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SEPTENTRION les français émigrés au canada pendant la révolution française et le consulat 1789-1804 marcel fournier avec la collaboration de pierre le clercq

Les Français émigrés au Canada pendant la Révolution ......et les troupes républicaines le 8 février 1794, Musée d’art et d’histoire de Cholet. Illustration de la quatrième

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SEPTENTRION

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e t l e c o n s u l a t

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DU MÊME AUTEUR

Histoire de Chertsey des origines à l’an 2000, Montréal, Société de recherche historique Archiv-Histo, 2000, 264 p.

Les origines familiales des pionniers du Québec ancien (1621-1865), Québec, Fédération québécoise des sociétés de généalogie, 2001, 276 p.

Les Bretons en Amérique française (1504-2004), Rennes, Les Portes du large, 2005, 511 p.

Le registre des malades de l’Hôtel-Dieu de Québec (1689-1760), Montréal, Société de recherche historique Archiv-Histo, 2005, cédérom.

Retracez vos ancêtres. Guide pratique de généalogie, Montréal, Les Éditions de l’Homme, 2009, 315 p.

Marcel Fournier, dir., Combattre pour la France en Amérique. Les soldats de la guerre de Sept Ans en Nouvelle-France, 1755-1760,

Montréal, Société généalogique canadienne-française, 2009, 626 p.

La colonie nantaise de Lac-Mégantic. Une implantation française au Québec au xxe siècle, Québec, les Éditions du Septentrion, 2012, 316 p.

Les premiers Montréalistes, 1642-1643. Les origines de Montréal, Montréal, Commission franco-québécoise sur les lieux de mémoire communs,

Société de recherche historique Archiv-Histo, 2013, 166 p.

Retrouver des cousins canadiens. Un rameau de la France en Amérique, Paris, Archives et Culture, 2013, 80 p.

Marcel Fournier et Michel Langlois. Le régiment de Carignan-Salières. Les premières troupes françaises de la Nouvelle-France, 1665-1668,

Montréal, Éditions Histoire Québec, 2014, 127 p.

Marcel Fournier, dir. Les actes civils et religieux des Canadiens et de leur famille parisienne tirés des archives de Paris 1550-1850.

Montréal, Société de recherche historique Archiv-Histo, 2015, 152 p.

La Rochelle et le Canada. Migrations transatlantiques aux xviie et xviiie siècles, Montréal, Éditions Histoire Québec, 2015, 84 p.

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Septentrion

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les français émigrés

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Pour effectuer une recherche libre par mot-clé à l’intérieur de cet ouvrage, rendez-vous sur notre site Internet au www.septentrion.qc.ca

Les éditions du Septentrion remercient le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC) pour le soutien accordé à leur programme d’édition, ainsi que le gouvernement du Québec pour son Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres.

Illustration de la couverture : La troisième bataille de Cholet entre les insurgés vendéens et les troupes républicaines le 8 février 1794, Musée d’art et d’histoire de Cholet.

Illustration de la quatrième : Le combat de Quiberon en 1795, Jean Sorieul (1823-1871), Huile sur toile, 1850, 132 x 232,5 cm, Musée d’art et d’histoire de Cholet (France), Photo Wikimedia Commons.

Chargée de projet : Sophie Imbeault

Révision : Carole Pâquet

Mise en pages et maquette de couverture : Pierre-Louis Cauchon

Si vous désirez être tenu au courant des publicationsdes Éditions du Septentrionvous pouvez nous écrire par courrier,par courriel à [email protected],ou consulter notre catalogue sur Internet :www.septentrion.qc.ca

© Les éditions du Septentrion Diffusion au Canada :835, av. Turnbull Diffusion DimediaQuébec (Québec) 539, boul. LebeauG1R 2X4 Saint-Laurent (Québec) H4N 1S2Dépôt légal :Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2015 Ventes en Europe :ISBN papier : 978-2-89448-830-0 Distribution du Nouveau MondeISBN PDF : 978-2-89664-933-4 30, rue Gay-LussacISBN EPUB : 978-2-89664-934-1 75005 Paris

