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deze krant is niet l’organe officiel du mouvement maar slechts één uitdrukking ervan ce journal n’est pas de spreekbuis van de beweging mais juste une forme d’expression parmi d’autres Éditorial Ce sont nos actes qui nous définissent réellement, pas nos dires ou nos pen- sées. Nous sommes au travers de ce que l’on est, mais nous existons au travers de ce que l’on fait. Un mouvement ne peut dès lors être réduit à une situation et une action ne peut être limitée à un statut. Au fil de l’Histoire, le sens des mots a été détourné, parfois jusqu’à les utiliser pour désigner leur contraire. Prenons par exemple le cas du mot “démocratie”. Son usage l’a travesti en un simulacre représentatif qui sacralise l’oligarchie, son opposé !? Il en va de même avec le mot “dignité”, dont la désignation actuelle s’apparente plus à l’attribution d’un titre, d’un statut social, d’une récompense pour service rendu, qu’à une qualité humaine en puissance chez chacun de nous. Exister est un exploit et fait de chacun de nous des dignitaires. L’indignation est un sentiment, un état, une étape, elle aspire à la dignité et se définit au travers de celle ci. L’indignation n’est que l’expression d’une prise de con- science. La réalisation de cette dernière n’étant possible que par l’action. Dès lors que l’on se définit par ses actes et non par ce qu’on est, on se doit de proclamer que ceux que l’on qualifie d’Indigné-e-s sont précisément ceux qui cultivent et portent cette dignité. En cela, ils sont donc avant tout des Digni- taires. Ils sont en marche, inexorablement, mais demeurent insaisissables car quelles que soient les bannières que l’on tente de leur faire porter, ils ne se définissent et n’existent qu’au travers de la dignité de leurs actes... BB et Blanche prévisions météo: l’automne sera chaud Nous avons été les enfants du confort mais au moins nous ne serons pas les parents du conformisme Chers Toutes, Chers Tous,.. Vous avez sûrement ouï dire qu’un mou- vement s’élève et s’étend dans le monde, en Europe, mais aussi en Belgique. Nous sommes des personnes autonomes, dé- sireuses de reprendre l’espace politique dérobé par une minorité de financiers, de spéculateurs, de dirigeants de multi- nationales et de politiciens. Nous refusons de continuer à alimenter ce système dévorant qui ne cesse de détruire les forme-de-vies existantes et celles en devenir. Nous voulons mettre un terme à la domination occiden- tale, la dictature capitaliste, à l’illusion démocratique et plus globalement à l’injustice et à la précarité ambiante. Il est grand temps que cesse l’enrichissement à outrance de certains au détriment de tous. A présent, le simple constat ne suf- fit plus. Des marches venant des quatre coins de l’Europe se dirigent vers Brux- elles. Du 8 au 15 octobre, pendant une semaine (et plus si affinités!), aura lieu un rassemblement international non-vi- olent dans le but de reconquérir l’espace public et une parole populaire capable de faire loi. Le cœur du Mouvement se situe dans les Agoras, aux travers desquelles l’assemblée donne naissance à des pistes de solutions pour infléchir la tra- jectoire de ce système qui nous mène droit dans le mur. Des ateliers à thèmes sont tenus dans l’objectif d’appréhender des problématiques précises telles que le partage des biens communs et des ressources énergétiques, les modes de représentation politique, le logement, le travail, l’éducation, ... Afin d’alimenter ces ateliers et de les ren- dre fructueux, nous faisons appel à votre expérience, vos compétences et votre motivation. Nous sommes convaincus qu’un tel changement ne peut être que collectif, qu’il ne peut naitre que de la multiplicité et de la diversité de ceux et celles qui le créent. L’arrivée de ces marches et ce vent de ré- volte qui souffle, est l’occasion de nous rassembler afin d’élaborer et d’incarner ensemble une société juste, responsable et solidaire. A toutes celles et ceux, hom- mes et femmes de tous âges, qui ne se reconnaissent plus dans la dynamique prise par notre société, il ne tient qu’à nous de nous lever et d’habiter notre désir de changement. Demain, si nous le voulons, si vous le voulez, nous pouvons reprendre l’espace public, nous réap- proprier tout ce qui nous appartient, à savoir la production d’électricité, la col- lecte et l’épuration d’eau, les réseaux de communication,… C’est avec la conviction profonde que notre pluralité est notre force, que nous vous sollicitons ardemment à participer à cette mouvance. Des Indigné-e-s, Engagé-e-s, Révolté-e-s et autres Insurgé-e-s. Lettre aux Indigné-e-s Les Tunisiens ont fait l’impossible en se débarrassant d’un dictateur soutenu par les politiciens du monde entier. Les Tunisiens ont réussi à faire fuir un dicta- teur par un mouvement des plus civilisé. Les Tunisiens ont terminé une tâche qui semblait impossible avant le 14 janvier. Appel à l’humanité Ceci est un appel à l’humanité des femmes et des hommes du 21ème siècle. Un appel qui sonne comme l’imminence d’un changement, au croisement tou- jours plus proche des ténèbres de la fin d’un cycle et des lumières du début d’un autre. Un appel à celles et ceux qui com- me moi transpirent cette même impres- Portrait de marcheurs Nous sommes des personnes du com- mun : maçons, professeurs, artistes, étudiants, voyageurs, chômeurs et tra- vailleurs. Parmi nous se trouvent des personnes venues de divers points d’Espagne et du reste du monde avec des idéologies et points de vue aussi variés que le sont les sociétés dans lire pag 2 lire pag 2 lire pag 3 prix libre pour une sociétè libre de prix

Les Dignitaires - Gazette des indignés

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Gazette des indignés - Sept 2011

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• deze krant is niet l’organe officiel du mouvement maar slechts één uitdrukking ervan • ce journal n’est pas de spreekbuis van de beweging mais juste une forme d’expression parmi d’autres •

Éditorial

Ce sont nos actes qui nous définissent réellement, pas nos dires ou nos pen-sées. Nous sommes au travers de ce que l’on est, mais nous existons au travers de ce que l’on fait. Un mouvement ne peut dès lors être réduit à une situation et une action ne peut être limitée à un statut.

Au fil de l’Histoire, le sens des mots a été détourné, parfois jusqu’à les utiliser pour désigner leur contraire. Prenons par exemple le cas du mot “démocratie”. Son usage l’a travesti en un simulacre représentatif qui sacralise l’oligarchie, son opposé !?

Il en va de même avec le mot “dignité”, dont la désignation actuelle s’apparente plus à l’attribution d’un titre, d’un statut social, d’une récompense pour service rendu, qu’à une qualité humaine en puissance chez chacun de nous. Exister est un exploit et fait de chacun de nous des dignitaires.L’indignation est un sentiment, un état, une étape, elle aspire à la dignité et se définit au travers de celle ci. L’indignation n’est que l’expression d’une prise de con-science. La réalisation de cette dernière n’étant possible que par l’action.

Dès lors que l’on se définit par ses actes et non par ce qu’on est, on se doit de proclamer que ceux que l’on qualifie d’Indigné-e-s sont précisément ceux qui cultivent et portent cette dignité. En cela, ils sont donc avant tout des Digni-taires.Ils sont en marche, inexorablement, mais demeurent insaisissables car quelles que soient les bannières que l’on tente de leur faire porter, ils ne se définissent et n’existent qu’au travers de la dignité de leurs actes...

BB et Blanche

prévisionsmétéo:

l’automnesera

chaud

Nous avons été les enfants du confort mais au moinsnous ne serons pas les parents du conformisme

Chers Toutes, Chers Tous,..Vous avez sûrement ouï dire qu’un mou-vement s’élève et s’étend dans le monde, en Europe, mais aussi en Belgique. Nous sommes des personnes autonomes, dé-sireuses de reprendre l’espace politique dérobé par une minorité de financiers, de spéculateurs, de dirigeants de multi-nationales et de politiciens.

