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Les diathèses classiques en homéopathie § Classic diatheses in homeopathy 127, rue de Reuilly, 75012 Paris, France Disponible en ligne sur ScienceDirect le 7 novembre 2014 ÉTYMOLOGIE ET DÉFINITIONS Le mot « diathèse » vient du grec diathesis qui signie disposition. La nition du Petit Robert (édition de 1982) fait état d'une « dis- position générale d'une personne à être atteinte, simultanément ou successivement, par des affections présumées de même ori- gine, mais avec des manifestations différentes ». On retrouve une nition proche dans le dictionnaire de médecine de Nysten (1814) l'ancêtre du Littré qui évoque une « dis- position particulière de certains individus à être affectés de telle ou telle maladie ». Le Littré (édition de 1875) indique une « disposition générale en vertu de laquelle un individu est atteint de plusieurs affections locales de même nature ». Une nition plus ancienne d'Élie Col de Villars, qui remonte à 1741 [1], démontre que cette notion existait alors : « La diathèse établit le genre de la santé et de la maladie. Elle s'étend aussi aux causes de maladie, à ses symptômes et même à la disposition l'on est de tomber malade. » C'est donc un mot ancien, même si son emploi s'est considérablement développé dans la deuxième moitié du XIX e siècle, pour désigner « l'état général, la constitution, la disposition intime du corps variant d'un individu à l'autre aussi bien en santé qu'en maladie. Disposition intime nouvelle des tissus et des humeurs » (dictionnaire de Nysten-Littré, 10 e édition de 1855). Olivier Rabanes (généraliste homéopathe) Mots clés Diathèse homéopathique Maladies chroniques Terrain Keywords Chronic diseases Homeopathic diathesis Terrain § Texte issu d'une communication de l'auteur à la Société française d'homéopathie en juin 2014. Adresse e-mail : [email protected] RÉSUMÉ La notion de terrain, pilier de la doctrine homéopathique, trouve ses racines dans la diathèse, dont les études remontent au XVIII e siècle. Ses différentes nitions, ses angles d'approche ont évidemment évolué à travers le temps et selon les praticiens, parfois même se sont opposés, mais en n'ébranlant en rien sa place fondamentale dans l'observation du sujet et la compré- hension de l'évolution vers la rémission, la mutation ou l'aggravation de la maladie dont il est atteint. © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. SUMMARY The notion of terrain, a cornerstone of homeopathic doctrine, nds its roots in diathesis, studies of which date back to the 18 th century. Its different denitions, its angles of approach have obviously evolved over time and between practitioners and have sometimes even contradicted each other. However, its fundamental role in the observation of the patient and the understanding of the evolution towards remission, mutation or aggravation of the disease from which they are suffering, has remained constant. © 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. La Revue d'Homéopathie 2014;5:145147 Savoirs http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2014.10.013 © 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. 145

Les diathèses classiques en homéopathie

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La Revue d'Homéopathie 2014;5:145–147 Savoirs

Les diathèses classiq

ues en§ homéopathie

Classic diatheses in homeopathy

Olivier Rabanes

127, rue de Reuilly, 75012 Paris, France (généraliste homéopathe)

Disponible en ligne sur ScienceDirect le 7 novembre 2014

Mots clésDiathèse homéopathiqueMaladies chroniquesTerrain

KeywordsChronic diseasesHomeopathic diathesisTerrain

RÉSUMÉLa notion de terrain, pilier de la doctrine homéopathique, trouve ses racines dans la diathèse,dont les études remontent au XVIIIe siècle. Ses différentes définitions, ses angles d'approcheont évidemment évolué à travers le temps et selon les praticiens, parfois même se sont opposés,mais en n'ébranlant en rien sa place fondamentale dans l'observation du sujet et la compré-hension de l'évolution – vers la rémission, la mutation ou l'aggravation – de la maladie dont il estatteint.© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

SUMMARYThe notion of terrain, a cornerstone of homeopathic doctrine, finds its roots in diathesis, studies ofwhich date back to the 18th century. Its different definitions, its angles of approach have obviouslyevolved over time and between practitioners and have sometimes even contradicted each other.However, its fundamental role in the observation of the patient and the understanding of theevolution – towards remission, mutation or aggravation – of the disease from which they aresuffering, has remained constant.© 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

ÉTYMOLOGIE ET DÉFINITIONSatteint de plusieurs affections locales de

§Texte issu d'une communicationde l'auteur à la Société françaised'homéopathie en juin 2014.

