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Les femmes astronomes

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Les premières astronomes

En Hedu Anna (24-25 siècle avant JC) Babylone• Fille de l’empereur babylonien• Elle aurait dirigé le temple de la ville d’Ur.• C’est donc la grande prêtresse du Dieu Lune et le temple qu’elle dirige est la maison du savoir.• Elle fait preuve d’une grande sagesse et écrit des poèmes .• C’est la première astronome et elle observe le cycle de la lune, ce qui a donné naissance au premier calendrier.

Aglaonice (2e ou 1er siècle av JC) Thessalie, Grèce antique.

Elle comprend les mécanismes des éclipses de Lune; elle pouvait prévoir le moment ou l’astre entrait dans l’ombre de la Terre…Passe pour une dangereuse sorcière qui possède le pouvoir de faire disparaître la Lune.Plutarque disait : « Elle abusait les autres femmes en les persuadant qu’elle faisait descendre la Lune »Connue sous le nom de « Sorcière de Thessalie ».

AntiquitéOn ne trouve pas souvent d’allusion aux femmes de sciences dans l’antiquité. Pourtant, paradoxalement, les déesses des civilisations antiques sont souvent savantes, comme Athéna ou Isis. Dans l’antiquité des philosophes comme Platon ou Aristote ( 3ème siècle av J-C) pensent que les femmes sont inférieures aux hommes. Exemple Aristote: « Des êtres inférieurs, sans logique, sans intelligence, qui auraient un défaut par nature…. »Il va apparaitre également le concept original de la sorcellerie que vont subir les femmes d’esprit.

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Hypatie (355-415) Alexandrie

• Fille de Théon qui l’éduque; elle assiste aux cours de l’académie de Platon et du lycée d’Aristote à Athènes.

• Elle enseigne à son tour la philosophie, la géométrie et l’astronomie à l’école néo-platonicienne d’Alexandrie.• Fait un traité sur l’astrolabe. Ecrit des commentaires sur Les

Tables de Ptolémée, les éléments d’Euclide….• On attribue aujourd’hui à Hypatie des commentaires des coniques

d’Apollonius et des Arithmétiques de Diophante, deux traités très ardus

• Croit au système héliocentrique.•Elle écrit plusieurs manuels à but pédagogiques . • Ses cours sont en public. Fait preuve d’une grande culture.•Accusée de faire de la magie noire et d’envouter le préfet.• Lynchée sauvagement en public en 415 par une foule de fanatiques religieux dirigé par l’évêque local Cyrille qui fut sanctifié par la suite..

Au Moyen-Âge, le nombre de femmes de sciences ne s’accroît pas, au contraire. Les universités excluent le beau sexe. C’est dans les monastères et les couvents que la culture et le savoir sont quelque peu sauvegardés. Les moines copistes sont souvent des femmes.

A la Rennaissance , toutes les femmes détentrices d'un certain savoir, ou d'un certain pouvoir, furent persécutées. Toutes les pratiques médicinales des guérisseuses et des sages-femmes furent qualifiées de « magiques » ou relevant de la superstition car les théologiens de l’époque refusaient de les reconnaître. Les sorcières devenaient des « hérétiques »et ces femmes sont ainsi automatiquement liées au Malin et deviennent « sorcières ».

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Les aides domestiques La renaissance et le siècle des lumières

• les femmes n’ont toujours pas accès à l’éducation , sauf par leur père, frère, mari … C’est souvent grâce à eux que les femmes progressent durant cette période. Mais les idées rétrogrades ont la vie dure. Ainsi, au 17ème siècle, Boileau ironise sur Madame de la Sablière qui a « ruiné sa vue et son teint en poursuivant Jupiter à l’aide d’un astrolabe ».

Cette illustration du XVIIe siècle représente le célèbre astronome polonais Johannes Hevelius et son épouse, Elizabeth, qui utilisent un grand sextant dans l'observatoire aménagé à leur domicile. Avant le XXe siècle, entretenir un lien familial étroit avec un homme scientifique permettait souvent aux femmes qui le souhaitaient d'entreprendre des travaux scientifiques, en particulier dans un environnement domestique. Des femmes comme Elizabeth Hevelius sont devenues des expertes brillantes à part entière, mais elles étaient essentiellement considérées comme des assistantes dévouées

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Sophia Brahe (1556-1643 Danemark Suède).

• Tycho transmit sa passion pour l’astronomie à sa sœur Sophie

• Veuve très jeune, elle a les moyen d’entreprendre différentes choses dont l’art des jardins et la productions de médicaments.

