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Ne pas jeter sur la voie publique avril 2011 ‑ N° 10 ‑ www.univ-paris1.fr Personnels à l'honneur : Marie-Caroline Luce Page 10 S'insinuer dans l'horreur des crimes féminins : Université Paris 1/Clara Durand Page 5 Les Experts au service de notre bien-être LABEX, IDEX : Renaud Le Goix Un cauchemar rendu possible grâce à une équipe de chercheurs. Page 7

Les Experts au service de notre bien-être LABEX, IDEX

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Les Experts au service de notre bien-être LABEX, IDEX :

Renaud Le Goix

Un cauchemar rendu possible grâce à une équipe de chercheurs.

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Le fil de Par1s - avril 2011

2 EN UNE

Attention ! « prévenir plutôt que guérir »

politique de prévention établie par le Président, dans le but de définir des mesures de prévention suscep-tibles d’améliorer les conditions de travail et de réduire les risques professionnels.

Quelles sont les situations à risques au sein d’un établis-sement comme le nôtre ?

A.M. : Il s’agit principalement du risque incendie, des Troubles mus-culo-squelettiques (TMS) et des ambiances physiques au travail (bruit, éclairage, chaleur…). Par ailleurs, il y a aussi les risques psy-chosociaux. Dans les établissements publics, nous intervenons plus dans le domaine de la santé au travail que dans celui de l’hygiène. Notre priorité est aussi d’éviter les acci-dents de travail. Nous constatons une augmentation des maladies professionnelles liées aux TMS (ten-dinite, lombalgie…) qui sont la conséquence de problèmes d’ergo-nomie au poste de travail. Dans cette optique nous avons, par exemple, participé au groupe de travail « Tra-vailler ensemble à Paris1 », pour l’élaboration d’un questionnaire sur les conditions de travail qui a été envoyé à l’ensemble du personnel. Une analyse est en cours.

Comment anticipez-vous ces situations ?

A.M. : Anticiper les risques per-met d’éviter les accidents et tel est notre objectif. Pour cela, confor-mément à la réglementation, nous mettons, par exemple à disposi-tion des agents les équipements de protection individuelle (casques, chaussures de sécurité, gants) afin de prévenir toutes blessures. Par ailleurs, nous sommes aussi pré-sents lors de manifestations excep-tionnelles (forums, portes ouvertes, tournages de films) afin de prévenir tout départ d’incendie, de veiller

secourir les personnes en cas d’arrêt cardiaque. La plupart des centres sont équipés.

Guy Bonnet : La mission de préven-tion du risque incendie est gérée par les agents des centres ou Poste central de sécurité (PC). Ces PC sont constitués d’agents formés et

Abed Makour, chef du Service hygiène et sécurité et Guy Bonnet, responsable adjoint nous dévoilent l’ampleur de leur tâche, de la prévention des risques et des maladies professionnelles à la sécurité incendie, ils traquent tout ce qui pourrait nuire à notre santé et à notre sécurité.

à la conformité des installations, d’orienter les usagers en cas d’in-cident et d’intervenir pour les pre-miers secours en cas de malaise. Dans le cadre de la prévention liée aux premiers secours, nous avons initié une démarche de mise à disposition au public de défibrilla-teurs automatisés externes afin de

Quelles sont les missions du service hygiène et sécurité (SHS) de

l'Université ?

Abed Makour : Nos missions consistent à : améliorer les condi-tions de travail, prévenir les risques professionnels, former aux risques, garantir l’hygiène générale des locaux, adapter les postes de tra-vail et protéger les agents contre l’ensemble des nuisances et des risques d’accidents ou de maladies professionnelles.

Il s’agit donc d’organiser la pré-vention autour des risques profes-sionnels et notamment la prévention du risque incendie. Elle se réalise à l’aide du Comité hygiène et sécurité (CHS) dont les règles de composi-tion et de fonctionnement sont fixées par le décret n°95-482 du 24 avril 1995. C’est un organisme consulta-tif non paritaire où sont représen-tés les personnels, l’administration et les usagers. Le CHS se réunit au minimum deux fois par an afin de débattre de toutes les questions d’hygiène et sécurité de l’établisse-ment. L’objectif est de déployer la

Premiers secours :- Protéger la victime et se protéger (éviter le sur-accident)

• Écarter le danger• Rassurer et couvrir la victime

- Alerter les secours• Tél. : le 18 ou 112, indiquer :

- Votre nom - Le lieu d'appel- Votre numéro de téléphone- Le nombre de victimes

- Ne pas raccrocher avant qu'on ne vous le dise

- Secourir les victimes :• Rester auprès de la victime

jusqu’à l’arrivée des secours.

Page 3: Les Experts au service de notre bien-être LABEX, IDEX

3 Le fil de Par1s - avril 2011

compétents dans la gestion des sys-tèmes de sécurité incendie. Désor-mais, l’enjeu est de maintenir leurs compétences à travers des forma-tions complémentaires.

Et comment évaluez-vous les risques pour la santé et la sécurité des acteurs de l’Uni-versité ?

A.M. : Un élément obligatoire dans le dispositif de prévention est la réa-lisation du Document unique pour l’évaluation des risques profession-nels (Décret n°2001-1016 du 5

novembre 2001). Il s’agit d’une obli-gation pour tout établissement (pu-blic ou privé) d’identifier les dangers et d’évaluer les risques. C’est une démarche dont, a priori, la finalité est la mise en place d’un programme de prévention afin de supprimer les risques. Comme par exemple les

risques de chutes, d’incendie ou en-core électrique. Nous n’avons pas de laboratoire scientifique, cependant, nous sommes confrontés aux risques chimiques dans certaines UFR qui utilisent des produits chimiques pour la restauration d’œuvres ou bien dans les laboratoires photos. Dans ce cadre-là, notre mission est d’as-surer une bonne gestion d’identifi-cation, de stockage et d’élimination des produits.Une démarche complémentaire à l’évaluation des risques est l’ana-lyse des accidents de travail afin de définir des mesures de protection et

de prévention. Dès lors qu’il y a un accident de travail, la DRH nous en informe, nous analysons cet acci-dent (par la méthode de l’arbre des causes) avec le médecin de préven-tion et ensuite nous définissons des mesures de protection pour éviter que cela ne se reproduise. Il est important

que nous soyons informés très tôt.Le médecin de prévention se consacre à la prévention des risques professionnels, par le biais de visites des locaux et des postes de travail. Il apporte son expertise médicale, il explique, par exemple, les patholo-gies liées au poste de travail, l’im-pact des produits chimiques sur la santé… Nous avons donc une col-laboration très étroite avec lui. Dans le cadre de l’évaluation des risques, nous tendons aussi à développer une collaboration beaucoup plus perti-nente avec la division CEL, pour être avertis des travaux en amont, afin de veiller au respect des règlementa-tions en matière de sécurité.

En amont nous effectuons (au moins deux fois par an) les visites de chaque centre de Paris 1, à la suite de quoi nous rédigeons des rapports accompagnés de préconisations en matière d’hygiène et de sécurité. Par conséquent, nous identifions ce qui n’est pas conforme et nous recom-mandons des mesures de prévention corollaires à mettre en place. C’est une de nos missions de conseil et d’assistance au Président.

Comment sensibilisez-vous les différents acteurs de l’Université ?

A.M. : La formation est une des mis-sions du service H&S. Nous avons déployé plusieurs formations, avec le Service de la formation continue. Il y a deux cas de figure, il y a les formations « obligatoires » que les agents doivent suivre dans le cadre de leurs compétences au travail, telles que : Services de sécurité in-cendie et d’assistance à personnes (SSIAP), la Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC1), l’habi-litation électrique… Et il y a des for-mations « recommandées » qui sont ouvertes à l’ensemble du personnel dans un objectif de prévention, afin de prévenir tout accident ou maladie professionnelle comme par exemple les formations : travail sur écran, geste et posture, initiation H&S, manipulation d’extincteurs… De plus, le service organise des journées portes ouvertes à la sécu-rité pour sensibiliser les étudiants et le personnel.

Vos agents suivent donc régu-lièrement des formations, la politique en matière d’hygiène et sécurité se durcit -elle ?

A.M. : Oui, la réglementation évolue rapidement et veut que nous ayons des agents formés et

compétents, de plus il faut main-tenir l’état des compétences par le biais de formations constantes. En lien avec le Service de la forma-tion continue, un suivi des besoins est assuré afin de garantir un réel savoir-faire des agents. L’objectif des formations est d’acquérir de nouvelles compétences, afin de mettre en œuvre les mesures de prévention pour garantir sa sécu-rité et celle des autres.

Les agents du PC de sécurité doivent suivre la formation Ser-vices de sécurité incendie et d’as-sistance à personnes (SSIAP), mais aussi avoir des compétences pour l’entretien et la vérification de tous les équipements de secours. Par exemple, ce sont 2000 extincteurs qui sont vérifiés par an. Les agents organisent également les exer-cices obligatoires d’évacuation deux fois par an et les formations de guide-files et serre-files. Ils doivent aussi être habilités à por-ter secours dans les ascenseurs. Puisqu’il arrive, en effet, que des personnes y restent bloquées.

Quelle est la procédure à suivre en cas d’incident ou d’accident de personne dans l’enceinte de l’établissement ?

A.M. : Il faut solliciter le PC de sécurité du centre. Pour le PC du Panthéon il faut appeler le 7906, pour le PC de PMF le 8900. Les agents se déplacent sur le lieu de l’intervention et prodiguent les premiers secours, et en fonction de l’analyse de l’état de la victime, ils appellent les pompiers (18) ou le SAMU (15) si nécessaire. S’il n’y a pas de PC dans le centre il faut prévenir les secours directement (Cf. encadré).

Vous gérez beaucoup de centres, comment l’informa-tion vous est-elle relayée ?

A.M. : Au sein de l’établissement, nous avons mis en place un réseau de Correspondants locaux hygiène et sécurité. Dans les 28 sites, il y a un correspondant H&S identifié sur

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l a b a s e du volon-tariat. L’une de ses missions est d’être le relais de l’information ascendante et descen-dante en matière d’hygiène et de sécurité. Pour optimiser le travail des correspondants, nous avons mis en place des outils réglementaires à destination de l’ensemble des per-sonnels et des usagers tels que le re-gistre hygiène et sécurité qui est dis-ponible auprès du correspondant. Il permet de consigner toutes les observations et suggestions relatives à des incidents ou des accidents, la prévention des risques o u encore l’amélioration des conditions de travail.