Le mot « diathèse » vient du grec diathesisqui signifie disposition. La définition du PetitRobert (édition de 1982) fait état d'une « dis-position générale d'une personne à êtreatteinte, simultanément ou successivement,par des affections présumées de même ori-gine, mais avec des manifestationsdifférentes ».On retrouve une définition proche dans ledictionnaire de médecine de Nysten (1814)– l'ancêtre du Littré – qui évoque une « dis-position particulière de certains individus à êtreaffectés de telle ou telle maladie ». Le Littré(édition de 1875) indique une « dispositiongénérale en vertu de laquelle un individu est

Adresse e-mail :

http://dx.doi.org/10.1016/j.revhom.2014.10.013© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

même nature ».Une définition plus ancienne d'Élie Col deVillars, qui remonte à 1741 [1], démontreque cette notion existait alors : « La diathèseétablit le genre de la santé et de la maladie.Elle s'étend aussi aux causes de maladie,à ses symptômes et même à la dispositionoù l'on est de tomber malade. »C'est donc un mot ancien, même si son emplois'est considérablement développé dans ladeuxième moitié du XIXe siècle, pour désigner« l'état général, la constitution, la dispositionintime du corps variant d'un individu à l'autreaussi bien en santé qu'en maladie. Dispositionintime nouvelle des tissus et des humeurs »(dictionnaire de Nysten-Littré, 10e édition de1855).

[email protected]

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O. RabanesSavoirs

UN MAL PROFOND

Il est étonnant de relever que Hahnemann n'utilise pas ce motde « diathèse », bien qu'employé par de nombreux homéo-pathes : il préfère parler de maladies chroniques. Cette nou-velle théorie date de 1828, dix-huit ans après sa premièreédition de l'Organon. À une première lecture, ces maladieschroniques ne sont pas une conception de terrain mais uneexplication des échecs des traitements homéopathiques bienconduits. Pour lui, il faut considérer un « mal primitif profon-dément situé » dont il faut connaître « l'étendue entière detous les accidents et symptômes [. . .] avant de découvrir un ouplusieurs médicaments homéopathiques [. . .] capables de lavaincre dans toute son étendue [. . .] tous ses embranche-ments [. . .] et maladies diverses » [2].Ce mal primitif (maladie particulière) est « de nature miasma-tique et chronique et jamais il ne lui arrive d'être vaincu parl'énergie d'une constitution robuste, de céder au régime le plussalubre, en genre de vie le plus régulier [. . .] mais s'aggravesans cesse » (p. 10). Pour Hahnemann, le miasme le plusrépandu est celui de la gale (psora), affection psorique internequi survient après un traitement de l'éruption mal dirigé(p. 11) ; on parle de « gale rentrée ». C'est la cause d'innom-brables maladies (gale polymorphe), « ramifications d'uneseule et immense maladie fondamentale, dont les symptômesne forment qu'un seul tout, et ne doivent être considérés ettraités que comme des membres d'une seule et unique mala-die ». Deux autres miasmes existent selon lui : la syphilis, oumaladie vénérienne chancreuse, et la sycose, ou maladie desfics, qui se manifeste par des tumeurs ou excroissancescharnues. Les symptômes cutanés ne sont que la manifesta-tion d'une maladie interne.Le mot « miasme » est utilisé par Hahnemann dès sa thèsede 1779, ainsi que le mot « virus ». Boissier de Sauvages lesdéfinit ainsi : le virus est une humeur venimeuse née dans lecorps de l'homme, le miasme est un corpuscule délétère,insensible, répandu dans l'air ou qui s'exhale des marais [3].Le virus est une production du corps qui fait contagion parcontact direct, tandis que le miasme provient de l'extérieur.Dans son Traité des maladies vénériennes de 1789, Hahne-mann parle de virus syphilitique. Il change donc de vocabulaireen 1828 pour signifier une idée plus universelle et plus géné-rale de contamination de l'humanité par un miasme délétère.Cela dit, Hahnemann a clairement une conception infectieusedes maladies chroniques et je pense qu'il l'avait déjà dans sacompréhension de la maladie aigüe qui survient brutalement etattaque l'homme sain. L'accès aigu de la maladie n'est qu'unemanifestation de la maladie chronique sous-jacente qui existedepuis longtemps. Hahnemann demande à étudier la maladiedans la durée de l'histoire individuelle du tableau présenté parle malade sur un temps long.À ces trois miasmes Hahnemann propose une thérapeutiquespécifique : le soufre, principal antipsorique avec le Calcareaet bien d'autres, le mercure soluble pour la syphilis et le thuyapour la sycose. Puis Hahnemann revient à un principe desimilitude plus élargi dans le temps pour proposer une matièremédicale remaniée.Ce changement de paradigme du fondateur – du recueil dessymptômes actuels le médecin utilise une conception étiolo-gique infectieuse des maladies qui durent dans le temps –amènera une rupture avec une partie de ses élèves (doutes deBenoît Mure, critiques vives de Griesslich). Les miasmes ne

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sont plus un concept acceptable actuellement. Cependant, leconcept de terrain, sur lequel se développe une maladie, serépandra à la fin du XIXe siècle chez les homéopathes.