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Préface

Tous ceux qui ont participé à l’aventure de la Commission franco-québécoise des lieux de mémoire communs connaissent bien Marcel Fournier, éminent généalogiste

qui a longtemps présidé la Société généalogique canadienne- française. Ils se rappellent ses communications toujours riches, suggestives et précises sur l’émigration française en Amérique. Pour ne citer qu’un seul exemple, j’évoquerai la belle étude, Combattre pour la France en Amérique, les soldats de la guerre de Sept Ans en Nouvelle-France 1755-1760 (Montréal, Société généalogique canadienne-française, 2009).

L’historien-généalogiste poursuit sa recherche obstinée des origines françaises du peuplement américain, en présentant dans son nouvel ouvrage les Français émigrés au Canada sous souverai-neté britannique pendant la Révolution française et le Consulat. Choix judicieux, car le Concordat et la stabilisation napoléonienne permettent un bilan de cette émigration avec la prise en compte des émigrés rentrés en France, après la tourmente révolutionnaire. Mais le titre est trompeur et le propos de Marcel Fournier beaucoup plus vaste, puisque les trois premiers chapitres permettent de comparer cette émigration avec celles qui l’ont précédée ; d’une part, le bilan de l’émigration au temps de la Nouvelle-France, et de l’autre, l’arrivée des Français au lendemain du traité de Paris (1763-1775), puis au temps de la guerre d’indépendance des États-Unis et jusqu’à la Révolution française.

Cette première approche n’est pas moins significative. Nous découvrons ainsi que les 4 000  départs consécutifs au traité de Paris sont en grande partie compensés par l’arrivée d’un peu plus de 3 500 migrants francophones. Au total, si l’on ajoute la croissance

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naturelle (excédent des naissances sur les décès), la population canadienne a augmenté de près du quart en onze ans.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’immigration en provenance de la France ne s’est pas arrêtée après la fin de la Nouvelle-France. Certes, pendant les années qui suivent immédia-tement le traité de Paris, les arrivées sont quasi nulles, mais dix ans après, elles sont déjà plus nombreuses. Parmi les arrivants, remar-quons la présence de quelques protestants, dont un pasteur formé au séminaire de Lausanne pour les Églises clandestines du « Désert », mais qui finalement devient pasteur anglican. La guerre d’indé-pendance alimente un petit flux migratoire, essentiellement à partir des mercenaires germaniques d’origine alsacienne et lorraine, mais quelques soldats de La Fayette s’installent au Canada, au total 128 personnes contre 69 dans la période précédente.

La surprise vient du faible mouvement migratoire déclenché par les événements révolutionnaires, 141 personnes, à peine, 13 de plus que dans la période précédente et comme 55 d’entre elles sont revenues en France, le solde est bien maigre. Le contraste est cruel avec le succès de la république américaine voisine : le rapport est de 1 à 200 ! Le seul groupe significatif est celui des ecclésias-tiques, 49, qui eux, pour la grande majorité, vont rester au Canada, renforçant en qualité et en quantité le clergé local. Visiblement, les trop célèbres « arpents de neige » continuent quelques décennies après à jouer leur rôle dissuasif. Pourtant il y eut bien des tentatives à partir de la Grande-Bretagne. Deux d’entre elles vers le Haut- Canada ont à juste titre retenu l’attention de l’auteur. La première, en 1793, lancée par l’abbé Desjardins qui fit une mission explora-toire, avait l’ambition d’installer mille émigrés français ; elle n’eut pas le début d’une réalisation. La seconde, en 1798, plus modeste organisée par un noble, Puisaye, prévoyait quatre cents personnes. Il en vint trente qui se découragèrent rapidement, à quelques exceptions, comme cet Amboise Farcy du Roseray qui resta dix-huit ans dans le Haut-Canada, s’y maria, mais finit par rentrer en France en 1816 où il mourut à l’âge de 84 ans, en 1853.

