Les Gaulois

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Les Gaulois, descendants des Celtes C'est sous la plume des Romains que la Gaule fait son apparition. Ce sont eux en effet qui utilisent les premiers le terme "Gallia" pour dsigner un territoire conqurir, compris entre les Pyrnes, les Alpes et le Rhin. Pourtant, cette entit gographique ne recouvre alors aucune unit politique : ses habitants appartiennent la grande communaut des Celtes, un peuple originaire d'Europe centrale, tendu sur tout le continent europen, des les Britanniques au dtroit du Bosphore. Sur ce territoire "gaulois" vivent par ailleurs plus de 60 communauts aux m urs et chefs bien distincts, qui s'affrontent rgulirement. Les Gaules En fonction de ces diffrences, les Romains distinguent quatre rgions : - la partie mditerranenne, dite "la Province", - l'Aquitaine prs des Pyrnes, - la Gaule celtique au centre, - la "Gaule Belgique" au nord-est. Mais les Gaulois, eux, n'ont pas de la conception d'un pays qui leur est propre, dot de frontires et de capitales. Semi-nomades, leur notion de territoire est avant tout celle d'un espace vital : ils se dplacent en fonction de leurs besoins. Avec le temps, leurs migrations deviennent de moins en moins frquentes, mais l'habitat reste dispers, avec de rares villages (les premiers apparaissent au IIe sicle avant J.-C.) et quelques bauches de fortifications, dit oppidum. La tribu gauloise Jusqu' la conqute romaine, les Gaulois repoussent toute forme d'autorit unique. L'entit de base est la tribu, un ensemble de familles issues d'une origine commune, souvent trs ancienne, regroupant quelques dizaines ou des milliers d'individus. Ces tribus s'organisent partir d'assembles politiques dans lesquelles chaque individu intervient en fonction de son statut social. Les hommes libres - Les druides : ils prsident les affaires religieuses mais cumulent aussi les fonctions de savant, d'ducateur, d'homme de justice et de lgislateur. Cette charge est hrditaire mais ncessite de surcrot un long apprentissage. - Les guerriers : l'accession au statut de guerrier est galement hrditaire mais suppose surtout la capacit d'acqurir un quipement onreux : "une grande pe suspendue au ct droit, un bouclier allong de grandes dimensions, de longues piques, et une sorte de javelot qui va plus loin que la flche" crit Plutarque. - Les plbiens : paysans ou artisans, ils n'appartiennent aucune famille de renom et ont un pouvoir politique limit. Le fait de payer des impts les autorise participer aux assembles populaires, mais sans rellement peser dans les dcisions. Par un systme de "clientle", ils peuvent galement vendre leur suffrage en change de biens convoits. Les esclaves au temps des Gaulois Une forme de vassalit rgne dj chez les Gaulois. Les esclaves, dont le statut se transmet de pre en fils, n'ont aucun poids politique mais jouent un rle conomique dterminant, en travaillant dans les champs, l'entretien des biens de leur matre. Il peut aussi s'agir de prisonniers de guerre, prcieuse monnaie d'change dans les combats. La maison gauloise Les notions de vie prive et d'indpendance sont importantes pour les Gaulois. Ils ne vivent d'ailleurs pas en clan, mais autour d'une cellule familiale assez rduite. Pourtant, la maison ne revt pas le caractre sacr qu'elle a pour les Grecs ou les Romains. Elle permet uniquement de se reposer, de se protger des intempries, mais ce n'est pas un lieu de convivialit : les grands repas se prennent gnralement l'extrieur. De forme conique et recouverte de chaume, la maison se compose gnralement d'une pice unique et d'un mobilier limit aux banquettes de couchage et aux lments de stockage. La mdecine des druides Les Gaulois portent une grande attention leur apparence et la propret du corps. On leur prte d'ailleurs l'invention du savon. A base de plantes, la mdecine est d'abord pratique par des marginaux, des sorciers, puis par les druides. En tant que civilisation guerrire, les Gaulois ont galement recours la chirurgie l'aide de scalpels, de lancettes et autres instruments. L'cole au temps des Gaulois L'cole est rserve aux classes privilgies, qui bnficient d'un enseignement de qualit. Comme dans la Grce prsocratique, les enfants coutent les discussions de leurs ans et y apprennent l'art oratoire, la rhtorique, mais aussi bien d'autres matires, car l'enseignement vise un savoir universel et se poursuit gnralement jusqu' l'ge de 20 ans. Le couple gaulois Bien que sous l'autorit morale de leur mari, les femmes jouissent d'une relative indpendance, en tout cas financire puisque les biens du couple sont mutualiss. Elles participent en outre aux assembles populaires, peuvent tre choisies comme arbitre dans des conflits, et se faire honorer, pour les plus riches, comme des hommes. En matire de sexualit, les Gaulois semblaient galement tolrants. Aucune source ne laisse en effet supposer l'existence de dlits sexuels. Rien ne prouve par exemple que l'adultre ait t puni et les relations amoureuses entre hommes tait chose admise par la communaut, au moins entre guerriers. Des loisirs rassembleurs Le loisir individuel n'a pas de sens pour les Gaulois, mais leur vie est ponctue de grands rassemblements populaires, foires, ftes religieuses ou rencontres politiques. Ces runions sont gayes de spectacles, du chant des bardes et d'affrontements en duel ou en joute verbale, afin de se voir attribuer la place d'honneur au banquet. -les banquets : s'il est un poncif non usurp sur les Gaulois, c'est bien leur got des banquets accompagnant tous les grands moments de la vie sociale. Son organisation est trs codifie : la place que chacun y occupe respecte scrupuleusement la hirarchie sociale. L'ivresse y est frquente et parfois associe l'usage de plantes hallucinognes, aux vertus divinatoires et religieuses. - la chasse, trs prise, est rserve aux riches car elle exige un quipement onreux, comme les chevaux, les chiens et les armes (principalement un javelot muni d'un fer). Initiatique, elle permet aussi de former les jeunes l'art de la guerre. Les Gaulois ne conoivent pas l'conomie comme une administration collective des biens mais plutt comme la gestion des ressources prives, fournies en grade partie par des butins de guerre. A la recherche de butins Les expditions guerrires des Gaulois rpondent une ncessit conomique plus qu' une volont expansionniste : leur production agricole et artisanale n'est pas toujours suffisante pour gnrer des surplus, changer des produits et obtenir ceux qui leur manquent. C'est donc par la force qu'ils se procurent ces biens, des terres et des esclaves. A partir du Ve sicle av. J.-C., se dveloppe aussi un systme de mercenariat : certains Gaulois s'engagent comme soldat pour des peuples trangers, en change de denres convoites, comme le vin. Une agriculture dveloppe Les Gaulois sont parvenus dvelopper l'une des plus riches agricultures du pourtour mditerranen, notamment grce un climat favorable, la mise au point d'engrais, d'outils et d'attelages permettant de labourer des terres lourdes. Pourtant, cette activit n'est pas valorise au sein de la socit gauloise. Les propritaires n'exploitent d'ailleurs pas directement leurs terres, qu'ils prfrent mettre en fermage. En revanche, ils accordent une grande importance l'levage, la taille et la beaut de leur troupeau tant un signe de richesse. L'omniprsence de l'artisanat La production artisanale occupe une place importante dans la socit gauloise, notamment pour pallier une offre trop restreinte de produits imports. Les Gaulois excellent ainsi dans la production d'outils en fer et dans l'orfvrerie, tmoignant d'une bonne connaissance des minerais. L'or est particulirement pris, au point que les Romains ont voqu la Gaule comme le "pays o l'or foisonne". Le travail du bois est galement dvelopp, la tonnellerie notamment, mais cette large production n'a pas rsist au temps. Leurs poteries, surtout l'mail de couleur rouge, sont alors rputes dans tout le bassin mditerranen. Un commerce par dfaut Les Gaulois ne sont pas des commerants. Ils prfrent produire par eux-mmes ou piller leurs voisins. Nanmoins, ils pratiquent une forme de commerce en prlevant des droits de passage sur les marchandises qui transitent sur leur territoire. A partir du IIIe sicle av. J.-C, les Gaulois commencent troquer des produits, qui restent peu diversifis : ils achtent du vin, mais aussi des chevaux, de la vaisselle ou des bijoux. En change, ils revendent des esclaves, une partie des produit de leur levage ou leurs services de mercenaire. Ces changes se font donc sous forme de troc, les pices de monnaie gauloises n'apparaissant que tardivement, au IIIe sicle av. J.-C. Quelle langue parlaient les Gaulois ? Les Gaulois communiquaient dans une langue celtique, prsentant des diffrences de vocabulaire et de prononciation selon les rgions, mais comprhensible par tous les habitants de la Gaule. Cette langue n'a pas t uniformise par des lois, ni codifie par crit. Nous ne disposons donc pas aujourd'hui de textes rdigs par les Gaulois euxmmes, et seules les sources grecques ou romaines nous renseignent sur le "parler" gaulois. Existait-il une littrature au temps des Gaulois ? La littrature gauloise fut uniquement orale, transmise lors de joutes et crmonies collectives par les druides et les bardes. Il existait donc en Gaule une vritable rhtorique et une littrature verbale qui s'apprenait dans les coles. Ces rcits riches en formules, images et posie pouvaient avoir une valeur sacre ou une fonction pique, en exaltant les exploits des guerriers. Peut-on parler d'un art gaulois ? Longtemps, l'art gaulois a t mconnu ou mpris, car il ne rpondait pas aux critres esthtiques grco-romains. Les Gaulois ne cherchaient pas, en effet, reprsenter la ralit, encore moins la magnifier. L'art celtique est non figuratif : ses motifs abstraits, styliss, symboliques sont faits de courbes et d'infinis entrelacements conus comme un langage sacr rapprochant les hommes du divin. Les Gaulois exercaient donc leur art sur des supports portatifs, que ce peuple de semi-nomades pouvait emporter partout avec lui : armement (casques, poignards), bijoux (gros colliers, bracelets, pendentifs, boucles de ceinture) ou objets de la vie quotidienne (rasoirs, miroirs).

