4
Presses Universitaires du Mirail Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República) by Kathleen ROMOLI; Tomás Gracián; Juan Gustavo Cobo Borda Review by: Jacques GILARD Caravelle (1988-), No. 67, LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES (1996), pp. 210-212 Published by: Presses Universitaires du Mirail Stable URL: http://www.jstor.org/stable/40852610 . Accessed: 14/06/2014 22:56 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Caravelle (1988-). http://www.jstor.org This content downloaded from 195.78.109.119 on Sat, 14 Jun 2014 22:56:20 PM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES || Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República)by Kathleen ROMOLI; Tomás Gracián; Juan Gustavo Cobo Borda

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES || Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República)by Kathleen ROMOLI; Tomás Gracián; Juan Gustavo Cobo Borda

Presses Universitaires du Mirail

Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República) by Kathleen ROMOLI; TomásGracián; Juan Gustavo Cobo BordaReview by: Jacques GILARDCaravelle (1988-), No. 67, LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES (1996), pp. 210-212Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40852610 .

Accessed: 14/06/2014 22:56

Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at .http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp

.JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range ofcontent in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new formsof scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected].

.

Presses Universitaires du Mirail is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access toCaravelle (1988-).

http://www.jstor.org

This content downloaded from 195.78.109.119 on Sat, 14 Jun 2014 22:56:20 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 2: LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES || Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República)by Kathleen ROMOLI; Tomás Gracián; Juan Gustavo Cobo Borda

210 CM. H. LB. Caravelle

XVle siècle, et la condition des péons des haciendas sucrières de la famille Gildemeister, avant la réforme agraire des années 1970.

Marie-Danièle DEMELAS-BOHY

Kathleen ROMOLI (Tomás Gracián trad. ; pról. Juan Gustavo Cobo Borda).- Colombia -. Bogotá, Presidencia de la República, 1996.- XVIII + 458 p. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República). Ce livre de l'historienne et géographe nord-américaine K. Romoli,

paru en 1941 (Colombia, Gateway to South America) et aussitôt traduit en Colombie, où il fut alors très bien accueilli, n'était plus qu'une référence que véhiculaient encore, il y a peu, certains ouvrages spécialisés portant sur les années 30 et 40 dans ce pays. On y trouve une vision, certes discu- table dans bien des passages, mais jamais dépourvue d'intérêt, et qui con- serve le plus souvent une grande fraîcheur après plus d'un demi-siècle. Les éléments d'information utile sont nombreux et, lorsqu'il devient discu- table, le contenu est aussi une source de réflexions : c'est une autre pers- pective sur la Colombie d'alors... et aussi sur celle d'aujourd'hui, avec quelques éléments de compréhension sur ce qui a conduit de l'une à l'autre.

L'auteur avait cet énorme avantage sur les intellectuels colombiens de l'époque d'avoir eu les moyens matériels - mais aussi la curiosité insatiable et le vrai courage physique - lui permettant de parcourir le pays et de voir de près et même de s'immerger dans la plupart de ses grandes régions (elle aborda seulement les Llanos orientaux et ne connut pas la forêt amazo- nienne). Dans cette période, on ne peut guère citer que le cas d'un autre étranger, le géographe catalan Pablo Vila - plus exhaustif et plus scienti- fique. Colombia embrassait donc presque complètement un territoire en- core mal connu de ses habitants. C'était un passage en revue et un effort de synthèse fondés sur une expérience vécue par une personne non seu- lement ouverte et cultivée, mais aussi plutôt bien préparée scientifique- ment - cas unique alors. Mais il venait aussi au bon moment. La « révolution en marche » voulue par le président López Pumarejo venait de secouer les structures de la société colombienne, avant que celle-ci ne tombe dans la fallacieuse « consolidation » proposée par Eduardo Santos. Et on était à la veille de l'étape où le pays allait partir à la rencontre de lui- même, surtout grâce aux effets économiques de la guerre et dans une moindre mesure grâce à ses effets psychologiques : la claustration des élites et l'essor de la consommation des classes moyennes allaient assurer le dé- collage du tourisme national. Et un hebdomadaire tel que Sábado allait à la fois accompagner et aiguiser les nouveaux besoins et la conscience de la

This content downloaded from 195.78.109.119 on Sat, 14 Jun 2014 22:56:20 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 3: LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES || Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República)by Kathleen ROMOLI; Tomás Gracián; Juan Gustavo Cobo Borda

Comptes-rendus 211

multiplicité du pays et de ses cultures. Puis vinrent des ouvrages comme Magdalena, río de Colombia, de Rafael Gómez Picón, et Biografía del Ca- ribe, de Germán Arciniegas.

L'angle touristique n'est pas absent, il s'en faut, du panorama que peint Kathleen Romoli : elle est très attentive, souvent trop, aux charmes ou aux défauts de l'hôtellerie ; elle pense trop aux attraits de la chasse ou de la pêche, et ce dans la perspective du Nord-Américain fortuné. Il est vrai qu'elle est persuadée que le tourisme pourrait être un des piliers de l'économie colombienne, mais elle en vante parfois les possibilités au dé- triment d'une description des réalités socio-économiques, que le lecteur attendrait plus développée et plus fouillée - au vu des bonnes informations dont elle sait disposer dans bien des cas.

