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Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

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Georges Barbarin. L'Antéchrist.

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Page 1: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

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GEORGES BARBARIN" .

LES'DERNIERS lEM~S'{'·, -, ' .

DU MONDE'

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Page 4: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

Copyright by EJilioru DER VY, mars 1951.Tous Jrolls réservés.

AVANT-PROPOS

Combien étrange est cette figure de l'A ntéchrist que,depuis près de deux miNe ans, la tradition chrétienne pro­pose aux hommes de toute origine comme devant marquer lecommencement de leur fin 1

Mais combien plus singulière encore est cette réserve desorthodoxies qui laissent à peu près complètement dans l'om­bre Ile personnage le plus typique des derniers temps 1

En effet, l'enseignement officiel des églises est muet surl'A ntéchrist et sur les conditions de sa disparition commede sa venue. A u regard de la théologie chrétienne ~'histoirede l'Antéchrist n' Q pour ainsi dire pas plus de consistanceque celle du Juif e"ant. Et pourtant la curiosité du mondechrétien y est spécialement attachée en raison de son carac­tère prémonitoire et exceptionnel. Sans doute la plupart deshommes qui appartiennent ou non' à une confession viventdans l'insouciance de ce qui n'est pas l'heure présente maisles esprits vraiment religieux ne peuvent pas ne point tenircompte des événements riltérieurs de l'Humanité. Ceci par­ticulièrement aujourd' hui quand le monde semble en proieà la folie et que tout annonce une échéance cyclique et unredoutable règlement.

L'opinion générale est telle que beaucoup s'imaginenttoucher à la fin des temps et m2me croient que ce demi­siècle où nous entrons serai le dernier avant ~e grand millé-

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6 AVANT-PROPOS

AVANT-PROPOS 7

naire. A ussi interprètent-ils le drame actuel du monde com­me un prélude de l'Apocdlypse et du Jugement Dernier.

C'est ce que semblaient indiquer la chronologie d'A Ider­smith et de Davidson, ainsi que l'échdlle prophètique de laPyramide de Khéops, auxquels nous aVons consacré en1936. un livre documentaire (1) qui a joui d'une audienceinattendue dans le monde entier.

Malheureusement les précisions ingénieuses de Davidsonne s'appliquaient idéalement qu'après coup et grande futla désillusion des A nglo-Saxons lorsqu'à partir de 1936.date fatidique, ils s'aperçurent que la chronologie pyrami­dale n'était plus calquée sur l'événement. L'erreur de Da­vidson ne provenait pa~ du système lui-m2me de prophétiemais de [' étroitesse de ses interprétations. Si les constructeursinitiés de Khéops ont entendu signifier qudlque chose auxgénérations présentes, c'est sous forme de message universel.Dès lors, peu leur importaient les incidents locaux de lachronique contemporaine. Une guerre, m2me mondiale, estpeu de chose dans l' histoire générdle du monde. A plusforte raison les menues décisions des fantoches politiques

humains. Toutefois, il est ,tels des événements humains qui,à raison de leur caractère hautement évolutif, agissent surla société des hommes et orientent ses destins. T dlle paraîtbien 2tre [' apparition du sens communautaire universel dansle monde et il faut voir là une intention évidente des vouloirsdivins.

C'est dans le but de corriger i' opinion étroite de Davidsonque parut notre second ouvrage « L'Enigme du GrandSphinx Il (2) où nous releVions les faiblesses d'une concep­tion arbitraire et faisions remarquer que les dates de la grandePyramide ne sauraient correspondre qu'à des phases spiri­tuelles de ~'Humanité.

Toutefois, dès le premier livre, nous signalions que la

(1) (1 Le ,eeret de la Grande Pyramide 1) (Ed. Adyar).(2) Ed. Adyar.

fin des six mille ans pyramidaux ne pouvait 2tre assimilée àla fin du monde. « Avant l'âge adamique, disions-nous,« pour conclure, le monde a connu d'autres âges et il con­Il naîtra d'autres recommencements avant sa fin 1).

Une étude approfondie des textes sacrés, non seulementjudéo-chrétiens mais aussi des diverses mythologies nous amé­nerait plutôt à reporter la grande échéance mondiale au mil­lénaire suivant. Nous donnerons nos raisons dans un chapitreultérieur mais, dès maintenant, nous pensons que les événe­ments apocalyptiques ne Se produiront pas avant ~es années2.500 à 3.000 de notre ère et que les trompettes du Juge­ment dernier ne retentiront pas avant longtemps.

Cela n'emp2che nullement notre époque d' 2tre contem­poraine d'un grand drame mondial, le plus Vaste et le pluspathétique sans doute de toute l'histoire humaine et qui, auxapproches de l'an 2.000 (1), constituera une répétition del'évangNe de Saint Matthieu.

On nous demandera pourquoi nous avons choisi l'Anté­christ comme motif central de notre eschatcilogie historique.Nous répondrons: parce que - et la démonstration est aisée- l'A ntéchrist est de tous les lieux et de tous les temps.

(1) Voir Il Qui ,era le MaUre du Monde ) (de J"an 1950 ll·an 2000)Ed. de J"Ermite.

Page 6: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

PREMIÈRE PARTIE

L'ANTÉCHRIST

ET

LES DERNIERS TEMPS DU MONDE

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CHAPITRE PDEMIER

LA TRADITION

Si la tradition d'Ahasvérus, le Juif Errant, n'a de fon­dement que dans la transmission orale, celle de l'Anté­christ a par contre, des bases écrites et les Livres Saints,comme les gloses ecclésiastiques, en font une expressemention. Nous n'avons pas la prétention de rassemblertout ce qui fut écrit là-dessus et nous nous bornerons àciter les sources principales. Ce travail parait n'avoirjamais été fait par des laies.

Les évangiles sont muets sur l'Antéchrist, même celuide Matthieu qui est le plus explicite au sujet de l'heuredernière. Marc et Luc se bornent à mentionner les fauxchrists et les faux prophètes. Quant à Jean il ne parlepoint de ces événements. En somme Jésus n'aurait jamaisprononcer le mot Antéchrist et oelà suffit à rendre la per­sonnification de celui-ci moins vraisemblable.

Par contre, en dehors de son Evangile, Jean, qui futle commensal du Christ, authentifia solennellement lepersonnage et même le multiplia, nous verrons plus tardpourquoi.

Page 8: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

12 LA TRADITION LA TRADITION 13

Dans sa première épitre (XI-18-19) il dit : « Petits« enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez« appris qu'un anMchrist vient, il y a maintenant plu­et sieurs antéchrists : par là nous connaissons que c'est la« dernière heure. Ils son.tsortis du milieu de nous mais ils« n'étaient pas des nôtres; car s'ils eussent été des nôtres,« ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin« qu'il fût manifesté que ,tous ne sont pas des nôtres Il.

LES ANTECHRISTS

Dans l'esprit de Jean, l'Antéchrist n'est pas un homme,mais plusieurs hommes sont des antéchrists, c'est-à-direBedressent contre Jésus, christ et messie. La preuve c'estqu'en aucun verset de l'Apocalypse, cette révélation destemps ultimes, il n'est question nommément de l'Anté­christ. Tout au plus pourrait-on assimiler celui-ci à la

Bête du chapitre XIV. C'est d'ailleurs ce qu'on fait lesexégètes en lui assignant le nombre 666.

L'autre témoin direct de Jésus, l'Apôtre Pierre, danssa seconde épitre, parle des heures préalables à l'avène­ment, mais aucune qualification n'est donnée à l' Adver­saire.

Pour trouver une allusion plus évidente à celui-ci ilfaut consulter Paul, dans sa deuxième aux Thessaloni­ciens (XI-3-12) : Il Car il faut que J'apostasie soit arrivéeauparavant, « et qu'on ait vu' paraUre l'homnne du péché,u le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-des­« sus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore,« jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se procla­({,mant lui-.même Dieu.. Et maintenant vous savez ce« qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps.« Car le mystère de l'iniquité agit déjà; il faut seule­« ment que celui qui le retient encore ait disparu. Et« alors paraUra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira,

Il par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par« l'éclat de son avènement. L'apparition de cet impie seIl fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes deIl miracles, de signes et de prodiges mensongers, et ave'eIl toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui péris­Il sent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la véritéIl pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une ptdssance« d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin queIl tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ontIl pris plaisir iL l'injustice soient condamnés Il.

Cette fois nous avons, sans le nom lui-même, une qU'a­lification ouverte de l'Antéchrist. C'est sur ce texte prin­cipalement que s'appuieront par la suite la plupart descommentateurs.

Il devait nécessairement en découler une littératurespéciale, surtout au Moyen-Age, où la croyance étaitfraiche encore et dans un temps où l'Eglise entretenaitl'esprit d'un proche Avènement.

L'AN MILLE

La peur collective de l'An Mille fut due en grande par­tie il l'instabilité économique de cetLeépoque de la féo­dalité.

Dumnt les années de la fin du premier millénaire etles années du commencement du second, des disettesnombreuses se produisirent au cours desquelles beaucoupde personnes moururent de faim. La dynastie Carlovingien­ne agonisait; les Capétiens entretenaient un état d'instabi­lité et de guerre. Une vague de crainte irraisonnée s'emparadu peuple accablé de tant de maux. On vit dans les fléauxde toutes sortes une preuve de la colère divine et lesprodromes de la calamité finale prédite par les évangé­listes et les Saints. Toutes ces peurs se cristallisèrent

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LA TRADITION

autour d'une date fatidique et celle de l'An Mille parutdevoir être celle du Jugement Dernier.

La· misère publique était telle qu'il ne semblait paspossible de résister à tant de maux accumulés. Il est vrai­semblable que les dignitaires épiscopaux, d'ailleurs au­

dessus de la détresse oommune, ne partageaient pointcette peur générale ni ce mysticisme dévié. Mais le bas­

clergé, moins instruit et plus proche des réactions popu­laires, voyait dans cette époque troublée un moyen d'agirsur les consciences et de courber les fronts.

Il est juste de dire que la venue de l'An Mille ne modi­fia pas la sUuation désespérée de la multitude. Les fami­

nes continuèrent à désoler une partie de l'Europe et dela France en particulier. Celle de 1033 demeure l'une

des plus affreuses que l'on ait connues. Des pestes l'ag­gravèrent encore et les guerres y ajoutèrent leur fléau.

Il n'en reste pas moins que, pour nombre de chretiens,la période de 950 à l'An Mille fut une sorte d'attente dece qui devait venir.

CHAPITRE II

LA PHOPHETIE DU MOINE ADSON

C'est pour remédier sans doute à cette angoisse popu­laire, dont certains grands d'ailleurs n'étaient pointexempts, que la reine Gerberge, femme de Louis IV d'Ou­tremer, sollicita. en 954,· qui fut la dernière année de cerègne, l'avis d'un bénédictin, prieur du monastère de Di­ves, auteur de traités de théologie et de biographies desaints.

Adson répondit à la demande royale au cours de lamême année par une longue épistole, considérée depuiscomme le seul traité qu'on aH rédigé sur l'Antéchrist.La paternité de cet ouvrage fut d'ailleurs contestée au

. Moine Adson. On, attribua le traité de l'Antéchrist àSaint Martin, à Saint Augustin et plus généralement à.

Alcuin, conseiller de Charlemagne.Une brochure publiée à ce sujet par Paul de Charliac

(1) et à laquelle nous empruntons ces renseignements, faitjustiCe de ces imputations et restitue son bien à Adson.

(1) L'Antéchrist du moine Adaon (DuJarric, 1905).

Page 10: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

16 LA PROPHÉTIE DU MOINE ADSON LA PROPUtl'IE DU MOINE ADSON 17

Celui-ci réfute expressément l'application du règne del'Antéchrist à son époque : Il Non, dit-il, les jours del( l'homme de perdition ne sont pas proches et, par con­l( séquent, la fin du monde est encore éloignée de nous....l( Non, les temps ne sont pas révolus parce que la sec es­

l( sio omnino, dont parle Saint Paul comme devant êtrel( la condition absolue, le signe avant-coureur certainIl du triomphe de l'Antéchrist, n'est pas encore un fait« accompli Il.

LETTRE A LA REINE GERBERGE

Mais venons-en à la lettre elle-même du moine à lareine Gerberge. Un manuscrit latin tronqué aurait fi­guré dans la bibliothèque royale, mais ce serait seulementau cours du XIX· siècle que deux vieux manuscrits au­raient été retrou"és à la Bibliothèque du Vatican~ C'estla traduction de ceux-ci que M. de Charliac a publiéedans la Revue de Bretagne. Nous en donnons ci-aprèsles passages les plus significatifs.

Il Tout d'abord, je dois expliquer pourquoi le person­l( nage sera appelé Antéchrist: c'est parce qu'en toutesl( choses il sera opposé au Christ et qu'en toutes occasionsl( il fera exactement le contraire de ce qu'a fait le Christ JI.

Ici le moine Adson éprouve le besoin de conférer à sesassertions une solennité particulière :

« J'atteste, écrit-il, en présence de Jésus-Christ, que ce« que je vais dire n'est pas le fruit de mon imagination,l( mais une reproducticm de livres qui font autorité et queIl je viens de relire avec un soin scrupuleux Il.

LE FILS CONÇU DANS LE PECHE

Et il poursuit en donnant des détails, contestés d'ail­leurs par mainte autorité ecclésiastique :

el Nos meilleurs auteurs enseignent que l'Antéchrist« naîtra du peuple juif de la tribu de Dan... Il naîtra« d'uru père et d'une mère comme les autres hommes, etIl non d'une vierge, suivant la fable de quelques illumi­Il nés. Non plus d'un évêque et d'une religieuse, commeIl l'enseignent certains insensés, mais bien d'une très im­Il monde fille perdue et d'un. abominable bandit. Il seraIl tout entier conçu dans le péché et enfanté dans le péché.

Il Au premier instant de sa conception le diable entrera,Il en même temps que lui, dans le sein de sa mère ... ; ilIl la circonviendra, il l'obsèdera, il la possèdera tout en­Il tière, à l'intérieur et à l'extérieur, afin de coopérer à saIl 'Conception... et de pervertir son fruit au point que d'a­Il vance il soit tout entier impie, tout entier mauvais, toutIl entier perdu, c'est pour cette raison qu'il sera nommé leIl fils de perdition Il.

Ayant parlé des conditions de la naissance de l'Anté­christ, Adson entretient ensuite la royale consultante descirconstances et du lieu où il verra le jour.

Il De même que le Rédempteur avait choisi BethléemIl pour la ville d'élection où il lui convenait... de revêtirIl la nature humaine, de même le diable a fait d'avanceIl choix du lieu où il fera naître l'AJo,téchristet ce choixIl s'est porté sur la ville qui a été la source de tous les vi­Il ces et l'instigatrice de tous les crimes : je vous parle deIl Babylone Il.

Babylone étant enfouie sous les sables depuis long­temps on pourrait croire que le vénérable bénédictin en­tend par là toute capitale moderne mais il précise nette­ment qu'il s'agit de la capitale du royaume des Perses cequi fait moins honlneur à son savoir historique qu'à saconnaissance des textes juifs.

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Page 11: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

18 LA PROPHtTIE DU MOINE ADSON

LE PRINCE DES MAGICIENSLA PROPHtTIE DU MOINE ADSON 19

« Auprès de l'Antéchrist se tiendront constamment deslCmages, des soreiers et des jeteurs de sorts, des en~han­

lCteurs et des devins. Ce seront ses précepteurs el ses« gouverneurs, et eux-mêmes seront guidés par le démon.

lCIls l'initieront aux sciences néfastes et à la pratique delCtoutes les impiétés. Les esprits mauvais seront ses chefs,tt ses associés, ses compagnons d'armes et de plaisirs ...

lCParvenu à l'Age viril, il se rendra à Jérusalem, où illCfera périr dans les supplices les plus atroclls les chré­lt tiens qu'il n'aura pu convertir à sa doctrine et il dres­« sera son trône dans le temple saint. Il rebâtira, en effet,« l'édifice sacré que le roi Salomon voua jadis au Sei­« gneur ; il le rétablira dans son anUque splendeur et il« en fera sa demeure, après s'être mensongèrement décla­lCré fils unique du Dieu Très-Haut ... ".

Le moine n'est pas davantage embarrassé pour donnersur l'extension de l'Antéchrist les précisions suivantes:

lCIl enverra ... à travers le monde des messages et destt missionnaires. Par ses représentants ou par lui-mêmett sa puissance s'étendra d'une mer à l'autre mer, de 1'0­lCrient à l'Occident, du septentrion au midi ».

En outre l'Antéchrist d'Adson sera le prince des ma­giciens :

« Il fera en abondance des prodiges et des miraclestt inouïs jusqu'à lui. A sa parole le feu descendra du ciel;« les arbres croîtront et subitement porteront des fleurstt et des fruits; la mer entrera en furie et sera' soudaine­« ment apaisée ; les objets seront, en ap,parllnœ, méta­lCmorphosés ; les eaux remonteront vers leurs sources,lCcontrairement aux lois de la nature; l'air sera violem­

Il ment agité par les vents et les tempêtes. Il accompliralCd'autres merveilles qui frapperont les hommes de stu-

Il peur. C'est ainsi qu'i) ressuscitera les morts publique­Il ment et tel sera son prestige que les élus eux-m~mes se­

Il raient abusés si la chose était possible (Matthieu, XIV, 14).

L'ENNEMI DES HOMMES

Après avoir souligné la confusion des croyants en pré­sence de ces phénomènes extraordinaires le prophète bé­nédictin décrit la persécution terrible dont les justes se­ront l'objet.

lCAlors tout chrétien qui sera rencontré sera mis enIl demeure ou de renier sa foi ou de périr par le fer, parIl le feu, par le venin des serpents ou sous les dents des'« bêtes féroces.

Il Celte terrible et redoutable tribulation durera troisans et demi ".

Voilà une précision, basée sans doute sur la fameusemesure de Daniel, qui a déjà servi à tant de choses :un tempsl des temps et un demi temps.

Pour ce qui est de l'heure où l'Antéchrist apparattra(et ce détail est, après tout, celui qui préoccupe le plusles consciences religieuses) Adson se livre à des considé­rations monarchiques destinées à lui valoir l'audience de

ses rois. D'après lui, et cette thèse royaliste a ét-é reprisepar beaucoup rl'autres, I-e roi de la fin qu'on appelle leGrand Monarque fédèrera à nouveau l'Empire Romain.Et ce ne serait qu'après la dislocation finale de celui-ciqu'apparattrait l'Ennemi des Hommes. puisque l'Anté­christ est réputé ne devoir venir qu'à la suite de la grandesécession.

Celle-ci serait suivie de l'apparition des deux Témoinset le moine Adson termine ainsi sa lettre à la reine deFrance:

« Quand Enoch et Elie auront terminé leur prédication.

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20

« l'Antéchrist se dressera contre eux et il les mettra à« mort. ainsi qu'il est pro}1hétisé dams l'Apocalypse. Ce­« pendant .ces morts rel!susciteront le troisième jour par« la vertu du Seigneur ...

« Quand ce fUs du Démon et artisan de toutes les ini­« qui tés aura tourmenté le monde pendant trois ans et« demi. .. le jour du jugement de Dieu se lèvera enfin sur« lui. .. La splendeur de l'apparition du Christ sera tel­« lement foudroyante qu'elle ressemblera à un rayon de« lumière incréée. La Bête sera frappée d'une incoercible« terreur: les entrailles lui sor.tiront du corps comme cel­« les de Judas; il en sera tout souillé et périra ainsi, sans« que personne lui prête assistance ".

Comment ne pas recormaitre, dans ces vaticinations del'An Mille, un ml:llange savamment dosé des textes deDaniel et de l'Apocalypse, de Saint Matthieu et de SaintPaul '1

Si le moine Adson avait vécu de nos jours, il eût eu

davantage de références. C'est un privilège dont jouis­sent les modernes et qui nous permet d'invoquer une au­torité moins ancienne, celle de Nostradamus.

CHAPITRE III

CE QU'EN PENSAIT NOSTRADAMUS

Il ét.ait tout indiqué de demander qU'elques lueurs àMichel dit de Notre-Dame, juif de la tribu d'Issachar,dont la famille s'était convertie au catholicisme et quiest principalement connu sous le nom de Nostradamus.

On sait que Nostradamus, à qui toutes les connaissan­ces scientifiques de son temps étaient familières et qui,de plus, tenait d'une ascendance sémite un don des mathé­matiques inégalé, condensa l'objet de ses calculs, suppu­tations, méditations, visions dans les quatrains des Cen­turies et, dès 1555, donna des preuves telles de sa clair­voyance que sa renommée se répandit partout.

En général tout est merveilleusement obscur dans .lesquatrains et Nostradamus embrouille visiblement sestraces, soit au moyen d'inversions constantes et d'abla­tifs absolus, soit en utilisant un français latinisé et enforgeant lui-même des vocables, ce qui rend extrême­ment ardu son interprétation en tlair.

Beaucoup se sont athamés à l'explication des quatrainset, pour en dissiper l'obscurité, se sont livrés à des gloses

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22 CF. QU'EN PENSAIT NOSTRADAMUSCE QU'EN PENSAIT NOSTRADAMUS 23

ingenieuses. Plusieurs ont cru avoir trouvé la clé géné­rale de ces prophétiques comprimés, comme Piobb. Enréalité celle-ci, si elle existe, reste encore hors de laserrure, car le propre d'une clé est d'ouvrir la porteentièrement. Or nul système jusqu'ici n'a permis dedoo.hiffrer l'ensemble des Centuries. On n'a pu démêlerle sens de quelques quatrains qu'une fois l'événementpassé, donc après coup. C'est la même faiblesse qui acaractérisé les explications d' Aldersmith et de Davidsonlorsqu'ayant découvert la chronologie prophétique de laGrande Pyramide ils crurent pouvoir, comme on l'adéjà dit, en appliquer les dates aux événements con­temporains.

L'un des plus intelligents parmi tous ceux qui scru­tèrent Michel de Notre-Dame est certainement le Dr.de Fontbrune qui, dans Il Les Prophéties de Nostradamusdévoilées Il (1) se livre à des commentaires intéressants.Toutefois, même dans son habile décorticage de lafameuse lettre du devin à Henri II, cet auteur se heurteà des obscurités profondes. Son travail n'en a pas moinsune valeur réelle et nous y recourrons s'il y a lieu.

PEUT-ON CROIRE MICHEL DE NOSTRE-DAME ?

Pour le cas où le lecteur ne serait pas familiarisé avecce genre de prophéties, et pour mieux augurer par' lesréalisations passées des possibilités du futur, nous allonsciter quelques-uns des Quatrains les plus célèbres et dontla clairvoyance ne prête pas à contestation. Parfaitementintraduisibles au moment où ils furent publiés, leur'elarté, aussitôt après la réalisation de ce qu'ils annon­çaient, apparut indéniable.

(1) Adyar.

Tel est le cas, en premier, du quatrain 35 de la premiè-re Centurie, connu dès l'année 1555 :

Il Le Lyon jeune le vieux surmonteraIl En champ belIique par singulier duelleIl Dans cage d'or les yeux lui crèvera,Il Deux playes une, pour mourir mort cruelle.

La prédiction s'accomplit quatre ans après, le 1er

ju'illet 1559, au cours d'un tournoi qui opposait en com­bat singulier le roi Henri II, âgé de 40 ans et le comte deMontgoméry, plus jeune que lui de onze ans et comman­dant de sa garde écossaise.

Bien que Henri II, comme il était d'usage, e11tla têteenfermée dans un casque doré, au cours d'une passed'armes extrêmement vive où l'âge des combattant jouaitson rÔle, la pointe de la lance de Montgoméry atteignitce qu'en terme d'armurerie on appelait la Il vue " et,pénétrant dans le front du roi entre les deux yeux, entrai­na la mort de celui-ci.

Un autre quatrain vise le Il roi-martyr Il :

Il Alors qu'un Bour sera fort bonIl Portanct en soy les marques de justice,Il De son sang lors portant son nomIl Par fuite injuste recevra son supplice.

Les deux noms de Louis XVI y sont, l'un (Bourbon) endeux morceaux, l'autre (Capet) évoqué, puisque son pro­cès eut lieU'sous l'appellation de sa race. Varennes aussiest rappelé qui marque le divorce entre le roi et la nation.

Mais les plus étonnants sont ceux qui concernentNapoléon 1er :

Il Un empereur naistra près d'ItalieIl Qui à l'Empire sera vendu bien cherIl Diront avec quels gens il se rallieIl Qu'on trouvera moins prince que boucher.

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CE QU'EN PENSAIT NOSTRADAMUS CE QU'EN PENSAIT NOSTRADAMUS 25

« De la cité marine et tribut.aire

l( La tête rase (1) prendra la satrapie« Chasser sordide qui puis sera contraire« Par quatorze ans tiendra la satrapie.

« Le diviI?- mal surprendra le grand prince« Un peu devant aura femme épousée« Son appui et crédit à un coup viendra mince« ,Conseil mourra pour la tête rasée.

« Le Grand Empire sera tôt translatél( En lieu petit, qui bien tost viendra croUre« Lieu bien infime d'exiguë comté« Où au milieu viendra poser son sceptre.

En dépit de .quelques obscurités et de termes encore inex­plicables, à peu près tout y est: naissance en Corse,promotion révolutionnaire, boucherie militaire, durée durègne, déclin après le mariage autrichien, fin de l'em­pire et gouvernement infime de l'ne d'Elbe.

En voilà assez pour "COnvaincre les plus sceptiquesque Nostradamus n'était pas un vague assembleur demots. Ses pronostications, pour employer, le terme dontil usait lui-même, furent écrites en tenant compte de laposition des astres, d'opérations magiques disent cer­tains et de sa propre intuition, car Michel de Nostre­Dame se flattait d'être issu de la tribu d'Issachar, dont

.les Paralipomènes (1, 12, verset 32) disent qU'e ses mem-bres auront le pouvoir de prédire les événements singu­liers.

Si Nostradamus a pu vaticiner avec tant de précision,plusieurs siècles à l'avance, touchant des événements etdes hommes dont on ne peut dire qu'ils étaient des ins­Lants majeurs de l'humanité, combien plus intéressantesseraient 'CeSprophéties si elle s'appliquaient aux grandsbouleversements du monde, aux approches de sa fin et,

(1) Le Oorse à cheveux plats.

pour l'objet qui nous préoccupe, à la période de l'Anté­christ.

Or voici que, justement, les Temps derniers n'ont paséchappés à l'attention du prophète de Provence. On ytrouve des allusions dans sa lettre à Henri II, commedans ses centuries et ce sont ces passages qu'il est inté­ressant d'examiner.

LE ;PREMIER ANTECHRIST

La mention précise de l'Adversaire est faite dans lepremier de ces documents. Il y est di.t :

« Puis le Grand Empire de l'Antéchrist commencera« dans la Arda et Zerfas descendu en nombre grand et« inumérable, tellement que la venue du Saint Esprit« procédant du 24 degré fera transmigration, luttant« contre l'abomination de l'Antéchrist faisant guerre« contre le Royal, qui sera le Grand Vicaire de Jésus-

« Christ et contre son Eglise et son règne, ln tempus et« in occasione temporis Il.

D'autres commentateurs reconnaissent aussi l'Anté­

christ dans ce passage de l'epitre à Henri II où il estécrit « qu'après le grand chien sortira le plus gros mastin(1 qui fera destruction de tout mesme de ce qu'aupara­l( vant sera esté perpétré » •

Nous ne suivrons pas le Docteur de Fontbrune dans lesapplications qu'il fait de la Lettre et des Centuries auxévénements des 19" et 20" siècles, parce que, première­ment, les faits eux-m.êmes n'ont pas justifié son interpré­tation, secondement en raison du fait qu'assignant lafin du monde à l'an 2000 de notre ère cet auteur s'est

vu dans l'obligation de faire tenir toute la prophétiedans ce court espace de temps.

Or le but principal de ce livre est de montrer combienla fin du' monde est moins prochaine et comme on aurait

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CE QU'EN PENSAIT NOSTR.~DAMUS 27

LE DEUXIEME ANTECHRIST

tort de la confondre avec la fin, extrêmement prochecelle-là, d'une certaine forme de notre humaine société.Des événements sont imminents, mais non ceux qui pré­cèdent les temps de l'Apocalypse, dont l'ampleur et ladiversité meubleront peut-être un demi millénaire entier.

Si l'on nous objecte que, dans ce cas, la mention quiest faite de l'Antéchrist par Nostradamus est prématurée,nous nous contenterons de dire que l'Antéchrist auquelfait allusion le prophète dans les passages ci-dessus- n'estpas celui de la Fin. La preuve c'est que plusieurs pagesplus loin, dans la même lettre royale, il parle d'un deuxiè­me Antéchrist.

cc Et dans Iceluy temps, et en celles contrées, la puis­cc sance infernale mettra à l'encontre de l'Eglise de Jésus

cc Christ la puissance des adversaires de sa loy qui seracc le second Antéchrist, lequel persécutera icelle Eglisecc par moyen de la puissance des Roys temporels quicc seront par leur ignorance séduits par langues qui tran­cc cheront plus que nul glaive entre les mainns de l'In­cc sensé.

cc Le susdit règne de l'Antéchrist ne durera que jus­cc qu'au définiement de ce nay pris de l'aage, etc., etc. 1>.

Mais ce deuxième Antéchrist ne sera pas davantagecelui de Saint Paul. Le vrai, l'unique Antéchrist, celuiqui doit précéder la Venue est nommé et authentifié parNostradamus, à la fin comme il se doit, de sa lettre àHenri II :

26 CE QU'EN PENSAIT NOSTRADAMUSCI vieux et nouveau Testament seront deschassez et brus­

cc lez, en après l'Antéchrist sera le Prince Infernal, encorecc par la dernière fois trembleront tous les royaumes decc la chrestienté, et aussi les infidelles par l'espace de vingtcc et cinq ans, et seront plus griefves guerres et batailles,cc et seront villes, cités, chasteaux et tout autres édificescc bruslés, désolés et détruits avec grande effusion .decc sang vestal, mariées et veufves violées, enfants de laitcc 'Contre les murs des villes allidés et brizer et tant de

CI maux se comettront par le moyen de Satan-Prince Infer­CI nal, que presque wut le monde universel se trouveracc défait et désolé et avant iceux advènements aucuns

cc oysenux insolites crieront par l'air 1>.

Cette fois il s'agit bien de 1',Antéchrist de la fin, celuique la plupart assimilent à la Bête de l'Apocalypse.

On en peut d'autant moins douter que, cinq lignes plusloin, Nostradamus conclut en disant que CI Satan seracc mis et jette en l'abysme du barathre dans la profondecc fosse 1>, ce en quoi il suit pas à pas l'ordre apocalypti­que de Saint Jean.

n est évident que Nostradamus, comme tous les voyantsbhrétiens, a subi l'influence profonde des textes bibliqueset qu'un certain conformisme détermine ses prédictions.C'est la raison sans doute pour laquelle, étant redevableà la royauté de sa réussite matérielle et spirituelle, ilapu également être obnubilé par la pérennité de celle-ci.D'où le rÔle final que lui aussi attribue à un grand roi dela dernière heure qui précèderait immédiatement l'Anté­christ.

LE PRINCE INFERNAL OU TROISIEME ANTECHRIST

cc Mais désolé et puis du tout abandonné, et tourneracc être Sancta Sanctorum destruits par Paganisme, et le

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CHAPITRE IV

LA BETE ET LE NOMBRE 666

A tort ou à raison l'unanimité des commentateurs iden­tifie, comme on l'a vu, l'Antéchrist avec la Bête de l'Apo­calypse. Nous n'avons aucune raison de penser autrementpuisque celle-ti est réputée par l'évangéliste de PatInosjouir de tous les pouvoirs attribués à l'Antéchrist par latradition.

Examinons donc le fameux chapitre 13 de la Révéla­tion, qui IL donné lieu à tant d'interprétations passionnées.

« Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dixfi cornes et sept -têtes,et sur ces come.~dix diadèmes et surfi ses têtes des noms de blasphèmes ».

Il sied de faire remarquer que Saint Jean donne du chefde la Bête un signalement qui ressemble à celui du Dra­gon, assimilé au' serpent dans le chapitre 12, et qui a éga­lement sept têtes et dix cornes mais seulement sept diadè­mes, ce qui laisse entendre que ce sont les têtes du Dra­gon qui sont couronnées alors que chez la Bête ~ sontles cornes, donc ses prolongements.

,

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30 LA BiTE ET LE NOMBRE 666

LES DEUX BETESLA BiTE ET LE NOMBRE 666 31

« Le dragon lui donna sa puissance et son trône et une« grande autorité Et toute la terre était dans l'admira-« tion de la Bête et ils adorèrent la Bête en disant :

« qui est semplable à la Bête et qui peut combattre contre« elle?

« ." Et il lui fut donné (à la Bête) de faire la guerre« aux Saints et de les vaincre, et il lui fut donné autorité« sur toute tribu, tout peuple, toute langue, toute nation.« Et tous les habitants dE'la terre l'adoreront, ceux dont le" nom n'a pas été écrit dès la fondation du monde dans le« livre de vie de l'agneau qui a été immolé ...

