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N° 10 2009 Les droits à la retraite des jeunes générations La réforme de 2003 a fait de l’allongement de la durée d’assurance le levier essentiel d’équilibrage des régimes de retraite. La durée d’assurance requise pour obtenir une retraite à taux plein est, en effet, le seul paramètre pour lequel l’évolution à long terme est prévue. La règle énoncée est celle d’un partage des gains d’espérance de vie à 60 ans à raison de deux tiers sous forme d’allongement de la durée d’activité et d’un tiers sous forme d’allongement de la durée de retraite. Cette règle a conduit au passage de 40 à 41 ans de la durée d’assurance requise entre 2008 et 2012 pour l’octroi de la retraite à taux plein avant 65 ans. Son impact est susceptible d’évoluer au fil des générations, compte tenu, notamment, de l’évolution des âges d’entrée effective dans la vie active qui retentit sur les droits accumulés en début de carrière. Il est différencié selon les catégories sociales. Pour éclairer cette question, plusieurs études ont été engagées récemment par la DREES, en collaboration avec l’INSEE, la DARES, la DEPP (du ministère de l’Éducation nationale) et le CEREQ. Ce dossier en donne les premiers résultats. Olivier BONTOUT, Amandine BRUN, Benoît RAPOPORT Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la Ville Ministère de la Santé et des Sports Ministère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique solidarité santé et DOSSIERS

Les droits à la retraite des jeunes générations · dans la vie active est devenue globalement plus tardive et, surtout pour les moins diplômés, plus difficile. Au fil des générations,

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  • N° 102009

    Les droits à la retraite des jeunes générations

    La réforme de 2003 a fait de l’allongement de la durée d’assurancele levier essentiel d’équilibrage des régimes de retraite. La duréed’assurance requise pour obtenir une retraite à taux plein est, eneffet, le seul paramètre pour lequel l’évolution à long terme estprévue. La règle énoncée est celle d’un partage des gainsd’espérance de vie à 60 ans à raison de deux tiers sous formed’allongement de la durée d’activité et d’un tiers sous formed’allongement de la durée de retraite. Cette règle a conduit aupassage de 40 à 41 ans de la durée d’assurance requise entre 2008et 2012 pour l’octroi de la retraite à taux plein avant 65 ans. Sonimpact est susceptible d’évoluer au fil des générations, compte tenu,notamment, de l’évolution des âges d’entrée effective dans la vieactive qui retentit sur les droits accumulés en début de carrière. Ilest différencié selon les catégories sociales.

    Pour éclairer cette question, plusieurs études ont été engagéesrécemment par la DREES, en collaboration avec l’INSEE, la DARES,la DEPP (du ministère de l’Éducation nationale) et le CEREQ. Cedossier en donne les premiers résultats.

    Olivier BONTOUT, Amandine BRUN, Benoît RAPOPORTDirection de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES)Ministère du Travail, des Relations sociales, de la Famille, de la Solidarité et de la VilleMinistère de la Santé et des SportsMinistère du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique

    solidaritésantéetDOSSIERS

    p6-G01

    Graphique 1 : Évolution de l’âge de fin d’études (âge conjoncturel) et des taux de scolarisation

    198619871988198919901991199219931994199519961997199819992000200120022003200420052006

    Taux de scolarisation à 18 ans596265697376798283848584838281808080808079

    Taux de scolarisation à 23 ans101011111315161619212323242525252424242424

    Âge de fin d'études19.719.820.020.220.420.620.821.021.221.421.521.521.521.421.421.321.321.321.321.321.34

    Sources : DEPP.

    p7-G02

    Graphique 2 : Évolution de l’âge de fin d’études par génération

    Population totaleFemmeHomme

    1929-3315.815.516.2

    1934-3816.316.216.5

    1939-4316.816.716.9

    1944-4817.517.317.7

    1949-5317.817.817.9

    1954-5818.318.318.3

    1959-6318.518.618.4

    1964-6819.219.419.1

    1969-7320.320.520.0

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004.

    &A

    Page &P

    p8-G03

    Graphique 3 : Proportion de personnes selon le niveau de diplôme par génération

    Pas de diplôme ou CEPInférieur au bacBacBac +2Etudes supérieures

    1934-3857.4725.456.383.027.68

    1939-4349.8328.718.193.959.32

    1944-4837.9834.1710.346.2611.24

    1949-5329.9538.0712.477.3512.06

    1954-5826.0740.9512.8410.1210.02

    1959-6321.2345.3312.549.7211.18

    1964-6816.945.0313.1312.7112.22

    1969-7313.7131.918.2916.9718.94

    Champ : Population née entre 1934 et 1973.

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

    p8-G04A

    Graphique 4A : Âge de fin d’études par génération selon le niveau de diplôme par génération

    Pas de diplôme ou CEPInférieur au bacBacBac +2Etudes supérieures

    1934-3814.616.919.021.123.5

    1939-4314.916.719.020.923.9

    1944-4815.017.119.221.023.3

    1949-5315.217.219.320.623.1

    1954-5816.117.419.321.023.3

    1959-6316.217.519.421.423.6

    1964-6817.117.919.821.624.2

    1969-7317.118.220.522.324.1

    Champ : Population née entre 1934 et 1973.

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

    p9-G04B

    Graphique 4B : Âge de fin d’études par génération selon le sexe et le niveau de diplôme

    Hommes

    Pas de diplôme ou CEPInférieur au bacBacBac +2Etudes supérieures

    1934-3814.516.718.721.023.9

    1939-4314.916.418.620.825.0

    1944-4815.117.019.220.823.9

    1949-5315.217.119.420.423.5

    1954-5816.317.319.421.123.5

    1959-6316.217.319.421.324.0

    1964-6817.317.919.821.424.2

    1969-7317.218.120.422.223.9

    Femmes

    Pas de diplôme ou CEPInférieur au bacBacBac + 2Etudes supérieures

    1934-3814.717.019.221.122.7

    1939-4314.917.019.321.022.4

    1944-4815.017.219.321.322.6

    1949-5315.217.419.220.822.6

    1954-5816.017.619.221.023.1

    1959-6316.217.719.421.423.1

    1964-6816.917.819.821.724.2

    1969-7317.018.320.622.324.2

    Champ : Population née entre 1934 et 1973.

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

    p10-G05

    Graphique 5 : Taux d’activité sur longue période

    HommesFemmes

    15-24 ans25-49 ans15-24 ans25-49 ans

    193693.097.0193660.042.0

    195477.098.0195452.044.0

    196865.296.3196848.556.3

    197560.697.3197550.159.9

    198553.096.9198544.372.1

    199537.495.7199531.179.6

    200738.094.9200731.882.9

    Note : Ces graphiques représentent les taux d’activité en coupe pour différentes années.

    Sources : Marchand et Thélot (1997) pour 1954 et 1936 ; INSEE pour les autres années.

    p10-G06

    Graphique 6 : Évolution des taux d’activité

    15 à 19 ans20 à 24 ans25 à 29 ans

    197530.481.081.6

    197628.682.182.6

    197728.081.583.8

    197825.980.883.7

    197926.580.884.3

    198025.480.484.5

    198124.179.184.0

    198224.379.384.6

    198322.279.685.6

    198420.278.885.5

    198519.478.185.8

    198618.577.187.3

    198717.875.886.9

    198816.172.286.6

    198915.570.986.8

    199014.767.687.2

    199112.864.387.4

    199212.363.087.4

    199311.359.987.7

    199410.058.187.7

    19959.957.487.1

    199610.357.386.6

    199710.255.986.2

    199811.055.986.2

    199911.656.385.8

    200012.057.686.9

    200111.957.986.6

    200212.057.986.8

    200311.257.786.3

    200411.557.986.0

    200512.457.186.2

    200612.257.386.7

    Note : Population active et taux d’activité au sens du Bureau International du Travail (BIT) en moyenne annuelle.

    Sources : Enquêtes Emploi, corrigée de la rupture de série en 2003 (calculs INSEE).

    p12-G07

    Graphique 7 : Taux de chômage des 15-29 ans (1975-2006)

    15 à 19 ans20 à 24 ans25 à 29 ans

    197511.75.32.9

    197613.86.03.6

    197716.17.13.8

    197817.67.53.7

    197919.78.64.1

    198021.99.55.0

    198125.811.46.2

    198227.012.87.0

    198327.314.37.4

    198432.617.68.4

    198530.418.59.4

    198626.317.710.0

    198723.117.210.1

    198820.016.79.8

    198916.215.19.7

    199017.115.19.5

    199121.815.39.7

    199221.717.010.7

    199324.820.012.5

    199423.622.013.1

    199522.020.412.7

    199623.221.713.5

    199723.422.413.6

    199822.720.613.2

    199922.920.312.4

    200020.015.910.2

    200121.814.59.4

    200220.216.19.6

    200322.718.010.8

    200425.219.411.5

    200524.620.111.2

    200628.320.910.7

    Définition : Taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), par âge regroupé, en moyenne annuelle.Sources : Enquêtes Emploi, corrigée de la rupture de série en 2003 (calculs INSEE).

    p12-G08

    Graphique 8 : Taux d'emploi par cohortes de sortants

    19661967196819691970197119721973197419751976197719781979198019811982198319841985198619871988198919901991199219931994199519961997199819992000

    197680.281.482.581.282.381.378.878.875.968.5

    197781.281.282.881.682.580.978.577.174.866.5

    197881.181.282.582.282.681.678.176.172.964.9

    197981.181.082.782.581.681.278.174.871.562.5

    198080.781.781.482.080.980.476.973.868.259.4

    198180.380.781.480.779.978.275.270.964.554.6

    198280.180.080.479.678.776.172.568.461.651.5

    198379.578.779.778.377.073.770.165.859.347.0

    198478.577.877.876.875.672.968.764.758.344.9

    198577.777.576.875.874.472.168.464.658.244.1

    198677.776.576.575.774.572.568.264.959.046.8

    198777.976.777.076.974.972.368.764.861.250.4

    198877.376.877.577.975.872.769.465.462.854.3

    198977.878.278.279.076.772.571.467.164.456.4

    199078.378.879.079.077.073.472.268.865.455.8

    199178.479.479.178.076.673.872.969.365.152.7

    199277.678.478.276.775.174.672.968.663.247.2

    199376.676.876.975.274.775.172.167.860.542.9

    199476.175.476.375.275.274.770.867.358.940.7

    199575.575.676.375.375.574.571.267.558.240.6

    199675.176.076.875.775.173.671.966.658.541.6

    199775.376.276.075.474.974.672.567.159.343.6

    199875.575.876.476.075.574.873.268.260.946.6

    199976.576.877.777.277.076.875.572.164.453.2

    200077.978.478.778.778.577.878.174.369.059.2

    200179.479.479.679.279.979.979.276.172.264.5

    Définition : Emploi au sens du BIT mais hors contingent ; taux d’emploi annuels lissés par une moyenne mobile d’ordre 3.Lecture : En mars 1983, 47 % des jeunes ayant achevé leurs études initiales en 1982 (cohortes 1982) ont un emploi. Cinq ans après leur sortie, en 1987, 72 % ont un emploi.Sources : Fondeur et Minni, 2006, enquêtes Emploi.