Nous refusons de continuer à alimenter ce système dévorant qui ne cesse de détruire les forme-de-vies existantes et celles en devenir. Nous voulons mettre un terme à la domination occiden-tale, la dictature capitaliste, à l’illusion démocratique et plus globalement à l’injustice et à la précarité ambiante. Il est grand temps que cesse l’enrichissement à outrance de certains au détriment de tous. A présent, le simple constat ne suf-fit plus. Des marches venant des quatre

coins de l’Europe se dirigent vers Brux-elles. Du 8 au 15 octobre, pendant une semaine (et plus si affinités!), aura lieu un rassemblement international non-vi-olent dans le but de reconquérir l’espace public et une parole populaire capable de faire loi. Le cœur du Mouvement se situe dans les Agoras, aux travers desquelles l’assemblée donne naissance à des pistes de solutions pour infléchir la tra-jectoire de ce système qui nous mène droit dans le mur. Des ateliers à thèmes sont tenus dans l’objectif d’appréhender des problématiques précises telles que le partage des biens communs et des ressources énergétiques, les modes de représentation politique, le logement, le travail, l’éducation, ... Afin d’alimenter ces ateliers et de les ren-

dre fructueux, nous faisons appel à votre expérience, vos compétences et votre motivation. Nous sommes convaincus qu’un tel changement ne peut être que collectif, qu’il ne peut naitre que de la multiplicité et de la diversité de ceux et celles qui le créent.

L’arrivée de ces marches et ce vent de ré-volte qui souffle, est l’occasion de nous rassembler afin d’élaborer et d’incarner ensemble une société juste, responsable et solidaire. A toutes celles et ceux, hom-mes et femmes de tous âges, qui ne se reconnaissent plus dans la dynamique prise par notre société, il ne tient qu’à nous de nous lever et d’habiter notre désir de changement. Demain, si nous le voulons, si vous le voulez, nous pouvons reprendre l’espace public, nous réap-proprier tout ce qui nous appartient, à savoir la production d’électricité, la col-lecte et l’épuration d’eau, les réseaux de communication,… C’est avec la conviction profonde que notre pluralité est notre force, que nous vous sollicitons ardemment à participer à cette mouvance.

Des Indigné-e-s, Engagé-e-s,Révolté-e-s et autres Insurgé-e-s.

Lettre aux Indigné-e-s

Les Tunisiens ont fait l’impossible en se débarrassant d’un dictateur soutenu par les politiciens du monde entier. Les Tunisiens ont réussi à faire fuir un dicta-teur par un mouvement des plus civilisé. Les Tunisiens ont terminé une tâche qui semblait impossible avant le 14 janvier.

Appel à l’humanité

Ceci est un appel à l’humanité des femmes et des hommes du 21ème siècle. Un appel qui sonne comme l’imminence d’un changement, au croisement tou-jours plus proche des ténèbres de la fin d’un cycle et des lumières du début d’un autre. Un appel à celles et ceux qui com-me moi transpirent cette même impres-

Portrait de marcheurs

Nous sommes des personnes du com-mun : maçons, professeurs, artistes, étudiants, voyageurs, chômeurs et tra-vailleurs. Parmi nous se trouvent des personnes venues de divers points d’Espagne et du reste du monde avec des idéologies et points de vue aussi variés que le sont les sociétés dans

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Pour arriver à cela, les Tunisiens ont compté avec plus de 300 martyrs ; des litres et des litres de sang ont été versés sur les routes. Aujourd’hui, des mères pleurent toujours leurs enfants et cer-tains jeunes sont encore derrière les bar-reaux parce qu’ils ont dit “non” à la nou-velle bande d’après le 14 janvier.Le 14 janvier, tout le monde a applaudi le peuple Tunisien. Oui, c’est vrai, nous avons accompli une tâche impossible... mais aujourd’hui nous retournons à la case départ ! En effet, une grande par-tie des Tunisiens voient leur révolution volée. Celle-ci est dans un coma artificiel.Mes amis, nous sommes sous une pres-sion énorme. Qui est derrière tout ça? Qui voudrait que la vraie révolution Tu-nisienne échoue?Mes amis, depuis le 14 janvier, nous ne sommes plus en guerre contre un dic-tateur, nous sommes en guerre contre

tout un système mondial financier ! Ce système qui veut que la révolution Tu-nisienne échoue, car il veut une Tunisie à son image, une Tunisie de fric, une Tu-nisie avec un peuple esclaves.Mes amis, en Tunisie, nous voulons une réelle démocratie et non d’une démocra-tie maquillée, non plus une démocratie importée!Mes amis, je ne vous appelle pas à l’aide! Je veux simplement vous dire que notre combat c’est le vôtre et le vôtre c’est le nôtre.Mes amis, nous devons être unis con-tre ce système qui veut une planète d’esclave et non pas une planète d’êtres humains. Mes amis, nous devons créer un seul et unique mouvement, un seul programme car l’union fait la force.

Anis Ounaies ( Abou Ahmad) Tunisien – France

Lettre au Indigné-e-s

digme miracle pourrait nous propulser du jour au lendemain dans une  ère de paix et de sérénité serait naïf, n’est-ce-pas  ? Voilà pourquoi nous feignons ne pas pouvoir répondre à cette question fondamentale, nous réfugiant derrière son apparente inaccessibilité et nous moquant de la première âme venue qui se risquerait à une réponse ou en nous disant comme pour nous rassurer que l’important n’est pas la chute, c’est.... Ces comportements que nous adoptons face à nos responsabilités sont en fait les révélateurs d’un profond sentiment d’impuissance.

Si nous aspirons à la dignité, à l’autogestion et à ce que les peuples du monde décident de ce que le monde doit être, alors ce n’est qu’à travers notre réalisation personnelle qu’une réalisa-tion collective sera possible. Nous ne pourrons changer le monde extérieur que si nous changeons notre monde intérieur. En un mot, se réaliser pour ré-aliser. Si cette proposition est bel et bien une alternative aux postures réform-istes (améliorer le système en place) ou révolutionnaires (changer radicalement le système), c’est parce qu’elle suggère une approche d’une toute autre dimen-sion : construire un monde nouveau à l’intérieur même de l’ancien monde, sans chercher ni à le compléter ni à le détruire. Il s’agit donc d’innover, d’être créatif, de consacrer notre énergie à la réalisation et au développement d’un véritable espace public, par les citoyens et pour les citoyens.