Il y a aussi un registre spécial destiné au signalement de danger grave et imminent (dan-ger susceptible de provoquer une atteinte sérieuse à l ' i n t é g r i t é p h y s i q u e d'un travail-leur dans un proche délai). C'est l'exis-tence d'une situation dan-gereuse qui légitime le re-

trait du salarié. Toute personne

qui, dans le cadre de son activité pro-

fessionnelle, se trouve face à un danger grave

et imminent, a l’obligation d’en aviser son responsable

hiérarchique et de consigner ladite situation dans ce registre spécia-lisé. Avec l’aide des autorités com-pétentes, le responsable hiérar-chique devra agir en conséquence pour remédier à la situation.Les fiches du registre H&S sont re-cueillies, analysées et débattues au CHS, afin de mettre en place des mesures de prévention.

Quels sont les projets du Service hygiène et sécurité ?

A.M. : Nous souhaitons harmoniser l’ensemble des procédures en ma-tière de prévention des risques au sein de l’établissement et ne pas se confiner à la sécurité incendie. Car d’autres risques nécessitent une prévention comme les risques pro-

fessionnels prenant en compte l’ergonomie et l’améliora-

tion des conditions de travail. Nous déve-

loppons plusieurs projets. Pour le PC

de sécurité, l’un d’eux est de mettre en place une main cou-rante élec-t r o n i q u e . L’objectif est de pouvoir m o d e r n i -ser les outils d’intervention

pour les agents afin d’être les

plus réactifs pos-sible dans le cadre

de leurs interventions

(départ de feu, malaise, rondes…). Cette main courante électronique permettra d’avoir un échange direct avec les agents et assurer un suivi des interventions, afin de garantir la sécurité des personnels et des usagers de l’établissement.

De plus, nous souhaitons élargir les compétences de notre service et intégrer la protection de l’environ-nement avec un service Hygiène sécurité environnement. L’objectif est de pouvoir intégrer la protec-tion de l’environnement dans nos pratiques à travers par exemple, la gestion des déchets liés aux produits chimiques ou encore la gestion des déchets d'équipement électrique et électronique. Nous avons déjà organisé une évacuation d’environ 4 tonnes de ces déchets en lien avec le CRIR, la division CEL et la cellule développement durable. L’objectif est de déployer une poli-tique de prévention durable dans le domaine de l’hygiène, la sécurité et l’environnement.

Êtes-vous confrontés à des situations insolites ?

G.B. : Oui, il est difficile de faire respecter les consignes en matière de sécurité. Par exemple, nous avons eu un personnel de 80 ans en Sorbonne qui venait à deux heures du matin, en charentaises, il était comme chez lui. Son bureau c’était sa maison. Et aller lui faire

comprendre qu’il ne fallait pas péné-trer dans l’établissement, c’était im-possible. Le cas se pose aussi parfois au Panthéon. Nous avons beaucoup de problèmes avec certains person-nels qui ne comprennent pas pour-quoi nous leur demandons ce qu’ils font dans le bâtiment en dehors des heures d’ouvertures et pourquoi ils ne peuvent pas venir travailler le dimanche, c’est tout simplement que s’ils ont un malaise, nous ne les re-trouverons que le lundi matin.

Au Panthéon il y a seulement six agents pour une amplitude horaire de 6h00 à 23h00… au delà de ces horaires nous entrons dans le cadre de travailleur isolé et en cas de nécessité personne ne pourrait in-tervenir pour garantir leur sécurité.Je me souviens aussi d’une per-sonne qui a passé toute une nuit dans un ascenseur. L’alarme sonnait mais personne ne pouvait intervenir puisque c’était un week-end. Nous avons eu aussi un Président qui est resté bloqué, les pompiers l’ont sorti à la barre à mine.

A.M. : Ce n’est pas simple parce que nous passons un peu pour ceux qui vont empêcher les gens de tra-vailler… La sécurité c’est « l’affaire de tous ». Ce sont toutes ces mesures de prévention qui embêtent tout le temps tout le monde qui paient quand un accident arrive.

Lucia Hernandez

Formations :Le Service hygiène et sécurité propose plusieurs formations :

• Prévention et secours civiques de niveau 1 (PSC 1)L’objectif est de connaître et mettre en pratique les premiers gestes d’urgence avant l’arrivée des secours. La formation est ouverte à l’en-semble du personnel. Elle dure 2 jours.

• PSC 1 - recyclageL’objectif est la révision et le maintien des acquis. La formation est ouverte au personnel ayant déjà suivie une formation initiale aux premiers gestes d’urgence (AFPS, BNS, BNPS...) Elle se déroule sur 1 journée.

• Travail sur écranLes objectifs sont de connaître la réglementation, d'identifier les atteintes articulaires lors de travail devant écran de visualisation, repérer les contraintes du poste de travail, de proposer des aménagements du poste et d’évaluer les risques sur écran. La formation est destinée au personnel travaillant sur un poste informatique. Elle dure ½ journée.

• Manipulation d’extincteurs sur feux réelsLes objectifs sont de sensibiliser aux risques d’incendie, d’être capable d’alerter et d’agir efficacement lors d’un début d’incendie. La formation peut être suivie par l’ensemble du personnel, elle dure 2 heures.

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RECHERCHE

LABEX, IDEX : se donner les moyens d'exprimer l'excellenceL’Université Paris 1, associée à ses partenaires du PRES héSam poursuit son engagement dans le cadre des appels d’offres du Grand emprunt (Investissements d’avenir). Le lundi 22 décembre 2010 a été déposé l'ensemble des projets de Laboratoires d'Excellence (LABEX) signés par les établissements membres du PRES héSam.

L es neufs projets LABEX déposés par le PRES, ainsi que celui porté par l’École

d’économie de Paris (EEP), ont reçu le soutien du CNRS, qui relève leur qualité scientifique, leur caractère transversal et pluridisciplinaire, et leur conception en mode « projets scientifiques » — la structuration des unités de recherche étant ainsi préservée et garantie, dans la lignée de notre engagement quadriennal. Nous sommes par ailleurs engagés dans la construction de notre candidature à l’Initiative d’Excellence (IDEX).

L'appel d'offres : Initiative d'ExcellenceNotre Université ne postule pas en tant qu’établissement, mais au sein du PRES héSam. Un dossier IDEX regroupe la somme des dossiers de candidature au titre des différentes actions relevant du Grand emprunt : IRT (Instituts de Recherche Tech-nologiques), LABEX, équipements d’excellence… Une IDEX label-lise un PRES qui aura su mettre en avant et coordonner un ensemble de projets dans ces diverses catégo-ries, et d'actions fédératives. Aussi, la composition du PRES héSam, par sa grande diversité et la forte reconnaissance de ses établisse-ments, permet d’envisager d’être candidat. La dotation (environ un milliard d’euros non consomptibles) permettrait alors à hauteur des inté-rêts produits, d’abonder les crédits du PRES.Il faut, en outre, insister sur la distinction nette à faire entre l’opé-ration Campus Condorcet, le PRES, et l’IDEX. Les LABEX seront portés par les PRES. L’IDEX intègrera d'une part, l'ensemble de notre proposition en termes de LABEX, et permettra

d'autre part, de soutenir ceux qui auront été bien évalués scientifique-ment, mais non retenus au final au titre du grand emprunt.Nous avons donc assuré, avec les responsables des douze établisse-ments du PRES, une coordination scientifique afin de structurer au sein du PRES notre projet d’IDEX, avec d’une part la réponse coor-donnée sur les LABEX, qui mettent en avant des thématiques fortes et transversales du PRES, et plus préci-sément associés au pôle Condorcet (Aubervilliers).

L'IDEX du PRES héSamEn France, les voies de la forma-tion des ingénieurs, celles des hauts fonctionnaires, des cadres de ges-tion, des enseignants-chercheurs en humanités et sciences sociales ou encore des hommes de loi se sont écartées les unes des autres, parce qu’elles reposaient sur des types d’institutions très différen-ciées, possédant toutes une his-toire, une culture et un patrimoine dont elles ont souvent affirmé la singularité. Le PRES, qui réunit la plus grande université française du secteur Sciences humaines et sociales (droit ; économie et ges-tion ; arts et sciences humaines),

des écoles et grands établissements dédiés à la formation d’ingénieurs, de designers, de cadres dirigeants des entreprises et de la haute ad-ministration, ou spécialisées dans l’érudition et les sciences sociales, peut apparaître comme l’héritier de cette segmentation. Son ambi-tion pourtant est de la prendre à contrepied. Conscients de leur complémentarité, mais aussi de la richesse de leurs héritages respec-tifs, les porteurs de l’IDEX entendent bien construire une relation féconde entre des institutions singulières, et ainsi répondre à la question du fractionnement du système français d’enseignement supérieur entre universités, grandes écoles, grands établissements, par une mise en réseau efficace de leurs ressources, sans réduction de leur diversité.L'IDEX représente la stratégie du PRES (développement de projet ren-forçant l’excellence du PRES), mais il revient au Conseil d’administra-tion du PRES de définir la politique globale orientant les objectifs de l’IDEX. Les opérations d e recherche, de for-mation, de valo-risation et de dif-fusion reposent sur les établisse-ments membres

du PRES.La gouvernance de l’IDEX est donc une émanation de celle du PRES. Celui-ci est constitué d’établisse-ments qui ne peuvent pas s’enga-ger dans un processus de fusion. Il coordonne des organismes diffé-rents par leur vocation et distincts par leur structure. Pourtant les membres du PRES sont désireux de développer leur coopération et leurs interactions en vue d’une performance accrue et d’une plus grande visibilité internationale.L’IDEX renforce ainsi la capacité d’action collective des membres du PRES en évitant un processus de centralisation administrative lourd et coûteux. L’économie de moyens repose sur le recours systématique aux compétences et savoir-faire des établissements. La logique d’organisation est celle d’une coopération distribuée. Elle pré-serve la capacité initiative des éta-blissements partenaires et amplifie leurs compétences distinctives. Pour chaque projet de l’IDEX, un établisse-ment coordinateur est désigné et reçoit une délégation générale de gestion. Une convention pluriannuelle d’ob-jectifs et de moyens est établie entre le PRES pour le compte de l’IDEX et l’établissement coordinateur.

Renaud Le Goix, Vice-président du Conseil

scientifique

Pourquoi les LABEX et les IDEX ? • Favoriser l’émergence de projets scientifiques• Encourager les initiatives scientifiques originales et innovantes• Augmenter la coopération entre écoles, universités, et organismes de recherche• Assurer l’excellence scientifique• Disposer de financements conséquents permettant le recrutement ou le

maintien en France d’éminents scientifiques et permettant de bénéficier d’équipements d’excellence

• Permettre une plus grande visibilité scientifique internationale des laboratoires français

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Dernière minute : au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que les 4 projets retenus sont CAP, HASTEC, CORAIL, REFI et sont également retenus 2 projets rattachés à notre Initiative d'Excellence, à savoir OSE et IPOPS (projet de l'INED).

