Embed Size (px)
Citation preview
Les Elèves Intellectuellement Précoces
Le grand malentendu
Ecole européenne de Strasbourg
Vendredi 10 février 2017
Kelly RAIERI- Chargée de mission EIP – Inspection ASH 67
Programme
la terminologie
les représentations
quelques éléments statistiques sur les élèves concernés
le diagnostic
les caractéristiques
les principales difficultés
la formalisation du projet d’accompagnement
la relation avec les familles
Les termes employés
Différents termes sont utilisés :
EIP : enfant intellectuellement précoce
Surdoué
EHP ou EHPI : élève à haut potentiel intellectuel
APIE : atypique personne dans l’intellect et dans l’émotion
Sentinelle
Zèbre
Chacune de ses expressions révèle un des aspects de ces enfants, mais peut créer dans le même temps des confusions ou entretenir des idées reçues.
Les représentations
C’est normal on le stimule
bien à la maison !
Il ne se rend pas compte de la
chance qu’il a !
Ses parents sont persuadés d’avoir un petit
génie.S’il est si
bon, pourquoi ses résultats ne
sont pas excellents !
Aujourd’hui, tous les enfants sont surdoués !
Les élèves concernés
2 à 3 % de la population = 1 élève / classe
1/3 des EIP en échec scolaire
Autant de filles que de garçons
Plus de garçons en difficulté
Tous les milieux socio-culturels sont concernés
1/4 sont porteurs d’un trouble d’apprentissage
Florence Pâris et Alain Dubois
Le diagnostic
Le diagnostic est établi par un professionnel :
psychologue scolaire, COP ou psychologue libéral
Ne peut se faire sans l’hypothèse d’une éventuelle précocité par les parents et/ou les enseignants et/ou des praticiens
(médecins généralistes, pédiatres, orthophonistes,
ergothérapeutes, …)
Les outils de diagnostic (1)
• Pour évaluer la précocité intellectuelle, les professionnels utilisent
des tests psychométriques :
le WPPSI : de 2 ans et 6 mois à 7ans et 7 mois
le WISC : concerne les enfants de 6 à 16 ans et 11 mois
le WAIS : à partir de 16 ans
• Critère retenu : QIT = 130
Les outils de diagnostic (2)
• D’autres outils viennent compléter ce diagnostic : l’entretien,l’observation de l’enfant (du jeune, …), ses productions, …
Un bilan psychologique ne se limite pas au test de QIT. D’autreséléments viennent le compléter notamment des élémentscliniques. Tout n’est pas question de chiffres !
• Le bilan permet d’identifier des points forts et des points faibles
chez l’enfant.
Des particularités de
développement
Acquisition rapide du langage
Accès spontané à la lecture
Grande curiosité
Questionnements existentiels
Empathie
Hypersensibilité, hyperesthésie
Sens de la justice
Des particularités relationnelles
Recherche de relation avec les adultes ou des plus élèves plus âgés
Effet pygmalion - Estime de soi fragile et fluctuante dépendante du regard porté
« Enseignants-dépendants »
Un traitement spécifique de
l’information (1)
Capacités de mémorisation : stockage d’éléments plus importants et plus efficace.
Pensée fulgurante : les échanges entre les 2 hémisphères sont plus rapides et plus nombreux. L’EIP n’a pas accès à son raisonnement, le résultats s’affiche immédiatement.
En général on traite les idées , les pensées une par une :
entrée des données étape 1 étape 2 étape 3 réponse
Un traitement spécifique de
l’information (2)
Pensée en arborescence : de nombreuses zones du cerveau s’activent simultanément lors du traitement d’une tâche dans les 2 hémisphères. Les liens entre les éléments sont faits immédiatement, une idée en amène une autre et ainsi de suite.
entrée des données
réponse
réponse
réponse
réponseréponse
réponse
ANPEIP
Un décalage dans le développement
La dyssynchronie :
• Décalage entre le développement intellectuel et le développement psychomoteur.
• Décalage entre le développement intellectuel et le développement affectif.
Tout ce qui est bon pour eux est
bon pour les autres !