Les barrières de cet espace public se trouvent en nous, nichées au plus pro-fond de notre conscience. Sur le chemin vers notre humanité, nos doutes et nos peurs sont les obstacles qui nous en-joignent à faire demi-tour. Le long pro-cessus de reconquête que requiert la création d’un espace public réel ne peut donc s’enclencher que par la prise de cette conscience. C’est de là que jaillit la lumière, que l’on se rend compte d’une réalité, que l’on se réalise en acquérant de nouvelles connaissances qui nous permettent de mieux prendre la mesure du monde qui nous entoure et de dé-couvrir des vérités jusqu’alors incon-nues ou hors de portées. Cette évidence parait somme toute très simple, mais le fait est qu’elle semble encore inacces-sible pour le plus grand nombre. Nous voyons tant de nos semblables hésiter, danser d’un pied puis l’autre en espérant qu’il ne s’agisse que d’un mauvais rêve. Pourtant, c’est notre éclatante réalité. Il est donc plus que temps d’en prendre conscience, chacun à notre niveau.Naturellement, cette prise de conscience individuelle induit une responsabilité morale. En effet, comment ne pas réa-

gir lorsque l’on a enfin réalisé  ? Il devi-ent alors inévitable de se repositionner. C’est un grand moment de vérité car il va falloir se redéfinir, implicitement ou explicitement, que cela débouche sur de l’indifférence ou de l’empathie. Mais il y a dès lors de grandes chances que, de cette petite graine de conscience en nous, une volonté puisse germer. Une volonté qui se marierait avec le besoin de revoir nos schémas de pensées et de se faire les avocats du diable de nos so-ciétés afin de libérer nos esprits de leur cellule de certitudes et enfin pouvoir at-teindre l’étape ultime :  mettre en place des actions nouvelles, constructrices et libératrices. Or le déclencheur de ces actions réside dans notre capacité tech-nique. Les outils, réels ou virtuels, sont à notre portée, nous savons comment les utiliser. Ils sont notre pouvoir d’action, celui d’agir sur nos vies.Rappelons brièvement le contexte à travers lequel la réalisation de cet espace public se dessine, car un des aspects par-adoxaux de ce début de siècle transpar-ait dans son individualisme mondialisé qui par la relativité des phénomènes, se révèle être également une opportu-nité inédite. En effet, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, des êtres humains des quatre coins de la planète ont la possibilité de communi-quer, d’échanger leurs compétences, de s’organiser et d’additionner leurs éner-gies. Les moyens techniques et maté-riels existent donc bel et bien. C’est un fait. Notre génération - tous les êtres hu-mains vivants actuellement - a les out-ils nécessaires pour se réapproprier sa dignité. Dès lors, face aux innombrables constats d’échec de nos politiques, si nous comprenons que les principes et les dogmes dont nous avons hérités sont le produit de la société telle que l’homme l’a construite, il devient évident que ceux-ci peuvent et doivent  impérative-ment passer sous nos microscopes. Un gouvernement qui n’a plus que la peur, la manipulation et la violence à opposer à un mouvement profond d’expression populaire est en fait déjà mort. Disons-le autrement : le savoir est sur le pas de la porte, le vouloir est tapi juste derrière. Et, le pouvoir populaire, lui, n’est plus un mythe. Sortons dans les rues, reparlons-nous, réunissons-nous en assemblées populaires, réapprenons le langage, l’écoute et le partage et réinventons. Reconnaissons que nous n’avons plus aucune excuse, aucun prétexte valable pour justifier notre inaction et notre si-lence.

Littéralement, Badi Baltazar

sion désagréable que tout se meurt, que l’état de droit n’est pas, que l’Humanité fonce tête baissée sur une autoroute sans sortie, que notre mauvaise foi et nos mensonges sont infinis et que s’installe cette insidieuse résignation à consom-mer du monde qui va mal.Les mots qui vont défiler sous vos yeux ont pour cible votre conscience, que vous soyez proie ou prédateur, indigné ou dignitaire. Car comme vous je fais partie de cette génération sacrifiée qui veut, qui peut et qui va tout remettre en question. Tout. Telle est sa raison d’être. Prise en étau entre les murs que sont les frontières et l’argent, elle s’est formée en souterrain, comme une lame de fond, sous toutes les crises que nous traver-

sons, c’est une véritable crise humaine que nous vivons. Que nous soyons Eu-ropéens, Africains, Asiatiques ou Améri-cains. N’en déplaise aux fatalistes, les ré-centes et multiples naissances de mou-vements citoyens à travers le monde sont en cela des initiateurs de formes de pensées politiques nouvelles. A la lu-mière de leurs étincelles, nous goûtons à l’odeur des mèches qu’ils rallument pour nous éclairer. Car il est grand temps de réunir nos forces, de puiser en nous le courage d’exorciser nos peurs, de se sentir humain parmi les humains et de se projeter dans un avenir commun. Un monde dans lequel les dictatures finan-cières, politiques et militaires des oligar-chies seraient reléguées aux oubliettes de l’Histoire. Un monde dans lequel les citoyens pourraient réellement pren-dre part aux décisions politiques, libres de s’exprimer, libres d’aller et venir où bon leur semble. Un monde dans lequel l’homme et la nature seraient enfin au cœur des préoccupations, où les dé-sirs seraient subordonnés aux besoins. L’espoir, aujourd’hui, relève du bon sens, participe du beau et surtout, il est plus que jamais vital.Comment changer le monde  ? Voilà la vraie question. Imaginer qu’un para-

Appel à l’humanité

“Le désir fleurit, la possession flétrit toutes choses”Des plaisirs et des jours, Proust

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lesquelles nous vivons.Nous parcourerons à pied les 1.500 km que séparent Madrid de Bruxelles. Nous nous arrêterons à Paris le17 de Septem-bre pour soutenir les différentes actions de nos compagnes et compagnons du monde ce même jour. Le 8 octobre nous arriverons à Bruxelles et y commencera une semaine intensive de protestations, forums de rencontres qui culmineront par la grande manifestation globale con-voquée pour le 15 octobre.

En dépit de nos différence, nous com-prenons que tous avons en commun des problèmes et difficultés auxquels nous essayons de trouver des solutions à trav-ers la méthode du consensus délibératif, en assemblée. Nous prétendons ainsi

Les marcheurs ont été rejoints par de nombreux groupes qui sont venus gon-fler la marche au fur et à mesure. Après un premier arrêt devant le panneau “Paris”, c’est à Porte de Gentilly que la jonction avec la Marche Méditerranée s’est effectuée. Encore une fois les mar-cheurs se sont réunis pour une accolade collective (“abrazo colectivo! abrazo col-ectivo!”).Tous ont rejoint la Cité Universitaire in-ternationale qui était le point de départ de la manifestation qui partait quelques heures plus tard. Les groupes de travail ont préparé les pancartes, les bande-

améliorer la qualité de vie dans nos dif-férentes localités de manière horizon-tale et décentralisée. Nous ne sommes les représentants d’aucune plateforme et association, et bien que nous nous identifiions avec le Mouvement 15M, nous marchons à titre personnel.

Notre principal objectif est d’étendre la méthodologie du 15M au niveau global, amplifier notre réseau et transmettre l’expérience acquise durant ces trois derniers mois, au moyen d’une coor-dination internationale efficace avec d’autres mouvements pour forger un cadre d’action commun.

Nous savons qu’ensemble nous pouvons l’obtenir.

Portrait de marcheurs

roles, l’assemblée populaire du soir, la sécurité de chaque marcheur… Vers 15h environ 1000 personnes sont parties pour la Bastille.

Le défilé s’est déroulé dans une ambi-ance ludique et joyeuse. Chaque mani-festant a pu se rendre compte du nom-bre grandissant des forces de l’ordre au bord de la route. Ces derniers étaient mobilisés comme gardiens de banques, se mettant en opposition devant chaque entrée. Les place publiques ont été re-nommées : “Place du Peuple”, “Rue du Capitalisme”, Avenue de l’Indignation”…

Les manifestants ont utilisé les murs de Paris comme espace d’expression libre, inscrivant à la craie et au plâtre leur es-poirs et revendications.L’arrivée à Bastille s’est effectuée très tard. La nuit et la pluie qui qui étaient apparues avaient fait fuir quelques pa-risiens. Les indignés ont pu se réunir dans une nouvelle accolade collective pour fêter l’arrivée que tous attendaient avec tant d’impatience.

