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Tous droits réservés © Les Éditions Cap-aux-Diamants inc., 1991 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation des services d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politique d’utilisation que vous pouvez consulter en ligne. https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/ Cet article est diffusé et préservé par Érudit. Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé de l’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec à Montréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche. https://www.erudit.org/fr/ Document généré le 17 juin 2022 13:16 Cap-aux-Diamants La revue d'histoire du Québec Les dévotions populaires : une assurance tous risques Nelson-Martin Dawson Entre sainteté et superstitions Numéro 26, été 1991 URI : https://id.erudit.org/iderudit/7856ac Aller au sommaire du numéro Éditeur(s) Les Éditions Cap-aux-Diamants inc. ISSN 0829-7983 (imprimé) 1923-0923 (numérique) Découvrir la revue Citer cet article Dawson, N.-M. (1991). Les dévotions populaires : une assurance tous risques. Cap-aux-Diamants, (26), 14–17.

Les dévotions populaires : une assurance tous risques

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Tous droits réservés © Les Éditions Cap-aux-Diamants inc., 1991 Ce document est protégé par la loi sur le droit d’auteur. L’utilisation desservices d’Érudit (y compris la reproduction) est assujettie à sa politiqued’utilisation que vous pouvez consulter en ligne.https://apropos.erudit.org/fr/usagers/politique-dutilisation/

Cet article est diffusé et préservé par Érudit.Érudit est un consortium interuniversitaire sans but lucratif composé del’Université de Montréal, l’Université Laval et l’Université du Québec àMontréal. Il a pour mission la promotion et la valorisation de la recherche.https://www.erudit.org/fr/

Document généré le 17 juin 2022 13:16

Cap-aux-DiamantsLa revue d'histoire du Québec

Les dévotions populaires : une assurance tous risquesNelson-Martin Dawson

Entre sainteté et superstitionsNuméro 26, été 1991

URI : https://id.erudit.org/iderudit/7856ac

Aller au sommaire du numéro

Éditeur(s)Les Éditions Cap-aux-Diamants inc.

ISSN0829-7983 (imprimé)1923-0923 (numérique)

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Citer cet articleDawson, N.-M. (1991). Les dévotions populaires : une assurance tous risques. Cap-aux-Diamants, (26), 14–17.

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Les dévotions populaires: une assurance tous risques

par Nelson-Martin Dawson*

Dans le monde rural traditionnel, la croix de chemin semble possé­der de grandes vertus. Les agriculteurs les éri­gent pour se protéger des sauterelles, des pluies diluviennes ou des gelées précoces. Malheur à l'impie qui ne la respectait pas! (Carte postale. Photo­graphie L Charpentier. Coll. Yves Beauregard).

M E VOILÀ SAISI PAR CETTE SACRO-SAINTE PEUR DE LA

page blanche.. .comment y échapper? J'ai vidé ma dernière bouteille d'eau bénite et mes réserves d'eau de Pâques sont à sec, il me faudra trouver une solution autre que d'asperger mon micro-ordinateur de ce pouvoir hydraulique (d'ailleurs, le fabricant n'en recommande pas

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- i B f r t s / r . J r . D O N n r -US l'usage!). J'ai déjà fait un signe de croix sur l'écran mais il est toujours vierge. Vivement que je me rappelle cette formule incantatoire que récitait mon oncle en installant son écritoire: «saint Plumien, patron des écrivains, faites que je trouve mes mots avant demain».

Vous ne croyez pas en l'efficacité de la formule? Pourtant l'article est bel et bien là. Naïf vous qualifierait-on aujourd'hui si vous avouez votre confiance en de telles méthodes. Blasphéma­teur aurait-on accusé celui qui, il y a à peine quelques décennies, aurait osé mettre en doute l'intervention divine ainsi sollicitée.

La panoplie des recettes qui, autrefois, apprê­taient le religieux au quotidien fait sourire de nos jours. D'aucuns parleront même de «supersti­tions» pour évoquer ces croyances populaires. Peu importe les épithètes qu'on y accole, c'est du système de relations avec le monde transcen­dant du divin utilisé par nos ancêtres, pas si lointains, dont il s'agit. Les frontières de l'incon­nu, qui ont reculé de plusieurs crans avec les récentes avancées de la science, menaçaient de plus près l'homme d'hier. Pour conjurer ses dif­férentes peurs, pour éviter le malheur continuel­lement aux aguets, pour satisfaire ses exigences intimes de protection, il avait simplement appris à utiliser, à sa façon, certains objets et gestes religieux officiels.