ÉVOLUTION DU CONCEPT DE MALADIESCHRONIQUES : LES DIATHÈSES

Rappelons que Hahnemann n'utilise pas le nom de « dia-thèse » : c'est une erreur de traduction de P. Schmidtdans le paragraphe 204 de la 6e édition de l'Organon, quiintègre le titre Trois diathèses chroniques pour nommerce paragraphe [4]. Ce mot et ce titre n'existent pas dansl'original allemand. Hahnemann parle de « maladie chro-nique » ou de « miasme chronique ». Cela dit, après Hah-nemann, les homéopathes vont exposer le concept demaladies chroniques pour rendre compte de la notion deterrain qui permet le développement des maladies chroni-ques. Ce concept de terrain se répandra à la deuxièmemoitié du XIXe siècle chez les homéopathes sous le nomde « diathèse » et influencera fortement la pensée homéo-pathique jusqu'à nos jours.Au long des deux derniers siècles, cette notion de terrain vaêtre déployée sous différentes formes, tout en conservant engrande partie la classification de Hahnemann en psore,sycose et luèse sans en reprendre l'explication miasmatique.Eduard von Grauvogl (1811-1877) [5] décrit trois états selondes concepts biochimiques : carbo-nitrogène, oxygénoïde ethydrogénoïde.Antoine Nebel (1870-1954), médecin homéopathe suisse, aassimilé les signes pathogénétiques de la tuberculine de Koch(préparée en 1890) aux symptômes de la psore de Hahne-mann et propose le nom de « tuberculinisme » pour remplacercelui de « psore ». En l'absence de signes de tuberculosevraie, Nebel parle de terrain tuberculinique « sensible » à latuberculose. Le médicament Tuberculinum, préparé à partir dela tuberculine de Koch, est souvent actif chez les maladesatteints d'affections périodiques avec alternance entre la peauet les muqueuses, affections qui n'ont pas été soulagées parSulfur ou Psorinum [6]. Nebel crée en même temps le conceptde drainage : il faut débarrasser le sujet de ses toxines enfavorisant une meilleure élimination par les divers organes.Cette pratique fut généralisée par Léon Vannier (1880-1963),Maurice Fortier-Bernoville (1896-1939), André Rouy(1893-1978) et d'autres encore actuellement.Nebel développe aussi une conception biochimique des troisdifférentes constitutions de l'homme (biotypes), en fonction detrois éléments minéraux prédominant dans l'organisme : lecarbone, le phosphore et le fluor. En réalité, ces constitutionssont établies principalement sur des critères cliniques et sontacceptées et discutées tout au long du XXe siècle.Henri Bernard (1895-1980) reprend les constitutions deNebel, les analyse selon les conceptions embryologiquesde Martiny (ecto-, endo- et mésoblaste) et développe surtoutla notion de Sulfur neutre équilibré, gras (ralentissement desfonctions, carbonique) ou maigre (hyperfonctionnement,muriatique ou phosphorique) et la notion de constitutionsmixtes [7]. H. Bernard développe aussi le concept de sycosequ'il appelle « réticulo-endothéliose chronique », vieillisse-ment précoce de l'organisme, dû principalement à une héré-dité tuberculinique.Roland Zissu (1919-) reprend en partie les constitutionshéréditaires (carbonique, phosphorique et fluorique) et les

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notions de toxines de Vannier, mais ajoute la notion de tem-pérament qui est acquis, évolutif et influencé par l'étiologie(endogène ou exogène) [8]. Il s'appuie sur la notion de remè-des qui sont plus indiqués dans certains terrains homéopa-thiques (carbonique, phosphorique, fluorique) qu'il appelleraensuite bréviligne, longiligne et dystrophique pour bien mar-quer leur origine conceptuelle venant de la biotypologie et nonpas de l'homéopathie. R. Zissu reprend régulièrement le motde « diathèse » pour souligner l'importance du terrain sansaccepter les conceptions anciennes de Hahnemann.Denis Demarque (1915-1999) revient à une conception plusclinique des terrains morbides. Il dénonce les différents sys-tèmes explicatifs contradictoires des maladies chroniqueschez les homéopathes. Il refuse les conceptions infectieusesde Hahnemann qui a donné « la prédominance au germe etpas au terrain » [9] mais admet que cette théorie a donné unenouvelle dimension dans la pratique de l'homéopathie : lanotion de terrain et d'observation dans la durée de la maladieet du sujet malade. Demarque refuse l'assimilation de lasyphilis au fluorisme par Nebel – appelée « luétisme » ulté-rieurement – et la notion d'hérédosyphilis ou d'hérédotuber-culose. Il accepte le concept de sycose d'Henri Bernard maisdéfend surtout la notion de « mode réactionnel » individuelpropre à chaque individu et évoluant au cours de sa vie. Celapermet une relation stricte de similitude selon la symptoma-tologie du patient et non selon une conception explicativethéorique du terrain [9]. Il définit deux grands modesréactionnels :� le groupe I (psorique) est d'origine génétique mais modulépar l'environnement ; le principal médicament est Sulfur ; unsous-groupe est représenté par le tuberculinisme ;