La fête a été de courte durée. Rapide-ment les indignés ont pu se rendre compte que le dispositif policier sur la place formait un cercle visant à les en-fermer. Le cercle s’est vu rétrécir rapide-ment, les policiers voulant rassembler le regroupement sur le trottoir, malgré une autorisation de la préfecture qui donnait l’accès à toute la place. Une partie du groupe a décidé de réagir en s’asseyant sur la chaussée avec les mains en l’air en signe de non-violence. Sans sommation la police a commencé à relever chaque personne, les manifestants se sont alors liés par les bras pour résister. Très vite les coups ont commencé à pleuvoir, ceux qui lâchaient prise se faisant traîner de force et déchargés sur le trottoir. Cette démonstration de force démesurée n’était que le début d’une grande liste.Deux heures plus tard, le cordon policier continuait toujours à se resserrer au-tour des marcheurs. La pluie et le froid étant de moins en moins supportable, il était urgent de trouver un lieu pour cha-cun puisse se sécher et se changer. Les marcheurs ont décidé de se séparer en deux groupes et de quitter la place sur

56e étape Bagneux - Parislaquelle ils avaient le droit de rester. La Marche Meseta est partie en direction d’un gymnase à Champigny, la Marche Méditerranée vers le lieu qui les avait ac-cueillis la veille à Ivry.

Les marcheurs de la Meseta n’étaient pas encore au bout de leurs surprises. A peine sortis de la gare RER de Cham-pigny ils ont pu se rendre compte qu’un nouveau comité d’accueil les attentait sur la Place Lénine. Ce sont environ 40 policiers hostiles qui les ont encerclés de nouveau, leur signifiant qu’aucun marcheur n’atteindrait le gymnase avant d’avoir une autorisation officielle confir-mant la légalité de l’occupation du lieu. Les marcheurs ont attendu de nouveau une heure dans le froid et l’humidité qu’un élu de la mairie vienne délivrer l’autorisation qui avait été déjà donnée quelques heures plus tôt. Cette personne solidaire avec les marcheurs reconnait la pression démesurée et illégitime de la police et le non-respect des libertés qui ont eu lieu toute la soirée sont problé-matiques . A Paris la police semble avoir plus de droits que quiconque, surtout celui de ne pas respecter les libertés in-dividuelles et élémentaires comme le droit de circuler ou de filmer. La dignité des personnes qu’ils sont censés proté-ger les préoccupe peu, tous ont interdit aux marcheurs d’ouvrir la camionnette qui contenait vêtements secs et nourri-ture. La réponse des marcheurs est res-tée ludique et non-violente, et tous ont pu rejoindre le gymnase une fois l’élu municipal sur place.

Les marcheurs se sont réveillés dans la bonne humeur et sous les cris “Paris, nous voilà”, “vamos en Paris”… une fois le petit déjeuner avalé rapidement et tout ma-tériel chargé dans les véhicules, ce sont entre 100 et 200 personnes qui ont quitté la place Dampierre à Bagneux. Dès les premiers mètres le ton était donné et les chants ont commencé à se faire entendre.

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www.scoop.it/t/the-marches-to-brussels

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NOUS

1. De « Ben Ali, dégage  ! » le 14 janvier 2011 au Manifeste du dégagisme du 30 juin 2011, il n’y a qu’un temps, ce-lui nécessaire au Collectif MANIFESTE-MENT pour prendre la mesure (et ex-plorer ses innombrables conséquences) d’un soulèvement populaire inédit dans l’Histoire  : pour la première fois, le dé-tenteur du pouvoir est déboulonné sans que ne soit précisé, pas même évoqué, par qui ou ce par quoi il sera tôt ou tard remplacé. En procédant au pur «  dé-gagement  » de Ben Ali, les Tunisiens inventaient le dégagisme, une insurrec-tion « athée », c’est-à-dire non précédée par une «  foi  », non transportée par la certitude de détenir la bonne alterna-tive. Les Tunisiens (puis les Égyptiens dans leur sillage) faisaient de la sorte preuve d’une fantastique «  maturité politique », dont les vieilles démocraties occidentales feraient bien de s’inspirer, dont l’indignisme offre souvent une pâle copie. Mine de rien, c’est tout le champ

de l’action politique et militante (tout d’un coup taxée de traditionnelle) qui s’en trouve ébranlé. Penser le change-ment n’est plus une sinécure non plus si l’on doit subitement composer avec l’éventualité d’une absence (de pro-gramme, de projet, de promesses). C’en est aussi par là fini du vieux chantage ré-actionnaire ou programmo-révolution-naire  : « N’est fondé à prendre la parole contestatrice que celui qui a quelque chose (de mieux et de concret, précis, chiffré, réaliste…) à proposer  !  » Non, on peut – enfin ! – ne pas avoir peur du vide ! Oui, on peut être démocrate mais être revenu de toutes les illusions char-riées par la démocratie, en un mot, être protodémocrate.

2. Être fidèle au vide émancipatoire, c’est apprendre le détachement, le déplace-ment hors de tout projet identitaire fi-geant. Le dégagisme est la transforma-tion bouillonnante du vide politique

contemporain, qui s’appuie sur un présent tel qu’il est fécondé par un fu-tur incertain et dégagé d’un passé his-toriciste, déterministe, programmé. De l’avenir, faisons table rase. De ce futur, et du passé présent dans le présent, du passé qui ne se décide pas à passer, fai-sons le présent éternel, atemporel et sol-ide. Loin de toute les arabitudes et sans considération aucune pour ces préten-dus « paradigmes arabes », le dégagisme n’est qu’un moment de contemplation vivante et active, accroché au vide, per-ché sur l’abîme du temps, le moment du pas en avant devant le gouffre béant, qui permettra que s’ouvre le parachute nécessaire à toute pensé émancipatoire. L’activité dégageante survolera le vacu-um d’un pas ou de plusieurs, marquant le détachement et la distance par rap-port à tout qui prétendrait s’identifier au projet représentatif, électoral ou à un quelconque corrélat du pouvoir prêt-à-pouvoir.

3. Le Manifeste dégagiste ne tente pas d’esthétiser la politique, ni de politiser l’art. Il va de soi que toute activité li-bre, non spécialisante et créatrice, sig-ne d’un homme libre et égal à chaque autre, est nécessaire à la politique de l’émancipation authentique. La remise en question du partage du sensible, de la division du dire, du voir, de l’entendre entre ceux qui pourraient y prétendre et tous les autres qui ne le pourraient pas, devra passer par un moment de recon-naissance de ce trou blanc qui révèlera les hypothèses de sa résolution.

4. Dire que la politique a besoin de fic-tion opératoire, que la politique a besoin de l’idée, plus que jamais, n’est qu’une évidence. Se donner le temps de con-templer cette idée naissante, c’est se déclarer dégagiste. Dire que le projet d’une politique du plein (plein emploi, pleine productivité, pleine consomma-tion, plein divertissement, pleine pro-grammation politique et plein de toutes les promesses des pleines réductions: ré-duction du chômage, de l’insécurité, de

la criminalité, du déficit, etc.) doit passer par ce moment de la contemplation du vide : vider le plein des promesses élec-torales ou dissidentes - vouloir rendre son évidence à la nécessité du vide, c’est se proclamer dégagiste. Le dégagisme et son Manifeste sont la pensée, l’acte et la geste politique, poétique, artistique, littéraire par lequel a lieu la fécondation du politique par le poétique et l’art, et la fécondation de l’art et du poétique par le politique, dans un étirement néces-saire des durées et de l’espace en vue de la constitution vitale du vide nécessaire à toute contemplation et à toute créa-tion.