Il '" Puis je vis monter de la terre une autre Bête, qui« avait deux cornes semblables à celles de l'agneau, et« qui parlait comme un dragon.

« Elle exerçait toute l'autorité de la première Bête« en sa présence, et elle faisait que la terre et ses habi­« tants adoraient la première Bête ... Elle opérait de grands« prodiges, mème jusqu'à faire desèendre du feu du ciel« sur la terre à la vue des hommes. Et elle séduisait les.« habitants de la terre par les prodiges qu'il lui était« donné d'opérer en présence de la Bête, disant aux habi­« tants de la terre de faire une image à la Bête ... Et il lui« fut donné d'anim'1r l'image de la Bête, afin que l'image« de la Bête parlât et qu'elle nt que tous ceux qui n'ado­« raient pas l'image de la Bête fussent· tués. Et elle nt« que tous, petits et grands, riches et pauvres, libres et« esclaves, reçt1ssent une marque sur leur main droite ou« sur leur front, et que personne ne pt1t acheter ou ven­« dre sans avoir la marque, le nom de la Bête ou le nom­« bre de son nom.

« C'est ici la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence« calcule le nombre de la Bête. Car c'est un nombre« d'homme et son nombre est six cent soixante-six If •

.~

UN PROBLEME IRRESOLU

Inutile de dire que nombreux furent ceux qui tentèrentde comprendre la signification du nombre de la Bête, maistous ne furent pas également « sages If et « intelligents ".

Aussi n'en est-il pratiquement rien résulté, quelqu'ingé­nieuses que fussent les déductions présentées. De sorte quele problème est toujours demeuré intact.

Dans son livre « La prophétie de la fin des temps If (1)Marcel Hamon, l'un des derniers, a proposé une versionsymbolique. Selon lui, 3 s'appliquant à la Trinité, 4 auxchoses de la terre, le total des deux chiffres, soit 7, cor­respondrait aux attributs du pouvoir divin. Dès lors, 6,chiffre immédiatement inférieur, représenterait le maxi­mum de puissance de l'adversaire, incapable, même enmultipliant les 6, d'arriver au nombre 7.

Cette subtilité aritmético-philosophique ne nous avancepas à grand chose et il est infiniment probable que St Jeann'a pas accumulé sa montagne de l'Apocalypse pouraccoucher de cette souris .

Ce qui nous étonne c'est qu'aucun grand mathématicien(nous voulons dire de ceux qui affrontent les dimensionsN·llnlP") ne se soit encore penché sur le mystérieux nombre666. Celui-ci est évidemment une clé, peut-être la princi­pale de tout l'édifice. C'est pourquoi il nous a semblé utile

de le considérer arithmétiquement. Nous n'avons, ce fai­sant, et étant donné notre propre indigence mathématique,d'autre ambition que d'ouvrir la voie à des chercheursqualifiés. Les quelques matériaux ci-après n'ont aucunevaleur par eux-mêmes. C'est seulement par confrontationavec d'autres qu'ils peuvent être éclairés.

(1) La nouvelle Edition.

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32 LA BiTE ET LE NOMBRE 666

CONSIDERATIONS A:RITHMETIQUES

LA BiTE ET LE NOMBRE 666

LE NOMBRE DE L'HUMANITE

33

Retournant le nombre 666 de toutes façons on s'aperçoitque, soit coupé en deux, 333, soit augmenté de cette moi­tié, 999, il conserve la même apparence insolite.

Puis chose étrange, si on l'additionne, on trouve:6 + 6 + 6 = 18 = 1 + 8 = 9.

Or la moitié, 333, soit 3 + 3 + 3 = 9 aussi. De même1332(soit 1 + 3 + 3 + 2 = 9) qui est le double.

Poussant plus loin que la multiplication par deux ons'aperçoit qu'il en est toujours de même quel que soit lemultiplicateur :

666 x 3 = 1998 = 1 + 9 + 9 + 8 = 2:7 = 9666 x 4= 2664=9666 x 5= 3330=9666 x 6 = 3996 = 9666 x 7 = 4662 = 9666x 8= 5328=9666x 9= 5994=9666 x 10 = 6660 = 9666 x 100 = 66600 = 9666 x 666 = 443556 = 9

De quelque manière qu'on s'y prenne en multipliant lerésultat final est neuf.

L'addition de 666 + 333 + 1332,soit le chiffre, sa moi­tié, son double ne peuvent évidemment donner autre cho­se que 9. Par contre si la division aboutit à 9 avec 2 com­me diviseur, le diviseur 3 n'obtient que 6 au quotient.

Après cette anomalie, le quotient 9 reprend avec 4, soit166,5 = 9, puis avec 5, soit 133,2 = 9. Mais, de nouveau,le diviseur 6 n'obtient que le qu'otient 3 et le diviseur 7aboutit à des décimales.

Sans doute le chiffre 9 est le plus élevé de tous les chif­fres mais c'est aussi le plus éloigné du i qui est le chiffrede la divinité.

Dans sa Cosmogonie des Rose-Croix (1), Max Heindelrappelle que la Terre est formée de neuf couches super­posées dans l'ordre suivant: minérale, fluide, vaporeuse,aqueuse, ignée, réflectrice, atomistique, la neuvième étantdite CI d'expression matérielle de l'Esprit de la Terre, jU'steau-dessus du noyau central qui est ce même Esprit ".

D'après le même auteur Il le nombre 9 est le nombre­Il racine de notre phase actuelle d'évolution. Il y' a dansIl notre système une signification qu'aucun autre nombreIl ne possède. C'est le nombre d'Adam ".

Ge nombre de l'Humanité serait aussi le nombre de la

vie organique. On fait remarquer que, dans le corpshumain il y a 9 ouvertures: 2 yeux, 2 narines, 2 oreilles,la bouche, et 2 orifices inférieurs. La gestation de la fem­me est de 9 mois.

Par ailleurs, Max Heindel, usant du même procédé decalcul que nous, additionne le nombre de Il ceux quiseront sauvés ", soit 144.000et trouve le même total de 9.Et il fait cette remarque pertinente que, puisque 9 est lenombre de l'humanité, Il qui est elle-même la cause deIl tout le mal s'opposant à son propre progrès ", l'assu­rance apocalyptique selon laquelle 144.000seront sauvés« montre que pratiquement elle (l'humanité) sera sauvéeIl dans sa totalité, car le nombre de ceux qui sont incapa­(1 bles de faire des progrès dans notre évolution actuelle« est négligeable par comparaison avec la somme totale.« Même ceux qui échoueront ne seront pas perdus, carfi ils continueront leur évolution dans un plan cosmi­« que ultérieur ••.

(1) Leymarie, éditeur.

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LA Bm ET LE NOMBRE666

LE PERE DU MAL

Achevons œ bref aperçu en soulignant l'expressionjohannite littérale selon laquelle il s'agit d'un « nombred'homme» c'est-à-dire d'un nombre m.âle, ce que noussavions déjà puisqu'il est pair.

Pour ceux qui sont familiarisés avec les jeux de motset les procédés de la Kabbale contentons-nous de rap­procher par l'assonance les mots pair et père, mâle etmal. Aussitôt, la vraie signification du nombre saute auxyeux comme à. la pensée: Antéchrist est la Bête et lePère du Mal.

CH~ITRE V

LE VERITABLE ANTECHRIST

L'identification de l'Antéchrist a suscité maintes décla­rations d'eschatologues en chaire et en chambre et la-chrétienté n'a cessé ,de reconnattre l'Homme de perditiondans toutes les époques, depuis la Crucifixion jusqu'\nos jours.

Toutes les périodes calamiteuses et paroxysmiques del'Histoire ont été plus ou moins considérées et appréhen­dées comme une annonce des derniers tem,ps. Les grandsphénomènes de la Nature ont eux-mêmes été parés devertus prémonitoires. Les éclipses, comètes, éruptions,tremblements de terre, disettes, inondations, sécheresses,etc. ont déclenché la peur collective des hommes et incitéles esprits à se croire à l'heure antépénultième de la Fin.

Les premiers chrétiens, entrainés à l'-espoir d'uneprompte réapparition du Christ (cette génération: ne pas­sera :point que tout cela n'arrive - Matthieu 24-34),virentl'Antéchrist en tous les persécuteurs de l'Eglise. Néronsembla d'abord l'incarnation de l'Homme du Péché. Puis

1

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LE ViRITABLE ANTtCHRIST LE WRITABLE AmCHRIST 37

ce fut Antiochus de Syrie, dit l'Epiphane, en qui l'on per­sonnifia le Méprisé du chapitre XI de Daniel. Dioclétien,à son tour, fut promu au rÔle d'Antéchrist lors des gran­des persécutions du début du IV" siècle. Ultérieurement

Mahomet lui succéda, puis Luther aux yeux des catholi­ques, puis le Vatican aux yeux des protestants. Dans lestemps modernes, Cromwell, Napoléon 1"', Napoléon III (1)

constituèrent provisoirement des Antéchrists moinsavouables.

Enfin, au vingtième siècle, l'unanimité des prophèto­logues se concentra sur Hitler. On a, tour à tour, appliquéà Hitler le Livre de Daniel, la Il" aux Thessaliens de StPaul, les fulminations apocalyptiques de st Jean, la lettredu moine AdsoTI', l'épitre de Nostradamus it Henri Il, lesCenturies, la prophétie de Zacharias, les révélations dela Salette et celles de cent autres voyants.

Qui ne se rend compte aujourd'hui, alors que le sac deBerlin et la fin d'Hitler dans un souterrain ont réduit le

chef nazi et son règne à leurs proportions véritables, queni l'homme :ni l'événement n'étaient à la taille de l'Anté­christ.

Les êtres crédules n'ont plus que Staline sous la mainpour cristalliser leur peur mystique, mais, en dépit del'action qu'il exerce sur le milieu de ce siècle, le dictateurrouge ne constitue encore qu'une monnaie d'antéchrist.

Tout ceci montre il l'évidence que nul ne saurait pré­tendre à une si large vedette. Nous allons en fournir laraison et l'explication.

L'ANTECHRIST N'EST PAS UN HOMME

L'Antéchrist n'est pas un individu. Ce n'est même pasune époque. C'est un état d'esprit qui s'oppose à l'avène­ment du Christ.

C'est pourquoi on l'appelle parfois ANTICHRlST, c'est­à-dire Contre-le-Christ, pour bien marquer sa qualitéd'Adversaire.

En réalité l'Antéchrist a toujours existé, car il est de

tous les temps. Tout ce qui est contraire à l'évangile deJean et au Sermon sur la montagne est, par ce fait mêmel'Antéchrist. Même avant Jésus des hommes reconnais­

saient et pratiquaient l'Amour et des hommes connais­saient et pratiquaient la haine. L'enseignement du Christa cristallisé la somme d'Amour qui existait déjà. Mais, en

outre, elle a donné à cet Amour universel des bases di­vines et un développement que nul ne pouvait prévoir.

Il s'est ainsi formé un immense égrégore d'Amour enface des égrégores de haine et l'Humanité en est trav~il­lée jusque dans ses profondeurs. Toutes les collectivitésont participé ou participent encore à l'opposition christi­que, à l'Antéchristisme inconscient.

Religion, Science, Philosophie, Patrie, Argent, etc ...tout ce qui de près ou de loin, directement ou :par per­sonnes interposées, a att~nté au libre..arbitre et a persé­cuté les individus, fait partie de l'Antéchrist et contribue

à sa puissance. A la vérité l'Antéchrist est en chacun denous. C'est de nos mauvais instincts, de nos mauvaises

pensées, de nos mauvais actes que sa force est faite. Aussin'y a-t-il pas de meilleur moyen de le combattre que denous affranchir de la portion d'Antéchrist qui est en nous.

Il est vrai qu'e, parfois, la fièvre antéchristique est plusardente. Il est des instants meilleurs et des instants piresdans la vie des hommes et des Nations.

Les époques de persécutions, surtout religieuses et ra­ciales, ont été et sont les plus redoutables dans la fièvrede l'Humanité. Il est hors de doute que nous vivons un des

plu! tragiques moments de l'Histoire humaine et que sonampleur approche de l'Universel.

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38 LE WRITABLE ANTiCURIST LE VÉRITABLE ANTÉCHRIST 39

LE VmITABLE ANTECHRIST SERA UNIVERSELOU IL NE SERA PAS

En effet, les persécutions du :passé ont été partielles etfragmentaires, dans l'espace et dans le temps. La grandepersécution de Dioclétien n'a affecté qu'une partie del'empire romain, de même que l'affreuse persécution

d'Antiochus ne touchait qu'un morceau d'Asie. L'Inqui­sition elle-même fut restrein~ aux terres catholiques deson te-mps. Peu de chose, au regard de l'Universel, ont

été, en dépit de martyres individuels, la Saint-Barthélémyet les Dragonnades. Les fours crématoires d'Hitler n'ontété qu'européens.

Tandis qu'aujourd'hui nous entrevoyons pour la première fois l'unification politique et économique du mon­de, en dépit des particularismes conservateurs .. Pour lapremière fois dans l'histoire de la Terre, on envisage pourcelle-ci un gouvernement sinon un idéal commun.

L'humanité est partagée encore en grands blocs, aux­quels s'agglomèrent peu il. peu les petites puissances etcette division finira nécessairement par la victoire de l'un

ou de l'autre et par une domination unique des con­tinents.

Le premier effet de surprise passé, les vieux peuplesse font il. l'idée d'abandonner leurs prérogatives natio­nales au profit d'un super-Etat collectif. Jamais cette so­lution n'a été envisagée sérieusement avant le deuxième

tiers de ce siècle et cela suffit il. montrer que nous appro­chons de l'heure où naltra l'Antéchrist universel.

Cela met il. bas les enfantines prédictions de religieusesintoxiquées par la lettre des Ecritures, telle cette partiedu secret de la Salette où Mélanie fait naitre l'Antéchrist

d'une « religiéuse hébraïque" et d'uro « vieux serpent ".De telles divagations ne méritent même pas un examen

et cependant le nombre de consciences faibles sur lequelpèsent de telles précisions est considérable. La réalité estbien plus effrayante parce qu'elle ne procède pas d'unhomme mais d'uni état de conscience général.

Celui-ci enregistre actuellement l'existence de super­nations, dernières formules et derniers sursauts de l'égoïs­me collectif et de la peur unanime. A la limite ce seraitl'impérialisme humain, dressé face aux dieux, commeil. Babel.

L'Antéchrist vrai, l'Antéchrist total de la Fin sera doncuniversel. C'est la raison pour laquelle il ne paraltra quequand l'enlSemble de la t.erre aura été courbé sous unedomination unique. Soyons donc attentifs il. cette fédéra­tion mondiale. Le jour où elle sera réalisée les Tempsseront près de l'être aussi.

LA VERGE DE FER

Mais surtout n'oublions pas - et ceci est rigoureuse..ment conforme aux 'Ecritures - que l'Antéchrist final nesera réalisé qu'à l'heure où le maximum de malice sera

. offert par l'Humanité. Autrement dit, lorsque le total desméchancetés individuelles dépassera celui des bontés in­dividuelles, quand la somme terrestre des vices déborderala somme terrestre des vertus, le grand fantôme de l'An­téchrist apparaîtra et « sa verge de fer" courbera le mon­de, il. l'aide des chefs humains qu'il se sera donnés.

Si l'on en croit les textes sacrés le règne de l'Antéchristest inévitable. Aucun· homme et aucune catégorie d'hom­mes ne peut donc, si saints qu'ils soient, le détourner denous. Mais il dépend essentiellement de chacun de nousd'apporter ou non sa pierre au monstrueux édifice.

Il y a, dès il. présent, ceux qui, par pensée, par parole

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40 LE vtRITABLE ANTÉCHRIST

et par acte, édifient illloConsciemmentle trône de l'Anté­christ.

Mais il y a aussi, dès maintenant, ceux qui, par l'amour,l'exemple et la prière, contrarient la venue et la puissancefuture de l'Antéchrist.

Les' premiers seront peut-être plus nombreux que lesderniers (on le vit déjà à Sodome et Gomorrhe). Les se­conds ne seront que les Il cent quarante-quatre mille Il del'Apocalypse qui auront été Il rachetés d'entre les hom­Il mes, comme des prémisses pour D~euet pour l'Agneau Il.

n semble que nous aurons bientôt à choisir entre l'A­gneau et 1&Bête. Mais déjà ceux qui nous lisent ont sansdoute choisi.

CHAPITRE VI

LES SIGNES AVANT-COUREURS

Il reste à examiner le problème de la date, celle de laBête et de l'Antéchrist. Car, bien entendu, ce qui inté­resse les prophètisés, encore plus que les prophètisants,c'est de connaUre, même approximativement, l'époqueoù tous ces bouleversements auront lieu dans l'histoiredes hommes.

Sur le chapitre de la deuxième Venue du Messie lestextes évangéliques, comme nous le verrons ultérieure­ment, sont formels. Nul ne connaU la date, pas mbne leChrist. C'est dire que les hommes n'en peuvent avoirconnaissance. Mais s'il est interdit de rechercher l'heurede la Parousie (1) aucune défense ne s'applique auxévénements qui doivent la précéder. Bien mieux, c'estJésus lui-même qui invite ses apotres et, par conséquent,les descendants de ceux-ci à être attentifs et vigilants età scruter les circonstances. Dans ce but il les instruit parune comparaison, tirée du figuier: Il Dès que ses bran­Il ches, dit le MaUre, deviennent tendres, et que les feuil-

, (1) Retour du Qhrlst.

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42 LES SIGNES AVANT-COUREURS LES SIGNES AVANT-COUREURS

« les poussent, vous connaissez que l'été est proche. De« même, quand vous verrez toutes ces choses, sachez« que le Fils de l'homme est,proche, à la porte Il.

n y a donc intérêt à étudier les phénomènes précur­seurs et, indéniablement, les temps de l'Antéchrist cons­tituent l'indication majeure. A défaut même de ceux-ci,on peut chercher à identifier les événements préparatoi­res à l'apparition de l'Antéchrist.

LA FIEVRE SOCIALE

Nous possédons déjà un certain nombre d'indices trou­blan\s SUr le comportement du Figuier, selon la leçonévangélique.

Prenons la température de l'Humanité. Il est hors dedoute que telle-ci est en fièvre et ne s'appartient déjàplus. Sa croissance scientifique s'est faite trop brusque­ment. Son mental n'a pas évolué aussi vite que sonsquelette. Elle a grandi si démesurément dans la matièreque l'A.me est en retard sur le corps. Ce déséquilibreentre physique et spirituel la rend instable, vulnérable.Elle est comme ces peuples sans tradition, sans histoire,qui, en un siècle, ont passé de la. barbarie au stade indus­triel. Aussi la voit-on en proie aux pires aberrationsoomme aux plus cruelles inquiétudes. Et comme elle n'apas de refuge en elle-même elle ne trouve de stabiliténulle part.

Les signes cliniques de cet état pathologique de lasociété sont évidents. Dans toutes les fins de civilisation,dont Sparte et Rome sont des exemples classiques, l'extrê­me corruption a. précédé de peu le déclin et la dislocation.

L'effémination du monde va de pair avec des mœursde plus en plus cruelles. C'est aux époques redoutablesqu'apparaissent Mignons, Incroyables et Swings. Lesmlles portent des pantalons bouffants à mesure que les

femmes prennent culotte. Et la. corruption gagne aussiles classes dirigeantes en robe : juges, professeurs, mem­bres du Clergé.

La Femme, qui devait retenir l'Homme par sa sensi­bilité dans les voies de pitié, d'amour et de tolénnce,se virilise et marche à contre-chemin. A rebours de sonsexe, elle participe aux œuvres de guerre, laisse croîtredes griffes bestiales et les peint couleur de sang.

Autant de marques de fin de civilisation et de fin d'ère.Autant de preuves de déséquilibre et d'égarement.

LA SCIENCE PRISE AU PIEGE

La science, de son côté, s'est perdue dans l'impas;:;erationaliste. Acharnée à pénétrer les secrets de la matiè­re, elle a fini par découvrir les limites de celle-ci. Et,contrairement aux lois et aux théories qu'elle avait eri.gées en dogmes, la matière, forcée dans son retranche­ment de l'atome, se dérobe soU'sleurs mains. Elle n'estplus que de l'énergie, c'est-à-dire qu'elle cesse d'êtrematérielle et l'Homme, une fois de plus, se trouve enface de l'Esprit.

Mais loin de reconnaître son erreur et de s'abaisser,front contre terre, il s'acharne à le fission de l'atome etviole les domaines secrets. Aveuglé par les dieux organi­sateurs, il déclenche lui-même les phénomènes qui dis­socient la matière dont il est fait. De sorte que plus ildécouvre plus il devient vulnérable. Bien mieux que laboite de Pandore reçue de Jupiter par l'imbécile Epimé­thée, la bombe atomique est le présent qu'en ricanantnous offrent les dieux.

La « bête verticale" s'en saisit avidement et ceci rap­pelle le symbolisme de la chambre sub-pyramidale où leshommes se mutilent eux-mêmes et marchent la tête enbas.

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LES SIGNES AVANT-COUREURS

Nous sommes réellement entrés dans ce Monde-à-l'en­vers qui doit précéder la fin de toutes choses. Les mau­vais bergers sont légion, les faux prophètes pullulent etla foule abusée les encourage et les suit.

Les peuples, chatrés du potentiel d'indignation qu'ilspossédaient dans les ages précédents, ne sont même pluscapables de révolte. Une immense apathie, annonciatriced'un immense consentement, endort l'Humanité sur sacouche misérable et la prépare à subir les pires malheurs.

DE DEUX L'UN

Le Mensonge s'est installé aux rênes des gouverne­ments, sur les sièges de la justice. L'Hypocrisie s'estbureaucratisée. Le Parjure s'est donné des lois. Ce sontbien là ces troubles majeurs qui précèdent la subversion11nale,quand tout est souillé, faussé, perverti.

Tous les clairvoyants sentent l'approche de la 11n del'Age. C'est parce qu'ils ont une vue, même tronquée,sur l'Astral.

Le spectacle, en effet, du monde visible n'est rien, àcOté de celui qu'offre le monde invisible. Ce dernier estplus que jamais un grouillement de larves et de démons.Tout ce qui procède des bas instincts et des consciencesperverties s'agite et entre en rumeur. Ce sont les échosintérieurs de cette mêlée immonde qui viennent, de tempsen temps, !jusqu'à nos oreilles et se mêlent à nous.

Dans ce désarroi universel et dans l'affreux combatqui s'apprête, chacun des hommes n'a qu'un devoir ­et qu'une garantie - celui de redoubler de sainteté. Il n'estpas de moyen collectif de s'opposer au raz-de-marée quivient et qui emportera des multitudes, mais il existe desmoyens de salut individuel. C'est bien pourquoi l'Ecri­ture s'exprime ainsi :

LES SIGNES AVANT-COUREURS

l( Je vous le dis, cette nuit-là, de deux qui seront surl( un lit, l'un sera pris, l'autre laissé... ».

cc De deux femmes qui moudront ensemble à. la meule,l( l'une sera prise et l'autre laissée... Il.

l( ne deux qui seront dans les champs, un sera pris,l( l'aut~e laissé ".

C'est donc de chaque homme vivant que dépend larépartition karmique et il sera fait à chacun selon l'étatde son cœur.

QUAND LA MONTAGNE SE FENDRA

A ces indices généraux du terme de la génération Ada­mique (c'est dans ce sens qu'il faut entendre la parolefameuse de Jésus: l( Cette génération ne passera pointque cela n'arrive ») il convient d'ajouter des indices pluslocalises. L'un de ceux qui correspondent le plus singu­lièrement aux anciennes prophéties est la réalisation,au moins partielle, de la parole de Zacharie: .

l( Voici, le jour de l'Eternel arrive ... Je rassemblerail( toutes les nations pour qu'elles attaquent Jérusalem ...« L'Eternel paraîtra ... ses pieds se poseront en ce jourCI SÜr la montagne des oliviers, qui est vis-à-vis de Jéru­« salem, du côté de l'Orient;

l( La montagne des oliviers se fendra par le milieu,l( à l'Orient et à l'Occident, et il se formera une trèsl( grande vallée :

l( Une moitié de la montagne reculera vers le septen-l( trion,

« Et une moitié vers le midi.« Vous fuirez alors dans la vallée de nos montagnes ...l( Vous fuirez comme vous avez fui devant le tremble-

l( ment de terre...l( Et l'Eternel, mon Dieu, viendra, et tous ses Saints

l( avec lui » (XIV - 2 à 5).

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46 LES SIGNES AVANT-COUREURS LES SIGNES AVANT-COUREURS47

Il est au moins significatif que le tremblement de terre­palestinien de f927 ait précisément fissuré le mont desOliviers d'évangélique mémoire. Le séisme ébranla. d'ail­leurs le Couvent dU' Pater et fit choir le minaret de­l'Ascension.

'Cette fissure constitue peut-être l'avertissement de ce­qui doit suivre et réalise géologiquement une émouvanteprémonition.

LA DISPERSION PREDITE !PAR MOISE

Beaucoup plus important comme signe des dernierstemps est le rassemblement d'Israël, c'est-à-dire du peu­ple Juif, jeté aux quatre coins de la terre par la Diaspora.

·Moise avait prédit l'exil et 'la dispersion des Hébreuxd'une manière explicite. Depuis trente-trois siècles leDeutéronome annonçait la marche des juifs vers l'exil deBabylone, derrière Sédécias aux yeux crevés:

« L'Eternel te fera marcher, toi et ton roi... vers une« nation que tu n'auras point connue, ni toi ni tes pères.( Et là tu serviras d'autres dieux, du bois et de la pierre.« Et tu seras un sujet d'étonnement, de sarcasme et del( raillerie parmi tous les peuples chez qui l'Eternel te« mènera (XXVIII 36-37).

Mais le passage le plus éloquent des malédictions estcelui qui vise la désagrégation ultime et la destructionde Jérusalem par les légions de Titus :

l( L'Eternel fera partir de loin, des extrémités de la« terre, une nation qui fondra sur toi d'un vol d'aigle,(( une nation ... qui n'aura ni respect pour le vieillard ni« pitie pour l'enfant... Elle t'assiègera dans toutes tes« portes jusqu'à ce que tes murailles tombent... :Au'mi­l( lieu de l'angoisse et de la détresse où te réduira tonl( ennemi, tu mangeras le fruit de tes entrailles, la chair« de tes fils et de tes filles ... L'homme d'entre vous le

« plus délicat et le plus habitué à la mollesse aura un«( œil sans pitié pour son frère, la femme qui repose sur( son sein, pour ceux de ses enfants qu'il a epargnés ; il ne« donnera à aucun d'eux de la chair de ses enfants dont il« a fait de la nourriture ... La femme ... la plus délicate ...« ne leur donnera rien de l'arrière-faix sorti d'entre ses« pieds et des enfants qu'elle mettra au monde, car,« manquant de tout, elle en fera secrètement sa nourri­«( ture au milieu de la détresse où te réduira ton ennemi« dans tes portes )) (XXVIII-49 à 57).

Or tout le monde connait, au moins par l'historienFlavien Josèphe, les circonstances affreuses du siège deJérusalem par l'armée romaine. La famine arriva à untel point que les scènes de canibalisme se multiplièrentet que des mères firent cuire pour se nourrir la chairde leurs propres enfants.

Jésus avait aussi prédit cette chute de la Jérusalemassiégée et cette destruction du temple qui devait sui­vre de si près le drame du Golgotha :

« Lorsque vous verrez Jérusalem investie par les armées,« saehez alors que sa désolation est proche ... Car il y« aura une grande détresse dans le pays et de la colère« contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de« l'épée; ils seront emmenés captifs pa1"l11i,toutes les« nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les« nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient« accomplis ".

Ces dernières paroles du Christ signifiant que la réuniondes Juifs dispersés parmi les nations est subordonnée àl'accomplissement des temps de celles-ci, on peut endéduire que lorsque Israël se rassemblera, proche seral'accomplissement des temps des nations.

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48 LES SIGNES AVANT-COUREURS LES SIGNES AVANT-COUREURS 49

_.,

RESURREGTION DU P.EUPLE HEBREU

Et voici que l'histoire contemporaine enregistre, pourla première fois, depuis l'an 70 de notre ère, la reconsti­tution, en ,Palestine même, du royaume d'Israël. L'Etatisraélien est devenu une véritable nation, reconnue par lereste de la terre. Et c'est à la rapidité de sa croissancequ'on peut juger de l'approche des temps derniers.

Les enfants d'Israël ont été durement frappés et persé­cutés au cours des deux millénaires de l'ère chrétienne,mais jamais sans doute la oolère divine ne s'était abattueplus durement sur eux que pendant les annees 1940-1945.

Est-ce le dernier sursaut et la période ultime des épreu­ves de la race '1 On dirait que l'horreur de la dernièrepersécution a ressoudé les Juifs du monde et que leschambres à gaz ont refait l'unité d'Israël.

Quellei que soient les raisons logiques qu'on puissefournir de la résurrection du peuple hébraïque et de sonretour à l'état de nation homogène les esprits religieuxne peuvent manquer d'être frappés par tout ce que cetévénement représente d'extraordinaire et, disons le mot.d'irrationnel.

Dans un:monde compartimenté où toutes les places sontprises, ù l'heure où les intérêts nationaux s'affrontent,où grandes et petites nations se disputent le moindre lam­beau territorial, les Juifs parviennent il s'implanter enplein monde arabe, au carrefour politique des grandespuissances et à l'intersection de vastes appétits.

Israël doit lutter non seulement contre les possesseursdu sol, mais contre ses voisins les plus proches, contrel'Egypte, contre l'Angleterre elle-même, effr~yée parl'ampleur d'un développement qu'elle avait eIle-mêmeamorcé.

Ce n'est pas que les promesses du Dieu de la Bible aient

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i.

manqué aux Juifs. Les malédictions du Deutéronome sontsuivies de bénédictions non moins virulentes pour le casoù le peuple élu reviendrait dans la voie du Seigneur.

Les textes pullulent de ces engagements de l'Eternelet, en dépit du positivisme qu'on leur prête, il a fallu queles enfants d'Israël aient la foi chevillée dans l'âme pouravoir cru' jusqu'à ce jour au triomphe final du .peùpleJuif.

LES NATIONS LES RAMENERONT

(( Car l'Eternel aura pitié de Jacob, il choisira encore« Israël et il les rétablira dans leur pays,. les étrangers secc joindront à eux, et ils s'uniront à la maison de Jacob.« Les peuples les prendront, et les ramèneront à leurcc demeure ».

Tene est la vision d'Isaïe, corroborée par celle de Jéré­mie et d' Ezéchiel :

cc On dira, prophétisait le premier, l'Eternel est vivant,CI lui qui a fait monter et qui a ramené la postérité de lacc maison d'Israël des pays du septentrion et de tous lescc pays où je les aurai chassés 1 Et il habiteront dans leurcc pays Il.

((Je les retirerai, fait dire il. l'Eternelle second, de touscc les lieux qu'ils ont habités et où ils ont péché et je les(( purifierai; ils seront mon peuple, et je serai leur Dieu...« Ils habiteront le pays que j'ai donné à mon serviteurcc Jacob, et qu'ont habité vos pères,. ils y habiteront, eux,cc leurs enfants, et les enfants de leurs enfants, à perpé­« tuité ... Ma demeure sera parmi eux; je serai leur Dieu,cc et ils seront mon peuple Il.

La prédiction d"Ezéchiel présente d'ailleurs un carac­tère différent des autres, en ce sens qu'il insiste sur le faitque cette installation sera durable et se poursuivra pen­dant des générations.

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60 LES SIGNES AVANT-COUREURS LES SIGNES AVANT-COUREURS 51

, Dans un livre émouvant, Il Les Puissances du Monde à.

venir Il (1), Madeleine C'haslesa insisté sur la significatioIllde cet événement capital des temps modernes. Et elle acité des passages éloquents du témoignage d'une femmeisraélite, convertie au christianisme et qui, de ses yeux,a contemplé le Il miracle Juif Il.

ERETS - ISRAEL

Faisant la même remarque que nous dans Il Qui sera leMaUre du Monde Il (1) Gertrude Van H. écrit:

Il Alors que tous les peuples de l'antiquité ont disparuIl la race juive demeure, et elle demeure forte, puissante,Il malgré une dispersion de vingt siècles. G'est un faitIl surprenant, unique dans l'histoire.

Il Dispersés, mêlés à. des civilisations diverses, nousIl avons gardé intactes nos mœurs, nos coutumes, nos« prescriptions alimentaires, hygiéniques ... Notre race« demeure indestructible ...

« Nous, qui n'avions plus ni terre, ni ville, nous aVOI16« conservé cependant tous nos caractères de race à. part ...

« Ne réalisons-nous pas la prophétie de Balaam ... , qui« s'écriait :

Il Voici un peuple qui habitera, à part. Il ne sera pasIl mis au nombre des nations ...

Il •••En 1920, on comptait 58.000 juifs en. Palestine ... , enIl 1938, 410.000 Il.