Les sources grecques ou romaines notent aussi la grande place faite la musique dans la socit gauloise. Religieuse ou militaire, elle accompagnait tous les rassemblements populaires. Les Gaulois avaient-ils des pratiques scientifiques ? Les Gaulois ont dmontr un intrt notoire pour le calcul, la gomtrie ou l'astrologie, mais les connaissances scientiques taient le domaine rserv des druides. Les rares traces d'criture gauloise rvlent aussi une vraie passion pour les nombres, qui s'exera d'abord dans la comptabilit (recensement des populations, gestion financire, etc.). Des calendriers d'une grande complexit taient galement tablis grce une pratique pousse de l'astronomie, qui permetait galement de dterminer les lieux propices au culte. La cervoise et son tonneau Driv du latin "cervisia", la cervoise est un vin d'orge gaulois, un anctre de la bire, partie intgrante de l'alimentation gauloise. Sa popularit s'explique en partie par des raisons sanitaires car elle pouvait prsenter moins de risque que l'eau. Pour remplacer les amphores en terre et garantir la conservation et le transport du vin, les Gaulois auraient invent les tonneaux en bois. Le savon lustrant Ce produit de nettoyage tait fabriqu partir de cendres et de suif. Mais s'ils l'ont invent, les Gaulois ne semblent pas avoir exploit les vertus hyginiques du savon : ils l'auraient utilis non pas pour se laver, mais pour lustrer leur longue chevelure. La moissonneuse des champs Alors que les Romains se servaient d'une faucille, les Gaulois utilisaient la moissonneuse pour leurs travaux des champs. L'anctre des machines agricoles tait en fait une grande caisse roues denteles. Elle tait tracte dans les champs par un b uf, les pis arrachs tombant dans la caisse. Le pantalon Les Gaulois furent les premiers adopter cette tenue appele "braies". La principale partie de ce costume, le pantalon, tait large et flottant, plis pour certaines tribus gauloises, troit et collant chez d'autres. Il descendait en gnral jusqu' la cheville, o il tait attach. La cotte de maille Les Gaulois matrisaient la technique complique d'extraction du fer. Avec le fer, ils fabriquaient des clous, fibules, couteaux, ciseaux, haches et casques. Ils auraient invent la cotte de maille des cavaliers, probablement au IIIe sicle av. J.-C. Plus que la cueillette du gui L'image d'Epinal d'un druide, tout de blanc vtu, coupant du gui la serpe dans une fort profonde a longtemps rsum la religion gauloise, pourtant plus complexe. Les dcouvertes archologiques rcentes ont en effet mis en lumire une religion riche en croyances et rites labors, structurant la vie des Gaulois. "Druides", "bardes" et "vates" Le personnel religieux gaulois n'est pas compos des seuls druides : les bardes, chargs de perptuer la tradition orale, occupent une place tout aussi importante. Ces gardiens de la mmoire gauloise, considrs comme de vritables chantres sacrs, louent les exploits des hommes et des dieux, accompagns d'un instrument proche de la lyre . Egalement oublis, les "vates" sont les matres du sacrifice et de la divination, au c ur du culte gaulois. Sacrifice et divination Pour amadouer les dieux, on leur prsente toutes sortes d'offrandes, animaux, bijoux, fruits, sans oublier les sacrifices humains, rares mais pratiqus. Les Gaulois s'adonnent aussi la divination en lisant dans les songes, le vol des oiseaux mais surtout dans les nombres. Lieux de culte Ces crmonies se droulent dans des sanctuaires clos, sortes de temples gnralement localiss sur des points levs, loigns des habitations mais facilement reprables. Aucune crmonie dans les arbres donc, comme le veut la lgende. Les ftes religieuses Quatre grandes ftes celtiques introduisent les saisons : l'Imbolc le 1er fvrier, le Belteine le 1er mai , le Lugnasad le 1er aot, le Samain le 1er novembre. Le visage des dieux Polythistes, les Gaulois vnraient des divinits protectrices varies mais ne les reprsentaient pas sous des traits humains. Il est donc difficile de les identifier, sauf en s'appuyant sur des rcits romains biaiss par leurs propres croyances. Il semble en fait qu'aucun panthon ne se soit impos l'ensemble des Gaulois, except quelques divinits comme le fameux Toutatis, ou Teutats, dieux protecteur de la tribu. Croyances C'est finalement le systme de croyances trs labor des Gaulois qui les unit le mieux. Citons entre autres, la croyance en la fin du monde, en la vie ternelle et en la rincarnation des mes (une croyance qui expliquait selon Csar le courage des Gaulois aux combats). L'univers est quant lui conu comme une sorte de construction pyramidale divise en trois parties, abysses infernales, terre, et ciel, ce dernier apparaissant comme une vote fragile et inquitante sur laquelle s'appuie l'univers. Un aristocrate et un chef de guerre Vercingtorix est n aux environs de 82 av. J.-C, Gergovie. Son nom est en fait un titre militaire qui signifie "grand roi des guerriers". C'est un noble qui a suivi l'enseignement des druides : il est issu d'une des plus grandes et des plus puissantes familles de la tribu des Arvernes. Pour contrer l'invasion romaine, il parvient organiser une grande coalition gauloise, ds 52 av. J.-C. La guerre des Gaules A partir du dbut du IIIe sicle av J.-C, les Romains tendent leur hgmonie sur le bassin occidental de la Mditerrane et commencent conqurir la partie mridionnale de la Gaule, dite transalpine. En -120, le sud de la Gaule, dsormais appele la "Province", est annex. La conqute se poursuit peu peu, en dpit de la rsistance de certaines tribus gauloises. La plus grande insurrection est mene par Vercingetorix, qui russit battre les Romains Gergovie, capitale des Arvernes, en -52. Ce succs entrane de nouvelles tribus gauloise au combat. Emmenes par Vercingtorix, elles pratiquent une politique de terre brle pour freiner les Romains et les empcher de se ravitailler. La bataille finale d'Alsia C'est Alsia que se joue l'ultime bataille de la guerre des Gaules. Jules Csar y fait construire une double fortification autour de la place-forte : une ligne de travaux dfensifs et de larges fosss sont difis pour empcher les assigs de sortir. Malgr une arme de secours, Vercingtorix est contraint d'admettre sa dfaite et rend les armes. Il est men en captivit Rome puis meurt la prison du Tullianum, sans doute trangl. En -51, la Gaule est donc entirement soumise. La politique d'assimilation et d'acculturation qu'imposent partout les Romains transforme vite le pays, faisant bientt des Gaulois, des Gallo-romains En -600, des Grecs originaires de la ville de Phoce fondent la ville de Marseille, au bord de la Mditerranee 4 ; la mme poque, quelques peuplesceltes pntrent dans le territoire de la France actuelle, mais cette occupation ne se gnralise la France entire quentre les Ve et IIIe siclesav. J.-C.e 5. La notion de Gaule apparat alors ; elle correspond aux territoires de peuplement celte compris entre le Rhin, lAtlantique et la Mditerranee 6. La Gaule est alors un pays prospre, dont la partie mridionale est de plus en plus soumise aux influences grecques et romainese 7. partir de -125, le sud de la Gaule est peu peu conquis par la Rpublique romaine, qui y fonde les villes dAix-en-Provence, Toulouse et Narbonnee 8. En -58, Jules Csar se lance la conqute du reste de la Gaule, et vainc en -52 une rvolte mene par le chef gaulois Vercingtorixe 9. Les territoires nouvellement conquis sont rpartis par Auguste en neuf provinces romaines, dont les principales sont la Narbonnaise au sud, lAquitaine au sud-ouest, la Lyonnaise au centre et la Belgique au norde 10. De nombreuses villes sont fondes durant la priode gallo-romaine, dont Lyon, appele tre une capitale des Gaulese 11 ; celles-ci sont conues limage des villes romaines, avec un forum, un thtre, un cirque, un amphithtre et desthermese 12. La religion romaine se superpose aux cultes gaulois sans les faire disparatre, les divinits se confondant peu peu dans un mmesyncrtisme e 13. Au IIIe sicle, la Gaule romaine connat une crise grave, le limes, frontire fortifie protgeant lEmpire des incursions germaniques, tant franchi plusieurs reprises par les Barbarese 14. Le pouvoir romain, pendant ce temps, semble chancelant : un Empire des Gaules est proclam en 260 et chappe la tutelle romaine jusquen 274e 15. Nanmoins, la situation samliore dans la premire moiti du IVe sicle, qui est une priode de renouveau et de prosprit pour la Gaulee 16. En 312, lempereur Constantin Ier se convertit au christianisme ; les chrtiens, perscuts jusque l, se multipliente 17. Mais les invasions barbares reprennent partir de la seconde moiti du IVe siclee 18 ; le 31 dcembre 406, les Vandales, Suves etAlains franchissent le Rhin et traversent la Gaule jusquen Espagnee 19. Au milieu du Ve sicle, les Alamans et les Francs, deux peuples paens, sinstallent au nord-est de la France actuelle et exercent une forte pression sur les gnraux romains qui subsistent dans le nord-est de la Gaulee 20.

Naissance, crises et transformations du Royaume de France au Moyen geLa conversion au christianisme du chef franc Clovis fait de lui lalli de lglise et lui permet de conqurir lessentiel de la Gaule au tournant des Ve et VIe siclese 21. La fusion des hritages gallo-romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs constituant originellement une socit guerrire aux lois trs loignes du droit romain et des principes chrtiense 22. Tandis que la faiblesse dmographique que connat le Royaume des Francs entrane un dclin des villes, le christianismesinstalle

par la fondation dglises rurales et surtout de trs nombreux monastrese 23. Si le pouvoir de Clovis semblait originellement solide, la dynastie mrovingienne doit bientt faire face de graves difficultse 24 ; elle disparat en 751 lorsque Ppin le Bref est sacr roi des Francs, fondant ainsi la dynastie carolingiennee 25. Ppin le Bref et son fils Charlemagne agrandissent considrablement le royaume des Francs, qui stend la fin du VIIIe sicle sur plus dun million de kilomtres carrse 26. Limmense empire carolingien est contrl par une administration centralise base Aix-la-Chapelle, des comtes reprsentant Charlemagne dans tout lempire et tant surveills par les missi dominicie 27. Charlemagne, couronn en 800 empereur dOccidentrelance les arts libraux dans lducation, et le Palais dAix-la-Chapelle accueille une activit intellectuelle et artistique de haut niveaue 28. Nanmoins, aprs la mort de lempereur, les comtes et les vassaux de celui-ci parviennent peu peu rendre leur fonction hrditaire, et les petits-fils de Charlemagne se partagent lEmpire au trait de Verdun (843) ; Charles obtient la Francie occidentale, qui correspond approximativement aux deux tiers occidentaux de la France actuelle et dont les frontires varieront peu jusqu la fin du Moyen gee 29. Le nouveau royaume doit toutefois affronter trois vagues dinvasions diffrentes aux IXe et Xe sicles, menes par les musulmans, les Vikings et les Hongroise 30. la mme poque, les pouvoirs des anciens comtes continuent daugmenter tandis que le pouvoir royal diminuee 31 ; une socit fodale se met en place, caractrise par sa division en trois ordres : le clerg, la noblesse et le Tiers tate 32. En 987, Hugues Capet est lu roinote 12 ; la monarchie redevient hrditaire e 33, et les Captiens rgneront sur la France pendant plus de 800 ans. Nanmoins, les premiers rois captiens ne contrlent directement quune portion trs faible du territoire franais, appele le domaine royal, et certains de leurs vassaux sont beaucoup plus puissants queuxe regroupant dans un mme ensemble lAngleterre et le tiers ouest de la Francee 35. Le royaume captien atteint un apoge au XIIIe sicle, la monarchie reprenant le pouvoir quelle avait perdue 36 tandis que lart et la culture franais saffirment en Europee37

. Philippe Auguste (1180-1223) parvient conqurir lessentiel des possessions franaises des Plantagent, mettant temporairement fin la menace anglaise et agrandissant

considrablement le domaine royal par la mme occasione 38. Louis IX (1226-1270) se comporte en arbitre de la chrtient et participe aux septime et huitime croisades, ce qui lamnera tre trs vite canonis par lglise catholiquee 39. Le XIVe et la premire moiti du XVe sicle voient la France plonger dans une crise grave, dont les expressions sont multiplese 40. La Guerre de Cent Ans, mene contre lAngleterre et ne dun problme de succession la tte du Royaume de France, ravage le payse 41. Mais la crise des XIVe et XVe sicles nest pas seulement politique ou militaire : elle est aussi dmographique la peste noire tue partir de 1347 au moins un tiers de la population du royaumenote 13 , sociale les insurrections paysannes et urbaines se multiplient , conomique et religieusee 42. Mais la monarchie, si elle est galement touche par cette crise, nen sort que renforce : le pouvoir central, qui sest dplac dans la valle de la Loire, se dote de nouvelles institutions et met en place une arme et un impt permanentse 43.