Page 6: Les Experts au service de notre bien-être LABEX, IDEX

Le fil de Par1s - avril 2011

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Taxer les activités financières, Gunther Capelle-Blancard, professeur d’économie à Paris 1, analyse les nouveaux enjeux et objectifs de ce projet soumis à controverse et relancé par le Fonds monétaire international.

Pourquoi faut-il taxer les activités financières

Un paradigme de changementL’idée de taxer les activités finan-cières remonte à John Maynard Keynes en 1936, mais elle est surtout aujourd’hui associée à James Tobin qui, en 1972, suggéra de placer « quelques grains de sable dans les rouages de la finance mon-diale ». Populaire dans l’opinion, surtout en France, cette proposition est longtemps restée l’apanage des mouvements altermondialistes.

PAROLE D'EXPERTS

Chez les économistes, cette idée ne suscitait guère d’intérêt, encore moins d’enthousiasme ; la plupart estimait qu’une telle initiative était impossible à mettre en œuvre. Le serait-elle, ils craignaient qu’en augmentant les coûts de transaction, cette taxe ne réduise la liquidité et n’accentue la volatilité des marchés. La crise de 2007-2010 a résolument changé la donne. Les projets restent certes controversés, mais le débat est désormais clairement engagé.

Aujourd’hui les projets de taxe ne vise ni à punir les banquiers, ni à réduire la vola-tilité : pour cela mieux vaut utiliser l’instrument régle-mentaire. L’objec-tif premier de la taxe doit être de lever des fonds.

Une taxe pour prévenir les crisesPour évi-ter que les contribuables soient le re-cours ultime mais indis-pensable en cas de faillite bancaire, on peut envisa-ger la créa-tion d’un fonds de ré-solution dans lequel puiser en cas de crise. C’est l’idée du FMI (Fonds monétaire i n t e r n a -t i o n a l ) l o r s qu ’ i l

plaide en faveur d’une « contribution à la stabilité financière » (FMI, “A fair and substantial contribution by the financial sector”, Final Report for the G20, juin 2010.) Ce fonds serait alimenté par une taxe payée par les intermédiaires financiers et complè-terait l’assurance dont bénéficient déjà les déposants dans la plupart des pays. Pour le moment, seuls les Européens y sont plutôt favorables (la Suède et l’Allemagne ont déjà mis en place un tel fonds).

Une taxe sur la valeur ajoutée pour contenir le secteur financierLe FMI propose également de taxer les activités financières en vue, non pas d’alimenter un fonds dédié, mais pour alimenter les caisses de l’État mises à mal par la crise. Cette taxe, baptisée Financial Activities Tax, serait complémentaire à la précédente. L’assiette pourrait être constituée des profits ou des rémunérations des banques. L’idée serait alors d’imposer la valeur ajoutée, sachant que les services financiers échappent pour l’essentiel à la TVA. Cette taxe se justifie aussi par la volonté de récupérer une partie de la rente dont bénéficie ce sec-teur – d’où peut-être l’acronyme FAT qui signifie gros ou gras en anglais. Ces dernières décennies, le secteur de la finance a connu une très forte croissance que l’on peut espérer contenir en taxant les rémunérations au-delà d’un certain seuil. Une alternative serait de taxer les banques au-delà d’un certain niveau de rentabilité, pour décourager les comportements les plus risqués. Cette dernière option s’accorde pleinement avec l’idée selon laquelle la contri-bution des banques n’est que la juste contrepartie des « externa-lités » négatives liées au risque systémique. Cela revient en fait à appliquer aux activités financières le principe « pollueur-payeur ».

Une taxe sur les transactions financières pour financer l'aide au développementLe FMI, pourtant favorable à une taxe sur les activités financières, rejette l’idée d’une taxe sur les transactions, aux motifs qu’elle ne permet pas de cibler les activités les plus risquées et qu’elle serait distorsive. Toutefois, une telle taxe a aussi un mérite : l’assiette étant très large, la manne serait très importante. Une taxe sur les transac-tions financières de l’ordre de 0,05% (en supposant une baisse de 65% des transactions) permettrait par exemple à l’Europe de dégager des recettes fiscales à hauteur de 1,6% de PIB. Ainsi, l’idée continue-t-elle à faire son chemin. La France, par exemple, promeut l’idée de mettre en place une taxe internationale sur les transac-tions de change dont le produit serait affecté à l’aide au développement. La logique est voisine de celle de la taxe sur les billets d’avion qui sert à finan-cer la lutte contre le sida.

Taxer les activités financières : un double dividende ?Finalement, le débat sur la taxation des activités financières gagne à s’inscrire dans celui plus large sur la réforme de la fiscalité. Les banques ne manquent jamais l’occasion de rappeler qu’une taxe sur leurs activités conduirait iné-luctablement à un renchérissement des coûts de financement et serait susceptible de nuire à la croissance. En pratique toutefois, l’effet n’est pas certain. La plupart des économistes considère que les taxes sur la valeur ajoutée ou sur les rentes – à l’image donc de la FAT – sont à la fois efficaces et neutres économiquement, ce qui est loin d’être le cas de nombreuses taxes existantes. Aussi pourrait-on imaginer un basculement de la structure des prélèvements obligatoires pour alléger les impôts les plus distorsifs.

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DOSSiER

Les chercheurs (voir encadré page 9) du programme sur les figures de femmes crimi-

nelles de l’Antiquité à nos jours ten-tent d’élucider pourquoi les femmes criminelles sont souvent représentées non pas comme des femmes ordi-naires, mais comme des « catégories à part », comme des monstres. Ils débusquent les clichés, aussi bien littéraires qu’iconographiques, qui ont circulé dans une aire culturelle correspondant à l’ancien monde gréco-romain, de l’Antiquité à nos jours.

Des crimes féminins ?« Femmes criminelles », résonne comme un oxymore. Concevoir qu’une femme, stéréotype de dou-ceur et de fragilité, puisse tuer reste difficilement pensable et pourtant la mythologie et l’histoire abondent de figures de criminelles d’une extrême cruauté. Comment la femme, mère potentielle, donneuse de vie peut-elle donner la mort ? D’autant plus que la femme (et les statistiques le confirment) est plus souvent victime que coupable.

Les femmes, héritières d’Ève, tenta-trice, trop curieuse et dangereuse, seraient des « criminelles par na-ture », des criminelles potentielles. Au Moyen Âge, ces clichés sont largement véhiculés par l’Église, qui a façonné en partie notre ima-ginaire sur la criminalité féminine. La sorcellerie, par exemple, sera considérée comme un crime spécifi-quement féminin. Au XIIIe siècle sont mis en place des tribunaux d’inqui-sition qui condamnent les hérétiques et, par conséquent, les sorcières qui auraient quelques liens avec le diable. Aux XVIe et XVIIe siècles aura lieu « la grande chasse aux sorcières », plusieurs milliers de femmes seront victimes des bûchers, indique Claude Gauvard (professeur émérite à Paris 1). Néanmoins, l’art de la sorcellerie n’est pas seulement réservé aux femmes, et, pense-t-elle, il y avait autant de sorciers que de

sorcières (notamment avant la fin du XVe siècle), pourtant, la sorcellerie est plutôt attribuée aux femmes et la majorité des condamnés pour sor-cellerie sont des femmes.

Pour Anne-Emmanuelle Demartini (Paris 7), l’empoisonneuse est « l’héritage de la sor-cière dans un monde pro-fane ». L’empoi-sonneuse serait la « figure ar-chétypale de la femme crimi-nelle ». L’histo-rienne relève cette ambivalence de la femme criminelle entre les stéréotypes, faible phy-siquement et sournoise psycholo-giquement. Comme en témoigne le crime de Violette Nozière qui à seulement dix-huit ans en 1933 empoisonna « ses parents pour se venger de son père incestueux ». Sa mère survivra à l’empoisonnement. Jugée coupable de parricide, l’ac-cusée sera condamnée à mort puis graciée, sa peine sera commuée en travaux forcés à perpétuité, puis réduite. Violette Nozière est libérée en 1945 et réhabilitée en 1963.Pour un grand nombre de méde-cins et psychiatres, l’empoisonnement serait le crime perpétré prin-cipalement par des femmes. Anne- Emmanuelle Demartini se réfère aux travaux des médecins alié-nistes Ernest Dupré et René Charpentier (Les Empoisonneurs, étude psychologique et médico-légale, Paris, 1906, p. 5.) qui tentent d’expli-quer pourquoi « ce crime essentiellement féminin est pourtant

parfois commis par des hommes ». Ils dressent le portrait clinique d’un empoisonneur (Desrues) et concluent que « même chez

l’homme, le crime reste féminin » (idem. p.

52). Et si un homme e m p o i s o n n e , il tue à la façon d’une femme, sournoisement… Cette conviction selon laquelle la majorité des femmes crimi-nelles sont des empoisonneuses

est une erreur car, précise Anne-Emmanuelle Demar-tini, « parmi les infractions graves commises par les femmes, viennent très largement en tête les infanti-cides, suivis par les assassinats et les meurtres, ce qui laisse un fort maigre pourcentage – de l’ordre de 3% – aux empoisonnements. ». Pourquoi cette conviction ? Le poison ne requiert pas de force phy-sique, « pensé comme l’arme des faibles, des lâches, des hypocrites,

L'impensable cruauté féminineMyriam Tsikounas, professeur en histoire, a codirigé et s’est investie dès le début de l’aventure dans le programme pluridisciplinaire autour des femmes criminelles de l’Antiquité à nos jours. Elle sera notre guide privilégié pour pénétrer dans cet univers fascinant et terrible des femmes criminelles.

le poison est supposé s’accorder à la psychologie féminine. » À la fin du siècle, ce n’est plus la faiblesse physique de la femme mais « une prédestination sociale » qui expliquerait que le poison soit son arme privilégiée. La femme réduite à ce stéréotype de la mère nourri-cière, serait plus à même d’user du poison pour tuer. En étudiant les faits divers au XIXe, Myriam Tsikounas a découvert qu’un nombre élevé de pharmaciens et de médecins étaient accusés d’empoisonnement. Elle a le sentiment qu’au XIXe siècle le poison est loin d’être une arme purement féminine.