Aujourd'hui rErets-Israël compte plus d'un milliond'hommes, de femmes et d'enfants. Rien que des Amesardentes dans des corpS résolu's, rien que des espoirs neufset des forces vives.

Les villes palestiniennes, Tel-Aviv, Gaiffa, Safed, etc.,

(1) Editions iRl. et M. Chasles.'(1) EdiUons de l'Ennite.

poussent comme des champignons. Les pipe~li:nestraver­sent le pays, l'effort industriel est immense, les fontainesjaillissent, les pentes se reboisent, les marais sont assé­chés. Et, comme au temps de Ghanaan, céréales et vergerscouvrent la Terre Promise.

Qu'ajouter de plus sinon que les écoles se multiplientet que, pour cimenter cette résurrection, l'hébreu, depuis2.000 ans langue morte, est redevenu langue vivante ?

G'est bien là un des plus importants des signes de la finde l'Ere. La nouvelle terre approche il grands pas.

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CHAPITRE VII

L'EPOQUE DE LA GRANDE DETHESSE

Nous avons souligne dans un chapitre précédent lesallusions précises de Nostradamus à l'apparition des An­téchrist et notamment à celle du plus redoutable de tous,le dernier, celui des heures finales.

Peut-on trouver dans les Centuries et dans l'épitre àHenri II des indications sur l'époque du règne antéchrist?Il semble que oui. Les interprétations en sont différentesbien entendu, mais aucune n'est cependant négligeable.

Dans le second document susvisé Michel de Nostre-Dame

s'exprime ainsi:a Et pour ce, Ô très humanissime Roy, la plupart des

Il quatrains prophètiques sont tellement scabreux qu'onIl n'y saurait donner voye, ny moins aucun interpréter,Il toutefois espérant de laisser par écrit les ans, villes,Il cités, régions, où la plupart adviendra, mes me de l'an­a née 1585 et de l'année 1606 commençant depuis le tempsa présent, qui est le 14 de mars 1547 et passant outre biena loin jusques à l'adv~ement qui sera après au cam­

-CI cement du 7 millénaire profondément supputé tant que

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L'tI>OQUE DE LA GRANDE DtTRESSEL'tpOQUE DE LA GRANDE DtTRESSE 55

II mon calm.•1,astronomique et autre assavoir s'est peuIl estendre, où les adversaires de Jésus-Christ et de Son« Eglise commenceront plus fort de pulluler ...

En dépit de l' « après au commencement » assez contra­dictoire et bien dans la manière de Nostradamus il n'estpas contestable que celui-ci vise expressément le 78 millé­naire, soit un peu avant, soit un peu après de soncommencement.

Par malheur le quatrain 74 de la dixième Centurie nousreplonge dans le doute puisqu'il dit:

Il Au révolu du grand nombre Septiesme au temps jeuxIl d'Hécatombe, non éloigné du grand âge Milliesme, queIl les entrez sortiront de leur tombe ».

Le révolu du septième millénaire est manifestement àla fin de celui-ci. Et l'on ne saurait douter qu'il s'agit desderniers temps puisque la résurrection des morts y estmentionnée.

LES GHANDES SEMAINES

Avant de poursuivre cette étude il est indispensabled'assigner à la chronologie un point de départ. On consi­dère habituellement l'ère adamique comme ayant com­mencé 4.000ans avant Jésus-Christ . .ce chiffre ne présented'ailleurs qu'une exactitude approximative, les uns lefixant à plus de 40 siècles et d'autres à beaucoup moins.D'où la possibilité de reporter la Grande Echéance soitantérieurement, soit postérieurement à la fin du grandmillénaire, ce qui expliquerait l'avant après de Nostra­damus.

'Pour le calcul de l'Ere, on s'accorde à considérer que lenombre Sept est prédominant. Tous les anciens prophètesont calculé par semaines de jours, d'années, voire desiècles. Présentement il s'agit d'une semaine de millénai­res et l'on a pu dire que la fin de l'ère n'interviendrait

qu'à la fin du Septième Jour. Mais plusieurs ont fait obser­ver que, semblablement à la semaine de la Création, leseptième jour devait être le jour du repos, c'est-à-direcelui du Millénium débonnaire, alias qualifié d'âge d'or.

Tout est là, par conséquent. Et selon la première inter­prétation ou la seconde, il existe un millénaire de diffé­rence entre la fin du monde de deux-d et la fin du mondede ceux-là.

Reconnaissons cependant que certaines bhoses militenten faveur de la thèse qui prévoit l'abomination de ladésolation pour la fin du sixième millénaire, la périodede repos (soit les mille ans du sixième jour) pouvantintervenir après la disparition de l'Antéchrist.

Les signes précurseurs énumérés au chapitre précé­dent ont, en effet, une flagrante signification. Les pério­des de désolation traversées par l'Humanité adamiqueau cours de soixante siècles d'histoire n'eurent jamais lecaractère universel et implacable de celle que nous abor­dons. Les hommes obéissaient ou non à Dieu mais nerefusaient pas d'y broire. Aujourd'hui c'est son essencemême qui est niée et la société humaine présente l'imagede Babel. Non plus une Babel· aux dimensions du paysde Schinear, mais aux proportions du monde où langageset esprits sont confondus.

Nous avons, en outre, relevé précédemment les indicesspéciaux qui confirment les prophéties bibliques et dontla matérialité s'impose au jugement.

S'ensuit-il que la Terreur Spirituelle doive coïnciderexactement avec la fin du présent siècle '1 Nous ne le pen­sons nullement car les âges n'ont pas de contours aussiarithmétiquement précis. Nous en appelons au témoi­gnage même de Nostradamus qui, pour une fois, assigneune date précise à son dire :

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L'ÉPOQUE DE LA GRANDE DtTRE88E 57

« L'An mil neul cent nonante-neul sept mois

« Du ciel viendra un grand Roy fi' elfraycur« Resuciter le grand Roy d'Angoulrrwis« Avant après Mars règner par bon heur Il.

On a avancé que te grand Roy d'effrayeur n'étaitautre que l'éclipse totale du' soleil qui aura lieu ,précisé­ment à cette date. Celà semble assez croyable puisque ,lesconnaissances astronomiques de Nostradamus lui permet­taient une exacte supputation.

Ce quatrain signifierait aussi qu'à la fin du 20' sièclenous serions encore en période de guerrès et qu'un tempsassez long s'écoulerait encore avant le règne intégral del'Antéchrist.

I~E CALENDRIER ADAMIQUE

Nostradamus a dressé lui-même le calendrier de l'Hom­me Adamique. Nous ne pouvons le reproduire dans sesdétails, car, supputant les âges écoulés.

« De la Création à la naissance de Noé« De la naissance de Noé à entrée dans l'arche

« De l'Arche à la lin du Déluge« Du Déluge à la naissance d'Abraham« De la naissance d'Abraham à celle d'Isaac« De la naissance d'Isaac à celle de Jacob

« De l'entrée d'Isaac en Egypte« Jusqu'a l'exode des Hébreux« De l'exode à la construction du temple de Salorrwn« Du temple à la naissance de Jésus-Christ,

le vieux renard de Salon, afin d'embrouiller ses pistes, atrouvé moyen de mettre la postérité en présence de troistotaux différe.Its.

En effet l'addition des chiffres fournis en plusieursendroits par Nostradamus lui-même permet de trouvertrois chiffres: 4.173, 4.092 et 5.477 ans d'Adam à Jésus­Christ.

56 L'tpOQUE DE LA GRANDE OtTRE88E

Le Docteur de Fontbrune, dans son ouvrage précité, atenté d'accorder ces contradictions en faisant une moyen­ne. Malgré la faiblesse du procédé adoptons provisoire­ment cette moyenne de 4.580 ans. En y ajoutant les 2.000ans de notre ère on obtiendrait 6.580 ans. Resteraientdonc 420 ans jusqu'à la fin du septième millénaire.

Ce calcul imprécis est tout de même éloquent.

L'ERE DE LA CONTRAINTE

La contrainte du libre-arbitre et de la pensée religieusea été de tous temps. Chaque porteur d'idoles a vouluobliger ceux qui en portaient d'autres à adorer les sien­ne du moment qu'il disp~ait de la force pour l~s yamener.

Les Israëlites passaient les Amalécites et les Philis­tins au fil de l'épée parce qu'ils se recommandaient dedieux différents des leurs. De même les ennemis desHébreux exterminaient ceux-ci au' nom de <Jivinitésétran­gères.

Les grandes persécutions de Néron, Vespasien, Dioclé­tien, etc., furent exercées au bénéfice des religions offi­cielles et les martyrs du cirque étaient sacrifiés àlagloire du Panthéon romain. Ce n'est pas que les empe­reurs précités fussent des croyants véritables. En réa­lité ces tyrans JOUisseursne songeaient à rien qu'à leurpropre domination. Mais celle-ci leur semblait assisesur l'Olympe de cette époque et l'ascendant du sacer­doce consolidait leur autorité.

Par la suite les persécutions religieuses revêtirent lemême caractère, avec cette aggravation cependant queles bûchers de l'Inquisition s'allumèrent pour le compted'un Christ ascètique et non pour celui d'un Jupiterdébauché. Durant les guerres de religion, ce fut pis enco­\"e : papistes et huguenots se massacrèrent pour la glorifi-

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L'ÉPOQUE DE LA GRANDE DtTRESSE L'tpOQUE DE LA GRANDE DÉTRESSE 59

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cation du même Dieu. Seulement ils n'avaient pas lesmêmes manières de le concevoir, ni de le servir, d'oùce paradoxe lamentable de gens qui s'entretuent en vertude l'Evangile d'Amour.

La Révolution française de 1789 esquissa à peine unetentative de culte de la Raison, négation de la Divinitéau bénéfice de la Philosophie. Le parti des cc Enragés »

était manifestement athée et visait, en l'espèce, à ladéchristianisation. La fête païenne de la Liberté du 10novembre 1793 ne parodia les rites qu'un moment àNotre-Dame. Robespierre qui, en disciple fidèle de Rous­seau, atait déiste, réagit en guillotinant les Cordeliers eten instituant la fête de l'Etre Suprême, ce q:ui était unemanière commode, sinon légale, de s'annexer Dieu.

De même qu'en 1794 la guillotine, aux dires de l'his­torien Aulard, était employée à l'amélioration des âmes »,

tous les procédés de persécution qui suivirent, commeceux qui avaient précédé, s'appuyèrent sur la Divinité.L'Ancien Testament autorisait cette interprétation, luiqui, dans la Genèse, l'Exode, le Deutéronome et les Jugeslldëvoue par interdit ", c'est-à-dire prescrit de toutmassacrer.

Ainsi toutes les persécutions de tous les siècles se fi­rent au nom d'un Dieu vengeur et généralement Sei­gneur des Armées, le plus haut des grades militaires deson temps. Aujourd'hui les persécuteurs ne sont quemaréchaux; la manière est pourtant la même, aggravéeseulement par les moyens que la science moderne met àleur disposition.

LE CULTE DE LA MATIERE ET DU MENTAL

Malgré la similitude des méthodes, tout est cepen­dant changé. Car les persécutions qui s'annoncent - etqui ont commencé - ont pour point de départ l'athéisme

matérialiste. Autrement dit, pour la première fois aussidans l'histoire de l'Humanité, (et nous soulignons la gra­vité de ce que nous allons dire) les persécuteurs modernesne sévissent plus au nom des dieux.

Ce qui vient à grands pas c'est la persécution généralede toute appartenance déiste et même de tout sentimentreligieux, par une mystique nouvelle, sectaire et impla­cable, basée sur le culte de la matière et du mental.

Les conséquences de ce nouveau conflit - à l'échellede nul autre - s'avèreront monstrueuses à partir dujour où les conceptions métaphysiques adverses ne serontplus en mesure de résister. Il semble bien qu'en dépit deleur puissance actuelle, qui est encore grande et s'ap­puie sur une organisation traditionnelle, les religionsanciennes seront vaincues et souffriront grandement.Sous leur force apparente réside une faiblesse r~elle,celle de leur division d'abord, qui les affronte disperséesà un adversaIre uni. De plus, leurs ressorts spirituelssont affaiblis, la corruption s'est introduite dans leurshiérarchies. Pour un chrétien demeuré d'esprit évangé­lique, combien de chrétiens adonnés au siècle et tour­nant le dos au Christ 1

QUAND L'EVOLUTION SE PRECIPITE

C'est ce qui fait croire aux hommes lucides et impar­tiaux que l'heure des comptes est proche. Il est d'ailleursun fait d'ordre occulte qui frappe les esprits avertis.Alors que, jadis, ce qu'on appelle responsabilité kar­mique, loi du boomerang ou rétribution automatique desactes ne s'exerçait qu'avec lenteur, parfois d'une vie àl'autre et sans apparence de liaison, cela disons-nous,depuis un demi-siècle, prend un rythme qui se précipite,au point qu'on assiste maintenant à de foudroyantschocs en retour.

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58 L'tpOQUE DE LA GRANDE DtTRESSE L'tpOQUE DE LA GRANDE ntTREsSE

cation du même Dieu. Seulement ils n'avaient pas lesmêmes manières de le concevoir, ni de le servir, d'oùce paradoxe lamentable de gens qui s'entretuent en vertude l'Evangile d'Amour.

La Révolution française de 1789 esquissa à peine unetentative de culte de la Raison, négation de la. Divinitéau bénéfice de la Philosophie. Le parti des « Enragés »

était manifestement athée et visait, en l'espèce, à ladéchristianisation. La fête païenne de la Liberté du 10novembre 1793 ne parodia les rites qu'un moment àNotre-Dame. Robespierre qui, en disciple fidèle de Rous­seau, était déiste, réagit en guillotinant les Cordeliers eten instituant la fête de l'Etre Suprême, ce qui était unemanière commode, sinon légale, de s'annexer Dieu.

De m~me qu'en 1794 la guillotine, aux dires de l'his­torien Aulard, était employée à l'amélioration des âmes Il,

tous les procédés de persécution qui suivirent, commeceux qui avaient précédé, s'appuyèrent sur la Divinité.L'Ancien Testament autorisait cette interprétation, luiqui, dans la Genèse, l'Exode, le Deutéronome et les Juges«dévoue par interdit », c'est-à-dire prescrit de toutmassacrer.

Ainsi toutes les persécutions de tous les siècles se fi­rent au nom d'un Dieu vengeur et généralement Sei­gneur des Armées, le plus haut des grades militaires deson temps. Aujourd'hui les persécuteurs ne sont quemaréchaux; la manière est pourtant la même, aggravéeseulement par les moyens que la science moderne met àleur disposition.

LE CULTE DE LA MATIERE ET DU MENTAL

Malgré la similitude des méthodes, tout est cepen­dant changé. Car les persécutions qui s'annoncent - etqui ont commencé - ont pour point de départ l'athéisme

matérialiste. Autrement dit, pour la première fois aussidans l'histoire de l'Humanité, (et nous soulignons la gra­vité de ce ,que nous allons dire) les persécuteurs modernesne sévissent plus au nom des dieux.

Ce qui vient à grands pas c'est la persécution généralede toute appartenance déiste et même de tout sentimentreligieux, par une mystique nouvelle, sectaire et impla­cable, basée sur le culte de la matière et du mental.

Les conséquences de ce nouveau conflit - à l'échellede nul autre - s'avèreront monstrueuses à partir dujour où les conceptions métaphysiques adverses ne serontplus en mesure de résister. Il semble bien qu'en dépit deleur puissance actuelle, qui est encore grande et s'ap­puie sur une organisation traditionnelle, les religionsanciennes seront vaincues et souffriront grandement.Sous leur force apparente réside une faiblesse r~elle,celle de leur division d'abord, qui les affronte disperséesà un adversaIre uni. De plus, leurs ressorts spirituelssont affaiblis, la corruption s'est introduite dans leurshiérarchies. Pour un chrétien demeuré d'esprit évangé­lique, combien de chrétiens adonnés au siècle et tour­nant le dos au Christ 1

QUAND L'EVOLUTION SE PRECIPITE

C'est ce qui fait croire aux hommes lucides et impar­tiaux que l'heure des comptes est proche. Il est d'ailleursun fait d'ordre occulte qui frappe les esprits avertis.Alors que, jadis, ce qu'on appelle responsabilité kar­mique, loi du boomerang ou rétribution automatique desactes ne s'exerçait qu'avec lenteur, parfois d'une vie àl'autre et sans apparence de liaison, cela disons-nous,depuis un demi-siècle, prend un rythme qui se précipite,au point qu'on assiste maintenant à de foudroyantschocs en retour.

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60 L'ÉPOQUE DE LA GRANDE DtTRasE L'ÉPOQUE DE LA GRANDE DtTRESSE 61

Il suffit de se reporter à l'histoire des quarante der­nières années pour constater que les événements se suc­cèdent à toute allure et que les grands acteurs appa­raissent et disparaissent sur la scène du monde avec unefolle rapidité. Nous ne vivons plus de l'histoire maisdes condensés d'histoire, exactement comme si, au lieude tourner une à une les pages du livre, nous nous bor­nions il. lire la table des matières, ce qui est l'indice dela fin.

Dans l'Enigme du Grand Sphinx (1) nous ~itions enannexe l'étude d'Edmond Laulhère sur la marche de la

civilisation, d'autant plus curieuse qu'elle repose sur desméthodes purement rationalistes. Or le matérialisme his.­torique de l'auteur, évaluant la période historique à3.000 ans, la divise en quinze étapes dont chacune duretrois fois moins que la précédente, ce qui lui permetd'en fixer le début des phases, pour notre ère, à 410, 1.453,1.800, 1.915, 1.953, 1.965, 1.969, 1.970.

Samuel Butler faisait déjà observer, il y a plus detrente ans, que la marche croissante de l'évolution nousentrainait à une cadence accélérée et de plus en plusCI unconfortable Il.

Si tel est le signe d'une partielle fin du monde nul necontestera que celui-ci est net. Doux guerres mondiales,coup sur coup, entremêlées de crises économiques égale­ment mondiales, ont jeté l'Humanité dans une aventureunique, c'est-à-dire dont pas un homme n'est excepté.

Actuellement l'Européen est solidaire de l'Océanien,de l'Américain, de l'Africain, de l'Asiatique et tous entreeux sont solidaires, de sorte que chaque mouvement d'uncontinent se répercute immédiatement dans les autres.D'où l'avènement ultra-moderne de la notion politiquede contiguité. La terre n'est plus peuplée d'êtres sépa-

(1) Ed. Adyar.

rés par la couleur, la race, la civilisation et qui, par desvoies diverses, s'acharnent à résoudre des problèmes dif­férents. L'Humanité n'est plus qu'un bloc où blancs,noirs, jaunes, rouges, métis sont entrainés irrémédia­blement sur la même pente et en direction du mêmedéversoir.

LA FOLIE DES CONDUCTEURS TERRESTRES

Avouons qu'en aucun temps, depuis les débuts dumonde la Terre (le Géon de Jaworski) ne s'était sentiesi homogène dans sa carapace d'êtres vivants. Si, com­me l'indique la Cosmogonie de Max Heindel, les neufcouches successives du globe qui vont de la périphérieau centre retentissent les unes sur les autres et condition­

nent les réactions de la nôtre qui est dessus, l'ensemblede la planète est dans un état d'attente dont nous éprou­vons l'angoisse et surtout les frémissements.

Il n'y a plus de peurs particulières qui ne s'effacentdans la peur générale depuis que la fission de l'atomea montré la possibilité de désintégrer d'un coup toutel'Humanité. Ceci, en vertu de l'espèce de malédictionqui, depuis les origines, oppose non seulement l'hommeil. l'homme, mnis la bête il. la bête, III plante il. la plante, leminéral au mineraI.

Tant que l'unification de la société des hommes ne

sera pas réalisée « dans le sang et dans les larmes ", parla poigne inexorable d'un super-dï'ctateur, les blocs poli­tiques opposés rééditeront la fable de La Fontaine oùdeux chèvres affrontées sur la même planche s'escrimentà forcer le passage jusqu'à ce que les deux tombent dansle torrent.

Naguère, le Pasteur Lauriol, dans une remarquablecauserie à la radio, comparait les deux forces continen­tales à deux trains lancés l'un contre l'autre et dont les

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62 L'tpoQUE DE LA GRANDE DtTRESSE L't!>OQUE DE LA GRANDE DtTRESSE 63

conducteurs, au lieu d'arrêter leurs machines respec­tives, font croire aux voyageurs affolés que le convoiopposé déraillera. C'est qu'en effet ni celui-ci ni celui-là.n'est le maitre de sa locomotive. Les mécaniciens dumonde sont ivres et leurs chauffeurs pris de vertige blo­quent les soupapes au risque de tout faire sauter.

Tout se passe comme si les Organisateurs Invisibles duMonde l:\t spécialement le Créateur de la Terre dési­raient en finir avec les hommes et les jeter dans l'abimesans fond. « Ceux que Jupiter veut perdre, il les rendfous », disait la sagesse antique et, de fait, les conduc­teurs terrestres semblent atteints de troubles démentiels.C'est au point qu'ils agissent contre leur propre intérêtqui serait de consolider leur position personnelle, par­fois si durement conquise et achetée à si haut prix. Nousen avons l'exemple récent dans les dictateurs de l'avant­dernière heure. Il ne tenait qu'à. Mussolini de resterl'organisateur de l'Italie, mais il voulut jouer au sol­dat. De même Hitler, s'il l'avait voulu, pouvait être enfait maitre de l'Europe. Il lui suffisait de vivre sur lapeur universelle qu'il inspirait. Mais il préféra risquer etil choisit l'aventure. A l'un comme à. l'autre de ces deuxhommes l'aventure tordit le cou.

Reste Staline au moment où nou's écrivons ces mots,qui a hérité l'effroi qu'éprouvait le monde pour les pré­cédents dictateurs. Bien plus, cette peur universelle s'estrenforcée de toute la propagande que le communismecharrie avec lui. Nulle situation n'est comparable à. celledu maUre des Soviets qui, par actions ouvertes et parinfiltrations souterraines, à. un pied chez tous ses adver­saires qui n'en aucun chez lui. Staline et son entourageont tout à gagner par des méthodes pacifiques, de mêmequ'ils ont tout à. perdre par des moyens guerriers. Lalogique scientifique à. laquelle ils ont si souvent recours,le raisonnement mental sur lequel leur œuvre est basée

1

1t1

exigerait, pOur la victoire définitive du communismedans le monde, un demi-siècle de paix. Mais eux aussine sont plus qU'edes robots entre les mai~s des Puissan­ces Invisibles, qui en touchent les manettps et les mènentcomme elles veulent sans souci de leur intérêts personnels.

Vers où ? Vers quoi? Pour l'accomplissement de quelsdestins? C'est le problème des heures qui suivent: ensomme, le secret des dieux.

Page 35: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

CHAPITRE VIII

LA CUVE DE LA COLERE DE DIEU

L'époque des persécutions qui suivra les guerres de lafin ne ressemblera non plus à aucune autre pour la raisonqu'il n'y aura plus solidarité des persécutés oontre lespersécuteurs.

Aux temps du christianisme primitif, quand les chré­tiens de Marcellus se réfugiaient pour prier ensembledans les Catacombes, il y avait deux Romes opposées, ceUedes idoles et celle du Christ. La même foi unissait apôtreset néophytes. Tous offraient leur chair aux griffes et à lapoix fondue avec une semblable ardeur.

Il n'en sera pas de même à l'heure des persécutionsultimes. Non seulement la chrétienté sera divisée mais lesfamilles le seront aussi. Là nous ne sommes plus sur leterrain des hypothèses gratuites et n'enregistrons plus destémoignages de second rang. Deux évangélistes prêtent à.

Jésus des avertissements pathétiques.

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66 LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU 67

LA DIVISION DES FAMILLES

« Ce ne sera, lui fait dire Luc, que le commencement(( des douleurs. Prenez garde à vous-mêmes. On vous livre­« ra aux tribunaux et vous serez battus de verges dans(( les synagogues; vous comparaîtrez devant les gouver­« neurs et devant les rois, à cause de moi, pour leur servircc de témoignage. Il faut premièrement que la bonne nou­(( velle soit prêchée à toutes les nations. Quand on vousIC emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas d'a­« vance de ce que vous aurez à dire, mais dites ce qui(( vous "era donné à l'heure même; car ce n'est pas vou;;(( qui parlerez, mais J'Esprit-Saint. Le frère livrera sOnCI frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se sou­CI lèveront contre leurs parents et les feront mourir. V ou'S

CI serez hais de tous, à cause de mon nom, mais celui« qui persévèrera jusqu'à la fin sera sauvé ••.

Luc confirme la parole de Marc :CI Avant tout cela on mettra les mains sur vous, et l'on

« vous persécutera ; on vous livrera aux synagogues, onCI vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois« et des gouverneurs, à cause de mon nom. Cela vous(( arrivera pour que vous serviez de témoignage. Mett.ez·CI vous donc dans l'esprit de ne pas préméditer votreCI défense; car je vous donnerai une bouche et une sages­« se à laquelle tous vos adversaires ne pourront résister« ou contredire. VOUs serez livrés m~me par vos parents,CI par vos proches et par vas amis1 et ils feront m.ourir« plusieurs d'entre vous. Vous serez hais de tous à

CI cause de mon nom. Mais il ne se perdra pas un cheveu« de votre tête; par votre persévérance vous sauverezCI vos âmes ".

On nous dira: Tout le monde connaît cela, et il n' estpas un chrétien pratiquant qui ne sache par cœur cesparoles terribles. Par conséquent vous ne nous apportez

rien de neuf. Depuis bientôt 2000 ans que ces phrases ontété proférées, les persécuteurs ont surgi, puis disparu lesuns après les autres sans que le monde ait fini. Pour­quoi voudriez-vous qu'il en f11t autrement aujourd'hui '[Ce que nous subIssons rappelle ce que d'autres ont subi,et ce que d'autres subiront ne sera que la répétition dece que nous subissons nous-mêmes. Tous les persécuteursse ressemblent; tous les persécutés aussi.

Eh 1 bien 1 non. Rien de ce que le passé a enregistré

n'est pareil à ce qui se prépare. Ce sont véritablementdes temps nouveaux qui commencent et ils sont sanscommune mesure avec ceux qui les ont précédés.

LE DESEQUILIBRE SPIRITUEL

Et, cette fois, nous ne nous cantonnerons pas dans lestextes saints, si vénérables qu'ils soient. Bien au con­traire nous plongerons dans la plus actuelle réalité.

Pour faire comprendre ce qui n'est même plus à naltremais qui véritablement et, depuis un temps, est ne quoi­que invisiblement sous nos yeux, reportons-nous uninstant à ce que nous disions dans nos autres livres etqu'avec nous ont sigalé des auteurs de toutes tendanceset de tout esprit.

L'Humanité, depuis le début, a cheminé lentementdans le domaine physique. Ses découvertes du mondematériel s'échelonnèrent dans le cours des âges à un

rythme qui lui permettait de s'y adapter spirituellement.L'Homme mit des siècles et des siècles à passer du porta­

ge à la traction et du traîneau' à la roue. Il lui fallutensuite deux ères pour arriver à la vapeur et à ce quis'ensuivit.

Des millénaires s'écoulaient alors sans que rien debouleversant n'agitât la société humaine, en la forçantà de nouvelles adaptations. C'est donc tout naturellement

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LA CUVE ET LA COLtRF: DE DIEU LA CUVE ET LA COLtRE DE DIEU 69

que le sentiment s'harmonisait avec la sensation et iln 'y avait de la sorte nul déséquilibre.

C'est seulement à partir des chemins de fer (1844), soitil y a un peu plus de cent ans, que l'Homme se trouvamaître d'un moyen puissant et inédit de circulation. Unerévolution s'ensuivit et une réaction des forces tradition­

nelles, que l'invention nouvelle dépos~dait de leur em­ploi. L'insurrection des diligences ne fit qu'inaugurerl'ère des protestations économiques contre une rapiditéd'invention qui, dès la fin du 19" siècle et au commence­ment du vingtième, devait, en moins de cinquante ans,doter l'Humanité du pétrole, du gaz, de l'électricité, dutéléphone, du phonographe, de la radio, de la télévision,de l'auto, des rayons X, de l'avion et de la bombe atomi­qUEl.

On est confondu, si l'on réfléchit que, dans le champde la civilisation industrielle, il y a moins de différenceentre Il l'honnête homme II de la Révolution française oude la Restauration et le contemporain de Darius ou deRamsès qu'entre le sujet de Charles X et le citoyen destemps modernes. Dans le domaine des choses visibles unpas gigantesque a été accompli. Mais dans le domainedes choses invisibles qu'a-t-on fait depuis des millénaires?

Non seulement l'Homme n'a pas progressé spirituelle­ment mais il a rétrogradé, en sorte que son décalage in­térieur est plus considérable encore. A mesure qu'il s'as­surait des possibilités matérielles de plus en .plus grandesl'Homme du vingtième sièc.1e voyait diminuer ses possi­bilités spirituelles de les dominer.

LE MONSTRE INDUSTRIEL

C'est devenu un truisme de dire que le rythme animi­que de l'être humain n'est plus accordé avec le rythme

des choses inanimées et qu'il en résulte chez l'individuun trouble croissant. Le désordre politique, économiqueet culturel de notre époque n'a pas d'autre cause pro­fonde. Nous sommes victimes d'une crise de croissance

qui ne s'exerce que sur un plan.

La médecine connaît ces anormaux qui, par excès defonctionnement de la thyroïde, acquièrent subitement un

développement physique excessif. Leur squelette granditdémesurément et le reste de l'organisme cherche à s'y

adapter vaille que vaille sans d'ailleurs y parvenir. Onsait les troubles éminents causés par le gigantisme et

surtout 10. disproportion eonstante entre la matière griseet les os des géants .. Ceux-ci demeurent intellectuelle­ment des enfants et, littéralement, des monstres.

C'est bien d'un monstre que la société humaine a

accouché aujourd'hui.

La bombe atomique est proprement dans les mains dupithécanthrope, c'est-à-dire d'un être à stature de gorillemais dont le cerveau a les dimensions d'une noix. Autant

dire que son usage est à la merci des forces élémentai­res.

Ce serait extrêmement regrettable si nous ne savions

que ces forces élémentaires elles-mêmes et les sollicita­tions de l'espèce obéissent à une Intelligence Cachée quiles ordonne en temps et lieu.

Revenons toutefois à notre propos et à ce qui fait l'axede cet ouvrage. On pense bien que ce n'est pour le plaisirde rééditer une constatation faite par. tout le monde quenous nous plaisons à. souligner, une fois de plus, le désé­quilibre humain.

Nous nous proposons d'aller plus loin et d'apporterune explication constructive d'où naîtra, sinon le remède,du moins l'espoir d'une guérison.

Page 38: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

10 LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU 7t.

RESPONSABILITE CHRETIENNE

Un fait domine tout et nous l'avons mis en évidence,après Emery Reves (1), dans Il Qui sera le maître duMonde Il (2). Le christianisme, dans sa forme officielle,a été impuissant, en vingt siècles, à « apprivoiser labête qui est dans l'homml3 Il et A "faire évoluer harmo­nieuserpent celui-ci. Le catholicisme notamment, en rai­son même de son universalisme, semblait qualifier pourorienter le monde moderne vers une idéale solution. Il

ne l'a pu, sans doute parce que dépassé par l'événement,et lui-même d'ailleurs médiocrement assuré sur ses bases.

L'avènement du siècle industriel, nouvel âge du fer, l'atrouvé friable et il s'est senti submergé. Il eut fallu,dans ces temps d'extrême dureté et de complexité inouïe,que le rétablissement provînt d'un organisme sans tache,d'une autorité sans fêlure. Or ce n'était point le cas.L'Eglise avait trop pris parti, elle était devenue elle-mê­me trop matérielle. Pour n'avoir pas su rester au-dessusde la mêlée, l'arbitrage lui demeurait. interdit. Commentdans ces conditions, aurait-elle aidé l'Homme de spiri­tualité moindre A franchir le Cap des Tempêtes de l'extrê­me civilisation ?

A l'aube des temps réVOlutionnaire et avec une luciditéadmirable, Joseph de Maistre disait :

Il Il me semble que tout vrai philosophe doit opterIl entre ces deux hypothèses: ou qu'il va se former uneIl nouvçlle religion, ou que le chritianisme sera rajeuniIl de quelque manière extraordinaire. C'est entre cesIl deux suppositions qu'il faut choisir, suivant le partiIl qu'on a pris sur la Vérité du christianisme Il.

Il Il ne s'agira pas d'une modernisation de l'EgliseIl mais d'une forme nouvelle de la Religion EterIlelle,

(1) Anatomie de la Paix.(2) Ed. de l'Ermite.

« qui sera au christianisme actuel ce que celui-ci est au« Judaïsme Il.

Ces notes datent de 1796.

EVOLUTION DU CHRISTIANISME

Rien ne sert de récriminer. Aussi nous garderons-nousbien de faire le procès du tatholicisme. Sa faillite évi~dente à la fin même de l'ère chrétienne prouve seule­ment que, sous sa forme actuelle, il n'est qu'une institu­tion humaine, mue par des hommes faillibles et non pardes esprits divins.