Renaissance et absolutisme (XVIe-XVIIIe sicle)

partir de 1494, les souverains franais mnent de multiples guerres en Italie puis contre lempereur Charles Quint34. Mais les rgnes de Franois Ier(1515-1547) et de son fils Henri II (1547-1559) sont surtout marqus par un renforcement du pouvoir royal, qui tend devenir absolu35, et par uneRenaissance littraire et artistique fortement influence par lItalie36. En 1539, lordonnance de Villers-Cotterts fait du franais la langue administrative et judiciaire du Royaumee 44.Mais lunit de la France autour de la personne du roi est bouscule dans la deuxime moiti du XVIe sicle par le problme religieux : entre 1562 et 1598, huit guerres de religion se succdent entre catholiques et calvinistese 45. Cette crise religieuse se double dune crise conomique et surtout politique37. En 1598, le roi Henri IV (1589-1610) donne par ldit de Nantes une libert partielle de culte aux protestantse 46. Louis XIII (1610-1643) et ses ministres Richelieu et Mazarin doivent faire face lopposition de nobles soucieux de reprendre leurs anciens pouvoirse 47 . la mme poque, la France mne plusieurs guerres victorieuses (dont la Guerre de Trente Ans) et commence former un premier empire colonial, principalement en Nouvelle-France, sur Terree 49 et fait construire le Chteau de Versailles, symbole de son pouvoire 50. Il sentoure dartistes et de savants, et travaille lunit religieuse de son royaumee 51, en reprenant la perscution des protestants et en rvoquant l'dit de Nantes. Malgr la situation financire critique de la monarchie, Louis XIV mne plusieurs guerres face une Europe coalise contre luie 52, tandis que le marquis de Vauban fait construire un rseau de villes fortifies aux frontires du Royaumee 53. Si ces guerres aboutissent dans un premier temps des victoires franaises, plusieurs dfaites militaires et des famines ternissent la fin de son rgnee 54. Son arrire-petit-fils Louis XV (1715-1774) mne lui aussi plusieurs guerres, aux rsultats contrastse 55. La France abandonne en 1763 au trait de Paris ses possessions en Amrique du Nord, mais acquiert dans la mme dcennie la Lorraine et la Corse e 56. Pendant ce temps, la France connat une forte vitalit dmographique, conomique la croissance de la production agricole saccompagne dune proto-industrialisation, notamment dans le secteur textile et surtout intellectuelle et culturellee 57. Louis XVI, qui accde au trne en 1774, se rvle incapable de trouver une solution au surendettement de la monarchie et doit convoquer les tats gnraux en 1788e 58.

Le sicle des rvolutions (1789 - dbut XXe sicle)

Les dlgus envoys aux tats gnraux qui souvrent le 5 mai 1789 outrepassent rapidement les pouvoirs qui leur sont attribus, et srigent en uneAssemble nationale constituantee 59. Le Roi ne peut alors empcher lassemble constituante de dcider labolition des privilges dans la nuit du 4 aot, puis dadopter le 26 aot une Dclaration des droits de lhomme et du citoyene 60. Aprs un essai de monarchie constitutionnelle, la Rpubliquenat en septembre 1792, et Louis XVI, accus de trahison, est guillotin le 21 janvier 1793e 61. La France rvolutionnaire se lance alors dans plusieurs annes de guerres et dexcutions, jusqu linstauration du Directoire en 1795e 62. Le 9 novembre 1799, le gnral Napolon Bonaparte renverse le Directoire par un coup dtat et lui substitue le Consulat ; cinq ans plus tard, il est couronn Empereur des Franaise 63. Napolon Ier cre ou rforme de nombreuses institutionsnote 15, et ses multiples victoires militaires mettent la moiti de la population europenne sous son contrle au dbut des annes 1810e 64. Le dclin sera nanmoins rapide : aprs une phmre abdication puis un bref retour au pouvoir, lEmpereur est dfinitivement vaincu Waterloo le 18 juin 1815e 65.

Rsum[modifier]Livre I (58) : Description des peuples gaulois, soulvement des Helvtes, campagne contre les Helvtes, puis contre les Germains d'Arioviste. Livre II (57) : Campagne contre les Belges. Livre III (56) : Campagne de Csar contre les Armoricains et de Publius Crassus en Aquitaine. Livre IV (55) : Campagne contre des Germains (premier franchissement historique du Rhin), premire expdition en Bretagne insulaire. Livre V (54) : Deuxime expdition en Bretagne, rvolte des Eburons et des Trvires. Livre VI (53) : Deuxime franchissement du Rhin, pacification du Nord et du centre de la Gaule. Livre VII (52) : Soulvement gnral des peuples gaulois, siges d'Avaricum, de Gergovie et d'Alsia.

Sauf prcision, les dates de cette partie sont sous-entendues

avant Jsus-Christ

aux Antilles et sur la route des Indese 48. Louis XIV affirme plus que jamais le caractre absolu de son pouvoirnote 14 : le

Roi-soleil se considre comme le

34

. Au XIIe sicle, le pouvoir royal commence saffirmer contre les princes du royaume, mais doit faire face partir des annes 1150 la naissance dun

empire Plantagent

lieutenant de Dieu

Livre VIII (51-50) : Achvement de la conqute Uxellodunum, situation en 50.

Livre I (58)[modifier]Le premier livre souvre sur une description de la Gaule et de ses habitants. Les Belges sont prsents comme les plus braves des Gaulois. LesHelvtes sont dj dcrits comme un peuple courageux et belliqueux. Insatisfait de la situation territoriale de son peuple, quil estime indigne de sa grandeur, Orgtorix lhomme le plus noble et le plus riche d'Helvtie rassemble des forces sous sa conduite. Celui-ci fait un tour de Gaule pour convaincre diffrents chefs de sallier lui, et fait prparer des rserves de bl. Les Helvtes apprennent cette tentative pour semparer du pouvoir et la condamnent. Orgtorix vient avec des milliers de partisans pour se soustraire au jugement, mais finit par mourir, peut-tre s'est-il suicid. sa mort, les projets de conqutes ne steignent pas pour autant et les Helvtes, aprs avoir brl leurs villages, partent. Mais Csar empche la migration des Helvtes prvue jusque chez les Santons, sur la cte atlantique, et repousse le Germain Arioviste qui s'tait install sur une partie du territoire des Squanes et augmentait constamment son emprise sur la rgion en attirant de plus en plus de tribus germaniques sous ses ordres.

Livre II[modifier]Le livre II commence par l'vocation d'un nouveau danger : pour des raisons diverses, selon Csar, les Belges se prparent attaquer les lgions stationnes en Gaule. En 57, il anticipe cette attaque en se dirigeant vers le territoire belge, o il sallie un peuple local, les Rmes pour sinformer de ltat des armes belges. Les Belges surpris par larrive rapide des lgions romaines se regroupent et marchent sur les Romains qui nont pas russi empcher l'union des diffrentes peuplades. Aprs que chacun eut mont un camp dans l'attente d'un faux mouvement de ladversaire, les Belges dcidrent dune retraite. Poursuivis par Csar, ils durent subir les combats et furent massacrs. Csar accepta ensuite la soumission sans combattre des Suessions et des Bellovaques, ce que les Nerviens et leurs voisins refusrent de faire. Ils s'opposrent aux lgions sur les rives du fleuve Sabis (la Sambre ou la Selle ou encore la Lys). La bataille est raconte en dtail et les Nerviens dfaits. Csar protgea les vaincus et leurs terres. Par contre les Atuatuques, effrays par la puissance romaine, se rendirent, puis se soulevrent dans la nuit. Ils furent 53000 vendus comme esclaves. Csar rentra ensuite Rome pour un temps pendant que plusieurs de ses centurions continuaient soumettre les Gaulois dans diverses rgions proches de l'ocan. la fin de cette anne 57 l'optimisme de Csar tait grand : "Ces campagnes avaient procur la pacification de toute la Gaule. [...] En raison de ces vnements on dcrta, la suite du rapport de Csar, quinze jours de supplication, ce qui n'tait encore arriv personne. II 35

Livre III[modifier]Ainsi Galba fut-il envoy dans les Alpes, chez les Nantuates, les Vragres et les Sdunes pour y faciliter le commerce, puis chez les Allobroges pour le repos dhiver. Sur le chemin, ils furent attaqus par les Vnagres qui craignaient dtre leur tour soumis, et qui entendaient profiter de linfriorit numrique des Romains. Leur camp assailli, ils

et quil partait pour lIllyrie, plusieurs peuples de lArmorique, linitiative des Vntes, se soulevrent pour rcuprer les otages confis au jeune Publius Crassus, que Csar avait envoy. Chaque camp prpara la guerre, qui sannonait navale. Csar insiste beaucoup sur la supriorit de la flotte et du savoir faire nautique des Vntes. Mais grce la stratgie mise au point pour attaquer un bateau aprs lautre, puis la chute du vent, les Romains triomphrent et mirent fin la guerre. La guerre suivante eut lieu en Aquitaine, contre les Sotiates et sous le commandement de Crassus. Furent battus divers peuples non sans difficult et avec laide dallis de lHispanie citrieure voisine. Restaient seulement deux peuples insoumis en Gaule, les Morins et les Mnapes, que Csar fit traquer : il alla jusqu faire abattre tous les arbres de la fort dans laquelle ils se cachrent !

Livre IV[modifier]Le livre quatre, qui commence au dbut de lanne -55, sous le consulat de Crassus et Pompe, est celui des guerres de Germanie. Il commence par un terrifiant portrait des Suves, peuple aussi dangereux par son caractre belliqueux que puissant par son nombre, sa bravoure, et la rudesse et ses m urs. Les Suves, agressifs, avaient accul

Rhin o il mit en place un plan de lutte contre les Suves. Mais les Germains le trahirent et firent perdre de nombreux hommes de valeur la cavalerie. Aprs avoir fait leurs chefs prisonniers, il vainquit le reste des troupes facilement. Csar dcida ensuite de franchir le Rhin, afin de neutraliser toute menace pouvant venir de peuples comme les Suves ou les Sugambres. Aprs avoir fabriqu un pont dun type nouveau, compte tenu de la difficult du milieu, il traversa le fleuve, punit les Sugambres, effraya les Suves et dlivra ainsi les allis Ubiens de la menace qui pesait sur eux. Sa mission accomplie il revint en Gaule et coupa le pont. Il dcida dutiliser la fin de lt pour partir en reconnaissance de la Bretagne (les les britanniques), que personne ne connaissait et qui avait envoy des renforts aux Gaulois au cours des guerres. Casus Volusenus envoy en reconnaissance, Csar et ses armes partent squiper chez les Morins. Au moment de dbarquer, les Bretons attendaient en armes sur les ctes. Malgr les difficults lies au combat dans leau, ils dbarqurent et luttrent jusqu la reddition des Bretons. Mais les Romains se trouvrent bloqus sur lle cause des mares qui dtruisirent leurs bateaux. Les voyant ainsi affaiblis, sans renfort, sans bl et en effectifs rduits, les Bretons reprirent la lutte. Les Romains les battirent et rentrrent en Gaule.

plusieurs peuples germains sur les rives du Rhin. Craignant que les Gaulois,

peuple pusillanime , ne pactisent avec les Germains, Csar prit les devants et sengagea vers le

tentrent une audacieuse sortie qui surprit ladversaire et leur permit de l'emporter. Alors que Csar pensait la Gaule entirement soumise (mais Csar dit pacatam,

pacifie )

