Les hypnotiques IFSI 1 ° Année Le Mercredi 12 Avril 2006 Paule Tissot - Pharmacien

Les hypnotiquesLes hypnotiques

IFSI 1 ° Année

Le Mercredi 12 Avril 2006

Paule Tissot - Pharmacien


Définitions Rappel de physiologie : le sommeil

( critère de santé de l’esprit et du corps ) Classification Principaux médicaments Repères Enquêtes : « accros aux benzos » Indications Conduite du traitement


Arrêt du traitementRecommandationsLégislation-délivranceSurveillance – administration : soins

infirmierspharmacodépendance


définitions :définitions : ce sont des médicaments utilisés pour

traiter les Insomniestraiter les Insomnies , ils provoquent un sommeil réversibleils provoquent un sommeil réversible ; il ne s’agit pas de véritables

médicaments psychiatriques : ils sont ils sont incapables de traiter une maladie mentaleincapables de traiter une maladie mentale

ils agissent sur l’insomnie qui existe isolément ou fait partie de nombreux isolément ou fait partie de nombreux troubles mentauxtroubles mentaux ;


l’insomnie :l’insomnie : se définit comme étant la

diminution de la durée habituelle de diminution de la durée habituelle de sommeilsommeil

et / ou l’atteinte de la qualité de et / ou l’atteinte de la qualité de celui-cicelui-ci

avec un ralentissement sur la avec un ralentissement sur la qualité de la veille du lendemainqualité de la veille du lendemain


rappel de la physiologie : le sommeilrappel de la physiologie : le sommeil le sommeil normal se compose d’une

succession de 4 à 5 cycles de 1h 30 min4 à 5 cycles de 1h 30 min environ , chacun composé de 3 phases :

le sommeil lent le sommeil lent profond le sommeil rapide


1 - le sommeil lent ( SL)1 - le sommeil lent ( SL) stade 1et 2 : 50 % du sommeil total 2 - le sommeil lent profond ( SLP )2 - le sommeil lent profond ( SLP ) stade 3 et surtout 4 : 25 % du sommeil

total 3 - une phase de sommeil rapide dit 3 - une phase de sommeil rapide dit

« paradoxal » ( SP )« paradoxal » ( SP ) au cours de laquelle l’EEG est apparenté à celui de l’éveil bien que le sommeil soit profond : 25 % du sommeil total


Examen médical :Examen médical : l’hétérogénéité du sommeil normal

est mise en évidence en pratiquant : un enregistrement poly-graphique un enregistrement poly-graphique

du sommeildu sommeil ou hypnogrammeou hypnogramme


les insomnies :les insomnies : elles sont fréquentes ( 30 % des

sujets se plaignent de mal dormir ) elles sont de différents types :elles sont de différents types : avec difficulté d’endormissementavec difficulté d’endormissement sommeil inefficace , éveils sommeil inefficace , éveils

répétésrépétés avec éveil précoceavec éveil précoce


toute insomnietoute insomnie « vraie ou fausse » qui génère une plainte devra impliquer un examen précis de la situation :

causes somatiques environnements comportementales voire psychiatriques les hypnotiques ne sont qu’une réponse les hypnotiques ne sont qu’une réponse

possible ;possible ;


classification des différents classification des différents produits :produits :

les BZD et apparentés les phénothiazines sédatives les antihistaminiques et

association anxiolytiques les molécules diverses


les points communs :les points communs : 1 - le mécanisme d’action :1 - le mécanisme d’action : les hypnotiques dont nous

disposons agissent essentiellement par l’intermédiaire du GABApar l’intermédiaire du GABA , qui exerce un effet inhibiteur sur le cerveau


2 - les actions principales :2 - les actions principales : aucun hypnotique n’entraîne

vraiment un sommeil physiologique , selon la posologie , on obtient la

progression suivante : la sédation le sommeil l’anesthésie


3 - les actions collatérales :3 - les actions collatérales : anti – convulsivante myorelaxante action dépressive respiratoire amnésiante