5. Le vide dégagiste est d’abord celui du pouvoir, de celui qui l’incarne, de l’institution qui le représente. Fomenter le vide dégagiste, c’est accepter de se confronter au vide métaphysique deve-nu insupportable à l’homme occidental contemporain, ce vide effrayant auquel il prétend opposer, qu’il prétend com-bler à toute force par, le CONTRÔLE et le POUVOIR. Les rythmes et les pas ne nous appartiennent plus, il importe de les suivre, en cadence, AU PAS !, au point que nul mouvement et nulle harmonie ne sont plus possibles. C’est ce con-trôle et ce pouvoir dont les dégagistes ne veulent plus, osant provisoirement le vertige et l’angoisse de leur absence, pour restaurer la possibilité de la con-templation, pour, après, recréer ou créer de toute pièce les espaces, les places, les lieux et les durées nécessaires à toute pensée et à toute vie, forcément poé-tique et politique. Ces lieux nouveaux et ces durées nouvelles seront les nou-veaux rythmes et les nouveaux pas pour d’autres musiques et des danses nou-velles.

le Collectif MANIFESTEMENT

Laurent d’Ursel, Xavier Löwenthal & Iva-na Momcilovic

Dégagisme:polyphonie transtemporelle de subjectivité émancipatoire

NOUS, LES MASSES DU MONDE

Dans l’histoire du monde, beaucoup de dates sont d’importance, mais nous ne retiendrons que celles-ci pour cet article. Elles ont trois siècles d’écart.

Le 12 Octobre 1492 est une date qui a changé la face du monde dans la mesure où la découverte d’un nouveau monde s’est traduite par un métissage biologique et culturel, aussi bien dans les aspects négatifs que positifs.Le 14 Juillet1789 est une date qui a

bouleversé le monde occidental dans la mesure où en apportant un coup fatal aux monarchies absolutistes, elle a ou-vert une nouvelle ère, celle des futures républiques. Chaque pays occidental a réalisé son changement à son rythme en fonction de ses réalités économiques et sociales du moment. Les cris dans ces révolutions étaient l’abolition des privilèges, la justice sociale, l’égalité des chances, la juste répartition des richess-es, les libertés individuelles, le droit au

bonheur... Les prédateurs se sont vite arrangés pour déplacer les privilèges d’une classe vers une autre classe. Le résultat pour les masses s’était un peu amélioré, l’oligarchie était locale, cela se passait dans les limites de chacun des états, et il existait une liberté de manœuvre, qui pouvait donner, à trav-ers le jeu des urnes, des améliorations sensibles selon la vision politique des électeurs. Droite, centre et gauche pou-vaient encore avoir du sens.

14 Janvier 2011 est une date qui bou-leverse le monde entier. Elle donne un coup fatal à un ordre international établi, dans lequel les privilèges se concentrent entre les mains d’un groupe, non plus national mais international. Là, nous trouvons la minorité au haut de la pyra-mide: cette oligarchie avec ses garde-fous, les privilégiés ; et au bas de la pyra-mide, la majorité, les non-privilégiés : les masses du monde prises en otage. Les principaux acteurs de cette oligar-chie internationale sont les fameux lob-bies. Les lobbies financiers, d’armement, d’industries pharmaceutiques... qui ont tissé une solide toile dans laquelle ils ont mis le monde (la globalisation), et ont

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NOUS

créer “une bonne panique contrôlée” et d’organiser une évacuation des femmes enceintes et des enfants, l’important pour le Japon reste de ne pas en parler…L’ agence gouvernementale qui gère la « catastrophe médiatique », a décidé --(maintenant)-- de s’attaquer plus par-ticulièrement à Facebook et Twitter. Fausses pages d’informations et faux profils se multiplient, diffusant de faux relevés de radiations ou cherchant à décrédibiliser tous ceux qui relayent les données des organisations indépen-dantes. Sur Twitter, les jeunes japonais s’étonnent de voir soudain disparaître certains messages sensibles ou de per-dre subitement la possibilité de retwit-ter…Le mensonge, le déni et le silence restent bel et bien les maîtres mots dans le do-maine du nucléaire, au japon et partout sur la planète.

Un autre monde est possible

La logique du nucléaire est en train de s’effondrer et ne se relèvera pas.Suite à la catastrophe de Fukushima, le Japon à fait procéder à des tests de résis-tance sur le reste de ses centrales, seuls 10 des 54 réacteurs que compte le pays respectent les normes et sont encore en activité aujourd’hui. Le Japon doit faire face à une pénurie d’électricité: les pubs géantes sont éteintes, les escalators et les systèmes de climatisation ne fonc-tionnent plus, les lumières dans les bu-reaux sont réduites de moitié... Un autre monde, une autre société, plus solidaire, va émerger du Japon. Une société qui ne sera plus prêt à sacrifier ses enfants et son avenir.

FukuchezmoiDepuis 6 mois se développe à Fukushima une tragédie mondiale dont nous ne voy-ons pas la fin et qui nous concerne tous, une catastrophe nucléaire incontrôlable dont on ne sait encore combien de victimes elle fera, là-bas et partout où les vents la porteront. Où va-t-on? Qui décide? Qui est responsable?

Situation sur le terrain

Des centaines de milliers de personnes vivent entassées dans des gymnases, des zones entières du pays sont à re-construire, l’économie japonaise est au bord du gouffre, l’agriculture du pays est morte, et la contamination qui s’accroît pourrait rendre tout le territoire inhabit-able...Fukushima est un vaisseau mortel à la dérive avec à son bord près de 4.200 tonnes de combustible dont des cen-taines de kilos de plutonium, soit 21 fois plus que le réacteur de Tchernobyl! Au bout de la première semaine, les officiels possédaient suffisamment d’informations pour appeler à l’évacuation d’une large aire du Japon, mais aussi d’Hawaï, de l’Alaska et de toute la côte Ouest de l’Amérique du Nord où le taux de mortalité infantile à déjà augmenté de 35%!Reste le bâtiment du Nº 4 où se trouve une superbe piscine pleine de crayons de combustible usagé ca-pable de rayer le Japon de la planète.Au Japon, comme chez nous, les enfants ont repris le chemin de l’école, sauf que cette année, 300.000 d’entre-eux sont pourvus de dosimètre qui mesure la quantité de radioactivité qu’ils reçoivent chaque jour. Les parents sont désormais devant le choix cornélien d’éviter à leurs enfants d’être exposés à la radioactivité ou de leur assurer un ac-cès aux études.

Transparence de l’information

Dès les premières heures après l’accident, le METI (Ministère de l’Education et de l’Industrie Japonais) à estimé qu’il était urgent... de ne pas informer les popula-tions. Pourquoi?Le 19 juillet, une vidéo intitulée “le gou-vernement japonais assassine sa popu-lation à Fukushima” (disponible sur You-tube) a fait scandale au Japon. Il s’agit d’une réunion publique entre des citoy-ens de Fukushima et des responsables du “service local d’accueil de la catas-trophe nucléaire”. “Même l’URSS a réussi à évacuer rapidement les habitants de

Biélorussie proches de Tchernob-yl!”, se désespèrent-ils. Face à eux, un mur. Les représentants des autorités restent stoïques et silencieux, gênés. “Le gou-

vernement a fait son possible pour réduire l’exposition

aux radiations de la pop-ulation”, lit sur ses fiches

le porte-parole. Mais il n’y aura pas d’évacuation supplé-mentaire.Dés le dixième jour de la ca-tastrophe, nous assistons à un black-out quasi total de

l’information en provenance du Japon. Le gouvernement japonais se livre à une véritable bataille pour l’information. Une ordonnance a été adressée aux princi-paux organes de communications (télé, radio, presse écrite, webmasters…), leur demandant de censurer tous les articles et commentaires allant à l’encontre des communiqués officiels. Plutôt que de

Un réveil citoyen indispensable

L’Allemagne, l’Italie, la Suisse et d’autres pays européens ont pris la mesure de l’évènement et décidés de sortir du nu-cléaire. Nous devons pousser le gouver-nement à faire de même en France et en Belgique et assurer la sécurité des instal-lations d’ici à leur démantèlement. Il est temps de se réveiller et de prendre son destin en main. Chacun peut agir à son échelle, aussi petite soit-elle, et ce n’est qu’à cette condition que nous con-struirons ensemble un avenir pour nous et nos enfants.