Livre V[modifier]Comme chaque anne Csar rentre Rome, pendant que ses hommes constituent une nouvelle flotte, selon un cahier des charges que Csar lui-mme a tabli. Aprs un dtour par lIllyrie pour rgler un problme avec les Pirustes, il retourne en Gaule, ordonne ses troupes de se masser dans un port pour se prparer un nouvel assaut sur l'le de Bretagne. En dpit de linsoumission de certains, vite corrige, Csar se fait accompagner en Bretagne par beaucoup des chefs Gaulois. Une flotte de huit cents navires arriva en Bretagne. Une tempte obligea mettre les navires sec, et pendant ce temps lennemi rassembla ses forces. Csar fait ensuite une description gographique et ethnographique de la Bretagne tonnamment juste, bien que grossire (il lui donne la forme dun triangle, mais lorientation et les les voques sont aisment identifiables). La poursuite des ennemis mena les lgions jusqu la Tamise quils traversrent. Les Trinovantes puis dautres peuples suivant lexemple se rallirent Csar contreCassivellaunos, le chef des forces bretonnes, qui aprs plusieurs checs se rendit. Il repartit et fit hiverner ses cohortes dans diffrentes rgions du Nord de la Gaule. Les Romains durent alors affronter un soulvement de tous les peuples gaulois mens par lburon Ambiorix, lors de l'hivernage. Les Gaulois, par ruse, russirent dtruire une lgion et en assigrent deux autres. Le camp romain command par Q. Cicron russit finalement alerter Csar qui dpcha des renforts et soumit ses adversaires ; mais ce fut au tour des Trvires de comploter contre Rome. Leur chef Indutiomaros fut pourchass et tu, et la Gaule devint dsormais peu prs tranquille.

Livre VI[modifier]Cependant Csar se mfiait encore et se fit envoyer des renforts par Pompe. Bonne intuition car les Gaulois taient en train de reformer une ligue pour reprendre la lutte. Lorsque Csar, aprs avoir cras les Nerviens, runit tous les chefs Gaulois, les Snons, les Carnutes, les Mnapiens et lesTrvires refusrent de sy rendre. Les deux premiers se rallirent effrays par les lgions romaines en marche. Les Mnapes furent combattus et battus facilement. Les Trvires utilisrent une relle ruse contre Labienus qui avait la charge de la lgion locale, pour feindre la peur et ensuite mieux le vaincre. Les Suves, qui devaient arriver en renfort, rentrrent chez eux, mais cela suffit dcider Csar refranchir le Rhin. Il apprend par les Ubiensque les Suves lattendent en embuscade dans une fort. Csar fait une pause dans le rcit pour analyser les diffrences de m urs entre Gaulois et Germains. Les Gaulois, tous les niveaux, sont diviss en deux partis rivaux. Dans la hirarchie sociale, seuls sont estims les druides, hommes de religion, et les chevaliers, hommes de guerre. Les druides servent aussi darbitres dans les conflits privs. Leur prestige est grand, leur fonction difficilement accessible au profane. Selon Csar, lorigine des pratiques druidiques serait la Bretagne (le de Bretagne). Csar ajoute sa description une pratique cruelle, celle du sacrifice humain pratique lors de rites. Les Gaulois sont trs religieux. Ils honorent Mercure (Lug), principalement. Leur calendrier est lunaire, et leur organisation sociale trs axe sur la communaut et le partage. Les Germains, eux, moins civiliss, vivent quasi nus, pratiquent essentiellement la chasse et llevage pour se nourrir. Pour viter une sdentarisation qui les amollirait et les dtournerait de la guerre, leurs possessions foncires sont limites un an. Vivre dans un dsert est la marque de la grandeur, puisque cela signifie que personne nose habiter prs dun peuple aussi puissant. Ce sont les chefs de clans qui font la justice. Jadis domins par les Gaulois, ils sont du temps de Csar plus puissants, car ces derniers se seraient, au contact de la civilisation hellnistico-romaine habitus au confort et au luxe (cest la vieille rengaine de la dcadence des m urs chre, par exemple, un Caton lAncien, qui apparat ici de manire plus ou moins voile). Csar dcrit ensuite avec un souci scientifique du dtail la fort Hercynienne qui stend de lHelvtie la Dacie, et les animaux rares qui y vivent. Csar refusant de suivre les Germains dans cette fort, il fait surveiller la rgion pendant quil tente de capturer Ambiorix, exterminant son peuple. C'est alors que les bagages entasses dans le fort dAtuatuca attirrent les Germains qui infligrent de lourdes pertes aux Romains avant de se retirer. Csar arriva et repris en main la situation, avant de rentrer Rome.

Livre VII[modifier]La rumeur courant que Csar, occup Rome par les querelles de partis, ne reviendrait pas avant longtemps, les Gaulois programmrent une nouvelle rvolte. Cest cette nouvelle guerre quest consacr le trs long livre VII. Vercingtorix, un Arverne, souleva toute sa clientle et rassembla finalement tous les peuples sous ses ordres. Investi des pouvoirs suprmes, il se montra un commandant rigoureux et efficace. Le projet gaulois de prendreNarbonne fit partir Csar pour la Province. Au prix de gros efforts, il traversa les Cvennes en plein hiver et arriva chez les Arvernes avec son arme. Aprs de multiples man uvres dans les valles du Rhne, de la Loire, dans le Massif Central et des difficults rallier certains peuples, eurent lieu les combats, notamment autour dAvaricum (Bourges) et de sa rgion. Une rumeur courut chez les Eduens selon laquelle les Romains auraient massacr des allis, ce qui les fit se retourner contre Csar, lequel russit en dernier lieu les maintenir de son ct pour aller prendre Gergovie. La tentative de prise de loppidum de Gergovie, trs difficile cause de la configuration du terrain, se solda par un chec : lattaque, dsordonne, leur fit perdre de nombreux hommes valeureux, et les Romains durent se retirer. La lgion qui se trouvait du ct de Lutce, mene par Labienus, eut soutenir des combats contre des Gaulois ragaillardis par la dfaite romaine de Gergovie. Bibracte, Vercingtorix fut confirm dans son commandement la tte de la ligue gauloise. Csar prpara vingt deux cohortes pour y faire face. Aprs de multiples mouvements de troupes, Csar prit en chasse la coalition gauloise qui se dirigeait vers Alesia, o les deux armes se retrouvrent pour y tablir des camps. Les Gaulois furent mis en droute dans une premire bataille de cavalerie dans la plaine par les Germains allis de Csar. Sont ensuite longuement dcrits les prparatifs de chaque camp : quelle configuration des camps, quels peuples et combien dhommes participaient etc. Deux fois les Gaulois furent repousss, mais les pertes furent importantes des deux cts. Vercingtorix, finalement vaincu, rendit les armes.

Livre VIII[modifier]Ajout postrieurement par Aulus Hirtius, ce huitime livre fait la transition avec le rcit des guerres civiles. Il raconte les vnements jusquen 50. Il souligne dans un prologue, au moins par convention, sa gne complter une uvre si magistrale. Comme il le dit, Csar, contrairement son intention de fournir de la matire aux historiens, leur a supprim toute possibilit de travailler sur la guerre des Gaules en faisant un rcit des vnements qui se suffit lui-mme par sa puret. Csar consentit au repos de ses troupes qui avaient lutt durement depuis un an entier. Puis, pour prvenir toute nouvelle tentative de soulvement il sillonna la Gaule marche force, se montrant partout et signifiant ainsi aux Gaulois quil serait vain de tenter quoi que ce soit. Mais cest surtout pour arbitrer les conflits entre peuples gaulois quil entreprit cette tourne, rprimant quiconque tentait denvahir son voisin. Ainsi les Bellovaques, voulant attaquer les Suessions, sattirrent les foudres romaines : aprs un long sige, les Bellovaques se dcidrent attaquer, pour tre crass par la cavalerie romaine. De mme les Pictons, peuple du centre de la Gaule, furent dfaits par la cavalerie avec lappui de linfanterie. Le Snon Drapps et le Cadurque Lucterios tentrent ensuite de rallier des Gaulois pour une nouvelle rvolte. Le lgat Caius Caninius fut charg de les combattre, ce quil fit avant de subir de nouveaux affronts de la part de la ville dUxellodunum. Csar en fut averti, et dcida de sy rendre lui-mme, non parce que le danger tait grand, mais pour chtier de manire exemplaire lopinitret de cette petite ville. En les assigeant et en les privant deau, on les fora se rendre et Csar fit couper les mains des combattants. Csar se rendit enfin en Aquitaine, quil navait jamais visit, puis retourna hiverner auprs de ses troupes, en Belgique, avant de rentrer Rome, aurol de gloire. Mais dj se profile la guerre civile, puisque nombreux taient ceux qui Rome taient effrays par le prestige dont jouissait Csar et le soutien que larme lui prodiguait. La confrontation entre les partisans de Csar et ceux de Pompe saffichait de plus en plus ostensiblement, notamment au Snat.

Un ouvrage d'histoire atypique[modifier]ouvrage d'histoire traditionnel mais appartient au genre des Commentarii, recueil de notes brutes (commentarius) prises sur le terrain destin servir de base factuelle, d'o l'organisation strictement chronologique des huit livres, leur aspect strictement factuel2 et leur style extrmement concis. Grce l' atelier de production 3 dont il dispose, Csar peut laborer son ouvrage en trois mois4, au lendemain de la reddition d'Alsia, et ainsi montrer immdiatement l'importance de sa victoire. Entre la mort de Csar, en 44, et la sienne en 43, Aulius Hirtius crit un huitime livre afin d'assurer la transition avec la Guerre civile.

et affirme qu' en se proposant de fournir des matriaux o puiseraient ceux qui voudraient crire l'histoire (...) [Csar] a ot l'envie d'crire, car il n'y a rien de plus agrable dans l'histoire qu'une brivet pure et lumineuse 5.

Une fiabilit discute[modifier]La Guerre des Gaules est la seule source de premire main disponible pour ceux qui s'intressent la Guerre des Gaules : les textes de Tite-Live sont perdus, et aucun autre ouvrage contemporain conserv n'voque le sujet. Son auteur tant le principal protagoniste de la conqute, sa fiabilit a souvent t mise en doute. Tout d'abord par d'autres tmoins de l'entourage de Csar ayant une vision diffrente (notamment Asinius Pollion, dont ne subsistent malheureusement que quelques fragments), puis par les pourfendeurs du csarisme, comme Montaigne, qui dans ses Essais dnonce les fausses couleurs de quoi [Csar] veut couvrir sa mauvaise cause et l'ordure de sa pestilente ambition 6. partir du milieu du XIX e sicle, le dbat passe du plan idologique au plan beaucoup plus scientifique. Michel Rambaud analyse dans sa thse7 les subtils procds rhtoriques qui permettent de prsenter Csar sous un jour qui convient aux intrts d'alors du proconsul : descriptions systmatiquement mlioratives du gnral, minoration du rle de ses lgats, valorisation de la vaillance des adversaires dans le seul but de valoriser sa victoire, etc. La Guerre des Gaules est donc un ouvrage de propagande, destin valoriser le gnral vainqueur aux yeux du Snat, afin qu'il puisse affermir son influence Rome. Cependant, il faut temprer ce jugement : la valeur factuelle de l'ouvrage est reconnue, et les spcialistes de l'Antiquit considrent que Csar n'aurait pu trop dformer la ralit, tant donne la multiplicit des sources d'information dont disposaient ses contemporains (notamment par ses lieutenants lors de la campagne, choisis par le Snat, parfois opposants Csar sur la scne politique). Comme toujours, en matire historique notamment, il faut prendre d'indispensables prcautions face un instrument de travail incontournable8. Au total, on peut considrer que tout l'art de Csar cet gard est de parvenir un quilibre subtil en prsentant les choses son avantage sans perdre sa crdibilit par des manipulations excessives de la ralit. Pour ce faire, il met en uvre des techniques qui sont encore frquemment utilises dans la propagande. Par exemple, comme le montre Rambaud, Csar ne nie jamais un fait qui pourrait lui tre reproch : il affirme le contraire.