BZD et apparentésBZD et apparentés

triazolam Halcion * 0,125mg 1 cp/j

loprazolam Havlane * 1 mg 1 cp/j

nitrazépam Mogadon * 5 mg 1 cp/j

lormétazépam Noctamide * 1 et 2mg 1 cp/j

témazépam Normison * 10,20mg 1 cp/j

estazolam Nuctalon * 2 mg 1 cp/j

flunitrazépam Rohypnol * 1 mg 1 cp/j

apparentés

zopiclone Imovane * 7,5 mg 1 cp/j

zolpidem Stilnox * 10 mg 1 cp/j

Phénothiazines sédatives antihisPhénothiazines sédatives antihisPhénothiazines sédatives

thioridazine Melleril * cp,sb 10mg/j

aliménazine Théralène* Cp,sb 5-20mg

phéno-antihistaminique

prométhazine phénergan cp,sp 1cp/J

niaprazine Nopron * Sp Enf

1mg/kg/J

Phénothiazines + anxiolytiquesPhénothiazines + anxiolytiques

Méprobamate + acéprométazine

Mépronizine* cp 1cp/j

Chlorazépate –K+acépromazine+acéprométazine

Noctran * cp 1cp/j

Molécules diversesMolécules diverses

doxylamine Donormyl*méréprine*

Cp sec

sirop

1cp/j

2 8 càc /j


repères :repères : 1988 : retrait d’Halcion * 0,5 mgretrait d’Halcion * 0,5 mg 1991 : arrêté « Durieux » :arrêté « Durieux » :

limitation de la durée de prescription des anxiolytiques à 12 semaines et des hypnotiques à 4 semaines ; durée restreinte pour le triazolam ( Halcion )


repères (suite ) :repères (suite ) : 1992 : retrait d’Halcion * 0,25 mgretrait d’Halcion * 0,25 mg ,

obligation pour le fabricant de porter sur l’étiquetage les durées de prescription ;

1996 : retrait de Rohypnol * retrait de Rohypnol * 2mg2mg ,restriction des indications du flunitrazépam ( Rohypnol * ) aux troubles sévères du sommeil


repères ( suite 1 ) :repères ( suite 1 ) : 1998 : retrait de Lysanxia * 40 mg retrait de Lysanxia * 40 mg

, nouvelles R.M.O concernant les anxiolytiques et hypnotiques ;

1999 : limitation du limitation du conditionnement du Rohypnol * à 7 conditionnement du Rohypnol * à 7 comprimés ;comprimés ;


repères ( suite 2 et fin ) :repères ( suite 2 et fin ) : 2001 : limitation de la durée de limitation de la durée de

prescription du flunitrazépam ( Rohypnol * prescription du flunitrazépam ( Rohypnol * ) à 2 semaines , délivrance fractionnée) à 2 semaines , délivrance fractionnée pour une durée de 7 jours et application de la réglementation des stupéfiants

2004 : tranxène 50 mg per os passe à la réglementation des stupéfiants


enquête : « accros aux BENZOS »enquête : « accros aux BENZOS » « impossible de dormir sans mon

somnifère » depuis 7ans – catherine près de 10 % de Français sont près de 10 % de Français sont

dépendants :dépendants : 9,1 % des adultes de 18 à 75 ans18 à 75 ans

utilisent un anxiolytique ou un hypnotique régulièrement


près de 10 % de Français sont près de 10 % de Français sont dépendants ( suite ) :dépendants ( suite ) :

plus de 20 % des femmes contre 11,7 % plus de 20 % des femmes contre 11,7 % des hommesdes hommes avouent leur consommation dans les 12 derniers mois .

plus de 57 % des utilisateurs plus de 57 % des utilisateurs poursuivent un traitement depuis au poursuivent un traitement depuis au moins 5ansmoins 5ans


prés de 10 % de Français sont prés de 10 % de Français sont dépendants (suite 1 ) :dépendants (suite 1 ) :

en 2001 , la CNAM s’est penchée sur la consommation de 3 benzodiazépines dans 10 régions :

Tranxène 50 *Tranxène 50 * Nordaz 15 *Nordaz 15 * Rohypnol *Rohypnol *


conclusions :conclusions : 30 à 40 % des patients dépassent dépassent

les durées de traitementles durées de traitement , 20 à 40 % les posologies les posologies

maximales recommandées sont maximales recommandées sont dépasséesdépassées ,

¼ sont utilisées hors A.M.M¼ sont utilisées hors A.M.M ,


conclusions :conclusions : une enquête qui ne met pas en

cause les produits mais les dérives les dérives d’une « classe relativement ciblée de d’une « classe relativement ciblée de consommateurs »consommateurs »

notamment les garçons qui les associent à l’alcoolassocient à l’alcool


près de 10 % de Français dépendants :près de 10 % de Français dépendants : c’est le 2 ° type de dépendance2 ° type de dépendance , sur une

durée courte mais à forte dose , généralement par boîtes entières , utilisées dans un but de » défonce »» défonce » : souvent à l’origine de passage à l’acte et d’agissements violents


ce sont les personnes âgées les ce sont les personnes âgées les plus « accros »plus « accros »

près d’1/3 des 55 - 75 ans en consomment régulièrement

les posologies des plus de 65 ans seraient excessives ou imprécises dans plus de 40 % des cas ( diminuées de moitié )


ces produits sont fréquemment mis ces produits sont fréquemment mis en cause :en cause :

dans l’altération des fonctions dans l’altération des fonctions cognitives ,cognitives ,

dans les chutes ,dans les chutes , dans les fractures du coldans les fractures du col


on note également une forte une forte exposition féminine exposition féminine

et ce dès 18 ansdès 18 ans elle s’accentue après 45 anselle s’accentue après 45 ans environ 1 femme sur 5 de plus de