    p13-G09

    Graphique 9 : Part de l'emploi stable des salariés par ancienneté (1982 à 2002)

    12345610

    198279.287.389.790.794.695.597.2

    198380.786.991.193.195.396.097.7

    198480.387.391.593.894.796.097.7

    198565.678.685.390.192.694.595.8

    198655.864.476.183.487.189.496.8

    198751.563.370.379.384.788.795.6

    198847.162.370.878.583.386.293.5

    198949.061.772.577.581.385.793.1

    199055.366.072.079.983.485.891.9

    199163.570.074.980.885.386.091.9

    199260.169.874.480.583.486.092.3

    199356.167.274.181.082.785.691.7

    199457.266.270.379.483.484.690.4

    199552.862.767.476.479.784.490.5

    199653.459.169.175.179.084.088.4

    199753.159.668.174.579.981.088.6

    199847.658.269.874.277.582.188.2

    199951.559.867.073.376.280.688.2

    200051.960.766.172.178.880.687.1

    200157.564.868.573.576.983.487.8

    200256.268.574.375.480.481.486.7

    Définition : Emploi au sens du BIT hors contingent.Lecture : En mars 1989, 49 % des salariés ayant achevé leurs études initiales en 1988 (ancienneté 1) ont un emploi stable (CDI du privé ou emploi non temporaire du public).Sources : Fondeur et Minni, 2006, enquêtes Emploi.

    p13-G10

    Graphique 10 : Âge moyen au premier emploi et au premier emploi stable, par cohorte et par sexe

    Premier emploi - FemmesPremier emploi - HommesPremier emploi stable - FemmesPremier emploi stable - Hommes

    195419.619.4520.620.55

    195619.719.7520.821.1

    195819.92021.3521.4

    196020.12021.721.5

    196220.720.422.422.05

    196421.1520.822.6522.4

    19662120.722.722.35

    196820.920.5522.622.2

    197021.120.622.6522.3

    Lecture : Les salariés de la cohorte née en 1954 et ayant eu un premier emploi (de plus de 6 mois) dans le secteur privé avant l’âge de 30 ans ont débuté leur carrière en moyenne à l’âge de 19 ans et demi. Ils ont eu leur premier emploi stable en moyenne à l’âge de 20 ans et demi.Champ : Salariés du secteur privé ayant eu un premier emploi stable avant 30 ans.Sources : Koubi, 2003, DADS (échantillon au 1/25e), INSEE.

    p13-G11

    Graphique 11 : Durées d’emploi et d’études à 30 ans pour des générations successives

    Hommes

    Avant 19341934-19431944-19531954-19631964-1973

    en études initiales15.3716.2017.3318.0919.13

    en activité13.1312.0611.4510.529.03

    au chômage (durée > 1 an) ou en recherche d'un 1er emploi0.030.060.060.230.36

    alternance de périodes de chômage (< 1 an) et d'activité0.140.260.190.450.73

    en inactivité1.331.410.970.720.74

    Femmes

    1934-19431944-19531954-19631964-1973

    en études initiales14.8216.0517.2118.1919.77

    en activité9.779.409.338.287.10

    au chômage (durée > 1 an) ou en recherche d'un 1er emploi0.060.070.130.320.51

    alternance de périodes de chômage (< 1 an) et d'activité0.180.200.160.470.90

    en inactivité5.174.283.162.741.72

    Lecture : Les femmes, des générations 1964-1973 ont passé en moyenne au cours de leurs 30 premières années presque 20 ans en formation initiale (hors apprentissage), environ 7 ans en emploi, environ 6 mois en chômage de longue durée ou en recherche d’un premier emploi, environ 1 an en alternant périodes de chômage et d’activité et environ 2 ans en inactivité.Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004, calcul DREES.

    p14-G12

    Hommes

    ChômageInstabilitéRecherche 1er emploiAu moins un des trois

    1934-19431.034.161.075.91

    1944-195323.71.356.55

    1954-19637.039.533.1617.58

    1964-197310.6717.085.2328.67

    Femmes

    ChômageInstabilitéRecherche 1er emploiAu moins un des trois

    1934-19431.164.041.846.77

    1944-19533.234.31.418.71

    1954-19639.1410.143.6920.85

    1964-197314.7818.55.2133.69

    Graphique 12 : Part de personnes, pour des générations successives, ayant connu des périodes de chômage de longue durée, d’instabilité et de recherche d’un premier emploi avant 30 ans

    Lecture : En 2004, 15 % des femmes nées entre 1964 et 1973 ont connu avant l’âge de 30 ans au moins une période de chômage de longue durée (supérieure à 1 an). Elles étaient 3 % parmi la génération 1944-1953. 18,5 % ont été confrontées à une période d’instabilité, alternant périodes d’emploi et de chômage (4 % parmi la génération 1944-1953). 5 % ont connu une période de recherche d’un premier emploi (1 % parmi la génération 1944-1953) et environ 34 % (9 % parmi la génération 1944-1953) ont connu au moins une des trois situations.Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004, calculs DREES.

    p15-G13

    Graphique 13 : Taux de chômage des actifs récents par niveau de diplôme

    EnsembleDiplômés du supérieurBacheliersCap, BepPeu diplômésPlus de 10 ans d'ancienneté

    19758.54.46.17.713.32.6

    197611.14.69.211.517.33.0

    197712.97.59.310.618.33.3

    197812.05.58.310.117.63.5

    197915.15.910.113.122.23.9

    198017.07.812.915.324.84.0

    198119.57.813.818.228.44.7

    198221.77.115.620.732.75.1

    198322.77.717.021.935.15.4

    198426.86.619.528.741.36.2

    198527.48.122.128.242.26.8

    198624.19.314.524.639.37.3

    198724.510.718.324.738.28.0

    198822.18.615.823.135.97.8

    198918.77.316.820.229.27.6

    199018.07.014.818.729.37.3

    199117.78.216.517.029.77.2

    199218.89.216.419.931.38.2

    199323.312.822.425.936.68.8

    199425.714.825.826.842.89.9

    199524.015.420.925.841.59.3

    199624.716.220.929.042.59.9

    199726.616.926.830.346.010.0

    199823.714.122.828.343.39.8

    199924.013.321.931.547.39.8

    200018.910.316.222.242.18.5

    200116.69.214.518.938.17.4

    200218.118.810.711.715.616.420.621.739.838.07.47.4

    200318.512.314.521.238.97.9

    200420.412.919.623.741.88.0

    200519.711.416.926.042.27.8

    Note : Activité au sens du BIT, données à la date de l’enquête de 1975 à 2002 et moyenne des deux premiers trimestres de l’enquête en continu de 2002 à 2005. Le taux de chômage des personnes ayant terminé leurs études initiales depuis plus de dix ans est présenté tous niveaux de diplôme confondus, afin de pouvoir le comparer à celui de l’ensemble des actifs récents.Sources : Fondeur et Minni, 2006, enquêtes Emploi.

    p16-G14

    Graphique 14 : Durée d’emploi au cours des 36 premiers mois suivant la sortie de formation initiale

    Nombre de mois d'emploi

    Médiane1er quartile1er décile

    Non diplômé2060

    CAP-BEP-MC29186

    Bac30197

    Bac-DEUG31219

    Bac + 2 (niveau III)302618

    Licence - L3312311

    Maîtrise, M1, MST...302111

    DEA-DESS-Master-M2302416

    Doctorat322717

    Moins de 18 ans1200

    18 ans25111

    19 ans27153

    20 ans29198

    21 ans302211

    22 ans302413

    23 ans302516

    24 ans302414

    25 ans302314

    Plus de 25 ans312412

    Lecture : Pour les générations sorties de formation initiale en 2004, la durée médiane d’emploi des personnes sorties à 18 ans est de 25 mois, le premier quartile est de 11 mois et le premier décile est de 1 mois.Sources : CEREQ, enquête Génération 2004.

    p16-G15

    Graphique 15 : Part de personnes de la génération 1998 ayant travaillé de manière continue dans les 12 derniers mois

    selon le niveau de diplôme et l’ancienneté sur le marché du travail

    Après un anAprès 3 ansAprès 5 ansAprès 7 ans

    Non diplômés381245

    Diplômés du secondaire472173

    Diplômés du supérieur443951

    Ensemble442762

    Lecture : Dans l’ensemble, 44 % des sortants de formation initiale ont travaillé au cours des 12 mois au terme de la première année de sortie, 71 % au terme de la 3e année, 77 % au terme de la 5e année et 79 % au terme de la 7e année.Sources : Couppié, Gasquet et Lopez, 2006 ; enquête Génération 1998 (génération sortie du système éducatif en 1998).

    p17-G16

    Graphique 16 : Évolution des durées avant 30 ans par qualification et génération

    0

    Hommes - Sans diplômeFemmes - Sans diplôme

    en études initialesEn études initialesen inactivitéen instabilitéRecherche 1er emploien activitéau chômage ou en recherche du 1er emploien études initialesen inactivitéen instabilitéRecherche 1er emploien activitéau chômage ou en recherche du 1er emploi

    1934-194313.856030113.92.00.50.113.50.11934-194314.06.70.10.19.10.1

    1944-195314.366606914.41.90.60.013.00.11944-195314.47.30.30.07.80.3

    1954-196315.940322715.90.91.20.111.50.51954-196315.66.30.90.16.90.4

    1964-197316.549660616.51.01.40.310.11.01964-197316.45.01.80.15.90.9

    Hommes - Diplôme supérieur au bacFemmes - Diplômes supérieur au bac

    Etudes initialesEn études initialesInactivitéInstabilitéRecherche 1er emploiEmploiau chômage ou en recherche du 1er emploien études initialesen inactivitéen instabilitéRecherche 1er emploien activitéau chômage ou en recherche du 1er emploi

    1934-194323.309234723.30.90.00.05.80.01934-194321.91.60.10.06.40.0

    1944-195322.620906422.60.70.10.06.50.01944-195321.90.90.10.07.00.1

    1954-196322.607591422.60.60.10.06.50.11954-196322.00.70.20.06.90.1

    1964-197322.998632723.00.70.30.15.90.11964-197323.10.40.30.16.00.2

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004, calculs DREES.

    p18-G17

    Graphique 17 : Taux et types d'emploi parmi les étudiants selon l'âge

    d'attenteconcurrentspré-insérésprévus par les étudesd'appointoccasionnels

    18 ans0.30.30.31.60.72.7

    19 ans0.41.30.52.81.54.8

    20 ans0.91.31.04.92.34.6

    21 ans1.92.11.76.02.64.3

    22 ans1.92.32.19.02.04.3

    23 ans2.24.32.410.12.72.8

    24 ans3.05.65.510.83.62.8

    25 ans4.76.28.813.64.23.1

    26 ans5.87.211.89.35.93.0

    27 ans8.811.813.910.34.83.9

    28 ans7.610.116.69.96.22.6

    29 ans9.28.020.613.51.20.54

    Définition • Prévus par les études (stages et apprentissage) ; pré-insérés (emplois très liés à la formation des étudiants, type allocataires de recherche et médecins) ; d’attente (charge horaire lourde au moins trois jours et 28 heures par semaine) ; concurrents (horaires réguliers et lourds, sans lien avec les études) ; d’appoint (emplois concurrents un ou deux jours par semaine) et occasionnels (le week-end ou en été).Champ • Personnes âgées de 18 à 29 ans en études initiales dans le supérieur.Sources • Coudin et Tavan (2008), INSEE, enquêtes Emploi, 2004-2006.

    p21-GA1

    Graphique A1 : Proportion d’hommes selon le niveau de diplôme par génération

    pas de diplôme ou CEP< bacBacBac +2Éudes supérieures

    1934-3854.5325.346.743.0210.36

    1939-4348.7130.845.773.0411.65

    1944-4834.2735.0611.747.0511.88

    1949-5328.2540.2312.055.7113.76

    1954-5824.1745.0911.129.0510.57

    1959-6320.4647.9811.688.1811.69

    1964-6817.7548.2411.7411.1211.15

    1969-7313.9337.3516.8313.9117.98

    Champ : Population née entre 1930 et 1974.