• Elle apprend seule l’astronomie.

• Finit par travailler avec son frère Tycho comme assistante et rédige un catalogue de positions planétaires. De nombreux résultats attribués à Tychosont donc en fait le résultat d’un travail commun.

• Elle fait de nombreuses observations très précises utilisées par Képler pour aboutir à ses 3 lois.

• Après la mort de son frère elle a découvert des comètes.

• Elle meurt à plus de 80 ans en 1643 ruiné par son nouveau mari alchimiste.

Comète de1577L’observatoire d’ Uranisborg

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Caroline Herschel (1750-1848) née A Hanovre

• Fille cadette d’une famille de 10 enfants sa mère l’utilise comme bonne à tout faire car elle ne peut être mariée à cause de son physique marqué par la variole et le tifus.

• A la mort de son père William l’installe chez lui en Angleterre et Caroline travaillera comme assistante domestique en astronomie.

• Elle aide William à construire ses télescopes, à faire ses observations, à noter ses observations, à faire des calculs, à polir des miroirs.

• Elle découvre seule 8 comètes.

• Première femme à être payée pour faire de l’astronomie .

• Réorganise le catalogue des nébuleuses de son frère.

• En 1828, elle est la première femme à recevoir la médaille d’or de la Société Royale d’Astronomie.

• En 1835, elle devient la première femme membre de la Société Royale d’Astronomie.

• 1846, le roi de Prusse lui décerne la médaille d’or pour la science.

Comète d’Encke en 1795

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Au 18ès Petit à petit, les lumières envahissent l’Europe, le niveau d’instruction des femmes souvent par un père ou un frère, progresse. Exclues des académies, les femmes de la bonne société tiennent salon, salons où l’on discute beaucoup des découvertes scientifiques .Certaines vont avoir un esprit extrêmement libre mais les hommes vont souvent continuer à se servir d’elles.

Elles sont souvent raillées par des hommes estimant que le cerveau féminin n’est pas fait pour cela. Les hommes admettent seulement que les femmes soient suffisamment instruites pour éduquer les enfants. « TOUTE L’ÉDUCATION DES FEMMES DOIT ÊTRE RELATIVE AUX HOMMES. LEUR PLAIRE, LEUR ÊTRE UTILES, SE FAIRE AIMER ET HONORER D’EUX, LES ÉLEVER JEUNES, LES SOIGNER GRANDS, LES CONSEILLER, LES CONSOLER, LEUR RENDRE LA VIE AGRÉABLE ET DOUCE: VOILÀ LES DEVOIRS DES FEMMES DANS TOUS LES TEMPS, ET CE QU’ON DOIT LEUR APPRENDRE DÈS LEUR ENFANCE » Jean-Jacques Rousseau dans l’Émile ou De l’Éducation paru en 1762.

Le XVIII ème siècle

Le salon de Madame Geoffrin par Gabriel LemonnierMartine

. Les femmes doivent donc être en mesure d’enseigner et d’animer la conversation dans les salons aussi une littérature de vulgarisation scientifique exclusivement destinée aux femmes voit-elle le jour.

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Margaret Bryan était une enseignante respectée. Cette image issue de son livre "A Compendious System of Astronomy" (Système abrégé d'Astronomie), publié en 1797, représente Margaret Bryan et ses deux filles. La présence sur l'illustration de plusieurs instruments renforce le message selon lequel l'astronomie ne devait pas être exclusivement réservée aux hommes.

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Mary Sommerville (1780-1872) Ecosse

Très brillante mathématicienne autodidacte

• Elle apprend seule et en secret la nuit (ses parents la croit folle et la prive de chandelles)

• On la mari alors jeune mais elle est veuve rapidement et peut étudier librement dès 1807.

• Elle comprend, traduit et complète la « Mécanique céleste » de Laplace en anglais, qu’elle est une des rare à comprendre.

• Elle devient en 1835 avec Caroline Herschel les premières femmes de la Société Royale d’Astronomie.

• En 1868 elle signe une pétition pour le suffrage des femmes.

• Mary termine sa vie à 92 ans, en se consacrant à l’astronomie et en se joignant aux premiers combats en faveur des droits de la femme

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Emilie de Breteuil ou Emilie du Châtelet (1706-1749) :

• Son père lui donne une solide instruction pour compenser son handicap physique (adulte, elle mesure 1,80 m !)

• Elle épouse jeune un marquis mais a de nombreux amants dont Voltaire.• Elle se passionne pour les mathématiques et la physique et étudie en

particulier avec les savants renommés Maupertuis et Clairaut.