FrancsLes Francs constituent un peuple germanique apparaissant sous la forme d'une confdration de tribus au moment desgrandes invasions. Une partie d'entre eux joue un rle central dans l'histoire de France, des Pays-Bas, de Belgique etd'Allemagne compter de leur sdentarisation en Gaule romaine. Ils ont donns leur nom la France et aux franais.

Histoire[modifier]

Ds sa parution, l'ouvrage est jug comme un chef d' uvre littraire. Cicron admire ces

Commentaires (...) nus, simples, lgants, dpouills (...) de tout ornement oratoire ,

L'intention avoue de Csar est, selon Aulius Hirtius, de

fournir des documents aux historiens sur des vnements si considrables 1. La Guerre des Gaules n'est donc pas un

Lgendes et thories sur les origines des Francs[modifier]Plusieurs lgendes et thories ont t proposes pour expliquer l'origine des Francs.

Vers 580, le chroniqueur Grgoire de Tours parle d'un peuple de Pannonie qui aurait remont le Danube puis se serait install sur les bords du Rhin, pour ensuite envahir la Gaule 1,2.

Vers 660, La chronique de Frdgaire, suivie par le Liber Historiae Francorum vers 725, affirment que les Francs sont issus de rescaps de la ville de Troie, prise par les Grecs2. Conteste ds le XVIIe sicle, cette thorie est maintenant abandonne. Article dtaill : Lgende de l'origine troyenne des Francs.

En 1714, l'historien Nicolas Frret est le premier noncer la thse selon laquelle les Francs sont issus d'une ligue de peuples germaniques, mais cette thse juge d' attentatoire la dignit de la monarchie vaut son auteur six mois d'emprisonnement la Bastille3.

S'appuyant sur l'aptitude maritime des premiers Francs et sur des pratiques guerrires et conomiques diffrentes de leurs voisins les Germains, l'historien Roger Grand propose en 1965 de voir dans les Francs des migrs scandinaves qui seraient venus sur les bords du Rhin au cours duIIIe sicle. Cette thse n'a cependant pas rsist la critique 3.

La fondation des ligues[modifier]Durant les premiers sicles de notre re, les peuples germains sont en constante migration, sous la pression d'autres peuples migrants. Les peuples situs entre le Rhin et la Weser, ne pouvant franchir le limes rhnan, migrent vers la Hesse et la Thuringe, mais se heurtent d'autres peuples4. Pour rsister cette pression, une premire ligue de peuples germaniques se constitue au dbut du IIIe sicle. Ses membres la nomment la ligue de tous les hommes (alle man en langue germanique). Cette ligue, qui apparat pour la premire fois en 213 dans les textes romains sous la formeAllamannicus qui a donn Alamans, avait pour but de rsister aux peuples germains voisins et de conqurir de nouveaux territoires, d'abord sur d'autres peuples germains, puis en tentant de franchir le limes germanique 4. la mme poque, une autre ligue se forme plus au nord, le long du Rhin et en Germanie infrieure. Il s'agit de la Ligue franque, d'abord constitue des peuples Chamaves, Chatuaires, Bructres et Saliens, et aprs que ces derniers eurent travers le Rhin, la ligue comprendra aussi les Tongres, auxquels contribuent les Sicambres. Ils seront rejoints par la suite par les Ampsivariens, les Tenctres, les Tubantes et les Usiptes5. Francia est d'ailleurs une adaptation latine du IIIe sicle du terme Franko(n), nom que donnaient les Francs leur domaine [rf. ncessaire]. Des monnaies d'or de l'empereur Constantin Ier mises en 306 aprs des victoires contre les Francs et les Alamans portent l'exergue Francia etAlamannia, ce qui semble dmontrer cette poque l'existence d'un pays des Francs que les Romains appellent Francie, et qu'ils distinguent nettement du pays voisin des Alamans. Francia na alors pas une connotation politique, mais plutt gographique ou sociologique, comme Maghreb ouBalkans au XXIe sicle. Aux IIe sicle et IIIe sicle, Franci dsignait alors une ligue ou confdration de peuples germaniques installs sur la rive infrieure droite du Rhin (c'est--dire au nord-est du Rhin), au-del des frontires de l'Empire romain. Les Francs n'taient assujettis ni l'Empire ni un autre peuple, comme les Alamans, autre regroupement d'ethnies tablies plus au sud sur la rive droite du Rhin (du germanique All- et man(n)-, regroupement de tous les hommes ).

propre) en langue germanique. La racine *frank n'tant pas directement atteste dans les langues germaniques, on a, auXVIIIe sicle, reconstruit une forme *frie-rancken (libere6

vacantes)7, qui pourrait aussi signifier libres voyageurs 8. Cependant, cette hypothse est largement rejete par les philologues et linguistes depuis le XIX e sicle. Par contre,

absente de sa traduction en grec

(Fraggoi). roi des Francs , qui exerait son autorit dans son *gouwi (cf.

allemand Gau) ou pagus (pays), et se plaait librement sous son autorit pour les affaires militaires.

Entre Empire romain et Germanie[modifier]C'est en 254 que les Francs dbutent leurs incursions sur le sol romain. Au mme moment, les Alamans attaquent une nouvelle fois le limes qu'ils franchissent et ravagent la Gaule Belgique. Durant le dbut du IIIe sicle, la transgression flandrienne provoque la progression de la mer du Nord sur laFlandre et la Frise, transforme le lac Flevo en golfe marin, le futur Zuiderzee. Il s'ensuit un appauvrissement des populations locales, les Frisons, les Francs et les Saxons, qui incite ces derniers se lancer dans la piraterie et le pillage de l'Empire romain. Ils commencent par le pillage de la Germanie infrieure avant d'tre repousss par Gallien en 257. Profitant du dpart de Gallien vers la Pannonie, les Francs reprennent leurs incursions, mais sont provisoirement battus par Postumus. Il se proclame empereur des Gaules et doit lutter contre Gallien, ce qui laisse le champ

Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui lisait un chef de guerre, nomm rex francorum,

allemandes frech

courageux, effront s'expliquent par l'apophonie9. Phontiquement, on a une nasalisation de /a/ devant /k/ qui explique la forme

anglais frc

avide, courageux ou le sudois dialectal frak

courageux, rapide , les formes vieux norrois frekkr

9

hardi, courageux, intrpide, vaillant 6, franc , alors qu'elle est

une racine analogue est bien atteste dans les langues germaniques anciennes et contemporaines, comme par exemple le moyen-nerlandais vrak

Ainsi, *frank (latinis en francus) signifierait

libre (c'est--dire

libre de la domination romaine , mais pourrait tre une interprtation postrieure, un adjectif tir du nom

avide , le vieil

libre aux incursions terrestres des Francs, qui se lancent galement dans des expditions maritimes, ravageant la baie de Somme, le Cotentin, le Morbihan, les basses valles de la Seine et de la Loire et mme les ctes de la Lusitanie. Ce n'est qu'en 264 que Postumus russit mettre fin ces raids, tant terrestres que maritimes10. La mort de Postumus et les luttes de ses successeurs contre les empereurs lgitimes laissent le champ libre aux Francs et aux Alamans qui reprennent leurs pillages en 269. Probus soumet les Alamans en 277, mais ne parvient pas rduire ni les Francs occidentaux qui occupent la Batavie, ni les Francs transrhnans qui occupent la Toxandrie et les environs de Trves11. En 286, Carausius, un gnral romain envoy en Bretagne par l'empereur Maximien et craignant une disgrce, se proclame empereur. Afin d'empcher Maximien de ragir, il s'empare de Portus Itius, s'allie aux Francs et les installe sur les embouchures du Rhin afin de contrler les deux points qui pourrait permettre Maximien d'envahir la Bretagne. En 287 ou en 288, Maximien crase le roi salien Gennobaud qui choisit de se soumettre sans combat, avec tout son peuple. Maximien accepte sa reddition et installe les Saliens en Toxandrie, l'embouchure du Rhin derrire le limes en Gaule belgique, d'abord sous le statut de Ltes (soumis lautorit impriale), mais ce succs ne lui permet pas de reconqurir la Bretagne, la flotte romaine ayant probablement t malmene par une tempte. Constance Chlore termine la reconqute de la Bretagne et, ayant eu des problmes avec quelques Francs, dporte des Chamaves et des Frisons en Gaule dans les pays des Ambiens et des Bellovaques12. En 306, Ascaric et Mrogaise, deux rois francs, probablement bructres envahissent la Gaule, mais Constantin les vainc, les capture et les fait jeter aux fauves Trves13. Sans doute la suite de cette victoire, l'empereur romain met des aurei frapps Trves montrant au revers une allgorie de la Francie, effondre aux pieds d'un trophe d'armes, avec la lgende Francia l'exergue. Durant le IVe sicle, les invasions continuent mais sont toutes repousses par l'arme romaine. Un nouveau phnomne apparat au sein de cette dernire. En effet, les citoyens romains rechignent s'engager dans l'arme ou simplement faire leur service militaire, et pour compenser la baisse des effectifs, les empereurs romains engagent des soldats germains qui intgrent l'arme romaine. Nombreux sont les Francs qui s'engagent et certains parviennent aux plus hautes fonctions militaires et politiques : Bonitus, chef franc transrhnan, matre de la milice en 324 qui rendit plusieurs services Constantin le Grand contre Licinius14,15,16.

Silvanus, fils du prcdent, ce qui montre une intgration dans l'empire, est un gnral qui, accus de trahison par une faction de la cour, prend peur et se proclame empereur en 355. Deux autres officiers francs, Mallobaud, tribun des Scholes, et Malaric, avaient pris sa dfense17,18,19.

Charietto, chef salien install Trves en 355, organise la dfense de la Germanie suprieure contre les incursions des Chamaves, autre peuplade franque20. Mrobaud, gnral franc de 363 383, fidle de l'empereur Julien, puis de Valentinien Ier, consul en 377 et en 383, mort la mme anne et enterr Trves21,22,23. Teutomer, officier franc de Julien vers 36322 Mallobaud, comte des domestiques, puis roi des Francs en 373 et en 37822,24,25,26,27. Richomer, comte des domestiques, matre de la milice, consul en 384, mort en 39328,29,30,31. Bauto, d'origine rhnane, matre de la milice et consul en 38529. Arbogast, fils de Bauto et neveu de Richomer. Matre de la milice en 385, il repousse en 393 l'invasion des trois chefs francs rhnans Genobaud, Marcomir et Sunon, mais il fait proclamer empereur Eugne, est battu par Thodose Ier en 394 et se donne la mort. Sa fille Eudoxia Aelia pouse en 395 l'empereur Arcadius29,32,33,34.