Une grande partie de ses suggestions sont profitables :
Aux élèves à besoins éducatifs particuliers
Aux élèves en difficulté
Aux autres élèves de la classe, de l'établissement
Il ne s’agit donc pas de « travailler pour un seul élève » lorsqu’on met en place ces adaptations, mais, finalement, pour la majorité !
Leurs principales difficultés (1)
Le passage à l'écrit
Origines :
- le décalage entre la vitesse de pensée, son arborescence et la lenteur du geste graphique
- leur facilité en compréhension et en expression orale, verbale- leur perfectionnisme- leur attachement au sens
Réponses pédagogiques possibles :
- les adaptations DYS (adaptation des supports, de la quantité, dictée à l’adulte, …) avec contractualisation
- les outils numériques (ordinateur, souris scan, réglette scan, …)- l’appréciation positive ou la double évaluation - …
Leurs principales difficultés (2) L'attention
Origines :
- leur pensée en arborescence - leurs capacités mnésiques et la pensée fulgurante ennui - leur récalcitrance à la répétition- leur attachement au sens- l’hyperesthésie
Réponses pédagogiques possibles :
- l’autorisation à être multi-actif (manipulation, dessin, lecture)- la complexité à privilégier à la répétition (cf différenciation) - la proposition de travaux personnels - la pédagogie de projet- le décloisonnement, le passage anticipé - …
Le passage anticipé
au cas par cas
réponse pédagogique supplémentaire (mais non suffisante)
mise en effort, persévérance ( cf réponse à une autre difficulté)
limites souvent évoquées : difficultés pour passer à l’écrit etcompétences non étudiées
décloisonnement progressif, une solution douce vis-à-vis du réseausocial
accompagnement et encouragements ++
A méditer …
« Imposer une classe scolaire en fonction de l’âge et non du niveau individuel est équivalent à
imposer une pointure de chaussure en fonction de l’âge et non de la taille du pied. »
JC Terrassier
Leurs principales difficultés (3) La conscientisation de leur raisonnement
Origine :
- leur pensée fulgurante
Réponses pédagogiques possibles :
- leur permettre un retour sur la tâche – ne pas sanctionner immédiatement
- l’attribution d’un rôle de tuteur - leur donner des « fiches méthode »- favoriser les phases de métacognition et de validation élèves /
élèves lors des mises en commun- …
Leurs principales difficultés (4) La compréhension des consignes
Origine :
- leur gestion difficile de l’implicite
Réponses pédagogiques possibles :
- la reformulation des consignes- faire preuve de clarté cognitive « Ce que j’attends de toi, c’est … »- la décomposition des consignes multiples- la précision des critères : nombre de mots, de lignes, critères, …- …
Florence Pâris et Alain Dubois
Leurs principales difficultés (5) La relation aux autres
Origines :
- le décalage entre les centres d’intérêt et les raisonnements- leur hypersensibilité- leur sentiment d’injustice exacerbé
Réponses pédagogiques possibles :
- l’attribution d’un rôle de tuteur- la mise en place de projets collectifs (ex : journal scolaire), de
tâches coopératives - l’instauration de rituels : ronde des compliments, « les
chaudoudoux », …- …
Leurs principales difficultés (6) La gestion de ses émotions
Origine :
- leur hypersensibilité
Réponses pédagogiques possibles :
L’angoisse, la tristesse :- l’écoute, la prise en compte du ressenti- le renforcement positif- la bienveillance La colère- prévoir un lieu d’accueil- la gestion des crises à froid avec prise en compte
du ressenti- …
la mise en place d’un cahier des émotions
Leurs principales difficultés (7)
La maîtrise de son comportement
1er niveau : il bavarde, s’agite, perturbe
Origines :
- l’ennui- leur surstimulation cognitive- leur surstimulation sensorielle
Réponses pédagogiques possibles :
- cf difficultés d’attention - l’autorisation de quitter le collectif (cf sas de décompression) avec
contractualisation
Leurs principales difficultés (8) La maîtrise de son comportement
2ème niveau : il se montre agressif, violent
Origines :
- leur surstimulation cognitive- leur surstimulation sensorielle- leur hypersensibilité- leur sentiment d’injustice exacerbé
Réponses pédagogiques possibles :
- la gestion des crises à froid- prévoir un lieu d’accueil- la mise en place d’un cahier des émotions
Mettre en place un adulte
référent
Rencontre hebdomadaire – 15 minutes
Confiance à 400 % en l’adulte référent
Objectifs :
- réaliser un bilan de la semaine
- permettre l’expression des émotions
- revenir sur les difficultés
- mettre en avant les réussites, les progrès, les efforts
- fixer un objectif (en concertation)
- jouer le rôle d’interface entre l’élève, l’équipe et la famille
La formalisation du projet
d'accompagnement : un impératif (1)
Pourquoi formaliser ?