Ses évocations de l'histoire du pays, bien écrites et agréables à lire, sont sûrement l'aspect qui a le plus vieilli dans l'ouvrage : on en était à peine au moment où Arciniegas proposait un début de rupture avec l'histoire hé- roïque de l'Académie, et Kathleen Romoli ne pouvait guère s'appuyer que sur des ouvrages événementiels du type le plus classique. Le contraste est grand, malgré l'aisance du récit, avec les chapitres où elle développe ses propres expériences ou exploite des données de première main sur des épisodes récents du développement économique. Les chapitres consacrés à l'aventure pétrolière des années 30 (forages du Catatumbo et construction de l'oléoduc de Coveñas) et à son voyage dans les zones où volaient encore les flèches empoisonnées des Motilones sont parmi ce que le livre propose de meilleur.

Bien que sa sympathie pour la Colombie soit évidente, le livre est im- prégné d'une bonne conscience toute nord-américaine. La question de l'impérialisme n'effleurait pas l'esprit de Kathleen Romoli : elle a visité la fameuse Zone bananière, mais elle ne semble pas avoir entendu parler du massacre de 1928 et, lorsqu'elle décrit la vie des techniciens de la United Fruit, elle déclare ouvertement qu'elle ne parlera pas des problèmes so- ciaux sous-jacents. C'était un aspect épineux, mais il n'importa pas alors (1928 resta longtemps un thème intouchable) et Colombia reçut un bon accueil dans les cercles dirigeants et chez les intellectuels à leur solde. En témoignent les commentaires chaleureux de Luis Eduardo Nieto Caba- llero («Elogio de Colombia», dans El Tiempo, le 10 juin 1941, puis « Panorama de Colombia », dans le supplément littéraire du même jour- nal, le 27 juillet). La mode était à la défense de la démocratie ; le pouvoir colombien, celui du président Eduardo Santos, trouvait dans la solidarité antifasciste une issue commode et fort ambiguë aux problèmes socio-poli- tiques du pays. Et l'optimisme était de règle. Si l'auteur n'éludait pas cer- tains des aspects les plus crus de la réalité nationale (l'alcoolisme, la vio- lence, les contrastes entre opulence et misère), elle les traitait avec retenue

This content downloaded from 195.78.109.119 on Sat, 14 Jun 2014 22:56:20 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions

Page 4: LES ÉLITES LATINOAMÉRICAINES || Colombia. (Col. Biblioteca Familiar Presidencia de la República)by Kathleen ROMOLI; Tomás Gracián; Juan Gustavo Cobo Borda

212 CM. H. LB. Caravelle

et en adoptant finalement le point de vue des élites libérales, de l'aile droite du libéralisme - les « san tistes », alors attachés à annuler les avancées sociales et politiques du gouvernement López Pumarejo (1934-1938). Pour l'auteur comme pour les Colombiens qu'elle fréquentait de préfé- rence, la solution était d'éduquer le peuple -vieux topique créole, toujours vigoureux-, de l'éduquer moralement autant ou même plus que de l'instruire, pour lui enseigner la patience et la modération tout en aug- mentant ses capacités techniques et son rendement au travail. Kathleen Romoli allait dans le sens que souhaitaient ses hôtes, très attentifs à ce que les étrangers disaient du pays et très chatouilleux sur leur image. La Co- lombie, où la Violence faisait pourtant plus que couver, devait passer pour un pays civilisé, et toute allusion à l'incompétence, à la corruption ou à l'égoïsme de sa classe dirigeante était très mal reçue. Il n'est que de com- parer avec la polémique que suscita, à la fin de 1949 (au pire de la Vio- lence, pourtant), le témoignage du romancier anglo-nord-américain Christopher Isherwood, The Condor and the Cows, beaucoup plus critique pour les inégalités.

Mais, abstraction faite de cet environnement et malgré sa retenue très « santiste », le livre reste du plus haut intérêt et peut être lu pour ce qu'il disait de son temps aussi bien que pour ce qu'il annonçait involontaire- ment de l'avenir : un témoignage honnête, de première main. Si l'angle de la lecture est différent, la valeur du document persiste. Cette réédition, la première, est tout à fait bienvenue.

Jacques GILARD

Mémoires du XX* siècle : Identité et formation du Brésil

Darcy RIBEIRO.- O povo brasileiro : A formação e o sentido do Brasil- São Paulo, Companhia das Letras, 1995, 476 p. Ce livre, écrit Darcy Ribeiro dans sa préface, a valeur testamentaire.

Gravement malade et âgé de soixante-quatorze ans, le grand intellectuel brésilien a le sentiment de donner là sa dernière oeuvre, dont il dit porter en lui le projet depuis plus de trente ans.

L'homme a vécu plusieurs vies. Recteur-fondateur de l'Université de Brasilia, ministre de l'Éducation puis secrétaire général du Président Goulart il a connu prison et exil sous la longue nuit du régime militaire

This content downloaded from 195.78.109.119 on Sat, 14 Jun 2014 22:56:20 PMAll use subject to JSTOR Terms and Conditions