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004.

    p21-GA2

    Graphique A2 : Proportion de femmes selon leur niveau de diplôme par génération

    pas de diplôme ou CEP< bacBacBac +2Éudes supérieures

    1934-3859.9425.546.083.025.41

    1939-4350.8726.7310.454.87.15

    1944-4841.5533.3295.5110.62

    1949-5331.6635.9112.89910.36

    1954-5827.7437.3114.3511.069.54

    1959-6321.9742.7813.3611.1910.69

    1964-6816.0341.7414.5614.3413.33

    1969-7313.526.8919.6319.7919.82

    Champ : Population née entre 1930 et 1974.

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004.

    p21-GA3

    Graphique A3 : Part des contrats aidés dans l'emploi des jeunes de moins de 26 ans de 1974 à 2004

    Apprentissage et alternanceEmplois marchands aidésEmplois non marchands aidés

    19743.310.000.00

    19753.670.710.00

    19764.070.850.00

    19774.456.180.10

    19784.781.590.03

    19795.113.550.00

    19805.614.950.00

    19815.664.970.00

    19825.791.810.18

    19836.000.260.20

    19846.000.290.24

    19856.520.605.39

    198610.7213.815.63

    198713.054.335.67

    198810.772.785.12

    198912.501.564.10

    199014.132.363.85

    199114.262.635.10

    199214.575.786.15

    199315.735.685.24

    199418.016.105.69

    199518.937.015.03

    199620.077.234.24

    199721.165.674.75

    199821.404.425.77

    199920.683.496.43

    200021.172.825.98

    200121.002.215.20

    200220.112.594.81

    200319.393.763.22

    200419.424.702.02

    Note : Le nombre d’emplois aidés est rapporté au nombre d’emplois au sens du BIT, hors contingent, occupés par les jeunes de la même tranche d’âge en mars de l’année suivante ; pour les années 2002 à 2004, l’emploi en mars est actualisé par l’évolution de l’emploi des deux premiers trimestres de l’enquête en continu.Sources : Fondeur et Minni, 2006 ; Estimations DARES au 31 décembre pour l’emploi aidé ; INSEE, enquêtes Emploi.

    p22-GA5

    Graphique A5 : Évolution des durées avant 30 ans par qualification et génération

    Hommes - Sans diplômeFemmes - Sans diplôme

    en études initialesen inactivitéen instabilitéen activitéau chômage ou en recherche du 1er emploiEtudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploi

    1934-194313.85603011.98369960.549500313.50833340.10243661934-194313.95464916.73969790.14997739.05910580.0965699

    1944-195314.36660691.85968570.629770513.02837370.11556321944-195314.35140027.3235230.25352217.79374360.2778111

    1954-196315.94032270.86021181.232412711.46316940.50388331954-196315.64775456.27265770.85294646.86137430.3652671

    1964-197316.54966060.95294571.412750410.13099650.95364681964-197316.39422835.03358121.77052225.89141430.9102539

    Hommes - Diplôme inférieur au bacFemmes - Diplôme inférieur au bac

    Etudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploiEtudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploi

    1934-194315.37104591.2812780.201517713.09245870.05369971934-194315.63622963.82297620.223439710.24421840.0731362

    1944-195316.05417090.81049890.09400312.99014340.05118381944-195316.26154092.961650.14741710.51463390.1147581

    1954-196316.84006090.6876810.369726311.93856080.1639711954-196317.24621342.5211950.44348179.3981390.3845407

    1964-197317.44160550.73120640.776437910.73761990.31313031964-197317.81912231.92515751.07436758.51409110.6672615

    Hommes - BacFemmes - Bac

    Etudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploiEtudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploi

    1934-194318.50427561.13493960.047504810.24176410.07151591934-194318.98013742.18804680.35796578.41434480.0595053

    1944-195319.12173380.76407870.16587139.90320260.04511361944-195319.02223071.49699350.17400639.23307030.0736992

    1954-196319.16252940.82602940.20547899.50419540.30176691954-196319.31030831.41515780.38637838.59942540.2887302

    1964-197320.0155440.70207220.69362798.35668650.23206951964-197320.20865621.02438710.88239187.46821110.4163537

    Hommes - Diplôme supérieur au bacFemmes - Diplôme supérieur au bac

    Etudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploiEtudes initialesInactivitéInstabilitéEmploiChômage ou recherche du 1er emploi

    1934-194323.30923470.9096390.0200685.761058301934-194321.94052551.61889360.06515116.36877850.0066514

    1944-195322.62090640.71290550.10015646.54597350.02005831944-195321.90993350.86096480.12827717.03560770.0652169

    1954-196322.60759140.61755520.14010116.52535910.10939311954-196321.96391260.74974490.20858766.93909170.1386633

    1964-197322.99863270.66351570.27094755.91752870.14937551964-197323.08293490.39610360.32264495.96930670.2290097

    Sources : INSEE, enquête Patrimoine 2004, calculs DREES.

    p26-G01

    Graphique 1 : Âge de première validation d’une année complète selon le sexe et la génération, personnes ayant validé à 30 ans ou avant

    Première validation HommesPremière validation de 4 trimestres HommesPremière validation FemmesPremière validation de 4 trimestres Femmes

    195018.319.218.719.4

    195418.719.819.120.0

    195818.920.219.220.3

    196219.420.919.720.9

    196620.021.820.321.8

    197020.222.220.622.3

    NB : Validations enregistrées dans les fichiers de gestion des régimes de retraite.Note : Lorsque l’on calcule les âges moyens pour les générations les plus jeunes, on sous-estime ceux-ci, puisqu’on n’observe pas les âges de première validation postérieurs à 31 ans pour la génération 1970, 35 ans pour la génération 1966, etc. (cf. annexe 1). Afin de s’affranchir (en partie) des problèmes de comparaison de champ dus à cette censure, on se restreint aux validations à 30 ans et avant.Champ : Personnes échantillonnées dans l’EIC, ayant validé au moins un trimestre à 30 ans ou avant.Sources : EIC 2001.

    p28-G2A-2B

    Graphique 2A et 2B : Âge moyen de première validation selon la génération et la situation à 30 ans (Hommes puis femmes)

    195019541958196219661970195019541958196219661970

    Régimes spéciaux + cnavpl18.218.418.919.119.520.3Régimes spéciaux + cnavpl19.219.419.719.720.820.9

    Rsi17.218.018.018.819.419.4Rsi18.419.218.818.919.619.2

    Chômage18.519.019.019.619.920.1Chômage18.018.518.619.520.220.4

    Cnracl17.518.218.218.619.619.7Cnracl18.619.119.219.620.120.2

    Fonction publique d'état18.618.718.719.420.120.3Fonction publique d'état19.919.519.419.820.821.1

    Msa19.919.619.319.520.120.2Msa19.319.019.219.620.020.4

    RG17.918.418.719.219.920.0RG18.318.719.019.620.220.5

    Avpf18.719.319.219.520.121.1

    Maladie18.218.718.619.219.820.0

    NB : La situation à 30 ans de la personne est sa situation principale à 30 ans.Champ : Ensemble des personnes échantillonnées dans l’EIC ayant validé un trimestre à 30 ans ou avant.Sources : EIC 2001.

    p28-G3A-3B

    Graphique 3A et 3B : Âge moyen de première validation des salariés du privé et des non-titulaires

    des fonctions publiques selon la génération et la CSP à 30 ans (hommes puis femmes)

    195019541958196219661970195019541958196219661970

    RG non titulaires FP et Cnracl19.819.820.121.020.920.9RG non titulaires FP et Cnracl19.119.119.620.220.720.9

    RG cadres19.620.120.020.320.920.9RG cadres20.220.220.820.321.021.3

    RG intermédiaires18.418.618.819.219.920.1RG intermédiaires18.719.219.419.820.420.6

    RG employés18.819.219.420.020.620.9RG employés18.318.718.819.420.120.3

    RG ouvriers17.317.818.118.619.319.4RG ouvriers17.518.118.319.219.920.1

    Champ : Personnes échantillonnées dans l’EIC ayant validé un trimestre à 30 ans ou avant, et cotisant au régime général à 30 ans (hors AVPF).

    Sources : EIC 2001.

    p28-G4A-4B

    Graphique 4A et 4B : Âge moyen de première validation des salariés du privé et des non-titulaires des fonctions publiques

    selon le décile de salaire annuel à 30 ans et la génération à 30 ans (hommes puis femmes)

    195019541958196219661970195019541958196219661970

    d119.620.420.421.221.321.4d118.619.419.720.721.121.1

    d21919.519.720.420.920.8d218.61919.219.820.620.6

    d318.218.618.819.420.220.1d31818.418.619.319.819.9

    d417.71818.118.719.620.1d417.718.218.518.919.720.3

    d517.317.81818.819.219.5d517.518.218.419.119.820.3

    d617.317.818.118.519.219.4d61818.318.619.12020.3

    d717.417.718.218.719.419.6d718.418.618.919.320.220.5

    d817.517.818.218.919.619.8d818.518.718.919.420.320.5

    d917.818.318.619.119.820d918.718.919.419.520.120.8

    d1018.719.119.319.620.420.5d1019.319.620.120.120.620.9

    Champ : Personnes échantillonnées dans l’EIC ayant validé un trimestre à 30 ans ou avant, et cotisant au régime général à 30 ans (hors AVPF).