Avec sa précision habituelle, Marcel Fournier fait suivre l’histoire de cette immigration d’une partie biographique sur les cent quarante  et une personnes passées au Canada, y ajoutant une

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généalogie simplifiée de ceux qui ont laissé une descendance jusqu’à nos jours au Québec. Ce n’est pas la partie la moins intéressante. Les premiers chapitres sont aussi parsemés de listes complètes d’immigrants et de biographies les plus significatives, comme celle du marchand protestant François-Guillaume Guérout, arrivé au Canada en 1767 ou de l’Alsacien chirurgien militaire, François-Xavier Bender, venu en 1777.

Nul doute : ce livre sera un excellent instrument de travail pour les chercheurs ou plus simplement pour des curieux à la recherche de leurs origines familiales. Mais il est plus que cela. Cette histoire, vue d’en bas, à travers des destinées individuelles, est fascinante. Les mentions apparemment froides des registres paroissiaux et des actes notariés laissent deviner un foisonnement de vies. Ce sont aussi ces vies qui ont préparé une partie du Québec moderne.

Philippe JoutardRecteur, historien à l’École des Hautes Études

en Sciences sociales (EHESS), Paris

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Remerciements

Cette publication a été rendue possible grâce à la colla-boration de nombreuses personnes, archivistes, bibliothé-caires, historiens, généalogistes et amis, que je tiens à

remercier d’une manière toute particulière. Au terme de ce projet, je tiens aussi à exprimer ma reconnaissance à tous ceux et celles qui, de près ou de loin, ont participé à la recherche, à la rédaction et à la révision du manuscrit. Un grand merci aux organismes et aux individus qui m’ont soutenu dans cette recherche.

Les cercles généalogiques de France qui m’ont fourni plusieurs informations pertinentes concernant les origines familiales des Français émigrés au Canada pendant la Révolution française et le Consulat ; la Société de recherche historique Archiv-Histo qui m’a permis de consulter la base de données notariales Parchemin après 1799 ; Guy Desjardins, Marie Gagné et Denise Gravel qui ont apporté leur précieuse collaboration par leurs recherches dans les bases de données des archives départementales françaises.

Je tiens tout spécialement à remercier Pierre Le Clercq, généa-logiste émérite, membre titulaire de l’Académie internationale de généalogie qui a collaboré étroitement à la rédaction de cet ouvrage grâce à ses connaissances de la période révolutionnaire en France. Je veux également remercier mon épouse Lucille Pagé pour la lecture et les corrections des premiers jets de cet ouvrage ainsi que Guy Desjardins et Marie Janelle pour la révision du manuscrit.

Je remercie monsieur Philippe Joutard, éminent professeur d’histoire, d’avoir accepté de signer la préface de ce livre. Enfin, mes remerciements vont à Sophie Imbeault, directrice de l’édition chez Septentrion, pour avoir accepté avec enthousiasme de publier cet ouvrage dans leur collection.

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Avant-propos

Contrairement à une légende enracinée dans notre histoire, les relations franco-canadiennes n’ont jamais été interrompues à la suite de la ratification du traité de Paris

en 1763. Des hommes et des idées ont continué de circuler dans les deux sens entre 1763 et 1859, année du rétablissement des relations officielles entre la France et le Bas-Canada avec l’assenti-ment des autorités britanniques. Même si les relations politiques avaient été rompues en 1763, les habitants de ce pays ont maintenu des liens réguliers avec l’ancienne mère patrie. Les correspondances privées, celles des communautés religieuses et les nombreux actes notariés, dont plusieurs procurations entre habitants de l’ancienne Nouvelle-France et l’Hexagone, en témoignent largement.

