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OFFICE DE lA REOIERCHE SCIENfIFlQUE ET TEOENIQ-JE CUfRE M:;R LES DEMANDEURS OQEMPLOI DfABIDJAN A. HAUSER Avril 1982 Centre ORSTOM de Petit Bassam - 04 B.P. 293 ABIDJAN 04 - Côte d'Ivoire

LES DEMANDEURS OQEMPLOI DfABIDJAN

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OFFICE DE lA REOIERCHE SCIENfIFlQUE ET TEŒNIQ-JE CUfRE M:;R

LES DEMANDEURS OQEMPLOI DfABIDJAN

A. HAUSER

Avril 1982

Centre ORSTOM de Petit Bassam - 04 B.P. 293 ABIDJAN 04 - Côte d'Ivoire

SOMM,è\IRE

- Lt excédent de main-d' œuvre

- L'inscription des demandeurs d'emploi

- Les caractéris tiques de repérage et de placement

- Les offres d'emploi

- Les jeunes déscolarisés sans qualification

- Les femmes

Page

2

9

20

22

26

Il est possible de connaître l'excédent de main-d' œuvre à Abidjan

à partir d'~nquêtes directes ou à partir de l'ensemble des emplois disponibles,

mais les résultats apparaissent très différents.

Le recensement de 1975 dOJUle une population occupée de 15 à 59 ansde 320.900 persomes et un excédent de main-d1œuvre de 31.700 personnes

réparties ainsi :

- en quête de premier emploi

- chêmeurs (ayant perdu leur emploi)

24.500

7.200.

La population disponible pour l'emploi (dite aussi active~ c'est-à­

dire occupée ou à la recherche d 'lD1 emploi) étrrit dC1J1c de 352. 600 :rJ8rsonn~s,

pour une popul:ttion d'âge actif de 559.500 J:€rsonnes (1).

Le l\'fii'listère du Plan évaluait en 1975 l'ensemble des emplois dis­

ponibles à Abidjan à 289.00J, dont 157.000 dans le secteur moderne non agri­

cole, 116.CXJO dons le secteur artisanal et traditionn,û, 16.()(X) dans le

secteur agricole (2). L'excédent de main-d 1 oeuvre était donc de 64.000

personnes.

L'enquSte démographique par sŒldage à passages répétés de 1978~1979

dœne une popuJaticn occupée de 15 à S9 nns de) 437 .600 ~rsonnes et lD1

excédent de main-dl œuvre de 36.600 persolUl8s ~ soit tme population d.isponible

pour l'emploi :le 474.200 personnes~ F,our une population d'âge actif de

739.700 personnes (3)

Le rvünistère de l'Economie, des Fimmces et du Plan évaluait en

1980 l'ensemble des emplois disponibles à Abidjan à 436.000; dont 240.000

dans le secteur moderne non agricole, 178.000 dqns le secteur traditionnel

et artisanal. 18.()(X) dans le secteur agricole (4). Si l'on extrap:Jle jusqu1 en

(1) Ministère de 1~Economie9 des Finances et du Plan. Direction de laStatistiquz. P~censement Général de la Population~ 1975. Vol. 1. Abidjan,Avril 1978.

(2) Evaluations de M. C. Dcssallien.

(3) Enquête démographique à passages répétés effectuée de mai 1978 à novembre1979 par la Direction de la StatistiGue. La strate dtAbidjan a été dirigéesur le terrain et exploitée par P. Antoine et C. Herry de l'ORSTOM. Noustirons nos inf.ormations des r~sultats du 2è passage (novembre 1978), telsqu'ils sont reproduits dans Binet 9 F, Bilan National de l'Emploi en Côted'Ivoire, Ninistère de la Coopération et du Développement (P,'lris) Fêvrier1982.

(4) Evaluations d~ M. C. Dessallien.

2

1980 la population disponible pour l'emploi de 1978 en tenant compte c;e

l'augmentation de 1975 à 1978 on trouve ;}our 1980 une population disponible

pour l'emploi de 538.COO ou 561.000 }X}rson.Tles selon l'époque considérée (1).

L'excédent de Ya,lin··d'œuvn~ était donc canpris entre 102.000 et 125.CXX> personnes

en 1980.

Ces ~:iff(;::rences proviennent du fait que la population OCCUjY';c est

loin de corr0s~onir~ atLX err~lois.

L? population occupée est l'ensemble des r:ersonnes ayant d8claré

me occupation leTs de l'enquête. Dans le sectaur traditionnel i cela repré­

sentait en 1978 223.000 person.l1es de tOLLS âges, datl.s le secteur mojeme

230.000 (2).

Pour €valuer les emplois du secteur artisanal et traditionnBl il

a été tenu CGmI)tc:l 'une enquête de 1976 C'Jnsncrée i:l ce secteur (3). Pour le

secteur mcderP..8 il s'agit de déclarations è.' em;üoyeurs et aussi d' estilTe.tions.

D'autre ?art les pestes correspond!JTIt aux emplois ];kluvent être

occupés par plus cl 'lIDe personne d:m.s l'année et l'excédent de main-ci' œuvre

déterminée à partir des emplois comprend les travailleurs à temps partiel.

Dans ces conditions les évaluations d~ 1978 et celles de 1980 ne

sont pas incompatibles : on a smüement dmU1.é tme e3finitian plus ou rn,)ins

restrictiva des personnes aY311t une activi t0 l1nnS le secteur traditionnt~l :

elles font partie de ce secteur ou de l'excédent de main-d'œuvre selon le

cas.

.""oP ....

oP..

De l'excédent de main-cl' œuvre on ne connaît relativsnent bien

que Jes Ivoiriens inscrits comme demandeurs (llemploi à l'Office de la Main·~

d 'Gmvre de Côte d'Ivoire (Of'ŒI) (4).

(1) Il faut tenir compte des mois : mai 1975 - novembre 1978 - mai ounovembre 198~; augmentation de 4,3 % par semestre. Cette extrapolationpermet seulement de donner un ordre de grandeur de IVexcédent de ~ain­

d'œuvre car on a obtenu 1 9 augmentatiou cl/une donnée de recensement à unedonnée de sondage.

(2) Evaluations de ~~e F. Bin~t.

(3) Château p J.P. Uecense~ent général des activités en milieu urbain. Tome 1.Rapport général. Ministère du Plan (Abidjan) juin 1977.

(4) Depuis 1974 les 2trangers ne peuvent plus s linscrire à 1 vQ.\fOCL

3

A Abidjan, les Ivoiriens en quête cl/emploi salarié doivent

s'inscrire aux antennes de liO~VCI de Treichville o~ d'Adjamé, disti~ctes

pour les hanmes et les fenmes (1), à l'exception des élèves sortant d~éco1es

professionnelles et à la recherche de leur pn:mier emploi dans la qualifi­

cation qu'ils vienné:nt di obtenir, des demandeurs ayant perdu leur emploi

et classés en 7è catégorie professionnellc~ comme agent de maîtrise ou ComITe

cadre, des bacr~li~rs (2)~ des diplômés do l'Université ou d'Ecoles d'Ens0i­

gnement Supérieur et des ma.rins.

Les élèves sortant d'écoles professiormelles et à la reche-rche de

leur premier emploi dans la qualification qu'ils viennent d'obtenir s'ins-

crivent à l' ante:l11e de l'enseignement tech...Tliquc, à Adj aIllé (3).

Les demandeurs ayant perdu leur emploi et classés en 7è catégorie

ou canme agent d,:;; H1.aÎtrise, ainsi que les bacheliers s'inscrivent à 1 ~ antenne

des agents d.e r.laîtrise, au Plateau (4).

Les demandeurs ayant perdu leur enlploi ~t classés coume cadre,

ainsi que les diplômés de l'Université ou d'Ecoles d'Enseignement Supérieur

s iinscriv~nt à l'antenne des cadres - à la cité administrative.

Il Y a aussi tme anterme spécialisé!;: dans le placement des

marins (S).

Les statistiques de l' CMJCI ne n.msoignent pas sur l'assiduité des

demandeurs d'emploi. Le règlement prévoit qu'ils doivent faire pointer la

carte, qui leur a .§té délivréB lors de leur inscription 1 me fois par mois à

(1) Avant novc;;lbr;:; 1979 il n'y avait qu'un;:; ~~ntenne du placement f~minit1~

située au Pl~t83u,

(2) Baccaleuré~t non professionnel.

(3) L'école prcf2ssionnelle doit être autorisêe et d~livrer un diplôme reconnupar le Minis tère de 1 y Enseignenent Techr..ique et de la Formation Profession­nelle. Si le diplôme es t d Yun niveau i.1U moins égal au CAP (CcrtificRtd'Aptitude Professionnelle) l'Iélève qui ne l'~ pas obtenu peut tout de mê~e

s'inscrire à l'antenne~ à condition qu'il ~it le niveau correspondant,c'est-à-dire qu1il ait achev2 les études conduisant à l'obtention de cediplôme.

(4) Ceux qui sont en cours d'études supérieures de l'enseigner.1ent techniquepeuvent s'y inscrire nussi 9 mêne s' ils ~iont. pas de diplôme tle nive.:.u dubaccalauréat" à condition di~voir déjà travaillé.

(5) Dans toutes les villes de Côte d'Ivoire où il existe une antenne de l'OMOCI(12 en 1980) ~m y ins cri t les deocndeurs des deux sexes de toutes les ccté·­gories.

4

leur antenne ~ mais beaucoup ne le font pas régulièrement (1). On ne cormaît

pas le stock des demandeurs Vlactifs li à la fin de chaque année mais sel.Ùement

le flux des danandeurs inscrits dans l'armée.

Les cartes délivrées n'étaient valables que pour l'année en cours

jusqu1en 1977; les demandeurs devaient danc éventuellement se réinscrirl:1 au

début de chaque nouvelle année et certains ne revenaient à 1 'OMXI qu'à cette

occasion.

Les cartes délivrées depuis de 1978 sont valables trois ans; les

demandeurs inscrits ou réinscrits en 1978 n'ont donc pas eu à se réinscrire

en 1979 ou 1980, ni ceux de 1979 en 1980~ et les statistiques de 1979 et

1980 ne conœ1n9nt en principe que les nouveaux inscrits.

En 1979 il a été attribué une ind6llIlité d'attente aux demandeurs

d'emploi: 50.00J francs à ceux n'ayant jamais eu d'emploi salarié j l00.00J

francs à ceux ay.mt perdu leur t:mploi. D'oil tm afflux de nouveaux: demandeurs

d'emploi (2). En 1980 cette indemnité d'attent8 n'a été maintenue que pour

les demandeurs pouvant justifier d'un licenciement pour raison économique

et pour les cadres.