• En 1740, elle publie « Institutions de physique » ouvrage conçu pour l’éducation de son fils,

• Encouragée par Voltaire, elle a traduit en 1745 en français et a rédiger des commentaires sur le fameux « Principia Mathematica », de Newton , un ouvrage très difficile à comprendre..

• Les œuvres publiées lors de son vivant ne portent pas son nom : il était presque impossible qu’une femme puisse être publiée à son époque..

• A sa mort, en 1749 la jalousie, suscitée par sa supériorité intellectuelle son ambition et son indépendance, suscite de nombreux commentaires hostiles. Les préjugés persistent : citons par exemple Jean-jacques Rousseau qui conseille aux femmes l'étude de la botanique, seule discipline qu'il juge accessible à l'esprit féminin.

• Elle a été refusée à l’académie des sciences parce que c’était une femme.

• Des œuvres furent publiées après sa mort : « Principia » en 1759. « Doutes sur la religion révélée » en 1792 .« Opuscules philosophiques et littéraires » en 1796

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Nicole Reine Lepaute (1723-1788)

• A vingt-six ans, elle épouse le célèbre horloger royal Jean-André Lepaute plus vieux de quatorze ans. Elle travaille avec son mari à l’invention et à la fabrication d’horloges.

• Mathématicienne, physicienne et astronome très douée: ses contributions sont remarquables.

• En 1759 elle calcule pour les astronomes Lalande et Clairaut(astronome de l’observatoire de paris) le retour de la comète de Halley (en mars 1759) en tenant compte des perturbations de Mars et Jupiter.

• En 1760, Clairaut publie sa Théorie des comètes sans la mentionner alors qu’elle a réalisé tous les calculs à la main.

• Elle a prédit l’éclipse de soleil de 1764.

• En 1761 et 1769, elle participe à l’aventure du transit de Vénus

• Elle a calculé les éphémérides d’objets célestes (soleil, lune, planètes) c’est à dire leurs positions jusqu’en 1784 pour que les astronomes puissent faire leurs observations.

• Elle détermine, pour toute l’Europe où ses tables sont distribuées par milliers, la marche de l’éclipse annulaire de Soleil du 1er avril 1764.

• Elle termina sa vie presque aveugle, après une vie entière penchée sur le papier.

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L’ère des calculatrices au XIX ème siècleLe XIX siècle et l’accès à l’ éducation:

• les femmes n’ont pas accès à tous les métiers, elles sont nombreuses dans la paysannerie, les usines, le mines et la domesticité , les autres professions leurs sont souvent inaccessibles•A partir de 1804 le code Napoléon soumet la femme à l’autorité du père et du mari: interdiction d’accès aux lycées et aux universités ; interdiction de travailler sans l’autorisation du mari ; interdiction de toucher elle-même son salaire ….•En 1880. création des lycées pour jeunes filles.•En 1881 : création de l’école normale supérieure qui formera les institutrices puis par la suite les professeurs.• En 1881: L’université s’ouvre aux femmes•En 1882 l’école devient obligatoire pour les filles et les garçons jusqu’à 12 ans.•Création d’universités pour femmes car certains professeurs refusent d’enseigner aux femmes: Vassar College , Radcliffe College aux Etats-Unis.

Uranie fait désormais entrer les femmes dans le monde de l'astronomie. Cette illustration symbolise donc les difficultés rencontrées par les femmes au XIXe siècle pour profiter d'un meilleur accès aux sciences et à l'éducation de manière générale.

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AU 19ème siècle on se dit que les femmes ont peut-être des capacités et sont bien adaptées aux travaux répétitifs et aux observations car celles-ci sont patientes.En astronomie par exemple , on va leur demander: l’étude des comètes, des astéroïdes, des étoiles variables, des taches solaires, de remettre de l’ordre dans la nomenclature lunaire….

Sur cette illustration du XIXe siècle, aucun homme n'est présent, comme pour sous-entendre que les femmes souhaitant apporter leur contribution aux sciences devraient le faire en dehors des espaces traditionnels d'apprentissage dominés par les hommes.

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le XIXème siècle : les Harvard computers.

• Au 19ème siècle Edward Pickering directeur de l’Observatoire de Harvard a comme projet de réaliser un catalogue stellaire basé sur le classement des étoiles selon leur spectre lumineux..

