Les Impressions Numeriques Dans Les Collectons Pfotographiques

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http://www.cnap.fr/connatre-et-conserver-les-impressions-numriques-dans-les-collections-photographiques-patrimoniales

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Franoise Ploye conservation-restauration du patrimoine photographique Connatre et conserver les impressions numriques dans les collections photographiques patrimoniales Avec le soutien du Centre national des arts plastiques Institutions partenaires : Atelier de restauration et de conservation des photographies de la Ville de Paris (Arcp) Fonds municipal dart contemporain de la Ville de Paris (Fmac) Institut national du patrimoine (Inp) Paris, septembre 2011

SOMMAIRE REMERCIEMENTS p. 2 INTRODUCTION p. 4 PARTENAIRES ET COLLABORATEURS DE CETTE TUDE . p. 5 1. ANALYSE DE LEXISTANT DANS LES COLLECTIONS .... p. 6 2. LES IMPRESSIONS NUMRIQUES DE QUALIT PHOTOGRAPHIQUE ... p. 11 2.1. Les impressions numriques : gnralits ... p. 11 2.2. Le tirage jet dencre de qualit photographique . p. 12 3. RECHERCHE APPLIQUE : FRAGILITS ET RESTAURATION DE TIRAGES JET DENCRE PIGMENTAIRE SUR PAPIERS PUR COTON ET SUR PAPIERS BARYTS . p. 14

3.1. Tests dhumidification / mise plat p. 17 3.2. Tests de nettoyage sec et de sensibilit labrasion ... p. 20 3.3. Tests de charnires pour le montage et la prsentation ... p. 23 3.4. Tests de sensibilit aux solvants p. 38

Conclusion de la recherche applique . p. 50 4. RECOMMANDATIONS GNRALES POUR LA CONSERVATION PRVENTIVE DES TIRAGES JET DENCRE p. 52 5. FICHES DIDENTIFICATION ET DE CONSERVATION . p. 54

Fiche 1 : le jet dencre Iris p. 55 Fiche 2 : le jet dencre pigmentaire de type Fine art sur papier pur coton p. 58 Fiche 3 : le jet dencre pigmentaire de type Fine art sur papier baryt . p. 62 Fiche 4 : le jet dencre sur papier RC multicouches ... p. 65 Fiche 5 : le jet dencre solvants p. 69

6. TERMINOLOGIE POUR LA DESCRIPTION DES TECHNIQUES DIMPRESSION NUMRIQUE p. 72 7. QUESTIONNAIRE DINFORMATION SUR LES TECHNIQUES PHOTOGRAPHIQUES CONTEMPORAINES (FRANAIS / ANGLAIS) p. 73 CONCLUSION .. p. 74 BIBLIOGRAPHIE .. p. 75 Annexe n1 Schma du flux de production des tirages numriques (VTP, 2008, p. 323) Annexe n2 Article : PLOYE et al. 2009a, Sminaires sur lidentification et la conservation des impressions numriques lInstitut national du patrimoine. Compte rendu des travaux effectus en 2007 et 2008.

Franoise Ploye - Connatre et conserver les impressions numriques dans les collections photographiques patrimoniales Rapport de recherche Cnap, septembre 2011.