Que l'enseignement et l'exemple du Christ qui, eux,portaient la marque divine, soient destinés A jouer plustard le premier rÔle dans l'humanité future, nul' n'enest plus assuré que nous. Mais, comme l'a dit Joseph deMaistre, c'est à un christianisme différent et, en toutcas, dégagé du mental et de la matière, qu'il appartien~dra d'aboutir à l'Universel.

La véritable, l'unique Eglise de demain sera une EgliseInvisible, c'est-A-dire une émanation directe du Divin.Hors de l'intelligence et de la raison, elle échappera auxcontingences de la Forme et, ne dépendra plus des obsta­cles matériels. L'Eglise sans forme des temps nouveauxsera insaisissable, invulnérable: Ne donnant prise Aaucune coercition physique elle étendra son inondationsilencieuse dans les esprits, dans les cœurs. Ce qui rendinefficaces les religions d'aujourd'hui c'est qu'elles ten­dent à régir l'Homme par des moyens d'hommes, autre­ment dit elles agissent sur le terrain de leur fragilitè.

Le Christ se ,plaçait hors du domaine de César et neprétendait Aaucune conquête matérielle. Quand il envoyaitses disciples, mal chaussés, peu vêtus, dans le monde desnations païennes, comment eut-il pu croire que leurs suc­cesseurs vivraient dans le pourpre et l'or?

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72 LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEULA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU 73

Les mains vides et l'âme pleine, telle était la devise desApôtres. C'est le retour du prêtre au déno.ment physiquequi conditionnera le retour de l'Esprit Saint. Car celui-cia lui certainement sur Jean, Pierre, Paul et les autres et Iiluira encore sur de nouveaux Paul, Pierre et Jean.

Nous n'en voulons pour preuve que les nouvelles foisqui se lèvent et qui, malgré les apparences, toncourenttoutes au même but.

Une des marques les plus symptomatiques du nouvelesprit religieux qui fuse à l'aube de ce dernier demi­siècle est l'étude approfondie- et sincère que font certainsesprits libres des tendances les plus révolutionnairesde ce temps.

C'est ainsi qu'une courageuse explication des doctri­nes communistes vient d'être tentée par le R.P. Desro­ches, de l'ordre de Saint Dominique, sous le titre Il Signi­cation du marxisme ", ce dernier étant considéré sousl'angle triple du matérialisme, du communisme et del'athéisme. C'était la meilleure manière d'investir et de

pénétrer la pensée de Karl Marx.

Un critique littéraire, Jean Lacroix, a fort lucidementanalysé l'ouvrage du Père Desroches et mis en évidencesa substance profonde :

Il L'humanisme athée, écrit-il, pose ici au christianismeIl une question à laquelle celui-ci ne peut se dérober :Il Dieu est-il une aide ou un obstacle pour l' horrvrne ?

Il Les réponses théoriques SQnt insuffisantes. La religionIl n'est pas une philosophie mais une pratique autantIC qu'une connaissance, c'est-à-dire une foi : aux chré­Il tiens de prouver expérimentalement que le christia­Il nisme est bien le règne de l'Amour ... L'efficacité pro­Il pre au catholicisme est celle de l'indentité du premier etIl du second commandement, c'est-à-dire de l'amour deIl Dieu et de l'amour du prochain. Et tant que cet amourIl ne bouleversera pas le monde la critique marxiste vaut Il.

Jean Lacroix conclut ainsi:

Il Livre d'un genre unique et proprement bouleversant­Il inachevé en quelque sorte, - en ce sens qu'il laisse à laIl vie ou plutôt à l'histoire le soin de l'infirmer ou deIl le confirmer.

Il Dans le monde moderne le christanisme se reprendIl et s'examine, tâchant avec difficulté de quitter unIl revêtement extérieur qui dissimulait à beaucoup saIl véritable nature; il est en pleine crise de croissance. AIl l'intérieur même de l'Eglise les problèmes de l'émi­Il nente dignité des pauvres, de la participation du laicatIl il l'action catholique, etc. sont partiellement analoguesIl à celui de l'émancipation du prolétariat dans leIl marxisme Il.

L'EFFORT RECONSTRUCTEUR

On voit par là toute la portée de l'œuvre du dominicainmoderne et il est même réconfortant, pour qui a dO. for­muler certaines de nos critiques antérieures, de constaterqu'un livre aussi osé et scrutateur que celui du PèreDesroches ait pu s'appuyer de l'autorité de sept impri­matuT.

L'affll'fllaLion, (rappelée plus haut) de Joseph de Mais­tre à l'issue de la Révolution de 1780-1794, prend main­tenant sa valeur prémonitoire. D'immenses changementssont en vue dans toutes les églises terrestres et on ne peutse tenir d'espérer qu'ils annoncent l'éclOSion de l'EgliseDivine qui doit un jour les réconcilier.

Pour notre part, nous y voyons autre chose d'immédia­tement décelable. De même que la poussée de l'hommescientifique et industriel du dernier siècle a mis l'hommespirituel en porte-à-faux, de même l'immense reconstruc­tion intérieure à laquelle nous assistons a pour but cachéde rétablir l'équilibre.

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LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU

NOUs sommes en présence de l'effort prodigieux quetente l' Humtlnité pour se rejoindre et mettre ses plansau mhne niveau .

.Néo-christianisme et marxisme représentent l'essai colos­sal de l'Humain en vue de bompenser le décalage survenude 1850à 1920entre l'esprit et la matière.

L'H ()1J1IJo-spiritualisest maintenant en retard de nom­breux siècles sur l'Homo sapiens, alors qu'on aurait dûenregistrer le dépassement opposé. Dans ce dernier cas,rien n'auraIt été plus simple que d'élever l'homme men­tal au niveau de l'homme spirituel. Tandis que hisser lemonde de l'esprit à un étage correspondant à celui qu'àatteint le monde de la matière constitue une entreprisegéante, aux géantes répercussions.

Il ne s'agit de rien de moins que d'un reclassement totaldes valeurs dans une société à la recherche de son axe,ceux qui étaient les siens précédemment étant faussés ourompus.

Telle est l'explication du malaise de la Grande FamilleHumaine, la démonstration de ses erreurs, mais aussi lajustification de ses espoirs.

Il JE NE SUIS .PAS VENU APPo.RTERI~A PAIX MAIS J./EPEE "

Beaucoup se demanderont, parmi les déistes surtout,comment un renouveau spirituel naîtra de l'avènementdu communisme. Cela prouve qu'il n'ont rien compris audéveloppement du sentiment religieux.

Nous avons, dans notre livre précité, montré commentle communisme était une mystique réelle, avec une reli­gion sans prêtres et une divinité sans autels. La foi dansle parti n'est. pas, chez ces nouveaux croyants, relativemais absolue. On y adore les mystère sans pouvoir les dis­cuter. Le communisme a ses saints et ses martyrs. Il est

LA CUVE ET LA COLtRE DE DIEU

essentiellement prosélytique. Ses missionnaires vont, au­delà des mers, sur les terres des Infidèles pour les con­vertir à leur foi.

Comme les moines de l'Inquisition ils opèrent le salutd'autrui de gré ou de force. Il Sois mon frère ou je tetue » est le pendant de Il Pour sauver leur âme brûlonsleur corps ».

Mais tout cela ne doit pas détourner notre attentiondu fait que la mystique communiste, dans son ensemble,est désintéressée et que, contrairement au spectacle quepresentent maintenant les hiérarchies chrétiennes, les ca­dres du marxisme n'hésitent pas à faire litière de leurssentiments personnels.

Il n'est jamais trop tard pour répéter que la notion 'd'in­térêt personnel désormais est morte, tant pour le commu­niste véritable que pour le néo-chrétien. Ceci engendrerades remous inquiétants dans le monde de l'égoïsme. Etc'est la raison pour laquelle la Société future va être pro­fondément divisée et que, jusque dans le sein des familles,des lut~es inexpiables se produiront.

Selon la vision de Jésus, les pères renieront les fils,les filles renieront les mères, les sœurs dénonceront les frè­Tes et leg amis feront périr les amis.

Jamais le monde n'aura connu' la guerre mondiale reU­gieuse et déjà celle-ci est à nos portes. Et nos enfants, sice n'est nous-mêmes, la connaîtront. Elle sera fertile enabjurations, en apostasies de toutes sortes. Mais beaucoupde celles-ci seront de surface et n'entameront pas la peaudes cœurs. Tout le monde ri'a pas une âme de confesseur;l'homme est misère et faiblesse. Dieu n'est pas inintelli­gent au point de le reprocher à l'homme qu'il a construit.Aussi ne faut-il pas s'effrayer du dénouement final quisera heaucoup moins basé sur la Justice que sur la Misé­ricorde, sans quoi ce serait la haine qui aurait tué l'Amour.

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76 l.A CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU LA CUVE ET LA COLÈRE DE DIEU 77

LA MOISSON ET LA VENDANGE

Et c'est maintenant qu'il faut justifier le titre du pré­sent chapitre et montrer que les explications qui précèdentsont en accord avec le livre Saint.

Il est penible pour un esprit orthodoxe, plié aux con­ceptions de la hiérarchie, d'admettre le rôle divin despersécuteurs de celle-ci. Et pourtant l'Ancien Testamentest plein d'exemples de cette sorte où l'Eternel lui-même,par la voix de Moïse et de ses prophètes, voue à l'iniquitéle peuple qu'il a élu.

Egyptiens et Philistins ne seront pour lui que desinstruments de coercition chargés de ramener à lui unemultitude égarée. C'est dans ce sens qu'il faut interpréternon pas une mais toutes les persécutions. La persécutionest et sera toujours le moyen principal qui permet auxdieux de dompter une humanité rebelle en la forçant, detemps à autre, à plier les genoux.

Jamais les événements contemporains n'ont marqué à cepoint le sens de l'intervention divine et nous pensons quenous sommes à l'heure apocalyptique des ((Sept Fléaux lo.

Prêtres, pasteurs, moines, théologiens aUront intérêt àrelire le chapitre XIV de l'Apocalypse et spécialement lesversets 14 à 20.

Pour montrer au lecteur à quel point la Révélation deSaint Jean s'applique aux événements de ce siècle nousciterons dans leur intégralité les textes dont il s'agit.

(1 Je regardai, dit le Voyant, et voici, il y avait une« nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un« qui ressemblait à un fils d'homme, ayant sur sa tête« une couronne d'or, et dans sa main une faucille tran­« chante. Et un autre ange sortit du temple, criant d'une« voix forte à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta(1 faucille et moissonne; car l' heure de moissonner est

(( venue, car la moisson de la terre est mûre. Et celui qui(( était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre. Et la" terre fut moissonnée.

((Et un autre ange sortit du temple qui est dans le ciel," ayant, lui aussi, une faucille tranchante. Et un autre« ange, qui avait autorité sur le feu, sortit de l'autel, et(( adressa d'une voix forte à celui qui avait la faucille(( tranchante, disant: Lance ta faucille tranchante, et(( vendange les grappes de la vigne de la terre; car les« raisins de la terre sont mûrs. Et l'ange jeta sa faucille(( sur la térre. Et il vendangea la vigne de la terre, et jeta(( la vendange dans la grande cuve de la colère de Dieu. Et(( la cuve fut foulée hors de la ville; et du sang sortit de(( la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une éte~due(( de mille six cents stades lo.

Ainsi s'exprime le Voya.ntApocalyptique à propos de lafaucille et nous n'essaierons pas d'en dire plus que lui. Savision est suffisamment éloquente pour que tout le mondela comprenne. Et c'est le cas de répéter, avec l'Apôtre:

« Que celui qui a de l'intelligence calcule lo, car le sceausemble maintenant descellé.

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DEUXIÈME PARTIE

LES TEMPS CATACLYSMIQUES.

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CHAPITRE IX

SUBJRCTIVI'l'E ET OBJECTIVI'rE DES CATAGLYSMES

II Aussitôt après ces jours de détresse, dit l'EvangileIl selon Matthieu, le soleil s'obscurcira, la lune ne donne­Il ra plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et lesIl puissances des cieux seront ébranlées ".

Il Mais dans ces jours, après 'cette détresse, confirmeIl l'Evangile selon Marc, le soleil s'obscurcira, la luneIl ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du(1 ciel et les puissances qui sont dans les cieux seront

(1 ébranlées ".Il Il Y aura, dit aussi l'Evangile de Luc, de grands

Il tremblements de terre; il Y aura des phénomènes ter­Il ribles et de grands signes dans le ciel... Il y aura desil signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles.Il Et sur la terre, il y aura de l'angoisse chez les nationsI( qui ne sauront que faire, au bruit de la mer et desIl flots, les hommes rendant l'â.me de terreur dans l'at­Il tente de ce qui surviendra pour la terre ".

Ainsi donc à l'ère des persécutions succèderait l'ère descataclysmes natureÎs et ceux-ci affecteraient le ciel aussi

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82 SUBJECTIVITt ET OBJECTIVI'ft DES CATACLYSMESS\TBJECTIVITÉ ET OBJECTIVITÉ DES CATACLYSMES 83

bien que la terre. Est-ce à dire que les étoiles et les pla­nètes pAtiraient de la .tragédie humaines dont elles nesont pas responsables ?Certainement non. Les phénomè­nes n'apparaîtraient que pour l'Homme et en fonction deson interpréta t,ion personnelle, autrement dit lui seul enserait la cause et l'explication.

LE SOLEIL NOIR

Les théories de Lakowsky et d'autres physiciens nousont familiarisés avec l'hypothèse d'un soleil froid etobscur, qui est le soleil véritable et n'a, par conséquent,rien de commun avec celui qu'entrevoient nos yeux.

On en a administré la preuve en démontrant que si lesoleil était chaud et lumineux on devrait ressentir plusde chaleur et rencontrer plus de lumière A mesure qu'ons'éloigne de la Terre et qu'on se rapproche de lui. Or iln'en est rien et c'est le tontraire qu'on enregistre. Pluson s'élève sur une montagne ou en avion, plus le froidest vif (i). Il est vraisemblable qu'à mi-chemin de laTerre et du Soleil, donc en plein éther, ce froid doit êtreintense et peut atteindre ce qu'on appelle le zéro absolu,soit Z73 degrés centigrades au-dessous de zéro. De même- et les aviateurs spécialistes des hautes altitudes l'onlconstaté ~ quand on dépasse 10.000 mètres, la lumièresolaire devient plus pAle et le ciel plus gris. Dans lescouches élevées de la stratosphère elle doit être un cré­puscule; au-dessus encore: un simple rayonnement. Et,dans la solitude glacée de l'intersidéral, dans le froid ab­solu et vide, le soleil n'est même plus un astre noir. Toutelumière a disparu, c'est-A-dire que toute impression lumi­neuse a déserté notre rétine.

Comment, objectera-t-on, ressentons-nous alors chaleur

(1) Au cours d'une ascension à 16.000 mètres d'altitude le Pro·fesseur ,Piccard 6 vu le sole11 gris dans un ciel noir.

et lumière sur notre globe? Parce que le soleil émet con­tinuellement et avec force des rayons électro-magnéti­ques, il la fois glacés et obscurs, qui, au contact de laTerre et de l'air ambiant, se transforment en rayonslumineux et caloriques. Nous avions donc raison de dire,en ceci comme en bien d'autres domaines, que ce quicompte d'abord pour l'Homme, ce n'est pas ce qui estmais ce qu'il ressent.

CATASTROPHES GENERALES

ET REGLEMENTS INDIVIDUELS

Au règlement final des comptes, ce qu'il éprouvera enbien ou en mal, sera la réplique de son état d'Ame,de sorte que, dans des conjonctures absolument iden­tiques, l'Un sera chdtié et l'autre épargné. Il n'y a pasd'aulre traduction valable du « Un sera pris et l'autrelaissé 1I des Ecritures.

Cela ne signifie point, au surplus, que les phénomènessismiques et sidéraux ne se produiront point objective­ment. Tout prouve justement qu'ils seront nombreux etgigantesques. Mais aucun homme ne les subira de la mêmefaçon. Et ceci montre éloquemment le peu d'importancede ce que les hommes appellent le réel et qui n'est envérité que l'apparence alors que le sage nie sereinementl'apparen~e pour ne tenir compte que du réel.

Sans doute, comme nous le disions quelques lignesplus haut, nous assisterons A l'objectivité des pMnomè­nes mais ceux-ci ne peuvent nous atteindre que sur leplan subjectif. Qu'importe une éruption ou un tremble­ment de terre à celui qui est mort ou seulement enléthargie 1 Le séisme est évident par rapport aux autres,mais pour lui il est comme s'il n'était pas. C'est donc denotre conscience seulement que dépend l'impression reçue

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SUBJECTIVITÉ ET OBJECTIVITÉ DES CATACLYSMES SIJllJt:CTIVITÉ .:1' OBJECTIVITÉ D.;S CATACLYSMES 85

et c'est de la qualité de cette conscience que dépend lagravité de l'événement.

Les méthodes d'auto-suggastion, si prisées et si discu­tées à l'heure actuelle, ne peuvent être efficaces qu'à lacondition de s'appuyer sur l'esprit. Or si celui-ci est faibleou vicié la seule convention mentale est impuissante. Pourque la conscience soit persuadée il faut que déjà l'espritsoit convaincu.

Nous ne disons pas cela dans le but de faire une disserta­tion psychologique. Si nous insistons sur ce chapitre,c'est pour que l'on comprenne à quel point le spirituelinflue sur le mental. C'est, en effet, l'élévation de l'âmequi conditionne toutes les réactions physiques et men­tales et régit, par conséquent, toutes les manifestationsdu corps et de l'esprit.. Quoiqu'il arrive vous serez donc traité en proportionde votre valeur profonde et, conséquemment, de l'étatde conscience que vous possédez. C'est dire assez que leJuste n'éprouvera aucune crainte, en aucun temps niaucun lieu. .c'est dire aussi que le méchant n'aura pasd'ennemi plus terrible que lui-même et que les catas­trophes, terrestres ou astronomiques qui l'atteindront neseront que la traduction en clair de la perversité de soncœur.

UN EXPLICATION SECRETE

Cette constatation, confirmée par toutes les expériencesreligieuses, nous amène à passer du particulier au collec­tif.

De même qu'il existe un état d'âme de l'individu, ilexiste un état d'âme de la famille, de la tribu, de larace, de la nation, en un mot de la collectivité. Celle-cireçoit donc objectivement. le salaire de sa pensée sub­jective, c'est-à-dire du sentiment intérieur qu'elle re­cèle dans sa majorité-. Si la collectivité a bon esprit

la réplique des événement!'\ en est un écho fidèle. Si lacollectivité a mauvais esprit, les événements inclinent dansle même sens.

Nous touchons là à l'un des points les moins commu­nément admis par l'expérience scientifique et par l'es­prit de laboratoire pour lesquels les phénomènes de laNature demeurent cependant inexpliqués. Dans son im­puissance à connaître les causes visibles des grands dépla­cements de la matière, la science dite rationnelle poussel'aberration jusqu'à en nier les causes invisibles et attribueles phénomènes géologiques et sidéraux au hasard. Or ceraisonnement enfantin est irrationnel en lui-même, carquoi de plus illogique que de vouloir tirer des règles duhasard? C'est pourtant ce que font les savants positivistesde tout acabit lorsqu'ils énoncent sucessivement des théo­ries opposées et que les faits, successifs s'obstinent àdémentir.

L'expérience du monde invisible permet aux disciplesde l'Esprit une connaissance différente, parce qu'ils appré­hendent par le dedans ce que les tenants de l'apparencecherchent à saisir par le dehors.

On sait que la surface de la Terre est l'uniqu'e domainede la vie pullulante et animée. On a dit souvent que sinotre planète était représentée par un globe de deuxmètres de diamètre, l'atmosphère respirable qui ceintla Terre d'une enveloppe serait valablement représentéepar la trace humide qu'y laisserait un pinceau mouillé.

C'est dans cette pellicule que grouille l'Humanité et,en grande part, dans cette faible épaisseur que se produi­sent les cataclysmes. L'Homme ne parait petit qu'au piedde la montagne; montagne et homme sont également peude chose, vus de la Lune seulement. D'en haut, par con­séquent, il n'y a pas tellement de différence physiqueentre ces diverses petitesses. Mais comme tout change,dans le champ spirituel'

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86SUBJECTIVITÉ ET OBJECTIVITÉ DES CATACLYSMES

SUBJECTIVITÉ ET OBJECTIVITÉ DES CATACLYSMES 87

L'Homme est vraisemblablement le seul être pensantdans le monde des formes terrestres. Il est, en tous cas,le seul qui puisse penser consciemment. Ce n'est pasqu'il en use ordinairement avec beaucoup d'intelligence,si ce n'est pour aggraver les conditions de la vie élémen­taire autour de lui.

Tout l'occultisme sait l'influence prodigieuse de l'espritde l'Homme sur la Nature, lorqu'il s'oriente d'une cer­taine façon et hatte influence n'est pas limitée à notreglobe; elle s'étend au moins au système solaire, si invrai­semblable que cela paraisse à un astronome traditionnel.

LES FURONCLES DU SOLEIL

Ce n'est pas d'aujourd'hui que certains observateursétudiant la fréquence et l'intensité des taches solairesont cru pouvoir établir que ces facules, sorte de foyersde super-incandescence, exerçaient une action funeste surles humains. Selon eux les recrudescences du soleil coïn­cident toujours avec des maxima de violences, de suici­des, d'épidémies. N'avait-on pas déjà constaté empiri­quement que guerres et révolutions se déclenchaient plusvolontiers au cours de l'été? Il semble bien que quand lesoleil émet des radiations plus puissantes et plus turbu­lentes que de coutume les faibles cerveaux des hommesen sont dangereusement affectés.

Mais ce à quoi les observateurs n'ont pas songé (ou,plus exactement, ce devant quoi l'observation s'avèreimpuissante) c'est à la cause de cette hyper-ignition du'noyau solaire qui présente, dans telles conjonctures, unaspect de désordre et d'anormalité. Pourquoi ces furon­cles du soleil, bas monstrueux anthrax de gaz et de flam­mes? D'où viennent ces inexplicables et inquiétants abcèsde feu?

La réponse métaphysique est celle-ci. Quand l'Huma-

nité pense mal et que ses crimes s'accumulent il monted'elle une force immense de subversion. Les radiationsde deux milliards de cerveaux, les ondes maléfiques d'au­tant de systèmes nerveux ne limitent pas leur action auseul monde physique qui les environne. De la périphériede la Terre elles vont jusqu'au centre de celle-ci. Ellesémeuvent successivement diverses écorces concentriques,alertent en passant, les relais du feu central. Mais là nese bornent point leur effet; elles crèvent la stratosphèreet délèguent leurs vibrations empoisonnées jusqu'auxastres voisins.

On ne dira jamais assez à quel point le monde sidéralest solidaire et ceci est encore plus vrai sur le plan spi­rituel. Les astres ne sont ordonnés entre eux, n'entr~roi­sent harmonieusement leurs orbitres qu'en vertu de loissirituelles, émanation du Grand Esprit. Toute vibrationcontraire à l'influence de cet Esprit, qui est Amour, doncHarmonie, trouble et adultère le comportement sidéral.Il suffit d'un monstre terrien pour que les étoiles soientperturbées; il suffit aussi d'un saint terrestre pour quel'univers renforce sa paix.

QUAND LE SOLEIL REFLETE LA PEUR

Toute anomalie physique est une conséquence directed'une anomalie de la pensée. Les hommes sont donc lesseuls responsables des méfaits enregistrés par leurs cer­veaux. Les pires époques humaines furent celles des plushideuses ruminations. Au temps où l'Homme, indivi­duellement et collectivement, ne rêvait que meurtre,pillage et vengeance, la vengeance, le pillage et le meur­tre étaient son lot habituel. A mesure qU'e la vie ensociété les adoucit les habitants de la Terre accédèrent àdes conditions de vie plus douce, interrompues de tempsà autre par des rappels d'instincts ancestraux. Cette aScen-

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SUBJECTIVITÉ ET OBJECTIVITÉ DES CATACLYSMES89

88 SUBJECTIVITÉ ET OBJECTIVITÉ DES CATACLYSMES

sion concomitante du corps et de l'esprit n'a pas duré,nous l'avons vu, et la fin de l'ère chrétienne accuse unsursaut de la Bête Humaine. Le vingtième siècle constitueune régression de l'Homme dans l'animalité.

L'appétit du lucre, de la jouissance, le dédain ou lanégligence des valeurs spirituelles prédisposent l'êtrehumain à penser bassement.

De plus en plus décalé, de plus en plus déséquilibrénotre contemporain radie des influences funestes dontla plus hideuse, à tous points de vue, est celle de laPeur. Une vague immense de peur secoue l'Humanité enfolie et cette grande peur des hommes monte jusqu'ausoleil. Ce sont des poches de peur qui se creusent, parinstants, dans la fournaise solaire et leurs paroxysmescoïncident avec les paroxysmes humains de la Peur. Cesfoyers sidéraux eux-mêmes émettent de la peur sous lesformes les plus diverses et leurs rayons électro-magnéti­sue bouleversent les cervelles humaines par un Mntinuelchoc en retour.

II n'y aurait pas de discontinuité dans ce circuit affreuxsi des hommes n'y mêlaient parfois leur charité, leur foi,leur espéran'Ce. Mais sans doute le mauvais plateau'déborde et la balance des comptes penche d'un seul côté.C'est pourquoi les maux terrestres s'accumulent, c'estpourquoi les fléaux s'apprêtent. Le monde aura les cata­clysmes que sa pensée aura déchainés.

L'ORBITE DU CHRIST

Si les chocs en retour s'exercent collectivement ils

s'exercent aussi individuellement. Et les justes qui nouslisent doivent y trouver un réconfort à leur taille.

Plus la méchanceté et l'injustice générale s'accumulentplus ils ont le devoir - et l'habilet-é - d'être bons. Aussiil est permis de rire de ceux qui, dans leur foi matéria-

liste, tiennent le Sermon sur la Montagne pour un pr6­che d'abdication. Comment les plus intelligents d'entreeux n'ont-ils pas compris que ce renversement des échan­ges affectifs, où le talion cédait au pardon, où la charitése substituait à la haine, inaugurait sur la terre l'avène-ment de l'Amour ?

Qu'importent donc les guerres même imminentes, lespersécutions même à la porte, les cataclysmes même pro­chains? Un seul chemin de salut s'ouvrira pour les hom­mes de bonne volonté dans la mauvaise volonté unani­me et ce sera celui qu'ont tracé les pas du' Christ. Nondu Christ défiguré, statufié, déifié des imageries et desratiocinations théologiques, mais du Bon Pasteur qui,selon St Jean, donne sa vie pour ses brebis.

Marcher dans ce sillage du Christ sans s'écarter à droi­

te ou à gauche, tel est le s11r moyen de traverser, Arne etchair sauves, la corruption et l'horreur.

Emettre l'Amour, sans restriction ni réserve, semerl'Amour en tous temps et en tous lieux, prêcher l'Amourà tous ,jes hommes, donner l'exemple de l'Amour à tou­

te la terre, voilà l'unique antidote à la cruauté des der­niers temps.

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CHAPITRE X

CATACLYSMES TERRESTRES

Dans un livre paru en 1938 (1) nous avons tenté derassembler tout ce qui, pour des yeux profanes, étaitsusceptible de mettre en évidence la solidarité des grandsphénomènes du sol.

Tremblements de terre et éruptions ont toujours frap­pé 1~imagination des hommes, tant en raison de leurampleur formidable que de l'impuissance humaine à lesprévoir et à Jes conjurer.

Les autres cataclysmes, qu'ils soient de l'eau ou dufeu, n'ont ni le même mystère ni la même envergure. Onpeut, dans une certaine mesure, lutter contre l'inonda­tion et l'incendie et même s'efforcer de les prévenir. Entout cas, l'Homme n'est pas totalement désarmé et, dansbien des cas, il assigne à ces fléaux des limites et sou­vent les fait reculer.

Aucun effort humain n'a de valeur contre ,les nuées

(1) La 'Dansesur le Volcan (AUanUde. Lémurie, Continents fu·turs) (Ed. Adyar).

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92 CATACLYSMES TERRESTRES CATACLYSMES TERRESTRES 93

ardentes de la Montagne Pelée qui, le 8 mai 1002, anéan­tissaient en quelques minutes les 26.000 habitants deSaint-Pierre-de-la-Martinique et couvraient de cendrecinquante-huit kilomètres carrés. Et que feraient lesingénieurs de la science humaine pour s'opposer à unenouvelle éruption du Krakatoa qui, en 1883, vomit dix­huit kilomètres cubes de laves et de scories soit un

volume suffisant pour recouvrir d'une épaisseur de 180mètres la surface de Paris ?

En pareil cas l'Homme est ramené brutalement à l'hu­milité de ses origines et l'orgueilleuse civilisation moder­ne est encore plus chétive devant ces phénomènes quel'homme nu des cavernes ne l'était devant Je Félin géantou le Mammouth.

C'est une cruelle épine dans la Chail' de l'Humanitéscientifique du vingtième siècle que cette perspective deson gigantesque échafaudage industriel à la merci d'unesimple convulsion. Non pas même convulsion profondeaffectant la masse du globe mais simple frisson de lasurface, moins brutal que celui d'un cheval secouant

. ses taons.

L'Humanité, ses œuvres, ses lois, ses productions, sapolitique, sa morale dépendent d'un frémissement del'écorce qui peut détruire tous ses plans. Et nul ne con­nait la cause profonde des éruptions et des séismes. Endépit de tous les instruments et de toutes les observa­tions la vulcanologie et la séismologie n'en savent pas plusSUI' les intentions de la terre que la météorologie SUl' lesintentions du ciel. Et il ne s'agit, en l'espèce, que de lamonnaie courante des éruptions et des tremblements.Jugez un peu de ce que seraient les bouleversements géolo­giques annoncés par les Evangiles.

LA MANETTE DU GLOBE

Séismes et éruptions ne sont pas nécessairement liés.L'un et l'autre phénomène découle de circonstances loca­les différentes. On constate des éruptions sans tremble­ment de terre et des séismes sans éruption. Mais il estbien évident que les deux se rattachent à la même causeprofonde. Quelle est cette cause? La science l'ignore et,sous les formes les plus décevantes, en fait ,l'aveu.

Tantôt c'est le génial Wegener, auteur de la théorie dela dérive des continents qui, parlant des translations con­tinentales, des tremblements de terre, des volcanismes,des migrations polaires, etc. y voit Il un seul complexegrandiose ", avec de mêmes époques paroxysmiques dl;l.DsJ'histoire du globe et conclut en disant qu'on ne peutpas encore se prononcer Il en ce qui concerne la discri­mination entre causes et effets ". Tantôt c'est un auteur

récent, Lemoine, professeur au Muséum d'Histoire Natu­relle, qui, scrutant lui aussi, à la fin de son livre, Il Vol­cans et tremblements de terre" (1) l'origine de l'énergieséismique, estime qu'il faut la chercher dans ce qu'ilappelle Il les marées terrestres ", reculant ainsi les bor­nes du problème sans en rapprocher la solution.

Aussi, dans notre ouvrage précédent, étions-nous ame­né à poser aux savants ces questions insolites: A quoisont dues les poussées des montagnes? A quoi les déri­ves des continents? A quoi les anomalies de l'écorce ter­restre? Car tout cela s'enchaîne et se tient. Et nous répon­dions en reproduisant la thèse extraordinaire de FrédéricKlee, le Danois, qui, dès 1842, s'avisant que la Terreétait de travers par rapport au plan de l'écliptique, avan­çait l'opinion que l'axe de rotation de la Terre avait étédéplacé intentionnellement par les dieux.

(1) Hachette.

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94 CATACLYSMES TERRESTRESCATACLYSMES TERRESTRES 95

L'hypothèse de Klee n'est pas une pure spéculation del'esprit. Elle s'appuie sur des observations de caractèrescientifique dont on trouvera le détail dans Il La Dansesur' le Volcan ll. Elle s'autorise aussi du Timée de Platon

et de maintes sources occultes, desquelles il résulte qu'aucours de son histoire la terre a vu l'orientation de son

axe changer plusieurs fois . .c'est à cette déviation quefurent dues, entre autres, les périodes glaciaires.

tA la lueur de ces données nous étions fondé à admettre

que, de même qu'une automobile obéit à chaque déplace­ment du volant de direction, de même aussi la planèteobéit à chaque déplacement de son axe. Or, comme lesdéplacements antérieurs ont été effectués avec intelli­

gence (exemple: celui qui provoqua le déluge universel)il n'est pas téméraire d'assigner à l'axe terrestre le rôled'une manette générale que les Démiurges peuvent fairemouvoir à leur gré.