L’historien canadien Claude Galarneau est probablement celui qui a le plus éveillé notre curiosité sur la présence française au Canada au lendemain de la Conquête1. Dans le livre Les Français au Québec 1765-18652, nous avons démontré, preuves à l’appui, que quelque 1 500 Français sont venus au Canada au cours de ces années. Pour la période révolutionnaire (1789-1799), nous nous sommes inspirés largement de l’ouvrage de Narcisse-Eutrope Dionne : Les Ecclésiastiques et les royalistes français réfugiés au Canada à l’époque de la Révolution – 1791-18023. Tous ces auteurs soutiennent qu’avant, pendant et après la Révolution, des Français,

1. Claude GALARNEAU, La France devant l’opinion canadienne (1760-1815), Québec, Les Presses de l’Université Laval ; Paris, Librairie Armand Colin, 1970, 401 p. (Les Cahiers de l’Institut d’histoire no 16)

2. Marcel FOURNIER, Les Français au Québec 1765-1865. Un mouvement migra-toire méconnu, Sillery, Les Éditions du Septentrion, 1995, 386 p.

3. N. E. DIONNE, Les Ecclésiastiques et les royalistes français réfugiés au Canada à l’époque de la Révolution – 1791-1802, Québec, 1905, 447 p.

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originaires de toutes les régions de la France, ont émigré au Canada pour des raisons politiques, religieuses ou économiques.

Entre 1763 et 1804, la province de Québec, puis, à compter de 1791, les provinces du Bas-Canada et du Haut-Canada ont accueilli 338 immigrants en provenance de France : 69 entre 1763 et 1775, 128 entre 1775 et 1789 et 141 entre 1790 et 1804. Ces Français, qu’ils aient été journaliers, artisans, marchands, prêtres, nobles, instituteurs ou médecins, ont formé ce noyau d’immigrants qui ont permis, dans une certaine mesure, de maintenir des contacts avec la France et la diffusion des idées véhiculées par le siècle des Lumières.

Bien que cette publication porte surtout sur les Français émigrés au Canada pendant la Révolution française et le Consulat (1789-1804), l’étude est précédée de trois chapitres relatant certains aspects de l’immigration française en Nouvelle-France et cela dans la province de Québec dans le but d’établir une chronologie de cette émigration. Les chapitres suivants, consacrés à l’histoire de la Révolution française et du Consulat, sont riches d’information. Ils permettent d’en apprendre davantage sur les soubresauts politiques de cette période mouvementée de l’histoire de France.

Les années qui font l’objet de notre étude s’étendent de 1789, date de l’ouverture des États généraux, à 1799, année du coup d’État de Napoléon Bonaparte, puis celles du Consulat, qui s’étendent de 1799 à 1804, année de la fin de la Première République française. Pendant ces années troublées, des milliers de Français, principalement des royalistes, ont quitté leur pays pour émigrer hors des frontières dans le but de renverser le régime républicain et de rétablir l’ancien régime. Dans une moindre mesure, d’autres Français ont abordé les rives du Saint-Laurent pour différents motifs. Les derniers chapitres de ce livre permettront de suivre leur migration vers le Bas-Canada et le Haut-Canada entre 1789 et 1804 et enfin, pour certains, leur exil vers la France napoléonienne à compter de 1802.

La seconde partie de l’ouvrage, qui constitue le corpus, est consacrée aux 141 Français émigrés au Canada entre 1789 et 1804. Plusieurs biographies sont publiées pour la première fois dont celles des émigrés de la Révolution française ayant tenté de créer un

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établissement royaliste au nord de la ville de York (Toronto) en 1798. D’autres biographies concernent des ecclésiastiques réfugiés sur les rives du fleuve Saint-Laurent à la demande de l’évêque de Québec avec la complicité de Mgr de La Marche, évêque de Saint-Pol-de-Léon, exilé à Londres.

Les 85 Français établis définitivement au pays, issus pour la plupart du siècle des Lumières, ont transmis à plusieurs générations de Canadiens non seulement leur connaissance de la société fran-çaise en constante évolution, mais également des traditions qui ont permis de maintenir l’attachement des Canadiens à la France au cours des années suivantes. Pour ces raisons, et pour bien d’autres, il était important de les faire connaître au grand public.