Spectroscopie

Spectre du soleil entre 600 et 700 nm

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Les Havard computers sont un groupe important de femmes (environ 80) qui ont travaillé pour cet astronome . Elles ont été tellement nombreuses qu’on a donné à ce groupe le nom péjoratif « Harem de Pickering » Pickering va les exploiter car elles étaient moins payées qu’un ouvrier à l’époque. Elles ont traité 390 000 spectres ; mais jamais appelées astronomes, juste « computers ». Elles ont une contribution majeur à la spectroscopie stellaire

« Les femmes sont capables de réaliser autant de bon travail routinier que les hommes..., et pour le même montant, 3 à 4 plus d’assistantes peuvent être employées ».

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Les astronomes d’Harvard

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Williamina Fleming (1857-1911)

• Elle était institutrice puis la servante de Pickering, qui remarque son intelligence et qui la forme.

• Elle est responsable de l’ équipe des calculatrices puis du recrutement.

• C’est la première à avoir mis en évidence la proéminence de la raie de l’hydrogène dans tous ses spectre d’étoiles.

• Elle a traité plus de 10 000 étoiles.

• Met en place une classification des étoiles en fonction de l’intensité de la raie d’hydrogène. Les étoiles sont classées en 14 groupes de A à O, en omettant le J afin d’éviter toute confusion avec le I. Elle ajoute deux classes P et Q réservées aux étoiles atypiques.

• Elle découvre 59 nébuleuses (dont la tête de cheval),310 étoiles variables et 10 novas.

• Elle découvre les naines blanches.

• 1ère américaine à être membre Honoraire de la Royal Astronomical Society (1906)

• Elle ne recevra que la médaille d’or de la Société Astronomique du Mexique.

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Antonia Maury (1866-1952)

• Fait preuve d’une intelligence précoce dans tous les domaines.

• Nièce d’Henri Draper généreux donateur.

• En 1888 elle entre au laboratoire d’astronomie de Harvard

• Elle a mis en place un classement des spectres en fonction des largeurs des raies de l’hydrogène et qui a été adopté par l’IAU.

• Elle réalise une classification différente et bien plus fine adaptée à la grande qualité des spectres étudiés d’étoiles brillantes : 22 classes en chiffres romains et 3 subdivisions (a,b,c) .

• Pickering le trouve trop compliqué mais Ejnar Hertzsprung et Norris Russel défendent cette classification . L’UAI adoptera la division « c » (qui correspond aux étoiles rouges très brillantes: les géantes et super-géantes) lors de sa première réunion en 1922.

• C’est vraiment la rebelle : elle est partie à plusieurs reprises, elle s’est fâchée avec Pickering pour que son nom apparaisse dans les publication et pour qu’elle soit payée.

• Elle découvre aussi les étoiles doubles spectroscopiques.

• Une seule récompense pour elle : le prix Cannon en 1943, à 77 ans !

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Annie Cannon (1863-1941)

• Annie est disciplinée et travaille vite : il parait qu’elle pouvait classer 3 spectres par minutes

• Elle élabore une nouvelle classification basée sur celle de Williamina. Elle l’épure, elle réarrange l’ordre des classes selon une suite plus logique : O B A F G K M. Elle subdivise en outre ces « types spectraux », en 10 sous-classes de 0 à 9. Ce système a l’avantage d’être simple, et il se répand rapidement. Il est adopté en 1910 par l’ancêtre de l’UAI, l’International Solar Union. C’est le système qui est encore utilisé de nos jours. Pour mémoriser l’ordre des classes : « Oh, Be A Fine Guy (Girl), Kiss Me ».

• Classification encore utilisée de nos jours.

• 1907 : second catalogue de 3748 étoiles variables dont 277 découvertes par elle-même.

• Révision du catalogue Henry Draper : Au total 225 300 spectres d’étoiles classées par une seule personne (9 Vol) ! Grande homogénéité

• . Après 27 ans de travail et une reconnaissance mondiale, elle obtient un poste d’astronome… à 75 ans ! Sa lettre de nomination commence par « Dear Sir ».

• Son catalogue a permis des progrès considérables et décisifs, comme la théorie de l’évolution stellaire de Russel. Elle aura classé en tout plus de 350 000 spectres d’étoiles

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Cecilia Payne-Gaposchkin ( 1900-1979).

• Fait ses études à Cambridge, mais elle émigre aux États-Unis pour accomplir une thèse de doctorat à Havard.

• En se basant sur le catalogue d’Annie Cannon, Cecilia Payne démontre et explique pourquoi la température de surface des étoiles est liée à leur type spectral :

• Etoiles O : les plus chaudes, bleues, massives • Etoiles M : les plus froides, rouges.