Les mauvaises mères, la faiseuse d'anges et l'ogresseClaude Gauvard soutient que « la proportion des crimes conjugaux, des infanticides et parricides est plus élevée chez les femmes que chez les hommes. » Les femmes tueraient plus fréquemment leur conjoint ou leurs enfants. Or, c’est mettre à mal le stéréotype de la femme porteuse de vie puisqu’à partir du moment où

elle se transforme

La récidiviste : Jeanne Weber

En 1906, une nourrice, Jeanne Weber, surnommée l’Ogresse de la Goutte d’Or, est accusée une première fois d’avoir assassiné ses trois nièces, tenté de tuer son neveu et tué son propre fils (quelques années plus tôt sa fille meurt dans des circonstances inexpliquées). Elle est dénoncée par ses parents. Jugée une première fois pour meurtre d’enfants elle sera acquittée, grâce au diagnostic du médecin aliéniste Thoi-not. En 1907, elle est recueillie par un homme, Bavouzet, peu de temps après le fils de ce dernier meurt mystérieuse-ment, selon un premier diagnostic des médecins, il serait décédé par stran-gulation. En 1907, d’abord soupçonnée, elle sera encore acquittée grâce à Thoinot qui réitérera son diagnostic et dissipera de nouveau les soupçons qui pesaient sur elle. Une troisième fois,

Jeanne Weber est prise sur le fait,

dans une auberge, en train d’étran-

gler le fils du patron, comme en té-

moigne cet extrait du Petit Journal

daté du dimanche 24 mai 1908 :« elle échoue à Commercy, dans l’au-

berge des époux Poireaux […]. Elle

leur demande de lui confier leur fils,

Marcel, âgé de six ans, car elle

craint de coucher seule. Ces malheu-

reux y consentent. Elle emporte l’en-

fant. Quelques instants plus tard,

on entend du bruit dans sa chambre.

On monte. Un spectacle effroyable

s’offre aux yeux des parents épou-

vantés : leur enfant gît sur le lit,

étranglé, la langue coupée, couvert

de sang » (extrait de Le Petit Jour-

nal du dimanche 24 mai 1908). Thoinot s’obstine et soutient que

Jeanne Weber condamnée à vagabonder,

à mendier, a fini par réaliser ce

dont on l’accusait. L’image aurait

fabriqué la femme qu’elle est deve-

nue. Elle sera néanmoins diagnosti-

quée comme « follement dangereuse » et

internée à l’asile jusqu’à sa mort

en 1918.

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Le fil de Par1s - avril 2011

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en « ogresse » (tueuse d’enfants), en infanticide, en « faiseuse d’anges » (avorteuse), elle donne la mort. L’infanticide c’est l’impensable et il y a peu de représentations ico-nographiques de ces « mauvaises mères ». Nonobstant, la mythologie grecque représente ces femmes. Par exemple, les Amazones, ces femmes guerrières qui tuent leurs fils ou les mutilent sont très représentées au Moyen Âge.

La figure mythique de Médée, mère infanticide, l’est aussi. Médée aide Jason à conquérir la Toison d’or. Il l’épouse puis la répudie pour épou-ser Créüse. Médée se venge en égor-geant ses deux fils. Mais l’histoire abonde aussi d’infanticides exposés en détails par la presse.

Les armes du crimeEn 1926, Mme Kazmareck, « victime des assiduités de l’ouvrier Juwiack », dixit Annie Duprat, lui aurait jeté au visage une bassine de graisse bouillante. Les armes appartenant à la « sphère domestique », stéréo-typées féminines, comme le couteau de cuisine, le hachoir, la rôtissoire, la casserole, les aiguilles à tricoter des faiseuses d’anges, spécifieraient le crime féminin. Et pourtant, sou-tient Bertrand Tillier (historien de l’art à l’université de Bourgogne)

dans l’Antiquité et au Moyen Âge, « fréquentes sont les représentations de criminelles usant d’armes mas-culines : les lances ou les haches des femmes thraces, les glaives d’Agavé ou de Médée, l’épée de Judith bran-die au-dessus de la tête d’Holo-pherne. »

Le « crime par procuration » serait spécifiquement féminin. Instigatrice du meurtre, la femme n’en serait pas l’auteur. Elle userait de son pouvoir de séduction et pousserait un mari ou un amant au meurtre. Comme, par exemple, la reine Clytemnestre qui incite Égisthe, son amant au meurtre d’Agamemnon, le roi.

Les peinesSelon Myriam Tsikounas, « toutes les affaires n’arrivent pas au pré-toire, et, si l’on en croit journalistes, romanciers et cinéastes, les femmes issues de milieux modestes pro-tègent moins bien leurs secrets que les bourgeoises et, de fait, sont plus souvent jugées qu’elles ». Or aucun milieu n’est épargné. Et, bien que depuis la Révolution et la Décla-ration des droits de l’homme et du citoyen (1789), les hommes et les femmes soient égaux devant la loi, dans les faits, ils ne sont pas néces-sairement condamnés de la même façon. « À l’égard des femmes, il y

DOSSiER

Tout un programme...Yvonne Flour, Vice-présidente du conseil scientifique, a donné l’impul-sion à ce projet interdisciplinaire d’étudier les figures des femmes cri-minelles au fil de l’histoire. Juristes et historiens, avec le concours d’his-toriens de l’art, d’esthéticiens, de criminologues et d’économistes, se sont engagés dans cette aventure qui est devenue un programme de politique scientifique Paris 1, avec l’aide de l’université Paris Denis Diderot (Paris 7) et de l’Institut universitaire de France (IUF), de l'école doctorale d'histoire et des autres écoles doctorales de Paris 1. Loïc Cadiet (profes-seur de droit privé et sciences criminelles, Paris 1), Frédéric Chauvaud (professeur d'histoire contemporaine à l'université de Poitiers, membre associé du CRH/Isor), Claude Gauvard (professeur émérite, Paris 1), Pauline Schmitt-Pantel (professeur d’histoire, Paris 1) et Myriam Tsikounas, ont organisé, en 2008, un premier colloque à l’occasion duquel des enseignants-chercheurs issus de disciplines complémentaires et des magis-trats, ont pu confronter leurs connaissances.

Les actes ont été réunis dans Figures de femmes criminelles. L’équipe (composée de Frédéric Chauvaud, Éliane Chiron, Anne-Emmanuelle Demartini, Annie Duprat, Claude Gauvard, Emmanuel Jeuland, Pauline Schmitt-Pantel, Bertrand Tillier, Myriam Tsikounas. Aidée, pour la concep-tion de l’exposition, d’Agathe Cabau et Camille Picard) a aussi imaginé, pour illustrer ce sujet prolifique, une exposition, accompagnée de son catalogue (Éternelles coupables, dirigé par Myriam Tsikounas).

Depuis 2008, cette exposition, itinérante, actuellement installée à l’université de Genève, a permis d’organiser dans différentes villes et en des lieux divers (Cour de Cassation, Universités…) d’autres manifestations. L’une d’elles, organisée par Frédéric Chauvaud et Gilles Malandain à la Maison des sciences de l’homme de Poitiers, a été publiée sous le titre Impossibles victimes, impossibles coupables. Un quatrième ouvrage, coordonné par André Rauch et Myriam Tsikounas, issu de journées d’étude sur le fonction-nement de la justice face aux crimes masculin et féminin, est en prépara-tion aux Publications de la Sorbonne.

Une du Petit Journal illustré : la ruse atroce d'une mère de famille (19 décembre 1926)

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DOSSiER

avait une indulgence ou une sévérité de la justice, qui était très différente des jugements masculins ». Et effec-tivement, souligne Jocelyne Leblois-Happe (université de Strasbourg), la clémence envers les femmes serait due à sa « faiblesse "naturelle", mais en tant que mère « potentielle ou virtuelle », elle ne bénéficierait d’aucune indulgence et serait plus sévèrement punie que l’homme. Comme tout crime qui comme l’infanticide et l’avortement aurait un lien avec la maternité. Dans l’ancien droit, l’infanticide et l’avortement condamnaient les femmes à la peine capitale. Et encore en 1943, Marie-Louise Giraud, « faiseuse d’anges » sera la dernière femme guillotinée en France.

Au XIXe siècle, l’infanticide sem-blait plus sévèrement condamné qu’aujourd’hui. Myriam Tsikounas donne l’exemple de l’Affaire Lemoine : « Une mère, appartenant à la bour-geoisie aisée de Chinon, n’admet pas que sa fille de quinze ans soit enceinte du cocher. Elle multiplie les tentatives d’avortement. En vain. Dénoncée par des voisins, elle est accusée d’avoir tué le bébé à la naissance puis d’avoir brûlé le corps. Durant toute la durée du pro-cès, en décembre 1859, elle répète que l’enfant était mort-né. Malgré l’absence de preuves contre elle, les

jurés de la cour d’Assises de Tours la reconnaissent coupable de meurtre avec préméditation et la Cour la condamne à vingt ans de travaux forcés ». A contrario, au XIXe siècle, la justice est souvent plus clémente qu’aujourd’hui pour d’autres crimes, notamment ceux perpétrés par de très jeunes filles mariées de force, par leurs parents, à de vieux barbons. Si, en 1840, Madame Lafarge, par ailleurs reconnue coupable de vol, a été condamnée aux travaux forcés à perpétuité pour avoir empoisonné à l’arsenic son époux, un maître de forges, quatre ans plus tard, Madame Lacoste, accusée d’un meurtre similaire, est acquittée. Les jurés de la cour d’assises d’Auch ont éprouvé de la compassion pour cette toute jeune femme qui, à sa sortie du couvent, est mariée à un vieillard avare et buveur, coureur mais terri-blement jaloux, dont elle doit, de surcroît, soigner les maladies de peau.