LA DIVERGENCE ENTRE HOMMES ET DIEUX

C'est donc d'aux, en fin de compte, que dépend le com­portement général de la Terre, et les pMnomènes que sesdécisions entrainent sont d'une telle ampleur que les dé­cisions des hommes pèsent bien peu devant eux. Toutrepose donc, dans le Futur, sur les intentions des dieuxorganisateurs. Ceux-ci n'ignorent pas les hommes, commeon pourrait le croire. Si l'Humanité a été créée par euxc'est qu'ils en avaient besoin pour se manifester. Maiscomme ils sont infiniment sages, en même temps qu'infi­niment intelligents par rapport à nous, leur principaldésir est de nous faire évoluer d'une manière sage etintelligente et c'est seulement dans le cas où nous nous

insurgerions contre leurs desseins qu'ils envisageraientdes coercitions.

j

Il apparaît, hélas 1 que nous traversons une des pério­des de l'histoire du monde où la mésentente entre hom­

mes et dieux s'accentue et s'amplifie. Bien loin que lesactes humains manifestent soumission et repentance, ceux­ci accusent ln divergence et le conflit.

Tout montre que le fossé se creuse entre le Créateur etles créatures pur insurrection délibérée de celles-ci.

La Genèse nous apprend ce qu'il en a coûté au tempsde Noé quand l'universel cynisme et l'universelle corrup­tion furent le lot des hommes. L'histoire occulte fait état

de précédentes destructions des humanités antérieures parl'eau et par le feu.

La Lémurie et l'empire de Mu s'abîmèrent sous unetempête de feu dans les flots du Pacifique. Plus tard, il en'fut de même de l'Atlantide près de nous. Depuis, la villed'Ys, Sodome et Gommorrhe sombrèrent dans des Pra­layas partiels et seule leur mémoire demeure.

Nous sommes menacés à tout instant d'une exécution

géologique et la Haute-Intervention nous le rappelle detemps en temps. Les grandes et dévastatrices éruptions duVésuve, de l'Etna, du Stromboli, de Santorin, des îles dela Sonde, du Japon, des Philippines, de l'Alask{l., desAntilles constituent des avertissements. Avertissements

aussi les tremblements de terre de Lisbonne, de Malagaet de Grenade, de San-Francisco, de Messine, d'Anato­lie, et.c...

Ces divers cataclysmes firent des morts par centainesde milliers, détruisirent des villes considérables, fractu­rèrent le sol, déplacèrent des masses gigantesques et rui­nèrent des pays entiers. Mais les hommes persistent à« danser sur le volcan ", comme les Pierrotins de la Mar­tinique qui, la veille de leur aneantissement, ne songeaientqu'à la danse, à la politique et à l'amour.

On comprend que lorsque l'Humanité sera parvenue

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96 CATACLYSMES TERRESTRES CATACLYSMES TERRESTRES 97

aux temps de la Fin, ce n'est pas seulement par des cata­clysmes partiels que se traduira la malice des hommes.Lorsque ceIIe-'Ciaura atteint son paroxysme, le paroxysmede la nature sera bien. près d'être atteint aussi. Et l'éten­tue des convulsions géologiques sera telle qu'elle affecteratout notre monde.

FRAGILITE DE LA CROUTE T'E'RRESTRE

Pour qui nierait l'influence occulte ou l'interventiondes dieux dans les soubresauts de la planète et considè­rerait d'un œil sceptique les possibilités de bouleverse­ments nous ajouterons quelques précisions d'ordre pure­ment logique.

Que représente exactement notre terre pour les physi­ciens modernes? Voici leurs plus récentes conclusions.

Notre globe ayant 12.000 kilomètres de diamètre estconstitué intérieurement par un noyau de feu de 6.000kilomètres de diamètre. Autour de ce noyau existe unecouche de 3.000 kilomètres d'épaisseur constituée par unesorte de magma brûlant et pâteux appelé la pyrosphère.Sur ce magma, lui-même en position instable, repose lacroûte t-errestre, représentée par une écorce rocheuse. de100 kilomètres seulement d'épaisseur et dont la tempéra­ture décroît il mesure qu'on so rnpproche de la surface.On pourrait comparer cette zone pelliculaire à une gauffredont la fragilité reposerait sur une pâte visqueuse, elle­même posée il cru sur un foyer ardent.

Voilà déjà une possibilité d'expliquer les Il marées ter­restres Il auxquelles faisait allusion le professeur Lemoine.On estime, en effet, que l'attraction du soleil et de lalune fait lever rythmiquement tout ce domaine instableet l'on a estimé que le centre d'un grand continen.t commel'Afrique est soulevé deux fois par vingt-quatre heures,d'un demi-mètre environ.

Voilà aussi qui confirme l'hypothèse de Wegener etjust·ifie les dérives continentales.

Mais que devient cette Il pâtisserie " terrestre dont nousvenons de p'arler ? Elle suit exactement le sort de toutepâtisserie abandonnée à elle-même. Avec le temps, le mag­ma intermédiaire se contracte et la croûte, pour s'y adap­

ter, se contracte aussi. D'où certains plissements, peu con­sidérables par rapport il la masse entière, mais qui, parrapport il nous, sont les chaînes de montagnes, tout sim­plement.

La surrection des montagnes n'est autre chose que lerésultat des plissements de la pellicule terrestre, les plusanciennes des chaînes, comme les Vosges et le MassifC~mtral, ayant été diminuées et arrondies par l'érosion,les plus récentes, comme les Alpes et l'Himalaya, ayantencore leurs anfractuosités et leurs arêtes.

Les derniers soulèvements montagneux, bien que fraisdans l'histoire de la Terre, remontent dans l'histoire hu­maine à un très ancien passé. Les Alpes et les Pyrénéesauraient commencé leur travail dans l'âge secondaire.

L'Hymal.aya, les Andes, les Rocheuses se mirent en branleà l'époque tertiaire, mais les tout derniers datent du Qua­ternaire et il semble bien que les premiers hommes furenttémoins des dernières sunections (1).

Quels phénomènes inouïs accompagnèrent ces mises enplace? Nous pouvons l'imaginer. Les crêtes de plissementsfurent doublées de sillons parallèles, autrement dit desabîmes se ·creusèrent dans lesquels la mer se rua subite­ment.. Ce dut être une effroyable subversion de l'eau et dela tel're, le tout accompagné de monstrueuses éruptions.Le miracle est que l'écorce n'ait été crevée que par en­droits mais il en est resté d'immenses lignes de fracture

que les uns dépeignent comme la grande issue du gaz cen­traI et d'autres comme la grande ceinture de feu.

(1) Selon certains physiciens, le grand séisme asiatique -de 1950aurait exhaussé l'Himalaya de plusieurs dizaines de mètres.

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98 CATACLYSMES TERRESTRES CATACLYSMES TERRESTRES 99

LA GRANDE FRAGTURE DU 36" DEGRE

Plusieurs lignes sont admises par les géologues contem­porains. Gelle qui va des Antilles au Portugal, de l'Italieà l'Asie Mineure, de la Perse aux îles de la Sonde et au

Japon; celle qui fait le tour presque intégral du Pacifique;celle de l'Atlantique qui va de Jan-Mayen et de l'Islandeaux îles Shetland en passant par les Açores, les îles duGap-Vert, l'Ascension et Tristan d'Acunha.

La plus significative de beaucoup, disions~nous dans la« La Danse SUT le Volcan Il est la grand ceinture volca­nique dite du 36" degré (1), qui fait intégralement le tour

de la terre et comprend, à la même latitude, la plupartdes grands lieux classiques d'éruption.

Un jugement simpliste pourrait inférer de l'ancienneté

des derniers soulèvements généraux que l'ère des plisse­ments est terminée. Bien loin de là, cette ancienneté même

est la preuve que l'architectonique de la Terre ne peutrester comme elle est.

De ce que la croûte a conservé une relative et généralestabilité il ne faut pas déduire que le resserrement de lapyrosphère s'est arrêté au cours des âges. En vertu de loisnaturell~s la couche intermédiaire se concentre de siècle

en siècle davantage, ménageant ainsi des vides de plus. en plus considérables entre elle et le revêtement extérieur.

A mesure que rious avançons dans le temps, la pelliculesur laquelle nous sommes installés, noys, notre civilisa­tion, notre science, notre industrie, se trouve de plus enplus à porte-à-faux sur un: socle qui se dérobe de jouren jour.

A l'heure X, où l'évidemment sera trop accusé, s'effec-

(1) Ce n'est pas à un hasard qu'est dQ l'emplacement de lagrande fracture. Le nombre 36, représentatif de la sphère, est le;nombre essenLiellement divin. Nos lecteurs de • Dteu est-it ma.Nl.émattcten ? » en ont eu la démonstration déta1llée.

tuera avec une extrême brutalité la soudaine remise en

place et, dans un temps relativement court, de nouvelleschaînes montagneuses s'érigeront vers le ciel tandis que denouveaux abîmes marins se creuseront.

Les savants pensent que ce cataclysme général sera causépar le seul comportement physique de la matière, maisnous savons, nous, qu'il sera fonction d'une attitude spé­ciale de l'esprit.

Le déclenchement des cataclysmes n'est pas dû au ha­sard. Une volonté supra-matérielle l'ordonne et en mèneinvisiblement les effets.

Nous sommes donc non sur un volcan mais sur d'in­

nombrables volcans en activité ou en puissance et dont.ceux que nous connaissons ne représentent qu'une faiblepartie.

Songeons, en effet, qu'il existe actuellement 415 volcansactifs émergés, sans compter les milliers d'autres enfer­més dans la profondeur des mers.

Ge qui s'est produit se reproduira. La ~erre changerade face en même temps que de volume et ces sortes demétamorphoses de la ,planète coïncident toujours avec desfins de civilisations.

Nous sommes, à n'en pas douter, au bord d'un renou­vellement. Si les hommes ét..'l.ient moins mauvais, c'est­à-dire moins ignorants, la nature aurait évolué avec len­teur et sans violence. On voit par lil combien est grandeleur responsabilité.

LE NOUV'E'AU 1"AG1'EUR D'EBOULEMENT

Gette responsahilité a été de tous les temps mais jamaisà ce point immédiate et nous allons, de concert, la. toucherdu doigt.

Abandonnons, pOUl' un instant. l'action directe des dieux

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100 CATACLYSMES TERRESTRES CATACLYSMES TERRESTRES 101

et bornons...nous aux circonstances matérielles de nature àprécipiter la,débâcle.

Pour déclencher l'effondrement général de l'écorce ter­restre suspendue on imagine qu'i} suffirait d'un choc exté­rieur très puissant. Les collisions d'astres sont rares et lescomètes, ces irrégulières du monde sidéral, ne viennentpas tous les jours souffleter les planètes de leur queue.

L'ébranlement total ne peut donc venir que de la terreelle-même et il est permis de se demander si chaque séis­me ou éruption partiels ne seraient pas capables de pro­voquer l'effondrement initial. Ce péril n'est pas exclu, carchaque fois que la terre tremble, la compacité de sonnoyau, dont on estime qu'il a une rigidité supérieure àcelle de l'acier, est éprouvée jusque dans les ultimes pro­fondeurs.

Mais là encore la responsabilité de l'homme ne seraitengagée qu'à retardement et d'une manière indirecte sil'on admet que la nature de ses pensées agit sur les phé­nomènes extérieurs.

Par malheur pour lui l'impasse spirituelle dans laquelleil s'est engagé a accru son aveuglement et leur avidité desayoir a penché les savants sur les arcanes de la matière,si bien que les recherches nucléaires les ont amené à ladésintégration de celle-ci. Pour les hommes très évoluésspirituellement, donc en possession d'une rare vertu etd'une haute sagesse, la fission de l'atome aurait pu êtregénératrice d'un nouvel âge d'or. Entre des mains per­verses et ignorant les vrais secrets de la nature, ce ne pou­vait être qu'un nouveau moyen d'accroître la méchanceté.

Nul n'ignore ce qu'il en advint. La bombe atomique futc·réée. Avec seulement 1 kg 350 de « matière active »

elle détruisit de fond en comble une ville japonaise de343.000 habitants sur une surface de 11 kilomètres carrés.C'était déjà bien plus fort que le Mont Pelé en dépit des

nuées ardentes, bien supérieur comme destruction à lacélèbre éruption du Vésuve qui ensevelit Stabies, Hercu­lanum et PompéL

FACE A FACE AVEC LES DIEUX

C'était encore insuffisant pour faire écrouler le monde,en dépit du champignon atomique paradoxal et des nua­ges radioactifs qui firent sept fois le tour de l'Equateur.Aussi les usines de mort mirent-elles les bouchées dou­bles. On nous fait savoir qu'à l'heure où nous écrivonsces lignes on est possesseur de super-bombes à l':hydro­gène mille fois plus puissantes que celle d'Hiroshima.Bientôt on disposera d'engins un millier de foi~ plusactifs et capables d'anéantir une nation entière. A quellephase de cette progression en chaîne déterminera-t-onl'effondrement superficiel général?

Un commentateur, M. G. G. Bossière, analysait ainsiles conséquences de l'explosion en 1945 :

« Jusqu'où irait-on en augmentant les 1.350 grammes(1 de la première bombe? A moins que les effets de l'ex­« plosion atomique ne s'étendent pas seulement d'une« manière mécanique; qu'au souffle immense et violent« du phénomène initial ne s'ajoutent les actions physico­« chimiques des noyaux brisés d'uranium sur les atomes« d'autres éléments terrestres, le fer de l'acier, le sili­« cium de la pierre, le potassium, etc... ? La désinté­« gration se propagerait ainsi de proche en proche, au« hasard des rencontres, soulevant des quantités de plusIl en plus grandes d'énergie, jusqu'à ce que l'équilibre« se rétablisse au contact de matières particulièrementIl stables, infranchissables par les éclats nucléairés. CeIl point marquerait-il la limite des effets destructeursI( de la bombe atomique'! Il.

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i02 CATACLYSMES TERRESTRES CATACLYSMES TERRESTRES lOS

Mais il Y a mieux et plus récent. Einstein, le grandEinstein, dont les responsabilités dans la découverte ul­térieure de la bombe H sont si grandes, a exprimé publi­quement sa peur de voir l'humanité conduite à l'anéan­tissement total.

Commentant ses derniers propos le chroniqueur scien­tifique Pierre Devaux a pu écrire en 1950 :

« On sait que l'explosion atomique de l'uranium, com­« me celle du plutonium ou du thorium ne sont pas de« nature à se propager aux roches constituant l'écoree« ~rrestre. Il en va autrement aVElcles éléments légers:« hydrogènes de diverses variétés, lithium, etc. L'écorce« terrestre est constituée en grande partie par des atomes« légers, dont la transmutation produirait un immense« dégagement d'énergie. Notre planète est automatique­« ment instablElet il n'est pas déraisonnable de craindre« que des expériences imprudentes les transfonnent un« jour en un gigantesque brasier. Ce jour-là tout sera« fini : notre vieille terre ... ne sera plus qu'une Nova« flamboyante qui fera l'admiration dElsastronomes de« Mars 1).

On voit ce qu'il en est aujourd'hui. Les pouvoirs ini­tiaux de la bombe sont au coefficient mille. Ceux quil'ont construite ignorent totalement ce que seront seseffets d'ébranlement. Car ceux-ci seulement sont. intéres­sants pour l'objet qui nous occupe. Peu nous importentles destructions fragmentaires de l'épiderme terrestre etd'une portion des moisissures animées qui vivent des­sus 1 La question est de savoir à quel degré de puissancele déchalnement des forces nucléaires secouera les der­niers piliers de soutènement de la voûte superficielle où,nous nous trouvons.

Ce qui n'est pas douteux c'est que le point d'impactexist.e et qu'il sufflt de la coïncidence de deux énergies

pour que le château de cartes du monde s'affaisse dansle sixième dessous.

L'homme « savant Il est donc maUre désonnais de sadestinée physique. Et qui oserait croire qu'il en a trouvéseul le moyen? N'est-il pas évident que, sur le tonneaude poudre où il est assis, les dieux lui tendent la mècheallumée?

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CHAP.ITDE XI

CATACLYSMES CELESTES

Dans sa seconde épUre Saint-Pierre écrit au cha­pitre III :

I( Des moqueurs veulent ignorer que... des cieux exis­« tèrent autrefois par la parole de Dieu, de même qu'uneI( terre tirée de l'eau et formée au moyen de l'eau, et« que par ces choses le monde d'alors périt, submergéI( par l'eau, tandis que, par la même parole, les cieux« et la terre d'à présent sont gardés et réservés poisr le« leu., pour le jour du jugement et de la ruine des hom­« mes impies Il.

Les vues de l'apôtre concordent avec l'enseignementésotérique qui prévoit la destruction d~s humanités tan­tôt par l'eau et tantôt par le feu, ~ qui n'exclut pas l'in­tervention des deux éléments quand la pourriture descivilisations est à son comble, ainsi qu'il advint pour laLémurie où ciel et terre s'unirent dans la subversion.

A eux seuls les océans de la Terre et son feu centralsuffiraient à accomplir la prédiction apostolique mais les

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106 CATACLYSMES CtLESTES CATACLYSMES CtLESTES ' 107

textes de l'évangile cités au chapitre IV Y ajoutent unemenace céleste placée dans la bouche même du Christ.

Comment le soleil s'obscurcira-t-il donc '1 Comment lalune ne donnera-t-elle plus de lumière '1 Comment les

puissances des cieux seront-elles ébranlées '1 Commentles étoiles tomberont-elles du deI '1

Rien de tout cela n'est impossible scientifiquement et,de leurs observatoir,es bien outillés, les astronomes mo­dernes observent, à chaque i,nstant, des constructions etdes d,testructions gigantesques, incomparablement plusétendues que toutes celles qui pourraient fondre sur nous.

INCENDIES D'ETOILES

N'oublions pas, en effet, que le firmament d'apparenceimmobile qui nOus enveloppe et où les astres s'ordon­nent avec une idéale précision est le théâtre de boulever­sements lointains dont rien ne peut donner l'idée.

Comme nos yeux infirmes sont incapables de scruterles profondeurs de l'univers invoquons le témoignage deM. IDrnest Esclangon, directeur de l'Observatoire deParis et reproduit en janvier 1935 dans la presse pari­sienne (1) à propos de Il Nova 1934 n.

« L'étoile « nouvelle n, une NOVA, disent les astrono­

«mes, qui brille actuellement dans la constellation« d'Hercule, est un exemple de ces bouleversements su­

« bits qui peuvent s'abattre sur une étoile paraissant« vivre jusque là dans une quiétude paisible. Aupara­« vant étoile de quinzième grandeur, c'est-à-dire à peifle« visible dans les plus puissants télescopes, elle s'est« embrasée soudainement vers la mi-décembre, portant« au loin dans les immenses étendues de l'univers les

« lueurs du gigantesque incendie brusquement déchaîné-

(1) Le lournal (18 Janvier 1935).

Il dont nous sommes les témoins lointains. Si telle aven­

Il ture fût arrivée à notre soleil, lui-même étoile infimeIl parmi les milliards d'étoiles qui composent l'univers,Il toules les crises économiques, sociales, politiques dontIl nous sommes présentement accablés ici-bas, eussent étéIl instantanément résolues à jamais.

Il Les étoiles qui s'embrasent ainsi subitement ne cons­Il tituent pas un phénomène rare dans le monde sidéral.Il Depuis les temps historiques, plus d'une trentaine ontIl attiré par leur éclat exceptionnel, non seulement l'at­Il tention des astronomes, mais celle du public, et certai­Il nes frappèrent vivement l'imagination des populatiofls" d'autrefois. La plus célèbre est celle qui apparut le 11" novembre 1572, quelques mois après les massacres de(e la Saint-Barthélemy, répandant une sorte de terreur." On la regarda, naturellement, comme annonciatrice de" la fin du monde. En quelques jours elle atteignit l'éclat" de Vénus et devint visible en plein jour ; puis, décli­Il nanl insensiblement, elle disparut au début de l'année" 1574, sans laisser de traces.

" En dehors de ces étoiles nouvelles et temporaires ex­" ceptionnellement brillantes parce que voisines (1) lesIl <"lstronomes observent, pour ainsi dire continuellement,Il des novae télescopiques, témoignages de cataclysmesIl extraordinairement lointains, au sein de nébuleuses" constituant d'autres patries stellaires, d'autres oasis,Il pourrait-on dire, jalonnant l'immensité de l'univers.

(1 Les étoiles nouvelles sont donc des astres qu'un gi­" gantesque cataclysme bouleverse subitement dans un" effroyable déchaînement de forces thermiques, répan­" dant au loin des torrents de lumière. Puis, le paro­" xysme passé, en quelques jours, quelques semaines," quelques mois, l'incendie par soubresauts s'apaise, l'é­" toile faiblit mais subsiste après la catastrophe, restant

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108 CATACLYSMES CÉLESTES CATACLYSMES CÉLESTES 109

« le plus souvent perceptible dans les puissan.ts Mles­« copes.

« Quelle est la cause de ces incendies dont notre imagi­cc nation ne saurait concevoir l'épouvantable ampleur ?« Nous entrons ici dans le domaine des théories et des« hypothèses et les explications, certes, n'ont pas man­« qué. On a parlé de la rencontre de deux étoiles obscu­« res, deux étoiles mortes, mais le dégagement de chaleurcc serait alors tel que l'incendie ainsi allumé, intéressantcc la masse entière et profonde des astres, mettrait descc millions de siècles il. s'éteindre ... (1).... D'après A.cc Milne, l'embrasement d'une étoile ne serait qu'unecc phase normale de son évolution, sans intervention d'au­« cune cause extérieure. Une certaine cO,ntraintedans l'é­cc quilibre intérieur de l'astre, se manifesterait progres­« sivement ; il en résulterait finalement une rupture« brusque de cet équilibre entraînant un véritable effon­« drement de l'étoile sur elle-même, accompagné d'uncc énorme dégagement de chaleur et de lumière pendantcc que se réaliseraient d'intimes transformations de la« matière, l'astre devenant graduellement une nébuleuse« planétaire ou une naine blanche.

cc Mais les hypothèses, les théories explicatives, bien« qu'indispensables au progrès des sciences ne sont en« définitive que des constructions de l'esprit humain.

e Les choses célestes dépassent telle~ent nos facultés deu conception et de compréhension que les images que nouscc nous en faisons sont toujours, a priori, fausses parcc quelque point important. En ce qui concerne les novae,cc il est difficile pour l'instant (le nombre des explica-

(1) L'astronome français Berlaud a découvert une nova le 23janvier 1950,sur un cliché de l'Observatoire de Meudon. On estimeà ce propos que cette explosion sans doute nucléaire dégage uneénergie de 30 milliards de milliards de kilowats-heure. ce qui cor·respondl'6it à 10.000foIs l'énergie produite par le soleil en un an.

« tions proposées en est le témoignage) d'en pénétrer lacc genèse véritable ••.

On juge par ce qui précède, de l'indigence extrêmede la science lorsqu'elle veut passer de l'observation il.

l'explication. La cc certaine contrainte dans l'équilibreintérieur de l'astre ••dont parle Milne est le plus éloquentaveu d'ignorance que puisse faire le monde cc savant ".

Ces explosions d'étoiles ne sont cependant pas le faitdu hasard mais des liquidations concertées, sortes derèglements karmiques il. la taille de l'univers sidéral.Celui-ci ne contient pas seulement des poussières de civi­lisations de la dimension de notre terre mais des collec­tivités énormes sur des astres géants. Que résolvent cesflambées subites'l Sont-elles des achèvements? Que !l0usimporte 1 Ce qui compte pour nous c'est le sort de notremilieu attu'el. Or, habitants du système solaire, nousn'avons il. nous occuper que de celui-ci. Et ce que noussavons suffit à nous montrer que le Soleil est une étoileet, comme tel, sujet aux incendies d'étoiles dont lesnovae sont le type sensationnel.

LES MISERES PHYSIOLOGIQUES DU SOLEIL

On nOlls apprend que les étoiles blanches ou bleues,dont fait partie Sirius, sont les plus jeunes des étoiles;que les étoiles jaunes dont fait partie le soleil, sont déjàplus condensées et plus matérielles avec des liquides etdes gaz; que les étoiles rouges enfin sont celles dont latempérature est la moins élevée. Ces dernières, sans dou­te, sont les plus menacées d'une 'dislocation totale, maisles jaunes ne sont pas à J'abri d'accidents partiels.

C'est vraisemblablement ce qui arrivera à l'astre cen­tral de notre système. Déjà l'examen des protubérancessolaires permet de constater de quels monstrueux phé­nomènes éruptifs est capable notre soleil. Nous avons

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110CATACLYSMES CÉLESTES CATACLYSMES CÉLESTES U1

fait observer que les facules ou taches sont des abcèsde recrudescence et se présentent comme de vastes foyerssuper-éruptifs à la surface d'un astre lui-même en COn­tinuelle éruption. On aura une idée de l'ampleur de cescratères du soleil si 1'011songe que certains d'entre euxont quinze à vingt fois le diamètre de la terre et que lesflammes et gaz peuvent être projetés jusqu'à cinq centmille kilomètres de la surface en ignition.

Il n'y a aucune impossibilité que demain, dans un siè­cle ou dix, une protubérance plus colossale que les autresdarde un jet ardent jusqu'aux planètes du système, à lamanière d'un gigantesque chalumeau. Si brève que soitcette émission elle n'en balaiera pas moins toute vie orga­nisée de la surface de la terre qui lui sera offerte, nelaissant subsister que les habitants de la partie nonéclairée, en mettant :leschoses aux mieux. Mais en admet­tant même que l'émission viSible ne vienne pas jusqu'ànous conçoit-on l'effroyable désordre causé sur la terrepar une éruption électro-magnétique de ceUe importan­ce? Les cerveaux humains seraient paralysés par l'effroi.

CONSEQUENCES SUBJECTIVES D'UNE SIMPLEAURORE BOREALE

On peut mesurer ce qu'il adviendrait de l'intellecthumain, si le soleil sortait de ses normes, par la vague detroubles suscitée par de simples phénomènes météorolo­giques tels que celui qui fut observé en 1938.

Le 25 janvier de cette même année, entre sept et neufheures du soir, une aurore boréale prodigieuse fut obser­vée dans le ciel de presque toute l'Europe. Le spectacleen fut refusé ·aux Parisiens à cause des nuages et desbrouillards.

Ce fut d'abord une lueur étrange qui monta du Levantet dont le rouge s'étendit au Nord et au Nord-Est pOUrse

muer bientÔt en rayons de lumière blanche. Le ciel étaitpeu à peu envahi par un raz de marée d'argent où s'in­troduisaient successivement toutes les nuances du spec­tre. Un spectacle si ·prodigieusement étendu frappa vive­ment les observateurs. Son caractère inhabituel donnal'impression d'une violation des lois de la nature et beau­coup y virent la marque d'une surnaturelle intervention.

A Vienne et en Yougoslavie se renouvelèrent des scè­nes conformes aux légendes de l'An-Mille On crut àune Apocalypse 'brusquée, à une invasion extra-planétai­re, à un diabolisme tout puissant.

L'impression générale était qu'un immense cataclysmes'était déchaîné on ne savait où. A Londres tous les pos­tes de pompiers attendaient les dépêches d'alerte. LesNormands croyaient les réservoirs de carburant en flam­mes. Les pêcheurs nordiques ralliaient en hâte les portsvoisins.

Le phénomène fut si étendu qu'il jeta l'alarme auPortugal comme en Suède, en Italie cOJIlmeen Hollande.Bavière, Autriche, Balkans en enregistrèrent les effets.Ceux-ci s'étendirent aux communications téléphoniqueset télégraphiques qui furent interrompues entre l'Améri­que et l'Europe. Baromètres et boussoles s'affolèrent unpou partou l.

L'Humanité eut l'impression d'être dépassée dans sesmoyens, dans ses normes, comme si quelque vaste Inter­vention inconnue avait fait une démonstration de sespouvoirs? Ceux-ci étaient tellement spectaculaires que lamer elle-même semblait figée. Des navigateurs ont racon.­té que cette formidable aurore boréale était accompa­gn~e d'un calme absolu de l'Océan. Et cette sérénité dela mer était plus poignante encore parce que la stupeurde la matière était comme un hommage et une adoration.

On explique scientifiqu"ement les aurores boréales parla rencontre de la terre avec les poussières sidérales' pro-

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H2 CATACLYSMES CtLESTES CATACLYSMES ctLESTES 113

venant des monstrueuses éruptions solaires dont on aparlé précédemment. Le fait est qu'il y a coïncidence entrel'intensité des phénomènes magnétiques et les périodesd'hyper-activité du soleil.

Que deviendraient nos cerveaux, nos humeurs, noséchanges cérébraux et physiques si, au lieu de se limiterà une émission bénigne, le soleil nous donnait un coupd'éventail 'l Ce ne serait pas seulement un 'continent maistoute la terre qui en serait ébranlée et les projets humains,comme la civilisation, comme la vie, seraient en extrêmepéril.

RUPTURE DE LA LUN}<~OU ACCOUCHEMENT

DU SOLEIL

Par ailleurs que réserve la Lune, astre froid et énigma­tique, aux êtres de son voisinage, car elle est bien prochede nous'l Est-elle à la veille de sa dislocation 'l Serons­

nous témoins de sa dispersion dans l'espace'l Le rôlede spectateur ou celui d'acteur nous sera-t-il assigné 'l

C'est ici qu'il convient de relire la curieuse prophétiedes papes attribuée à Malachie. Après Pie XII vien­draient deux autres papes, qualifiés respectivement deIl Pasteur et Nautonnier » et de « li'leur des li'leurs». Le

suivant et antépénultième serait: Il De la moitié de laLune ", dénomination incompréhensible si on ne l'appli­que aux perturbations astronomiques. Assistera-t-on à larupture de l'astre lunaire, au Il cassement » de Séléné?Ou bien celle-ci pivotera-t-elle sur son axe et montrera­t-elle sa face invisible 'l On peut épiloguer dans le videjusqu'il ce que le mystère soit révélé.

Mais plus éloquente encore apparaît la qualification dupape avant-dernier que Malachie surnomme Il Du travaildu soleil Il et qui ne saurait avoir, en dépit de l'appella­tion du dernier pape (Il De la gloire de l'olive ll) un sens

l

de météorologie agricole. Venant immédiatement aprèsle partage de la Lune, le travail du Soleil ne peut êtrequ'une éruption. Travail veut dire accouchement dans ledomaine de l'obstétrique. On voit très bien notre étoilede feu accélérer son travail. Et ceci nous ramène néces­sairement aux constatations déjà faites et qui nous mon­trent à la merci d'une flambée anormale du Soleil.

LA TERRE EST-ELLE DE NOUVEAU ENCEINTE 'l

Ceux qui ont fait un peu d'astronomie n'ignorent pasle pl'ocessus de détachement des planètes. On peut levérifier soi-même en versant de l'huile dans un verred'eau. Le corps gras est horizontal et surnage uniformé­ment à la surface. Si, au moyen d'un petit fouet spécial,on imprime à l'huile un mouvement circulaire, celle-cis'amasse en boule et prend, avec la vitesse, l'aspect d'unesphère en rotation. Accélérons le mouvemen't ; les pÔless'aplatissent et l'équateur se renfle. Aecéléronsencore etcelui-ci forme un bourrelet. Accélérons toujours un peuplus et le bourrelet se détache entourant la sphère primi­tive d'un anneau distinct.

Telle est l'explication de l'anneau de la planète Satur­ne. Cette formation annulaire se rompl'll un jour et don­nera naissance à un certain nombre de satellites commeceux de la planète Jupiter.

C'est évidemment par ce procédé que les planètes denotre système se sont séparées de leur géniteur, le Soleil.C'est également dans ces conditions que la Terre a généréla Lune, détachée de son flanc en des temps astronomi­que ment reculés. Il est vraisemblable que la vitesse derotation de la Terre s'est amoindrie au' cours des ères.

Cette vitesse est cependant encore suffisante pour qu'onpuisse constater un renflement équatorial. La Terre est­

elle de nouveau Il enceinte II et peut-elle, à son âge,

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Hi CATACLYSMES dLBSTES

enfanter un anneau extérieur à elle et, par suite, dessatellites neufs? C'est peu probable, bien qu'à la véritéla Cause qui la fit d'abord pirouetter puisse toujours luiimprimer une impulsion nouvelle. Quand l'enfant fouet­te sa toupie celle-ci ronfle plus fort que jamais.

Et pourquoi ce coup de fouet ne serait-il pas donné parle soleil, mil lui-même par les dieux qui tiennent samanette?

Nos savants sont effarés d'avoir brisé le noyau del'atome. Mais il y a beau temps que cela se pratique engrand dans le soleil. Ces protubérances, ces facules, cesprojections géantes de matières cosmiques, que sont-ellessinon le produit de désintégrations atomiques non pasà la mesure des laboratoires humains mais du Labora­toire sidéral ?

Le demi-siècle à venir réserve bien des surprises à laScience humaine qui verra toutes ses lois disloquées parl'élaboration de concepts nouveaux.

Cela ne saurait tarder beaucoup car les papes ont lavie courte. Encore un après celui-ci et les temps ultimess'amorceront.

CHAPITRE XII

LES SEPT FLEAUX

Une prévision détaillée des derniers temps est formu­lée par Jean dans l'Apocalypse.

On y reconnait aisément les cataclysmes terrestres etcélestes, accompagnés de nouvelles « plaies d'Egypl.e Ilet de maux individuels.