Comme au Japon, 80% des travailleurs --(du nucléaire en Europe)-- sont des sous-traitant à qui on demande de ré-aliser l’ensemble des tâches ingrates et risquées, et ce, dans des temps totale-ment impossible à respecter. Pour ce faire une idée du désespoir dans lequel sont plongés ces travailleurs invisibles, sorte de mineurs des temps moderne, le documentaire d’Alain de Halleux “RAS: Nucléaire, rien à signaler”. On y apprend notamment qu’en 2006, à la centrale de Forsmark en Suède, on est passé à 7 min-utes de la fusion du cœur d’un réacteur, à 7 minutes d’un nouveau Tchernobyl en plein de cœur de l’Europe...

Compte tenu du vieillissement des in-stallations et vu la façon dont elles sont gérée actuellement, ce genre “d’incident” est appelé à se répéter. Si on ne fait rien en Europe, la question ne sera plus de savoir s’il y aura oui ou non un accident nucléaire majeur mais bien de savoir QUAND il va se produire... Qu’allons-nous faire maintenant de notre irradiante responsabilité?

Fabian DuquesneWake-Up - Mouvement citoyen pour la sortie du nucléairewww.wakeupnow.be

installé des systèmes de verrouillages pour garantir et préserver leurs intérêts. Ils dictent les politiques, imposent les ordres économiques, tracent les cartes du monde, ordonnent les guerres, font et défont les régimes, imposent les con-tenus d’enseignement... Toujours, bien sûr en fonction de l’intérêt de toutes les composantes de cette minorité. C’est pour cela que, parlant d’occident, le mot « démocratie », se résume à aller aux urnes pour voter bonnet blanc ou blanc bonnet. Les décisions des politiques de droite , de gauche, de centre, ou de ce que l’on voudra n’ont plus de marge de manœuvre véritable, ils se sont engagés dans cette bulle, et sont ligotés par tout

un système de dettes, d’engagements dans des guerres qui aggravent, sou-vent, leur situation économique... les miettes récoltées sont insignifiantes. A partir de cette analyse nous pouvons mieux comprendre l’impact de ce 14 Janvier : Les masses du monde sont lé-sées, c’est à elles que les efforts sont tou-jours demandés, les jeunes du monde, embarqués sur la même galère,(même si pour les uns c’est au sein de gouvernants « démocratiques » dans la bulle et pour les autres de dictateurs dans la bulle) sont frappés de plein fouet, et leurs cris sont partout les mêmes : justice, équité, travail, dignité...En un mot ils cherchent à sortir du carcan dans lequel ils sont

confinés et qui n’a pas d’issue : « La dé globalisation ». Que cette révolution tunisienne se soit étendue aux pays ar-abes et aux masses occidentales n’a rien d’étonnant, cette contagion était déjà prévisible le 15 Janvier.Les seuls alliés des masses sont les mass-es elles mêmes, et leur nouvelle arme est internet. Il est de plus en plus question aussi bien en Europe qu’en Amérique de censurer cet outil. Il est donc fortement conseillé d’inclure dans la future consti-tution la liberté d’internet.Le 14 Janvier 2011 marque, de manière irréversible, l’avènement d’une nou-velle ère : celle des « vraies démocraties ». Nous n’en sommes qu’aux balbutie-

ments, le chemin est encore très long, chaque pays la réussira en fonction de ses spécificités et conjonctures, et donc à des moments différents. Il faut con-tinuer le combat.Cependant, pour l’heure, l’urgence de « régler » notre situation économique semble, dans les solutions qui tentent d’être adoptées, nous mener droit dans la bulle. Voulons nous d’une démocratie dans la bulle ? Si non que faire ?

Zeineb Essaddam Ben Cheikh

Le désir fleurit, la possession flétrit toute chose”Proust, Des plaisirs et des jours.

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Un GASAP est un groupe de citoyens qui s’associent directement avec un produc-teur paysan pour acheter de façon ré-gulière et à long terme, et ce en circuit-court, de quoi se nourrir en produits de saison de qualité. Cela peut-être des légumes, mais aussi des fruits, du from-age, etc.Changer le monde, ça commence au niveau local .L’objectif est que le producteur soit le principal bénéficiaire de la vente de ses produits. Entre le producteur et le consommateur, les matières premières subissent généralement une série de transformations, conduites par des in-termédiaires entre lesquels se répartit la valeur ajoutée du produit. Le circuit court est celui de la “remise directe au consommateur”, où, la plupart du temps, le producteur lui-même vend son pro-duit, transformé ou non, au consomma-teur final.Un GASAP (Groupe d’Achat Solidaire de l’Agriculture Paysanne) est un groupe de soutien à l’agriculture paysanne. Il permet de soutenir des producteurs lo-caux travaillant selon des méthodes re-spectueuses de l’environnement et des savoir-faire traditionnels.Le producteur principal de chaque GASAP, souvent maraîcher, élabore avec chaque groupe un contrat d’engagement solidaire, gage du partenariat, où chaque consom’acteur s’engage pour un an. Les

consom’acteurs s’engagent donc auprès du producteur avant le début de la sai-son de production et lui assurent ainsi des revenus stables pour toute l’année qui suit.On compte actuellement une quaran-taine de GASAP sur Bruxelles et ses en-virons qui depuis quatre ans travaillent en réseau. Si vous voulez vous lancer, et créer un groupe dans votre quartier, rien de plus simple...Le plus long est de vous inscrire sur la liste d’attente en remplissant le formu-laire d’inscrition. Dès qu’un groupe se créera à côté de chez vous, vous serez contacté.Le plus rapide est de rassembler vous-même des personnes motivées (voisins, famille, amis...) et de fixer avec eux une première date de réunion.Une fois cette date fixée, vous pouvez contacter le Réseau des Gasap ([email protected]) et les “ambassadeurs” (membres de l’équipe aide-création) peuvent contacter et informer les per-sonnes proches de chez vous inscrites sur la liste d’attente.A la date de la réunion fixée, les ambas-sadeurs peuvent être présents si vous le souhaitez, pour vous donner des infor-mations générales sur les Gasap et sur le Réseau,vous donner des documents utiles (Charte...), vous aider dans vos démarches, vous communiquer les pro-ducteurs qui cherchent des groupes ...

ou comment niquer la grande distribution !