L'image: la «carte soleil»

L'angoisse devant la maladie, antichambre de la mort dans bien des cas, encourageait la multipli­cation des recours au surnaturel. Il y avait bien les prières et les pèlerinages, les rosaires et les neuvaines, tous sanctionnés par l'Église, mais également des pratiques moins «officielles». La plus courante d'entre elles consistait à appliquer un objet béni sur la partie du corps atteinte: sur une blessure pour la guérir ou sur une source de douleur pour en amoindrir la souffrance. Chez-nous, par exemple, on eut tôt fait de ne plus s'étonner de retrouver, détrempées, au fond de la cuve à laver, des images de la Sainte Vierge et de sainte Anne: ma mère, qui souffrait de rhuma­tisme, les multipliait autour de sa jambe malade et les oubliait régulièrement dans les grands bas qu'elle portait. Utilisée avec succès comme lini­ment, la petite image recelait bien d'autres pro­priétés thérapeutiques. Elle servait tour à tour d'onguent sur les plaies vives, de tonifiant aux mouches de moutarde qu'elle secondait et de substitut à l'aspirine. Combien de fois, enfant aux prises avec un mal de dent ou une otite, me

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suis-je endormi la joue ou l'oreille appuyé sur une de ces images tirées de la «pharmacie».

La petite image de dévotion n'était pas le seul médicament de premier soin. Les scapulaires, les médailles et les statuettes lui faisaient une vive concurrence, surtout les médailles que l'on épinglait sur les sous-vêtements là où le mal se faisait sentir. Cette pharmacopée s'enrichit d'un apport imprévu après la parution dans les An­nales de la bonne sainte Anne du témoignage d'un homme affirmant avoir été soulagé d'une inflammation des poumons après avoir placé un numéro de cette revue sur son estomac. Il fut dès lors interdit de se servir des vieilles Annales pour allumer le poêle, ma mère venait de leur trouver une bien meilleure utilisation.

La petite image n'avait pas que des rivaux dans son application sur le corps malade, elle avait aussi des auxiliaires: les eaux et les huiles de toutes sortes. Frictions à l'eau bénite, à l'eau de Pentecôte, à l'eau de sainte Anne, à l'eau de Notre-Dame-du-Cap ou à l'huile de saint Joseph, afin de désinfecter, aseptiser, réconforter et se­conder le pouvoir thérapeutique de l'objet de papier représentant un personnage sacré.

On glissait encore de ces objets bénits sous l'oreiller, par protection contre les forces mysté­rieuses des ténèbres ou pour atténuer les maux qui troublaient le sommeil: migraine, insomnie, anxiété. Ma mère qui gagnait son ciel à laver patiemment, chaque matin, les draps de mon jeune frère énurétique fut enfin soulagée de cette corvée après avoir disposé sous la paillasse quelques-unes de ses images miraculeuses. On a même dit qu'une voisine «pas très portée sur la chose» avait placée une bouteille d'eau bénite sous le matelas du lit conjugal pour refroidir les ardeurs amoureuses de son mari!

Outre qu'elle ait pu servir'à l'occasion d'ana-phrodisiaque et plus souvent d'alcool à friction, l'eau bénite, qu'on buvait à grande goulée pour soigner n'importe quelle maladie, remplaçait les multi-vitamines. De même, on «mangeait» des images; des petites images bien sûr, «comme genre d'hosties, c'était carré, à peu près un pouce par un pouce». L'abbé Gravel, en visite dans la paroisse, recommandait de faire comme sa sœur Eugénie qui, lorsqu'elle avait des maux de gorge épouvantables, avalait des petits mor­ceaux d'images roulés en boule. Georgette qui se plaignait souvent de douleurs menstruelles délaissa ainsi les «midols».

Police d'assurance-vie

La maladie, on la craignait; que dire de la mort? Le curé ne disait-il pas que Dieu venait chercher les âmes «comme un voleur» pour les traduire

devant son implacable tribunal? Valait mieux diminuer les risques. Même en bonne santé, les images et les médailles trouvaient place dans le lit, assurant un contact entre le dormeur vulné­rable et le sacré. S'endormir avec son chapelet rappelait inéluctablement à nos protecteurs leurs obligations: «Si on dort toujours avec son chapelet sous l'oreiller et si on récite trois Ave Maria chaque soir en se couchant, la Sainte Vierge nous fera entrer au ciel le premier samedi après notre mort, même si on est un grand pé­cheur». Heureux celui qui trépassait un ven­dredi...