• C’est la première qui émit l’hypothèse que les étoilesétaient constituées essentiellement d’hydrogène. Cette idée est complètement réfutée par son chef de l’époque et Henry Russel son directeur l’a complètement dissuadé de publier ce résultat dans sa thèse pour ne pas se couvrir de ridicule et 10 ans plus tard il publiera cette même conclusion sans la mettre co-auteur et sera récompensé.

• Doctorat en 1925. Otto Struve considère sa thèse comme « sans aucun doute la thèse de doctorat la plus brillante jamais écrite en astronomie ».

• Reçoit le prix Cannon en 1934.

• Ce n’est qu’en 1956 qu’elle devient professeur à Havardet en plus chef de département en astronomie : une première pour une femme.

• Ce diagramme Luminosité- température qui vient d’une idée D’Antonia Maury au départ est très utilisé de nos jours mais s’appelle le Diagramme H-R : le diagramme Hertzsprung-Russell.

Le Diagramme de Hertzsprung -Russell

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Henrietta Leavitt (1868 – 1921).

• Elle est recrutée en 1895 à l’observatoire de Harvard pour étudier la luminosité des étoiles.

• Elle découvre des étoiles qui clignotent de façon périodique dans le petit nuage de Magellan qui seront plus tard appelées céphéides,

• En 1908 Henrietta découvre qu’elles ne clignotent pas toutes au même rythme. La durée de leur période est liée à leur luminosité : c’est la relation période-luminosité. Elle publie un catalogue de 1 777 variables des Nuages de Magellan.

• Elle écrit : « Il est intéressant de noter dans la table VI, que les variables les plus lumineuses ont les périodes les plus grandes ».

• Elle souligne plus clairement cette découverte dans son deuxième catalogue en 1912. Elle adjoint des graphiques, qui confortent la véracité de sa relation.

• Ces étoiles pourraient donc permettre de mesurer les distances dans l’univers car il existe une relation entre la luminosité apparente d’une étoile et sa luminosité intrinsèque , permettant d’obtenir les distances

• La relation période –Luminosité sera calibrée par un autre astronome : Ejnar Hertzsprung qui calculera ainsi la distance des étoiles du petit nuage de Magellan.

Si distance x 2 => luminosité/4

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Les céphéides ou« chandelles standards » permettent:

• - De savoir que Le soleil n’est pas au centre de la galaxie…

• De savoir qu’Andromède est une autre galaxie.

• - De découvrir d’autres galaxies que la notre dans l’univers.

• - Que l’univers est en expansion. : Loi de Hubble-Lemaitre

• - De mesurer des distances jusqu’à 100millions d’A-L.

• Elle décède en 1921 suite à un cancer, dans l’indifférence du monde académique.

• En 1924, le mathématicien suédois GöstaMittag-Leffler, ignorant sa mort, a essayé de la nominer pour le Prix Nobel.

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Le XX ème siècle: une femme dans un monde d’hommes

Cette photographie représente un groupe d'astronomes au planétarium Adler. Elle a été prise en 1930, dans le cadre de la 44e réunion de l'Union américaine d'astronomie (AAS). Annie Jump Cannon, se démarque au sein d'un groupe d'hommes. L'image reflète un déséquilibre de genre frappant au sein de l'AAS et, de façon plus générale, dans le domaine de l'astronomie de l'époque. Sur un total de 100 participants, Annie Jump Cannon faisait partie des 12 femmes présentes.

•1906 Marie Curie: première femme nommée professeur à la Sorbonne.• 1916 la Royal Astronomical Society accepte pour membre les femmes.•1920 l’université d’Oxford décerne des diplômes aux femmes , puis en 1948 Cambridge.• 1924 : Bac identique pour les filles et les garçons. • Jusqu’en 1939 les seules postes d’astronomes pour une femme étaient dans un observatoire.• En 1939 avec la création du CNRS les femmes peuvent être chercheuses sans dépendre d’un observatoire.• Plusieurs échelons avant de devenir astronome titulaires et peu de femmes y accèdent (collaboratrice, assistante, aide astronome, astronome adjointe )• 1975 : Collège unique avec mixité dans tous les établissement scolaire.•1975: accès aux études de troisième cycle à Priceton pour les femmes.• 2000 : Convention pour l’égalité des chances.• Jusqu’en 1979 aucune femme ne pouvait faire partie de l’Académie des sciences, depuis on compte quatre femmes astronomes : Nicole Capitaine (1997) ; Françoise Combe (2004) ; Catherine Césarsky ( 2009) et Anne Marie Lagrange (2013).

