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EHESS Les Dernières paroles de Thérèse de Lisieux. Aimer, être aimée et revenir sur la terre by Claude Langlois Review by: Jacques Maître Archives de sciences sociales des religions, 45e Année, No. 112 (Oct. - Dec., 2000), pp. 102-103 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30116441 . Accessed: 12/06/2014 19:47 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sciences sociales des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 185.2.32.141 on Thu, 12 Jun 2014 19:47:40 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les Dernières paroles de Thérèse de Lisieux. Aimer, être aimée et revenir sur la terreby Claude Langlois

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Les Dernières paroles de Thérèse de Lisieux. Aimer, être aimée et revenir sur la terre byClaude LangloisReview by: Jacques MaîtreArchives de sciences sociales des religions, 45e Année, No. 112 (Oct. - Dec., 2000), pp. 102-103Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30116441 .

Accessed: 12/06/2014 19:47

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ARCHIVES DE SCIENCES SOCIALES DES RELIGIONS

t l'Eglise et B ses fiddles par cette invasion nouvelle: la fin d'un monde dont les unitds

6taient la main et le pas de l'homme, la force et le pas de l'animal, lie a l'av~nement d'un monde fonde sur des principes < rdvolutionnai- res >> et l'dmancipation humaine. De 1l le ca- ractbre iddologique et rhdtorique de tant de dis- cours pour ou contre la science, la technique, l'industrie, la modernisation. Le ddbat est en rdalit6 a double face : en direction de cette so- cidtd emport6e par son mouvement de crdation destructrice; au sein m0me du monde catholi- que qui subit de plein fouet les effets de ce modernisme. M.L. ajoute ainsi un chapitre i

l'dtude sur le long terme d'une << crise moder- niste > qui ne s'est jamais rdduite a l'ex6ghse biblique et aux origines chrdtiennes. Ce qu'il dit sur < la fde l61ectricit >c est ici particulibre- ment 6clairant.

Dans la pratique, le comportement catholique sera plus ambivalent, comme Esope devant la lan- gue. A c8td de la technique qui dcrase, il y a celle dont on peut s'emparer pour la mettre au service de la religion: l'exemple est ici le cindma au patronage de jeunesse, comme aujourd'hui SGabriel sur le web ou Radio Notre-Dame.

Un troisibme ordre de problbmes, ce sera la technique comme activiti productrice, en rap- port avec la science et avec le travail. S'ensui- vent des questions apolog6tiques et pastorales : quelle est la part et la place des savants catho- liques dans ce domaine ? La technique est-elle << dchristianisante >> ? << Peut-on dvangdliser les techniciens ? > Comment 6laborer une thdo- logie de la science, de la technique, du travail ? Comment, par une vulgarisation heureuse, ou- vrir les esprits catholiques a ces d6couvertes et inventions, i la manibre dont les Annales de la Propagation de la foi les ouvraient aux pays et populations 6vangl61isds par les missionnai- res ? Quelle importance faut-il attacher h l'en- seignement professionnel et a l'apprentissage pour former ingdnieurs, techniciens et ouvriers dans un esprit chrdtien ?...

Enfin, ce qui concerne la construction, la restauration et I'adaptation des 6glises, 1a, il n'y a plus de discours biface: c'est l'Eglise elle-m~me qui doit r6gler, avec des partenaires trbs divers, des problemes qui la concernent di- rectement sinon exclusivement. Decid6ment, la technique - comme la science, comme l'his- toire, comme la politique ou l'dconomie, mais aussi comme le religieux - n'est pas un cha- pitre isolable qu'on peut traiter << a part >>. Ah ! S'il suffisait de la bdnir, de la baptiser comme un beau navire pr&t a prendre la mer.

Emile Poulat.

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Les Dernibres paroles de Thirdse de Lisieux. Aimer, 8tre aimbe et revenir sur la terre.

112.30 LANGLOIS (Claude).

Paris, Editions Salvator, 2000, 173 p. (coll. << Pierres d'angle >>).