    Sources : EIC 2001.

    p29-E1G

    Encadré 1 graphique : Âges de première validation d’un trimestre et d’une année complète

    (validations à 30 ans), et âge de fin d’études, selon le sexe et la génération

    Première validation HommesPremière validation de 4 trimestres HommesFin étude HommesPremière validation FemmesPremière validation de 4 trimestres FemmesFin étude Femmes

    195018.319.217.918.719.417.5

    195418.719.818.619.120.018.4

    195818.920.218.819.220.318.7

    196219.420.918.919.720.919.0

    196620.021.819.420.321.819.6

    197020.222.220.120.622.320.5

    Sources : EIC 2001 (âges de validation) et enquête Patrimoine 2004 (Destinie, INSEE

    p30-G05

    Graphique 5 : Âge de première validation selon la génération

    195019541958196219661970

    15 ans et moins19.13.91.20.40.20.1

    16-17 ans22.333.329.321.214.89.3

    18-19 ans23.026.832.636.029.832.8

    20-21 ans11.611.913.616.622.126.7

    22-23 ans8.47.26.56.912.711.7

    24-25 ans3.53.43.43.66.35.9

    26-30 ans3.94.13.55.04.95.4

    31-67 ans4.04.03.83.32.30.7

    Inconnu4.35.36.07.06.97.5

    Champ : Ensemble des personnes échantillonnées dans l’EIC. Les personnes qui ne sont observées dans aucun des fichiers des différentes caisses de retraite sont regroupées dans la catégorie « Inconnu ».Sources : EIC 2001.

    p32-G06

    Graphique 6 : Âge de première validation d’une année complète selon la génération

    195019541958196219661970

    15 ans et moins10.61.10.20.00.10.0

    16-17 ans19.724.012.77.02.30.9

    18-19 ans25.024.332.829.819.816.2

    20-21 ans13.515.317.621.822.326.1

    22-23 ans10.210.911.212.321.118.6

    24-25 ans5.36.27.17.913.414.3

    26-30 ans5.45.95.78.18.812.5

    31-67 ans4.95.14.84.13.01.0

    Inconnu5.57.17.98.99.310.5

    Champ • Ensemble des personnes échantillonnées dans l’EIC. On prend en compte l’ensemble des personnes échantillonnées, ce qui signifie que les personnes qui ne sont observées dans aucun des fichiers des différentes caisses de retraite sont regroupées dans la catégorie « Inconnu ».Sources • EIC 2001.

    p32-T01

    Tableau 1 : Comparaison, selon la génération, des âges de premier report, de première validation d’un trimestre et de 4 trimestres au cours d’une même année (en %)

    195019541958196219661970

    1er report = 1ère val = 1ère val 4 trimestres413828241915

    1er report = 1ère val < 1ère val 4 trimestres384041393837

    1er report < 1ère val = 1ère val 4 trimestres111112161616

    1er report < 1ère val < 1ère val 4 trimestres91018212833

    Total100100100100100100

    Définition : « 1er report = 1re val

  • solidaritésanté2 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    Sommaire

    Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3

    Des durées d’emploi à 30 ans plus réduites pour les jeunes générationsOlivier Bontout, Amandine Brun (DREES) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

    En début de carrière, moins d’acquisitions de droits à la retraite pour les jeunesgénérations Benoît Rapoport (DREES) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

  • solidaritésanté3LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    Introduction

    LA RÉFORME de 2003 a fait de l’al-longement de la durée d’assurancele levier essentiel d’équilibragedes régimes de retraite. La duréed’assurance requise pour obtenir

    une retraite à taux plein est, en effet, le seulparamètre pour lequel l’évolution à long termeest prévue. La règle énoncée est celle d’un par-tage des gains d’espérance de vie à 60 ans àraison de deux tiers sous forme d’allongementde la durée d’activité et d’un tiers sous formed’allongement de la durée de retraite. Cetterègle a conduit au passage de 40 à 41 ans de ladurée d’assurance requise entre 2008 et 2012pour l’octroi de la retraite à taux plein avant 65ans. Son impact est susceptible d’évoluer au fildes générations, compte tenu, notamment, del’évolution des âges d’entrée effective dans lavie active qui retentit sur les droits accumulésen début de carrière. Il est différencié selon lescatégories sociales.

    Pour éclairer cette question, plusieurs étudesont été engagées récemment par la DREES, encollaboration avec l’INSEE, la DARES, laDEPP (du ministère de l’Éducation nationale)et le CEREQ. Ce dossier en donne les premiersrésultats. Une première étude présente unesynthèse des principaux travaux récents por-tant sur les âges d’entrée dans la vie active etles durées d’emploi en début de carrière et endéveloppe l’analyse à partir des données del’enquête Patrimoine 2004 de l’INSEE quiretrace les calendriers rétrospectifs d’activitédes personnes interrogées. La seconde étuderéalisée à partir des données collectées par laDREES avec l’Échantillon interrégime decotisants (EIC 2001) donne, quant à elle, unepremière évaluation des droits acquis pour laretraite à 30 ans et 35 ans par les jeunes géné-

    rations (1966 et 1970) comparativement auxgénérations plus anciennes (1950 et suivantes).

    Au fil des générations l’entrée dans la vie active est devenue globalementplus tardive et, surtout pour les moins diplômés, plus difficile

    Au fil des générations, les jeunes les moinsqualifiés ont, en effet, connu comme la plupartdes autres, une durée de scolarité croissante aucours du temps. La hausse de cette durée est enmoyenne de l’ordre de 3 ans environ entre lesgénérations 1934-1943 (16,6 ans) et 1964-1973 (19,7 ans). Cet allongement est toutefoislégèrement plus marqué pour les moins quali-fiés du fait de la prolongation de la scolaritéobligatoire à 16 ans pour les générations 1953et suivantes alors qu’il est pratiquement nulpour les diplômés du supérieur.

    Mais plus que les autres, les jeunes les moinsqualifiés connaissent depuis le milieu desannées 1980 une insertion difficile dans l’em-ploi.

    Ces difficultés d’insertion se sont traduitesnotamment par :• des taux de chômage des jeunes actifs peudiplômés de l’ordre de 40%, depuis le milieudes années 1980, contre 20% pour l’ensembledes jeunes et 10% pour les plus diplômés ;• des délais d’accès à un emploi stable pluslongs. Ceux qui sont sortis avant 18 ans de for-mation initiale en 2004 ont eu une durée d’em-ploi très faible au cours des trois annéessuivant leur sortie de formation (de l’ordred’un an, contre de deux ans à deux ans et demipour les autres), ce qui correspond à un retardd’insertion dans l’emploi de plus d’un an enmoyenne par rapport aux personnes sortant descolarité à 18 ans ou plus.

    Ainsi, la baisse de la durée d’emploi cumuléeavant 30 ans est de 2,6 années en moyenne

  • solidaritésanté4 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    solidaritésanté

    entre les générations nées entre 1934 et 1943et celles nées entre 1964 et 19731. Cette baisseest de 3 ans environ pour les non-qualifiés(pour une durée d’emploi avant 30 ans passantde 11 à 8 ans), alors qu’elle est restée pratique-ment stable pour les plus diplômés (avec unedurée d’emploi de 6 années environ).

    Des droits à la retraite accumulés à 30 ansplus faibles pour les jeunes générations, en particulier pour les moins qualifiés

    Cette évolution se reflète dans les droits à laretraite accumulés avant 30 ans par les généra-tions concernées, même après prise en comptedes différents dispositifs correctifs permettantde valider partiellement les périodes d’inser-tion2. C’est ce que montre l’étude, réalisée àpartir de l’Échantillon interrégime de cotisantsde la DREES (EIC 2001), qui examine l’âgede premier report d’une cotisation au compteretraite, l’âge de première validation d’un tri-mestre, l’âge de validation de quatre trimestresdans la même année et le nombre de trimestresfinalement accumulés à 30 ans et 35 ans autitre des périodes cotisées et des périodes assi-milées (chômage, maladie) des générations1950 à 1970.

    Cette étude montre en effet que le recul au fildes générations (générations 1950 à 1970) desâges moyens de première validation d’un tri-mestre et de validation de quatre trimestres lamême année, concerne plus particulièrementles moins qualifiés.

    En moyenne, le nombre de trimestres validésavant 30 ans au titre de l’emploi mais aussi depériodes d’insertion ou même d’inactivité (autitre de l’allocation vieillesse des parents aufoyer) a baissé de 7 trimestres entre la généra-tion 1950 et la génération 1970 (9 pour leshommes et 5 pour les femmes), passant d’unpeu moins de 40 trimestres à un peu plus de 30trimestres (hors périodes de service militairepour les hommes et majorations de duréesd’assurance pour les femmes, périodes qui nesont pas prises en compte dans cette étude).Cette baisse moyenne reflète à la fois la hausse

    de la durée des études et une insertion de plusen plus progressive sur le marché du travail.

    De façon cohérente avec les résultats tirés del’enquête Patrimoine, cette baisse est plus pro-noncée pour les ouvriers que pour les cadres3,du fait de leur plus grande difficulté d’inser-tion. Ainsi, la dispersion entre catégoriessocioprofessionnelles du nombre de trimestresvalidés à 30 ans s’est réduite au fil des généra-tions : le recul des âges moyens de premièrevalidation est moins rapide pour les cadres quepour les ouvriers. L’écart, qui était de l’ordrede 2,5 ans pour la génération 1950 et reflétaitles différences d’âge de fin d’études4, s’estréduit à environ 1,5 an pour les hommes de lagénération 1970 et un peu plus d’un an pourles femmes. De même, alors que les hommescadres de la génération 1950 avaient validé à30 ans 15 trimestres de moins que les ouvriers(12 trimestres pour les femmes), l’écart n’estplus que de 10 trimestres (8 pour les femmes)pour la génération 1970, soit une réductiond’un tiers.

    Ces premiers éléments d’analyse de l’évolu-tion au fil des générations des débuts de car-rière doivent toutefois être observés avecprudence5. Cependant, les résultats d’exploita-tion de sources différentes concordent : l’âgede première validation de droits à la retraiterecule au fil des générations de façon plusmarquée pour les non-qualifiés que pour lesqualifiés, en raison des difficultés d’insertiondes premiers sur le marché du travail. Dans lemême temps, les écarts d’espérance de vieentre les catégories sociales ne se réduisentpas, au contraire, pour ce qui concerne leshommes notamment. Ces évolutions, aurebours des tendances passées, rendent plusque jamais nécessaire l’attention portée auxdébuts de carrière et à la problématique d’in-sertion des jeunes, notamment les moins quali-fiés, sur le marché du travail. �

    Catherine ZAIDMAN

    DREES

    1. Cette baisse moyenne de 2,6années (de l’ordre de 3 ans pour les

    hommes – la durée d’emploipassant de 12 à 9 années –, et de

    2,3 ans pour les femmes – la duréed’emploi passant de 9,4 à 7,1

    années) correspond, d’une part, àl’allongement de la durée des

    périodes de formation initiale (3 anspour les hommes, presque 4 ans

    pour les femmes) et, d’autre part, àla montée des difficultés d’insertion,périodes d’instabilité et de chômagede longue durée (environ 1 an pour

    les hommes et les femmes). Leseffets de ces deux phénomènes

    sont, cependant, en partiecompensés par la réduction de la

    durée moyenne des périodesd’inactivité en début de carrière

    (surtout pour les femmes, environ 3ans, et environ 6 mois pour les

    hommes).