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Les premières professionnelles

• Sur cette photographie, on peut voir Maude Bennott en train de faire fonctionner le projecteur Zeiss II d'origine du planétarium Adler. Elle a joué un rôle clé dans la préparation des premières expositions et démonstrations célestes du planétarium. En 1937,elle en est devenue la directrice intérimaire, et, par la même occasion, la première femme au monde à tenir les rênes d'un planétarium. Malgré sa popularité auprès du public et l'excellente gestion dont elle a fait preuve pendant la guerre et la criseéconomique, elle a été congédiée et remplacée par un homme en 1944.

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Dorothée Klumpkle (1861-1942) Américaine

• Première femme à l’agrégation féminine de mathématiques

• 1893: 1ere femme docteurès sciences: thèse de doctorat es sciences mathématiques, avec le sujet d'astronomie « L'étude des anneaux de Saturne » .

• Première femme embauchée comme astronome à l’observatoire de Paris.

• En 1930 devient astronome adjoint.

• Projet « carte du ciel »: A la fin du 19ème siècle c’est tenu un bureau de calcul à l’observatoire de Paris tenu par des femme et dirigée par Dorothea Klumpke

• Prix de l’académie des sciences

Edmée Chandon (1885 – 1944)

• Première femme astronome française • Elle sort première du concours d’agrégation de

mathématiques en 1908• Nommée aide astronome le 1er mars 1912.• Première femme à soutenir une thèse d’État en sciences

mathématiques et deviendra docteure en sciences.

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Margaret Burbidge (1929-2020)

• 1939 lorsqu’elle obtient son diplôme d’astronomie à l’université de Londres .

• Pendant la 2nde guerre mondiale elle est directrice de l’observatoire de Greenwich mais du retour de la guerre, les hommes reprennent leur place, et Margaret se retrouve assistante…

• Refus à l’accès du télescope du Mont Wilson (USA).• Elle travaille sur la composition des étoiles.• A la recherche d’un grand télescope, elle obtient du temps

d’observation à l’OHP (Observatoire de Haute Provence)• En 1955, Margaret se fait engagée comme assistante de son mari à

l’observatoire du Mont Wilson en Californie .• En 1957 publication du fameux article B2FH (pour : Margaret Burbidge,

Geoffroy Burbidge (son mari), William Fowler et Fred Hoyle. ):• Selon eux, tous les atomes qui constituent la matière ( sauf les plus

légers) ne sont pas nés avec le Big bang mais ont été fabriqués dans les étoiles à partir de plus petits atomes au cours d’un processus appelé la nucléosynthèse stellaire.

• Margaret poursuit sa carrière scientifique et militante.• en 1971 elle refuse le prix Annie Cannon qu’elle juge discriminante.

• Pionnière dans l’étude des quasars.

• En 2005 elle a la médaille d’or de la Royal Astronomical society avec son mari.

Nous sommes tous des poussières d’étoiles

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synthèse des éléments

Fusion de l’hydrogène

Fusion de l’helium

Fusion d’autres éléments pour les étoiles massives jusqu’au fer

Explosion en supernova et capture de neutrons

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Vera Cooper Rubin (1928-2016)

• A 17 ans, elle entre au collège Vassar, université exclusivement féminine américaine et est diplômée en astronomie en 1948.

• Impossible de s’inscrire en doctorat à Princeton (femmes non autorisées jusqu’en 1975) Thèse à Gorgetown, Directeur de thèse : Gamov

• En 1954 elle montre dans sa thèse que l’univers n’est pas homogène, et que les galaxies se répartissent le long de filaments, laissant de grands espaces vides.

• En 1965, Vera devient la première femme à observer en toute légalité à l’observatoire du Mont Palomar.

« En raison de la limitation des commodités il n’est pas possible d’accepter les demandes provenant des femmes ».

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Matière noire

• Dans les années 70 Véra se demande pourquoi certaines,galaxies ont des structures différentes elle suppose que cela doit venir de leur vitesse de rotation.

• Rubin travaille alors avec l’astronome Ken ford pour observer les étoiles des galaxies. La première galaxie observée est M31 et un problème survient :les étoiles éloignées du centre de la galaxie d’Andromède se déplace beaucoup trop vite: la vitesse des étoiles devrait décroître (courbe jaune) en s’éloignant du bulbe (car en principe moins de matière, loi de Newton) ; or les vitesses augmentent (courbe des points bleus). et dans d’autres galaxies le même phénomène étrange se reproduit.

• Véra Rubin pense que la solution pourrait être la présence de matière noire invisible dans la galaxie. En effet , en ajoutant cette matière noire autour des galaxies, la configuration gravitationnelle serait modifiée et le mouvement trop rapide des étoiles pourrait s’expliquer. Dans la voie lactée il représenterait par exemple 90% de la masse totale de la galaxie.