Horreur de fascinationLe crime fascine, et celui perpétré par des femmes encore plus. Il a inspiré les écrivains, les journalistes et les cinéastes. Par exemple, Le Petit Journal (1863-1944), augmen-tera considérablement ses ventes en publiant des faits divers. Myriam

Tsikounas précise également que les producteurs de la série judiciaire télévisée En votre âme et conscience, diffusée à partir de 1956 ont rapidement été informés que « les Français étaient plus nombreux à suivre les procès d’accusées que d’accusés. » Ce qui semble toujours être le cas aujourd’hui. Ce qui fas-cine souvent c’est ce décalage entre des femmes d’apparence douce, fluette, et l’extrême violence dont elles seraient capables. « La non concordance entre des visages sé-raphiques et des actes barbares. » C’est ce qui a captivé les chroni-queurs judiciaires dans l’affaire des sœurs Papin. Les photographes, qui étaient encore admis dans la salle d’audience en 1933, les ont montrées délicates, avec des visages d’ange, rehaussés de collerettes blanches. Que deux jeunes femmes si frêles aient pu commettre des actes d’une telle cruauté dépasse l’enten-dement. L’extrait du Petit Journal expose ce crime odieux, sans mobile apparent de « deux jeunes bonnes qui ont assassiné dans des condi-tions effroyables de sauva-gerie leurs patronnes, Mme Lancelin […] et sa fille Gene-viève, leur arrachant les yeux et les achevant à l’aide d’un pichet d’étain, d’un marteau

et d’un couteau de cuisine. »Sorcières, empoisonneuses, infan-ticides, mais aussi pétroleuses, vitrioleuses, terroristes, justicières, les femmes criminelles n’ont pas fini de révéler leurs terrifiants mystères…

Lucia Hernandez

La "tueuse en série" : Hélène Jégado

La plus grande tueuse en série

française que connaît le XIXe

siècle est Hélène Jégado, une

servante bretonne, analphabète

et patoisante, qui sera dénoncée

par ses employeurs. Elle aurait

tué plus de trente personnes,

sans que le mobile de ses crimes

ne soit véritablement établi.

Selon Frédéric Chauvaud (univer-

sité de Poitiers) « elle aurait

empoisonné tous ceux et toutes

celles qui lui auraient fait des

remarques ou des remontrances :

enfants, hommes, femmes. » Elle

sera condamnée à la peine de

mort et exécutée, à Rennes, en

1852, alors qu’elle se mourait

déjà d’un cancer.

Sources :Éternelles coupables, Autrement, Paris, 2008.Impossibles victimes, impossibles coupables, Presses Universitaires de Rennes, Rennes, 2009.Figures de femmes criminelles, Publications de la Sorbonne, Paris, 2010.

Une du Petit Journal illustré : Madame Caillaux, femme du Ministre des finances tue à coups de révolver Monsieur Gaston Calmette, directeur du Figaro (28 mars 1914)

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désormais, la technicité se modernise et il faut des personnes qualifiées pour gérer les archives d’un établis-sement public.

Dès son entrée en fonction, Marie-Caroline fait des choix et détermine ses actions. Priorité est donnée à

l’aménagement de locaux adaptés, au tri et à l’élimination (destruc-tion de documents), d’abord au Panthéon, maintenant à PMF où elle revêt à nouveau sa panoplie, et pro-chainement à la MSE. En parallèle, elle conçoit un tableau de gestion que chaque service devrait avoir… qui définit la typologie des docu-ments produits et qui à l’issue de la durée d’utilisation administrative, détermine le devenir du document (conservation ou destruction). Elle a la chance de pouvoir recruter trois collaborateurs pour l’aider dans sa tâche, « mais ce ne fut pas sans peine parce que les archivistes qua-lifiés sont tous casés dès leur sortie d’études », explique-t-elle.

Son meilleur souvenir ? L’arrivée des premiers rayonnages qui vont per-mettre de stocker dans des conditions sinon optimales du moins conve-nable, les documents administratifs. En effet, le dispositif d’archivage ne vaut que si les prérequis sont en place. Obtenir des outils de travail normalisés et adéquats, fut l’abou-tissement d’un travail investi.Deux ans après son arrivée, Marie-Caroline, peut être satis-faite, et son service procède à présent au rattrapage d’arriérés, à savoir identifier tous les docu-ments déposés dans les sous-sols, car beaucoup ont été entreposés sans bordereau de versement.

Lorsqu’en 2008, Marie-Caroline Luce est recrutée à Paris 1, l’Université était en mal de service d’archives depuis trois ans. La tâche est alors immense. Pourtant, elle persévère et accomplit sa mission avec cœur et conviction.

Mission archives : un défi relevé avec brio !

A38 ans, Marie-Caroline ne se destinait pas parti-culièrement à la carrière

d’archiviste, dit-elle. Pourtant son parcours initial n’est peut-être pas si loin. Après sa licence d’Histoire, elle travaille en Guadeloupe au Centre régional de la documentation pédagogique (CRDP). Une forma-tion aux techniques documentaires et d’archivage par des Canadiens de l’université d’Ottawa, « des poin-tures en la matière », assure-t-elle, lui a donné l’envie de poursuivre. Son concours d’attachée d’admi-nistration en poche, elle est affectée à l’Institut supérieur de mécanique de Paris-SupMéca à Saint-Ouen. Affaires juridiques, contentieux, formation continue et élections étaient son quotidien. Seule dans le service pour assumer cette vaste mis-sion, elle a pourtant trouvé le temps et eu la volonté de suivre les cours du soir pour préparer un master 2 en Administration publique. Elle a souhaité « au bout de trois ans, s’échapper » confie-t-elle.

L’aventure Paris 1 commence alors, animée par la volonté de renouer avec une activité liée à la documen-tation, elle candidate au poste à responsabilité précise (PRP) ouvert dans notre établissement, malgré une petite appréhension parce qu’on lui avait bien dit qu’« on n’entre pas si facilement à Paris 1 », raconte-t-elle.

Passée la commission de recrute-ment, la voilà dans les murs de notre « prestigieuse Université ». Dans les murs… plutôt dans les caves, là où sa véritable mission a commencé ! Marie-Caroline se souvient, mi-amu-sée, mi-effarée, équipée de sa pa-noplie d’archiviste (blouse blanche, masque anti-poussière, gants et chaussures de sécurité) du jour où elle découvre la fameuse cave 13 pleine à craquer de documents qu’il allait falloir traiter. « Heureusement, j’ai eu l’aide de Guy Bonnet et de ses appariteurs qui m’ont aidée à éliminer et aussi à transférer tous les documents de scolarité à PMF. Nous avons commencé par ça. Ce qui a permis de libérer beaucoup d’es-pace et de réaffecter les locaux. »

Là, s’imposent les maîtres-mots, collecte, classement et communi-cation, qui définissent son métier méconnu et souvent sous-estimé. La profession d’archiviste n’est pas « exercée par des personnels que l’on veut mettre au placard », ou « réservée à des personnes à pro-blèmes », « l’image de la vieille dame couverte de poussière est dépassée, même si quand on nous voit passer avec notre blouse blanche et notre masque, on nous prend pour des ménagères »,

commente-t-elle. Des jeunes

gens oc-cupent ces p o s t e s

PERSONNELS À L'HONNEUR

Le répertoire numérique, autre élé-ment du dispositif qu’elle a mis en œuvre, permet de mettre la main rapi-dement et facilement sur un document.Ce n’est pas sans une certaine fierté qu’elle annonce que son service a pu verser cette année aux archives nationales à Fontainebleau des

archives historiques (tout ce qui a dépassé la durée légale d’utilisation) selon un processus séquencé par des procédures très précises.Un regret ? Elle regrette cependant que le service soit mal identifié, « il est trop souvent associé à une seule personne ». Les trois déménagements successifs ont rendu compliqué la reconnaissance de son service par les collègues.Aujourd’hui, les perspectives sont plus sereines, les processus sont bien engagés, et bien qu’il reste encore beaucoup à faire, notamment à PMF, où l’aménagement de locaux se poursuit. Le champ des activi-tés du service pourra s’élargir aux archives scientifiques, par exemple, sujet délicat puisqu’il faut traiter des notions de droit d’auteur et de propriété intellectuelle.

Prochaine étape : la communication et la sensibilisation ! « Nous avons un gros défaut de communication » et pourtant, l’utilité du service des ar-chives est reconnue par ceux qui s’en servent. « Tous les gens avec qui je travaille le plus souvent, notamment du côté de la DRH et de l’UFR01, maintenant de l’Agence comptable et de la DAF, tout le monde est d’accord sur l’utilité des archives ». « Mais maintenant, il faut vraiment que nous ayons notre page web et que nous soyons plus visibles ».

Laure Christophe

“Quand on nous voit passer avec notre blouse blanche et notre masque, on nous

prend pour des ménagères ”

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11 Le fil de Par1s - avril 2011

Mathieu Borgé, 39 ans, diplômé du master marketing, fonde en juin 2004, avec le docteur Patrick Ladurée, les laboratoires Borla Montaigne. Comment, à partir d’une idée simple mais ambitieuse, sont nés les laboratoires Borla Montaigne ?

Concevoir les capsulesdu bien-être articulaire

E n 1993, Mathieu Borgé est diplômé du master Marketing. Cette formation

sera bénéfique pour l’avenir de sa carrière. Elle lui a appris « le travail en équipe, le management, l’humi-lité… » et précise-t-il, « elle m’a

donné, plus que de vraies connais-sances, une façon d’aborder les problèmes, de hiérarchiser selon l’urgence. J’ai pu aussi y rencontrer des gens extraordinaires, Bernard Siouffi (ancien secrétaire général de la Fédération des entreprises de vente à distance) qui m’a mis en contact avec des professionnels et Jean-marc Lehu qui m’a transmis sa passion du marketing ».

L’objectif simple était de « propo-ser des compléments alimentaires en France les plus efficaces pos-sibles avec la possibilité pour nos clients de mesurer cette efficacité », explique-t-il. La question était alors de savoir comment exister sur un marché déjà très concurrentiel. Ils ont donc cherché des problé-matiques santé les plus adap-tées à cette approche. Le docteur Ladurée et le comité scientifique ont retenu les problèmes articu-laires (comme l’arthrose). La douleur étant géné-ralement importante, il est alors aisé pour le consommateur de

mesurer l’efficacité d’un produit. L’enjeu était de « concevoir et de commercialiser des compléments alimentaires innovants appor-tant des solutions originales et efficaces » aux troubles articulaires liés à la dégradation du cartilage.

Ce problème concerne particuliè-rement les seniors et les sportifs. Il touche plus de 5 millions de Français. Le marché potentiel était important.

Ils ont donc mis en commun leurs compétences : le savoir scientifique et clinique de Patrick Ladurée, et les connaissances en logistique et marketing de Mathieu Borgé.

Trois ans et demi ont été néces-saires pour développer un premier produit (lancé fin 2007). Un com-plément alimentaire n’est pas un médicament mais, explique Mathieu Borgé, « nous souhaitions faire des compléments alimentaires dans la philosophie du pharmaceutique, donc sous contrôle médical, sans la pré-tention de guérir des maladies, nous voulions apporter un bien-être articulaire ».

C’est cette alliance entre le marke-ting et la science qui est à l’origine de leurs produits.