Prendre de la distance, gagner en objectivité par rapport à la situation individuelle.
Pour assurer la continuité du parcours de l’élève (cf transmission de
l'information).
Pour favoriser la relation avec la famille.
Comment formaliser ?
1. Repérage des points d’appui, des besoins et des difficultés del’élève ce qui nécessite : des observations, une réflexion d’équipe,un partenariat avec les praticiens et la famille
2. Définition des objectifs et des réponses pédagogiques adaptéesce qui nécessite : une réflexion d’équipe et un appui possible surdes ressources
3. Rencontre avec la famille pour lui présenter le projetd’accompagnement et se fixer une échéance
La formalisation du projet
d'accompagnement : un impératif (2)
L’exemple d’une formalisation
La nécessité de répondre à leurs
besoins spécifiques
Pour éviter :
la somatisation
le décrochage scolaire
la phobie scolaire
les phases dépressives
les troubles du comportement alimentaire
la mutilation
les états suicidaires
…
Et les familles dans tout ça ?
Les familles peuvent être aussi en souffrance et démunie face à cet enfant différent.
Une alliance collaborative entre la famille et l’école est indispensable :
Accueillir leur difficultés, leur questionnement
Les rassurer : ne pas relever que les difficultés. Insister sur les points d’appui et les progrès.
Formaliser le projet d’accompagnement.
Dialoguer : rencontre régulières avec la famille pour réaliser des points d'étape.
Vers quelles ressources se diriger ? (1)
Site• Site de l’ASH 67
Documents• Aide au repérage : « Caractéristiques cognitives, socio-affectives et
comportementales chez l’EIP »
• Aide à la définition des réponses pédagogiques : « Liste des réponses pédagogiques
possibles qui peuvent être mis en place en fonction des difficultés, des points de
vigilance et des besoins de l’élève »
Guide• EDUSCOL : « Ressources d’accompagnement pédagogique : scolariser les élèves
intellectuellement précoces (EIP) » - 2013
Ouvrage• « L’Enfant surdoué – L’aider à grandir, l’aider à réussir », J Siaud-Facchin – Odile
Jacob – 2012
Vers quelles ressources se diriger ? (2)
Les aider à apprendre
Difficultés pour apprendre
Les leçons ne sont pas apprises.
• Travail de métacognition (apprendre à apprendre)
• Faire réaliser des cartes heuristiques.
Une carte heuristique (1)
Une carte heuristique (2)
Une carte heuristique (3)
Une carte heuristique (4)
Une carte heuristique(5)
Logiciels - Cartes heuristiques (6)
• Freeplane : utilisable en clé USB
http://www.freeplane.org/wiki/index.php/Main_Page
• Xmind : très puissant , attention à ne pas se perdre
• Mindview : payant cher
• Framindmap
• Mindmeister : peut se crée sur smartphone, tablettes…
• Mindomo : très intuitif, sur tablettes et smartphone, moins de
fonctionnalités et permet de rentrer facilement dans la conception.
Cartes heuristiques (7)
Contextes pédagogiques :
- recherche documentaire
- prise de notes
- programmation d’une écriture : brouillon
- support à l’oral
- structuration des connaissances
- …
Les aider à acquérir un mode
d’organisation
Difficultés d’organisation …
… matérielle
• Privilégier les cahiers aux classeurs.
• Limiter le nombre d’outils.
• Doubler les manuels (classe/maison).
• Proposer une aide méthodologique.
• Donner un rôle de tuteur.
• Utiliser les cartes heuristiques.
• Utiliser PowerPoint.
… des idées