    2. Il s’agit en particulier des courtespériodes d’emploi (200 heures de

    travail rémunérées au SMIC validentun trimestre). Ainsi, des périodescourtes d’emploi au cours d’une

    année peuvent permettre de validerun, voire plusieurs trimestres. Cela

    peut concerner par exemple despériodes de travail occasionnel

    d’étudiants ; du chômage indemniséet, dans la limite d’un an, du

    chômage non indemnisé ; desformations en alternance (contrat

    d’apprentissage ou de qualification) ;des stages rémunérés ou des

    contrats emploi-solidarité.

    3. La catégorie des cadres estdifférente de celle des «plus

    diplômés» mentionnée ci-dessus,s’agissant des résultats issus de

    l’enquête Patrimoine.

    4. Les ouvriers ont les âges depremière validation les plus

    précoces et les cadres les âges lesplus élevés.

    5. En particulier, l’étude portant surl’EIC ne prend pas en compte les

    périodes de service militaire pour leshommes et les majorations de

    durées d’assurance pour lesfemmes, ainsi que les périodes non

    enregistrées par les régimes deretraite enquêtés et qui sont

    reconnues, comme les périodes detravail à l’étranger, mais aussi des

    trimestres rachetés (au titre desétudes ou de périodes antérieures à

    l’obligation d’affiliation, ou depériodes d’activité en tant queconjoint collaborateur ou aidefamilial agricole, notamment).

  • solidaritésanté5LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    La hausse de l’âge de fin d’études et les difficultés d’insertion desjeunes sur le marché du travail se traduisent par une baisse sensibleau fil des générations des durées d’emploi à 30 ans. Celles-ci dimi-nuent en moyenne de 2,6 années entre les générations nées entre1934 et 1943 et celles nées entre 1964 et 1973 (de 3 ans pour leshommes, passant de 12 à 9 années et de 2,3 ans pour les femmes,passant de 9,4 à 7,1 années).

    Cette baisse concerne plus particulièrement les moins qualifiés.Comme les diplômés, les jeunes les moins qualifiés ont en effet connuune durée de scolarité croissante au fil des générations, sous l’impactnotamment du recul à 16 ans de l’âge de la scolarité obligatoire. Maisplus que les autres, ils connaissent depuis le milieu des annéesquatre-vingt une insertion difficile dans l’emploi. Leur durée d’emploia ainsi baissé de 3 ans environ entre les générations nées entre 1934et 1943 et celles nées entre 1964 et 1973 (passant de 11 à 8 ans),alors que dans le même temps celle des plus diplômés est restée qua-siment stable (elle s’élève à 6 années environ).

    Pour les générations les plus jeunes, la progression des périodesd’emploi en cours de formation initiale pour les plus diplômés et lalente montée en charge du dispositif de rachats d’année d’étudesdevraient encore accentuer, au regard des systèmes de retraite, cettetendance au rapprochement des situations à 30 ans.

    Des durées d’emploi à 30 ans plus réduitespour les jeunes générations

    Olivier BONTOUT et Amandine BRUNDirection de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES)

  • solidaritésanté6 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    LESÂGES DE FIN D’ÉTUDES et d’entréeeffective dans la vie active consti-tuent des moments clés pour l’ac-cumulation des droits à retraite.Cet article s’appuie sur les princi-

    paux travaux récents traitant de cette questionet sur les informations contenues dans l’en-quête Patrimoine de 2004 de l’INSEE sur lescalendriers rétrospectifs d’activité des per-sonnes interrogées. Il examine successivement :• les évolutions de l’âge de sortie de find’études au fil des années et des générations,en cherchant à distinguer les effets de structureimputables à l’augmentation globale des quali-fications de ceux liés à l’évolution de chaqueniveau de qualification ;• les évolutions des taux d’activité, puis desdurées d’emploi à 30 ans.

    Cet examen conclut à la baisse des périodesd’emploi à 30 ans des générations les plusjeunes, notamment pour les moins qualifiésdont les durées d’emploi à 30 ans auraientbaissé de trois ans entre les générations 1934-1943 et 1964-1973 (en passant de 11 à 8années), alors qu’elles se seraient maintenuespour les plus qualifiés (environ 6 années).

    En termes de retraite, la tendance au rappro-chement entre les situations des moins et desplus qualifiés pourrait en outre s’accentueravec le développement de certaines situationsd’emploi (tel le cumul emploi/études supé-

    rieures ou encore l’apprentissage au niveau desétudes supérieures) ou de certains dispositifsréglementaires (tel le dispositif de rachat d’an-nées d’études supérieures pour le calcul desdroits à retraite).

    L’âge moyen de sortie du système scolaire s’est stabilisé au milieu des années 1990 après 30 années de hausse

    L’âge de fin d’études s’est stabilisé au milieudes années quatre-vingt-dix autour de 21 ans,faisant suite à une augmentation continuedepuis l’après guerre. Cette hausse de l’âge defin d’études ne s’est pas accompagnée d’uneaugmentation de sa dispersion : entre les géné-rations 1934-1945 et 1964-1975, on observeune hausse quasi-uniforme de 3 ans des âgesmoyens de sortie des jeunes appartenant auxdifférents quartiles d’âge de sortie.

    Cette hausse moyenne tient à la fois à la défor-mation de la structure des qualifications sur lapériode et à la hausse des âges de sortie du sys-tème scolaire à qualification donnée (qui atoutefois davantage concerné les moins quali-fiés que le reste de la population).

    g grAphique 1

    Évolution de l’âge de fin d’études (âge conjoncturel) et des taux de scolarisation

    Note • En trait gras (et échelle de droite) sont représentés les âges moyens de fin d’études une année donnée (il s’agit de l’espérance descolarisation, estimateur conjoncturel de la durée des études, construite selon le principe de l’espérance de vie, cf. encadré) ; en traits fins (et

    échelle de gauche) les pourcentages de jeunes scolarisés chaque année à 18 ans et à 23 ans.

    Sources • DEPP.

    18

    19

    20

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    22

    23

    0

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    100

    1986 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

    Taux de scolarisation à 18 ans Taux de scolarisation à 23 ans Âge de fin d'études

  • solidaritésanté7LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    Un âge moyen de fin d’étudesstabilisé autour de 21 ans depuis le milieu des années 1990…

    L’âge conjoncturel de fin d’études1 s’est stabi-lisé au milieu des années quatre-vingt-dix à unniveau compris entre 21 ans et 21 ans et demi,après avoir crû d’environ un an entre 1986 et1996 (graphique 1). Cela suggère que l’âgemoyen de fin d’études par générations s’eststabilisé à un niveau proche de 21 ans pour lesgénérations postérieures à 1975 environ(Buffeteau et Godefroy, 2005).

    … après une hausse continue ethomogène pour les générationsantérieures à 1975

    Pour les générations antérieures à 1975, l’âgemoyen de fin d’études par générations a crû,en effet, quasi continûment de 15,8 ans pourles générations 1929-1933 à environ 16,8 anspour les générations 1939-1943 et à 20,3 anspour les générations 1969-1973, soit à unrythme proche d’un an toutes les 10 généra-tions (graphique 2). Il a augmenté plus vitepour les femmes, qui ont désormais un âgemoyen de fin d’études légèrement plus élevéque les hommes.

    Cette hausse de l’âge moyen de fin d’études aconcerné de manière relativement uniformel’ensemble des personnes d’une même généra-tion (tableau 1). En effet, la hausse de l’âge defin d’études, qui est de l’ordre de 3 ans en

    moyenne entre les générations 1934-1943 et1964-1973, touche de manière quasi comparablel’ensemble des personnes. La hausse pour lespersonnes qui ont les durées d’études les pluscourtes (1er quartile d’âge de sortie) est identiqueà celle pour les personnes qui ont les duréesd’études les plus longues (4e quartile d’âge desortie). Les personnes du milieu de la distribu-tion ont toutefois connu une hausse plus rapide.

    g TAbleAu 1

    Dispersion de l’âge moyen de fin d’études pour deux groupes de générations

    Note • Les quartiles (Q1 à Q4) sont calculés pour des groupes de 10

    générations et ne comprennent pas forcément exactement 25 % de la

    population, du fait d’effets de seuils (les âges étant des nombres

    entiers).

    Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

    Une hausse de l’âge de find’études due aux évolutions de la structure des diplômes mais aussi aux évolutionspropres à chaque niveau de qualification

    Les évolutions de la structure des diplômes pargénérations contribuent fortement à la haussede l’âge de fin d’études.

    Moyenne

    Médiane

    Moyenne

    Q1 Moyenne

    Q2 Moyenne

    Q3 Moyenne

    Q4

    1934-1943

    16,6 16 13,9 15,4 17,4 22,0

    1964-1973

    19,7 19 16,1 18,4 20,9 24,9

    Évolution 3,1 3 2,6 3,6 3,6 2,6

    1. L’âge conjoncturel de fin d’étudesn’est pas à confondre avec l’âge defin d’études d’une génération, cf.encadré 1.

    g grAphique 2

    Évolution de l’âge de fin d’études par génération

    Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004.

    15

    16

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    18

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    21

    1929-33 1934-38 1939-43 1944-48 1949-53 1954-58 1959-63 1964-68 1969-73

    Population totale Femmes Hommes

  • solidaritésanté8 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    La proportion de personnes n’ayant pas dediplôme ou titulaires d’un certificat d’étudesprimaires (CEP) a diminué très fortement, pas-sant de 57% pour les générations 1934-1938 àun peu moins de 14% pour les générations1969-1973 (le CEP a été progressivement sup-primé à partir de 1959, date de l’allongement à16 ans de la durée de la scolarité obligatoire)[graphique 3]. Dans le même temps, la propor-tion de titulaires d’un diplôme inférieur au Baca augmenté. Cette augmentation s’est poursui-vie jusqu’aux générations 1959-1963, puis aentamé elle aussi un reflux rapide pouratteindre 32% pour les générations 1969-1973, se traduisant à son tour par une hausseimportante de la proportion des titulaires duBac ou plus. Ces évolutions sont la traductionde la politique menée par les pouvoirs publicsvisant à accroître progressivement la propor-tion de bacheliers parmi les sortants du sys-

    tème éducatif. Ainsi, parmi les personnes néesentre 1969 et 1973, 54% sont titulaires du Bacou d’un diplôme supérieur, alors que respecti-vement 33% et 21% des générations 1959-1963 et 1939-1943 sont dans ce cas.