Depuis quelques anndes, les recherches scientifiques sur Th6rdse de Lisieux se sont concentrdes pour une bonne part sur les propos de Th6rbse recueillis par ses soeurs dans la pd- riode oii la petite carmdlite se mourait de tu- berculose. Par leur nature m~me, ces paroles ne nous sont connues qu'a travers des tdmoi- gnages; elles se trouvent regroupdes pour l'es- sentiel dans les Derniers entretiens. Les pold- miques autour de l'authenticit6 des textes publids sont d'autant plus vives que les enjeux thdologiques surddterminent les opinions. C.L. se place sur un tout autre terrain 6pistdmolo- gique: << Je n'entre pour ma part dans aucune visde thdologique; au point de vue mdthodo- logique, comme historien, je dois, pour com- prendre Th6rdse, partir non de son actualitd mais de son alteritd, tant comme personne que comme dcrivain... ou comme malade rdduite a sa seule parole. Je ne cherche pas a rendre in- telligible sa doctrine, je situe ma ddmarche a un niveau beaucoup plus modeste; ailleurs, sa- voir ce qu'elle a vraiment 6crit; ici, entendre ce qu'elle a effectivement dit... (p. 34) >>.

IL commence avec une rigueur exemplaire par examiner en historien trbs averti la fiabilitd des t6moins, au premier rang desquels figurent Pauline Martin (en religion Mbre Agnbs) et Cd- line Martin (en religion sceur Geneviave), tou- tes deux aindes de Thdrase. Laissant en sus- pens les << longues paroles >> sur la Vierge et les propos pr&ts a Th6rbse quant a la publi- cation dventuelle de ses dcrits, C.L. arrive a repdrer des passages interpolds (par exemple sur la conscience qu'aurait eu Thdrase de sa capacitd de mener apras sa mort une action apostolique d'envergure...), mais il 6tablit dga- lement que les textes dont nous disposons com- prennent beaucoup d'dl6ments solides, comme le montre notamment leur addquation avec la chronologie des 6vdnements attestds par ailleurs. IL faut d6miler ce qui constitue le noyau authentique et les habillages dus a Pau- line, Cdline ou d'autres. S'dtant 6quipd d'un tel < mode d'emploi >>, I'auteur peut construire un ensemble d'interprdtations ponddrdes et ap- profondies, comme l'indique d'entrde de jeu le sous-titre de l'ouvrage.

Sans poldmique passionnelle et sans refuser de tirer au clair les ddsaccords, C.L. fournit ici une contribution essentielle a la recherche. Il met a la disposition de tous un instrument de travail qui manquait, il expose une d6marche

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exemplaire d'historien et il renouvelle des questionnements jusqu'ici empesis par les iddes reques. Un tel ouvrage constitue une rampe de lancement pour les sp6cialistes > du domaine et leur indique m~me des direc- tions i explorer. Quand il critique i l'occasion certains de mes propres rdsultats, je peux me- surer ce qu'a d'enrichissant un aussi libre d6- bat entre chercheurs qui se soumettent i une seule loi: militer dans 1'<< Internationale des travailleurs de la preuve c (Gaston Bachelard).

Jacques Maitre.

La Miditerran~e spartiate, mythe et terri- toire. Paris, Les Belles Lettres, 1999, 396 p.

112.31 MALKIN (Irad).

(trad. de Odile Meslier) (bibliogr., cartes, in- dex) (coll. < Histoire c).

Miditerrande spartiate, mythe et territoire, est un titre suffisamment 6quivoque pour qu'on y regarde de plus pres. Equivoque, parce que quand on parle habituellement de Sparte, on pense i une cit6 puissante, certes, mais aussi replide sur elle-mime. ThEme persistant et r6- current que l'on doit a une longue tradition d'historiens.

L'auteur va a l'encontre de ces iddes reques et montre, au contraire, que Sparte est une cit6 colonisatrice, dont l'ambition est fortement voude a l'expansion territoriale, i la fondation de nouvelles citis, parfois trbs loin de la m6- tropole.