Ce Dieu qui manipulait à volonté les éléments cosmiques pouvait frapper par le feu ou par la foudre. C'était pour détourner de ces éventuelles épreuves divines que l'image encadrée des Saints Martyrs Canadiens avait été suspendue près du poêle; combien de voisins moins pru­

dents que nous avaient péri à cause d'une che­minée mal ramonée! Était-ce vraiment par hasard qu'une vieille statue en plâtre de saint Antoine de Padoue, envoyée au hangar, s'était retrouvée sur la «boîte»?

Quand l'orage se levait, il fallait voir le rituel auquel était soumis la famille. Avant l'apparition des premiers éclairs, ma sœur aînée attrapait la bouteille d'eau bénite et la palme de rameau de l'année que l'on conservait derrière la porte (pro­tection complémentaire), sortait dehors et fai­sait le tour de la maison en l'aspergeant d'eau protectrice au moyen de la branche qu'elle utili­sait comme goupillon. Pendant ce temps, ma mère retrouvait ses cierges de la Chandeleur et en allumait deux, double assurance contre la foudre. Ma tante jugeait que sa belle-sœur y allait un peu fort; elle soutenait que tracer dans les fenêtres, de l'intérieur, un signe de croix avec de

Les fidèles profitent sou­vent d'un pèlerinage à Sainte-Anne-de-Beaupré pour se procu­rer des images, chape­lets, statues, médailles et renouveler leur abonnement aux An­nales de la bonne sainte Anne». (Carte postale N.D. Phot., 1907. Coll. Yves Beauregard).

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Dans la religion popu­laire, i l existe un saint protecteur à chaque malheur, maladie ou catastrophe. Ainsi, lors des épidémies de cholé­ra saint Roch est tout particulièrement invoqué. (Bibliothèque nationale du Québec à Montréal).

l'eau bénite était tout aussi efficace et qu'un seul cierge suffisait. Pourtant, chez-elle comme chez-nous, en écho à chaque coup de tonnerre reten­tissait à l'unisson un vibrant: «Jésus, Marie, Joseph».

.. .Et accident

De façon générale, l'image du Sacré-Cœur assu­rait notre protection. Son engagement nous était d'ailleurs répété plusieurs fois par jour, en fait chaque fois que l'on tournait les yeux vers la porte d'entrée au-dessus de laquelle elle était accrochée: «Je bénirai les maisons où l'image de mon cœur sera exposée». Comme un poste à ondes courtes, son efficacité semblait diminuer suivant la distance nous en séparant, pour contrer cette insuffisance d'autres émetteurs ve­naient prendre le relais: les scapulaires et les médailles. Plus on s'éloignait de la maison, plus

Prière à St, Roch contre le Choléra.

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le danger augmentait; mon oncle, jeune soldat, partit pour le front sa vareuse blindée de mé­dailles.

Des objets particulièrement redoutables exi­geaient des moyens de protection bien à eux. Le Sacré-Cœur, par exemple, ne pouvaient, seul, conjurer les dangers de l'infernale automobile, surtout sur notre route de campagne, glacée en hiver. À la poche de sable mise par mon père dans le coffre arrière, au chapelet du Tiers-Ordre mis par maman dans le coffre à gants, on avait ajouté, bien en vue entre les deux pare-soleil, la

médaille de saint Christophe. Les dangers de la route croissant au fil des ans, saint Christophe en fit autant: de médaillon, il devint image car­tonnée suspendue au rétroviseur, puis statuette aimantée imposante sur le tableau de bord, véri­table calandre intérieure.

Aussi imminente que la mort et les accidents, la misère nous guettait à chaque saison. Soumis au régime de l'autosuffisance, à l'époque où l'assu-rance-récolte et l'assurance-chômage n'étaient pas encore nées, chacun souscrivait à un régime privé de protection. Sur plus d'un garde-manger de la paroisse veillait une image: une Notre-Dame quelconque chez les uns, une Sainte-Face chez les autres, une sainte Thérèse chez un troi­sième. Un même objectif les réunissait toutes: faire en sorte que les familles qui les exposaient puissent avoir à manger toute l'année. Chez-nous, Notre-Dame-de-la-Providence installée dans la dépense travaillait en collaboration avec la croix de chemin qui «ensemençait» les champs. En cas d'année dure, la première multi­pliait les fruits de la terre que la seconde avait de justesse sauvé des sauterelles, des pluies dilu­viennes ou des gelées précoces. Double protec­tion à laquelle se conjuguaient les petits pains bénits de saint Gérard que ma mère gardait dans sa sacoche et la croix que mon père enfouissait parmi sa monnaie; avec la prolifération de ces assurances, on pourrait toujours compter sur un modeste pécule pour faire face aux imprévus.