La deIiIande d'emploi à l'CMJCI à Abidj an est en progression cons­

tante mais irrégulière. De 1969 à 1974 elle est passée de 28.584 (3) à

47.421, soit tme augmentation de 10) 7 ~ par an.

fu 1974 à 1978 la demande a augmenté de 7,3 % par an en moyenne;

le taux annuel d' augm("'>Jltation est le stâV3."!'J.t

1974 - 1975 2~6 %

1975 - 1976 l1 t 9 %

1976 - 1977 5,6 %

1977 - 1978 7,3 %

(1) Depuis mai 1980 tout decandeur qui ne siest pas présenté à l'OMOCIdepuis plus de trois mois est réinscrit lorsqu'il se présente. Cela aprovoqué UrIe augmentation du nombre annuel des inscriptions.

(2) D'aprês les services de l'OMOCI des denandeurs die~ploi dGjà inscritsen 1978 ont dû réussir à se faire inscrire comee nouveaux demandeursd'emploi en 1979 aux antennes des hOrIlj}es et du placement féminind'Adjamé et de Treichville malgré les précautions prises.

(3) Etrangers exclus.

5

Le tableau suivant donne les delllLJndGs, les placements et les

offres

1974 1975 1976 1977 1978

Demandeurs d 1emploi 47.421 48.651 54.450 57.502 62.814

Placements réalisés 8. 129 7.948 8.352 7.379 8.718

%de placements 17, 1 16,3 15,3 12,8 13~9

Offres d' e."11ploi 16,026 13 .401 14.094 12.234 17.259

Pour les armées 1974 à 1976 les der.1andes et les placements sont

connus par sexe :

1974 1975 1976

Horrrnes Fenmes HŒ~jeS Femnes Hcmnes FetUiles

Demandes d'emploi 41.764 5.657 41.628 7.023 45.790 8.660Placements réalisés 7,673 456 7.·172 476 7.876 476% de placements 18~4 8, 1 17;;9 6,8 17,7- 5,5

Les tableaux suivants doment des indications sur l'activité des

antennes œ l'OHX::I à Abidjan de 1977 à 1980.

Antcrmes du placement des honunes (Treichville-Adjamé) qui ne

relèvent pas des ;:L""".tennes spécialisées

fumandes d'emploi Placements réalisés %placements

1977 42.871 4.942 11,S %1978 /~ 1.763 5.838 14,0 %1979 37.055 (1) 5.611 15~ 1 %

1980 35.652 (1) 5.244 14~ 7 %

J-\ntennes du plflceIœnt féminin

llimôndes d'emploi PlaceD~nts réalisés %placements

1977 7.337 170 2,6 'b

1978 11.600 169 -ljO %

1979 9.751 (2) 25S 2,6 %

1980 9.193 (2) 297 3,2 %

( 1) Il s'agi t en principe de nouveaux inscri ts .

(2) Il s'agit en principe de ncuvalles inscrites.

Antermes duplacement marin

~nan.des cl' emploi Placements réalisés

6

~ placements

1977

1978

1979

1980

824

1.040

601

456

513

458

361

318

62;;3

44~0

60,1

69,7

Aux autres antennes les statistiqu,:s ne différencient les sexes

qu'à partir da 1979.

Anterme de l' enseignanent tedmique

œmandes d~emploi Plac.-;ment 5 réalisés % placen-ents

1977 4.872 1.232 25,.3 %

1978 4.724 923 19.6 0-a

Homnes Fanmes Hamnes Femmes Hcmnes Femmes

1979 2.469 1.880 248 46 10,0 % 2~5 %

Total L~. 349 (1) Total 294 Total 6,8 01>

1980 HOlillleS Femmes HOJl'D'lles Fem.fJ1es H01t11eS Fe.mmes

2.885 2.047 220 79 7~6 % 3)9 %

Total 4.932 (1) Total 399 Total 8,1 'J."

Anteme des agents de maîtrise (2)

DE:mandes d'emploi Plac0J11ents réalisés % placements

1977 1.598 522 32,7 1),

"1978 1.209 383 31,7 '1,

Harrmes Fenmes Hcmnes Fenmes Hommes FeIllnes

1979 1.576 340 545 101 34,6 % 29 1,7 %

Total 1.916 (1) Total 646 Total 33~7 %

1980

Total 1.962 (3) Total 341 Total 17 ~4 %

(1) Nouveaux inscrits + nouvelles inscrites, En 1980 il Y a aussi des C,:2S deréinscription. Pour l'emploi de dactylo l~inscription 82 fait aux antennesnon spéci~lisées depuis 1980.

(2) L'antenr.c des abents de maîtrise et l'antenne cleo cadres ne constituentdeux antennes séparées que depuis 1978.

(3) Il nia pas Gté établi en 1930 de statistiques saparées des femmes peurl' année cI~tièrc.

Antenne des cadres (1)

Demrundes d'emploi

1979

Placen~nts réalisés

7

%placements

;-{O~Y~I!es Femmes Homn~s Fenrnes Hanmes Femnes

654 40 281 9 43,0 22,5

Total 694 Total 200 Total 41 ~3 %

1980

Total ~4 Total 201 Total 22,2 %

On constatera que la progression de la demande à Abidj an de 1977 à

1978 est surtout due à l'augmentation du nallbn:l d'inscriptions à l' anterme

du placement fénrinin. En 1969 ce nombre était de 1.357 (2), en 1973~ 3.299 (2).

L'augmentation annuelle moyeme a été de 26 %de 1969 à 1973 et de 22 %de

1973 à 1977. D3 1977 à 1978 l'augmentation a été de 59 %. Mais cette derrtière

augmentation Si explique en partiE.' par l'ouverture toute la journée de

l'anteme du placement féminin à partir de juillet 1978; auparaV"JIlt elle

n'était ouverte que l' après-nùdi .

Le f:üt que le nombre des demandeurs d'emploi Cl très peu varié aux

antemes de Treichville et Adjamé entre 1977 et 1978 s'explique en partie par

la saturation de ces antennes : le personnel qui y était employé ne pOtnTait

inscrire dawmtage de demandeurs.

LE: nombre total des dem..1I1dcurs d'emploi inscrits à Abidjan est de

54.369 en 1979 et 53.099 en 1980 après avoir été de 62.814 en 1978; les

femmes représentant 22,1 %des inscrits de 1979 (12.014) (3). Mais les nombres

donnés pour 1979 et 1980 ne représentent que les nouveaux inscrits. Il y au­

rait lieu d'ajouter aux nombres de 1979 les inscrits de 1978 qui étaient

demandeurs d i amploi "actifs'1 en 1979 et d'en retrancher les doubles inscrip­

tions 1978,,,1979. Pour 1980 il y aurait lieu non seulerrent d'ajouter aux: nombres

(1) Les données de 1978 sont douteuses r les donn~es de 1980 ne s~parent pasles sexes.

(2) Etrangères exclues.

(3) Pour l'~nsemble de la Côte d'Ivoire ce nombre est de 80.760 en 1979 et80.728 en 1930 après avoir été de 90,542 en 1978; les femmes représentent17~9 % des inscrits de 1979 (14.41 0 ),

8

les inscrits de 1978 et 1979 encore "actifs" mais aussi de retrancher de

ces nonbres les réinscriptions de 1980 dues à de nouveaux demandeurs devenus

"inactifs". Mais il n'est pas possible de savoir le nombrt! de ces demandeurs

"actifs" ou "inactifs" ni le nanbre des doubles inscriptions (1).

Si 1 'on extlapoh~ jusqu'en 1980 la progression de la demande avec

le taux annuel moYd}, de 7,3 % (valable de 1974 à 1978) on trouve 72.300 de­

mandeurs d'emploi en 1980.

Les plac~~ents réalisés ont été de 7.725 en 1979 et 6.800 en 1980,

ce qui représente 14,2 %des demandes en 1979 et 12~8 %en 1980.

Les offres ont été de 15.291 en 1979 et 12.579 en 1980.

L'augmentation des taux de plaœrent de 1978 à 1979 pour l'ensemble

des deJll.andeurs cl i emploi inscrits à Abidj an et pour les demandeurs dl emploi

des anteIUles pour hamnes de Treichville at cl 'Aàjamé ne signifie pas une

augmentation rG011E: de ces tallx, qui sont calculés à partir des seuls

nouveaux inscrits en 1979.

Al' ::'.rLtenne de l'enseignement technique on observe une grande

diminution du taux de placement entre 1977 ct 1980, ot aux: antenl1es des

agents de maîtrise et des cadres entre 1979 et 1980.

Les taux de placement des fenmes sont beaucoup plus faiblc's que

ceux des hO!lJl'œ:5, sauf à l'antenne des ngl:mts dG maîtrise.

La progression de la demande fi~mininG cst plus rapide que la.

progression de la demande m...9.sculine 4 ~ 7 % ChI tot;}l des demandes en 1969,

8,1 %en 1973, 14,4 %en 1975, 22,1 %en 1979.

cr est en relation avec le fait que la population féminine;

cl'Abidj an en âge de travai110r semble augm(~nter plus rapidem.ent que l~ popu­

lation masculine en 8.ge de travailler et que l~ population féminine d'Abidjan

disponible pour l'emploi (occupée ou à h recherche d 'lm. emploi) semble aug­

menter plus rnpidcl'TlBnt que 13. population masculine disponible pour l'emploi

et même que la population féminine en âge de travailler.

(1) A l'antenne des cadres~ où le fichier des demandeurs est mis à jour à lafin de chaque mois depuis 1979, par retrait des demandeurs placés dansle mois et de ceux n'ayant pas pointé d8puis trois mois 9 il est possiblede connaître rnensuell~ment le stock des demandeurs d'emploi actifs~ envoici la répartition au 1.7.80 ~

Premier emploi Autres Ensemble

Hommes 161 90 251Femmes 19 4 23

180 94 274

9

La comparaison - pour .Abidjan - dçs données du recensement de la

population de 1975 et do c011es de l'enquête démograuhique à passages répétés

de 1978-1979 montre bien cos augmentations, da.1'1S la mesure où l'on peut

canp-~rer un recensement et une enquête par sondage.

En 1975 le rapport des f~;~TJnes d' â[J,c actif au total de la population

d'âge actif (15 à 59 ans) 8st de 41~2; en 1978 CG rapport est de 45,2. Si l'on

ne considère que la po~ulntion ivoirienne, cc rapport est de 45~2 en 1975) de

49,2 en 1978.

En 1975 le rapport des fennn8s disponibles pour 1 j emploi au total de

la population disponible pour l'emploi est de 18,6: en 1978 ce rapport est de

24,3. Si lion ne considère que la ~opul~tion ivoirienne ce rapport est de

23~3 en 1976, de 28,6 en 1978.

En 1975 le rapport des fenmles disponibles pour l'emploi aux femmes

d'âge actif est de 28,5: en 1973 cc rélpport est de 34,5. Ce même rapport cancer··

nant les homnes n'a guère varié: il 2st de 87,3 en 1975, de 88~6 en 1973. Si

l'on ne considère que lél population ivoirienne ce rapport est de 29,4 ·.:m 1975,

34, 1 en 1978 chez les femmes, de 79') 7 en 1975, 82 s 3 en 1978 choz les hanmes .