Difinissant le territoire et la colonisation, l'A. montre comment ces deux notions s'arti- culent dans les mythes - et les rites -, qui vien- nent i leur tour justifier, soutenir, argumenter, expliquer une implantation, un diplacement ou une conquate. Le mythe, explique l'A., justifie ainsi le territoire et tous les modes de prise de possession de ce dit territoire. Le mythe est utilis6 pour rdpondre aux questions fondamen- tales lides a l'identit6 - c'est-i-dire au rapport que les Grecs entretenaient avec eux-mimes, a la vision qu'ils avaient d'eux-mimes - et aussi pour expliciter le lien entre l'homme et la terre qu'il habite.

I.M. insiste sur le rapport complexe entre le mythe et la rdalit6, notamment dans son intro- duction. La question qui se pose, ii est vrai, dans toute 6tude sur la mythologie. A ce pro- pos, dit I'A., I'ouvrage se veut &tre c une en- quite historique de type classique, fondie sur l'analyse des contextes et des faits historiques contemporains, nourrie de l'id6e que les my- thes n'6taient pas seulement le reflet d'6vdne- ments contemporains, mais influaient parfois

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE

sur eux ou en 6taient fagonnds > (p. 13). On peut comprendre, dans ce propos, que les my- thes, qui font partie intdgrante de l'histoire de la pdriode a laquelle ils ont 6t6 racontis, en particulier aux 6poques archaiques et classi- ques, sont utilisds a des fins pricises et qu'ils occupent une fonction historique dicisive. Il explique, par exemple, le r61e jou6 a Sparte par le mythe du retour des Hdraclides: cet 6pi- sode ancestral Ilgitime la royautd spartiate ac- tuelle en montrant au peuple ce qu'il devait a leurs rois h6raclides ancestraux.

Il me semble cependant que l'A. va parfois un peu loin sur le r81e du mythe vis-a-vis de l'histoire ou au contraire l'influence de l'his- toire sur le mythe. Par exemple, pour la colo- nie de Sparte a Hiracl6e de Trachis, il met en parallble les 6vinements historiques de la co- lonie avec le mythe d'Hiraclbs qui s'y est d6- velopp6 et qui a pu, selon lui, exprimer a la fois l'enjeu de la colonisation et de la domi- nation sur les indighnes et celui de la dicolo- nisation et de l'autonomie. Cela me semble donner un r61e excessif au mythe. Certes, un mythe, comme l'a montrd J.-P. Vernant, doit 8tre 6tudi6 a la lumibre des textes historiques, mais aussi scientifiques, podtiques, philosophi- ques de l'poque oii il s'est ddvelopp6, mais cela ne suffit pas toujours pour envisager que le mythe influe sur le fait historique ou vice- versa.

I.M. construit son propos en suivant un iti- ndraire gdographique, s'intiressant a Sparte (chap. I et 2) puis 6voquant tour a tour les di- verses colonisations spartiates, proches comme dans le Piloponnase ou les colonies igdennes (chap. 3) et plus lointaines comme pour Ta- rente, la Libye, l'Afrique du Nord ou Hdracl6e de Trachis (respectivement les chap. 4, 6, 7 et 8). Seul le chapitre 5 n'6voque pas, a propre- ment parler, une colonie. Il traite de deux cul- tes: ceux d'Apollon Carndios et de Zeus Am- mon. II permet de faire le point sur le chemin parcouru avant d'aller plus loin et sert ainsi de transition avec ce qui suit.

Le sujet est complexe et l'A. n'est pas tou- jours facile a suivre. Heureusement des syn- thases frdquentes permettent de garder le fil. Pour ce qui est de la bibliographie, elle est ir- rdprochable, ainsi que l'appareil critique.

Bref, un ouvrage incontournable pour qui 6tudie Sparte, mime si on peut exprimer des divergences du point de vue mithodologique pour l'utilisation que I.M. fait de certains my- thes.

Rdgis Le Mer.

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