55 ans consomme au moins 1 fois / semaine ou des anxiolytiques ( contre 1 homme sur 10 )


le consommateur exerce un vrai forcing pour obtenir ce type de médicaments et se place dans une relation « marchande » vis-à-vis du prescripteur

le patient ne se considère pas malade et n’a pas conscience de sa dépendance


85 % des prescriptions émanent 85 % des prescriptions émanent des généralistes :des généralistes :

manque de temps d’informations pressions des patients ils initient le traitement dans 50 à ils initient le traitement dans 50 à

60 % des cas60 % des cas


indications strictes : selon 3 critèresindications strictes : selon 3 critères la place de l’insomnie dans le cycle du

sommeil la pathologie qui la favorise ou la

détermine la notion d’une consommation

antérieure insomnie occasionnelle ( 2 à 3j) insomnie transitoire ( 1 à 3 semaines ) insomnie chronique ( sauf hal et roh )


modalités d’administration :modalités d’administration : administrés le soir au coucherle soir au coucher la durée du traitement la plus brève la durée du traitement la plus brève

possiblepossible prescrire la plus faible posologie prescrire la plus faible posologie

efficaceefficace arrêter le traitement de façon arrêter le traitement de façon

progressiveprogressive si de fortes poso sont utilisées


facteur de choix de l’hypnotique :facteur de choix de l’hypnotique : de la place de l’insomnie dans le de la place de l’insomnie dans le

cycle du sommeilcycle du sommeil ( endormissement , 2 ° partie de la nuit , petit matin )

du délai et de la durée d’action du du délai et de la durée d’action du médicamentmédicament

du terraindu terrain ( personne âgée , enfant , femme enceinte )


arrêt du traitement :arrêt du traitement : les accidents de sevrage sont

beaucoup plus fréquents avec les barbituriques qu’avec les benzodiazépines

il convient de les prévenir par une de les prévenir par une utilisation discontinueutilisation discontinue

sevrage : le rebond est le prix à payersevrage : le rebond est le prix à payer


recommandations : « ne pas galvauder recommandations : « ne pas galvauder le lit »le lit »

un grand principe : restreindre le temps passé au lit pour qu’il soit égal au temps ou l’on dort

aller au lit seulement quand on « tombe de sommeil »

ne pas lire , écouter la radio , ni regarder la TV , ni manger au lit


recommandations :recommandations : se lever à heure fixe , ( même si

on n’a pas fermé l’œil de la nuit ) ne pas faire de sieste pendant la

journée


recommandations :recommandations : le nouveau statut du Rohypnol * a

divisé par 5 les ventes en officinedivisé par 5 les ventes en officine Tranxène 50 * per osTranxène 50 * per os a suivi sur ses

pas , devenu stupéfiant en mars 2004 malgrémalgré ces recommandations et les

mesures d’encadrement plus de 57 % des plus de 57 % des utilisateurs poursuivent 1 traitement utilisateurs poursuivent 1 traitement depuis au moins 5 ansdepuis au moins 5 ans


surveillance – soins infirmiers :surveillance – soins infirmiers : s’assurer que le patient a bien pris son

médicament surveiller des signes d’allergie , surveiller l’apparition des signes de

porphyrie tels que nausées , vomissements , douleurs abdominales dans le cas de barbituriques


évaluer les signes d’une éventuelle dépendance psychique

évaluer les signes d’apparition d’insuffisance respiratoire ,

la plus grande prudence est nécessaire chez les personnes âgées , les insuffisants hépatiques ,

rénaux , respiratoires


contacts :contacts : pour un renseignement ou le

signalement de cas de pharmacodépendance grave ou d’abus grave de médicament on peut s’adresser à un des centres d’évaluation sur la un des centres d’évaluation sur la pharmacodépendance ( CEIP )pharmacodépendance ( CEIP )

au nombre de 6 : Caen , Grenoble , Marseille , Nancy , Paris et Toulouse

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