.."

OP ..0'

n..

Les infomations statistiques contenues dans les deITlc'111des d'emploi

sont de deux types :

1° les caractéristiques de TEpérage seXG, âge~ situation familiale,

niveau de fonnation générale j (.:thnie ..•

2° les caractéristiques de placement expérience professiûnnelle,

catégorie professionnelle, métier .. ,

Pour chnque année - jusque pour l'ar..n{;o 1976 - 1 'ŒŒI publiélit la

répartition des ç.lr:1ctéristiques suivantes des dem:mdes d'emploi enregistrées

à Abidj an sexe, groupes di âge ~ situation de famille, niVlnu et diylôrne

scolaire r catéGori(;s professionnelles:) nncienncté professiormelle, natioml­

lité (1).

Peur l'aImée 1976 il Y eut aussi lm sondage !.lU 1/10 port3J1t sur les

demp.ndeurs des antennes de Treichville et Adja,l1é (hommes) et de 1 i 3Iltenne des

cadres et agents de rrnîtrise; les résultats en furent publiés (2).

(1) Aucun homme êtrang~r nia été inscrit depuis 1974 9 seules quelques femmesétrangères ont pu s'inscrire en 1974 ~t 1976,

(2) Ministère du Travail et de lilvoirisation des Cadres (note de M.H. Gélas).Les offras et les ~emandes dfemploi en 1976. Résultats partiels 7 p., Iltableaux. Le fichier utilisé contenait 38.480 cartes, dont 1.250 det:18ndesde femmes qui devaient prevenir en grand~ partie de l'antenne du placementféminin; les résultats QU2 nous donnerons ne concernent que les hommes dans13 limite des modifications que nous ~vonb pu effectuer.

10

Depuis 1977 nous ne disposons que de sondages : pour l'année 1977

'lm sondage au quart porta sur les demandeuses cl 'emploi in.c;;crites à l'antenne

du placenent féminin d'Abidjan; il ne donna lieu à auctme 'Publication (1).

Un sondage au 1/10 porta sur tous les deI!l2J1deurs des deux sexes œCôte d'Ivoire inscrits 'pendant les neuf premiers mois de 1978 (honmes 40.470 ­

fanmas 9.560); les résultats en furent publiés (2).

Depuis 1979 certaines caractéristiques des dcm~~deurs actifs de

l'antenne des cadres sont diffusées dans des notes trimestrielles.

Au niveau de l'inscription à l'OMX:I, on distingue deux types de

demandeurs cl' eInDloi :

- les demandeurs d'tm premier emploi

- les autres dema.ndeurs) qui peuvent produire un certificat de

travail indiquant qu'ils ont di§j:i eu tm anploi salarié.

Mais lU1 certain nanbn~ de demandeurs ayant déjà '~'U un emploi

salarié ne peuvent en fournir la preuve li n! ayant pas eu de certificat de

travail par suite des conditions précaires ou irrégulières dans lesquelles

ils ont été engagés, en général dans des basses catégories.

Chez les hommes les demandeurs de 1er emploi représentent les 2/3des demandeurs dans les statistü~ues de 1 'Qr.fOCr de 1976 et le sondage de

1976, près des 3/4 des demanc:imrs dans le sondage de 1978.

Chez les femmes les demandeuses de 1er emploi rspresentent plus de

5X) % des demandeuses dans les statistiques de l'OM)Cr de 1916 et les sondages

de 1977 et 1978.

L~ canparaison de ces nombres avec ceux fournis par l'enquête que

nous avons effectu'?'8 auprès des demandeuses cl' emploi montre que beaucoup plus

de fenmes avaient déjà eu un emploi salarié que n'en indiqœnt les statistiqœs

de l'OMX:I ~ 35 % de lléchantillcn des fenrnes du placement féminin en 1979 (3).

(1) Ce sondage est également de M. Gélas.

(2) Ministère du Travail et de l'Ivoirisation des Cadres (note de M. H. Gélas),Profil des demandeurs d'emploi inscrits à l'OMOCI en 1978 6 p. 16 tableaux.Dans la publication les résultats dlAbidj~n ne sont pas distingUÉS desautres~ il est seulement indiqué que les hommes de ce sond~ge inscritsà Abidjan représentent 68 % des ho~es de ce sondage inscrits dans toutela Côte d'Ivoire (1er emploi 67 % - autre 72 %) et que les femmes de cesondag~ inscrites à Abidjan représent~nt 91 % des femmes de ce sondageinscrites dans toute la Côte d'Ivoire (1er emploi 91 % - autre 92 %).

(3) Voir ci-dessous p. 26.

11

Chez les fenmes inscrites à l'antenne de l'enseignement technique pour un

1er emploi en sortant de l'école ~rofessiorulclle~ 15 %de l'échantillon

avaient déjà eu un emploi salarié (1).

Pour les horrnnes nous ne disposons que d'enquêtes auprès des jClU1es

déscolarisés inscrits cornne dema71düurs d'un 1er emploi; 30 à 35 %des échan­

tillons (Abidjan, San Pedro, Bouaké) avaient déjà cu un emploi salarié (2).

Nous donnons ci~dessous les dernières caractéristiques publiées

par l'œœr $ concernant les demandeurs cl 1 emploi inscrits à Abidjan en 1976

(hommes 4S. 790 .. ferrnnes 80660); les statistiques sont données par sexe mais

les demandeurs de 1er emploi ne sont pas distingués des autres.

Age (3) honnnes fennnes

16 - 19 ans 11 ~ 8 19,0

20 - 24 1143~6 49,7

2S 29 Il23~4 21 ~ 2

30 - 44 17,9 9,4

4S et plus 3,3 . 0,7100,0 100,0

Situation de famille

Célibataire

~,farié (civilement)

Union coutumière

Veuf

Divorcé

69,6

2?827,5

} O~ 1

---ïOO,O

68~8

5,0

24 9 1

0,4

1,7

100,0

41,3

27 j' 1

5,6

0,9

100,0

32,5

5,5

32~3

2:~ ,4

5$' 1

1,2

100,.0

~ 1er cycleè 2è cycle

écrire compter (SLEC)

Supérieur

Second:üre

Niveau scolaire

Illettré

Sait lire}

Primairo

(1) Voir ci-dessous p. 27.

(2) Voir ci-dessous p. 22.

(3) On ne peut s'inscrire à l'OMOCI qu'à partir de 16 ans (avec une autori­sation des parents ou du tuteur en dessous de 18 ans~

Diplôme de Fornation Gi§nérale

CEPE

BEPCBaccalauréatLicence, ~hîtrise

Non diplômé

12

Honmes Fenmes

74,3 84,3

18,3 12,5

2,3 1,0

5, 1 2,2

1(0)0 100,0

82,7 71,6

Expérience professionnellePremier emploiAutres : moins de 2 ans

2 ans et plus

100,0

Catégories professionnellesNon qualifié (1 - 2) 53,7

Spécialisé (3·· 4) 28, 7

Qualif.i.é (5 - 6 - 7) 11 ,3

Agent de Maîtrise, Technicien,Cadres 3,3

75,3

12,6

11,6

0,5

100,0

Pour les caractéristiques de repérage, les sondages de 1976 et1978 donnent des résultats voisins des distributions ci-dessus concernantl'âge et le niveau de formation générale chez les hommes.

La séparation des résultats entre les demandeurs de 1er emploi et lesautres dans les deux sondages fait ap::?araître d~s différences : le sondage de1978 donne un âge moyen de 24 ans 9 mois chez les demandeurs de 1er emploi,29 ans 4 mois chez les autres, 26 ans pour l'ensemble. Le sondage de 1976

donne des nombres très voisins.

Pour le niveau de fonnation générale, dans le sondage de 1976 laproportion dl illettrés _. SLEC est plus faible (28 %) j la proportion de deman­

deurs ayant fait des études secondaires plus forte (39 %) chez les demandeurs

de1er emploi que chez les autres (illettrés - SLEC S6 ~ - études secondaires14 %-. Ensemble: illettrés - SLEC 38 % - études secondaires 29 %). Dans lesondage de 1978 les tendances sont les mêmes mais les différences avecl'ensemble sont plus faibles.

13

Dans les deux sondages les demandeurs d~ 1er emploi illettrés ont

tm âge moyen de 28 ans, proche de celui des demandeurs ayant déj à travaillé ~

ceux ayant fait des études primaires ou secondaires un âge moyen de 22-23

ans, ceux ayant fait des études supérieures un âge moyen de 27 ans.

Da.llS le sondage de 1976 30 % des danandeurs de 1er anploi sont

âgés de 25 ans et plus; ce pourcentage met en évidence l'existence, parmi

les demandeurs de 1er emploi, des deux catégories suivantes

- ceux qui viemlent de terminer leurs études

- ceux qui ont déjà eu - ou ont encore - une activité économique

et recherchent un emploi salarié.

La déclaration de 1er emploi doit être corrIgee par l'âge et la

formation générale. Le croisement de ces de~x variables permet d'estliner les

demandeurs do 1er anploi ayant déjà eu - ou ayant encore - une activité

économique à au moins 40 ~ des demandeurs de 1er emploi d'lns le sondage de

1976.

Le fait que 17 % seulement des demandeurs de 1er emploi de ce

sondage ont moins de 20 ans pour une population qui compte plus de 50 % de

moins de 20 ans tend à montrer qu'un gr::md nombre de jelUles garçons commen­

cent par rechercher une activité économique non salariée (1).

Chez les femmes le sondage de 1977 - qui ne sépare pas les deman­

deuses de 1er emploi des autres d2ns les résultats - donne une ré~~rtition

voisine de celle des demandeuses inscrites en 1976 à Abidjan en ce qui con­

cerne les tranches d j âge. Le sondage de 1978 donne un résul tat Ul1 peu dif­

férent pour les plus jeunes : 13 %seulement de 16 à 19 ans. Le sondage donne

un âge moyen de 24 ans 9 mois pour l'ensemble', 24 ans 8 mis pour les deman­

deuses de 1er emploi, 25 ans 6 mois pour les :lutres. On notera que la dif­

férence d'âge entre les femmes et les hommes, Lnsignifiante pour les d~qn­

deuses de 1er emploi, s'élève à près de 4 ~ns ctez les autres.

Le sondage de 1977 donne des résultats un peu différents de ceux

de la distribution des derrL~~deuses inscrites en 1976 à Abidjan en ce qui

concerne la fonnation générale, en relation avec le fait que ce sondage porte

unicrùernent sur les demandeuses de l' antcIU16 du plact..."ITlent féminin. Le sondage

dorme plus dl illettrées'-SLEC (30 %) plus de niveau pri'TIélire (50 %), moins de

niveau secondaire (1er cycle 18 % ~ 2è cycle 2 %).