• En 1992elle montrera que la galaxie NGC 4550est le fruit de la collision de deux galaxies plus petites

• Vera Rubin a profondément modifié notre vision de l’univers. Elle reçu un grand nombre de récompenses pour ses travaux.

• la médaille d’or de la très british Royal AstronomicalSociety en 1996 à 68 ans.( après Caroline Herschel, en 1828.)

• Elle est une des rares femmes à avoir pu conjuguer vie professionnelle et vie de famille avec ses 4 enfants qui ont tous plus tard décroché un doctorat dans des domaines scientifiques

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Jocelyn Bell Burnell (1943-2016)

• Née en Irlande du Nord. Elle est la seule fille de l’université à en sortir en 1965 . Doctorat de radioastronomie à Cambridge.

• Astrophysicienne , elle intègre l’équipe d’ Antony Hewish pour construire un radiotélescope destiné à l’étude d’un quasar, noyau d’une galaxie extrêmement lumineux . Elle est seule à faire fonctionner son instrument, et à analyser les résultats.

• Une nuit, alors qu’elle examine les réenregistrements , elle trouve un signal extrêmement régulier constitué de courtes impulsions de rayonnement. Ce signal étrange revient toutes les 23h 56 min Intriguée, elle en informe son directeur de thèse qui lui fait part de ses doutes et parle d’interférences… Mais Jocelyne persiste et toutes les nuits suivantes elle affine ses recherches et au bout de quelques mois , elle identifie plusieurs autres sources.

• En 1968 les données sont suffisantes pour une publication dans Nature (Hewish est le premier auteur, Jocelyn le second)et on donnera un nom à cet objet céleste : Pulsating star ou : Pulsar. On découvrira plus tard que ce sont les résidus d’explosions de supernovas, des étoiles à neutrons, qui émettent des faisceaux radios qui balaient la Terre jusqu’à plusieurs centaines de fois par seconde pour les plus rapides.

• En 1974 cette découverte est récompensée par un prix Nobel attribué à Antony Hewish. L’affaire fait scandale…

• Malgré cela elle a poursuivi brillamment sa carrière : - Elle développe un nouveau télescope gamma, étudie les

émissions X, puis Infra Rouge. Elle deviendra même la responsabilité du télescope IR James Maxwell à Hawaii.

- En 1991, devient professeur de physique.

• Présidente de la Royal Astronomical Society en 2001 et a eu de nombreux prix.

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L’effet Matilda

Phénomène mis en évidence en 1993 par Margaret Rossiter(Historienne des sciences) en hommage à la féministe Matilda Joselyne Gage :

C’est la « minimisation récurrente et systémique de la contribution des femmes scientifiques à la recherche dont le travail est souvent attribué à leur collègue masculin. »

Cet effet Matilda est responsable d’un biais dans la retranscription de l’histoire des sciences appelé biais d’attrition ( le groupe final est différent du groupe initial):

L’effet Matilda invibilise les femmes dans l’histoire des découvertes et des avancées scientifiques, ce qui a pour conséquences d’augmenter la part des hommes dans l’histoire des sciences créant un plafond de verre qui frêne l’ascension à cette discipline.

Ce biais peut créer aussi un phénomène de prédiction auto-réalisatrice qui conduirait les femmes intéressées par les sciences à s’auto-censurer pensant que c’est fait pour les hommes.

Ce phénomène de prophétie auto-réalisatrice se vérifie dès le lycée. Les filles semblent être victimes de puissants stéréotypes, elles ont donc moins confiance en elles et en leur capacité à faire des sciences.

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Phénomène du « plafond de verre »

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Une affaire de compétences? Les filles sont aussi performantes que les garçons en sciences mais elles vont beaucoup moins dans les filières scientifiques.

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Les grandes enquêtes internationales (PISA, Pirls, Tims) menées depuis les années 60 ont permis de suivre l'évolution des performances relatives des filles et des garçons dans les différentes matières : lecture, mathématiques, sciences. Et l'on constate globalement une moins bonne réussite scolaire des garçons à tous les niveaux – du primaire à l'université – y compris dans les filières STEM. (Sciences, Technology, Engineering & Math) Donc, non, l'explication biologique ne tient pas la route

Une simple observation permet de constater que filles et garçons se dirigent vers des domaines d'étude – et donc professionnels – différents. Les filières informatiques, par exemple, ne comptent que très peu de filles. Dans l'enseignement secondaire technique particulièrement, le déséquilibre est extrêmement marqué selon les secteurs : tout ce qui est " habillement " et " aide aux personnes " pour les filles ; les filières " technique ", " mécanique " et " industrie " pour les garçons.