Le système de la dette continue à rav-ager d’innombrables vies à travers le monde. Les peuples du Sud sont con-frontés chaque jour aux impacts et aux conséquences de l’endettement de leurs pays, qui, loin de s’alléger, con-tinue d’augmenter au rythme de la crise et de la recherche de profits extraordi-naires de la part des grandes banques et multinationales. Ils continuent à sup-porter le fardeau des dettes historique, sociale, écologique et climatique qui n’ont jamais été reconnues ni réparées et augmentent également, au rythme des fausses solutions à la crise globale.En Europe et en Amérique du Nord, la sé-curité sociale est en train d’être déman-telée au nom de l’austérité budgétaire, tandis que des millions de personnes ne trouvent pas de travail décent et que les budgets militaires augmentent. Partout, les peuples luttent pour l’accès à des services publics et aux droits fondamen-taux tels que la santé, l’éducation, l’eau, le logement, la sécurité sociale, des ré-formes agraire et urbaine, tandis que les gouvernements privilégient le paie-ment du service d’une dette largement illégitime.Les failles des bases mêmes du système sont mises à nu. Pourtant, la majorité des gouvernements et les Institutions finan-cières internationales (IFI) persistent à chercher des « solutions » aux problèmes des peuples qui ne font qu’aggraver les choses puisqu’ils placent les marchés fi-nanciers et la dette au centre de leur ré-ponse à la crise qu’ils ont provoqué.Plutôt que la mise en place de nouveaux mécanismes d’endettement et le main-tien d’une dette illégitime, les peuples demandent la répudiation des dettes odieuses et illégitimes et la consolida-tion d’alternatives de financement sou-verain et démocratique, basé sur le re-spect des droits humains et de la Nature.Unissons nos forces et disons NON à la dette illégitime : contractée au nom

des peuples, mais qui profite à une poignée de banquiers et de politiciens corrompus, aux multinationales, à la concentration du capital, aux plans de criminalisation et de répression contre la résistance populaire. Les populations à travers le monde exigent responsabil-ité et transparence dans la gestion des finances publiques. Nous exigeons la suspension IMMEDIATE du paiement de la dette et la réalisation d’audits portant sur l’intégralité de l’endettement avec la participation des mouvements sociaux ! La protection des droits humains doit être la priorité des États.Brisons les chaînes de l’endettement ! Débarrassés de la dette, nous pourrons dès lors travailler ensemble sur des ques-tions vraiment centrales de l’existence : l’éradication de la pauvreté, la jouis-sance des droits humains, la protection des droits des peuples et de la Nature, la souveraineté politique et financière, et la construction d’un système économique et social sans discrimination et équitable pour toutes et tous.Pour construire cet autre monde possi-ble, la mobilisation des peuples est notre principal outil.Nous appelons les indivi-dus et les organisations du monde en-tier, au Nord et au Sud, à nous rejoindre, à maximiser leur créativité et à mettre en place des actions, du 8 au 16 octobre, pour rendre visible nos revendications communes et soutenir des luttes con-crètes. Dans le cadre de cette Semaine globale d’action contre la dette et les IFI, nous soutenons plusieurs journées qui contribuent à renforcer la formation d’alliances avec d’autres luttes, mouve-ments et réseaux, parmi lesquelles :

Nous ne devons rien, nous ne payons rien! Audit et annulation incondition-nelle de la dette illégitime ! Des répara-tions SANS ATTENDRE !

http://www.cadtm.org

Brisons les chaînes de la dette !Le Secours Rouge est une organisation

anti-répression très active en Belgique depuis dix ans. Elle défend les activistes réprimées pour des activités r é v o l u -tionnaires, communistes, an-archistes, syndicales, antifas-cistes et anti-impérialistes, mais elle travaille aussi à améliorer, en diffusant des informations techniques et légales, les capacités de résistance à la répres-sion des mouvements de lutte. Membre de la Com-mission pour un Secours Rouge International (dont le secrétariat est basé à Zürich), le Secours Rouge a lui-même été la cible d’attaques policières et judiciaires.

A l’occasion de l’arrivée des « indignés » à Bruxelles, le Secours Rouge a publié en grand nombre une petite brochure détaillant les problèmes que les mani-

festants peuvent ren-contrer face à la police en Belgique. Cette bro-chure expose notamment les différentes causes et formes d’arrestations, leurs modalités, leurs con-séquences etc. N’hésitez pas à vous la procurer et à consulter le site du Secours Rouge (www.secoursrouge.org) où vous trouverez une version plus complète de ce-

tte brochure mais aussi sa traduction en néerlandais, anglais et espagnol.

www.secoursrouge.org

Un “petit guide” pour les manifestants…

www.gasap.be

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Le mouvement connaît des échos en Italie, en France et en Belgique ou des gens d’horizons divers - surtout jeunes - ont érigé un campement à Saint-Gilles pendant le mois de juin. Il y avait un campement et des assemblées popu-laires à la Place Flagey, en face de l’église du Béguinage et au milieu de l’Avenue Stalingrad. Il y a des initiatives similaires à Liège et Namur et ça bouge aussi à Gand et Louvain.À Bruxelles c’était surtout les étudi-ants d’origine d’Espagne qui ont pris l’initiative. Ils se donnaient rendez-vous en face de l’Ambassade d’Espagne dans le parc Frère-Orban pour y manifester leur solidarité à leurs compatriotes mais surtout pour y réfléchir sur le fond des crises et des problèmes et rechercher des solutions, hors des chemins battus de la démocratie bourgeoise.Parce que, comme ils disent ‘ils ne nous représentent pas’ et ce ‘ils’ ce sont les par-tis politiques classiques et les institutions

internationales. L’exemple le plus fla-grant du fait qu’ils ne nous représentent pas ce sont ces gouvernements (quelle que soit leur tendance) qui instaurent des plans d’austérité à l’encontre de leurs promesses électorales et en contra-diction avec leurs programmes de base. Ces gouvernements disent ne pas avoir le choix: la crise économique engend-rée par les banques leur imposent ce-tte austérité mais aussi des institutions comme la Banque Centrale d’Europe, le Fond Monétaire International et l’UE, institutions qu’on ne peut guère définir comme démocratiques.Qui plus est, ces institutions ne fonc-tionnent pas dans l’intérêt des masses mais imposent des mesures d’austérité et donc des privatisations à tout va, qui sont des attaques directes contre l’Etat providence et la Sécurité sociale pour laquelle nous avons lutté et que nous avons construit avec tant de difficultés et de sacrifices depuis la deuxième guerre

mondiale. Le chômage, les pensions, la santé, l’habitât, l’enseignement,… Ils sont là les secteurs où l’on fait des économies pendant que les banques font toujours plus de profits et le man-agement reçoit des boni qui surpassent l’imagination de n’importe quel ouvrier ou employé.La politique en Belgique prévoit “d‘économiser” entre 17 et 25 milli-ards d’euro, entre autre grâce à la fin de l’indexation, mettre un terme au chômage, privatiser ce qui nous reste en commun, retarder l’âge de pension et autres mesures qu’on ne peut définir que d’anti-sociales. Quelle surprise pour ceux qui croyaient en ce système et qui pensaient en tirer profit. Pour ceux qui n’étaient pas au courant du caractère fondamental de notre société: il y a des raisons de s’indigner.Le mouvement des indignés crie haut et fort: “nous ne sommes pas des march-andises dans les mains des politiciens et banquiers” et donc le système doit changer radicalement et fondamentale-ment. Disent-ils. Puisque apparemment les politiciens servent plutôt les inté-rêts de banques et multinationales et non pas les nôtres. Voilà la raison prin-cipale pour laquelle le mouvement re-jette la démocratie représentative, dite “bourgeoise”. Ce système dans lequel tu donne ta voix tous les quatre ou six ans à quelqu’un que tu ne connais même pas (ou seulement par la télévision) et qui se trouve sur une liste grâce à des pourparler sombre dans l’ombre de l’antichambre d’un parti politique.Les Indigné-e-s proposent une alter-native qu’ils essayent de mettre en pratique immédiatement: démocratie directe ou, comme ils l’appellent en Es-pagne: “democracia real ya!”. Une réelle démocratie maintenant.

Révolutionnaire?