(l) Recensement général de la population de 1975. Hommes ivoiriens de moinsde 20 ans - Abidjan-ville ~ 52,8 %.

14

Le son~~ga de 1978 donne des nombres voisins de ceux de la distri­

bution des dellL'1Ildeuses inscrites à Abidjan en 1976. Ce sondage fnit apparaî­

tre des différences entre les demandeuses de 1er emploi et les autres au

niveau des illettrées-SLEC (1er emploi 27 %- autre 3 %) et secondaire

(1er emploi 32 %- autres S6 %).

On notera que dans la distribution des den'.andeurs inscrits à

Abidjan en 1976 et les deux sondages il ya plus de jeunes (moins de 25 ans)

et moins d'âg~ (30 ans et plus), moins d'illettrés-SLEC et plus de niveau

primaire chez les ferrnnes que chez les horrones.

Le diplôme de forrration générale est une caractéristique commune à

la distribution ::les demandeurs inscrits à Abidjan en 1976 et au sondage de1978 : les de~lX distributions sont voisines ~ pour les hommes et pour les

femmes, mais seul le sondage distingue les demandeurs de 1er eJ11?loi des

autres : chez les hommes il v a peu de variations mais chez les fenrnes les, .-

demandeuses d'anploi ayant dpjà travaillé sont plus diplômées (39 %) que lesdemandeuses de 1er emploi (31 %) et, panni les diplômés j on notera 40 %de

BEPC chez les demandeuses ayant déjà travaillé contre 10 ~é chez les demandeusesde 1er emploi. Le marché du travail est plus sélectif peur les femmes que pour

les hOllilles.

La situation de famille est une caractéristique comnune à la distri­

bution des demandeuses dVemploi inscrites à Abidjan en 1976 et au sondage de

1977 : il y a très peu de différences entre les deux distributions.

Deux caractéristiques ne figurent que dans ce sondage : le nombre

d'enfants et l'ethnie. Ce sond'3gc donne les infonnations suival1tes sur le

nombre d'enfants 28 % des fenmes n'ont pas dl enfants, 29 % l1.l, enfant ~ 20,5 %

deux enfants, 11 % trois enfants j 11 % de f[U1.tre à huit cnf:mts.

Pour les ethnies, SigIUlor.s qu i il y a dans l'échantillon du sondage

environ 25 %de Baoulé~ 16 %de Bété, 10 %d'Agni, 8 %d'Attié, 7 %de

Guérê-Wobé) 3 % de chacune des etJmies suivantes: Abé, Ebrié, Adioukrou,Dida, CJÜuro, !/ülinké, Sénoufo.

Pour les caractéristiques de placement nous donTlcrons des infor··

mations séparées IX>ur les trois sondages car ils ne se réfèrent pas tousaux mêmes caractéristiques.

Chez les hommes le sond~ge de 1976 donne des caractéristiques très

VOlsmes de celles des hommes inscrits à Abidjan en 1976 en ce qui concerne

les catégories professionnelles. Le sondage fqit de plus apparaître que lesdemandeurs de 1er emploi cCI1Iprennent beaucoup plus de non quaI ifiés CiO %)

15

que les autres (17 %), beaucoup moins de spécialisés (21 %), qualifiés (6 %)que les autres (spécialisés 46 % - qualifiés 3·l ~~).

Le sondage de 1976 donne la répartitian des deIlL'U1deurs d'emploi

par métier demandé.

Métier HOITD1les

TechnicienComptable

Dactylo-mécanographeAutres emplois dG bureauEmplois de commerceServices

Emplois agricoles~ forestiersMétiers manuels :Agent de maîtriseMenuisierSerrurier-ajusteurMécanicienElectricienPlombier,-tôlier

r"!açonChauffeurAutres métiers m3!lUelsManoeuvres

Ensemble

1 ,2

1,0

0,3

2, 1

0, (;

1,22,8

2,6

2,2

5,0

13,5

4,238,3

100,0

1er emploi

1~O

3~O

2,3

22,6

O~ 7

0,1

2,0

0,1

1,0

1,0

0,7

0,4

0,9

13~8

l, 1

'9 3't ?

100,0

Autres

1,8

1 ~ 8

3,4

10,0

2, 1

2,7

O~9

2,2

1,8

1,5

6,5

6~7

6,0

13,2

12,9

10,3

16,2

100~0

Lq répartition des dernandes d'emploi selon le groupe de métier etla catégorie professionnelle d'une part, le groupe de m~êtier et la formationgénérale d'autre part ~ rontre que les demc'l1ldeurs du 1er emploi recherchantun emploi TIk~nuel nIant aucune qualification professionnelle pour 72 %; 23 %sont spécialisés, 2 %qualifiés, 2 %techniciens, 1 %cadre; dans l'ensemble

lelrr niveau de fO~3tion générale est ntll ou pri~aire (1).

Les dCITL1Jldeurs du 1er emploi recherchant un emploi de bureau n'ontpour 78 %aucune qualification professionnelle; 18 %sont spécialisés~ 4 %qualifiés; leur niveau de formation générale est plus ou moins élevé dans lesecondaire (2).

(1) Les jeunes déscolarises sont inscrits en principe pour un emploi de"manœuvre lettré;' jusqu i au niveau Sè (voir p .23 ).

(2) Voir ci-dessus p 12 le pourcentage des demandeurs de 1er emploi ayantfait des études secondaires.

16

Panni les autres demandeurs d'emploi, 26 %seulement de ceux qui

demandent lD1 emploi manuel et 7 % des candidats à un emploi de bureau n Vont

aucune qualification; 51 % de ces demandeurs ont moins de 2 ans d' expéri ence;

ce pourcentage ne varie pas beaucoup avec les groupes de métier.

Chez les fClmnes le sondage de 1977 donne des caractéristiques dif­

férentes de celles des demandeuses inscrites en 1976 à Abidjan en ce qui

concerne les catégories professionnclles~ du fait qu'il ne s'agit pas de la

même population de demandeuses :

Catégorie professioTh'1ollü (sondage 1977, antenne du placement féminin)

Non qualifiées

Spécialisées

QualiEées

93,0

4,2

2,8

100,0

Ce sondagede profession :

l-bnœuvre

Bure:Iu

Conmerce

Services

Couture

donne éllLc:;si les infonnations suiv311tes sur les groupes

38,5

38,219,5

2,6

1,2

100,0

Le sondage de 1978 dOIL"'18 des informations sur les fonnationsprofessionnelles.

Chez les horrnnes 8 % des demandeurs ont eu UIle fonnation profes­sioTmelle (1er emploi 8 % (8,3) - autres 6 i,)

69 % ont eu une fonnation commerciale (1er emploi 72 % - autres 59~)

31 % ont eu une fonnation teclmique (1er emploi 28 Ob - autres 41 %).

Chez les femmes 19 %des demandeuses ont eu une formation profes­sionnelle (1er emploi 19 7, - autres 28 'i,).

97 %ont eu une fo~~tion commerciale (1er emploi 98 %- ~utres 89%)

3 % ont eu une fonnation tE.dmique (1er emploi 2 % - autres 11 %).

Chez les hommes 5 S des demandeurs ont un diplôme professionnel(1er emploi 5 %- autres 3 %).

Chez les feIlIDles 8 % des demandeuses ont eu un diplôme profession­nel (1er emploi 7 %- autres 14 %).

17

Chez les horrnnes ayant lm diplôme nrofessionnel le pourcentage cie

diplômes de nIveau inférieur ou égal au CAP cst de 42 ~~ celui des diplâmes

plus élevés de 58 ~"

Chez les femmes ayant un diplôme professionnel le pourcentage de

diplânes <le niveau inférieur ou égal au CAP est dE:: 31 %~ celui d~s di1)lÔlnesplus élevés de 69 %,

Il Y a peu de différences entre le 1er emploi et les autres.

On observe; entre les femmes et les nOEJmes ~ les mêmes différencesque pour la formation générale,

Le métier de~and8 par les hommes donne des pourcentages assez

VOIS ms, dans 1 \ensemble, de ceux du sondage de 1976. Il Y a c~pendant lm

peu moins d1emplois de bureau (GO %) ~ tL"1 peu plus d'emplois de commerce(S %) et de manœuvres (44 %).

Les cnployés de comnerC8 sont pour 87 % des vendëlurs.

~ proportion des techliciens est plus forte parmi les demandeurs

ayant déjà travaillé: 2,5 '1 au lieu de 0 1 5 % pour le 1er 8:ilploi.

Il en est de même des travailleurs spécialisés dans les services

et des travailleurs agricoles: 2,5 % [lU lieu de 0,5'~ pour le 1er emploi,

et de certaines professions manu~lles

mécaniciens 11 % au lieu de 1 11 pour le 1er emploi0

électriciens 5 <) Il " n 0,5 ,~

0 "plombiers 8 l! " ". Il

O~5 %0

ouvriers du bâtiment 10 1, " ' f Il 1 n'J •

Au contr3iro les manœuvres représentent 56 %des dc~andaurs de 1eremoloi et 12 %des autres.

Les 3/4 des demandeurs d'f3mploi de burGau n'ont pas de fonnationprofess iormelle.

L~ métier d~nandé par les femmes donne la répartition suivante

18Métier dennndé

Technicien

Agent et cadre administratif

Dactylo, sténo, secrétaire

Comptable

Autres emplois de bureau

Emplois de commerce

Services

!-!étiers manuels

Manœuvres

Le rapprochement avec la répartition

du sondage do 1977 lIDntre que les pourcentages

li ensemble dans les d3UX sondages,

1,7

O~6

21,6

5,514,4

13,9

1, 1

2,5

~100,0

des groupes de professions

sont assez voisins dans

Les emplois de bureau sont demandés }lar 40 % des dem..:,mdeuses de

1er emploi (19 %Œ~ dactylo, sténo, secr~taire), par 80 %des autres (56 %de dactylo, sténo, secrétaire).

Les emplois de ccnmercc sont plus dennndés par les demandeuses de

1er emploi (14 %) que les autres (8 %), de même que l'emploi de manœuvre

(1 er emploi 41 % •• autres 5 %).

Les employées de commerce sont l~ur 99 % des vendeuses.

Pour les demandeurs ayant déj à travaillé, le sondage de 1978 donne

des informations sur l'expérience professionnelle.

La durée du dernier emploi est en moyenne de 3 aIlS 4 mois chez les

hommes, de 2 ans chez les femmes.

La duré0 totale de 1<;. vie professiozmelle est de 4 arlS 8 mois chez

les hommes, 3 ans chez les femmes.

Les demandeurs d'emploi ayant déjà travaillé se répartisent dans les

catégories professionnelles suivantes :

Horrmes Femmes

Employés de m.'lison 1 4

Ouvriers 65 17

Employés 31 69

Haîtrise 2 10

Cadres 1-100 100

19

Cette répartition permet de constater une différence de structure

entre les demandeurs d'emploi et les salariés : c'est ainsi qu'on compte deux

fois plus d'employés pami les demandeurs d'emploi que panni les salariés.