(( Puis je vis dans le ciel, dit le chapitre XV, un autre(( signe, grand et admirable ; sept anges qui tenaient sept(( fléaux, les derniers, car par eux s'accomplit la colère(( de Dieu ...

Il Et les sept anges qui tenaient les sept fléaux sorti.Il rent du temple revêtus d'un lin pur, éclatant, et ayantIl des ceintures d'or .autour de la poitrine. Et l'un des« quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupesIl d'or, pleines de la colère de Dieu qui vit aux siècles desl( siècles. Et le temp'le fut rempli de fumée, à cause de(( la gloire de Dieu et de sa puissance; et personne ne(( pouvait entrer dans le temple, jusqu'à ce que les septl( fléaux des sept anges fussent accomplis.

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116 LES SEPT FLUUX LES SEPT FLÉAUX 117

« Et j'entendis, continue le chapitre XVI, une voix« forte qui venait du temple, et qui disait aux sept an­« ges : Allez et versez sur la terre les sept coupes de ]a«colère de Dieu Il.

Celui qui adopte l'ordre de la Révélation, doit néces­sairement admettre l'ordre des châtiments du chapitreXVI. C'est donc conformément à ce qui suit que se dé­roulent les fiéaux. On remarquera à ce propos le symbo­lisme utilisé par l'apôtre. Le mot coupe ou coulpe a lasignification de faute. Et ce sont les sept fautes qui re­çoivent leur salaire au moyen de sept fiéaux.

Il Le premier (ange) alla, et il versa sa coupe sur ]a« terre. Et. un ulcère malin et douloureux frappa les« hommes qui avaient la marque de la Bête et adoraientl( son image Il.

L'ULCERE MALIN

De quelle nature est cet ulcère malin? L'Apocalypsene le précise pas. Le livre dit seulement qu'il atteint lesseuls adorateurs de la bête, d'où il résulte que ceux quine sont pas marqués de son nombre échappent au fléau.

Les versets suivants nous apprendront que ces épreu­ves physiologiques se répètent de diverses manières. Onest, dès lors, fondé à se demander dans quelle mesurel'Homme les aura attirées sur lui.

La maladie est une condition même de la chair et son

automatique faiblesse. Toute transgression aux lois phy­siques et morales se répercute en elle inévitablement.Les neuf dixièmes des humains enregistrent leurs er­reurs dans leurs propres tissus sous forme d'affectionsmultiples dont certaines, par leur gravité ou leur fré­

que_nce, -constituent un véritable enfer. Seuls les êtresviV1llntpurement et courageusement, dans le respect des

lois naturelles, échappent en grande partie à cette ma­lédiction originelle de la chair.

Tous les autres y paient largement tribut, ne fût-cequ'en raison des procédés de reproduction de l'espècehumaine et au mélange des sangs qui, par la voie d'hé­rédité, trouble les organismes animaux.

Mais les hommes, par malignité, ont ajouté délibéré­ment aux misères de la nature. Comme si leurs infirmi­

tés et leurs maladies normales étaient insuffisant.es, ilsont cherché le moyen de se faire davantage souffrir. Lesanciens se contentaient d'empoisonner les puits de l'e~nemiet d'incendier ses moissons pour qu'il périt de lafamine. Notre âge a mis au point la guerre bactériologi­que pour doter l'humanité d'épidémies qu'elle ne Con­nait pas. Des procès récents nous ont familiarisés avecla culture organisée des bactéries et la fabrication artifi­cielle du charbon, de la peste et du choléra. Les derniersconflits se sont arrêtés juste à temps pour éviter l'arro­sage universel par bouillons de culture et la productionmassive des germes morbides en incubateurs.

Il reste aux hommes assez de temps pour réaliser l'in­toxication universelle de leurs semblables et le premierfléau de l'Apocalypse, comme certains de ceux qui sui­vent, représente le salaire des intoxicateurs.

LA MER ET LES· FLEUVES DE SANG

« Le seoond versa sa coupe dans la mer. Et elle devintIl du sang, comme celui d'un mort; et tout être vivantIl mourut, tout ce qui était dans la mer Il.

Nul besoin d'être biologiste pour comprendre que lesang des morts est coagulé. Cela veut dire que toutes lesmers seront prises à la façon d'une gelée. Par suite, tout

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H8 LES SEPT FLtAUXLES SEPT FLtAUX 119

ce qu'elles contiennent périra par transformation totaledu milieu.

Et les marées s'arrêteront et les vaisseaux n'iront plussur l'onde et les deux tiers de la planète figée serontvoués à l'immobilité.

(( Le troisième versa sa coupe dans les fleuves et dans(( les sources d'eau. Et ils devinrent du sang. Et j'miten­(( dis l'ange des eaux qui disait: tu es juste, toi qui es, et(( qui étais; tu es saint, parce que tu' as exercé ce juge­(( ment . .car ils ont versé le sang des saints et des prophè­(( tes, et tu leur as donné du sang à boire; ils en sontIl dignes.

Il Et j'entendis l'autel qui disait : (( Oui, Seigneur,Il dieu tout puissant, tes jugements sont véritables etIl justes ".

On remarquera que sources et fieuves ne sont pas chan­gés en sang de mort mais en sang vivant pour que ceuxqui l'ont versé par méchanceté soient condamnés il. leboire.

Ainsi la reine Thomyris, outrée de la cruauté de Cy­rus, en agit avec le roi des Perses lorsque le cadavre decelui-ci tomba entre ses mains. Elle fit couper la tête dudespote qui fut plongée dans un baquet de sang et Tho­myris dit en le contemplant : Il Rassasie-toi maintenantdu sang que tu aimais répandre 1 ".

Répondront de même de leurs crimes les persécuteurset les bourreaux ;et le sang innocent les étouffera parcequ'ils n'auront pas autre chose à. boire. Et ce sera lamarque du juste jugement.

LA BRULURE DU SOLEIL

Il Le quatrième versa sa coupe sur le soleil. Et il luiIl fut donné de brûler les hommes par le feu ; et les

"

Il hommes furent brûlés par une gran~e chaleur, et ilsIl blasphémèrent le nom de Dieu qui a l'autorité sur cesIl fiéaux, et ils ne se repentirent pas pour lui donnerIl gloire ".

Ce n'est, par suite, qu'en quatrième instance qu'inter-viendraient les phénomènes astronomiques prévus par leciel. Nous avons vu, naguère, par quelle voie peut nousatteindre gravement l'excès de l'activité solaire.

Il n'est d'ailleurs pas interdit de supposer que les ha­bitants de lu Terre seraient inégalement atteints. Nousavons dit ailleurs que les rayons électro-magnétiques quinous arrivent du soleil ne comportent en soi chaleur nilumière mais, au contact de notre atmosphère, se muenten rayons calorifiques et lumineux. Mais, en plu~ del'atmosphère terrestre, chaque homme bénéficie de sapropre atmosphère et il existe une différence considéra­ble entre l'enveloppe fluidique et magnétique de celui-ciet les eniVeloppesde celui-là. Il s'ensuit des réadions,même fluidiques, très différentes d'un individu à l'autreet, par suite, d'inégales réactions (1).

De même qu'une épidémie terrasse les uns et semble im­puissante contre les autres, de mêmes aussi tels seront in­cendiés par les rayons solaires alors que d'autres lestraverseront impunément. La preuve que tous les hom­mes ne mourront pas du quatrième fléau, c'est qu'il enrestera assez pour subir les fléaux qui suivent. On vad'ailleurs voir comment.

LE SUPPLICE DES TENEBRES

(( Le cinquième versa sa coupe sur le trône de la bête.(( Et son royaume fut couvert de ténèbres; et les hommes

(1) Nul observateur impartial ne conteste plus aujourd'hui lafaculté qu'ont de marcher impunément sur le leu certains hindouslorsque ceux-ci ont réalisé une préparation spirituelle.

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120 LES SEPT FLtAUX LES SEPT FLtAUX 121

CI se mordaient la langue de douleur, et ils blasphémè­Il rent le Dieu du ciel, à cause de leurs douleurs et deIl leurs ulcères, et ils ne se repentirent pas de leur am­Il vre ".

Cette fois, la lumière elle-même disparaît et, dans l'em­

pire de la bête, s'introduit la confusion. Etoiles, soleil,lune semblent éteints. L'Humanité tAtonne et blasphème.De nouvelles souffrances corporelles s'accumulent et lesfils d'Adam pleurent dans la nuit.

LES ESPRITS IMPURS ET HARMAGUEDON

CI Le sixième versa sa COupe sur le grand fleuve, l'Eu­Il phrate. Et son eau tarit, afin que le chemin des -roisIl venant de l'Orient fût préparé. Et je vis sortir de laIl bouche du dragon, et de la bouche de la bête, et de laIl bouche du faux-prophète, trois esprits impurs, sem­Il blables à des grenouilles. Car ce sont des esprits deIl démons qui font des prodiges, et qui vont vers les

Il rois de toute la terre, afin de la ressembler pour leIl combat du grand jour du Dieu tout-puissant... Ils lesIl rassemblèrent dans le lieu appelé en hébreu : HAR­Il MAGUEDON ".

C'est pourquoi on verra les dires du serpent, les pro­pos bestiaux et les fausses prophéties frayer la voie auxphénomènes magiques par quoi l'es derniers hommes

seront ,abusés. Et ceux-ci seront conduits au lieu pré­destiné de l'ultime bat.aille, qui affrontera les restes desnations.

FUITE DElS ILES ET DISPARITION DES MONTAGNES

Il Le septième versa sa coupe dans l'air et il sortit duCI temple, du trÔne, une voix forte qui disait: C'en est

Il fait 1 Et il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, et

CI un {fT'andtremblement de terre, tel qu'il n'y avait ja­CI mais eu depuis que l'homme est sur la terre un aussiIl grand tremblement. Et la grande ville fut divisée enIl trois parties et les villes des nations tombèrent, et DieuIl se souvint de Babylone la grande pour lui donner laIl coupe de vin de son ardente colère. Et toutes les UesIl s'enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées.CI Et une grosse· grêle, dont les grêlons pesaient un talent,Il tomba du ciel sur les hommes ; et les hommes blas­Il phémèrent Dieu, à cause du fléau de la grêle, parceCI que ce fléau était très grand ".

Le contenu de la septième coupe devra déborder horsde celle--ci car il contient un échantillon de toutes les ma­

lédictions susceptibles de choir sur la terre.

D'abord un tremblement de terre surpassant en hor­reur et en, étendue tous ceux que notre globe a connus.On a vu cependant au chapitre X quelle ampleur ontatteint dans le passé certains séismes. Le 1e• septembre1755, une secousse unique de six secondes flt écrouler laplupart des palais, églises, théâtres et maisons de Lis­bonne et causa la mort de trente mille Portugais. Le raz­de-marée consécutif balaya de vagues atteignant parfoisune hauteur de vingt mètres les côtes du Portugal, del'Espagne et du Maroc. La répercussion s'en fit sentirjusqu'aux petites Antilles où les marées passèrent de 80centimètres à 7 mètres et même sur les côtes scandinavesoù la mer fut démontée sous un ciel serein. Et que diredu tremblement de terre de San-Francisco qui, en troisminutes, détruisit 22.000 immeubles et où l'on· vit, spec­tacle inouï, une lame de fond terrestre soulever une ruede la ville il plus de vingt mètres de hauteur? Enfin toutle monde a entendu parler du tremblement de terre d'I­talie par quoi Messine et l,a Calabre furent détruites etpleurèrent cent mille morts. Et le souvenir est frais en-

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122 LES SEPT FLiAUX LES SEPT FLÉAUX 123

core des monstrueux et répétés séismes du Japon et del'Asie-Mineure dont les régions semblent en perpétueltremblement.

Cependant t.out cela. ne serait rien en comparaison dufléau de la septième coupe, qui constituerait sans douteun frisson général de l'écorce terrestre et une adaptationde l.a pellicule au noyau bouillant. Ceci explique scienti­fiquement le mot du voyant « les villes des nations tom­bèrent Il et enèore mieux l'expression « les tIes s'enfui­rent et les montagnes ne furent pas retrouvées n, défini­tion lyrique du nouveau grand plissement hercynien.

Les tIes s'enfuirent, c'est-à-dire disparurent de la sur-.face liquide, comme la Lémurie, Mû, l'Atlantide. Et leschaines de montagnes actuelles s'effondrèrent pour do~ner place à de nouveaux reliefs du sol. Des continents in­connus surgiront alors, des Océans vierges se substitue­ront aux ,autres. Des vagues gigantesques balaieront no­tre globe au milieu d'immenses effondrements. On apeine à croire que l'Humanité puisse survivre il cetébranlement du monde. Il restera pourtant assez de créa­tures pour subir le reste des colères du ciel. Les grêlonsde 14 fini, du poids d'un talent, (soit 26 kilos dans lesmesures attiques) ne seront certainement pas de glace etconstitueront la monnaie brûlante d'innombrables érup­tions.

En dépit de tout ou même à cause de cela, la malicedes survivants ne sera pas tuée. Il en demeurera suffisam­ment pour que les hommes lèvent le poing vers Dieu.

QUAND DES OISEAUXMANGERONT LA CHAIR DES ROIS

C'est alors qu'aura lieu la chute de Babylone, « la'grande prostituée ", autrement dit de la civilisation ra­tionaliste et tie sa définitive cOlTUption.

Mais restera-t-il des justes pour être témoins de la vic­toire sur la bête et sur le faux-prophète ., Assurémentpuisque l'ange annonciateur dit à Jean:

« Ecris : Heureux ceux qui sont appelés au festin des« noces de l'Agneau 1

Et beaucoup, parmi les justes épargnés, entendrontcc l'ange qui se tient dans le soleil Il dire aux oiseauxd'une voix puissante:

« Venez, rassemblez-vous ... afin de manger la chair(1 des rois, la chair des chefs militaires, la chair desCI puissants ... n.

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TROISI~E PARTIE

LE RETOUR DU MESSIE

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,.CHAPITRE XIII

LES 1290 JOURS ET LES 1335 JOURS

Les prophètes anciens et modernes ne sont pas avaresde précisions en ce qui touche les circonstances finalesdu monde et même, dans certains cas (chapitres IX etXI de Daniel) le voyant réalise une vision presque photo­graphique de l'événement. Mais, la plupart du temps,cette projection est sans relief dans la durée, autrementdit le visionnaire semble apercevoir tout sur le mêmepl8.I!J.

Et comment en serait-il autrement ? La notion duTemps est essentiellement humaine et objective. Tantque l'homme exerce seulement ses facultés sensorielles,il divise la Vie en passé, présent et futur. Mais dès que,renonçant au témoignage des sens, il s'élève au-dessus dela perception normale, passé et futur disparaissent pourne laisser subsister qu'un immuable Présent.

C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Voyant voit.Si le passé était vraiment du passé et le futur vraimentdu futur, aucun homme ne serait capable de les connat-

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128 LES 11290ET LES 1335 JOURSLES 1290 ET LES 1335 JOURS 129

tre. En entrant, au contraire, sur le plan divin, le pro­phète rejette les notions fausses de temps et d'espace etse trouve (partiellement à cause de l'infirmité humaine)en état d!ubiquisme présent.

D'où la difficulté de discriminer les choses préditeset, les ayant vues en divin, (c'est-à-dire sur plan uniquE.')de les restituer en humain (c'est-à-dire sur plan triple).

Certains annonciateurs cependant ont manifesté, danscette restitution, une lucidité plus grande que certainsautres et tel est -bien le cas de Daniel, en dépit de l'her­métisme de ses transitions.

Il est clair que le douzième chapitre de Daniel con­cerne les derniers temps de la génération des Evangiles(t).Et ceux-ci peuvent coïn'cider avec les derniers tempsde l'Age adamique envisagés par la chronologie pyrami­dale aux approches de l'An 2000.

Nous en donnons la traduction littérale, toujours d'a­près le texte hébreu, en l'accompagnant de commentai­res. Nous préférons de beaucoup cette méthode à cellede traductions plus savantes, persuadés que, du simpleet honnête mot à mot, chacun tirera sa personnelle inter­prétation.

LA GRANDE ANGOISSE

« 1. - En ce' temps (2) se tiendra debout Michel, ce« grand prince (3) qui se tient debout sur les fils de ton

,« peuple ; et sera un temps d'angoisse qui n'a pas été« depuis l'existence d'une nation; et dans ce temps ton« peuple sera sauvé ; quiconque se trouve inscrit dans« le livre.

(1) Celte ~nération ne passera point que tout cela n'arrive(Matlhieu XXIV, 35).

(2) Le temps fixé.(3) Le Grand Prince de Damel qui est l'archange Michel n'a

rien de commun avec le Grand Monarque.

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« 2. --..:..Et multitude des dormants de terre de pous­« sière se réveilleront : ceux-ci pour la vie de l'éœrnité« et ceux-là pour les opprobres, pour l'ignominie de« l'éternité.

« 3. - Et les intelligents (4) brilleront comme ~asplen­« deur du ciel, et ceux q4i rendront justes les multitudes« comme des étoiles éternellement et toujours.

« 4. - Et toi, Daniel, ferme les paroles et scelle le« livre jusqù'au temps de la fin ; multitudes parcoure­« ront en tous sens (5) et la connaissance se multipliera.

CE QUE DIT L'HOMME VETU DE LIN

Alors un des deux hommes du songe qui se tenal~ntdebout sur les bords du fleuve, l'un en-deçà, l'autre au­delà, dit à l'Homme vêtu dE.'lin :

« Jusqu' à quand la fin de ces merveilles '1 ».

« 7. - Et j'entendis l'homme vêtu de lin, qui est au-des­« sous des eaux du fleuve: et il eleva sa droite et sa« gauche v,ers le ciel: et il jura par Vivants de l'éternité« que dans un temps, et des temps (6) et un demi et« selon la consommation de la main brisée du peuple des« saints, toutes ces choses s'accompliront.

" 8. - Et moi j'entendis, mais je ne compris pas; et« je dis: Mon Seigneur quelle sera la postériorité de ces" choses '1

« 9. - Et il dit : Va en paix, Daniel, car les discours« sont terminés et scellés jusqu'au temps de la fin.

« to. - Des multitudes seront purifiées, blanchies et se­« font éprouvees par le feu; et les méchants agiront mé-

(4) -Non pas les intellectuels mais ceux qui • embrassent • lesvraies notions divines et humaines.

(5) C"ets-à-dire scruteront le livre scellé de Daniel.(6) • Des temps ., en hébreu Iddanin, équivaut sans doute à

• deux temps ., en hébreu Iddanain.

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tSO LIS 1290 ET LES 1335 JOURSLES 11290 ET LES 1335 JOURS 131

« chamment; et tous les méchants ne comprendront pas ;« mais les intelligents comprendront .

« H. - Et depuis le temps du retrancher de tamid (7) et« de l'établissement d'une abomination de désolation:

« mille deux cent quatre-vingt dix jOllrs.« 12. - Heureux celui qui attend, et qui atteindra mille

« trois cent trente-cinq jours 1

« 13. - Et toi, va vers la fin; et tu te reposeras; et tu« te tiendras debout à la fin des âours ».

AU TEMPS DE L'EPREUVE

Il est impossible de ne pas rapprocher le temps bibli­que où des cc multitudes seront purifiées, blanchies et éprou­vres par le feu )) du temps pyramidal où, dans la Cham­bre du Roi, l'Humanité doit être cc jugée et purifiee )).

Que les deux temps d'épreuve soient séparés ou n'enfassent qu'un les hommes n'en sont pas moins prévenusque leurs intentions seront pesées et que, suivant les

act~ de leur vie, les Il intelligents )) qui comprennent etles, ~ méchants)) qui agissent seront triés..Ce qui comptera aux heures du jugement, c'est moins

la pureté des mœurs, la condition, la race, la foi, etc ... quela faculté d'Amour contenue dans chaque homme, carJésus garda près de lui Madeleine la pécheresse, le démo­crate publicain, la Samaritaine étrangère et même lesceptique Thomas.

La répartition dernière sera faite avant le prononcé dujugement parce que les hommes vivants et les hommesmorts seront partagés en deux groupes: ceux qui aurontaimé et ceux qui auront hai.

En vain les prophètes, les predicateurs, les chefs d'écoleproposeront d'autres conditions du jugement. Il n'y a

(7) Sacrifice perpétuel.

qu'un état maudit et qu'un péché inexpiable, c'est l'état.et le péché de l'homme qui est sans Amour. Non pas quele Père en garde éternellement rigueur ou que les portesde la Mansuétude Divine soient à jamais fermées, maisparce que la Haine se retranche elle-même de la commu­nion des saints.

UNE COMPTABILITE LABORIEUSE

Comment à la lueur du livre de Daniel et du Symbolis­me de la Pyramide, peut-on assigner des dates précisesaux événements de la fin '1

Nous estimons que le meilleur procédé de vérificationconsiste à rapprocher, une fois de plus, les données. prove­nant de sources aussi différentes.

Mais auparavant nous tenterons une dernière rechercheà propos des versets H et 12 du chapitre XII de Daniel.

Il y a deux manières de compter les 1290 jours et les1335 jours, selon qu'on donne à ceux-ci la valeur effectived'Un jour ou d'une année.

Dans un cas comme dans l'autre la difficulté consiste

à choisir le point de départ. Quantité d'exégètes et d'es­chatologues appartenant à diverses confessions s'y sontemployés, en vain on l'imagine. Et les siècles en se dérou­lant ont montré l'inanité des prévisions p.asées sur l'assi­

.milation des années et des jours.En effet, les 1290 jours-années du chapitre XII de Daniel

devraient partir de la cession du' cc sacrifice perpétuel )) etde « l'Abomination du Dévastateur )). Mais comment

appliquer ces qualifications à une époque plus qu'à uneautre '1 Cette considération n'a cependant pas arrêté lesinterprètes de la Bible qui sont partis tour à tour de ladestruction de Jérusalem par Nabuchodonosor, puis dela même cité par Titus, puis de la persécution d'Antio­chus, puis de l'édification par l'empereur Adrien d'un

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132 LES 1290 ET LES 1335 IOURS LES 1290 ET LES 1335 IOURS 133

autel.à Jupiter Capitolin sur l'emplacement du temple deSalomon, puis 'de la construction de la mosquée d'Omarsur le même endroit, puis de la dévastation du Saint­Sépulcre par Chosroès Il, roi des Perses, sans compter lesexégèses protestantes qui ont assimilé la cessation dusacrifice à l'instauration du règne matériel de la Papautéetc... , etc...

Est-il nécessaire de dire que ces calculs ne reposentsur rien de sérieux, ne fut-ce que parce que, selon Jésuslui-même, personne ne sait ni ne peut connaUre l'heureet le lieu?

Force est donc d'admettre que le' calcul des 1200 etdes 1335 jours de Daniel ne pourra être effectué qu'auxdernières conjonctures des tout derniers temps.

L'abbé Fabre d'Envieu à la traduction duquel nousavons déjà eu recours a formulé à cet égard des réflexionsappuyées par l'orthodoxie. Nous en reproduisons l'es­sentiel.

« Cette abomination, dit-il, (1) du culte messianiqueIl désolé sera, non plus quelque déesse Raison, mais laIC personne même de l'Antéchrist ... Déjà nous avons vucc que la désolation annoncée au verset 1 durera tC troisCI ans et demi» (vs 7). En donnant à l'année une durée« de 360 jours, et en comptant le mois à trente jouts, on« obtient une période de 1260 jours. Ce chiffre' se trouve« dans l'Apocalypse sous cette forme, sous celle de 42Il mois et sous celle de trois temps et demi ... La période« indiquée paraU être celle de la tyrannie de l'Anté­cc christ. Mais les années de Daniel ne sont pas des années« lunaires et il faut, dès lors, admettre qu'il s'agit d'uneIl durée de 1277jours et demi. D'un autre côté, 1290joursIl font un peu plus q~e trois années solaires et demie.cc Avec une année de 365, c'est une durée de trois ans et« demi et douze jours et demi ...

(1) Le livre du prophète .Daniel (ThoriDll. éditeur).

Il Cette guerre terrible faite à la religion durera troisIl et demi. L'Antéchrist qui se sera fait adorer commeIl Dieu sera détruit par l'avènement du Seigneur. LesIl changements relatifs au rétablissement du·... tamid,Il non plus seulement typique mais réel. .. prendront 12 àIl 13 jours; le temps de se reconnaUre... Après cetteIl période, qui aura duré 1200 jours, il y aura le juge­Il ment qui durera 45 jours. Et à partir de ce moment lesIl bons pourront se réjouir Il.

Plus loin, précisant une opinion des Docteurs catholi­ques, Fabre d'Envieu ajoute:

« Le paroxysme de la persécution durera 1200jours ouIl trois ans et sept mois. Après ces temps il y aura une« période de 1335jours (trois ans neuf mois et ci~q jours)« pendant laquelle il y aura de nombreuses conversions ».

Il est possible que d'autres calculs puissent être envi­sagés et de fait, beaucoup d'hypothèses numériques l'ontété par des exégètes protestants et juifs. Mais un certainnombre de sy:stèmes ont un caractère tendancieux et lesautres sont en désaccord avec la simple logique.. Quel­ques-uns ont aussi considéré les 1290jours comme faisantpartie des 1336jours, mais ceci ne résulte pas nécessaire­ment du contexte. Et il eût été plus simple pour l'Hom­me-Vétu-de-Lin de dire : « Heureux celui qui attendraencore quarante-cinq jouts (de plus).

DANIEL ET LA PYRAMIDE

Le lecteur objectera que ces diverses spéculations sontassez vaines. C'est aussi notre avis, mais l'humanité estexcusable quand elle 'eherche à cannaUre les circonstan­ces de sa fin. Ce qui importerait de nos jours, ce seraitd'assigner aux événements terminaux une date possibleou probable. Mais le moyen de le faire si les élémentsDOUS font défaut?

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1Soi LES .t290ET LES 1335 JOURS

Au moment où nous écrivions L'ENIGME DU GRAND

SPHINX (1) nous avions tenté de raccorder la prophétiede Daniel à la prophétie pyramidale, ce qui nous avaitconduit à additionner les deux périodes de 1200 et de1336 jours.

Cela aboutirait à peu près à ceci que nous donnonssous toutes réserves et comme une simple hypothèse decalcul.

CHAPITRE XIV

CHRONOLOGIE DE

DANIEL LA PYRAMIDE OU ET QUAND 'l

L'avertissement de Jésus est extrêmement significatif,car il est sans cesse réitére dans les textes et vise à mettreen garde l'humanité contre la soudaineté et l'inattendude l' Avènement.

Les disciples de Jésus lui posèrent la question queDaniel avait déjà posée.

- Dis-nous quand ces choses arriveront et quel serale signe de ton avènement et de la fin du monde.

Jésus répondit en substance :« Quand vous verrez dans le lieu saint l'abomination

« qui cause la désolation et dont le prophète Daniel aIl parlé, fuyez (comme Loth) sans regarder derrière vous,Il car ce sera le signe que la grande affliction commence Il.

Le texte de Saint-Matthieu ajoute :Il ••• Comme un éclair sort de l'Orient et se fait voir

Il jusqu'à l'Occident, il en sera ainsi de même del'Avène­Il ment du Fils de l'homme Il.

Il ••• Pour ce qui est de ce jour et de cette heure, per­« sonne ne le sait, non pas même les anges du ciel, maisIl mon !Pèreseul Il.

juillet 1995

février 1999

) 15-16septembre 1936~ à décembre 1992

ll

1335 jours du verset 12 du chap.xli (soit 3 ans et 9 mois ajoutés àjuillet 1995)

Ce qui amènerait l 'Avènement, si celui-ci se produisait, àl'an 2.000, inaugurant ainsi la période de Millénium dontla première année écllUe coïnciderait avec la date extrê­me : 2.001.

Si curieuse que puisse sembler cette coïncidence nousrépugnons cependant à en tenir compte, d'abord parcequ'il est infiniment vraisemblable que les calculs divinsne tiennent pas compte de nos calculs rétrécis, et ensuiteparce que· ces méthodes prévisionnelles s'appliquent àune époque soigneusement cachée et dont le Christ lui­même a dit qu'elle n'était connue de personne, filt-cedes anges du Ciel.

Versets 21 à 45 du chapitre XI(Antiochus-Antéchrist)

1200 jours du verset II du chap.XII (soit 3 ans 7 mois 8Jjoute àdécembre 1992)

(1) Adyar.

-..

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136 ou ET QUAND '1OU ET QUAND '1 137

,;1"."~.

« ••• Veillez donc, bar vous ne savez pas à quelle heure« Votre Seigneur doit venir.

c C'est pourqu'oi tenez-vous prêts; car le fils de l'Hom­e me viendra à l'heure que vous ne pensez pas ».

Et dans la parabole du méchant serviteur :CI Le maUre de ce serviteur-là viendra le jour qu'il ne

l'attend pas, et à l'heure qu'il ne sait pas ».

PHENEZ GARDE 1

En ce qui concerne la date, le texte de Saint-Marc vaenoore plus loin :

CI POur ce qui est de ce jour. et de l'heure, personne ne le« sait, non pas même les anges qui sont dans le ciel, ni« même le FILS, mais seulement .IePère.

« Prenez garde à vous; veillez et priez ; car vouS ne« savez pas quand ce temps viendra Il.

De son èOté le texte de Saint-Luc insiste sur la soudai­neté de l'événement:

. «'Prenez garde à vous-mêmes, de peur ... que ce jour~là« ne V()Ussurprenne subitement ».

,CI Car il surprendra comme un filet tous ceux qui habi­« tent sur la surface de la terre ».

Il estfa.cile de voir que l'Avènement du' Fils de l'Hom­me sur les nuées avec toute sa puissance et toute sa gloirene constituera pas une epoque, ni une période mais unévénement soudain.

Il aura la brusquerie fou'droyante de l'éclair, à un cer­tain jour et à une certaine heure.

Rien n'empêche, évidemment, de supposer que ce jouret cette heure seront compris entre 1009 et 2.001.

Pourtant il nous faut l'avouer nous ne croyons point quela venue du Fils de l'Homme soit si proche.

Car cet évènement en puissance et en' gloire marqueraitla fin véritable des temps humains .

\.~.Îl

N'oublions pas que l'an 2.000représenterait tout au plusla fin de la génération adamique.

JE REVIENDRAI

Mais si le retour d'un Messie glorieux ne doit avoir lieuque plus tard, dans l'ébranlement du ciel et de la terre,nous avons tous à préparer, dès maintenant, l'Avène­ment spirituel du Christ.

Dans les citations que nou's avons faites ci-dessus, iln'a été question que de trois des quatre évangélistes et laraiSon en est que le dernier, celui de Jean, est complète­ment muet sur les événements de la fin du Monde.

Le texte de l'Evangile d'Amour, contient seul~mentl'affirmation renouvelé du retour.

Il Et quand je m'en serai allé et que je vous aurai pré­« paré le lieu, je reviendrai, et je vous prendrai avec« moi, afin qu"Oùje serai, vous y soyez aussi' ».

« Je ne vous laisserai point orphelins; je reviendrai à(( vous Il.

« Vous avez entendu que je vous ai dit: Je m'en vais,« et je reviens à vous ».

((Dans peu de temps vous ne me verrez plus; et un peu« de temps après vous me reverrez, parce que je m'en« vais à mon Père Il.

(( De même vous êtes maintenant dans la tristesse;CI mais je vous verrai à nOUVeauet votre cœur se réjoui­(( ra et personne ne ravira votre joie» ..

Aucun évangile synoptique n'atteindra jamais à ladivine beauté de l'Evangile d'Amour. Celui-ci ne con­tient ni malédictions ni menaces. Il ne fait allusionqu'aux bons et parle peu des méchants.

Ceux qui voudront revoir le Christ de Jean, n'ont qu'àse pencher « vers son sein », comme le disciple préféré.

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138 OU ET QUAND 't OU ET QUAND '1 139

En s'aimant les uns les autres ils préparent l'avène­ment christique.

Car il y 08. quelque chose de bien plus important quele rewur du Christ en chair et en os à la fin du monde,c'est le retour du Christ en esprit dans l'âme des vivants.

Il faut ouvrir les yeux de son esprit pour voir le nou-veau Christ.

Pour être admis à voir le Nouveau Christ il faut re-nattre en sot-même.

Et pour nattre à nouveau en soi-même, il faut vivrede la Nouvelle Vie, qui est la Vie de l'Amour.

Depuis que le monde est monde on a fait exclusive­ment l'expérience de la Haine. Ce sont les méthodes deviolence qui ont jusqu'ici gouverné l'Humanité. Puisquetoutes ces méthodes ont failli et que rien de bon n'estsorti du règne de la Force sur la terre, pourquoi ne pasfaire l'expérience de la Douceur et de l'Amour ?

Jamais l'égoïsme n'a su garder. Toujours le désinté-ressement a eu les mains pleines.

Pour être ~fficace, 1&loi d'Amour n'a besoin de gardesni de lois.

C'est d'emblée et spontanément que chacun, du plus, humble au plus élevé; peut fournir sa contributionper­80nnelle et efficiente.

Et chacun a en soi, même à son insu, d'immenses ré-serves d'Amour.