Depuis le début, on compare le mouve-ment avec les soulèvements des peuples en Tunisie et Egypte qui ont chassé les dictateurs Ben Ali et Mubarak du pou-voir. Qu’on a appelé “Révolution”. Mais “révolution” est un mot très grand et ce-lui qui aujourd’hui parle de “Révolution Espagnole”, écrit l’histoire avant qu’elle ne se soit déroulée. Une révolution est un processus très clair et définit: proces-sus pendant lequel une classe dans la société prend le pouvoir sur une autre classe. Lors de la Révolution française, la bourgeoisie a pris le pouvoir des mains de la noblesse  ; pendant la révolution d’octobre en Russie, le prolétariat a pris le pouvoir à la noblesse et à la bourgeoi-sie. L’état n’est qu’un instrument dans les mains d’une classe spécifique afin de défendre ses intérêts et opprimer les autres classes. La révolution c’est le pro-cessus par lequel cet instrument change des mains d’une classe aux mains d’une

autre.Ce n’est pas le cas aujourd’hui. Pas en Tunisie ou encore en Egypte où les dic-tateurs ont disparu, mais où le pouvoir reste dans les mains de la même classe. Et encore moins en Grèce ou en Es-pagne même si ce n’est pas exclu. Mais à l’évidence on en est loin.En revanche, le mouvement pourrait avoir un élan révolutionnaire. Certains dans le mouvement n’exigent pas de réformes du système ; mais un change-ment de système. En même temps, le mouvement essaye de construire un contre-pouvoir, au travers d’assemblées populaires qui seraient le coeur d’une organisation alternative de la société comme par exemple des communes ou des conseils.Rien n’est garanti et il n’est pas impos-sible que ce mouvement ne serve que les intérêts de ceux qui se tiennent déjà au pouvoir politique ou économique. Le mouvement attaque les institutions internationales, le monde flou de “ban-quiers” et “spéculateurs” et la démocratie parlementaire ou représentative exact-ement comme le faisaient les mouve-ments anti-démocrates dans les années vingt et trente. Cette attaque contre la démocratie bourgeoise peut prendre n’importe quelle direction, surtout si elle est imprégnée d’une métaphysique et haine contre tout ce qui est scientifique et rationnel et d’un romantisme et na-ïveté. N’oublions pas que le fascisme est exactement fondé sur ces mêmes ingré-dients.En plus: l’indignation reste une émotion. Ce dont un mouvement a besoin pour réussir, ce sont des intérêts clairement définis, une programme aboutissant à une structure organisationnelle qui se coordonne.

Car, même si un certain degré de naïveté peut faire plaisir aux yeux, peut charmer et peut désarmer l’opposition, l’histoire nous apprend que des changements fondamentaux et radicaux des pou-voirs économiques et politiques ne sont pas le résultat d’idéaux romantiques, mais bien d’une nécessité qui s’impose. Plutôt que le résultat d’un désir idéaliste, ils sont la conséquence d’une nécessité historique inévitable. Quand ceux d’en bas ne veulent plus continuer leur mode de vie et que ceux d’en haut ne peuvent plus. Les masses ne sortent pas dans les rues parce qu’il pensent que c’est une bonne idée, parce qu’ils espèrent que l’aube rouge se présentera dans l’orient et qu’une nouvelle aurore se présente. Quand les masses sortent dans les rues et s’organisent pour bouleverser le pou-voir, c’est parce qu’ils n’ont plus aucune autre option. Non pas parce qu’ils sont plein d’espoir, mais parce qu’ils sont dés-espérés. Dès lors qu’ils n’ont plus rien à perdre, ils sont capables de n’importe quoi.

R UTION!LOVEDepuis mi-mai un mouvement spontané et indépendant est né en Espagne, il vise à reconquérir la places publiques et à réinventer la démocratie au travers des as-semblées populaires. On les appellent ‘les indignés’ inspirés du livre -plutôt mod-este- de Stéphane Hessel, “Indignez-Vous” .

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Quelques brèves avant le déluge...

“ Je n’aimerai jamais personne avec le coeur, j’aimerais avec les pieds, mon amour il marchera de travers et il sentira mauvais, ça leur appren-dra !” Fabrice Melquiot, L’Albatros

“L’intérêt dans le fait de constamment être surveillé-e, c’est de tenter dès que possible de dé-jouer cette surveillance,

d’agir de façon déviante, en toute occa-sion.Et de s’en griser à s’en rendre dépendant.Foutre la merde pour son salut”Un tract retrouvé noyé dans une marre de paperasse.

“ L’Etat ne poursuit jamais qu’un but lim-ité, enchainer, assujetir l’individu, le sub-ordoner à une généralité quelquonque”Stirner, L’unique et sa propriété

“ Impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque, à te regarder ils s’habitueront”René char, Les Matinaux

organisation des marches WE need you

Organisation de l’accueil des marches WE NEED YOU !

Comme vous le savez, les marches européennes arriveront dans un mois environ. Pour préparer l’arrivée, les animations et tout ce qui entoure les marches, différents groupes de travail ont été créées. En voici leur description et leur adresse mail de contact.

• Campement : tout ce qui est logistique, recherche d’un endroit pour établir un camp à Bruxelles, les rendez-vous avec les autorités locales etc. Deux milles personnes sont attendues à Bruxelles. ([email protected])

• Agora : animation des journées du camp, les assemblées populaires etc. ([email protected])

• Intermarches : s’occupe des marcheurs, leur faire un itinéraire, les contacts avec les bourgmestres lors des passages dans les villages, la logistique et le transport du matériel des marcheurs etc. ([email protected])

• Légal team: soutien par des spécialistes du droit. ([email protected])

• Action ([email protected])

• Communication : médiatisation de l’information ([email protected])

Liste des besoins SUr lE campEmENT(contact : [email protected])Tentes, bâches, matelas, mousse, tuyau d’arrosoir qui se dédouble, groupe électrogène

Tables/tréteaux, chaises, canapés, planches en bois, bambous (pour soutenir bâche et autre) pOUr lES marchEUrSCouvertures, vêtements chauds (pull, gants, kway), parapluie, chaussures, chaussettes.

TraNSpOrTSVélos, conducteurs, camionnettes/voitures cOmmUNicaTiONOrdinateurs, impressions, vieux draps pour bannières, peinture, bombe de couleur, pinceau, rouleau de peinture, papier collant, corde, porte-voix/mégaphone cUiSiNENettoyage, papier toilette, sac poubelle, copeaux de bois, produit vaisselle,grande bassines, éponges, ustensiles de cuisine

NOUrriTUrE

Tout ce qui peut se garder longtemps c’est-à-dire, bouillons cubes, riz/Pâtes/feuilles de lasagnes/Quinoa, maïs, fruits secs, maïzena, oignons/pomme de terre/ail/carottes/céleri/aubergine,beurre/huile d’olive, de tournesol, vinaigre blanc/de vin, sauces : Moutarde, mayonnaise, ketchup, café/thé, epice : Sucre, sel, cassonade, céréales, flocons d’avoine, fromages, biscuits, thon, boites tomates pellées (grandes) / concentré de tomate, lait chocolaté / lait demi-écrémébidons d’eau, pates à tartiner/Confitures (plusieurs goût), toast, farine, jus de fruits, conserves …Percolateur (3 à 4) de 15 à 25 litres, stensiles de cuisine, assiettes / tasses / gobelets, couverts / louches / couteaux, grand plats/plateaux, thermos, mixeur pour grande quantité, grandes casseroles/poêles/wok

Vive la rentrée, à méditer:

A l’aube a demi-claire,je ri de vous voir manoeuvrerà crier, je suis là,je suis làIvre, saoul par l’envie d’exister.Masturbe l’êtrequi se veux rassurer.Je suis là, je suis là.Ivre, saoul,je suis las dene point exister.Qui es-tu,image ignorante ?Je suis le temps présent qui se veux d’exister.salutet sans nom.

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IN HETNEDERLANDS

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