S2 %des demandeurs ayant déjà travaillé proviennent de 3 branchesd'activité :

Bâtiment;; travaux puhlics 23 %

Commerce 20 %Services 9 %

Ces 3 branches d'activité regroupent 35 %des salariés ct 59 %des

entreprises.

Le sondage de 1978 donne aussi des infonmtions sur le délaid'inscription des demandeurs~ c'est-à-dire le temps écoulé jusqu'à la date del'inscription, calculé depuis la date de la perte d'emploi pour ceux ayantdéj à travaillé et depuis la date de la f:in d8s études pour les dema.ndeurs de1er emploi. Ce calcul ne peut donc pas être fait IXJur les demandeurs de 1eremploi illettrés ou sous-scolarisés.

Délai d'inscription Hommes Ferrl!ies1er emploi autres 1er emploi autres

Moins d 'm TOOis 7,9 24,2 9~7 30,6De 2 à 5 mois 3,2 22,2 5,0 22,6De 6 à moins de 12 m:>is 15,1 21.2 13, 1 22 1 6

De 12 mois à moins de 24 mois 11,5 15, 1 8~4 8, 1De 2 ans à moins de 3 ans 12,4 S,9 9,7 3,23 ans et plus 49}9 11,4 54.1 12,9.

100,0 îOO~O 100,0 100,0

Moins de 3 ans Délai moyen (en mois)Hormnes Ferrrnes

1er emploi 15,02 12,92Autres 8,39 6,46

L'important délai observé auprès des demandeurs de 1er emploisemble lié à l'âge. La répartition des demandeurs de 1er emploi inscrits en1978 d'après l'année de fin d'études (de 1974 à 1978) montre que leur moyenned'âge est constan~,voisinede 22 nns, quelle que soit liannée de fin d'études.

Le besoin de rechercher UJI emploi s:üarié semble donc ni être perçu qu'à p:lrtird'un certain age. C'est en relation avec le fait que relativement peu dedemandeurs de 1er emploi ont moins de 20 ans comme nous 1 i qvons vu.

20

Le sondage de 1978 donne enfin des informations sur les migrations

à l'intérieur de la Côte d'Ivoire à la recherche d'un emploi salarié maisnous n'en ferons pas êtat ic i ,

..... .... ....,.

Quelques informations sur les offres d'emploi ont pu être obtenuespar un sondage au quart d'un fichier d'offres faites à Abidjan en 1976 conte­nant 10.112 cartes, soit à peu p~ès toutes les offres satisfaites (1).

A partir du sondage on trouve 4.764 offres satisfaites, soit 34 %de toutes les offres faites. Chaque offrs satisfaite correspond à 1,81 pla­cement. 28 b des offres s'adressent à des dema"1deurs de 1er emploi, qui

représentent les 2/3 des demandeurs.

Voici la rép1.rti tion des offres d' ~mploi selon les métiers

Total Non Satisfaite Satisfaite Nombre dGsatisfaite 1er ~mp1oi ensemb18 placements

Teclmiciens 9 ~ 11 % 3)5 o. 7 i 5 " 4,5 %Q ~ 0

Comptable 4 ~ 4 ~ 7,5 0 Lt,5 % 3,5 ~0 il ~

Dactylo 9,5 % 8 % 16~5 % 11 () 7 %'!J

Autres emploi de bureau 14 j 5 % 10 % 14 i S a 19 % 16 %':i

Conmerce 5 % 5 ~ 4)5 <> 5,5 % 4 %0 c

Services 8 0 12 % 0) 5 ~ 4 % 2,5%li rJ

Emplois agricoles et% 1 % ° °s5

1). 0,5 %forestiers 0

Métiers manuels 40 '!- 4/1 ~ 16 % 35 1). 41 % %" 0

Manœuvres 9 % 5 % 32 (). 13 7. 21 ;:>a 1i,--

l00 j O 100 1Œ\O 100,0 l00 t O

Il est à noter, chez les manœuvres, que 29 % des offres ll<'3 sontpas satisfaites et que pour chaque offre le nombre de postes proposés estplus important que pour les autr~s lnétiers : chaque offre satisfeite correspondil 2,8 placements. 36 % des offres satisfaites s'adressent à des débutants etdonnent vraisemblablement lieu à des placements de débutant : on retrouve dansdans la répartition par métier de ces offres ce que l'on a aussi observé dansla répartition par métier des demandeurs de 1er emploi : faiblesse relative desmétiers maTlUels, prédominance des emplois de manœuvre et de bureau.

(1) Les résultats de ce sondage ont été publiés dans une note de M. H. Gélascommune avec celle du sondage du 1/10 de 1976 (voir p. 9 ).

21

Voici la répartition des offres d'emploi selon les catégories

professiormelles

Catégorie Total Offre non Offre ~ offressatisfaite satisf:üte satisfaites

Non qualifié 12 8 16 63Spécialisé 34 34 35 48

Qualifié 34 31 38 S2Techniciens et cadres de 15 20 10 30maîtrise

Cadres 5 7 2 21

Ensemble 100 100 100 100

Les métiers manuels étant les plus demandés par les employeurs,

il est nonnal que la nnjorité des offres d'emploi s'adresse à une rnain­

d'œuvre spécialisée ou quQ.1ifiée.

Pour les emplois de bureau l'écart entre les catégories profession­

neUes des offres et celles des dennndeurs est important; le 1/3 des emplois

offerts sont spécialisés, la moitié qualifiés, 15 %des emplois de techniciens

et cadres. 80 %des demandeurs de 1er emploi ne sont pas qualifiés, les

autres presque tous spécialisés seulement. Les autres demandeurs d 'memploi de bureau ne représentent que 2 %des demandeurs d'lm emploi de bureau.

Pour les emplois manuels (y compris manœuvre) l'écart est important

- pour les emplois non qualifiés :19% des offres - 54\ des demandes (presque toutes de 1er emploi)

- pour les emplois qlJalifiés :

28 ~ des offres - 12 %des demandes

- pour les emplois de technicien :

13 %des offres - 3 %des demandes

Il est plus réduit pour les ~lois spécialisés

40 %des offres - 33 %des demandes.

Il. Y a donc pour ces métiers des problèmes qualitatifs entre l'offreet la demande.

...... .,. ..."... .. .......

22

Panai les demandeurs d'emploi, la situation des jeunes déscolaris~s

sans qualification a paru particulièrement préoccupante aux responsables de

la planification et nous avons été chargé d'me étude de ce groupe, portant

sur les attitudes à l'~gard de l'emploi.

Cette étude avait pour objectif l'amélioration des infcmnations

sur les jetmes, en vue cl 1entreprendre des actions pour les faire accéder à

la vie active, en organisant éventuellement des projets de fonnation profes­

sionnelle accélérée, de réinsertion dans l'agriculture.

Il s'agissait de savoir ~ en relation avec l'origine et le passé

scolaire de ces jemes - quelles étaient leurs aspirations professionnelles J

les motivations de leurs choix, dans quel lieu et secteur professionnel ils

pr~féreraient exercer leur activité, quels emplois ils ~ccepteraient dans

l'immédiat à certaines conditions de lieu et de salaire, quelle était leur

position vis-à-vis du retour en milieu rural selon différentes modalités.

L'éch3l1tillon à interroger devait être représentatif des jeunes

Ivoiriens de sexe masculin déscolarisés, sans qualification, à la recherche

de leur premier emploi salarié. Ils devaient avoir entre 16 et 25 ans, être

do niveau d'instruction générale de 012 à tenninale (1).

Nous avons interrogé, avec l'aide dl étudiants en sociologie J 423 de

ces jeunes en 1975 , inscrits aux antennes de Treichville et d'Adjamé (2). Pour

l'âge la médiane était de 21 ans~ le tiers étaient de niveau 0,12, le tiers de

niveau 3è; 90 % étqient célibataires 7 15 % 'lvaient des enfants à charge.

Pour c0l1Stituer l'échanti1l0n il a été tenu compte de l'âge, du

niveau d'instruction et du grCttIPe etlmique. Les enquêtés ont été désignés par

tirage aléatoire d'après 10s listes de l'Office Je la Main-d'Oeuvre.

Le nombre total des jClmes inscrits rép:mdant aux conditions

pr~vues a été estimé devoir être de l'ordre de 8.000 pour l'année 1975 (3).

Ces jeunes déscolaris~s devaient représenter au total à peu près 20 %des

detmndeurs d'emploi inscrits aux antennes de Trcichville et Adjam§ en 1975 et

16 % de tous les dennndeurs d'emploi des deux sexes inscrits à Abidj::m.

(1) Sans avoir le baccalauréat.

(2) Tous étaient inscrits comme demandeurs da premier emploi mais 30 %d'entreeux avaient eu une activité salariée non qualifiée; c'était une activitéde manoeuvre dans les 2/3 des cas~d'une durée totale n'excédant pas un oudeux ans en général~ en une seule fois dans la plupart des cas.

(3) Il n'a pas été possible d'obtenir le nombre de ces jeunes qui s'étaientinscrits en 1974; leur évaluation et la pondération de l'échantillon ,esont faits à l'aide de la liste des jeunes inscrits au 1er avril 1975.

23

Le taux de placement est particulièrement faible chez les j eillles

déscolarisés; il a été estimé devoir être de l'ordre de 7 à fi %en 1975,

soit la moitié à peu près du taux de placement des inscrits aux antennes de

Treichville et Adja.'1lé qui doit être très voisin de celui de l'ensemble des

inscrits à r\bidjan en 1975 (16 %).

Les jetmes déscolarisés sont en principe inscrits panni les deman­

dats d'emploi de manoeuvre lettré de 1ère catégorie professionnelle (niveau

CM2 à 5è) ou d'employé de bureau (conmis) de 1ère ou 2è catégorie (niveau 4è

à tenninale). Hais les déscolaris<?:s de niveau 4è sont plutôt considérés comme

manœuvre lettré par les employeurs et certains déscolarisés de niveau CHZ et

plus demandent des places de manœuvre simple de 1ère catégorie~ c'est-à-dire

illettré ou sous-scolarisé, pour lesquelles l'offre est plus fréquente, et

ils arrivent parfois à en obtenir.

Cette enquête a do~~é lieu à une publication (1). Voici les faits

saillants qui se dégagent des résultats.

Ces jeunes déscolarisés - fils d'agriculteurs pour près de 90 %­sont des laissés pour compte d'un système d' f~ducation qui les a déracinés de

leur milieu d'origine et conduits immanquablement vers la ville sans pour

autant leur inculquer de savoir pratique . .Aussi la très gra"lde lTh'ljorité

d'entre eux fondent-ils encore leurs plus grands espoirs dl~s d'hypothétiques

formations professionnelles f qui leur permettraient d'accéder aux emplois

souh~ités modernes et rémtmérateurs; ils voudraient notanment être comptables,

tech..niciens. Leurs aspirations ne sont donc pas d.émesurées; e Iles n'en sont

pas rooins inaccessibles actuellement au plus grand nombre d'entre eux, eu

égard aux postes offerts, aux candidats disponibles et aux niveaux de

recrutement.