Marcel Fournier, AIGHistorien et généalogiste

Longueuil (Québec), le 16 janvier 2015

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pa rt i e h i s t o r i q u e

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Carte de la Nouvelle-France vers 1750(Courtoisie de Wikimedia Commons)

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Chapitre premier

Bref aperçu de l’émigration française

en Nouvelle-France (1604-1760)1

La Nouvelle-France

Sous le Régime français, qui s’étend de 1604, année de la fondation de Port-Royal, au traité de Paris, en 1763, la Nouvelle-France comprenait plusieurs territoires qui, depuis

1663, étaient sous la responsabilité d’un gouverneur général en poste à Québec. Parmi les territoires de l’Amérique française, on trouvait l’Acadie (1604-1713), avec un gouverneur à Port-Royal, l’île du Cap-Breton et l’île Saint-Jean (1714-1758), avec un gouver-neur à Louisbourg, le Canada – c’est-à-dire la vallée laurentienne – (1608-1760), avec des gouverneurs à Québec, à Montréal et à Trois-Rivières, la région des forts de l’Ouest (1701-1763) avec un gouverneur à Détroit et les postes du Roi, un vaste territoire qui s’étendait au-delà de Tadoussac et qui relevait de l’autorité du gouverneur général. Le pays des Illinois, autrefois sous la respon-sabilité du gouverneur général de la Nouvelle-France, fut rattaché à la province de la Louisiane en 1717.

Cent cinquante ans de présence française au Canada

Des recherches récentes concernant la présence française au Canada permettent d’affirmer que 35 000 Français ont foulé le sol de la

1. Pour une lecture plus détaillée de l’immigration en Nouvelle-France sous le Régime français, voir : Robert LARIN, Brève histoire du peuplement européen en Nouvelle-France, Sillery, Septentrion, 2000, 226 p.

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vallée laurentienne entre 1608 et 17602. Il s’agissait ici d’une présence comprenant un nombre important de soldats, de marins et de pêcheurs ayant fait de courts séjours au Canada. Les données du peuplement fondateur sont toutefois beaucoup plus restreintes. L’état actuel de nos connaissances permet d’établir à 14 000 le nombre de migrants européens établis au pays au cours des 150 ans de colonisation française. De ce nombre, à peine 9 820 pionniers et pionnières se sont établis par mariage au Canada au cours de la même période : 40 % au xviiie siècle et 60 % au siècle suivant. Cette faible émigration confirme l’intérêt mitigé des autorités royales à développer leur colonie d’Amérique. La répartition hommes-femmes des pionniers est assez inégale puisque les données indiquent que 1 846 femmes s’y sont mariées ou l’étaient avant d’arriver au pays. Les hommes représentaient donc près de 80 % des unions matri-moniales entre 1620 et 1779.

Les recherches entreprises depuis les années 20003 permettent d’avoir un portrait assez précis du peuplement fondateur de la vallée laurentienne. Les données les plus récentes, tirées de la base de données de l’auteur, indiquent que 9 360  Français et 460 Européens et Anglo-Américains forment le corpus matrimonial au Canada4. Les chercheurs du Département de démographie de l’Université de Montréal estiment que 89 % de nos origines sont françaises, 4 % sont issues des autres pays européens et 7 % proviennent de contrées d’Amérique du Nord situées à l’extérieur de la vallée laurentienne. Parmi les 9 820 pionnières et pionniers, on estime que 70 % ont laissé une descendance connue du moins à la première génération5.

2. Ce nombre comprend les Français et les Européens qui ont vécu au moins une année au Canada.

3. Il s’agit des recherches publiées par les démographes Hubert Charbonneau et Bertrand Desjardins et des historiens Marcel Fournier, Yves Landry, Robert Larin et Normand Robert.

4. Marcel FOURNIER, Base de données des pionniers du Québec ancien 1600-1850, données inédites, 2013.

5. Naissance d’une population. Les Français établis au Canada au xviie siècle. Sous la direction d’Hubert Charbonneau, André Guillemette, Jacques Légaré, Bertrand Desjardins, Yves Landry et François Nault, Montréal, Presses de l’Université de Montréal, 1987, 256 p.