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REMERCIEMENTS Ce travail prend sa source en 2004, lorsque les premires questions concernant la conservation des impressions numriques nous sont parvenues, alors que jtais membre de lquipe de Anne Cartier-Bresson lAtelier de restauration et de conservation des photographies la ville de Paris (ARCP). Les responsables de collections taient confronts de tout nouveaux supports et souhaitaient tre guids, tant pour la conservation des photographies fraichement acquises que pour les acquisitions futures, par crainte dacqurir des uvres ralises sur des supports instables. Je remercie donc en premier lieu Anne Cartier-Bresson. Elle ma permis, dans le cadre de mon travail lARCP, de me consacrer la dcouverte de ces nouvelles techniques qui entraient alors dans lhistoire de la photographie. La premire tape fut dtudier et dassurer le suivi de conservation des uvres de lAtelier Adamson exposes la Maison europenne de la photographie au printemps 2005. A cette poque, les connaissances relatives la conservation de ces nouvelles techniques de tirages taient encore confuses. Il fallait en comprendre la production et les usages, diffrencier les techniques, crer des catgories. Je remercie toutes les personnes qui ont port intrt mes questionnements, qui mont guide, qui mont parl de leur pratique. Je remercie Laurie Hurwitz, charge des expositions la MEP, qui ma permis de rencontrer Franck Bordas lpoque o il pratiquait encore la lithographie, paralllement au tirage dartiste avec des techniques jet dencre de grande qualit. Ce fut la base dune collaboration qui ma permis de comprendre le potentiel cratif du tirage jet dencre, ses origines, ses spcificits. Ayant moi mme, il y a longtemps, ralis des tirages sur mesure en laboratoire professionnel, jai trs vite t convaincue : ce qui se fabriquait l, en dition trs limite, ntait pas des impressions numriques, ni mme des impressions jet dencre pigmentaire mais bien des tirages jet dencre pigmentaire. Mes remerciements vont donc Franck Bordas ainsi qu Alice Tremblais pour ces journes de dcouverte, dchanges, durant lesquelles nous avons, avec les tudiants restaurateurs de lInstitut national du patrimoine (Inp), ralis des tirages qui ont servi nos observations et nos tests de restauration depuis 2007. Je remercie galement Jean-Paul Gandolfo qui nous a galement confi un grand nombre dchantillons pour nos tests et qui, surtout, ma apport mon premier bagage de connaissances techniques transversales sur les impressions numriques. Je remercie, outre-Atlantique, la Fondation Andrew W. Mellon, qui finance depuis de nombreuses annes de multiples projets pdagogiques relatifs la conservation des photographies et notamment, en 2006, le premier Workshop international consacr lidentification et la conservation des photographies numriques et plus particulirement des impressions numriques. Ce fut une source inestimable dinformations et dchanges. Jen remercie tous les organisateurs et intervenants, et plus particulirement Nora Kennedy et Franziska Frey ainsi que Martin Jrgens et Rita Hofmann qui ont bien voulu, par la suite, rpondre mes questions techniques. Pour leur conseil sur les coupes stratigraphiques, je remercie Jrgen Ketterer, Daniel Burge et Ryan Boatright. Je remercie galement Aurlie Perreux, Fabien Cannarella, Antonin Riou, Pauline Duyck et Dorothe Clermontel qui ont particip en tant qutudiants aux sminaires sur lidentification et la conservation des impressions numriques organiss lInp. Je remercie Bertrand Lavdrine, Christine Capderoux et Martine Gillet pour leur avis et pour laccs au centre de ressources documentaires du CRCC. Depuis 2009, paralllement mes activits de restauratrice indpendante, je poursuis ce travail grce au soutien du Centre national des arts plastiques, avec trois objectifs principaux : continuer intgrer les nouveauts dans ce domaine technologique particulirement mouvant et innovant ; transmettre de la manire la plus claire et la plus pdagogique possible ces


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connaissances afin quelles puissent tre appliques concrtement dans les collections ; raliser des tests de sensibilit sur les techniques les plus courantes afin de dlimiter le champ des possibles en termes de conservation et de restauration point sur lequel les connaissances sont particulirement lacunaires. Je remercie donc trs sincrement le Cnap, plus particulirement les membres de la Commission de restauration, mais aussi les partenaires de cette recherche : - A lARCP : Anne Cartier-Bresson, pour son soutien et sa confiance ; Maud Blanc, Aurlie Perreux et Clara Prieto pour nos changes et pour les colorimtries ; Ccile Bosquier, pour son aide dans ma recherche documentaire ; Jean-Philippe Boiteux pour son avis clair de photographe et pour les chantillons de tirages quil a ralis pour nos tests ; et toute lquipe de lARCP pour son accueil. - A lInp : Marie-Christine Papillon et son quipe du laboratoire, de mavoir permis dutiliser les appareils dobservation et de prise de vue microscopique sans lesquels un grand nombre dillustrations de ce travail nexisteraient pas, pour les microanalyses lmentaires MEB/EDS, pour leurs explications toujours patientes. - Au Fmac : Anne Sudre, pour son soutien ; Kristen Hely pour la qualit de notre collaboration lors de ltude de conservation des uvres phographiques du Fmac et jusqu aujourdhui. Enfin, je remercie trs sincrement mes interlocuteurs dans les collections pour leur accueil et pour lintrt quils ont accord ce travail ; jespre quil leur sera utile : - Au Fnac : Aude Bodet, Pascal Bausse, Maryline Debord et Sylvie Puaud. - Au Fmac : Kristen Hely et Christel Courtois. - A la collection Neuflize Vie : Aline Pujo et Claire-Odile Bodin. - Au Mac Val : Diana Gay et Ingrid Jurzak.