    Cette tendance est plus marquée pour lesfemmes que pour les hommes (graphiques A1et A2, annexe 2). Ainsi, parmi les femmes néesentre 1969 et 1973, 59% sont titulaires du Bacou plus (respectivement 48% des hommes).Elles sont 35% (respectivement 31%) de lagénération 1959-1963 et 22% (respectivement20%) de la génération 1939-1943 à être dansce cas.

    Les évolutions de l’âge de fin d’études reflètentaussi des tendances variables selon le diplômeobtenu. En effet, du fait la prolongation de lascolarité obligatoire à 16 ans2, ce sont les moinsdiplômés qui ont connu l’augmentation la plus

    2. L’ordonnance du 6 janvier 1959précise : «L’instruction est

    obligatoire jusqu’à l’âge de seizeans révolus pour les enfants desdeux sexes français et étrangers,qui atteindront l’âge de six ans à

    partir du 1er janvier 1959.»

    g grAphique 3

    Proportion de personnes selon le niveau de diplôme par génération

    Champ • Population née entre 1934 et 1973.Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

    0%

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    100%

    1934-38 1939-43 1944-48 1949-53 1954-58 1959-63 1964-68 1969-73

    Études supérieures

    Bac + 2

    Bac

    Inférieur au bac

    Pas de diplôme ou CEP

    g grAphique 4A

    Âge de fin d’études par génération selon le niveau de diplôme par génération

    Champ • Population née entre 1934 et 1973.Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

    14

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    1934-38 1939-43 1944-48 1949-53 1954-58 1959-63 1964-68 1969-73

    Pas de diplôme ou CEP

    Inférieur au bac

    Bac

    Bac +2

    Études supérieures

  • solidaritésanté9LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    forte de leur âge de fin d’études. On peutnotamment remarquer un fort accroissement del’âge de fin d’études pour les personnes sansdiplôme des générations 1954-1958. Pour lesmoins diplômés, l’âge de fin d’études a ainsiaugmenté de 2,4 années entre les générations1934-1938 et 1969-1973 (graphique 4A), alorsque cette hausse n’a été que de 1,5 année pourles personnes diplômées du Bac et de seule-ment 1,2 année et 0,6 année pour les personnesayant un Bac +2 et celles ayant suivi des étudessupérieures.

    Les évolutions de l’âge de fin d’études sontaussi légèrement différentes pour les hommeset les femmes (graphique 4B). Si elles appa-raissent relativement comparables pour lesnon-diplômés et les diplômés ayant obtenu undiplôme égal ou inférieur à Bac +2, elles sedifférencient pour ceux ayant suivi des étudessupérieures. Pour les femmes diplômées dusupérieur l’âge de fin d’études augmentedavantage au cours des générations contraire-ment aux hommes pour lesquels il demeurestable.

    g grAphique 4b

    Âge de fin d’études par génération selon le sexe et le niveau de diplôme

    Champ • Population née entre 1934 et 1973.Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004 – calculs DREES.

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    Pas de diplôme ou CEP

    Inférieur au bac

    Bac

    Bac + 2

    Études supérieures

    14

    16

    18

    20

    22

    24

    26

    1934-38 1939-43 1944-48 1949-53 1954-58 1959-63 1964-68 1969-73

    FemmesHommes

    L’âge de fin d’études peut être mesuré pour une année donnée pour les jeunes qui terminent leur scolarité cette année-là (indicateur conjoncturel) ou par générations pour les jeunes d’une génération entière (indicateur longitudinal).

    L’indicateur conjoncturelLes données administratives du ministère de l’Éducation nationale (DEPP), qui portent sur l’ensemble de la France, don-nent pour une année donnée (en coupe) les taux de scolarisation par âge. Ces taux permettent de construire un indica-teur conjoncturel : l’âge de fin d’études est mesuré alors comme l’âge moyen de fin d’études des jeunes scolarisés uneannée donnée (espérance de l’âge de fin d’études, calculée comme la somme, une même année, des taux de scolarisa-tion par âge, ce qui neutralise les effets de taille des différentes cohortes).

    Cet indicateur calculé chaque année et qui donne une indication des évolutions de comportements dans le temps, nepermet toutefois pas de comparer directement les situations relatives des différentes générations, on lui préfère dansce cas l’indicateur longitudinal.

    L’indicateur longitudinalCet indicateur est calculé, quant à lui, à partir des données d’enquêtes : déclaratives et rétrospectives. Celles-ci per-mettent, en effet, de construire des indicateurs longitudinaux sur la base d’un échantillon de population.

    Ces indicateurs souffrent toutefois potentiellement de biais du fait d’effets de mémoire, mais aussi de champ car ils nerecouvrent pas les populations qui ne sont plus présentes en France. Les effets de mémoire sont potentiellement plusforts lorsque l’on interroge des générations qui ont terminé leurs études il y a plus longtemps. Par ailleurs, du fait desystèmes d’interrogation différents (notamment formulation des questions et pondérations), des enquêtes différentespeuvent ne pas complètement concorder dans la mesure de l’âge de fin d’études.

    g encADré 1

    Mesurer l’âge de fin d’études

  • solidaritésanté10 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    g grAphique 6

    Évolution des taux d’activité

    Note • Population active et taux d’activité au sens du Bureau International du Travail (BIT) en moyenne annuelle.Sources • Enquêtes Emploi, corrigée de la rupture de série en 2003 (calculs INSEE).

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    1975

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    1981

    1983

    1985

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    1991

    1993

    1995

    1997

    1999

    2001

    2003

    2005

    15 à 19 ans

    20 à 24 ans

    25 à 29 ans

    g grAphique 5

    Taux d’activité sur longue période

    Note • Ces graphiques représentent les taux d’activité en coupe pour différentes années.Sources • Marchand et Thélot (1997) pour 1954 et 1936 ; INSEE pour les autres années.

    0

    20

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    15-24 ans 25-49 ans

    1936 1954 1968 1975 1985 1995 2007

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    15-24 ans 25-49 ans

    FemmesHommes

    Interrompant leur baisse de long terme, les tauxd’activité des jeunes se sontstabilisés au milieu desannées 1990, en cohérenceavec l’évolution des âges de fin d’études

    En cohérence avec la hausse des âges de sortiede formation initiale, on a assisté, durant leXXe siècle et jusqu’au milieu des annéesquatre-vingt-dix, à une baisse significative destaux d’activité des moins de 30 ans.

    Il existe toutefois des différences sensiblesd’évolution entre les hommes et les femmes.

    Pour les hommes, la baisse est continue et par-ticulièrement marquée depuis l’après-guerre.Pour les femmes, la baisse est aussi continueau cours du temps aux âges les plus précoceset se combine avec une progression des tauxd’activité pour les 25 ans et plus (graphique 5)à partir des années soixante-dix.

    Au total, les taux d’activité des 15-24 ans sesont eux aussi (comme les âges de sortie deformation initiale) globalement stabilisés àpartir du milieu des années quatre-vingt-dix :celui des 15-19 ans un peu au-dessus de 10%et celui des 20-24 ans un peu en dessous de60% (graphique 6), avec une légère remontéeà la fin des années quatre-vingt-dix, imputableà la conjoncture mais aussi, pour les 15-19 ans,à la réduction des redoublements.

  • solidaritésanté11LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    3. Le niveau de chômage par âgeest lié en fait aux niveaux dequalification : les niveaux de taux dechômage plus élevés des tranchesd’âge les plus jeunes correspondentà de moindres niveaux dequalification.

    L’emploi peut être mesuré pour une année donnée pour les jeunes d’un âge donné (indicateur conjoncturel) ou par géné-rations pour les jeunes d’une génération entière, au cours du temps (indicateur longitudinal).

    Les enquêtes Emploi (annuelles depuis 1950 et en continu depuis 2002) fournissent une information détaillée sur lasituation courante de l’emploi des jeunes (niveaux de diplômes, types d’emploi, etc.). Elles permettent en particulier desuivre les évolutions sur longue période de l’emploi des jeunes, par exemple en élaborant des indicateurs par pseudo-générations (ce ne sont pas des indicateurs de suivi des mêmes personnes en panels). Elles permettent d’appréhenderindépendamment les situations d’emploi et d’études. Le champ porte sur les ménages ordinaires, et ne couvre qu’im-parfaitement les étudiants en internat, cité universitaire et foyer, interrogés par le biais de leurs parents.

    Les calendriers rétrospectifs de l’enquête Patrimoine (1998, 2004) permettent eux aussi de reconstituer de manièrerétrospective les périodes d’emploi et d’interruptions de carrières de différentes générations. Toutefois, les informationsdes calendriers rétrospectifs sont fournies à un pas annuel et ne permettent donc pas une prise en compte des inter-ruptions qui ont une durée plus faible, notamment pour ce qui concerne le chômage.

    Les données des Déclarations annuelles des données sociales (DADS) sont des données administratives et permettentune description précise de l’activité sur longue période (l’échantillon au 1/25e des DADS couvre les années 1967 à2000). En 2000, le champ des DADS recouvre l’essentiel des secteurs privé et semi-public et représente plus de 75%des emplois salariés. Seuls les agents des organismes de l’État (titulaires ou non), les salariés de l’agriculture et de lasylviculture et les salariés du secteur des services domestiques ne sont pas couverts. Enfin, les collectivités territorialesne sont couvertes entièrement par les DADS que depuis 1987. L’étude de Koubi (2003) retient les salariés âgés de 15 à65 ans ayant travaillé plus de 30 jours dans l’année. Au total, l’échantillon comporte plus de 15 millions d’observations,représentant plus de 2 millions de salariés suivis sur une partie plus ou moins longue de leur carrière. Certains secteursd’activité n’ont pas été couverts : secteur des activités extraterritoriales, de la pêche (seul secteur agricole pouvant êtreprésent dans les DADS) et l’étude se limite aux salariés ayant effectué l’essentiel de leur carrière dans le secteur privé,en retenant cependant pour ceux-ci les années éventuellement effectuées dans le secteur semi-public (le champ dusecteur privé est reconstitué en le distinguant du secteur semi-public).

    Les enquêtes Générations du CEREQ sont des panels de suivi de sortants du système de formation initiale pour uneannée donnée (1998, 2001, 2004) et permettent donc une description détaillée du devenir des sortants, au cours despremières années de leur insertion sur le marché du travail, en particulier par des ré-interrogations, 5 et 7 ans après lasortie de formation.

    g encADré 2

    Mesurer l’insertion dans l’emploi des jeunes

    La hausse des âges de fin d’études et les difficultésd’insertion dans l’emploifont reculer les duréesmoyennes d’emploi avant 30 ans depuis le début des années 1980

    Depuis le milieu des années soixante-dix, l’in-sertion des jeunes sur le marché du travail sefait de plus en plus difficilement. En particu-lier, l’accès à un emploi stable intervient deplus en plus tardivement. La montée du chô-mage et le développement des situations d’em-ploi précaires (des périodes de stage oud’emploi aidé ou encore d’emploi à temps par-tiel subi) en sont les principales causes.Combinée à la hausse des âges de sortie de for-mation initiale, cette situation se traduit parune baisse des durées cumulées d’emploi à 30ans pour les générations les plus récentes (l’in-sertion dans l’emploi des jeunes peut êtremesurée pour un âge donné par un indicateurconjoncturel ou par générations pour une

    génération entière et au cours du temps par unindicateur longitudinal, cf. encadré 2).