Sans avoir une claire conscience de cette situation, tous ces jeunes

déscolarisés envisagent 0n second lieu d'accéder à des professions susceptibles

d'être apprises en cours d'emploi, sans études professionnelles préalables. Il

S'agit dans 80 % des cas d'un métier nnnuel, notamment mécanicien, électricien~

que les circonstances ne leur permettent plus d'apprendre en apprentissage.

Les motivations des choix de profession n'apparaissent pas dmls le

lOOme ordre à ces deux niveaux d'aspiration: au niveau supérieur c'est l'at··

trait exercé par la profession qui est invoqué le plus fréquemment~ au niveau

inférieur c'est le dêsir de gagner de l'argent.

(1) A. Hauser et C. Dessallien. Attitudes à l'égard de l'emploi. Les jeunesdéscolarisés sans qualification inscrits à l'Office de la Main-d'oeuvred'Abidjan en 1975. Abidjan, Centre ORSTOM des Sciences Humaines, 1976,45 p.

24

On observe aussi des différences entre les deux niveaux d'aspi­

ration dans le choix du secteur professionnel. Au niveau supérieur des aspi­

rations le salariat est envisagé presque exclusivement : plus de la llDitié

des enquêtés choisissent le secteur publ ic, moins du tiers le secteur privé,

très peu envisagent de s'installer à leur compte.

Au niveau inférieur des aspirations les métiers permettant W1e

installation !là son compte" apparaiss~nt beaucoup plus fréquemment et il se

produit lD1 transfert des ac;pirations du salariat vers le travail indépendant

(le quart des enquêtés), qui est autant pris en considération que le secteur

privé à ce niveau, moins toutefois que le secteur public (près de 40 % des

enquêtés). Ainsi l'esprit d' indép:mdance, l'initiative individuelle s' affir­

ment lorsque les aspirations deviennent plus modestes.

Mais mêITh2 le type dl eITlJ?loi envisagé en dBu.xièmc instance devient

difficilement accessible à ces jeunes dans la situation actuelle. Aussi leurs

attitudes à l'égard des emplois de nnnoeuvre ne sont-elles plus des attitudes

de rejet: la très grande majorité d'antre eux 3.ccepteraient dans l'innnédiat

tm emploi de nt.'ll1oouvre dans le secteur rroderne urbain, du moins à Abidjan (1).

Hors d'Abidjan plus de la moitié d'entre eux accepteraient un emploi de

manœuvre en milieu urbain, plus facilement hors de leur région di origine que

dans leur région d'origine. Cet emploi est d'autant plus fréquemment accepté

que le niveau scolaire est plus fniblo,

Liéventualité d'un emploi de manœuvre agricole - accepté en principe

par près de la moitié de ces jeunes déscolarisés - ne semble envisagée sérieu­

sement que par très peu d'entre eux, eu égard au bas taux de salaire pratiqué,

Et il s'agirait vraisemblablement d'un emploi temporaire leur penncttant de

sortir d'une situation difficile,

70 % de ces jeunes déscolarisés sont inscrits à 1 'Ofl-Œr depuis au

moins 6 mois; la durée totale d'inscription peut atteindre 6 ans (médiane dix

mois). Le -plus Ull certain nombre ont commencé par chercher du travail ava.'1t

de s'inscrire à l'OHX! et plus de 85 % ont une durée totale de recherche

d'emploi de 6 mois au moins" (médiane tn1 an, sept rois). Ces durées sont

d'autant plus longues qœ le niveau scolaire est plus bas : le jeune qui

abandonne plus tôt ses études recherche plus tôt un emploi salarié.

(1) Les deux tiers des enquêtés envisagent de faire des études en cours dusoir, tout en travaillant; ce qui leur permettrait de payer ces cours.la %des enquêtés ont d:aillaurs une petite activité d'attente, en généraloccasionnelle - petit métier ou travail de manoeuvre - source de revenunon négligeable,

25

Les conditions de vie de ces jeunes semblent supportables dans

l'ensemble grâce à la solidarité familiale, ~ien que leur insertion dans la

ville soit faible (peu de distractions et de relations sociales). Aussin'envisagent-ils pas de retourner dans l'immédiat au village, avec lequelles relations restent fortes : les 3/4 y vont en visite au moins une fois paran. Mais ils y prévoient des difficultés d'installation dans l'agriculture,

au niveau de la réintégration sociale et f~niliale et de la satisfaction deleurs besoins matériels ct financiers, et aussi du fait àe leur méconnaissance

des activités agricoles - déjà exercés par 30 %seulement d'entre eux - etdu manque de terres disponibles d~s beaucoup de régions de plantations enzone forestière. Pourtant cette réinsertion dans leur milieu d'origine reste

la solution extrême envisagée par la majorité de ces jelIDes quand ils serontconscients d'avoir tout essayé et qu'ils décideront d'abandonner leur quêted'tlll emploi urbain. Plus de la roitié d'entre eux prévoient d'attendre encore

plus d'un an cet emploi. L'attente prévue est d'autant plus longue et leretour au village plus fréquemment envisagé que le niveau scolaire est plusbas: les moins instruits ne peuvent guère envisager d'autres solutions. Le

fai t de rechercher tm emploi depuis un certain temps nT incite que faiblementà écourter l'attente et à retourner au village.

L'étude montre donc que ces jeunes déscolarisés font preuve d'unrelatif réalisme à tous les niveaux à celui des aspirations les plusélevées (profession idéale, apprise à l'école), à celui des attentes (pro­fession envisagée) apprise sur le tas), à celui des -possibilités inmédiates(emploi de manœuvre) .

Elle permet aussi de préciser dans q~~lle mesure une solution à

crort tenne peut être apportée par ces j elD1es déscolarisés au problème del'emploi en milieu rural: on ne peut actuellement intéresser temporairementque quelques jeunes déscolarisés aux travaux agricoles; lD1e revalorisationdes salaires de l' agriculture rêhabili terait certainement le travail agricoledans l'esprit d'une fraction non négligeable de ces jeunes (1).

:~.. .-.. ..',...

(1) Après l'enquête d'Abidjan il y eut deux autres enquêtes, en 1977, àSan Pedro et à Bouaké. La comparaison des résultats des trois enquêtes afait apparaître quelques différences entre les car~ctéristiques et lesattitudes des jeunes désco1arisés dzmandeurs d'emploi des trois vil1~s.

Une publication en fait ét~t : A. Hauser, C. Dessal1ien. Attitudes àl'~gard de l'emploi. Les jeunes déscolarisés sans qualification inscritsà l'Office de la Main-d'oeuvre de San Pedro et Bouaké en 1977. Comparaisonavec les résultats d'Abidjan. Abidjan, Centre ORSTOM des Sciences Humaines»1978, 80 p.

26

La situation des fenmes inscrites à l'OM)CI d' Abidjan, dont lenombre ne cesse de s'accroître rapidement, a paru préoccupante aussi et il

nous a été demandé d'effectuer auprès de ces femmes me étude analogue à

celle effectuée auprès des jeunes déscolarisés.

Cette étude avait pour objectif l'amélioration des infonnations surles femmes en quête d'emploi salarié, cn vuo d'entreprendre des actions pourles aider à s'intégrer dans la vic salariée, en organisant éventuellement desprojets de fOrmation professionnelle.

Il s'agissait de savoir, en relation avec l'origine et - le caséchéant - le passé scolaire de ces femnes, quelles étaient leurs aspirationsprofessionnelles, les motivations de leurs choix, dans quel lieu et secteurprofessionnel elles préféreraient axercer leur activité, quels emplois ellesaccepteraient dans l'immédiat, à certaines conditions de lieu et de salaire.

Il s'agissait de savoir aussi quels problèmes sont ~~rticuliers auxfemmes en quête d'emploi: difficultés rencontrées dLlns l~ recherche d'unemploi t raisons de la recherche d'un emploi, !-1ttitude de l'environnementsocial de la femme vis-·à-vis de l'activité salariée qu'elle souhaite exercer,handicaps à la vie professionnelle qui pourraient apparaître (mllri, enfants,traV:lUX domestiques) .

L'édlantillon à interroger devait être représentatif de toutes lescatégories de femmes demandeuses d'emploi, illettrées ou scol~risées, ayanteu ou non tme fOIJll'1tion professionnelle, jeunes ou IOOins jeunes, à la recherchede leur premier emploi salarié ou ayant p3rdu leur emploi.

Nous avons interroge, avec l'aide d'étudiantes en sociologie et enpsychologie, 321 de ces fennnes ~n 1979. 197 d'entre elles ét:1ient inscritesà l'antenne du pIncement féminin. Elles étaient ,1'îgées de 17 à 45 ans (médiane23 ans); 20 %étaient illettrées, les !-1utres avaient un niveau d'instructiongénérale variant àu début du prbnaire à la fin du secondaire, le tiers étantde niveau CM2; 15 % avaient urie fonnation profcssionn0311e complète, pouvantaller jusqu'au niveau BEP (Brev8t d'Etudes Professionnelles), la moitié commedactylos, mais auame n'avait obtenu da diplôme de BEP, ni même de CAP (Certi­ficat d'Aptitudes Professiorulelles);15 %avaient achevé un apprentissage(surtout de couture) ou un stage (surtout de standardiste); 35 %avaient déjàoccupé un emploi sal?rié (1).

(1) 80 % de celles-ci n'avaient eu qu'un emploi~ la durée totale médianeétait de la mois.

27

L'échantillon a été constitué par quota j pondéré par le nive~u

d'instruction (1).

119 des fermnes interrogées étaient inscrites à l'antenne de l'en­

seignement technique» où l'échantillon a été constitué aussi par quota, pondéré

par la fonnation professionnelle (2).

L'enquê~e n'a pratiquement pas porté sur les femmes inscrites à

l'antenne des agents de maîtrise (faute de local disponible), dop.t cinq

seuleIœnt ont pu être interrogées; trop peu de femmes étaient inscrites à

l'antenne des cadres pour que l'on essaie de les y rencontrer.

L'échantillon constitué par les 119 feumes de l'antenne de l' ensei­

gnement technique et les 5 fenunes de l' aJltcnne des agents de maîtrise comprend

des enquêtées de 17 à 31 ans (médiane 21 ans 1/2) 9 de niveau d'instruction de

042 à 1ère, près de 40 % étant du niveau 3è; 40 % ont une formation de dactylo,

20 % ont tme fonnation d'employée de bureau) de sténo-dactylo ou de secrétaire

de niveflJ.! CAP à BTS (Brevet de Technicien Supérieur), 15 % tme formation de

comptable de niveau CAP ou BEP; 20 %seulement ont un diplôme de niveau au

moins CAP; presque aucune enquêtée n'a eu d'apprentissage (quelques cas de

couture); 15 %avaient déjà occupé un emploi ~alarié (3).