Le docteur Ladurée affirme : « le marketing nous a poussés à être meilleurs que les autres d’un point de vue scientifique. » Le marketing les a en effet encouragés à chan-ger leur formule chimique, car ils proposaient alors aux consomma-teurs un produit trop astreignant (2 ou 6 gros comprimés à prendre tous les jours). Les scientifiques du laboratoire finissent par proposer ce produit en une seule prise (par jour) et sous une forme liquide permettant l’association de glu-cosamine et de chondroïtine (des actifs qui nourrissent le cartilage). Cette formule Nerivik a fait l’objet d’un dépôt de brevet. L’association du marketing et du scientifique a donc été bénéfique. Le marketing, soutient Mathieu Borgé, « ce n’est pas comment faire avaler aux gens des produits dont ils n’ont pas besoin, c’est au contraire arriver à concevoir des pro-duits qui apportent des bienfaits qu'ils puissent constater. C’est là le moteur au cœur de nos développe-ments ».

Aujourd’hui leurs produits sont distribués dans 50 pharmacies en France, ou sur commande dans

13 000 pharmacies ou sur Internet, et en Suisse.

Les laboratoires Borla Montaigne restent une petite structure (deux associés, et une salariée à temps partiel). Ils sous-traitent tout ce qui est transversal comme la logistique, le juridique, la fabrication, mais toujours sous leur contrôle. Mathieu Borgé revêt de multiples rôles. Il est à la fois directeur commercial, ani-mateur en pharmacie, formateur des équipes officinales et manager des différents projets. Il passe en permanence du terrain à la stra-tégie : « Ce que j’adore dans mon job, c’est de pouvoir être présent de la conception du produit à sa vente… Ce qui est merveilleux, c’est d’avoir ces brainstormings avec les consultants en marke-ting et communication, de faire les essais, choisir les flacons, la couleur du bouchon, jusqu’à la présentation et la vente du produit et, luxe suprême, avoir la satis-faction de voir que le produit est efficace et améliorent le bien-être de nos clients ! »

Lucia Hernandez

“Le marketing, ce n’est pas comment faire avaler aux gens des produits dont ils n’ont pas besoin…”

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Le fil de Par1s - avril 2011

12 fORMATiON

La licence pro Géomatique et environnement — codirigée par Lydie Goeldner, maître de conférences en géographie (UFR 08) à Paris 1 et Francis Dhée, enseignant en cartographie à l’École nationale des sciences géographiques (ENSG) — oriente vers des métiers qui concilient les techniques de la géoma-tique avec les préoccupations environnementales.

Licence pro Géomatique et environnement

L' environnement et les questions de développement durable suscitent depuis

quelques années un intérêt crois-sant. Protection et conservation des milieux et des paysages, utilisation des ressources, gestion des déchets, prévention des risques sont autant d’enjeux essentiels tant à l’échelle internationale qu’à l’échelle locale. La rapidité des évolutions dans le domaine impose une mise à jour constante des connaissances : le développement de nouveaux risques, l’évolution de la demande sociale en matière d’environne-ment, les contraintes économiques et leur intégration témoignent de cette complexification des questions environnementales et de la néces-sité d’une culture générale à jour en ce domaine. En parallèle, les outils de la géomatique, tant en système d'information géographique (SIG) et cartographie qu’en imagerie, ne cessent eux aussi de se moderniser et demandent des connaissances de pointe en théorie et en technique. Ils permettent des traitements informa-tisés de plus en plus rapides et effi-caces de données géographiques, et proposent des possibilités de communication en évolution conti-nue, comme les portails géogra-phiques. La géomatique apportant de l’efficacité et de la durabilité dans les projets environnementaux, il convient de former des profes-sionnels capables de dialoguer avec les experts des deux domaines. On échappe ainsi au « mirage des emplois verts » (Institut Français de l'Environnement, L’environnement en France, Les synthèses, éditions 2006 et 2010). La mixité favorisant l’inser-tion dans des métiers non strictement environnementaux.

Pour concilier ces exigences, la licence professionnelle Géoma-tique et environnement, cohabilitée entre l’Université Paris 1 et l’École

nationale des sciences géogra-phiques, a ouvert ses portes à la rentrée 2010 avec un effectif de 17 étudiants. Formation équilibrée dans ces deux domaines, elle adapte tout particulièrement la géomatique aux

problématiques environnementales. L’innovation réside dans cette com-binaison, à ce jour inédite en France à ce niveau de formation.

Cette licence accueille des étu-diants en formation initiale ayant validé une L2, un BTS ou un BTSA et venant de différentes disciplines (géographie, sciences de la vie et de la terre, informatique, topographie…), et des étudiants en formation conti-nue en reprise d’études. La licence peut accueillir jusqu’à 30 étudiants, sélectionnés sur dossier. Ils suivent 550 heures d’enseignements, organisées par blocs de deux jours à l’Institut de Géographie à Paris et de trois jours à l’ENSG à Marne-la-Vallée.La licence se compose de trois

parcours comprenant un tronc com-mun important, conçu dans l’esprit d’association recherché, et des spé-cialisations. Le premier parcours, Environnement et géomatique,

répond aux critères d’insertion sur le marché du travail dans des métiers de l’environnement deman-dant une pratique de la géoma-tique et de l’environnement (assis-tant à chef de projet dans différents domaines : protection et gestion de l’environnement ; information, communication ou géomatique appliquée à l’environnement…). Le deuxième parcours, système d'information géographique (SIG) et Conception cartographique, offre des connaissances générales en environnement et répond aux de-mandes des entreprises concernant les techniques SIG (gestionnaire de données géographiques, res-ponsable de diffusion de données ou de production cartographique,

assistant à chef de projet d’un pôle SIG ou cartographie…). Le troisième et dernier parcours, Ima-gerie, forme en photogrammétrie et photo-interprétation pour traiter des prises de vues, aériennes ou spatiales, pour la gestion de données environnementales (res-ponsable de suivi d’une chaîne de traitement ou d’acquisition de don-nées, assistant à chef de projet en imagerie…).

Cette licence répond aux critères des formations professionnelles. Les cours sont assurés par des professionnels pour 40 à 50 % du volume horaire global. Au second semestre, l’étudiant répond à une commande en réalisant un projet tutoré de 150 heures, réalisé par exemple un SIG parcellaire pour un viticulteur, confectionné des cartes de synthèse pour un laboratoire de recherche, crée un site Internet cartographique…). La formation se termine par un stage profes-sionnel de trois mois. Le comité de pilotage inclut des professionnels qui valident les enseignements. Les candidatures 2011 seront ouvertes de mi-mai à mi-juin.

Lydie Goeldner et Francis Dhée

Contact :Responsables : Lydie Goeldner et Francis Dhé[email protected]étariat : [email protected]

Pour en savoir plus :www.univ-paris1.fr/fileadmin/

UFR08/textes/plaquette_et_tableaux_licence3_pro.pdf

etwww.ensg.eu/

Formations-longues

Vue aérienne de la ville de Destin, Floride

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13 Le fil de Par1s - avril 2011

ACTUSCarnet

Vous trouverez désormais sur l’ENT une rubrique dédiée aux membres de l’Université malheu-reusement disparus. Afin de leur rendre hommage et de se souvenir de leur passage à Paris 1, nous vous ferons partager leurs der-niers écrits, interviews et vidéos, lorsqu’ils existent.LH

Accès :www.univ-paris1.fr/ent/intranet/carnet

Ciné-club de la Sorbonne

Du 15 février au 5 avril 2011, le Ciné-club de la Sorbonne a permis aux étudiants du centre Saint-Charles de découvrir la ri-chesse des cinémato-graphies étrangères. Le Ciné-club leur a présenté certaines œuvres méconnues, parfois difficilement trouvables en France, comme VHS Kahlou-cha (Tunisie), Pour la suite du monde

(Québec), Memories of murder (Corée du Sud), Le Mandat (Sénégal)… Chaque projection a été suivie d’un débat sur le film. Rendez-vous à la dernière séance, le 5 avril ! LH

Masters Tour

L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a participé à l’évè-nement Masters Tour. Pour la troisième année consécutive,

SMBG décline en Province son salon des meil-leurs masters, masters spécialisés (MS) et masters business administration (MBA) de Paris. Depuis le samedi 12 mars et jusqu’au samedi 9 avril 2011, le salon s’est tenu à Bordeaux, Lyon, Toulouse, Lille, Aix-en-Provence, Nantes, Rouen et Strasbourg. Huit étapes pour permettre aux étudiants de rencon-trer les représentants des établissements sélec-tionnés (dix à quinze écoles ou universités), venus présenter leurs formations les mieux classées par le cabinet SMBG. Les représentants de Paris 1 sur place ont répondu aux questions des jeunes visiteurs concernant leur orientation, leur projet professionnel, les débouchés, les procédures d’ins-cription, le déroulement de l’année universitaire… Manifestement, cet évènement répondait à une forte demande et compte tenu de l’affluence des étudiants, le Masters Tour a rencontré un large succès. Rendez-vous à Strasbourg le 9 avril.LH et EN

Salons des masters

Après le succès des journées de présentation des des masters de droit (10 février 2011), masters d’économie (les 25 février et 1er mars 2011), le 12 mars 2011 a eu lieu, au centre Panthéon, le salon des masters Gestion Sorbonne. Ces rencontres sont l’occasion pour les visiteurs de découvrir l’ensemble des formations professionnelles, en apprentissage ou de recherche proposées par les départements d'Économie, de Droit et de Gestion. Des interlocu-teurs privilégiés – directeurs de master, étudiants et anciens – ont présenté leur formation et ont ainsi pu susciter des vocations. LH

Élection des Vice-présidents étudiants au CA et au CEVU

Le Conseil d’administration (CA) de Paris 1 a accueilli dans ses rangs Jennifer Buckle (UNEF), 21 ans, élue Vice-prési-dente étudiant. Étudiante en troisième an-née de Licence d’Arts plas-tiques, Jennifer est consciente

de l’importance de son mandat. Le CA est l’organe décisionnel de l’Université ; c’est lui qui entérine, ou non, toutes les décisions prises dans les autres conseils de Paris 1. Des enjeux politiques se jouent donc au CA, comme le projet de récupération de l’ancienne caserne de Lourcine pour en faire des logements étudiants, ou encore celui du campus Condorcet qui accueillera le pôle des sciences humaines et sociales. En tant que Vice-présidente étudiant, Jennifer Buckle souhaite profiter du rôle qu’il lui est offert de jouer afin de porter les reven-dications des étudiants, tant au niveau des condi-tions de travail que de la vie universitaire. Inter-rogée sur sa conception de l’engagement en tant qu’étudiante de Paris 1, elle déclare : « on entre dans la vie adulte et il est important d’apprendre à prendre des décisions en tant qu’adulte ».