. MESSIE INFORME OU MESSIE FORMEL

Les chrétiens ne se sont pas contentés de s'interrogersur la date du second avènement. Le lieu leur a semblérevêtir une égale importance.

Sera-ce en Galilée ou précisément à Bethléem ? Sera-ce\ Jérusalem où ressuscita le Fils de l'Homme?

Le retour se produira-t-il, au contraire,. en Europe ?Ou dans un autre continent '1

Maintenant il y a des chrétiens partout, en Amérique,en Afrique, en Asie et même dans les lIes d'Océanie, oùles missionnaires ont pénétré. Pourquoi le Christ revien­drait-il ici plutôt que là ? Et ,sous quelle forme ? On sele demandEl.

Aucun texte hiblique, aucune épitre apostolique n'yfait allusion, et pour cause. Comment interpréterait-on lesilence de Jésus lui-même, puisque celui-ci n'a pas crupouvoir être plus explicite et plus formel '1

Le Christ de Saint-Jean se borne à dire: Je vous verraide nouveau, ce qui constitue la 'promesse par excellence,mais sans aucune assurance de temps ni de lieu.

11 ne faut donc pas chercher à savoir plus de chosesque ne l'a promis le Ohrist en personne et la sagesse estde se borner à la vigilance et à la foi en lui.

Mais dans les Evangiles tout le monde peut effectuercertaines constatations troublantes dans les jours qui sui­vent la résu'rrection de Jésus, 'Celui-ci a disparu du mon­riP, des corps physiques mais il vit sous une autre forme,qui n'est ni tout à fait charnelle, ni tout à fait spirituelleet qui répond bien aux corps astral et éthérique de l'en­seignemen,t secret.

Le .christ apparalt à diverses reprises aux yeux de sesdisciples. Dans ce but il revêt une forme nouvelle, toutedifférente de celle qu'on avait mise au tombeau.

Quand la sainte femme vient pour embaumer le corps,dans la matinée de Pâques, elle aperçoit une .silhouettehumaine et croit que c'est le jardinier. Elle s'adresse àlui comme à un étranger et l'interroge : «Où a-t-on misle Sauveur '1 ". Et c'est seulement quand Jésus lui dit :« Marie ", qu'elle se jette à ses pieds et reconnait le Sei­gneur.

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uo OU ET QUAND ? OU ET QUAND?

Même ignorance des deux disciples cheminant versEmmaüs. Jésus s'approche et fait route avec eux sansqu'ils soupçonnent sa personn.a.lité véritable. Gar, dit·Luc : cr Leurs yeux étaient empêchés de le reconnaitre Il.

Pourtant Jésus leur demande : cc De quoi vous entrete­niez-vous en marchant, pour que vous soyez tou\ tris­18- '1 •• Et ils s'étonnent: cc Es-tu le seul qui, séjournantà Jérusalem, ne sache pàs ce qui y est arrivé ces jours­ci '1 Il. Et ils lui content sa propre mort et sa propre ré­surrection et le Christ leur explique pourquoi toutes ceschoses devaient être. Cependant, .au cours d'une conver­sation aussi longue, ses disciples ne le reconnaissenttoujours point: Ce n'est qu'au moment de la rupture dupain, lorsque Jésus rend grAce au Père que leurs yeuxs'ouvrent et qu'ils identÙlimt le Maitre. Mais celui-cicr disparalt de devant eux Il.

Le Christ réapparut cepend.ant aussi cc en chair et en~ » et fit toucher ses plaies à Thomas incrédule. Puis ilmangea avec les apôtres pour leur montrer qu'il n'était

.pas seulement un esprit.

Et quand enfin,à la. veille de son ascension, il se pré­86Ilte à Pierre, Jacques et Jean et aux .autres sur la rivedu lac de Tibériade et qu'il leur demande s'ils ont quel­que chose il. manger, ses disciples ne le reconnaissentpas dAvantage que Marie et ceux d'Emmaüs. C'est seu­Jament lorsque Pierre a jeté sur ses indications le filetà droite de Labarque, que Jean, saisi de doute en voyantl'énormité de la pêche, s'écrie : cc C'est le Seigneur Il.

Et bien qu'ils aient dès lors la certitude que Jésus estdevant eUx quoiqu'apparaissant sous une autre forme,cr aucun des disciples, dit Jean, n'osait lui demander :Qui es-tu? sachant que c'était le Seigneur Il.

Ainsi donc c'est par d'autres moyens et sous d'autres

&PP:l1rencasque le Christ ressuscité se révélait aux siens.

Cette indication est des plus suggestives car elle prouveque, de toutes manières, jamais le Christ ne se manifes­tera il. nouveau sous la forme de Jésus.

C'est donc autrement que se fera le second avènementet, selon toute vrtaisemblance il ne revêtira pas une formematérielle. Ce second avènement ne sera d'ailleurs passans doute le dernier et nous dirons ultérieurement pour­quoi.

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CHAPIToRE XV

L'AVENEMENT EN ESPRIT

Un des signes les plus certains que le monde n'est pasmar pour les grandes entreprises spirituelles c'est que lesmystiques eux-mêmes, n'arrivent pas ·tous à s'affranchird'une maté~ialisation des choses de l'Esprit.

Un être foncièrement religieux n'a pas besoin du W­moignage de la vie formelle de Jésus et des miracles deson ministère. D'où que viennent les Béatitudes et cequ'on. a appelé « la prière sacerdotale », cette descentede l'Esprit parmi les hommes lui parait constituer unsuffisant symbole et. il y voit l'intervention directe du

.Divin.

Mais la majorité des fidèles et des prêtres ou pasteurseux-mêmes a besoin d'étayer sa foi par des faits maté­riels et des paroles de chair. De là ce désir de personnifierDieu, le Christ, par l'image et d'assigner des attributshumains à. l,a DiviniW. Notre humanité formelle n'arrivepas à se délivrer des entraves de la Forme. C'est la raisonpOur laquelle les Juifs, race matérialiste, ont refusé de

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lU L'AVWMENT EN ESPRIT L'AVÈNEMENT EN ESPRIT 145

reconnattre le Messie dans un des leurs persécuté. Poureux le Messie ne pouvait être' qu'un nouveau chef vic­torieux, par la force et par l'épée, qu'un nouveau roi pluspuissant que David et Salomon. Comment dès lors au­raient-ils admis que l'homme crucifié entre deux larronsp11têtre celui dont l'enseignement inonderait le monde?Aussi l'injuriaient-ils au supplice et le souffietaient di­sant : Il Prophétise 1 Roi des Juifs J).

Plus que jamais ISllaël attend le Promis, le Désiré,celui qui aura la puissance matérielle et vaincra par lesarmes et terrassera les autres nations.

SUPERIORITE DU GHRIST INVISIBLE

Pas davantage clairvoyants ni spiritualisés ne sont leschrétiens qui attendent le deuxième avènement du Christsous une apparenc~ charnelle, comme une sorte de GrandMonarque ou de super-général.. Cette conception puérile du retour triomphal du Christ

. est cependant partagée par nombre de scrutateurs de laBible'; moins attachés au Nouveau Testament qu'à l'An­cienefen qui survit l'ancien esprit juif. Tout démontrecQpendant qu'au cours de l'ascension de l'humanité etde son évolution vers des sphères plus hautes, les inter­ventions de la Divinité se feront de plus en plus subtileset à l'étage de l'avaIicement humain.

Tout ce qui est ouvert et indépendant, tout ce qui pen­se lucidement dans la société humaine admet que les ex­périences passées ne se renouvellent point. Que ce soitdans la. matière ou dans l'esprit, dans la civilisation oudans la nature, de nouveaux' procédés engendrent sans'cesse des formes plus' perfectionnées, par élimination,croissance et adaptation.

Un Christ matériel, guérisseur et multiplicateur de

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pains était à la mesure du sièèle de Tibère. S'il étaitseulement né en esprit aucun de ses apôtres ne l'e11tad­mis. Il fallait une chair que Pierre pût renier; des plaiesque Thomas p11t toucher, des pieds que p11tarroser depleurs Marie-Madeleine. A cette époque il n'était pasquestion de relativité, de théorie des quanta, de mécani~que ondulatoire et de désintégration: atomique. Les scien­ces et leurs ,applications industrielles étaient à la hauteurde l'intellect. Aussi les premiers témoins du Christ, ceuxqui l'avaient suiyi sur la terre, les six cen}s disciples as­semblés pour la pentecôte et qui avaient vu la dernièremanifestation des langues de feu connurent-ils un in­tense découragement lorsque les démonstrations mat~rielles cessèrent et que, privés de Jésus physique, ils setrouvèrent seuls parmi les nations ..

C'est cependant seulement à partir de ce moment-làque le Christ invisible commença à vivre dans leur cœuret à visiter leur âme.

Obligé de se ramasser sur lui-même et de chercher enlui le Christ que ses yeux n'avaient jamais contemplé etses oreilles jamais entendu, Paul sculpta la représenta­tion idéale dont a vécu depuis toute l'Eglise et qui est,par sa présence informelle, devenue l'expression spiri­tuelle la plus puissante de tous les temps.

Croit-on que si Jésus avait été un être immortel etqu'il e11tcontinué jusqu'à notre temps à conduire lui-mê­me des foules chrétiennes, il f11t devenU' cette Figureimmense, celle de « l'Indiscuté ? ".

SII JESUS SE REINCARNAIT

Nombre de fidèles sincères mais élémentaires, nombred'éxégètes consciencieux mais attardés persistent néan­moins à souhaiter le retour du Christ dans la chair.

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146 L'AVÙEMBNT EN ESPRIT L'AvtNEMENT EN ESPRIT 147

Comment ne voient-ils pas qu'un nouveau Jésus ter­restre et organique seMU infiniment plus discuté et com~battu que l'ancien '1 .

lPlusieurs ont déjà. imaginé ce qu'il adviendrait si leJésus de Matthieu, Marc, Luc et Jean se réincarnait par­mi les hommes. Non seulement personne, ou presque,ne le reconnaltrait mais encore cette méconnaissance seraitla moins ingrate.

.car s'il réussissait à s'imposer, ne fftt-ce qu'à unepoignée de fidèles, il serait aussitôt en butte à. l'hostilitéetà la persécutiqn.

Il retrouverait les mêmes pharisiens et les mêmes prin­ces des prêtres, les mêmes Annes, les mêmes Caïphescombien plus redoutables et plus nombreux.

P.ilate ne se laverait plus les mains dans l'eau lus­trale, mais.les plongerait jusqu'au coude dans le sangdu Juste.

Jésus communiste ne serait pas admis par les marxis­tes. Jésus antimilitariste serait emprisonné par les Cé­sariens.

" Jésus des Béatitudes serait honni par les patriotismes.Jésus de la parabole du chameau serait flétri par les,possédants.

Jésu's antidogmatique serait excommunié par les déten­teur du Dogme.

Pour avoir fait le procès de l'hypocrisie, de la tyran­nie, de l'impérialisme, de l'égoïsme, du matérialisme,Jésus deviendrait l'ennemi universel.

Ceux:qui ne le diraient pas imposteur le diraient fou,car ces épithètes cOnviennent à tous les anti~onformis­tes, mais l'injure majeure, celle dont on ne se relève passur cette terre matérialiste serait: Il Ton royaume n'estpas de ce monde '1 Tu ne nous intéresses plus Il.

LE CHRIST REVIENDRA SUR LES NUEES

Il fallait être naïf comme un pêcheu'r de lac, bu unfabricant de tente, ou un péager pour croire à une royau­té invisible. On a changé tput cela et personne aujour­d'hui ne se croit assez ingénu' pour admettre qu'on lutteavec l'idée contre les tanks.

C'est cependant l'Idée qui est la seule force du monde,surtout quand elle s'appuie sur l'Amour .

Des hommes intelligents croient encore à l'avènementdu Christ-Roi, fils de l'Eternel des Armées et qui, unepalme dans la main gauche et une grenade dans la maindroite, viendra subjuguer le monde et faire des hommesun troupeau de chiens soumis.

Quelle valeur aurait cette victoire dans laconsc~enceprofonde '1 Quelle autorité aU'rait ce Messie s'il 'COntrai­gnait par la force ce qu'il doit convaincre parl'Amour '1

De grands mystiques l'ont compris, tel Edouard Schu­r6 qui duns une note de cc l'Evolution Divine Il s'exprimede la sorte:

«Ceux qui parlent aujourd'hui d'une réincarnationcc prochaine du Christ prouvent par là. qu'Us n'ont pasII[ encore compris la véritable nature du' Christ et lacc mission du christianisme. Le Christ est un être quil( devait s'incarner une fois pour prouver aux hommescc que le Verbe existe et imprimer à. l'humanité une« impulsion décisive vers la spiritualité. Mais ~ phéno­Il mène ne doit pas' se renouveler et s'il se renouvelaitcc ce serait un recul et non un progrès: Le Christ a pro­l( mis de revenir nOn en chair et en os, mais sur les nues,l( c'est-à-dire en corps éthérique pour juger les vivantsl( et les morts. Les vivants sont les Ames vivantes qui« sauront le voir et qui avancent. Les morts sont les« Ames mortes qui vivent dans leurs ténèbres et qui« reculent ».

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U8 L'AVÈNEMENT EN ESPRIT L'AnNEMENT EN ESPRIT H9

Max Heindel a dit de son cOté que le Deuxième Age estcelui où la race humaine se divise en deux sexes, ce· quieut pour résultat d'opposer la Femme à l'Homme et cau­sa entre l'Etat (mâ.le) et l'Eglise (femelle) tant et de sirudes conflits.

« Le Troisième Age, écrit-il, commence avec le ChristIl divin qui, comme Melchésidec, reprend le double offi­« ce de roi et de prêtre pour régner sur une humanité« purifiée et glorifiée, s'élevant de l'amour sexuel à l'a­mour spirituel )). Et voici ce que dit aussi Michel dans laCM de la Vie:

LES TROIS EVENEMENTS

« Le Messie sera donc la vie à sa prochaine venue,« quand, Esprit, il apportera au monde la vie spirituelle« et ressuscitera effectivement en chair et en os les vivants

« et les morts, donnant la vie, la vie réelle, aux hom­« mes vivants, aux hommes nés déjà il: la morale vivi­« fiante du Christ, la vie enfin aux hommes morts à cette« morale, cœurs d'élite nëanmoins et bien trempés ... Il« sera la vérité lumineuse quand, à sa troisième et der­« nière venue, il complètera, par les lU'IJlières célestes,« les vérités spirituelles de BOn second passage ... .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. .. ..

« Le premier Messie est dit matériel, le second spiri­« tuel, le troisième céleste.

« Le Messie sonique n'emploie pour toute arme que la« parole. J ésus-Christ, repr~sentant matériel de Dieu,

« père véri~ble d'une humanité dans l'enfance, encoreIl faible ~t ignorante, en voie de développement maté­« riel, se garde de donner à ses enfants des leçons au­« dessus de leur portée, de leur enseigner la science de« Dieu. Il leur en donne le résumé. « Aimez-moi )), se41 contente-t-il de leur dire ; aimez-moi : c'est toute ]a« 10L..

« Le passage du Messie sur une planète dispose l'hu­Il manimal à devenir homme moral.

« Messie spirituel à sa seconde venue, le Verbe a con­Il servé toute son essence spirituelle. Il est Esprit, grandIl messager de Dieu. Il a d'un esprit supérieur et laIl puissance et les oallures. Tout lui est accessible. MoinsIl gêné, bien qu'il le soit encore par les exigences du li·l( bre-arbitre de l'homme plus avancé, plus clairvoyantIl à cette époque qu'au temps du premier Messie, il estIl plus explicite pour l'humanité. Il lui confirme les en­CI 'seignements d'amour du premier Messie, il le mène à« travers la Vérité. Miroir de vérité seulement, il se gar­Il de, pour rester strictement dans son rÔle, de sonder leIl fond de cette vérité : tAche réservée au Messie Céleste.

« L'Esprit ne parle point par lui-même, mais il faitCI parler. Il n'agit pas, mais fait agir; n'écrit pas maisCI fait écrire, s'adressant pour répandre plus vite la lu­« mière ... aux millions de voix des télégraphes de touteCI nature, à tous les moyens, à tous les appareils dispo­Il sés de longue main à son service, par une humanitéIl préparée d'avance, imbue de la doctrine lumineuse des

Il piqueurs spirituels et des grands messagers célestes.•• " ., •• " •••••••••••••••••• ·s' ••••••••

l( A sa t.roisième et dernière visite sur la planète leCI Messie a conservé tous ses carectères spirituels et cé­« lestes....................... " , .

« .cette transformation glorieuse, préparée et présidéeIl par le troisième Messie, clôture ordinaire d'une car­« rière harmonieuse de planète matérielle, 'a été jusqu'iciCI vaguement présentée et décrite sous le nom de Juge­« ment dernier )) (1).

Il Y a intérêt à rapprocher ces trois retoUl"6du Christ des troisvenues de l'Antéchl'ist prédites par Michel de Nostre-IDame.

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t50 L'AvtNEMENT EN ESPRITL'AVÈNEMENT EN ESPRIT t5i

LE GHRIST EST LA PYRAMIDE

AHS'ENTE·ET INViSIBLE

Un autre enseignement peut enfin être tiré de la Py­ramide .•

Chacun de nos lecteurs qui ont lu nos livres précédents,LE SECRET DE LA GRANDE PYRAMIDE (1) et l'ENIG­ME DU GRAND SPHINX (1) se souviennent certain&­ment de ce détail curieux : La grande Pyramide, cellequi est dite de Khéops et qui constitue un monumentmétrique, est aussi la seule qui soit restée inachevée etceci avec une évidente intention. Dans cet ouvrage, oùtout est géométriquement parfait, manque l'APEX,c'est-à-dire la pointe. Le sommet de Khéops est consti­tué par une plate-forme horizontale de six mètres sur

six, qui représente un autel d'offrande du temps deThoutmès II.

Nous spécifions à nouveau qu'il ne s'agit pas là d'unoubli ni d'une destruction car la pointe de l'axe verticalcentral qui fait défaut, au faite de la Pyramide, mesure

'286,1 pouces pyramidaux, c'est-à-dire la valeur exactede c~ qu'on a appelé le « faèteur-déplacement n, valeur

·qu'on retrouve un peu partout dans les mesures de laPyramides et qui garde une haute et précise signification.

Pourquoi cette « lacune n du sommet? Pourquoi cettepyramide absente? Car ce qui manque constitue lapyramide invisible couronnant la pyramide visible et~enferme U'Il enseignement.

Or voici ce que nous écrivions dans Le Secret de laGrande Pyrmrvide :

Il Jésus dit à un apôtre: N'avez-vous jamais lu dans lesIl Ecritures: la pierre que les bâtisseurs ont rejetée estIl devenue la pierre capitale de l'angle? C'est du Sei-

(1) Adyar.

.'

Il gneur que cela est venu et c'est un prodige à nosIl yeux n. (Matthieu XXI, 42).

Il Le Christ a toujours entendu' rapporter à lui-mêmeIl l'image de la pierre angulaire, celle qui est à l'angle« de l'édifice. Or, dans un type ordinaire de construc­Il tion, la même pierre ne peut, à la fois, être la pierreIl capitale (ou de tête) et la pierre d'angle. Seule la Pyra­Il mide permet de réunir les deux en une seule, à la foisIl pierre d'angle et pierre capitale, la Pierre du sommet.

Il La pierre d'angle, représentative du Christ, fait dé­Il faut dans la Pyramide pour montrer que l'humanitéIl s'est comportée contrairement au' plan idéal du GrandIl Architecte et que la Il restitution de toutes choses n neIl sera effective que lorsque le plan idéal aura étéreconstitué n.

Il C'est le Grand Architecte lui-même qui replacera lael pierre angulaire capitale (le Christ) au faite de la Pyra­el mide n.

Ainsi le monument présent ne serait là que pourannoncer le monument absent, la pyramide immaté­rielle; et cette pierre angulaire invisible est la figura­tion du Christ invisible du 2' Avènement.

Le Il Maitre de la Pyramide n est immédiatement atten­du'. Sa nouvelle construction informelle remplacera laconstruction formelle. Il doit, en effet, venir non pourcouronner une ère mais pour en fonder une nouvelle, quis'établira sur l'ancienne mais vivra sur un plan plusélevé.

Symbolisme grandiose de la seconde venue du Messie,qui inaugurera le règne de l'Esprit.

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CHAPITRE XVI

LE MIILENIUM

Les occultistes mystiques et les clairvoyants parlentcouramment de l'Ere du Verseau comme devant succé­der à. l'ère présente. Mais aucun n'est d'accord sur ré­poque à laquelle doit commencer cette ère du Verseau.

Il n'est cependant pas invraisemblable de la fairecoïncider avec le millénaire christique dont l'Apocalypsefait mention.

Saint-Jean. s'exprime ainsi,. après que la Bête a étépri~e avec le faux prophète et que tous deux ont été jetésdans l'étang de soufre et de feu.

« Puis je vis descendre du ciel un ange, ·qui avait la« clef de l'abime et une grande chaine dans sa main. Il« saisit le dragon, le serpent ancien qui est le diable et« Satan et HIe lia pour mille ans. Il le jeta dans l'Abime,« ferma et scella l'entrée au-dessus de lui, afin qu'il necc séduisit plus les nations, jusqu'à ce que les mille ansfil fussent accomplis ".

On ne peut év~demment que regretter, tout au moins

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.i5i LE MIUÉNIUMLE MIUÉNIUM 155

•...

~ première vue, que le porteur de clés de l'ablme n'in­tervienne pas plus tôt pour précipiter Satan, c'est-à-direle Mal et en débarrasser les hommes puisqu'il en a lepouvoir.

On doit croire que l'ordre ne lui en a pas été donnéet que cette opposition du hien et du mal est nécessairepuisque le texte apocalyptique ajoute:

Il Après cela il faut qu'il soit délié pour un peu deIl temps ". (XX, 2-3).

Le dragon est donc simplement mis de côté pendantla durée d'un millénaire, ce qui est assez considérablepour une vie d'homme mais qui est comme une secondeau regard de Dieu..

Il Et je vis des trônes, continue Saint-Jean, et· à ceuxIl qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Et jeIl vis les âmes de ceux qui avaient été déoapités à causeIl du témoignage de Jésus et à cause de la parole deIl Dieu et de ceux qui n'avaient pas adoré la bête ni sonIl image, et qui n'avaient pas reçu La ~arque sur leurIl front et sur leurs mains. Ils revinrent à hi. vie, etcc Ils régnèrent avec Christ pendant mille ans. Les autresIl morts ne revinrent point à la vie jusqu'à ce que lesIl mille ans fussent accomplis. C'est la première résur­Il rection 1 Ln seconde mort n'a point de pouvoir sur eux;cc mais ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ etcc ils règneront avec lui pendant mille ans.

L'AGE D'OR

·Cette période constitueI'lait le fameux Millénium dontl'espérance est depuis toujours au cœur des hommes, etdont ceux-ci conservent la nostalgie depuis l'Age d'Or.

Il est probable que, de même que les destructions deshumanités anciennes s'opèrent alternativement par l'eau

et par le feu, de même l'apparition des humanités nou­velles est caractérisée par un état d'innocence. C'est sansdoute de ces périodes heureuses que les mythologies ontgardé le souvenir.

Du temps où Saturne régna sur la terre, les hommesconnurent, dit-on, unè félicité sans pareille en l'absencede tout mal. La haine était inconnue et toutes les créatu­res vivaient paisiblement ensemble: les lions auprès desgazelles et les loups avec les agneaux. Il n'y avait pointde vices puisque la notion. du mal était absente et l'onsait que la conscience du mal génère seule les conditionsdéfectueuses car le mal n'a pas d'existence en soi.

C'est d'ailleurs ce qu'a voulu traduire la Genèse ,lors­qu'elle dit qu'après avoir mangé du fruit de l'arbreAdam et Eve eurent les yeux ouverts. Le serpent lesavait prévenus et avait dit à la femme : (c Le jour quevous mangerez du fruit de l'arbre qui est au milieu desjardins, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme desdieux, connaissant le bien et le mal.

Adam et. Eve ne connaissaient ni bien ni mal, car onne peut connaître le bien sans connaître le mal ; ils sefont opposition l'un: à l'autre. L'innocence est entière etn'a pas la notion du bien parce que celui-ci est son étatnaturel. Il n'y a pas plus de mérite pour l'innocence àvivre dans le bien que pour le poisson à vivre dans l'eau.C'est seulement quand le poisson est hors de l'eau qu'ilprend conscience des choses et en a fini avec l'Age d'or.

En effet, dès qu'Adam et Eve eurent conscience de ~adivision, ils surent où était le bien et où était le mal.C'est pourquoi (c ils connurent qu'ils étaient n1:1sIl et ilsen eurent honte, ce qui prouve que ce n'est pas d'être nuqui est le péché mais uniquement de le savoir.

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156 LE MILLt.~JUM I.E MILLtNJUM 157

UTILITE DES kGES DE FER

Ainsi vivaient les hommes de l'Age d'Or sans plus devertus que de vicés car la vertu suppose la connaissance

du viee dont elle est l'opposition. Entre deux âges d'or,où tout est unité comme tout est innocence, les humanitéstraversent des âges de terre, de pierre, de fer où tout estdivision. C'est l'Etat de division qui crée les maux in­~rieurs et extérieurs de l'homme en le mettant en cons­

tante opposition avec lui-même, avec les autres hommes,avec les autres êtres, avec les choses et avec tout ce quiest.

On serait enclin à le déplorer s'il n'apparaissait, à laréflexion, qu'une période de fer est aussi utile qu'unepériode d'or et même que le fer est plus utile que l'or, àcause de la lutte, donc de l'effort qu'il suppose. Une fois

extrait de la roche, l'or, comme l'innocence, reste égalà lui-même et ne change plus. Souvent même on le trou­

ve à l'état naturel sous forme de blocs ou de pépites.. Dès lors, il reste passif. Le fer, lui, n'existe pas autrementqu'à l'état brut, en mélange intime avec la matière etc'est une opération complexe qui le dégage du minerai.Son existence active ne fait que commencer. Forge etlaminoir en écrasent les' molécules, le pétrissent, le ma­laxent pour en exprimer la vertu. La trempe le durcit eten fait l'acier flexible. Cément et tungstène l'amènent àl'extrême souplesse comme à l'extrême dureté. Mais tou­tes sortes de maux iniernes comme externes le menacent.

Il doit sans cesse se défendre contre la. paille et. l'oxyda-'tion. Contrairement à l'or statique, inconscient etimmo- .bile, le fer dynamique renferme en lui la VIE avec sesmenaces de rupture et de mort.

Les âges d'or sont donc des périodes de repos au milieu

des autres âges, de même que les autres âges sont des pé­riodes de travail entre les âges d'or.

Chacune a son utilité, mais l'avancement n'a lieu quepar le fer, la progression ne se fait. que par la souffrance.

Voici plusieurs millénaires que l'homme peine et souf­fre. Il est temps qu'il connaisse la détente et le repos.

GOG ET MAGOG

Toutes les générations ne participent pas à l'Age d'or.Aussi y aurait-il une souveraine injustice à ce que cer­taines portions de l'humanité en jouissent tandis que laplupart des autres seraient tenues à l'écart.

L'hypot,hèse des réincarnations et des vies successivesdonne seule au problème une juste et idéale solution.Avec elle toutes les générations seraient également trai­tées et pourraient prétendre à bénéficier de l'un ou del'autre Millénium.

Le dernier dont la tradition a gardé le souvenir eutlieu, avons-nous dit,' sous les auspices de Saturne. C'é­tait un millénium païen, basé sur la sagesse du physiqueet du mental. Lé Millénium christique aurait un toutautre caractère. Il s'instaurerait sous le signe de l'Amour.

S'il en est ainsi on s'explique difficilement que l'Apo­calYPse le réserve·à un petit nombre groupé dans unesorte de cité fidèle et en opposition avec les hommes d'a­lentour. Car, durant le Millénium christique, alors queles 'justes seuls semblent retranchés de la malice des nom­mes, ces derniers continuent à vivre, pour peu qu'on ac­cepte les dires du Voyant.

« Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera« relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les« nations qui sont aux quatre coins de la terre... ».

Page 82: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

156 LI: MILLtNIUM

Par conséquent en dehors des élus de la cité sainte au­ront subsisté des peuples indifférents ou pervers.

Ces peuples, Jean les désign-e sous le no~ de Gog etde Magog et dit qu'ils seront Il rassemblés pour la guer­re "et que « leur nombre est comme-le sable de la mer JI.

C'est donc toute l'humanité restante, moins les justes,qui demeurerait marquée pour la guerre finale et mar­cherait dans la voie du mal. Son intention est bien défi­nie par la révélation de l'apôtre. Cependant la phraseinitiale du verset 9 du chapitre XX appelle un commen­.taire particulier.

cc Et ils montèrent, dit Jean, sur la surface de la terre JI.

Pour monter à la surface il faut donc que Gog et Ma­gog soit au-dessous. Ou bien les nations maudites ontsuivi Satan dane l'abtme et sont déliées, par permissionspéciale, aux derniers temps.

Qu'ont fait Gogistes et Magogistes durant ces mille ans?~n ne le SlÙtet Jean ne s'en soucie. Toujours est-il qu'autémoignage de sa vision :

« •••Ils investirent le camp des saints et la ville bien~­« ,mée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. Et le« di~le, qui les Eléduisait,fut jeté dans l'étang de feu et de« soufre, où sont la bête et le faux prophète Il.

Cette fois'l'histoire de l'Humanité est close et n'a plus ni. faits ni gestes. Il lui reste à comparaltre pour le règlement.

QUATRIÈME PARTIE

LE JUGEMENT DERNIER

Page 83: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

CHANTRE XVII

LE JUGEMENT

La tradition fait de la vallée de Josaphat, en Palestine,le lieu du Jugement Dernier. Si imposante qu'ait paruaux premiers disciples cette vallée, elle apparatt aujour­d'hui de proportions bien médiocres pour oontenir lestrois milliards d'êtres humains qui vivront sur terre auxderniers temps. Elle serait encore plus insuffisante pourles centaines de milliards de morts depuis le commence­ment du monde ...

Là enoore l'hypothèse réincarnationiste permet de tour­ner la difficulté en réduisant le nombre total des hom­

mes, tant de ceux qui vivent et vivront que de ,ceux quiont vécu. Si les Ames séparées de leurs corps en retrou­vent un nouveau et se manifestent plusieurs fois par lanaissance, le pullulement humain ne saurait croitre dansde telles proportions. Ce séraient toujours les mêmeséquipes, les mêmes genérations qui se .réincarneraient.Ce serait la même humanité qui recommencerait sonexpérience. L'augmentation actuelle, dftment enregistrée,des populations de la terre traduirait seulement l'incar-

11

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162 LE JUGEMEfiT LE JUGEMENT 163

nation croissante d'humanités élémentaires V611U~S del'animalité.

Cette hypothèse n'est gênante que pour la doctrine dela résurrection des corps, selon laquelle, à la dernièreheure, tous les défunts retrouveront le corps dont ils dis­posaient sur Ill. terre, fussent-ils au fond des. mers oudigérés pal' les bêtes sauvages, transformés par la ehi­mie organique ou volatilisés par les éléments.

Et peut-être est-ce là une des raisons qui empêchentl'Eglise d'adopter l'explication réincarnatoire, selonlaquelle chaque homme ayant eu et devant avoir plusieursvies successives a été et s.erausufruitier de plusieurs corps.Dans ce cas, duquel de ces corps les ressuscites du Juge­ment dernier deviendraient-ils propriétaires ? Serait-celaissé au hasard ou les hommes auraient-ils le choix ?

Cette seule objection suffit à déconsidérer la résurrec­tion charnelle pure et simple et il faut sans doute conce­voir cette réincarnation comme s'appliquant à des corpssubtils. Telle parait être, au surplus, l'interprétation théo­logique la plus clairvoyante, qu'elle émane d'Origène, deClément d'Alexandrie ou d'Augustin.

CEUX QUI SONT INSCRITS DANS LE LIVRE

Mais revenons au lieu du Jugement. On ne peut pas lepréciser plus qU'ela date, car ni l'un ni l'autre ne serontsans doute affectés pal' l'espace ou par le temps.

D'ailleurs Jean semble l'indiquer dans le verset II dumême èhapitre lorsqu'il écrit :

« Puis je vis un grand trÔne blanc, et celui qui était« assis dessus. La terre et le ciel s'enfuirent devant sal( face et ü ne fut phJS trou:véde place pour eux ".

Dono plus de terre et plu~ de ciel. Donc plus de matièreni d'apparence. Nous sommes bien enfin dans le mondeinterdit aux sens corporels.

Il Et je vis les morts, les grands et les petits, qui se« ten~ient devant le trône. Des livres furent ouverts. Et unIl autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie. Et lesIl morts furent jugés selon leurs œuvres d'après ce quiIl était écrit dans ces livres ...

« Quiconque ne fut pas trou;vé écrit dans le livre de« vie fut jeté dans l'étang de feu ••.