Cette enquête a également donné lieu à une publication dont nous

résumons ici l'essentiel (4).

Si les enquêtées sont en quête d'un eml?loi sahrié, c'est évidemment

pour des raisons matérielles ou familiales et aussi - chez les enquêtées de

l'antenne technique esst"'ntiellement - parce qu'elles ont appris tn1 métier. Peu

d'enquêtées donnent d'autres raisons d'être demandeuses d'emploi. Quclques­

tmes font allusion aux gains f::lihles et irréguliers du petit commerce ou

déclarent rechercher leur indépendance éconor.liqu8.

Presque toutes les enquêtées envisagent de rester salariées

jusqu'à 12. fin de leur vie active si elles trouvent tm emploi convenable.

(1) La pondération s'est faite à l'aide du sondage de 1978 cité ci-dessus.

(2) Les statistiques antérieures à 1979 ne différenciaient pas les femmes deshommes et il a fallu faire une évaluation approximative, par emploi demandé~

des femmes inscrites en 1978 il cette antenne ~ à partir de listes nixtes.

(3) Les 3/4 de ce lles'·ci n j avaient eu qu'un emploi; la durée totale médianeétai t de 8 l"lois.

(4) A. Hauser. Attitudes à l'égard de l'eoploi. Les feomes inscrites à l'Officede la Main-d'Geuvre d'Abidjan en 1979. Abidjan, Centre ORSTOM des SciencesHUL~ines, 1981~ 77 p., annexe 59 p.Nous abrégeons dans le texte antenne du placement féminin (unique jusqu'enoctobre 1979) cn antenne féminine et antenne de l'enseignement technique enantenne technique~ à laquelle ont été adjointes les 5 femmes interrogées àl'antenne des ~gents de maîtrise.

28

Plus de 30 % àes enquêtées aux deux anten"!1es sont issues de famille

d'au moins 10 enfants et plus du quart des enquêtées de l'antenne féminine et

près du tiers des enquêtées de l' anterme tedmique sont des aîn0es de famille

et à ce titre elles sont incitées par leurs narents à aider leurs petits

frères et leurs petites sœurs? donc à rechercher tID emploi.

20 % des enquêtées de l'antenne féminine et 30 % des enquêtées de

l' BJ"'1tenne tedmique sont mariées r:Jais un petit nombre seulement di entre celles­

ci déclarent vouloir aider leur mari? quelqueS-lIDCS en précisant que le

salaire de leur mari est insuffisant; très peu connaissent d'ailleurs ce

salaire.

Pour les enquêtées célibataires (SS %à l'antenne fémL"'1ine et 60 %à l'antenne technique) le mariage n'est pas llil handicap à la vie profess ion­

nelle; certaines précisent qu'elles ne voudraient pas d lilll mari qui les

empêche de travailler, qu ielles ne pourraient pas se contenter de ce que leur

mari leur donnerait, que leur mari ne l'ourrait pas s' occuner de leur famille

(parents, petits frères et petites soeurs) (1).

~ % des enquêtées mariées de l' ant8IlIle ft~minine et près de 85 %

des enquêtées lT'.ariées de l'antenne tec!mique ont des enfants, qu'elles gar­

dent avec elles plus souvent qu 1elles ne les confient à leur famille.

Les mères cél ibataires de l'antenne féminine, qui représentent les

deux tiers des célibataires et plus de 3S % des enquêtées de l' 3..t"'1tenne,

confient le plus souvent leurs enfants il leur famille.

Les mères célibataires de l'antenne technique, qui représentent

près de la moitié des célibataires et près de 30 %des enquêtées de l'antenne?

gardent le plus souvent leurs enfants av.x elles.

C'est en relation avec le fait qU(~? si 20 % environ des parents - ou

l'un d'eux - des enquêtées des deux antennes vivent à Abidjan, presqu~ toutes

les enquêtées célibataires de l'antenne technique qui ont d2S parents à Abidjan

vivent chez eux m..'1is seulement la moitié des enquêtées célib<ltaires de l'antenne

féminine qui ont des parents à Abidjan vivent chez eux.

Les autres enquêtées des deux antennes se déclaraTlt ::élibataires

vivent presque toutes chez une personne qui 10S aide matériellement~ notamment

pour les repas, le transport, membre de le'.lr famille dans 80 % des cas.

(1) En plus des enquêtées mar1ees ou célibatairas il y a des enquêtées fiancées r

concubine~ et aussi, à l'antenne féminine, veuves, divorcées.

29

Malgré tout les mères célibataires de l'anterme féminine, qui

n'ont pas de métier, sont diautant plus L~citées à siinscrire à l'O~DCI

qu'elles sont mères et qu'elles ont encore plus besoin qu i auparavant de

gagner leur vie dans n'importe quel emploi.

Pour les enquêtées qui n l ont pas d/enfants la venue au monde d'enfants

n'est pas Lm handicap à la vie professionnelle. Si elles ne les envoient pas

~u village d'origine - aV(3C lequel plus de 80 %ont conservé des relations en

y allant plus ou moins régulièrement- elles les feront garder par tm membre

de leur fami1l0 ~ qui est le plus fréquemment tme petite sœur. ll.n.e '(>etite

cousine, une petite nièce, ou une domestique, qui est le plus fréquerronent

une petite fille du village.

Les travaux domestiques (cuisine, ménage, marché, lessive) effectués

par presque toutes les enquêtées ne constituent pas non plus tm handicap à la

vie professionnelle. La moitié d'entre elles pensent qu1elles continueront

d'effectuer les mêmes travaux domestiques lorsqu'elles auront un emploi

salarié~ la moitié pensent qu'elles seront déchargées diuna partie au moins

de ces travawe par un membre de leur farnillc ou un domestique. Celles qui

pensent qu'elles seront déchargées de tous les traV:lll.X domestiques sont

beaucoup plus nombreuses parmi les enquêtées de l'antenne technique que panni

les enquêtées de l'antenne féminine.

On relève quelques différences entre les orlglnes des enquêtées de

l'antenne féminine et les origülCs des enquêtées de l'antenne technique.

Moins d'enquêtées de l'antenne féminine sont nées à Abidj:m (10 %) - moins

aussi vraisemblablement dcms une ville - que cl' enquêtées de l'antenne tech­

nique (15 %).

Les enquêtées de l' :mtenne féminine sont pour 70 î filles d' agri­

culteur; guère plus de la moitié des enqu~té0s de l'êntenne technique le sont.

De plus on trouve beaucoup plus d'emplois manuels ou de commis chez les pères

des enquêtées de l'antenne féminine, beaucoup plus de corrmerçants et Ilk~me

quelques C::l.dres chez les pères des enquêtées cl.) l'antenne tedmique (1).

(1) La moitié de ce~ commerçants sont musulmans: l'Islam est relativement bienreprésenté dans l'échantillon de l'antenne technique (15 %). provenantessentiellement des dêux grnnds groupes ethniques du Nord (Ma1inké-Sanoufo)~

les musulmanes de l'antenne technique ont très peu de pères agriculteurs(3 %). Les 3/4 des enquêt~es des deux antennes sont chrétiennes. L'Islamest sous-représenté chez les enquêtées de l'antenne féninine (3 %)9 maisla religion africaine est mieux représentée chez celles-ci (14 %) quechez les enquêtées de l'antenne technique (8 %).

30

Les enquêtées des deux antennes sont. plus instruites que leur

père et les enquêtées mariées moins instruites que leur mari, mais il y a des

maris illettrés chez les enquêtées de l'antenne féminine j il n'yen a pas

chez les enquêtées de l'antenne technique, où tm certain nombre de maris ont

fait des études supérieures, Di autre p:ut on trouve quelques manœuvres et un

certain nombre de manuels panni les TI'.aris des enquêtées de l'antenne féminine ~

on ne trouve aucun manœuvre et presque aucun manuel mais lID. certain nombre

d'enseignants et de cadres pami les maris des enquêtées de l'antenne

technique.

Aussi les enquêtées de l'antenne féminine et les enquêtées de

l'antenne technique ne paraissent pas se situer exactement entre les mêmes

couches socio-économiques de la population.

C'est ainsi que nous venons de voir que la situation des parents

peut permettre à une mère célibataire de l'antetL~e t~~hnique de vivre c}y~z

eux en gardant son enfant plus facilement qu'à une mère célibataire de 1'&,_

tenne féminine, que la situation des parents ou du mari pûut pennettre il une

enquêtée de l' anterme technique d'être déchargée de tous tr:W!1UX domest iques j

plus facilem~nt qu'à une enquêtée de 1 i antenne féminine.

Une différence Si observe aussi ci1.'1s lm. aspect de la vie sociale :

les centres sociau.x, foyers de la femme sont fréquentés- ou l'ont été - par

tm certain nombre cl' enquêtées de l'antenne féminine j presque aucune enquêt;§e

de l'antenne technique (1).

Le fait que les enquêtées se soient inscrites canIDD demandeuses

d'emploi a été accepté par l~~r entourage sarn difficultés j sauf quelques

exceptions. ~'bis celles qui n'avaient pas de métier et exerçaient le plus

sowent des activités ménagères ont pu :lvoir des difficultés déUlS le passé;

certaines déclarent qu'un ~enbre de leur f~~ille les a fait venir du village

pour faire des études professionnelles qu'il leur p~ierait~ ou pour Rvoir une

activité salariéc j Jn..1.is qu'il les a employées COIœ1e aide familiale, pour

s'occuper de son ménage ou de ses enfants.

Près de la moitié des enquêtées de 1 i iLTltenne féminine ct 40 % des

enquêtées de l'antenne technique sont inscrites à 1 'OHJCI depuis 3U moins 6

mois; la durée totale d'inscription peut atteindre 6 ::ms à l' Mtenne féminine

(1) Dans les Foyers de la Femme la formation porte essentiellement sur 1 i ensei­gnement ménager i l'alphabétisation. la couture, 1 'hygiène et l'entretien dela maison. ~ Les centr·S8 sociaux dispensent aux mères de famille qui lesconsultent des conseils en matière de la nutrition~ d'économie familiale,d'hygiène et donnent une formation en couture.

31

(médiane 5 mois) et 3 ans à l'antenne technique (médiane 4 mois 1/2) (1). ~

plus lm certain nombre d'enquêtées de l'antenne féminine ont corrmencé par

chercher du travail avant de s! inscrire à 1 'OMJCI ct plus de 60 % des enquêtées

de l' <mtenne féminine ont me dur(~e totale de rocherche d'emploi de 6 mois au

moins (rediane 9 mois 1/2).

D'autre part nous avons vu que le tnux de placement est très faible.