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INTRODUCTION Les annes 1990 ont vu merger les technologies dimpression numrique dans le secteur du tirage photographique professionnel, puis amateur. Les impressions numriques ctoient aujourdhui les tirages photographiques traditionnels dans les collections de photographies contemporaines. De nombreuses questions se posent nanmoins sur la stabilit des impressions numriques, le plus souvent lorsquon les compare avec les tirages couleurs argentiques traditionnels. Il est vrai que les premires impressions IRIS, qui ont su sduire le milieu de lart ds le dbut des annes 1990 sous lappellation de Fine Art Printing , taient encore trs instables. Une simple goutte deau faisait couler les colorants et ceux-ci rsistaient mal lexposition la lumire. Depuis, des budgets considrables ont t investis par les fabricants dans la recherche de systmes dimpression associant qualits esthtiques, stabilit, simplicit et rapidit. Il en rsulte un vritable progrs. Cependant, le renouvellement quasi annuel des systmes dimpression, leur complexit, les diffrences flagrantes de qualit dun produit lautre ainsi que les dclarations parfois quivoques de fabricants sur la stabilit de leurs tirages ne facilitent pas le travail des professionnels de la conservation. Les impressions numriques ne sont pas soumises aux mmes processus de dgradation que les photographies traditionnelles. Les solutions de conservation et de restauration labores pour ces dernires ne sont donc pas directement transposables aux impressions numriques. Cependant, dans de nombreux cas, par manque de connaissances, il est possible de les confondre. Il est par consquent important dapprendre connatre ces nouvelles techniques afin de pouvoir les conserver. Ce travail comporte en premier lieu une analyse de lexistant afin de dterminer la place relle de ces nouvelles techniques dans les collections aujourdhui. Nous nous concentrons par la suite sur les techniques les plus largement reprsentes, cest dire les tirages jet dencre. Lobjectif est dune part dapprendre identifier ces nouvelles images et dautre part den cerner les fragilits spcifiques, afin denvisager des solutions de conservation et de restauration adaptes. Lidentification ncessite dans un premier temps un effort de classification. Cette classification fonde sur la technique, ses matriaux constitutifs, son esthtique et son usage, doit permettre une approche typologique, de la mme manire que pour la photographie traditionnelle1. Une telle classification nest cependant pas fige et doit voluer pour intgrer les nouveaux produits et surtout rester lcoute dune volution rapide des usages. Ltude bibliographique associe aux tests complmentaires raliss dans le cadre de notre recherche applique dcrivent la raction des matriaux certains facteurs de dgradation peu pris en compte par les tests de vieillissement artificiels courants, la sensibilit labrasion et aux traces de doigts, par exemple. Ces informations sont importantes, notamment pour la conservation prventive des uvres. Notre recherche applique propose par ailleurs une premire valuation des traitements de restauration envisageables sur ces techniques. Les chantillons soumis aux tests ont t raliss auprs de laboratoires ou dateliers spcialiss dans la production dimpressions numriques et sont reprsentatifs des uvres tudies dans les collections ou caractristiques dune production courante. La transmission des informations est assure sous forme de fiches synthtiques regroupant les informations relatives lidentification, la conservation prventive et la restauration. Enfin, pour rpondre aux demandes rcurrentes des responsables des collections, nous proposons un questionnaire technique simplifi destin aux artistes au moment de lacquisition des uvres ainsi quune nomenclature pour la dsignation des techniques dimpression numrique.

1 Un premier travail important de classification des techniques dimpressions numriques a t ralis par Martin Jrgens : se reporter la bibliographie.


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PARTENAIRES DE CETTE TUDE Arcp LArcp, service charg de la conservation et de la restauration des photographies de la Ville de Paris, est partenaire technique et scientifique, notamment pour laccs aux ressources documentaires ainsi quaux appareils danalyse des couleurs et de prise de vue (colorimtre, appareil photographique numrique haute dfinition). Interlocutrice : Anne Cartier-Bresson, conservatrice gnrale et directrice. Fmac La collection du Fonds municipal dart contemporain de la Ville de Paris est reprsentative de la diversit des matriaux photographiques contemporains. Elle prsente en outre lavantage davoir dj t identifie techniquement, ce qui permet de construire cette recherche sur un acquis solide. Interlocutrice : Kristen Hly, charge de la conservation des uvres. Inp : LInstitut national du patrimoine est partenaire scientifique et pdagogique, notamment pour laccs aux quipements de stromicroscopie et de microscopie photonique. Des analyses physico-chimiques didentification visant mieux caractriser les matriaux constitutifs des tirages pourront par ailleurs tre effectus par le laboratoire. Interlocutrice : Marie-Christine Papillon, responsable du laboratoire scientifique. LES AUTRES COLLABORATEURS Section restauration des photographies de lInp : Anne Cartier-Bresson, responsable de section et les tudiants qui ont particip mon sminaire de recherche : Aurlie Perreux, Antonin Riou, Fabien Cannarella, Dorothe Clermontel et Pauline Duyck. Studio Bordas : Franck Bordas, directeur et Alice Tremblais, ingnieure image. Jean-Paul Gandolfo : responsable du Laboratoire photographique de lEcole nationale suprieure Louis Lumire. LES COLLECTIONS DE RFRENCE DE CETTE TUDE Fonds municipal dart contemporain de la ville de Paris (Fmac) : interlocutrice, Kristen Hly, charge de la conservation des uvres. Fonds national dart contemporain (Fnac) : interlocutrice, Aude Bodet, inspecteur de la cration artistique, chef du bureau des collections. Muse dart contemporain du Val de Marne (Mac Val) : interlocutrice, Diana Gay, attache de conservation du patrimoine, charge de l'tude et du dveloppement de la collection. Collection Neuflize Vie : interlocutrice, Aline Pujo, conservatrice de la collection.