Manipulations dangereuses

Vivre près du divin, quotidiennement, compor­tait une certaine part de risque. Notre voisin l'apprit à ses dépens. Il décida, un jour, d'enlever la croix de chemin qui surplombait sa ferme sous prétexte qu'elle nuisait à ses travaux des champs (il lui fallait la contourner lors des la­bours et des moissons). La même année, sa grange passa au feu, une partie de son troupeau péri de la foudre et il se fit voler son taureau reproducteur. Sa femme ne fut pas sans lui rap­peler les avertissements de MR le curé sur son manque de respect envers un objet bénit. L'abbé Leguerrier lui avait raconté l'histoire d'un homme de son village natal qui avait par étour-derie récupéré une vieille croix de chemin pour en faire des piquets de clôture; l'été même de ce méfait, son fils aîné subissait un grave accident et reste infirme.

Il va sans dire que la vengeance divine ne s'exer­çait pas toujours avec autant de violence. Mais les mises en garde étaient fréquentes. Il s'avérait donc plus prudent de manipuler adéquatement même les vieux objets de piété. Et, quand ils étaient devenus vraiment trop inutilisables, on pouvait s'en défaire d'une seule façon: les mettre au feu. En les brûlant, on évitait qu'ils soient

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profanés. Ainsi devaient disparaître les croix de chemin vétustés, les images défraîchies et les rameaux poussiéreux si on ne voulait pas être responsable d'un éventuel sacrilège. Encore fal­lait-il procéder avec respect, comme le réalisa avec choc ma tante Marie qui avait voulu se débarrasser d'une vierge à l'enfant lors d'un grand ménage printanier. Sans trop de soin, elle avait envoyé la statue cassée dans le grand baril en métal qui lui servait d'incinérateur. Tout au long de l'après-midi, elle avait alimenté son feu de vêtements usés et d'objets désuets. À la fin de la journée, par précaution, elle alla vérifier si le brasier était éteint. Quelle ne fut pas sa surprise de voir sa statue, intacte, reposée sur l'amas de cendres.

Oui mais..., l'Église, elle?

Encouragement? en accord? tolérance?, tous les membres du clergé ne voyaient pas du même œil cette réutilisation populaire des objets bénits. En général, cependant, ils préféraient ne pas inter­venir, du moins tant que ne s'infiltraient pas, dans la relation entre le quotidien et le sacré, des intermédiaires autres qu'eux. C'est du moins en ce sens que M8' Plessis, en 1808, faisait le point sur les pratiques superstitieuses: «Nous avons appris Nos Très Chers Frères que plusieurs d'entre vous, peu instruits des vrais principes de leur religion, espéraient trouver la guérison de leurs maladies corporelles dans certaines prières et impositions des mains faites sur eux par des particuliers sans aveu et sans mission dont la conduite téméraire n'est propre qu'à sé­duire et à égarer la multitude. Nous savons tout le tort qu'une telle entreprise est capable de faire à la religion. Si l'on admettait, une fois, que les premiers venus peuvent opérer des miracles, la porte serait ouverte à toutes sortes d'impostures et bientôt la superstition prendrait la place de la religion...» Qu'intervienne un pseudo­guérisseur qui, à l'aide de prières ou d'objets sacrés, soulage les maux du corps, voilà qui devenait plus inquiétant et méritait d'être taxé de superstition. Que les petites images soient appli-

Î5aint Antoine be p about

p r i n pour nous!

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quées sur les blessures pour en accélérer la guérison, que les vieux rameaux prennent le chemin des bâtiments de ferme pour servir de paratonnerres, que les chapelets soient lancés par derrière soi afin de trouver un objet égaré ou qu'ils soient épingles sur la corde à linge pour attirer le soleil le jour des noces ne menaçaient pas l'autorité ecclésiastique. Même s'ils n'é­taient pas les plus recommandables, pourquoi interdire ces chemins puisqu'ils menaient à l'Église? •

* Historien

«Bon saint Antoine, apôtre plein de bonté, qui avez reçu de Dieu le privilège spécial de faire retrouver les choses perdues, secou­rez-nous en ce mo­ment. .. ». (Coll. Jean-Marie Lebel).

LE MUSEE DU

Site historique Collections de canons, d'armes, d'uniformes... Visites guidées

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ccupe une ancienne poudrière çaise (1750)

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