Aussi les enquêtées se rendent compte des difficultés de leur quête

d'emploi. Aval1t tout elles constatent leur manque de rehtions~ de fonnation

professiormelle (antermG féminine) ou leur manque d'expérience (Etenne

teclmique) (2).

Il se pose aussi le problème dos hommes demandeurs des Inêmes egplois.

15 % des enquêtées de l'antenne technique déclarent que les employeurs font

des difficultés à employer des femmes d'1ns le secrétariqt, le conDnerce 1 la

comptabilité, la mécanographie, en donnant ccmmc raison majeure, quand ils

en donnent une - ou une qui n'est pas un prétexte - les arrêts de travail

dus :lUX grossesses (3), et aussi, '.:m mécanographie, les conditions de travail

(travail de nuit).

La copcurrence des hommes se fait beaucoup plus sent ir dans la

comptabilit~ ou le cOl1l!lOrce, où les demandeurs d'emploi sont largement nnjori­

taires, que dans le secrétariat, o~ ce sont les dewzndeuses d'emploi qui

représentent la plupart des inscrits.

Guelques enquêtées se plaignent du manque de correction des hommes

qui les accueillent dans certains établissements où elles viennent chercher du

travail mais en général elles déclarent y êtro bien accueillies, surtout les

enquêtées de. l'antenne technique, si elles peuvont accéder à l' 6tablissement,

ce qui n'est pas toujours facile.

80 % des enquêtées des deux anteI1I1'-3S ne savent pas combien de temps

elles ont l'intention de rester delT1él.ndeuses d'emploi à Abidjan. Les autres se

donnent un d6lai, le plus fréquemment de l'ordre d' un:m. Qu'elles donnent un

(J) Les enquêtées ayant un diplôme professionnel de niveau te~inale (5) ou detechnicien supérieur (1) venaient de s'inscrire à l'OMOCI au mOQent del'enquête ou y étaient inscrits depuis 3 mois nu plus~ elles peuvent êtreconsidérées comme accomplissant à 1lOMOCI une formalité en une certainemesure, un Hrite de passage" précédémt la vie l'\ctive.

(2) Le fait d'être aînée de f~ille peut contribuer au manque de relations.

(3) L'ecployeur licencie d'ailleurs assez facilement dans ce cas, surtout sila fe~e n'a pas un an d'ancienneté, d'après quelques enquêtées qui décla­rent avoir été licenciées pour grossesse.

32

délai ou non, 20 % seulement des enquêtées de l'antenne féminine envisagent

pour plus tard le retour au village, où 20 % aussi avaient eu me activité

agraire et où plus de 80 % déclarent aller en visite plus ou moins régulière­

ment. La plupart des autres envisagent de faire du corrmerce ~ de la couture (1)"

d'apprendre lm métier, d'aller chercher du travailleur ailleurs; quelques-unes

entrevoient le mariage comme solution, quelques autres se résigneront à exercer

seulement des activités ménagères.

Aucune enquêtée do l'antenne technique n'envisage le retour au

village, où auctme enquêtée non plus n'avaient eu diactivité agraire mais où

près de 90 % déclarent aller en visite plus ou TIDins régulièrement, La moitié

envisagent de continuer leurs études professiormelles, les autres de faire du

commerce, dl aller chercher du travail ailleurs ~ de se marier ou de se contenter

d'activités ménagères.

Les enquêtées de l'antenne féminine sc rendent compt.; de leur manque

de formation professionnelle. Aussi leurs aspirations professionnelles vont­

elles surtout vers des professions apprises dru1S des écoles (SO %), notamment

le secrétariat (près de 40 % dont la moitié comme d:lctylo), los professions

para-médicale<; (près de 30 %~ dont 60 % canme s3ge-fome). Ln moitié d'entre

elles croient qu ï elles ont un niveau insuffisant dl instru·:tion générale pour

faire de telles études et envisagent des études préalables d'enseignement

général.

Un petit nombre dl enquêtées" dont 80 % d'illettrées - n'ont pas

d'aspirations professiormelles : elles veulent seulement avoir - ou retrouver ­

une nctivité salariée non qualifiée, leur activité éventuelle d~ns le petit

corrmerce 00 la couture - que le quart des enquêtées de l'antenne fGminine ~

notamment des illettrées, exerçaient au mmont de l'enquête - ne leur

suffisant pas.

Les enquêtées de l'antenne teclmique se rendent compte de ]' insuf·­

fisance de leur niveau de formation professionnelle. Aussi leurs aspirations

professionnelles se situent-elles surtout dans la branch0 d'activité dm1s

l:lquelle elles ont déjà eu un certain niveau de formation professionnelle;

le secrétariat, dallS lequel 80 % des enquêtées ont eu un certain niveau de

fonnation pt'ofessionnelle (40 % conme da.ctylo), vient on tête, choisi par

les deux tiers des enquêtées; la comptabilité) dans laquelle près de lS %des enquêtées JIlt eu i.ll1 certain niveau de fonnaticn professionnelle, vient

ensuite, choisie par lS %d~s enquêt6es.

(1) Certaines enquêtées, qui ont appris la couture dans leur famille, considèrentqu'il s'agit plutôt d'une formation en vue de la vie familiale et n'envi­sagent pas d'exercer autrement cette activité.

33

C'est l'intérêt professionnel - c'est-à-dire l'attrait exercé

par la profession - et non le salaire - qui est invoqué le plus fréquemnent

(dans la moitié des cas environ) dans le choix de la profession souhaitée

chez les enquêtées des deux a.'1tcrmes. L'intérêt professionnel vient aussi en

tête des raisons dans toutes les professions 1 suivi en général du salaire. Le

salaire n'est jamais don.Tlé cOllIDle raison de leur choix par les enquêtées qui

choisissent les professions paramédicaleso

Inverses considérations peuvent intervenir dans le choix de la

profession. Les enquêtées peuvent souhaiter être comptable parce qu'elles

sont fortes en calcul m~is aussi parfois parce qu'elles sont faibles en

français, La plupart estiment que le secrétariat offre plus de débouchés

aux fenmes que la comptabilité et quelques-unes, qui ont cu lUle fonuation d'2

comptable imposée par le père ou le ma.ri, voudraient bien accéder au secrétariat.

M3.is quelqu8s enquêtées rejettent le métier d(~ secrétaire à cause

du Vlrisque d'être sollicitée par le patron"9 quelques autres, d'un niveau

élevé dans le secrétariat, sont attirées par l'enseignement ~~ cette branche

à'activité t "plus adapté à une vie de mère de famille ll•

Quelques enquêtées ont dû faire des études professionnelles imposées

par leur mari, de secrétariat ou de comptabilité, alors qu'elles voulaient

continuer leurs études de formation générale; nnis leur mari ne voillai t

pas qu'elles atteignent leur niveau d'instruction.

Quelques enquêtées ont '1ppris la ciïctylographie contre leur gré;

leur farr~lle lour a imposé ces ~tudcs plutôt ~le d'autres qu'elles préféraient

à cause du coût des cours : les études de dactylographi0 coûtent moins cher

et durent moins longtemps que celles de sténographie ou de comptabilité et

que l'enseignement secondaire privé.

Trois fois plus d'enquêtées de l'antenne f6milùne voudraient exercer

la profession souhaitée dans le secteur public que dans le secteur privé (près

de 50 % des réponses contre plus de 15 %).

Chez les enquêtées de 1 i antenne tec1mique le secteur privé vient en

tête (plus de 40 %des réponses), suivi du secteur public (30 %des réponses);

chez celles-ci le choix du secteur est lié au niveau d'instruction et de

formation professionnelle : les plus instruites (à partir de Sè) ct celles

qui ont le niveau professionnel le plus élevé Cà pqrtir de BEP) choisissent

plus fréquerrrnent que les autres le secteur privé.

Chez les enquêtées des deux antennes la r'lison principale du choix

du secteur public cst évidemment la sécurité de 1 'enploi , la raison principale

du choix <hl secteur privé le salaire.

34

(pelques enquêtées de l'antenne féminine souhaiteraient s'installer

à leur compte; elles ont presque toutes choisi la profession de co~turière ou

de coiffeuse,

Les professions souhaitées et même certaines professions apprises

(dactylo notanment) restent assez éloignées de ce que le marchê du travail

peut offrir dans l'immédiat. Les enquêtées de l' antelme féminine le savent

d'autant mieux que 35 % d'entre elles ont d8jà occupé un emploi salarié~ la

plupart cOJ!l11e dactylo, ouvrière~ honn0 d'enfant. Aussi la grande majorité

des enquêtées de l'ante~~e féminine (30 %) accepteraient un emploi d'ouvrière

non spécialisée~ la moitié un en~loi de fen~e de Inénage d'inmeuble , le tiers

d'être e~loY0e de maison. Les plus il~trtlites accepteraient plus difficilement

ces emplois. 40 % des enquêtées de l'antenne féminine sont cl 1 ailleurs ins­

crites comme demandeuses d'un emploi de ITk~noeuvre, 40 %sont inscrites cornne

employée de commerce - c' est~à-dire en pratique vendeuse - (niveau CM2 en

majorité), employée de bureau (niveau 4è - 3è en majorité) ou dactylo (avec

ou sans diplôme reconnu par le ministère de l'enseignement technique).

15 %seulement des enquêtées de l'antenne technique ont déjà

occupé un emploi salarié, surtout dans le secrétariat, mais les dactylos

savent qu'elles niont guère de chances de trouver un emploi dans leur quali­

fication, étant donné leur nombre et leur faible niveau d'instruction générale

et de fonnation professionnelle. Aussi 1:J moiti::: des enquêtées de l' a"tltenne

technique, dont 60 % de dactylos 1 accepteraient dans l' irrmédiat un emploi

de manœuvre, beaucoup JOOins (environ 15 % dont aussi 60 % de dactylos)

d'être ferme de !l1énage d' :immeuble ou employée de ffi.:'1ison. L[3S plus instruites

et les plus qualifiées accepter~ient plus difficilement d[être ouvrières que

les autres,

Les trois quarts des enquêtées des doux 'llltennes accepteraient un

emploi hors d'AlJidjm:.. Si les enquêt6es de l'antenne féminine les plus instruites

accepteraient de quitter Abidjan aussi fréquemment que les autres, celles

d'entre elles qui accepteraient de quitter Abidjan n'accepteraient pas d'aller

ailleurs que d:ms une ville impJrtante - où elles flourraient suivre des cours

professionnels - aussi fréquemment que les autres, Les enquêtées de l'nntenne

technique les plus instruites et les plus qU'üifiGcs accepteraient mins

fréquemment de quitter Abidj an que les autres, J~v1Ïs celles d'entre elles qui

accepteraient de quitter Abidjan accepteraient d'aller partout plus fréquemment

que les autres. Le problème de la f0l111ation prc,fessionnelle ne se PJse plus

J.X)ur elles.