Les grandes invasions[modifier]Le Ve sicle commence par une priode d'accalmie entre les Romains et les Francs. Mais la pression des Huns qui viennent d'Asie pousse les Vandales, les Wisigoths et les Burgondes vers l'ouest. Avec les hivers particulirement rigoureux de 405 et 406, le Rhin et le Danube sont pris par les glaces, et les Barbares peuvent franchir facilement ces fleuves. Tandis que les Francs rhnans pillent une premire fois Trves, les Francs saliens protgent les provinces romaines de Belgique et de Germanie. Un de leurs chefs, Edobich, se rallie l'usurpateur Constantin III qui organise la dfense contre les envahisseurs37. Les Francs saliens se regroupent ensuite en un seul royaume et sont gouverns par Thodomir, tu vers 420 par les Romains, puis par Clodion le Chevelu. Profitant du retrait des troupes romaines de Gaule, il conduit son peuple vers le sud et s'empare de Tournai et de sa rgion. Ils sont cependant arrts et battus par Aetius, qui leur accorde un f dus autour de Tournai. Plusieurs rois s'y succdent, jusqu' Clovis qui devient roi en 48138. La migration des Francs saliens, puis le f dus qui leur est accord, a pour consquence d'isoler les Francs rhnans qui, coups de leurs allis saliens, se retrouvent seuls face aux Alamans. Entre 431 et 469, ils se regroupent en un seul royaume et ngocient une alliance avec le royaume burgonde. Comme Gondioc, roi des Burgondes est galement matre de la milice, les Francs rhnans obtiennent le droit de s'implanter sur la rive gauche du Rhin et occupent Cologne, Mayence et Trves. Plus tard, en 496, ils crasent les Alamans Tolbiac avec l'aide de Clovis. Sigebert le Boiteux et Chlodric, les derniers rois de Cologne, meurent en 508, et les Francs rhnans choisissent le salien Clovis pour leur succder.

Les Mrovingiens[modifier]Parmi les Francs servant l'Empire depuis la fin du IIIe sicle, se trouvent les Francs saliens. Mrove, anctre lgendaire et quasi-divin est selon la tradition germanique la principale source de lgitimit de leurs souverains qui en descendraient.

Toutefois, au Ve sicle leur roi est aussi devenu proconsul des Gaules, c'est--dire un fonctionnaire romain d'origine germanique mais trs bien assimil (en savoir plus sur cette dynamique d'intgration). Les Francs saliens sont alors solidement tablis dans l'ancienne province romaine de Belgique seconde et leurs fonctions militaires leur confrent un pouvoir important en ces temps troubls : le jeune Clovis (germ. Hlodowec, qui donne par la suite les prnoms Ludovic ou Ludwig en Allemagne et Louis en France) devient leur roi Tournai, probablement en 481. Mais il lui faut plus que le pouvoir d'essence divine que lui confre la mythologie germanique, pour s'imposer face aux vques, aux patrices ou la population gallo-romaine en partie christianise. Install Soissons, o il a renvers un gnral romain nommSyagrius, Clovis est sans doute d'abord sensible aux conseils de sa deuxime pouse, une princesse burgonde nomme Clotilde, convertie au christianisme, et ceux de l'vque de Reims, Remi. Si l'on veut bien croire Grgoire de Tours, c'est au cours d'une bataille importante contre les Alamans, la bataille de Tolbiac, qu'il promet de se convertir la religion chrtienne s'il est victorieux39. Il tient parole et reoit le baptme Reims entre 496 et 500 avec, selon Grgoire, plus de 3 000 de ses guerriers et deux de ses s urs, Alboflde et Lantechilde40. Par la suite, il soutient l'homognisation religieuse du territoire qu'il domine, en runissant notamment le premier concile d'Orlans en 511. Aprs une suite de victoires sur ses rivaux barbares, notamment sur les Burgondes lors de la bataille d'Autun, Clovis apparat donc comme l'un des premiers rois germaniques d'Occident avoir adopt la foi nicenne, le christianisme romain, contrairement aux Wisigoths ou aux Lombards ariens et aux Alamans paens. Il parvient ainsi gagner le soutien des lites gallo-romaines et fonder une dynastie durable (laquelle prend le nom de son ascendant) : les Mrovingiens. la suite des conqutes de Clovis (royaume de Syagrius, Aquitaine) et de ses fils (Bourgogne, Provence), les Mrovingiens rgnent sur la grande majorit de l'ancienne Gaule jusqu'au milieu du VIIIe sicle. Leurs souverains les plus connus sont : Brunehilde (ou Brunehaut), reine entre 566 et 613, et Dagobert Ier, roi de 629 639.

territoire, mais sur des sujets.

Les Carolingiens[modifier]Ds le dbut du VIIe sicle, la politique est marque par des querelles sanglantes entre les Francs neustriens (au nord-ouest) et austrasiens (au nord-est). Les derniers rois mrovingiens parviennent difficilement s'imposer leur aristocratie, la puissance foncire de certaines grandes familles leur assurant en effet une influence grandissante sur leurs pairs. La culture latine a progressivement rgress au cours des deux sicles prcdents. Une crise conomique sans prcdent a mis mal l'ensemble des repres de l'Occident antique : elle est notamment due la fermeture des routes commerciales avec le monde mditerranen cause des conqutes arabes. C'est dans ce contexte que commence l'ascension d'une nouvelle famille : les Pippinides. Ds le deuxime quart du VIIe sicle, un certain Ppin de Landen s'empare de la mairie du palais d'Austrasie. Son petit-fils Ppin de Herstal et surtout son arrire-petit-fils Charles Martel exercent la ralit du pouvoir, respectivement de 690 714 et de 717 741. Charles Martel va mme jusqu' se passer de roi de 737 sa mort en 741 et son fils Ppin le Brefne rappellera un roi mrovingien (Childric III) en 743 que pour le dtrner publiquement huit ans plus tard, avec l'aval du pape Zacharie. Cette dynastie devient celle des Carolingiens, du nom deCharlemagne, le fils de Ppin le Bref. Soucieux de lgitimer leur coup d'tat, les Pippinides prtendent descendre de Francus, un Troyen lgendaire, se rattachant par l l'histoire de Rome. Dans le mme but, Eginhard, conseiller et biographe deCharlemagne, s'attellera discrditer la dynastie mrovingienne en crant la lgende des rois fainants. Le pouvoir des Carolingiens marque l'entre relle dans le Moyen ge: le centre du pouvoir se dplace vers l'est, des cits piscopales antiques vers les domaines ruraux des comtes carolingiens. Il est remarquable que dans le mme temps, les hommes de lettres, conscients de la dsagrgation de la culture classique antique, tentent de la faire renatre : c'est la Renaissance carolingienne.Charlemagne, le deuxime et plus prestigieux souverain carolingien est lui-mme couronn Empereur des Francs et des Romains en l'an 800 Rome. Mais il est difficile de voir dans son Empire, une vritable "renaissance de l'Empire romain" (renovatio imperii).

Du royaume des Francs au royaume de France[modifier]En 842, les serments de Strasbourg, prts entre deux des petits-fils de Charlemagne, hritiers de l'Empire qui se dchirent, tmoignent de l'usage de langues qui sont totalement diffrentes l'ouest et l'est. Ils sont suivis du trait de Verdun en 843, qui consacre de fait la division de l'Empire carolingien en trois royaumes, parfois qualifis par les historiens de Francie occidentale, Francie orientale et Francie mdiane. A partir de 911, sous Charles III le Simple, le plus occidental des royaumes francs issu du partage de Verdun en 843, que certains historiens qualifie de Francie occidentale, revendiquera seul de faon continue l'hritage du royaume des Francs de Clovis et Charlemagne par la titulature permanente de ses rois se proclamant tous rois des Francs. Ce royaume des Francs o la notion de Franc a perdu du fait des mariages mixtes entre Gallo-romains et Francs toute connotation ethnique ds le VIIe sicle41, conservera ainsi seul le nom de Francia ou France (officiellement, ds le rgne de Louis IV42). Au Xe sicle, l'arrive au pouvoir d'une dynastie saxonne, les Ottoniens, en Germanie, et celle des Captiens en Francie occidentale marquent la fin de la dynastie des Carolingiens. Les Captiens revendiqueront comme les derniers Carolingiens le titre de roi des Francs. Le terme Francs reste en usage pour distinguer les habitants de la France durant le Moyen ge et c'est par le nom de franj que les chroniqueurs arabes dcrivent au XIIIe sicle lescroiss, venu en majorit du royaume de France, directement issu du royaume des Francs.

Le peuple franc[modifier]

cette poque, comme sous la dynastie suivante, il n'est pas question de

France , mais bien d'un

royaume des Francs : les rois germains, en effet, ne rgnent pas sur un

Physionomie[modifier]Diffrents auteurs dcrivent l'aspect et les caractristiques physiques des Francs tel leur contemporain Sidoine Apollinaire Ils ont la taille haute, la peau blanche, les yeux

bleus, ils se rasent entirement le visage, sauf la lvre suprieure o ils laissent pousser deux petites moustaches ; leurs cheveux, courts derrire et longs devant, sont d'une blondeur admirable ; leur vtement est si court qu'ils ne leur couvre mme pas le genoux, et si serr qu'il laisse voir la forme de leur corps ; ils portent une large ceinture o pend une lourde pe, trs tranchante43 .

sangliers, les Francs se montraient au loin comme un troupeau de btes froces. Une tunique courte et serr laissait entrevoir toute la hauteur de leur taille, et ne leur cachait pas les genoux. Les yeux de ces Barbares ont la couleur d'une mer orageuse ; leur chevelure blonde, ramene en avant sur leur poitrine, et teinte d'une liqueur rouge, est semblable du sang et du feu. La plupart ne laisse crotre leur barbe qu'au-dessus de leur bouche, afin de donner leurs lvres plus de ressemblance avec le mufle des phoques et des loups .

Les ethnies de la ligue des Francs[modifier]Les peuples qui constituaient la ligue des Francs sont supposs tre :

les Chamaves45,46,47,48, les Chattuaires ou Hattuaires45,46,47,48, les Bructres45,46,47,48, les Ansivariens ou Ampsivariens45,46,47,48, les Saliens45,46,47. Ce peuple, cit plus tardivement que les autres, pourrait tre une nouvelle dnomination d'un autre peuple, comme les Chamaves ou les Chauques48.

ce noyau initial de peuples francs se sont rajouts plus tardivement trois autres peuples :

les Tubantes46,48, les Tenctres46,48, les Usiptes46,48,

L'historien belge Godefroid Kurth mentionne d'autres peuples, mais qui sont des peuples de la Germanie infrieure qui n'ont pu se fondre parmi les Francs qu' la fin du IIIe sicle, aprs l'occupation de cette province (devenue la Toxandrie) par les Francs : ce sont les Tongres et les Ubiens45. Kurth et Werner comptent galement les Sicambres ou Sugambres parmi les peuples francs. Ce peuple, combattu par Csar et ses successeurs, n'est plus mentionn aprs le Ier sicle. Il est probable qu'il se soit fondu dans les peuples germains voisins (Saliens, Ubiens, et Tongres), rminiscence d'o serait venu l'apostrophe de saint Remi en