En dépit des promesses de flammes du verset 15 l'étudede cette fin du chapitre XV est consolante. Elle montre, àn'en pas douter, que bien l'ares seront ceux qui serontjetés au feu, car ce' qui résulte des textes précédents,c'est que bons et méchants seront jugés d'après leursœuvres, inscrites dans le livre de vie. Seuls, ceux qui neseront pas inscrits dans le livre de vie iront rejoindre laBête dans l'étang de feu.

Quels seront donc ceux-là? Les seuls grands crimineisqui auront repoussé l'amour de Dieu et se seront détour­nes de sa face, ceux qui, d'cux-mhnes, auront voulu seséparer de l'Esprit.

LEi HEGLEMENT DES COMPTES

Tel qU"il est envisagé traditionnellement par les peu­ples chrétiens le Jugement Dernier, avec ses trompettes,appartient à l'imagerie élémentaire. Il est calqué sur lesparades terrestres et constitue une sorte de revue ou dedéfilé propre à frapper les imaginations.

Cette orchestration simpliste reproduit d'ailleurs la miseen scène de religions plus anèiennes où le jugement col­lectif est destiné à produire la terreur. Les justes eux­mêmes ne sont pas très rassurés à l'idée de la comparu­tion finale et, jusqu'au' bout, sont hantés par la craintede ne pas figurer sur le Livre et d'être exclus de la com­munion des Saints.

La réalité est toute autre et les jugements derniers sont

Page 85: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

i51 LE rutlEMENT LE WGEMENT i55

de toutes les époques. Ils constituent des règlements decomptes à chaque phase des civilisatio~s. Jugemen~ der­nier le Déluge, la Tour de Babel, Sodome et Gomorrhe.Jugements derniers les grandes invasi~ns et les grandespersécutions. Jugements derniers les dernières gU'erresmondiales. Mais on remarquera qu'à mesure du déroule­ment des temps les jugements derniers sont de plus enplus etendus. Limités d'abord à une tribu, puis à un peu­ple, puis à une civilisation, on les voit, peu à peu',s'agrandir aux dimensions de la Terre et tout démontre lavastitude du prochain Jugement Dernier.

DEFENSE DE REGARDER EN ARRIERE

Sera-t-il l'ultime Jugement, celui qui mettra fin à touteexistence organique humaine? Nous ne le pensons pas,car les temps ne sont pas encore révolus. Il n'y a pasassez de justes pour peupler la Cité eéleste. L'espècehumaine n'a pas produit assez de dieux.

Comment en serait-il autrement puisque l'humanitécontinue à s'animaliser par un bout tandis qu'elle sedivinise par l'autre? Nous sommes un Etre collectif quis'achemine de bas en haut. Il faudra des siècles encorepour que l'unité se fasse, bien qu'à la vérité l'échéanceapproche à grands pas.

L'intrusion brusquée de l'homme dans le domaineinterdit où il ne devait pénétrer qu"après une lente évo­lution spirituelle, 'v~ hâter "l'avènement des choses et1'8.cbomplissementdes destins.

Il serait bien vain de s'epuiser dans un effort d'ensem­ble pour conjurer les Puissances invisibles, mises enbranle par notre inconsciente audace et notre imprudentecuriosité. Les phénomènes objectifs et subjectifs qui vontse déclencher au cours des périodes qui viennent ne

seront plus à la mesure des hommes ni de leurs instru­ments, ni de leu'I'Slois.

La parturition géante qui s'accomplit brisera commefétus les plus stlres dispositions humaines et rien ne seraplus risible que l'affolement de la fourmilière quand laRoue aura passé dessus.

Aussi n'y a-t-il pas d'autre salut que celui que chaquehomme s'assurera lui-même sans attendre que les autreshommes soient prêts.

Il Fuyez 1 comme Loth, dit l'Ecriture ,sans regarder enarrière ".

Sinon, vous aussi, serez changé en statue de sel.

Page 86: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

- ~...

CHAPITRE XVIII

LA JERUSALEM DELESTE

ce Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre;« car le premier ciel et la première terre avaient dispa­Il ru et la mer n'était plus Il.

Ainsi s'exprime Jean l'Apocalyptique pour constaterque le monde matériel s'était évanoui.

A partir du Jugement la forme cessera d'~tre. Il n'yaura plus d'envers; il n'y aura plus que l'endroit. Touteapparence aura cessé .d'abuser le monde et les hommes.Au lifU de leurs sens anciens et grossiers ceux-ci aurontacquis des sens nouveaux et subtils.

Une humanité d'individualité remplacera une huma­nité de personnalités.

Le son ne sera plus, ni l'image, ni l'odeur. Les palaisseront devenus célestes et les touchers seront abolis..

« Les 10uissances qui naissent du contact, dit le cin­ce quième dialogue de la Bhagavad-Gita, ne sont en v~rité« que des sources de douleur, car elles ont un commen­ce cement et une fin... Ce n'est pas en elles que le Sage« peut trouver sa joie Il.

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Page 87: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

168 J LA JÉRUSALEM, CÉLESTE LA JÉRUSALEM CÉLESTE 169

LA COHABITATION AYEC DIEU

« Et je 'vis, continue le Voyant, des~endre du Ciel, d'au­« près de Dieu, la ville Sainte, la nouvelle Jérusalem,Il préparée comme une épouse qui s'est parée pour sonIl époux. Et j'entendis du trône une forte voix qui disait :Il 'Yoici le tabernacle de Dieu avec les hommes 1 Il habi­CI tera avec eux et ils ·seront son peuple. Et Dieu lui­Il même sera avec eux Il.

La promesse de la cohabitation avec Dieu ne pouvaitconcerner les humanités physiques. Comment la chairaurait-elle part aux divines proximités? Il Y a incompa­tibilité, inbommunicabilité entre ce côté-ci et ce côté-là,car se sont deux faces de la vie dont l'une est tournéevers le bas et l'autre tournée vers le haut.

La preuve que toute chair aura disparu c'est qu'il n'yaura plus de mort organique.

,Dieu, proclame le verset 4 du XXI )',essuiera toute« larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'yfI aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières« c/wse~ ont disparu Il.

YICTOIRE SUR LA MORT

Tel est bien le sens de la nouvelle vie, celle qui nerepose sur rien de périssable. Plus de peSanteur, plùsde localisation, mais la légèreté et l'ubiquite. Plus depeur mais de la sérénité, plus de chagrin mais de la joie,plus de souffrance mais une volupté divine. Tout auraété remplacé par son contraire, tout aura été transcendé.

CI ·A·celui qui a soif je donnerai de la source de l'eauIl de vie gratuitement. Celui qUJi vaincra héritera ces« choses. Je serai son Difm et il sera mon fils )'.

Etre le fils de Dieu, donc dieu soi-même, tel est le prixde la victoire., Quelle victoire? Sur les autres? Hé non 1

1

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1

celle-ci ne fait que nous abaisser. Tout homme qui vain­cra autrui prépare son cha.timent propre et appelle sonabaissement. Vouloir vaincre autrui, c'est prétendre vain­cre Dieu lui-même dahs la personne de son' fils. Toutt.riomphe extérieur est une bataille perdue. Poignarderson prochain, c'est se poignarder soi-même. Ainsi leconquérant matériel accumule ses chances de mort.

CeluI qui vainbra sera celui qui sera victorieux delui-même et qui, livrant sans cesse combat à ses passions;les réduira à merci. Vaincu physiquement, le Juste auragagné spirituellement sa guerre. Mort organiquement, ilne connaîtra pas la IC seconde mort Il.

T...tA JERUSALEM CURIQUE

Et Jean fut transporté en esprit sur une grande et hautemontagne d'où il vit la Jérusalem descendre comme unepièce montée, une sorte de confiserie du Divin.

CI Son éclat était semblable à celui d'une pierre trèscc précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme ducc cristal Il.

On sent que l'apôtre préféré est submergé par ce qu'ilvoit et que les mots lui manquent pour l'exprimer enrl~pit de sa faconde orientale.

Dans l'impossibilité où il est de traduire l'objet de sonextase spirituelle il se voit contraint de le décrire aumoyen de métaphores de son temps. Il lui faut mêmerecourir aux chiffres humains et aux nombres mystérieux,comme seuls capables de symboliser sa vision céleste.

La ville sainte a douze portes, gardées P,ar douze angeset qui, trois par trois, font face au midi, au septentrion,au levant et au couchant. La muraille d'enceinte a douz~fondements. et mesure cent quarante-quatre coudées. Maisvoici qui est singulier et porte à la réflexion.

Il Celui qui me parlait, dit l'apôtre, avait pour mesure

. ,

Page 88: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

170 LA JÉRUSALEM ctLESTE LA JÉRUSALEM c:tLESTE 111

« un roseau d'or afin de mesurer la ville, ses portes etcc ses, murailles. La ville avait la forme d'un carré et sacc longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec« le roseau et trouva douze mille stades (1) la longueur, la« 'largeur et la hauteur en étaient égales..

On ne peut pas mieux dire que la Jérusalem célesteserait un cube parfait. Est-ce parce que Jean regardaitaveCdes yeux d'homme qu'il s'est arrêté à cette mesure, laplus élevée qui soit avec la sphère dans le monde à troisdimensions'1 Il est vraisemblable que tout ne lui a pasêta montré ou qu'il n'a pu tout comprendre Car la nouvelleJérusalem a certainement d'autres dimensions.

I.•E rl'IDMiPLE VIVANT

CI Je ne vis puint de temple dans la ville; car le Stngneur­Dieu tout-puissant est son temple ainsi que l'agneau n.

Paroles qui rejoignent celles de Jésus et expliquent lecomporœment de celui-ci dans la Jérusalem ancienne. LeChrist ne considérait le temple qU'ecomme un lieu d'ensei­gnement et allait prier seül sur la montagne ou dans led~sert ..

Tout culte sera aboli dans la Jérusalem céleste. Point deprêtres, point de lévites, point de théologiens, point derites, point de cérémonia.l. <Chaquehabitant sera un tem­ple vivant dans le Temple vivant de Dieu car Dieu rem-

, pla:cera toute religion ecrite. Il sera la Religion unique ettou's seront dans son sein.

« La ville n'a besoin ni du' soleil ni de la lune pourIC l'éclairer; car la gloire de Dieu l'éclaire et l'agneau« est son flambeau ... Ses portes ne se fermeront point leIl jour, car là il n'y aura point de nuit ... Il n'entrera'cc chez elle rien de souillé ni personne qui se livre à l'abo-

(1) Le stade valait 000 pieds grecs.

« mination et au mensonge; il n'entrera que ceux· qui« sont écrits dans le livre de l'agneau ».

Des justes boiront l'eau du fleuve de vie et mangerontle fruit de l'arbre de vie. Il n'y aura plus de lampe niaucun luminaire matériel. Ils porteront la marque divine5U'1"leu1"front où n'aura pas été inscrit le nombre de labête.

Et ils verront Dieu face à face et Dieu les eblouira.

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CHRONOLOGIES FINALES·

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Dans Le Secret de la Grande Pyramide, interprêtant en1936 les événements de la génération adamique, nousavions tenté de leur assigner un ordre en tenant comptedes prophéties les plus célèbres, depuis Isaïe jusqu'ànos jours.

En premier lieu nous signalions le déroulement destemps de la fin tel qu'il résulte des évangiles de Matthieu,Mare et llue.

On peut le reproduire en gros comme ceci:

CHRONOLOGIEDES DERNIERS TEMPSSELON LES EVANGILES

,

\

AVANT LA FIN

Les faux bruits.Bruits de guerre.Une nation contre une nation; un

royaume contre un royaume.Famines et tremblements de ten·e.Persécutions et guerres civiles.

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Page 91: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

176 CHRONOLOGIES FINALES CHRONOLOGIES FINALES 11'7

OHRONOWGIE DES DERNIERS TEMPSSELON L'APOCALYPSE,

ABOMlNATION ~DE LA DÉSOLATION ~

PHÉNOMÈNES

ASTRONOMIQUES

VENUE DU ~'ILS

DE L'HoMME

Les ;ours de la plus grande détresse(ile:;seront abrégés à cau'Se dessaints).

Le soleil obscurci.La lune éteinte.La chute des étoiles.Les puissances des cieux ébranlOOs.

Le signe dans le ciel.Lamentation des tribus de la terre.Le Fils de l'Homme sur les nuées.Les trompettes angéliques.Le rassemblement des élus.Le jugement des nations.

Satan délié et vaincuJugement dernierNouveaux cieux et nouvelle terreLa Jerusalem céleste .

CHRONOLOGIE DES DERNIERS TEMPSSEI~N BARTHELEMY HOLZHAUSEH

l'" âge de l'Eglise: Du Christ à Néron.2" âge de l'Eglise: De Néron à Constantin.3" âge de l'Eglise: de Constantin à Oharlemagne.4" âge de l'Eglise : de Charlemagne à Charles-Quint.5" âge de l'Eglise : de Charles-Quint au Grand Mo­

narque.6" âge de l'Eglise : du Grand Monarque à l'Antéchrist.ïO âge de .l'Eglise : de l'Antéchrist à la fin du monde.

"'.J

Le trÔne de la majesté divineLes vingt-quatre vieillardsLes quatres êtres vivants

Ouverture des sceaux du livre de l'AgneauLes saints et les martyrsLes 144.000marqués du sceauLes 7 groupes et les 7 trompettesLes deux témoins

La femme et le dra~onLa Bête qui monte de la ,merLa Bête qui monte de la terreLa moisson et la vendangeLes 7 coupes et les 7 fléauxLa chute de la grande Prostituée-Capture de la mte et du faux prophèteSatan lié et muré dans l'abtme.Les mille ans des justes et du Christ.

OHRONOLOGIEDES DERNIERS TEMPSD'APRES LE BARON NOVAYE

Guerres généralesFléauxGrise révolutionnaireDestruction des méchantsDestruction de Paris et de plusieurs villesRelèvement de la FranceGonversion des hommesTriomphe de l'Eglise et paix généraleLe Grand Pape et le Grand MonarqueRenaissance des 25 ansRègne de l',AntéchristMort des deux témoins : Enoch et Elie.chute de l'AntéchristPurification de la terre par l'eau' et le feuRègne de DieuFin du monde .J

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178 CHRONOLOGIES FINALES CHRONOLOGIES FINALES 179

1

CRONOLOGIE DES DERNIERS TEMPS d'après la pro­phétie de Saint-Malachie SUr les paPes complétée Parle moine de PadlYUe.

(1) Le Cardinal Pacell1, élu pape en 1939, choisit le nom dePie XII, contrairement à la. prophétie de Padoue qui lui assignaitle nom de Grégoire XVII et assignait celui de Pie XII au Pape de• la moitié de la lune •. Il pst possible que ce dernier reprenneà son .r:ompte l'a·ppeIlaLlon dédaignée de Grégoire XVII.

1912.

1913.

1914.

1917.

1918.

Les 3 papes du ma­laise, de la guer­re, de la crise etde la persécution(1003 à 1939).

Les 3 papes de lanaissance et de la

floraison mYRti­que.

Les 3 papes d e 8épreuves suprê.mes.

Iffnis ardens (Feu ardent)PIE X (1903 à 1914)Religio depoputata (La chrétienté

dépeuplée)BENOIT XV (1914 à 1922)Fides Intrepida (Foi Intrépide)

PIE Xl (1922 ,à 1939)

Pastor ange.N,cus (Pasteur angéli­que)PIE XII (1939 à ... )

Pastor et nauta (Pasteur et nau­tonnier)PAUL VI (... à ... )

Flos FloTUm (Fleur des Fleurs)CLEMENT XV (... à ... )

De medietate lunae (de la moitiéde la lune)

GREGOIRE XVII (1) (•.. à ... )

De labori soli (Du travail du soleil)

GREGOIRE XVIII (... à ...)De gloria olivoe (De la g~oire de

l'olive)

LEON XIV (... à ... )

CHRONOLOGIE DES DERNIERS TEMPSD'APRES NOSTRADAMUS

Persecution des gens Ecclésiastiques par les Roys Aqui-lonnaires unis avec les .orientaux (Durée onze ans),

Nouvelle persécution de trois ans par le MÉRIDIONAL.Famine et horrible pestilence.Désolation du Saint des Saints.L'ANTECHRIST, 'Prince Infernal et ses effusions de

sang (durée 25 ans).SATAN jeté dans l'abîme du Barathre. (Mille ans de

Riècle d'or).

CHRONOLOGIE GEOMETRIQUEDE LA GRANDE PYRAMIDE

Pour finir rappelons les dates principales de KHEOPS,telles qu'elles résultent des calculs de Piazza Smith et dessuppositions de Davidson et Aldersmith mais sans tenircompte de l'interprétation de ces derniers et 'en les appli­quant à l'évolution secrète des temps modernes, surtoutde 1909 à nos jours.

740. - Charles Martel.

1557. - Retraite de Charles-Qu,int.

1844. - Karl Marx (Le Capital) (Les chemins de fer).1888. - Avènement de Guillaume II.

1009. - Nicolas II à Cherbourg (Germe de l'allianceFranco-Russe).

Guerre balkanique.Election du Président Wilson aux Etats-Unis.

Première guerre mondiale.Révolution russe.

Traité de Brest-Litowsk et Armistice général. .,

Page 93: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

1SO· CHRONOLOGIES FINALES CHRONOLOGIES FINALES 181

1953.

1992.

2001.

Ce qui fait l'intérêt de cette chronologie - nous te­nons à le souligner ~ c'est que les dates qui précèdentne sont P!ls choisies ar-bitl'lairement parmi d'autres, demanière à coïncider avec tel ou tel grand événementhistorique, mais sont les seules qui résultent soit de dé­tails architecturaux, soit de recoupements géométriques.Par conséquent les années des 19" et 20' siècles qui n'y (1) Editions de l'Ermite.

'ESSAI DE CHRONOLOGIE PREVISIONNELLE

figurent pas doivent être considérées comme n'ayant pasd'importance spéciale en ce qui concerne le sens de l'é­volution humaine telle qu'elle fut pré~envisagée par leConstructeur.

athéethéiste

DE 1950 A L'AN 2000

t993-2000.

Extension de l'athéisme.

Persécutions.

Réconciliation des églises.

- Anarchie générale et dilution des ty­rannies.

2001. - Nouvel avènement du Christ spirituel.

1953.

1992.

1948-1952. - Lutt.e entre les mystiques

Mais, nous demandera-t-on, quelles sont vos conclu­sions personnelles? Et croyez-vous que la fin du présentsiècle puisse coïncider avec la fin des temps?

A la deuxième question nous répondons : non. Il estcertain que de grands événements, tels que nous lesavons déjà envisagés dans Il QUI SERA LE MAITRE DUMONDE? " (1) se produiront d'ici la terminaison du 'pré­sent, millénaire. Mais aucun d'entre eux ne signifiera au­tre chose que la fin d'une civilisation.

Voici comment nous voyons la marche des événementsdans le demi-siècle qui s'amorce. Nous esquisserons en­suite un tableau des événements dans le millénaire pro­chain.

Traité de Versailles, de Saint-Germaai'f)Jet deNeuilly, (qui contenaient en gepne la 2"guerre mondiale).

Débâcle des Russes Blancs (Denikine,Wrangel et Koltchak).

Marche de Mussolini sur Rome; Avènementdu Fascisme.

Avènement de Staline.Mort de Lénine.Locarno.

La lutte entre Trotsky et Staline.Mein Kampf.Pade Kellog.

Maximum de la crise économique générale.Avènement d'Hitler.Le Komintern.Le communisme mondial.Munich.

Deuxième guerre mondiale.Fin de la deuxième guerre mondiale et

bombe atomique.Fin de la S.D.N. (8 avril).Instauration du Service militaire obligatoi­

re en Grande-Bretagne.

1946.

1947.

1919.

1920·l­1921. !1922.

1923.

1924.,

1925.

1926.

19Z7.

1928.

1931.

1933.

1935.

1936.

1938.

1939.

100>.

Page 94: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

182

2001-2500. -

2500-3000. -.-

CHRONOLOGIES FIN!L18

DE 2001 A 3000

Nouveau Moyen-Age.Nouvelle Renaissance.Nouvelle corruption.

Période cataclysmique.L'Antéchrist.3" et dernière venue du Messie.Millénium.Fin de la présent-e humanité.

.~

AVANT-PRoros

TABLE DES MATIÈRES

...............................................

PREMIERE PA'RrfIE

L'ANTECHRIST

CHAPITRE PREMIER. - La Traàtttcm.Les Antéchrists - L'An Mille ............................•• 11

CHAPITRE II. - 1)a prophétie d.u Moine A-tlson.

Lettre à la reine Gerberge - Le fUs conçu dans le péché- Le prince des magiciens - L'ennemi des hommes .. 15

CHAPITRE III. - Ce (lu'en pensait Nostradamus.

·Peut-on croire Michel de Nostre-Dame ? - Le premierAntéchrist - Le deuxième Antéchrist - Le prince In-ternaI ou troisième AntéchJllst 21

CHAPITRE IV. - La B~te et le. nmnbre 666.

Les deux bêtes - Un problème irrésolu - Considérationsarithmétiques - Le nombre de l'Humanité - Le Pèredu Mal ............................................•...•. 29

CHAPITRE V. - Le véritable A.ntéchrist.

L'Antéchrist n'est pas un homme - Le véritable Anté­christ sera universel ou ne sera. pas -La verge de fer 36

CHAPITRE VI. - Les .igne. avant-coureurs.

La flèvre sociale - La science prJse au piège - De deuxl'un - Quand la montagne se fendra - La disp8l'61onprédite par MoYse- Résurrection du peuple Hébreu -Les nations les ramèneront - Eretz-Israêl oU

CHAPITRE VII. - L"Epoque de la Grande Détresse.

Les grandes semaines - Le calendrier adamique - L'èrede la. contrainte - Le culte de la maUère et du mentaJ.­Quand l'évolution se préciplle - La folle des conduc-teurs terrestres 63

Page 95: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

18( TABLE DES MATIÈRES TABLE DES MATIÈRES 185

CHAPITREVIII. - La cuve ae la colère de Dieu.

La dlv·lsion des familles - Le déséquilibre spirituel­Le monstre-industrie - Responsabll1tés chrétiennes ­Evolution du christianisme - L'effort reconstructeur ­• Je ne suis pas venu apporter la paix mais l'épée. -La moisson et la vendange 65

DEUXIEME PA'RTIE

LES TEMPS CATACLYSMIQUES

CHAPITREIX. - Subjectivité et obje,ctolvitédes cataclysmes.

Le soieil noir - ·Catastrophes générales et règlements In­dividuels - Une expUcaUOn secrète - Les furonclesdu soleil - Quand le soleU reflète la peur - L'orbitedu Christ 81

CHAPITREX. - Cataclysmes ~TTestres.

La manette du globe - La divergence entre hommes etdieux - FragUlté de la crotlte terrestre -La grandefracture du 3611I- degré - Le nouveau Ifacteur d'ébranle-ment - Face il. face avec les dieux 91'

CHAPITREXI. -. Catac~ysmes célest'es.

Incendies d'étoiles - Les misères physiologiques du 60­l,eil - Conséquences subjectives d'une simple auroreboréale - Rupture de la lune ou accouchement du SQ-

leil 1 - La Terre esl-elle de nouveau enceinte 1 105

CHAPITREXII. ~ L'es sept Il~au:x.

L'ulcère malin - La mer et les fleuves de sang - La brO-lure du sole1l -Le supplice des ~nèbres - Fuite desnes et dlsparHiondes montagnes - Quand les oiseauxmangeront la chair des rois .........................•.. H5

TROISIEME pAŒ\rrIE

LE RETOUR DU MESSIE

CHAPITREXIII. - Les 1190et les 1~~5jour,.

Lf!. grande angoisse - Ce que dU l'Homme vêtu-de-lin ­Au temps de l'épreuve - Une laborieuse comptabilité -Daniel et la Pyramtc1e 127

CHAPITRBXIV. - Où et qUQ.1lld ?

Prenez garde J - • Je rev~endral • - Messie informe ouMessie formel 1 ....................................•...•• 135

CHAPITREXV. - L"Âvênement en espritSupériorité -du Christ invisible - Si Jésus se reincarnalt

- Le Christ reviendra sur les nuées - Les trois avène­ments - Le Christ est la Pyramide absente et invisible H3

CHAPITREXVI. - Le MilUn4um.

L'Age d'Or - Utilité des A.gesde fer - Gog et Magog .... 153

QUATRIEME PARTIE

DE IUGEMENT DERNIER

CHAI'JTREXVlI. - Le Jugement.

,Ceux qui sont inscrits dans le Livre - Le règlement descomptes - Défense de regarder en arrière 161

CHAPITREXVIlI. - La Urusalem céleste.

La ,cohabitaUon avec Dieu - Victoire sur la mort - LaJérusalem cubique - Le Temple vivant 167

CHRONOLOGIES FINALES

Chronologie des derniers lemps selon les Evangiles 175l'Apocalypse 176Holzheuser 177de Novaye . " 177Malachie 178Nostradamus 179

Chronolog-ie géométrique de la Grande-Pyramide 179Essai de chronologie I}révisiollnelle 181De 1950 à l'an 2000 ............•.••..•.••..•...•.••.........•..•• 181De 2001 à l'an 3000 ..... ; ...•....•.•..••.. , ..••.•••........•....• 182

Page 96: Les derniers temps du monde. De l'Antéchrist au Jugement dernier

TITRE ANNel:,.rI:lJ1IUNli \;I:NHE

DI: LA ROSE A L'ARTICHAUT1926GIllRammanon poéSie

L'AMOURe! LAMER1926GB2Pn. de la Femmeroman

LE LIVRE DE L'EAU1927GB3Rammanon nature

LE PERE POU1928GB4Rammanon humour

ARMIE1929GB5Rammanon roman

LE PRINCE VIERGE1931GB8Rammanon roman

LAClE1935GB7Bazainville / .•••tl8spintuel

JESUSA DE GUIPUZCOA1938GB8Calman-lévv roman

LA VIE AGTEE DES EAUX DORMANTEs1938GB9 Stocknature

LE SECRET DE LA GRANDE PYRAMIDE1938GBl0Advar 1J'ai Luésotérique

LE LIVRE DE LA MORT DOUCE1937GBll llBnalessDlntuel

QUEST CE QUE LA RADiESTHESlE?1937GB12 Plonésoténque

L'INVISIBLE ET MO1938GB13COu mer du livrespintuel

LA DANSE SUR LE VCl CAN1938ütl14 AdyarésOl8rique

LE REGNE DE LA BETE1939GB15La Sourcenesociété

LE REGNE DE L'AGNEAU1939GB16J.OIven1 Aœspirituel

LASOROERE1939IXll (Calmen-levyroman

DIEU I:ST IL MATHEMATIOEN?1942GB18 Astl8ésOllnque

LES ClES DE LA SANTE1942GB19COumer du livrespirituel

LES ClES DE L'ABONDANCE1943GB20 Danglesspirituel

LES ClES DU BONHEUR1943GB21Cou mer du livrespirituel

L'INTIATION SENTIMENTALE1944GB22 NclausSociété

FRANCE ,FILLE AI NEE DE L'ESPRIT1945GB23J,Olvens rituel

L'EN GA E DU GRAND SPH NX1946GB24Advar / J'ei Luésonque

L'AMI DES HEURES DlFFIOLES Oe livre de chevet)1946GB25III Rlseaus'rituel

LES DESTINS OCCUlTES DE L'HLMANITE1948GB28 .•••tl8ésonque

JEetMO194GB27Illftlseau s'rituel

L'ŒIL DE LA TEMPETE1947GB28 Aillaud vécu

IL Y A UN TRESOR EN Ta1949GB29Qnnium/ AGBSPIrituel

DEMANDE ET TU RECEVRAS1949GB30Nclaus/Aœ sPIrituel

CWMENT VAINCRE PEURS ET ANGaSSES?1949GB31Danalesspirituel

QUI sE~ LE MAITRE uU MuNDE ?1949GB32 Ermiteéeolllrique

AFFI~EZ ET VOUS œTIENDREZ

1950GIl33 DanglesspirituelLEJEU PASSIONNANT DE LA VIE

1950GB34.•••tl8 /Danales/spirituelA TRAVERS LES ALPES FRANCAlSI:S

190uGB35 Ermitenatul8

APPRENEZ A BIEN pARLER1950GB38 Nclauss ~81Ie

VlVENT 1950GB37III Rlchers rituel

L'APREs-MllKl

1951GB38III Rlcheres,riqueCWMENT ON Sou. EVE LES MONrAGNES

1951GIl39 llBnglesstueI

L'ANTECHRIST ET LES DERNIERS TEMPS DU MONDE1951GB40 llBrvvésnoue

LA VIE CWMENCE A50 ANS1953GB41Aubanel/Danales société

soS TON PROPRE MEDEON

1953GB42Amour et vie / AGBSOCIétéLA REFORME DU CARAcrERE

1953GB43 NcJaUiSOCI6t6PETIT TRAITE DE MYSTIOSME EXPERIMENTAL

1954GB44NclaUl/AGB sllirituelL'OPTIMISME CREATEUR

1954GB45 llBnglessPIrituelDIEU EST IL TOUT PUISSANT?

1954GB46 .•••tl8ésOllriauePARIS EN ZIGZAG

1954GB86 AuteurSOCI6t6

LAGUERISSON PARLA Fa

1955GB47Aubanel/AGBsplntuelRECHERCHE DE LA Nieme DIMENSION

1955GB48 Advaréeotériaue

(jUiDE SPIRITUEL DE L'HUMMEMwERNE

1955GB49 Nzetsllirituel

PETIT CATECHSME DU SUCCES

1956G850..•• tra / AGBsPIrituelLE SCANDALE DU PAl N

1956G851 Nzetsocl6t6

Kl::HABlLI ATION DE DlI:U

1957G85:.! ..•• trasllintuel

LA NOLnfELLE Q.E

1956GBll3III RlIeausplntuel20 HSTaRES DE BETES

959GB54Crepln-leblondnature

LEs REINCARNATIONS DE DURA

1960=Remmanonroman

LE PRDIlL EM E DE LA CHAI R ou l'énigme sexuelle

1961Ncl_SOCIetéVOYAGE AU BOUT DE LA RAISON

1962G857Aae d'orspirituelFAITES DES MIRAClES

1963G858Nclaus1 AGBspirituelLAFONrAINE DE JOUVENCE

1963GB59Aubanel/ AœsPIrituelLE SEI GNEUR M'A DIT

1963GB60Aaed'orlAGB sllirituel

LE CALENDRIER SPIRITUEl

1964GB81Age d'orlAGB spirituelLE DocrEUR Sa-MEME

1964GB82Aubanel/ AGBsllirituelLE PROTECTEUR INCONNU

1966GB63.•••tl8/ AGBvécu

SOS UN AS

1966GB84AubanelspirituelJ'AI VECU CENT VI ES

1966GB65J.MevarésotériqueDlEUMON COPAIN

2002GB88 Aœspirituel

OUVRAGES de Georges BARBARN édiWls acuellementTARF Mai2007

dilponlJle en IlJrarie , à l'association .et k>u famille de l'aueur

Tites RefPoidsPrkEEditions ASTRA La clé

GB716607Editions COURR ER DU LIVR E L'nvilble etMoi

GB13152a9Les Clés de la San~

GB19202012Les C lés du Bonheur

GB2115109Editions D.tNGLES Commentvailcre Deurs etanaoilses

GB31281017L'Optimisme Créaeur

GB45268017La Vie commence à 50 ans

GB41249017Alftrmez etvous Obtiendrez

GB33232017:~ ...\ Faites des M racles

GOO8193012Demande et tu recevras car Il y a un Trésor en toi

GB29+3017609Sois ton propre Médecin, le Docteur Soi Même

GB42+62409012Clé du Succès

GOO0260012Le Mysticisme expérimentai

GB44229012Dieu mon copain Qnédlt)

GB68218012Le Jeu Passionnant de la Vie

GB3430 la12Calendrier Spirituel

GB6133 la12Comment le PROlEClEUR INCONNU devint l'AMI

GB6325 la12Vous êtes jeunes mals vous ne le savez pas

GOO928 la12Le règne de l'Amour

(ex le règne de l'agneau) GB16341012Le Seigneur m'a dit

GB60298a12Comment on soulève les montagnes

GB39160010Sois unAs

GB647508LIVRET: résumé du site sous plastique 40 p. avec Photos

10La guérison par la fol

GB47206012FAMLLEDEL·AUTEUR(~de8.ie\ L'Après Mort

grand format GB3845 la18Vivre avec le Divin (ex Vivre Divinement)

GB3730 la18Le Uvre de la Mort Douce

GB1134 la15La Nowelle Clé

GB5326 la15Le livre de chevet(l'aml des heures difliciies\

GB25294a15Je el Moi

GB2712505J'ai Vécu 100 Vies •

GB6515405Voyage au Bout de la Raison •

GB571540520 Histoiras de Bêtes

GB54140a5France RlleATnée de l'Esprit

GB237704Quelques Photocopies reliées de livres épuisés (liste sur demande)

8.15• vieilles éditions dont Il faut découper les reliures de pages

UN CATALOGUE PLUS DETAILLE EST DISPONIBLE SUR DEMANDE:conlnt troll 11mb•.•• !art! nonnol