LES COURS D'EAU : LEUR FAUNE, LEUR FLORE

Pour vivre, la faune et la flore ont besoin de certaines conditions de vie : – conditions de température– d'oxygénation de l'eau – de luminosité

Les paramètres physiques jouent dans ce cadre un rôle très important : - L'augmentation de la température de l'eau entraîne une diminution de la quantité d'oxygène dansl’eau : ce qui cause la disparition d’espèces animales et végétales

- L’abondance de matières en suspension rend l'eau opaque et diminue la pénétration de la lumièredans l'eau.

Les végétaux aquatiques, privés de lumière, ne peuvent alors plus réaliser la photosynthèse.

Un cours d’eau est un système qui recueille et transporte vers l’aval, sous l’effet de la gravité, les eaux des pluies et des sources d’un même bassin versant. La pente et le débit en font un système énergétique.

LA FAUNE DES COURS D'EAU :

Le terme faune désigne l'ensemble des espèces animales présentes dans un espace donné.

Les cours d'eau attirent un grand nombre d’animaux de différentes espèces. Certains simplement pour s’abreuver, d’autres pour s’y reproduire, d’autres encore y vivent toute l’année.Des animaux microscopiques y vivent comme des acariens, des mollusques, des crustacés, des insectes, des mammifères, des oiseaux, des poissons, des amphibiens, etc.

La rivière, un milieu vivant à respecter :

Sur les fonds rocheux, la faune est plus riche et plus diversifiée que sur les fonds vaseux. On y retrouve les gammares (petits crustacés), les limnées (de la famille des escargots) et les larves de libellules. Des poissons comme la truite et le chabot, sont liés aux fonds pierreux sur lesquels ils déposent leurs œufs. Sur les fonds vaseux, les poissons sont représentés par de rares espèces, comme l'épinoche.

Les invertébrés sont par exemple des aselles, , des mollusques bivalves ou des larves de chironomes(cousin du moustique). La communauté des fonds vaseux est moins exigeante en oxygène que celle des fonds rocheux et bien moins sensible à la pollution.

Une pollution accidentelle peut brutalement changer l'équilibre des animaux dans la rivière. Des accidents industriels peuvent tuer toute vie animale en quelques heures et ainsi mettre en danger tout le restant de la chaîne alimentaire. La pollution domestique (égouts) provoque des effets similaires à long terme.

Les multiples végétaux et la multiplicité des milieux qui composent une berge sont propices au développement d'une faune des berges très riche. Elle y trouve un habitat de qualité et une nourriture très abondante.

Ainsi pour les insectes aquatiques, comme la libellule, les végétaux aquatiques et semis-aquatiques des berges servent de lieu d'émergence pour le passage du stade larvaire au stade adulte terrestre. Par la suite, ils pondront leurs œufs sur ces plantes.Pour les populations piscicoles, la végétation riveraine (plantes, racines...) joue un rôle d'abri lors de conditions défavorables (crues) ou pour se protéger des prédateurs.

Certaines espèces de poissons, comme le brochet, iront pondre dans les zones de végétation rsemi-aquatique et les jeunes poissons y trouveront des conditions idéales pour s'y développer.

Les amphibiens (grenouilles, crapauds, tritons et salamandres) s'accouplent et se reproduisent dans les zones humides proches des cours d'eau.

Les oiseaux aussi y trouvent leur compte : le martin-pêcheur, la bergeronnette des ruisseaux et le cincle plongeur nichent directement dans la berge. D'autres nichent dans la végétation, sur les gravières ou sous les ponts.Notons aussi que les vallées constituent des « corridors » de passage pour certains migrateurs qui y trouvent de la nourriture et des sites de repos.

N'oublions pas non plus les mammifères... certains sont indésirables par les dégâts qu'ils causent aux berge(rats

musqués...) alors que d'autres représentent de vrais symboles (comme la loutre ou le castor).

LA FLORE DES COURS D'EAU :

La flore est l'ensemble des espèces végétales présentes dans un espace géographique donné.

Les plantes s’installent dans la mare en fonction de leurs exigences physiologiques : humidité du sol, profondeur de l’eau, luminosité, nature du substrat et composition physico chimique de l’eau. Certaines sont hélophytes (plante enracinée sous l'eau) comme le roseau commun, d’autres colonisent tout le pourtour de la mare, d’autres se retrouvent à la surface de l’eau (comme le nénuphar, les lentilles d’eau), d’autres encore sont hydrophytes (qui vit immergé sous l'eau) et colonisent les fonds de la mare. Toute cette flore est néanmoins indispensable à la vie dans la mare car :

– elle libère de l’oxygène,– elle participe à l’épuration des eaux,– elle constitue un habitat pour différents animaux,– elle constitue la base de la chaîne alimentaire,– elle serve à la reproduction de certains animaux.