    Le chômage des jeunes oscille,selon l’âge, entre 10 % et 25 %depuis le début des années 1980

    Entre le milieu des années soixante-dix et lemilieu des années quatre-vingt, le taux de chô-mage des jeunes a connu une hausse rapide.Depuis le milieu des années quatre-vingt, ilfluctue3 autour d’un niveau structurellementplus élevé (de 10% à 20% selon l’âge, gra-phique 7).

    Cette évolution a eu pour conséquence d’al-longer fortement, surtout en période de retour-nement conjoncturel, les délais d’insertion.Les taux d’emploi des sortants du systèmeéducatif ont eu en effet tendance à diminuertrès nettement au début des années quatre-vingt et des années quatre-vingt-dix, périodesde retournement conjoncturel (graphique 8).Toutefois, cinq ans après la sortie de formationinitiale, ces taux se stabilisent et les niveauxd’emploi sont de l’ordre de 75% à 80%.

  • solidaritésanté12 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    Une plus forte précarisation des emplois des jeunes

    Ces évolutions se sont par ailleurs accompa-gnées d’une précarisation de l’emploi. L’accèsà un emploi stable (défini ici comme un CDIdu secteur privé ou un emploi non temporairedu secteur public) est de plus en plus tardif,avec pour les années les plus récentes unniveau un peu inférieur à 80% cinq ans aprèsla fin des études initiales et de l’ordre de 87%au bout de dix ans, contre respectivement 97%et 98% au début des années quatre-vingt, soitune baisse de plus de 10 points (graphique 9 etannexe 2).

    Il en a résulté une augmentation de la duréed’insertion moyenne de l’ordre d’une demi-année entre le premier emploi et le premieremploi stable (défini ici comme un emploi deplus de six mois) entre les générations nées au

    milieu des années cinquante et celles nées audébut des années soixante-dix (Koubi, 2003).Alors que cette durée d’insertion était d’un anpour les générations du milieu des années cin-quante, elle est désormais de l’ordre d’un an etdemi (graphique 10).

    Une baisse moyenne des duréescumulées d’emploi avant 30 ans

    Au total, la hausse de la durée des études combi-née aux difficultés d’insertion sur le marché del’emploi s’est traduite par une baisse des duréescumulées d’emploi avant 30 ans, de 2,6 annéesentre les générations 1934-1943 et les généra-tions 1964-1973 (3 ans pour les hommes et 2,3ans pour les femmes) et par une augmentationdes périodes de chômage de longue durée oud’alternance de chômage et d’activité. Pour lesfemmes, ces écarts à 30 ans sont compensés plus

    g grAphique 8

    Taux d’emploi par cohorte de sortants

    Définition • Emploi au sens du BIT mais hors contingent ; taux d’emploi annuels lissés par une moyenne mobile d’ordre 3.Lecture • En mars 1983, 47 % des jeunes ayant achevé leurs études initiales en 1982 (cohortes 1982) ont un emploi. Cinq ans après leur sortie,en 1987, 72 % ont un emploi.

    Sources • Fondeur et Minni, 2006, enquêtes Emploi.

    35

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    1976 1978 1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000

    %

    Cohorte 1982

    Cohorte 1989

    g grAphique 7

    Taux de chômage des 15-29 ans (1975-2006)

    Définition • Taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), par âge regroupé, en moyenne annuelle.Sources • Enquêtes Emploi, corrigée de la rupture de série en 2003 (calculs INSEE).

    0

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    1999

    2001

    2003

    2005

    15-19 ans

    20-24 ans

    25-29 ans

  • solidaritésanté13LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    g grAphique 11

    Durées d’emploi et d’études à 30 ans pour des générations successives

    Lecture • Les femmes, des générations 1964-1973 ont passé en moyenne au cours de leurs 30 premières années presque 20 ans en formationinitiale (hors apprentissage), environ 7 ans en emploi, environ 6 mois en chômage de longue durée ou en recherche d’un premier emploi, environ

    1 an en alternant périodes de chômage et d’activité et environ 2 ans en inactivité.

    Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004, calcul DREES.

    0

    5

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    1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973

    en année Hommes

    En inactivité

    Au chômage (durée > 1 an) ou en recherche d'un 1er emploi

    Alternance de périodes de chômage (< 1 an) et d'activité

    En emploi

    En études initiales

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    1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973

    en année Femmes

    g grAphique 10

    Âge moyen au premier emploi et au premier emploi stable, par cohorte et par sexe

    Lecture • Les salariés de la cohorte née en 1954 et ayant eu un premier emploi (de plus de 6 mois) dans le secteur privé avant l’âge de 30 ansont débuté leur carrière en moyenne à l’âge de 19 ans et demi. Ils ont eu leur premier emploi stable en moyenne à l’âge de 20 ans et demi.

    Champ • Salariés du secteur privé ayant eu un premier emploi stable avant 30 ans.Sources • Koubi, 2003, DADS (échantillon au 1/25e), INSEE.

    19

    19,5

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    22,5

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    1954 1956 1958 1960 1962 1964 1966 1968 1970

    Premier emploi - Femmes

    Premier emploi - Hommes

    Premier emploi stable - Femmes

    Premier emploi stable - Hommes

    g grAphique 9

    Part de l’emploi stable des salariés par ancienneté (1982-2002)

    Définition • Emploi au sens du BIT hors contingent.Lecture • En mars 1989, 49 % des salariés ayant achevé leurs études initiales en 1988 (ancienneté 1) ont un emploi stable (CDI du privé ouemploi non temporaire du public).

    Sources • Fondeur et Minni, 2006, enquêtes Emploi.

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    1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002

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  • solidaritésanté14 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    tard dans la vie active par l’augmentationstructurelle des taux d’activité féminins, tandisque pour les hommes ils se traduisent par unebaisse durable des durées d’emploi au fil desgénérations (Lagarenne, Martinez et Talon,1999).

    Pour les hommes, l’allongement de la duréeconsacrée aux études s’est essentiellement tra-duit par une baisse de la durée passée enemploi avant 30 ans : alors que les générations1934-1943 ont passé sur leurs 30 premièresannées 12 ans en emploi, les générations 1964-1973 n’y ont passé que 9 ans, soit 3 ans demoins à 30 générations d’écart. Pour lesfemmes, la réduction de la durée passée enemploi est moindre : elle est passée de 9,4 ansà 7,1 ans pour les mêmes générations, car l’al-longement des études a été en partie compensépar un repli de l’inactivité (graphique 11).

    Cette baisse de la durée en emploi résulte prin-cipalement de la hausse de la période consa-crée aux études initiales. Les hommes nésentre 1934 et 1943 y ont consacré en moyenneun peu plus de 16 ans (durée sensiblementidentique pour les femmes), alors que ceux desgénérations 1964-1973 ont une périoded’études initiales en moyenne d’environ 19 ans(pratiquement 20 ans pour les femmes). Cettehausse des durées d’études est compensée,surtout chez les femmes, par une diminutionde la durée des périodes d’inactivité, qui passede 4 ans à un peu moins de 2 ans pour lesfemmes et de 1,4 an à un peu moins d’un anpour les hommes.

    La baisse de la durée d’emploi tient égalementà une hausse des périodes passées au chômagede longue durée ou en recherche d’un premieremploi et des périodes d’instabilité caractéri-sées par des successions de courtes périodesd’emploi et de chômage. La durée de cespériodes passe de quelques mois à environ uneannée pour les hommes et les femmes entre lesgénérations 1934-1943 et 1964-1973.

    En effet, la part des jeunes qui connaissentavant 30 ans des périodes de chômage delongue durée, des périodes de recherche deleur premier emploi ou qui font face à despériodes d’instabilité caractérisées par des suc-cessions de courtes périodes d’emploi et dechômage augmente fortement à partir desgénérations 1944-1953 : initialement de moinsde 8%, elle dépasse 30% pour les générations1964-1973 (graphique 12).

    Ainsi, pratiquement 13% des personnes néesentre 1964 et 1973 ont connu avant 30 ans unepériode de chômage de longue durée, contreseulement 1% de la génération 1944-1953. Enoutre, la part de celles ayant connu despériodes d’instabilité avant 30 ans, alternantemploi et courte période de chômage, a forte-ment augmenté : 17% des hommes de la géné-ration 1964-1973 sont dans ce cas, contreseulement 4% de ceux de la génération 1944-1953. Il en est de même pour les personnesayant eu avant 30 ans une période de recherched’un premier emploi : 1% des personnes néesentre 1944 et 1953 ont connu une telle période,contre 5% de la génération 1964-1973.

    g grAphique 12

    Part de personnes, pour des générations successives, ayant connu des périodes de chômage de longue durée, d’instabilité et de recherche d’un premier emploiavant 30 ans

    Lecture • En 2004, 15 % des femmes nées entre 1964 et 1973 ont connu avant l’âge de 30 ans au moins une période de chômage de longuedurée (supérieure à 1 an). Elles étaient 3 % parmi la génération 1944-1953. 18,5 % ont été confrontées à une période d’instabilité, alternant

    périodes d’emploi et de chômage (4 % parmi la génération 1944-1953). 5 % ont connu une période de recherche d’un premier emploi (1 % parmi

    la génération 1944-1953) et environ 34 % (9 % parmi la génération 1944-1953) ont connu au moins une des trois situations.

    Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004, calculs DREES.

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    1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973

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    1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973

    Femmes

  • solidaritésanté15LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    Le recul des durées d’emploià 30 ans et les difficultésd’insertion les plus fortestouchent surtout les moinsdiplômés

    Les moins diplômés sontconfrontés à un fort taux de chômage en phase d’insertion

    Les taux de chômage des jeunes actifs sontfortement liés aux niveaux de diplômes. Enparticulier le taux de chômage des peu diplô-més est de l’ordre de 40%, contre 20% pourl’ensemble et 10% pour les diplômés du supé-rieur (graphique 13).

    Depuis le début des années 1970, les inégalitésd’insertion des jeunes se sont en fait creusées

    en fonction des niveaux de diplômes. La situa-tion relative des personnes sans aucun diplômepar rapport aux plus diplômés est nettementplus difficile à la fin des années 1990 qu’audébut des années 1980 (Givord, 2005), en par-ticulier pour accéder à un CDI.

