp 1679 NB. En 1669 "Jacob Alphanderic de Naquet" ALPHANDERY Jacob Cp v.1660 enf. Rébecca 1697-1777 ALPHANDERY Jacob 1706-Cp 28.1.1781 ALPHANDERY Jacob ou Isaac Cp 1713-Nîmes 7 floréal III(26.4.1795) ( le précédent ?) ep. GENTILLE MOSSE 1713-1781 ALPHANDERY Jacob Cp v.1710 ( le précédent ?) enf. Josué ep Esther Alphandéry ***ALPHANDERY Jacob v.1720-Cp 30 prairial(18.6.1795) Se tue en tombant d'une voiture dans la traversée de Monteux. Par les détails qu'elle contient, l'anecdote mérite d'être rapportée, telle qu'elle figure dans les Archives de Carpentras. L'an troisième de l'ère républicaine et le premier messidor à sept heures du soir, par devant moi, Jacques Allié, membre du Conseil Général de la Commune de Carpentras, chef lieu de district, département de Vaucluse, élu par délibération du douze frimaire dernier, pour rédiger les actes destinés à constater les naissances, les mariages et les décès des citoyens, sont comparus, ce jourd'hui, à onze heures du matin, en la salle publique de la Maison Commune, les citoyens Mossé Crémieux, négociant et Jacassuya Crémieux, portefaix, témoins majeurs domiciliés dans le premier arrondissement de cette dite commune, lesquels m'ont déclaré qu'ayant été informés que le citoyen JACOB ALPHANDERY, juif de cette commune, se trouvant derrière une voiture, sur la route d'Avignon, s'en était laissé tomber et était resté mort, que le cadavre ayant été transporté en la commune de Monteux, district susdit, ils s'y étaient rendus pour le réclamer et l’avaient fait transporter en sa maison d'habitation, située dans le susdit arrondissement, et qu'ils venaient pour me donner avis son décès, et m'ont remis le procès-verbal dressé à cet effet par le juge de paix du dit Monteux et dont la teneur suit. Extrait des registres du Bureau de Paix du canton de Monteux, district de Carpentras, département de Vaucluse. “ Aujourd'hui, trentième du mois de prairial de l'an troisième de la République française, à sept heures de relevée, devant nous, Siffrein Blanchet, juge de paix du canton de Monteux, district de Carpentras, département de Vaucluse, est comparu le citoyen Joseph Roman, voiturier, habitant du dit Carpentras, lequel nous a dit que, conduisant derrière sa voiture, d'Avignon à Carpentras, un homme natif de la Carrière des Juifs de Carpentras, et qu'icelui était tombé par terre et qu'ayant frappé de la tète contre le sol, il aurait reçu un coup si fort qu'il aurait décédé une heure après, dans le territoire de cette commune de Monteux, quartier de Gassin, et ce après lui avoir donné à boire, fait mettre dans la voiture et, enfin, avoir fait à cet égard tout ce que les circonstances pouvaient permettre, et le dit comparant, interpellé de signer, a répondu ne savoir écrire; sur quoi, nous, juge de paix susdit, ayant fait appeler deux notables de la municipalité, nous nous sommes transportés, assisté des citoyens Laurent Chouvet et Gabriel Abassy, notables, sur le chemin, vis-à-vis la Porte d'Avignon, ou étant, y avons trouvé la voiture du dit requérant qui renfermait le dit cadavre, que le dit voiturier avait amené du quartier de Gassin vis-à-vis la Porte de Monteux, dite d'Avignon, et ayant fait ouvrir la dite voiture et ayant fait mettre à terre le dit cadavre, nous avons remarqué que c'était celui d'un homme âgé d'environ soixante et dix ans, cheveux châtains, d’environ cinq pieds, vêtu d'une veste olive et très mauvaise, de souliers très mauvais, culotte et gilet gris, bas gris de fer, ayant une ceinture en laine, une chemise toile blanche, le tout en mauvais état, ayant avec lui un sac de toile grise renfermant la moitié d'un pain, ayant ensuite ordonné de faire la visite de ce qu'il avait dans ses poches, nous y avons trouvé un porte feuilles renfermant vingt et une Livres quinze sols assignats et une boite à tabac et un mauvais morceau de toile lui servant de mouchoir; ayant, ensuite fait appeler un chirurgien, est comparu le citoyen Aman Véme, résidant au dit Monteux, lequel, après l’examen fait du dit cadavre, il s'est aperçu qu'il avait une plaie à la partie extérieure et supérieure de la tète, avec un épanchement de sang, laquelle plaie et épanchement ont été occasionnés par un coup contondant, comme bâton, pierre et chute, et tout autre semblable effet, ce qui lui a occasionné une commotion violente au cerveau et ce qui lui a donné une mort si subite et s'est signé avec nous. Sont aussi comparus, à l’instant, le citoyen Theinet, marchand colporteur, résidant à Carpentras, Jacques François Recordon, marchand résidant à Avignon, et Joseph Duc, marchand, aussi du dit Avignon, se trouvant,