David Van Der Vlist (UNEF), 24 ans, étudiant en master 2 recherche de Droit social, a quant à lui été élu Vice-prési-dent étudiant du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU). Organe consultatif, le CEVU traite les questions de

pédagogie. David Van Der Vlist cite en exemple la réforme du service des langues : « auparavant, chaque diplôme gérait ses enseignements de lan-gues et les élèves étaient mélangés, du plus fort au plus faible. Aujourd’hui, grâce à l’action du CEVU, les départements adoptent progressivement des niveaux de langues différents, permettant aux étu-diants d’apprendre dans des conditions optimales. »En tant que Vice-président étudiant, David Van Der Vlist a un rôle d’impulsion et veut établir un dialogue entre les étudiants et les acteurs de la vie universitaire. Son engagement politique à Paris 1 provient de son souhait de remédier aux dysfonc-tionnements de la vie estudiantine, notamment l’échec universitaire, en établissant un lien plus poussé avec les enseignants.CN

Journées portes ouvertes

Les 5 et 12 mars 2011 se sont dé-roulées les journées

portes ouvertes, respectivement au centre Port-Royal René Cassin et au centre Pierre Mendès France (photo). 4900 visiteurs sont venus découvrir la gamme de formations qu’offre notre Université, en arts plastiques, cinéma, économie, gestion, AES, MASS, histoire, géographie, philosophie, histoire de l’art, archéologie et droit. LH

Quand l’art célèbre la journée de la femme

À l’occasion de la journée internationale de la femme, le professeur d’Arts plastiques et artiste Yann Toma, directeur d’Art & Flux, a présenté le travail chorégraphique – Chères Chairs – de Sophie Grappin-Schmitt et de Sandra Moens, réa-lisé en partenariat avec la ligne de recherche Art & Flux (Centre d'études et de recherche en arts plas-tiques) et le centre Saint-Charles. Le 8 mars 2011 à 11h00 sur l’esplanade des Droits de l’Homme et des libertés, place du Trocadéro, un groupe de trente femmes ont investi l’espace public sur la musique de Cerrone, Give me love. LH

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Le fil de Par1s - avril 2011

14 ACTUS

Un géant se retire

Le 9 février 2011, nous avons appris avec tristesse le décès du p r o f e s s e u r émérite Henri Mercillon. Des géné ra t i on s de gestion-naires se sou-viennent de lui et nombre d’entre eux au j ou rd ’ hu i comme moi, ont le cœur

serré. Agrégé des Facultés de droit et des sciences économiques en 1960, il fut nommé à Montpel-lier, puis à Dijon (1962) avant de rejoindre Paris (1967) où il prit la succession de Raymond Barre. Il assura la direction du département Gestion Sorbonne (UFR06) de 1977 à 1981, et il enseigna également à l’Institut d’études politiques ainsi qu’à l’Ecole du Louvre.

Durant sa longue carrière universitaire (1960-1992), il n’eut de cesse d’aller au-delà des ma-tières imposées, pour ouvrir les jeunes esprits à la réalité économique et sociale de leur époque, notamment en décryptant et analysant finement l’économie des mass media et celle des biens d’art. Les économistes m’accorderont qu’il est matière plus « divertissante » que la monnaie et ses théo-ries. Pourtant, lorsqu’Henri Mercillon se vit confier ce cours magistral, il parvint à rendre accessibles les mécanismes complexes de la création moné-taire. Il avait ce don rare d’enrichir la matière aride, lui offrant quelques anecdotes choisies pour que son enseignement dès lors illustré, puisse se loger plus aisément dans les esprits. Une capacité qui l’autorisait à tordre sans pitié la discipline, pour en extraire le nectar qui ravit les étudiants, qui la trouvent alors passionnante. À l’ère jadis persistante des ultimes mandarins, alors simple doctorant, je sollicitais un jour l’accès à sa propre thèse. La réponse fut cinglante mais ô combien ré-vélatrice des qualités de l’homme : « Jeune-homme, vous avez beaucoup plus intéressant à lire ! » Et pourtant, rare étude sur l’économie du cinéma fut jamais plus pertinente, plus riche, plus enthou-siasmante. Son contenu reste aujourd’hui encore d’une actualité intacte et éloquente. Lors de sa sou-tenance en 1953, il fut perçu comme novateur et quelque peu anti-conformiste. Des qualités qui ne le quittèrent jamais.

On sait enfin sans doute moins qu’Henri Mercillon était aussi un fin connaisseur de l’art et expert des arts. C’est un érudit passionné, chaleureux et dont le sens de l’humour était d’un raffinement extrême qui s’en est allé, discrètement et simplement, comme seuls les plus grands choisissent de le faire.JML

1 Forum – 1 boutique

Les 8-9 et 10 mars 2011, a eu lieu au centre Panthéon la 9e édition du Forum Paris 1 - Entre-prises organisé par la DPEIP. Cette année encore le succès était au rendez-vous à en juger par l’affluence et la satisfaction recueillie tant chez les entreprises participantes que chez les étudiants. À l’initiative judicieuse d’Annick Boudier (DPEIP), le Service de la communication a pu tester l’inté-rêt d’un stand proposant des produits à l’image de Paris 1 (produits textile, accessoires, objets divers). L’aide indispensable de Patrick Bernard, agent de sûreté ainsi que de plusieurs opérateurs de logis-tique (Frédéric Leroy, Franck Martial et Paulo Le Tellier) a permis à l’événement de se dérouler dans les meilleures conditions. L’accueil très positif nous incite à poursuivre la mise en place prochaine d’une boutique en ligne offrant une gamme plus large. Cible principale, les étudiants de Paris 1 seront prochainement consultés à propos de l’identité gra-phique des produits phares. JML

Totem numérique

Paris 1 poursuit son innovation en matière de com-munication numérique. À l’occasion du Forum Paris 1 - Entreprises organisé en mars dernier par la DPEI, le service de la Communication a présenté un nouveau to- tem numérique (photo). Il a été réalisé sur plan avec soin et précision par Patrick Aubry à la division CEL, grâce à l’habile et effi- c a c e coordination de Pascale Amiot. Le support comporte trois ta- blettes graphiques (dont une à hau- teur des personnes à mobilité réduite) présentant l’ensemble de l’Université Paris 1. Ces tablettes tactiles permettent aux utili-sateurs de circuler aisément dans une application ergono-mique spécifique à Paris 1. Cette application est décli-née également sur iPhone et Android.JML

Le PRES héSam nomme ses personnalités qualifiées du CA

Le PRES héSam a installé officiellement ses neuf personnalités qualifiées lors de son premier conseil d’administration le 8 mars 2011. Il s’agit de : Joachim Bitterlich, vice-président chargé des rela-tions internationales de Veolia ; Jean-Richard Cyter-mann, IGAENR (Inspection générale de l'adminis-tration de l'Education nationale et de la Recherche) ; Claudie Haigneré, présidente d’Universcience ; Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider electric SA ; Jean-Louis Missika, adjoint au maire de Paris en charge de l’innovation, de la recherche et des universités ; Odile Quintin, membre de la conférence nationale sur les rythmes scolaires et professeur à l’ESCP Europe ; Bruno Racine, président de la BNF ; Salvatore Settis, historien de l’art et an-cien directeur de l’Ecole normale supérieure de Pise ; Isabelle This-Saint-Jean, vice-présidente chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche au Conseil régional d’Ile-de-France.ER

NYU - Paris 1 : un accord consolidé Le 8 mars dernier, le président Jean-Claude Col-liard a signé un avenant à l’accord de mobilité entre notre Université et New York University. Accord pour lequel Yann Toma, professeur et délégué à l'in-ternational pour le département d’Arts plastiques et Sciences de l’art, a œuvré en qualité d’initiateur et porteur du projet. Cette signature a été l’occasion d’accueillir Sarah Faitell, étudiante arrivée à Paris 1 et de marquer le départ d’Antoine Lefebvre docto-rant du département d’Arts plastiques. A l’issue de la signature, un groupe de travail réuni à la Maison internationale sur l'impulsion de la Vice-présidente Christine Mengin, a réfléchi sur les évolutions à envisager autour de la coopération New York Uni-versity / Paris1. Ce groupe réunit aujourd'hui les sciences politiques, l'économie, les arts plastiques, la géographie, l'histoire et le droit.LC

De g. à d. : Antoine Lefebvre, Raissa Lahcine, Yann Toma, Caro‑line Montel-Glénisson, Véronique Ténèze, Christopher Bouchard, Régis Verwimp (arrière‑plan), Cléa Martinet, Pierre‑Charles Pradier (arrière‑plan), José Moure, Christine Mengin (arrière‑plan), Dominique Kalifa, Jean Da Silva, Françoise Docquiert. Encadré : Katy Fleming, Le président Jean‑Claude Colliard

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Diplôme valoriséLes diplômes de l’Université peuvent désormais être délivrés puis conser-vés dans un écrin tubulaire (photo) de qualité. Cet écrin présente une impres-sion à chaud or du sceau historique de Paris 1. Caractéristiques de l’écrin : tube cartonné de couleur bleu sou-tenu, imitation similicuir de 50 mm de diamètre pour 325 mm de hau-teur. Réservé aux diplômés de Paris 1, l’écrin est disponible au service de la communication au prix unitaire 5 € (3,60 € par 10)JML

Colloque : « La Confiance en Gestion : un regard pluridisciplinaire »Le vendredi 29 avril 2011 de 9h00 à 17h30, se tiendra au centre Panthéon (salle 1, galerie Soufflot) le colloque : La Confiance en Gestion : un regard pluridisciplinaire. Il est orga-nisé par Émilie Hennequin et Constance Monnier. Ce colloque accompagne la parution du livre La confiance en gestion : un

regard pluridisciplinaire, publié aux éditions De Boeck sous la direction d'Anne Gratacap et d’Alice Le Flanchec. Cette rencontre sera donc l’occasion d’abor-der les questions autour de la notion de « confiance » dans diverses disciplines de gestion (stratégie, marketing, finance…), autour d’éminents spécialistes. LHDate : vendredi 29 avril 2011 de 9h00 à 17h30 Lieu : Salle 1, galerie Soufflot, 1er étage - Centre Panthéon -12, place du Panthéon, Paris 5eContacts : [email protected]