� le groupe II est la sycose, avec son étiologie génétique maisaussi une forte influence de l'environnement (infectionsgénitales traînantes, vaccins, antibiothérapie, etc.) ; lemédicament dominant est Thuya.

Michel Conan Mériadec (1921-2000), ancien président de laSociété française d'homéopathie, a proposé une théoried'analogie de structure entre le médicament homéopathiqueet la maladie naturelle. Les symptômes sont la réaction dusujet à la maladie naturelle ou à la substance toxique. Lasimilitude est celle des symptômes réactionnels. La concep-tion homéopathique du terrain est basée sur une similituderéactionnelle [10] qui est unique pour chaque individu. Mais ildéfend les modes réactionnels de groupe : « Les diathèsesréactionnelles sont des prédispositions à réagir selon un moderéactionnel général spécifique » (p. 174). Conan admet quatregrands modes réactionnels diathésiques homéopathiques :psore, sycose, tuberculinisme et luétisme. Il refuse les typo-logies constitutionnelles minérales qui ne relèvent pas del'homéopathie.Max Tétau (1927-2012) reprend les conceptions de moderéactionnel de l'individu de Demarque et Conan Mériadec,mais, selon lui, le sujet réagit selon un mode pathologique

propre à lui-même, quelle que soit la nature du stress [11]. Ceterrain se trouve sous la dépendance de son système géné-tique et des maladies chroniques dues à certaines causesexogènes infectieuses, environnementales, alimentaires oupsychiques.

LE CHAMP DU TERRAIN

Chacun peut réagir à ce panoramique rapide des principalesthéories homéopathiques sur la notion de diathèse, que l'onnomme maintenant terrain, qui est l'un des fondements denotre doctrine thérapeutique. Mais il ne faut pas oublier quel'homéopathie est une thérapeutique fondée sur la similitude.La notion de terrain nous aide à observer et à comprendre leparcours évolutif du malade dans son évolution morbide ou desanté dans le temps, à comprendre son mode réactionnel auxdiverses agressions, à anticiper la progression de ses diversesmaladies, mais ne nous aide pas à déterminer exactement lemédicament le plus semblable du moment.

Déclaration d'intérêtsL'auteur déclare ne pas avoir de conflits d'intérêts en relation avec cetarticle.

RÉFÉRENCES

[1] Col de Villars E. Dictionnaire français-latin des termes de méde-cine et de chirurgie. Paris: Delespine; 1741.

[2] Hahnemann S. Doctrine et traitement homéopathiques des mala-dies chroniques, 1. Paris: Baillière; 1832;p. 9 [Trad. Jourdan].

[3] Boissier de Sauvages F. Nosologie méthodique, 10. Lyon:Bruyset; 1772;p. 27–30 [Trad. du latin].

[4] Hahnemann S. Doctrine homoeopathique ou Organon de l'art deguérir. Trad. de la 6e éd. all. par P. Schmidt. Genève: Jeheber;1952 [La traduction de R.-C. Roy est beaucoup plus exacte :Organon de l'art de guérir. Boiron, 1984].

[5] Grauvogl von E. Die Grundgesetze der physiologie, pathologieund homöopatischen therapie. Nuremberg: F. Korn; 1860.

[6] Demarque D. L'homéopathie, médecine de l'expérience. Moulin-lès-Metz: Maisonneuve; 1981;205.

[7] Bernard H. Traité de médecine homéopathique. Angoulême:Coquemard; 1951;144–5.

[8] Zissu R. Matière médicale homéopathique constitutionnelle, 1.Paris: Peyronnet; 1959;p. 26–9 [et 171].

[9] Demarque D. Techniques homéopathiques, 2e éd. Lyon: Boiron;1989;87–9.

[10] Conan Mériadec M. L'homéopathie, conception médicale à ladimension de l'homme. Lyon: Boiron; 1990;170.

[11] Tétau M. Les diathèses homéopathiques. Paris: Similia; 1996;10–21.

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