Les Chrusques sont parfois rattachs aux Francs alors que certains les mentionnent comme faisant partie des Saxons. Les Chauques, tablis au nord-est des Frisons, sont plus souvent rattachs aux Saxons qu'aux Francs. Cependant, l'historien Jean-Pierre Poly a propos de voir en les Saliens une tribu chauque qui a quitt son peuple pour rejoindre les Francs49. L'historien allemand, Karl Ferdinand Werner, estime que les Chauques ont constitu l'lment central de la Ligue des Francs, au point que les deux termes sont confondus par les Romains, avec pour consquense que leur chroniques ne parlent plus des Chauques50. Les Chattes51 et les Bataves52 comptent ventuellement parmi les Francs. Plus tard une partie des Francs, dplace vers l'ouest, se fondra avec les saliens des rivages du nord de la Gaule ; on parlera des Francs Saliens l'ouest et des Francs rhnans un peu plus l'est, sur les rives du Rhin et de la Meuse. Le terme de Francs Ripuaires (de ripa = rive) n'apparat qu'auVIIe sicle et reprsente les Francs rhnans53. Remarques : 1. 2. L'historien romain Tacite ne mentionne pas les Francs en l'an 98 aprs J.-C. dans son livre (en ralit : un catalogue) Germania. Ds leur installation en Belgique et dans le nord de la France actuelle (tablie au quatrime sicle), les Francs (Saliens) sont considrs par les Romains comme un peuple part, ayant leurs propres us et coutumes. Les peuples cits plus haut auraient donc fusionn dans un temps relativement bref (120 ans).[rf. ncessaire]

Religion[modifier]Les Francs partageaient le paganisme polythiste des Ases, fixant le destin des hommes, avec les autres peuples germaniques et scandinaves. Le dieu Wotan tait le pre des dieux, il prsidait la guerre, la posie et l'loquence. Il eut pour pouse Frigg, desse de la fcondit et de la victoire, avec qui il eut un fils, Thor, dieu du tonnerre, du vent, des saisons54, de la fertilit55. Les Germains vus comme hros taient galement difis. Le chef des Chrusques, Hermann ou Irmin (latinis enArminius), qui avait t lev Rome et avait servi dans les armes d'Auguste, retourna en Germanieet organisa une rsistance contre l'empire. En 9, il tendit un pige Varus Teutoburgenwald, o ses lgions composes de prs de cinquante mille soldats furent massacres. Hermann mena des escarmouches contre les Romains, et s'employa dtruire les fortifications romaines de l'Elbe, de laWeser et du Rhin. Voulant appaiser les conflits entre rois germains, il fut accus de dictature et finalement empoisonn. Il fut alors rig en hros et

baptisant Clovis :

Courbe la tte, fier Sicambre, abaisse humblement ton cou. Adore ce que tu as brl et brle ce que tu as ador 46,47.

Au XIXe sicle, Chateaubriand dans son sixime chant des Martyrs se plat imaginer leur aspect :

Pars de la dpouille des ours, des veaux marins, des aurochs et des

clbr par des chansons populaires. Les Saxons lui ddirent un temple Ehresbourg (Stadberg) en Westphalie, faisant face un arbre nomme Irminsul. Les Germains lui vourent un culte en se runissant autour d'Irminsul, jusqu' ce que Charlemagne fasse abattre l'arbre en 772 pour abolir le culte paen56. Ils vnraient galement la nature comme les sources, les arbres et les rochers, mais aussi les astres, notamment la Lune et leSoleil. Leurs rites se droulaient autour d'un arbre sacr, au sommet d'un rocher, ou au fond d'une caverne. Ils croyaient la rsurrection des corps56 et, les Germains occidentaux, enterraient les morts avec leurs objets prcieux et leurs armes, afin de continuer guerroyer outre-tombe et festoyer aprs que Wotan les aient envoys dans le Walhalla (Valhll). Les Germains orientaux (Burgondes, Goths...) purent pratiquer des rites funraires diffrents, cause de divergence en cette croyance57. Ainsi, Childric Ier se fit inhumer avec des vtements brods d'or et tait revtu d'un manteau en brocart de soie pourpre revtu d'abeilles d'or cousues avec grenats, le paludamentum des gnraux romains. Il s'agissait peut-tre d'abeilles naissant dans une peau de taureau et fournissant l'humanit le miel de l'abondance58. Il portait galement une cuirasse et une fibule cruciforme en or, insigne des hauts fonctionnaires impriaux. Sa bourse tait remplie de plus d'une centaine de pices d'or frappes entre les rgnes de Thodose II et Znon. cela s'ajoutaient plus de deux cents monnaies d'argent datant de la rpublique romaine jusqu' Constance II et un anneau sigillaire59. Ces lments tmoignent de sa romanisation trs pousse. Son pe longue (spatha) possdait une garde compose de deux animaux dos dos, sa bouterolle dcore d'une plaque deux ttes d'oiseaux symtriques, ainsi que la hache d'un seul tranchant. Le scramasaxe tait rang dans un fourreau dcor d'or cloisonn avec des grenats. son pe tait suspendue un talisman fait en boule de cristal de roche. Ses chevaux de guerre ayant t sacrifis pour tre enterrs avec lui, devaient lui venir en aide pour combattre au Walhalla, l'image de Wotan chevauchant Sleipnir60. Une imitation de tte de taureau, symbole de force et du renouvellement de la vie, tait accroche sur la tte de l'un d'entre eux61. Le titre de chef tait dcern celui dont la famille descendait d'un dieu. Les familles royales cherchaient donc se rattacher aux dieux en revendiquant une ascendance semi-mythique et en l'inscrivant dans la mmoire collective : ainsi, selonFrdgaire, la mre de Mrove aurait t viole par un monstre marin en forme de serpent appel Neptune Quinotaure62 (cinq fois taureau), ou d'un monstre anguipde (au pied de serpent), peut-tre un dieu indo-europen. Il en tait de mme chez les autres peuples germaniques comme les Amalesou les Anglo-saxons 63 : en 450-455, selon Bde le Vnrable, des chefs anglo-saxons nomms Hengist (talon) et Horsa (cheval) dbarqurent sur l'le de Britannia et prtendaient avoir Voden (Wotan) comme arrire-grand-pre64. Ce sont des mythes de fondation classiques chez les peuples de l'antiquit occidentale. Au combat, le roi-prtre 65 s'exposait la vue des adversaires, action vue comme preuve d'une grande hardiesse66. Seul cavalier de la troupe, il chevauche une monture blanche afin de se rendre mieux visible de ses ennemis. Souverain sur le plan temporel et spirituel, il est sacr par la diffusion du charisme (heil67) du chef de guerre (heerknig,

puissance sacre dclenchant la violence destructrice. Il devient ainsi le descendant des dieux possd par les puissances de l'au-del 69. S'il est tu au combat, c'est que les dieux l'ont abandonn ou choisi pour le Walhalla. La mort du roi signifiait la retraite pour les adorateurs de ce chef de guerre possd, dont la fureur guerrire tait divine. Wotan tant fourbe, inconstant et rus, il inspirait un tel comportement ceux qu'il possdait. Le pouvoir des guerriers pouvait tre renforc par Thor, et par Freya dont les prtresses sacrifiaient des hommes pour quilibrer les morts et obtenir la victoire, ou pour obtenir des enfants[rf. confirmer]55. Le paganisme dclina partir de l'adoption du catholicismeaprs le baptme de Clovis Ier vers 500. Le choix catholique permit aux Francs d'avoir l'appui du clerg gallo-romain qui luttait contre l'arianisme, une hrsie condamne aux conciles de Nice (325) et Constantinople (381) mais laquelle les autres peuples germaniques avaient t gagns. Pour les Germains, l'arianisme se rapprochait plus de leur ancienne religion, car le roi-prtre paen conservait toute sa sacralit et restait dtenteur de pouvoirs temporels et spirituels, concentrant ainsi entre ses mains pouvoirs spirituel et politique65.

Organisation militaire[modifier]Les Francs eux-mmes utilisaient des scramasaxes (pe de taille moyenne), des angons ou frames(lances crochet permettant d'immobiliser l'adversaire en se fichant dans son bouclier), et des francisques(haches de jet simple tranchant). Ces armes qui taient technologiquement dveloppes pour l'poque, allies un savoir-faire au combat dvelopp par les Francs, sans cesse menacs l'poque par leurs voisins germains, celtes et romains, ont permis ce peuple de s'imposer assez rapidement mais au prix de durs combats... Au combat, ils n'employaient ni casque, ni cuirasse, c'est--dire tte nue et poitrine dcouverte. Les guerriers portaient le scramasaxe sur la cuisse et tenaient un bouclier en cuir de la main gauche. Comme ils prfraient l'infanterie la cavalerie, les guerriers francs portaient leur pe sur la cuisse et tenaient leur bouclier de cuir sur la

C'est un trait acr, fait pour tre lanc ou combattre de prs. Le cavalier n'a qu'un bouclier ou une frame, les fantassins nus ou vtus d'un lger sayon, lancent des javelots ; chacun d'entre eux en lance successivement plusieurs... Leurs chevaux ne sont ni fins ni agiles, ni duqus l'exercice71 . Ils lanaient les francisques de manire briser les boucliers en bois recouverts de cuir. Le systme de dfense consistait se grouper en cunei (coin triangulaire) et faire tournoyer en l'air leurs longues pes. Ils attendaient alors l'ennemi et abattaient, par la force du tournoiement, les pes sur l'adversaire. Le scramasaxe permettait d'affronter les ennemis au corps--corps. Le bloc triangulaire ne bougeant pas, ils pouvaient se faire massacrer en cas de sous-effectifs ou d'attaque par surprise 72. Les victoires de Clovis sont en partie dues au fait qu'il alignait sur le champ de bataille non seulement ses Saliens, mais aussi des cohortes de Gallo-romains, et qu'il s'attachait garder vivantes la rigueur et la stratgie de l'arme romaine, dans laquelle nombre de Saliens avaient servi en tant que Ltes.

La langue[modifier]

main gauche70. Ils ne possdaient pas de cavalerie lourde.

littralement

roi d'arme 68) : vritable incarnation de Wotan chevauchant Sleipnir, il est possd par le heil qui lui procure vie, sant, victoire (devenant ainsi heilag),

Ils se servent rarement de longues lances ; ils portent des javelots (hast) dits frames, dont le fer est troit et court.

La langue ou peut-tre les dialectes originellement parls par les Francs se rattachent aux langues du groupe germanique occidental. Les peuples germaniques au nord du Rhin et des Alpes, qui acquirent une culture crite en dehors de l'empire gardrent leur propre langue, les peuples qui s'tablirent dans l'empire abandonnrent leur langue pour le latin vulgaire73. Cependant, les Francs installs en Gaule du nord donnrent une coloration spcifique au latin vulgaire parl en ces contres, qui aboutit plus tard aux langues d'ol, et notamment aux dialectes septentrionaux (picard, wallon, normand, champenois et bas-lorrain). Historiquement, les Francs du dbut du Ier millnaire parlaient des dialectes du groupe linguistique dit bas allemand, groupe dans lequel on classe le nerlandais, entre autres. On ne connat pas de forme crite du vieux bas francique ou francique (terme plus ambigu qui comprend aussi des dialectes du moyen allemand et du haut allemand dans la taxinomie actuelle des langues) l'exception de l'inscription runique de Bergakker, qui est essentiellement une langue reconstitue par les spcialistes. Les Saliens font partie des premiers peuples germaniques s'tablir sur le sol romain (avec les Goths et les Burgondes notamment) et donc devoir utiliser le latin, comme en tmoigne la rdaction de la loi salique, tout comme l'ont fait les nombreux Francs (Ltes et fdrs Francs) qui ont servi et ont voulu monter en grade dans l'arme romaine. En revanche, des Francs restrent sur le Rhin et descendirent vers le sud sur cet axe, en se mlant d'autres peuplades germaniques, d'o l'volution considrable de leur langue vers ce qui allait donner naissance d'une part au groupe bas francique, mais aussi d'autre part, aux dialectes franciques du moyen allemand et du haut allemand.