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    les uns devant la voiture, et les autres après, nous ont certifié, après avoir prêté serment, de dire vérité, être véritable dans toute la teneur du rapport du susdit, et ont dit être illettrés, excepté le dit Duc qui a signé avec nous. Nous, Siffrein Blanchet, juge de paix susdit, considérant, d’après le dire dudit Roman et autres, que le dit cadavre susdit s’est trouvé habitant de la Carrière des Juifs de Carpentras, avons ordonné qu'il fut déposé dans un lieu de sûreté avec une garde de deux hommes, pour être livré, ensuite, à qui de droit. Ce jourd'hui, premier messidor, an troisième de la République française, devant nous juge de paix de ce canton de Monteux, sont comparus les citoyens Mossé Crémieux, Josué Alphandéry et Jacassuya Crémieux, tous trois de la Carrière des Juifs de Carpentras, qui nous ayant requis de leur remettre le cadavre dont il est fait mention, dans le procès-verbal sus-dit, et nous ayant assuré que c'était Jacob Alphandéry, juif de leur Carrière, nous avons acquiescé à leur réquisition et nous avons invité le dit Mossé à signer les présentes pour nous servir de décharge, excepté les dits Josué Alphandéry et Jacassuya Crémieux ont dit être illettrés.” Je me suis, sur le champ, transporté en la maison d'habitation du dit Jacob Alphandéry décédé, je me suis assuré de son décès, et, le soir, je m’y suis encore transporté, j’ai accompagné le corps du défunt au Champ du Repos, ou, après avoir assisté à son inhumation j’ai rédigé le présent acte. ***ALPHANDERY Jacob "Cingon" Cp v.1740 (le précédent ?) Surpris, avec Louise Blanc, veuve de Joseph Fournel, poursuivi par les autorités pontificales. ALPHANDERY Jacob Parrain à Cp le 23.12.1765 fils de Siméon ALPHANDERY (d.

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    fils d'Abraham ALPHANDERY et Douce BEDARRIDES ep. ESTHER MONTEUX ALPHANDERY Joseph Cp 5.1.1777 fils d'Aron ALPHANDERY, d.

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    ep. ESTHER CREMIEUX ALPHANDERY Mardochée Zabulon Cp 8.1.1777 Figure, en 1816, dans le Registre des dettes de la Communauté de Carpentras; il réside à Nîmes et sa fortune est évaluée à 5 000 Francs. Instituteur de l'école de la Communauté, et ministre du culte de 1808 à 1852 (alors qu'il n'y a pas de rabbin au sens consistorial du terme) (L.Simon) fils de Mossé Zebulon et Esther ALPHANDERY ep. Nîmes 20 messidor X(9.7.1802) ESTHER CREMIEUX, 1777, de Saul et Rachel Lunel enf. Rachel 1803-1823 ALPHANDERY Mardochée Cp 8.2.1777 fils d'Abraham ALPHANDERY, d'Isaac, et Nahumy VALABREGUE ALPHANDERY Moqué RCp 1679 ALPHANDERY Moussé RCp 1669 fils d'Isaac ALPHANDERIC ALPHANDERY Mossé Cp 1716 S'installe à Mollèges, dans l'arrondissement d'Arles fils de Samuel ALPHANDERY ep. BLANQUETTE VALABREGUE (d.1762) enf. Samuel ep Esther Crémieux, puis, Liotte Carcassonne Jacassuya ep Esther Naquet ALPHANDERY Mossé Cp v.1735 fils de Juda ALPHANDERY (d.

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    fils d'Aron ALPHANDERY, d'Isaac, et Léa LEVI, d'Haim Allemand ALPHANDERY Moise Cp v.1790-Nîmes 20.8.1854 tailleur puis boucher fils d’Aron ALPHANDERY et Léa LEVI ep. Nîmes 1814 GENTILLE ROQUEMARTINE, 1790-1849, de Jassuda et Hana Mossé enf. Jassuda 1817 Bengude 1822-1824 Anaïse 1826-1829 Esther 1828 ep Salomon Bloch de Marseille ALPHANDERY Moise Zabulon Arles 13.2.1802 RArles 1808 fils de Jacob ALPHANDERY et Hana PONSO ALPHANDERY Myna v.1795(?) RNi 1808 ep MARDOCHEE BAZE ALPHANDERY Myriam v. 1780-d.

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    ALPHANDERY Régine Cp v.1755 fille de Simon ALPHANDERY et Belle MONTEL marraine Cp 8.1.1777 (ep. GAD BAZE de Daniel?) Cf .Rébecca Baze Cp 15.6.1785 ALPHANDERY Rousse 1711-Cp 20.7.1783 fille d'Aron ALPHANDERY (d.

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    enf. Régine ALPHANDERY Zébulon Cp v.1685-d.

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    Marius Jouveau, bien connu des Félibres, le provençal et le languedocien étaient nos langues maternelles, comme celles de tous les Israélites comtadins. ” Gabriel Astruc "Le Pavillon des Fant