ACTUS

Dernière minute : séisme au JaponLe vendredi 11 mars, un tremblement de terre de magnitude

exceptionnelle (8,9), suivi d’un tsunami de forte ampleur, a dévasté les régions côtières du nord-est du Japon. Direc-tement ou indirectement, la communauté universitaire ne

fut pas épargnée. Dans les tout premiers jours qui suivirent, Christine Mengin, vice-présidente des Relations internatio-

nales (RI) s’est inquiétée du sort des étudiants de Paris 1 présents sur place afin d’organiser leur rapatriement. Au nombre de trois, deux d’entre eux sont revenus en France sains et saufs ; la troisième se trouvant à Séoul en Corée au moment du séisme a été priée d’y demeurer par mesure de sécurité. Alors qu’au service de la communication Laure Christophe proposait d’informer les agences de presse et nos relais media du résultat de ces démarches, aidée efficacement en cela par Véronique Tenèze au département de R.I., le Cabinet de la présidence rendait compte en temps réel à la Chancellerie des universités, des avancées de nos différents services. Il ne faut naturellement pas oublier les étudiants japonais présents à Paris 1. Au nombre de 68 (12 en licence, 25 en master et 31 en doctorat), ils ont personnellement reçu une lettre du Président Jean-Claude Colliard leur faisant part de son émotion. À l’instar de ce qui avait été fait pour les étudiants haïtiens à la suite du séisme du 12 janvier 2010 sur-venu en Haïti, le Président leur a affirmé son soutien ainsi que celui des services de l’Université, dans ces moments difficiles, en offrant de les aider dans les démarches éventuelles qu’ils pourraient avoir à faire.JML

Colloque « Droit de l'Union européenne et droit international : les interactions normatives »Les 3 et 4 février dernier, a eu lieu un colloque international qui s'est tenu pour une partie (le jeudi après-midi) dans la salle de confé-rences du L y c é e Henri IV et pour l'autre par-tie en salle 1 au centre Panthéon. Cet évenement, organisé par l'Ins-titut de Recherche en droit interna-tional et européen de la Sorbonne (IREDIES), en collaboration avec trois autres universités (l'université du Maine, l'université Paris Est et l'université de Poitiers) a accueilli un large public de juristes (tant interna-tionalistes qu'internistes, publicistes que privatistes). De nombreuses personnalités ont participé à cette manifestation scientifique, dont les

contributions ont permis de mettre en lumière les nombreux aspects des relations entre droit de l'Union européenne et droit internatio-nal. La première demi-journée a été consacrée aux approches générales de ces relations, par les analyses d'un spécialiste du droit de l'Union, d'un spécialiste du droit inter-national public, d'un publiciste, d'un privatiste, et enfin de spé-cialistes de droit internes étran-gers. La deu-xième journée a, quant à elle,

eu pour objet les approches secto-rielles : les domaines de la coopéra-tion économique, de la régulation environnementale et sociale et enfin de la condition des personnes ont ainsi été étudiés. Cette manifestation scientifique de grande envergure, très attendue, donnera prochaine-ment lieu à publication.LC

Opération Phénix :les recrutements 2011 sont ouverts

Cette opération de recrutement offre aux étudiants de l’année en cours et aux diplômés de master 2 recherche en Lettres et Sciences humaines des universi-

tés partenaires la possibilité de postuler en entreprise pour des postes en CDI au niveau cadre. Les étudiants pourront déposer leur candidature à comp-ter du 7 avril jusqu'au 9 mai 2011. Cette année 10 grandes entreprises : Axa, Coca-Cola Entreprise, Danone, Eiffage, HSBC, Marine Nationale, L'Oréal, PwC, Renault, Société Générale et 10 universités : Paris 1 Panthéon- Sorbonne, Sorbonne Nouvelle-Paris 3, Paris-Sorbonne (Paris IV), Paris Descartes (Paris 5), Paris 7- Denis Diderot, Paris-Ouest-Nanterre La Défense (Paris 10), Paris Est Créteil Val de Marne (Paris 12), Paris 13 Nord, Paris-Est Marne-la-Vallée, Cergy-Pontoise participent à cette opération. Pour échanger avec les entreprises, venez au grand forum le 6 avril prochain.LCDate du forum : mercredi 6 avril de 10h00 à 18h00Lieu : Maison de la Cité Internationale Universitaire, salon Honnorat 17, bd Jourdan, Paris 14eSite internet : www.operationphenix.fr

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Consultez les publications de la Sorbonne sur www.publicationsdelasorbonne.fr

Directeur de la publication : Jean-Claude Colliard – Directeur de la communication et de la rédaction : Jean-marc Lehu – Rédactrice en chef : Laure Christophe – Comité de rédaction : Laure Christophe, Lucia Hernandez, Jean-marc Lehu, Émilie Naouri, Charlotte Nouziès, Nicolas Ronsin, Émilie Roux, Thibaud Urbain-Mathis – Illustrations : Nicolas Ronsin, Quentin Gauthier, Clara Durand – Crédits photos : p.1, p.15 : Université Paris 1/Clara Durand, p.1, p.2 ; p.3, p.10, p.11, p.12 : Université Paris 1/Lucia Hernandez ; p.2, p.3 ; p.5, p.7 ; p.10 : Dreamstime.com/Kounas, Linuxartis, Jgroup, Kvkirillov, A-papanton; p.4, p.5: Université Paris 1/Service de la communication ; p.5, p.6, p.13, p.14, p.15 : D.R., p.6 : Les Acacias ; p.7 : Université Paris 1/Emilie Roux ; p.7, p.8, p.9 : BNF/Gallica ; p.11, p.14 : Université Paris 1/Laure Christophe ; p.12, p.13 : sxc.hu/maavi, sxc.hu/claxisart ; p.13 : Université Paris 1/ Jean-marc Lehu, Charlotte Nouziès, p.13, p.14 : Université Paris 1/Emilie Naouri, p.15 : Mathilde Marc, Gilles Gallois – Mise en page : Nicolas Ronsin – Tirage : 5 000 exemplaires – ISSN : 2109-3482 – Service de la communication - 12 place du Panthéon - 4e étage - 75231 Paris cedex 05 – Tél. : 01 44 07 79 40 – Fax : 01 44 09 79 39 – [email protected] – disponible au format PDF et flipbook à l’adresse : www.lefildepar1s.fr – La reproduction intégrale ou partielle des textes et des illustrations doit faire obligatoirement l’objet d’une demande auprès la rédaction.

PUbLiCATiONS

La cité au banquet. Histoire des repas publics dans les cités grecquesPauline Schmitt PantelÉditions : Les Publications de la Sorbonne, Paris, 2011

« De l’exigence d’insérer les banquets dans la diachronie, est né le projet d’une enquête sur dix siècles environ, de l’époque archaïque à l’époque romaine, non pour écrire une page d’“histoire immobile” enfermée dans les struc-tures parfois trop closes de la longue durée, mais pour disposer de l’ampleur de temps nécessaire pour percevoir les changements. » Publiée en 1992 dans la collection de l’École française de Rome, la thèse d’État de Pauline Sch-mitt Pantel a ouvert un champ nouveau dans l’étude des sociétés anciennes. Pauline Schmitt Pantel est professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Le low costEmmanuel CombeÉditions : La Découverte, collection Repères, 2011

Très développé dans le transport aérien, le low cost se diffuse aujourd'hui vers de nou-veaux secteurs économiques : distribution alimentaire et non alimentaire, automo-bile, banque, assurance, coiffure, hôtellerie, téléphonie mobile, etc. Pourtant, en dépit de son vif succès auprès des consommateurs, le low cost alimente souvent la critique et le soupçon, accusé notamment de sacrifier la qualité des produits et l'emploi sur l'autel du bas prix.Ce livre pose un regard analytique sur le low cost, en prenant appui sur les études économiques les plus récentes, notamment dans le transport aérien. Comment définir le low cost et le distinguer d'autres modèles économiques ? Comment fonctionne ce modèle dans l'aérien ? Le low cost est-il toujours synonyme de prix bas ? Dans quelle mesure le low cost aérien est-il un nouveau vecteur de concurrence, qui vient bouscu-ler les stratégies des opérateurs installés ? L'ouvrage aborde également les controverses actuelles sur le low cost, sur la qualité des produits et sur l'emploi.

La soif de JérusalemEssai d’hydrohistoire (1840‑1948)Vincent LemireÉditions : Les Publications de la Sorbonne, Paris, 2011

Pour rompre avec une vision étroitement communauta-riste et géostratégique de la Ville sainte, Vincent Lemire a choisi de faire l’histoire de la ville au prisme de la question de l’eau. La « soif de Jérusalem » devient un enjeu majeur de l’action publique, qu’elle soit portée par les autori-tés civiles et religieuses de la ville ou par les puissances internationales qui s’en disputent le contrôle. Cette étude pionnière montre que la question hydraulique est un passionnant observatoire pour l’histoire urbaine et dessine les contours d’une nouvelle méthode historique, l’hydrohis-toire, particulièrement efficace pour comprendre des lieux saturés de sens comme la ville de Jérusalem.

Migrations/Mutations. Paysages dans l'art contemporainSous la direction d'Éliane ChironÉditions : Les Publications de la Sorbonne, Paris, 2010

Les trois approches de l'ouvrage, révèlent que la migration est créatrice quand elle déplace les techniques, les formes, les codes, les modes de présentation et de réception, de rapports à l’histoire, au lieu que fonde chaque œuvre. La mutation touche à la profondeur de l’œuvre, au sens biolo-gique où elle « s’exprime » afin qu’émerge une espèce nou-velle. Les textes ici réunis tentent de répondre à quelques questions : à quelles conditions la mutation s’exprime-t-elle ? Comment se reconfigure l’identité de l’artiste ? Quel rôle y tient le paysage ? Comment considérer la pensée imaginative et la pensée rationnelle ? Un nouveau type de spectateur est-il en train d’émerger, de muter ?

Mathématiques pour l'économieAnalyse/Algèbre Naïla Hayek, Jean‑Pierre LecaÉditions : Dunod, Collection : Éco Sup, 4e édition, 2011

Ce manuel présente à la fois l'algèbre et l'analyse de façon très pédagogique. Cette 4e édition propose de nouveaux exercices et exemples. Ce manuel fondamental traite l'ensemble du cours de mathématiques enseigné en 1ere et 2e années de sciences économiques. Il présente à la fois l'algèbre et l'analyse de façon très pédagogique (nombreux exemples, points méthodes et exercices corrigés en fin de chaque cha-pitre). Cette nouvelle édition, entièrement mise à jour et remaniée, propose de nouveaux exercices et exemples.