Les sites archologiques du nord de la France[modifier]Exemples de ncropoles fouilles au XIXe sicle[modifier]Envermeu : On a retrouv de nombreux vestiges datant du Haut Moyen ge dans le champ de la Tombe ( 500 m au nord-est de lglise) : 800spultures ont t mises au jour et l'on a dnombr 460 squelettes de guerriers avec leurs armes (scramasaxes, angons, spatha, francisques, frame) et de femmes ornes de leurs bijoux et parures. De plus, on dnombre plusieurs tombes de chevaux, selon la coutume typiquement germanique de les enterrer auprs de leur propritaire, dj dcrite par Tacite dans Germania. Ces tombeaux attestent dune prsence de l'arme franque du nouveau pouvoir. Avesnes-en-Bray : En 1866, au lieu-dit Camp Vaquier, l'abb Cochet a fait des fouilles archologiques suite la dcouverte accidentelle d'un sarcophage en pierre et a mis au jour une ncropole entire du haut Moyen ge d'au moins 12 fosses places sur 3 rangs et orientes est-ouest. Elles ont fourni un mobilier important: 5 vases, 1 scramasaxe, 1 couteau, 5 agrafes de ceinturon avec plaques dont plusieurs taient damasquines, une belle plaque damasquine, une chainette en fer, 4 perles en pte de verre, 2 fibules dont une en bronze anse, une bague en bronze, une paire de boucles d'oreille (franques) et un petit bronze romain du Haut Empire. Ces objets se trouvent maintenant au Muse dpartemental des antiquits (Rouen)74. Douvrend : Au hameau de Beauvert, dans le Champ de l'Arbre ont t exhums 150 200 cadavres placs dans des fosses de craie et accompagns d'un mobilier funraire du Haut Moyen ge. Les objets recueillis furent dposs la bibliothque de Dieppe ou au Muse dpartemental des antiquits (Rouen). En 1865, l'abb Cochet, assist de P. H. Cahingt 75, entreprit une fouille sur une portion de cette ancienne ncropole qu'il data du VIe et du VIIe. Il dcouvrit 140 spultures disposes en 25 ranges nord-sud et orientes est-ouest comme par exemple Londinires, ce que les archologues allemands nomment Reihengrberfriedhof. Aucun plan prcis de ce cimetire ne nous est parvenu. Parmi le mobilier, on distingue :

Une paire de grandes fibules anses en argent dor, une pingle en argent dor, une paire de fibules anses en bronze dor, une applique en bronze estamp, des boucles d'oreille en argent, un argenteus (monnaie en argent) de Justinien du VIe sicle et un antoninien de Claude le Gothique, perc, il devait servir d'ornement, une aiguille en argent, une bague en or

Vingt-quatre vases de terre, dont certains taient remplis de coquillages. Un vase de verre ocelles de couleur verdtre, un bol verdtre bull de forme vase, un collier de perles de verres, une boule de cristal

une pointe de lance flamme triangulaire, 11 autres fers de lance, quatre saxes courts (poignard), un bouclier rond (de type germanique) avec son umbo et son manipule,

On a repr les restes d'un cheval dans une fosse, selon la coutume dj voque par Tacite au Ier sicle dans La Germanie, mais cette pratique se dveloppe surtout aux VIeVIIe sicles. Cependant, rares sont les dcouvertes de ce type en Gaule mrovingienne, mais on peut citer l'exemple de la ncropole d'Envermeu o plusieurs squelettes de chevaux ont t identifis avec leurs mors ct ou des tombes mrovingiennes de Saint-Dizier. En revanche, cette pratique d'enterrer des chevaux entiers ou des quartiers du mme animal est rpandue en Europe du nord76. Londinires : P. H. Cahingt, accompagn de l'abb Cochet a dcouvert environ 400 fosses tailles dans la craie et qui renfermaient parfois plusieurs corps. Les spultures taient orientes ouest-est et disposes en ranges nord-sud. Comparativement aux ncropoles mrovingiennes analogues de Douvrend ou d'Envermeu, le mobilier exhum est relativement peu luxueux (aucune pice d'or ou dore). Dans ce mobilier se trouve : des plaques boucles en bronze dates du VIIe sicle, des fibules, une abondante cramique (150 pots, des vases, des assiettes) et un peu de verrerie. Le grand nombre d'armes dcouvertes sur le site et leur type montrent qu'il s'agissait de guerriers francs (avec femmes et enfants) : on dnombre pas moins de 130 scramasaxes, une vingtaine de breitsaxes, 3 spatha (pes), une quinzaine de haches dont une francisque, des fers de flches, 75 lances, unumbo de bouclier en fer, une etc74.

un

sabre , cinq francisques et vingt-et-une autres scramasaxes74, etc.

Un fauchard (32 cm), une petite hache (11 cm) dissymtrique tranchant inclin vers le bas, une hache en fer (11,2 cm), un Langsax (un

scramasaxe long , de 45,5 cm),

Exemple d'une spulture fouille au XXIe sicle[modifier]Une fouille prventive mene par l'INRAP sur le site de la Tuilerie Saint-Dizier a mis au jour un petit groupe de spultures, celles de deux hommes, une femme et un cheval77, datant du VIe sicle. La femme est dcde jeune et portait de nombreux bijoux, dont quatre fibules, deux petites au cou et deux anses plus bas sur le corps, selon une mode qui se rpand de la Grande-Bretagne la Hongrie cette poque, principalement chez les femmes d'un rang social lev. Les deux hommes taient de haute stature et inhums dans des tombes luxueuses, comparativement celle de la jeune femme. Ils portaient galement des bijoux et, comme de coutume, le scramasaxe, l'pe et une ceinture boucle en matire prcieuse. Boucliers et haches, ainsi qu'angons et lances se trouvaient l'extrieur des cercueils, dans la chambre funraire78.

homogneit entre Seine et Rhin, jusqu'au Danube, et elles se distinguent par la prsence d'armes de prestige, de bijoux et d'objets datant de la mme poque et d'aspect analogue78. Les tombes de ce type les plus prcoces, se trouvent au centre du royaume Franc, alors que celles un peu plus tardives, comme Saint-Dizier, se situent la priphrie 78. Les Alamans ou Almans (du germanique: all- mann-, tous les hommes (aptes au service militaire)) taient un ensemble de tribus germaniques tablies d'abord sur le cours moyen et infrieur de l'Elbe puis le long du Main, o ils furent mentionns pour la premire fois par Dion Cassius en 213. Ces peuples avaient pour point commun de rivaliser avec les Francs (germ. Frank, Libre), sans doute l'origine un autre regroupement d'ethnies tablies plus au nord sur la rive droite du Rhin. Le royaume alaman dsigne le territoire des Alamans dcrit partir de 269.

Origine des Alamans[modifier]Selon l'historien romain Gaius Asinius Quadratus, ils taient un regroupement de diverses tribus. Il fait toutefois peu de doute que les anciensHermundures formaient le gros de la nation. Les tribus qui firent probablement partie des Alamans sont entre autres :

les Hermundures (Hermions) ; les Juthunges ; les Bucinobantes ; les Lentiens ; les Quades, Marcomans, et Semmons ; les Armalauses ; les Teutons. partir du IVe sicle, on entend aussi parler des Suves.

Les Hermundures firent probablement partie des Suves. Plus tard, les noms de Alamans et Suves semblent avoir t synonymes, bien que les Suves se soient dplacs vers la pninsule Ibrique au dbut du Ve sicle, o ils fondrent un royaume indpendant qui dura jusqu'en 585, vaincu et annex par les Wisigoths du roi Liuvigild. En Gaule, on les retrouve jusqu'en Aquitaine, o le nom de certaines localits rappelle leur prsence, telles qu'Allemans, Allemans-du-Dropt etAllemagne-en-Provence. Il s'agit vraisemblablement d'tablissements de ltes, des colons-auxiliaires installs par l'Empire romain.

Rsum historique[modifier]Les Alamans furent continuellement en conflit avec l'Empire romain. Initialement situs au nord de la province de Rhtie, dans une rgion qu'ils abandonneront aux Thuringes, ils sont contenus par les Romains jusqu'au milieu du IIIe sicle, puis en deux sicles d'affrontements, ils se dplacent peu peu vers le sud ouest pour s'installer dfinitivement sur un territoire couvrant une partie de lHelvtie (la Suisse), la Dcumanie (le pays de Bade) et une partie de la Squanaise (l'Alsace). Ils contriburent la germanisation de ces rgions prcdemment romanises. En 258, les Alamans ralisent leur raid le plus dvastateur et le plus profondment avanc dans l'Empire romain : ils envahissent la Rhtie, dtruisent les fortins du limes des champs Dcumates, atteignent lHelvtie et pillent Avenches. Plusieurs bandes descendent toute la valle du Rhne, pillant notamment les faubourgs d'Arles mais vitant les villes trop puissantes comme Lugdunum ou Autun. Les uns attaquent Tarragone en Espagne, dautres passent en Italie du Nord et marchent sur Rome. Au printemps 259, Gallien les bat prs de Milan, mais doit leur abandonner les champs Dcumates : les Alamans sinstallent dans ce saillant qui leur permet de passer facilement le Rhin ou le Danube, menaant la Gaule de lEst, la Rhtie et lItalie du Nord. En 268, ils lancrent une invasion majeure dans le nord de l'Italie, o les Romains avaient t forcs de retirer une grande partie de leurs troupes en rponse l'invasion des Wisigoths. Au dbut de l't, l'empereur Gallien arrta leur avance en Italie, mais ensuite dut faire face aux Goths. Quand, en septembre, la campagne des Goths se termina par la victoire des Romains la bataille de Naissus, le successeur de Gallien, Claude le Gothique, retourna dans le Nord pour s'occuper des Alamans qui commenaient occuper toute l'Italie au Nord du P. Aprs des efforts inutiles pour arriver une retraite pacifique, en novembre 268 Claude fora les Alamans se battre lors de la bataille du lac de Garde. Les Alamans furent battus et forcs retourner en Germanie ; pendant de nombreuses annes, ils ne furent plus une menace pour les Romains. Leur plus clbre bataille contre les Romains eut lieu Strasbourg en 357 (bataille d'Argentoratum). Ils furent battus par le futur empereur Julien lors d'une charge dcisive de sa cavalerie lourde et leur roi Chnodomarius fut fait prisonnier. Le 2 janvier 366, les Alamans franchirent en grand nombre le Rhin gel, afin d'envahir l'Empire romain. Au dbut du Ve sicle, il semble que les Alamans franchirent le Rhin et conquirent, puis s'installrent dans ce qui est maintenant l'Alsace et une grande partie de la Suisse [rf. ncessaire]. Leur royaume dura jusqu'en 496, quand il fut conquis par Clovis la bataille de Tolbiac. Ils acceptrent la suzerainet des Francs et leur royaume devint le duch d'Almanie.

Fonctionnement du peuple[modifier]L'archologie montre une image de la socit alamane qui n'est pas forcment comme l'ont dcrite les sources juridiques[rf. ncessaire]. La richesse du mobilier de la tombe et de l'emplacement indiquaient le rang social du dfunt. Dans les ncropoles anciennes, ce sont surtout les armes et un costume prcieux qui distinguaient les individus1.

Religion[modifier]

Les caractristiques de ces spultures