La végétation des eaux courantes varie selon la richessede l'eau en éléments nutritifs. Les cours d'eau sont colonisés par trois groupes principaux de végétaux :

– Les algues :

Plusieurs espèces se retrouvent dans les eaux des rivières et occupent des zones bien spécifiques.

– Les mousses :

Elles vivent immergées fixées sur les pierres.

– Les plantes à fleurs :

Elles sont différentes selon que le courant est lent ou rapide et que la profondeur d'eau varie.La végétation est la base de la chaîne alimentaire. Elle va nourrir les invertébrés et les poissons qui nourriront eux-mêmes d'autres animaux. Elle est également très utile à l'auto-épuration du cours d'eau.Mais elle est très fragile et peut changer très rapidement, voire disparaître, lorsque les conditions écologiques d'un cours d'eau changent brutalement.

LES EFFETS DE LA POLLUTION SUR LA FAUNE ET LA FLORE DES COURS D'EAU :

Qu'est-ce qu'une eau polluée ? « Un cours d'eau est considéré comme étant pollué lorsque la composition ou l'état de ses eaux sont, directement ou indirectement, modifiés du fait de l'activité de l'homme dans une mesure telle que celles-ci se prêtent moins facilement à toutes les utilisations auxquelles elles pourraient servir en leur état naturel ou à certaines d'entre elles.

Les rivières subissent des pollutions qui ont des conséquences graves et souvent irrémédiables sur la faune, la flore, et la qualité de l'eau.

Les origines des pollutions sont diverses :

• Les pollutions aux hydrocarbures dues aux dégazages et les marées noires des naufrages de navires ou de pétroliers

• L'introduction d'espèces non indigènes par des navires qui rejettent l'eau de let (eau de mer collectée au départ du voyage pour lester la cargaison)

• les espèces exogènes envahissantes se développent et menacent voire détruisent la faune et la flore locale.

• La pollution d'origine tellurique, soit le déversement des eaux usées et des produits chimiques que les rivières ne peuvent assimiler.

• Les infiltrations de pesticides utilisés dans l'agriculture dans les nappes phréatiques et les cours d'eau souterrains.

• Les émissions de gaz à effet de serre produites par les activités humaines induisent le réchauffement climatique, et par conséquent l'augmentation de la température des océans.

Quelques degrés de plus dans l'océan bouleversent les écosystèmes et les divers organismes marins, notamment le plancton, ce qui entraîne un effet négatif sur toute la chaîne alimentaire.

Dans quelles conditions les eaux de surface (rivières, lacs, étangs, etc.) sont-elles polluées ?

On peut distinguer deux grands types de pollution :

• chimique

Elle est provoquée par le rejet dans les rivières de matières organiques ou minérales :

• les matières organiques dégradables : il s'agit essentiellement des eaux d'égouts urbains, des effluents des industries agricoles (laiteries, porcheries industrielles) et alimentaires, et d'une partie des eaux de papeteries et d'industries textiles

• les matières organiques non dégradables par les fermentations, c'est-à-dire par l'action de micro-organismes vivants. Ces substances non biodégradables (plastiques, etc.) s'accumulent

• Les matières minérales en suspension, qui se déposeront par décantation et occuperont le lit de la rivière ; elles proviennent de l'extraction des combustibles minéraux, des minerais, des matériaux de construction, des ateliers de lavage, de la transformation et du conditionnement de ces minerais ou matériaux ;

• les substances minérales dissoutes, toxiques ou désagréables.

Mais quels sont les effets de ces charges polluantes ? Ils sont multiples :

• Formation de films et de mousses qui empêchent la réoxygénation de la rivière (il s'y ajoute le développement superficiel des plantes aquatiques (eutrophisation) lié à l'apport de matières organiques)

• Empoisonnement de la flore et de la faune par les toxiques ;

• thermique

La pollution thermique intervient le plus souvent lorsque des usines rejettent des effluents à 60°, 70°, voire 80°. La destruction de la faune et de la flore est presque toujours totale.

A l'action directe de l'élévation de température s'ajoute une action indirecte : les réactions chimiques et en particulier les fermentations s'accélèrent lorsque la température s'élève, l'oxygène est utilisé dans ces fermentations et les poissons s'asphyxient dans une eau trop pauvre en oxygène.

La pollution des eaux ne se limite pas aux eaux de surface ; les nappes aquifères sont progressivement chargées de pesticides, de sels minéraux. Trop souvent polluées, elles ne pourront plus être utilisées comme sources d'eaupotable.

PHOTOS DE L'ORNAIN :

Voici quelques photos de l'Ornain pollué, au centre ville de Bar-le-Duc. Elles vous permettront de vous rendre compte de l'état de santé de ce cours d'eau :

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