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Mais qu'est-ce qui détermine le choix d'une voie professionnelle ?La perception de ses propres capacités est certainement un critère essentiel. Or, les filles ont une mauvaise perception de leurs compétences dans les branches scientifiques et mathématiques, ainsi qu'une fâcheuse tendance à se sous-estimer. Ce qui les détourne des études d'ingénieur. La menace de stéréotype, l'anxiété des filles ou la plus grande confiance des garçons par rapport à leurs propres compétences, mais aussi l'ordre de passage des épreuves... tout cela peut avoir un impact.

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Comment lutter contre les effets de la menace de stéréotype ?

• Sensibiliser aux stéréotypes.• Encourager l'auto-affirmation et les pensées positives pour donner plus confiance aux filles et en leurs capacités.• Montrer aux filles des modèles de réussites féminines aux études scientifiques auxquels elles peuvent s'identifier .• Montrer plus de modèles féminins dans la culture scientifiques: émissions , jeux, magazines…• Faire plus de jeux et de jouets liés aux sciences pour les filles et garçons et pas seulement orientés vers les garçons.

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Conclusion

• Les femmes astronomes dans l’histoire des sciences ne manquent pas , ce sont leurs noms qui nous manquent. Encore aujourd’hui elles restent peu ou pas connues.

• Elles ont apporté chacune à leur manière des contributions énormes à l’astronomie.

• Aujourd’hui la situation s’améliore et les astrophysiciennes sont plus nombreuses mais les préjugés conservateurs et les stéréotypes sont encore tenaces , il faut du temps pour que les choses évoluent et chacun d’entre nous pouvons faire changer les mentalités…

• Les femmes doivent se montrer plus que jamais vigilantes et présentes dans les études scientifiques dans lesquelles elles ont toute leur place car on peut dire qu’il y a non seulement encore place à l’amélioration, mais qu’il faut également prendre garde à ne pas régresser .

• « les femmes soutiennent la moitié du ciel »

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• Hypathie

• Maria Kirch.

• Emilie du Chatelet.

• Nicole Reine Lepaute.

• Caroline Herschel

• Sophia Brahe.

• Antonia Maury.

• Annie Canon.

• Cécilia Payne.

• Henrietta Leavitt.

• Williamina Fleming.

• Edmée Chandon.

• Sandra Faber.

• Margaret Burbridge.

• Jocelynn Bell.

• Ruby Payne Scott.

• Vera Rubin.

• Dorothy Vaughan.

• Mary Jackson.

• Katherine Jonson.

• Margaret Hamilton.

• Françoise Combes

• Catherine Cesarsky.

• Anne Marie Lagrange.

• Hélène Courtois.

• Yaël Nazé.

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Ressources bibliographiques

• Yaël Nazé, l’Astronomie au féminin, CNRS Edition

• https://www.franceinter.fr/culture/la-chasse-aux-sorcieres-la-face-cachee-de-la-renaissance• http://www.scienceballade.com/femmes-astronomes-histoire

• https://www.lemonde.fr/sciences/video/2020/08/08/chercheuses-d-etoiles-ces-quatres-femmes-meconnues-ont-revolutionne-notre-vision-de-l-univers_6048494_1650684.html

• https://www.observatoiredeparis.psl.eu/edmee-chandon-premiere-femme.html

• https://information.tv5monde.com/terriennes/1875-quand-les-femmes-du-harvard-college-observatory-changeaient-le-cours-de-l-astronomie

• https://www.cieletespace.fr/actualites/douze-pionnieres-de-l-astronomie

• https://www.agoria.be/fr/Ou-sont-les-femmes-ingenieures

• https://www.la-croix.com/Sciences-et-ethique/Sciences/Jocelyn-Bell-Rosalind-Franklin-Esther-Lederberg-scientifiques-lombre-hommes-2018-09-11-1200967968

• https://www.franceculture.fr/dossiers/leffet-matilda-ou-les-oubliees-de-la-science

• https://lesglorieuses.fr/campagnes-politiques/inegalites-salariales/

• https://grandes-ecoles.studyrama.com/espace-prepas/concours/ecrits/hggmc/esh/economie/femmes-en-prepa-scientifique-pourquoi-sont-elles-encore-si-peu-nombreuses-7578.html

• https://lilitherature.com/2019/02/15/penser-leducation-des-filles/