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Table des matières

Préface 9

Remerciements 12

Avant-propos 13

Partie historique 17

Chapitre premierBref aperçu de l’émigration française en Nouvelle-France

(1604-1760) 19La Nouvelle-France 19Cent cinquante ans de présence française au Canada 19Des émigrants venus majoritairement de l’ouest de la France 22Les motifs de l’émigration vers l’Amérique 25Un apport migratoire important vers le Canada,

la période 1754-1765 25Conclusion 31

Chapitre deuxièmeL’immigration française au lendemain du traité de Paris

(1763-1775) 32La fin de l’empire français en Amérique du Nord 32Le contexte historique 32L’apport des immigrants français au lendemain du traité de Paris 34Données sociodémographiques pour la période de 1763 à 1775 37Conclusion 39

Appendice 1Liste des 69 Français arrivés au Canada entre 1763 et 1775 41

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Chapitre troisièmeL’immigration française de la guerre de l’Indépendance

américaine à la Révolution française (1776-1789) 44Une nouvelle république en Amérique 44Le contexte historique 44La contribution des Français à la guerre de

l’Indépendance américaine 46Données sociodémographiques pour la période 1776-1789 50Conclusion 52

Appendice 2Liste des 128 Français arrivés au Canada entre 1776 et 1789 54

Chapitre quatrièmeBref historique de la Révolution française 60Chronologie de la période révolutionnaire et consulaire

1789-1804 63Appendice 3Quelques Canadiens dans la Révolution française

et sous le Consulat 71

Chapitre cinquièmeL’émigration pendant la Révolution française et le

Consulat (1789-1804) 75Les vagues d’émigration 75L’accueil des émigrés à l’étranger 80La répression des émigrés en France 84Conclusion 88

Chapitre sixièmeLes Français émigrés au Canada au cours de la Révolution

française et du Consulat (1789-1804) 90Le Canada à la veille de la Révolution française 90Les projets d’établissement de royalistes français au Canada 93Conclusion 97Scioto et Asylum : projets de colonisation des émigrés

français aux États-Unis, 1790-1809 99

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Appendice 4Les principaux intervenants de l’émigration française au

Canada (1790-1804) 101

Chapitre septièmeQuelques données sociodémographiques à propos

des Français émigrés au Canada (1790-1804) 107Statut des Français au Canada (1790-1804) 107Année d’arrivée des Français au Canada (1790-1804) 108Origine des Français établis au Canada (1790-1804) 109Établissement, exode et décès des Français au Canada

(1790-1804) 111

Chapitre huitièmeLes Français émigrés dans le Bas-Canada au cours de la

Révolution française et du Consulat (1789-1804) 112Le Bas-Canada et la Révolution française 112L’arrivée des premiers émigrants français 112L’arrivée des premiers ecclésiastiques français 115L’opposition des autorités coloniales canadiennes 118Une immigration précaire 123Conclusion 125

Appendice 5Liste des 49 religieux français présents dans le Bas-Canada

et dans la région de l’Atlantique au cours de la Révolution française et du Consulat 127

Appendice 6Liste des 62 Français présents dans le Bas-Canada et dans

la région de l’Atlantique au cours de la Révolution française et du Consulat 129

Chapitre neuvièmeLes Français émigrés dans le Haut-Canada au cours de la

Révolution française (1789-1799) 132Le Haut-Canada, une nouvelle région à peupler 132Le projet d’établissement de 1793 134Le projet d’établissement de 1798 136

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Les émigrés français dans le Haut-Canada 140L’établissement des émigrés dans le Haut-Canada 144Windham 147Armée catholique et royale de Bretagne 153L’exode des émigrés français dès 1799 153Conclusion 156

Appendice 7Liste des 30 émigrés dans le Haut-Canada au cours

de la Révolution française 157

Chapitre dixièmeÉpilogue 159

Partie biographique 161

Présentation du répertoire 163Notices biographiques 165

Bibliographie 266Index onomastique 270

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cet ouvrage est composé en adobe garamond pro corps 12selon une maquette de pierre-louis cauchon

et a été achevé d’imprimer en aout 2015sur les presses de l’imprimerie marquis

à montmagnypour le compte de gilles herman

éditeur à l’enseigne du septentrion