    Au début des années 2000, les moins diplômésont, notamment, connu des trajectoires d’inser-tion dans l’emploi marquées par des fréquencesélevées de périodes longues de chômage oud’inactivité : par exemple 42% des sortants pré-coces du système scolaire ont connu unepériode de plus d’un an de chômage au coursdes trois premières années de vie active, contre15% pour l’ensemble de la cohorte ; 40% ontété au chômage trois ans après leur sortie descolarité, contre 16% pour l’ensemble de lacohorte des sortants (tableau 2).

    Au milieu des années 2000, l’insertion dansl’emploi apparaît ainsi particulièrement diffi-cile pour les jeunes qui sortent de formation

    g TAbleAu 2

    Indicateurs d’insertion des diplômés et des non-diplômés (2001-2004) (%)

    Sources • CERC (2008), d’après CEREQ, Génération 2001, « Quand l’école est finie ».

    Niveau Sortie précoce de scolaritéCAP ou BEP,

    non-diplômé, 2nde et 1reÉchec au bac Ensemble de la cohorte

    Chômage, inactivité et emploiPas de chômage 36 38 50 53Plus d’un an de chômage 42 28 18 15Plus d’un an d’inactivité 14 7 5 4Taux de chômage 3 ans après 40 31 20 16Part des CDI dans l’emploi total 3 ans après 47 54 63 67Passage en contrats aidés 28 19 15 16Trajectoire sur 3 ansAccès rapide et durable à l’emploi 31 48 64 68Décrochage de l’emploi 22 25 17 15Sortie lente du chômage 33 20 11 11

    g grAphique 13

    Taux de chômage des actifs récents selon le niveau de diplôme

    Note • Activité au sens du BIT, données à la date de l’enquête de 1975 à 2002 et moyenne des deux premiers trimestres de l’enquête en continude 2002 à 2005. Le taux de chômage des personnes ayant terminé leurs études initiales depuis plus de dix ans est présenté tous niveaux de

    diplôme confondus, afin de pouvoir le comparer à celui de l’ensemble des actifs récents.

    Sources • Fondeur et Minni, 2006, enquêtes Emploi.

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    1975 1977 1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005

    Ensemble

    Diplômés du supérieur

    Bacheliers

    Cap, Bep

    Peu diplômés

    Plus de 10 ans d'ancienneté

    %

  • solidaritésanté16 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    4. Les résultats sont semblablespour l’enquête génération 1998, qui

    porte sur la cohorte sortant deformation initiale en 1998.

    5. Ces résultats sont proches deceux obtenus pour la génération1992 que le CEREQ avait établis

    pour le COR et qui portaient sur lenombre d’années validées pour la

    retraite sur l’ensemble des cinqpremières années de vie active

    (COR, 2002 ; annexe 2).

    initiale avant 20 ans. Ceux qui sortent avant 18ans ont une durée médiane d’emploi très faibleau cours des 36 mois suivant leur sortie, del’ordre de 12 mois, contre de 25 à 30 moispour les autres. Cela correspond à un retardd’insertion dans l’emploi de plus d’un an enmoyenne par rapport aux personnes sortant àau moins 18 ans (graphique 14)4.

    Au moins un quart des sortants avant 18 ans neconnaît de ce fait aucun épisode d’emploi aucours des 36 premiers mois après sa sortie deformation initiale (1er quartile de la dispersionnul), alors que les trois quarts de ceux qui sortentà 18 ans ont connu au moins 11 mois d’emploi5.

    Les non-diplômés sortant du système scolaireconnaissent ainsi des difficultés d’insertionmajeures au cours des 36 premiers mois d’en-trée dans la vie active. À partir du niveau CAP,les durées médianes d’emploi sont globale-ment stables autour de 30 mois, mais la disper-sion des durées d’emploi varie avec le diplôme(hausse du 1er quartile et 1er décile).

    Un écart persistant des duréesd’insertion après plusieursannées de présence sur le marché du travail…

    Ces écarts après trois ans sur le marché du tra-vail ne s’atténuent, en outre, que très peu aucours des années qui suivent : la part des per-sonnes qui ont travaillé de manière continue

    dans les 12 derniers mois n’augmente que peuaprès cinq ans ou sept ans sur le marché du tra-vail (graphique 15). Les différences d’inser-tion dans l’emploi entre niveaux de formationinitiale s’accroissent donc avec le temps : ellessont peu sensibles après un an et se creusententre un et trois ans, puis ne se réduisent quetrès marginalement au-delà.

    g grAphique 14

    Durée d’emploi au cours des 36 premiers mois suivant la sortie de formationinitiale

    Lecture • Pour les générations sorties de formation initiale en 2004, la durée médiane d’emploi des personnes sorties à 18 ans est de 25 mois,le premier quartile est de 11 mois et le premier décile est de 1 mois.

    Sources • CEREQ, enquête Génération 2004.

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    Moins de 18 ans

    18 ans 19 ans 20 ans 21 ans 22 ans 23 ans 24 ans 25 ans Plus de 25 ans

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    Non diplômé

    CAP-BEP-MC

    Bac Bac-DEUG

    Bac + 2 (niveau III)

    Licence - L3

    Maîtrise, M1, MST...

    DEA-DESS-

    Master-M2

    Doctorat

    Médiane 1er quartile 1er décile Médiane 1er quartile 1er décile

    g grAphique 15

    Part de personnes de la génération1998 ayant travaillé de manièrecontinue dans les 12 derniers moisselon le niveau de diplôme etl’ancienneté sur le marché du travail

    Lecture • Dans l’ensemble, 44 % des sortants de formation initialeont travaillé au cours des 12 mois au terme de la première année de

    sortie, 71 % au terme de la 3e année, 77 % au terme de la 5e année

    et 79 % au terme de la 7e année.

    Sources • Couppié, Gasquet et Lopez, 2006 ; enquête Génération1998 (génération sortie du système éducatif en 1998).

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    Non diplômés Diplômés du secondaire

    Diplômés du supérieur Ensemble

    Après 7 ans

    Après 5 ans

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    Après un an

  • solidaritésanté17LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS n n° 10 - 2009

    g grAphique 16

    Évolution des durées avant 30 ans par qualification et génération

    Sources • INSEE, enquête Patrimoine 2004, calculs DREES.

    En inactivité

    Au chômage ou en recherche du 1er emploiEn instabilité

    En emploi

    En études initiales

    Année Année

    Année Année

    Hommes - Sans diplôme

    Hommes - Diplôme supérieur au bac

    Femmes - Sans diplôme

    Femmes - Diplôme supérieur au bac

    1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973 1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973

    1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973 1934-1943 1944-1953 1954-1963 1964-1973

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    … et une baisse plus marquéedes durées d’emploi à 30 ans

    Au total, la baisse des durées d’emploi à 30ans est nettement plus marquée pour les moinsdiplômés (annexe 2).

    De 6 ans en moyenne, les durées d’emploi à 30ans des titulaires d’un diplôme supérieur aubaccalauréat sont quasi constantes entre lesgénérations 1934-1943 et les générations1964-1973 (graphique 16) : la légère haussedes durées de formation initiale pour lesfemmes étant compensée par une légère baissede l’inactivité. Des difficultés d’insertionapparaissent toutefois pour les générations1964-1973 avec une baisse de la durée d’em-ploi à 30 ans d’une demi-année environ parrapport aux générations 1954-1963.

    En revanche, pour les personnes sans diplôme,la durée d’emploi diminue sensiblement. Elle estpassée de 11,3 à 8 années, tandis que lespériodes d’insertion s’allongent. Pour leshommes, la durée d’emploi baisse de 13 ans etdemi à 10 ans environ, avec dans le mêmetemps une hausse des périodes d’instabilité(d’alternance d’emploi et de chômage) de 0,5 à1,4 an et de chômage de longue durée, de négli-

    geables à 0,7 an. Pour les femmes, la duréed’emploi baisse de 9 ans à 6 ans environ, avecdans le même temps une hausse des périodesd’instabilité de quasi négligeables à presquedeux ans et de chômage de longue durée, depratiquement inexistantes à un an environ.

    Une différenciation entre lesmoins diplômés et les plusdiplômés qui pourrait encores’accentuer dans l’avenir entermes de droits à la retraite

    Cette différenciation dans les évolutions entrequalifiés et non-qualifiés pourrait en outres’accentuer en termes de droits à la retraiteavec :• l’instauration de certains dispositifs régle-mentaires (rachats des années d’études) per-mettant de valider des trimestres pour laretraite (annexe 1) ;• le développement de certaines situations(développement du cumul emploi/études et del’apprentissage chez les étudiants).

  • solidaritésanté18 n° 10 - 2009 n LES DROITS À LA RETRAITE DES JEUNES GÉNÉRATIONS

    6. Source enquête Emploi. Lamesure du phénomène du travail en

    cours d’études varie suivant lessources et les concepts : de l’ordrede 15% pour l’emploi au sens du

    BIT (enquêtes Emploi de l’INSEE) à80% avec une notion d’au moins untravail pendant la durée des études

    (enquête génération 98 du CEREQ).La différence de période de

    référence fait que ces chiffres nesont pas directement comparables,mais quelle que soit la source, cephénomène est en augmentationdepuis quelques années (HCEE,

    2008). Le travail étudiant peut êtreune étape importante vers la vieprofessionnelle et contribue aux

    évolutions du marché de l’emploi,notamment en étant en partie

    responsable des variationssaisonnières de l’emploi.

    Plusieurs études du CEREQ, de la DARES ouencore de l’INSEE mettent bien en évidence cesévolutions tendant à rapprocher les durées d’em-ploi des qualifiés de celles des non-qualifiés.

    Un développement de l’apprentissage chez les étudiants

    Le nombre d’apprentis avait connu un lentdéclin entre le milieu des années soixante(environ 400000 jeunes) et le milieu desannées soixante-dix, atteignant un socle de150000 apprentis puis remontant légèrementpar la suite. Au cours des années quatre-vingtle nombre d’apprentis s’était stabilisé autourde 230000. Les années quatre-vingt-dix mar-quent dans ce cadre une rupture. Depuis cettedate, les flux d’entrée en apprentissage dans lesecteur marchand sont en effet en forte hausse(Sanchez, 2008), passant de 125000 par an en1992 à environ 275000 en 2006. Les effectifss’accroissent donc à nouveau à partir du débutdes années quatre-vingt-dix, atteignant300 000 jeunes en 1995, et se stabilisentensuite autour de 360000 entre 2000 et 2003.

    Or, cette hausse est en grande partie liée à celledes qualifications de niveau Bac et plus. À larentrée 1995, huit apprentis sur dix préparaientun CAP ou un BEP. En 2003, ils sont à peineplus de six sur dix : la part des jeunes apprentisqui préparent le baccalauréat ou un diplôme demême niveau est passée de 14 à 21% et celledes jeunes qui entrent en apprentissage avec auminimum un baccalauréat est passée de 6 à17% (Arrighi et Brochier, 2005).

    Davantage de situations d’emploiau cours des études

    Entre 1990 et 2002, la part des étudiants dusup