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1. ANALYSE DE LEXISTANT DANS LES COLLECTIONS Il nexiste, notre connaissance, aucune tude visant valuer la prsence et la conservation des impressions numriques dans les collections. Evoquons nanmoins lenqute effectue par lImage Permanence Institut (IPI)2 en 2008 Survey of Digital Print Experience et dont lobjectif taient dvaluer le niveau de connaissance des institutions concernant lidentification et la conservation des tirages numriques3. Survey of Digital Print Experience de lImage Permanence Institut4 Les rsultats de cette enqute ralise auprs de muses, de bibliothques et darchives au niveau international montrent que la plupart des institutions patrimoniales conservent des tirages numriques dans leurs collections ou dans leurs archives mais que leurs quipes5 ne possdent pas les informations et connaissances ncessaires pour les identifier et pour laborer des politiques de conservation adaptes ces nouveaux matriaux. Confusion terminologique Une grande confusion terminologique est mise jour, en commenant par la dfinition de digital print (tirage numrique) qui ne dsigne pas la mme chose selon les interlocuteurs. Termes gnriques, marques et jargon sont en outre confondus. De telle sorte quun Gicle se retrouve par exemple class hors catgorie alors quil sagit dun tirage jet dencre, pendant quun Lambda ou un C-Print ne sont pas toujours reconnus comme des tirages numriques photochimiques. Notons cependant que lintitul de lenqute entretient lui aussi une certaine ambigit dans la mesure o il inclut tous les tirages numriques, ce qui rclame une certaine vigilance de la part du lecteur : les rsultats ne concernent pas les seules impressions numriques mais bien tous les tirages gnrs partir dun fichier numrique. Les papiers photosensibles sont par consquent assimils la catgorie des nouvelles techniques que nous ne connaissons pas et quil nous faut apprendre identifier et conserver ; ce qui ne correspond pas tout fait la ralit. Nous connaissons en effet relativement bien les tirages numriques photochimiques et beaucoup moins bien les vraies nouvelles techniques que sont les tirages raliss avec des imprimantes. Limportant serait surtout de cesser de les confondre. Lambigit du terme tirage numrique, entretenue par le march de lart, par certains fabricants et laboratoires de tirages pour rassurer lusager mfiant lgard des impressions numriques, floute finalement toute la photographie contemporaine et dessert la production de qualit. Cest la raison pour laquelle il nous parat fondamental dassumer la cration dune catgorie impression numrique afin que les institutions puissent a minima distinguer un tirage numrique photochimique traditionnel (le tirage chromogne, par exemple, que les conservateurs-restaurateurs connaissent bien) dun tirage numrique jet dencre ou dune lectrophotographie et encourager ainsi lamlioration des connaissances concernant ces derniers.

2 LIPI, situ Rochester dans ltat de New York, est un centre spcialis dans la recherche sur la conservation prventive des photographies. Les outils de conservation dvelopps par cet institut font rfrence auprs des collections et des professionnels de la conservation-restauration. LIPI mne actuellement le projet DP3, consacr la recherche sur la stabilit des impressions numriques, et financ par la Andrew W. Melon Fondation et lInstitut for Museum and Library Services : http://www.dp3project.org/ 3 Nous verrons plus bas que la notion de tirage numrique est plus large que celle dimpression numrique. 4 Les rsultats de cette enqute sont voqus dans BURGE et al. 2009a et 2009b. 5 Ont t consults : des conservateurs, des restaurateurs, des attachs de conservation, des rgisseurs, des spcialistes de lexposition.


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Etat de conservation Plus de 70% des institutions dclarent avoir relev des dgradations sur les tirages numriques. Les dgradations voques sont les suivantes :

rayures et abrasions de la surface de limage 42% craquelures ou dlamination de la couche image 12%

Dgradations mcaniques

tirages colls ensemble 21% affaiblissement de limage ou du texte 41% jaunissement du papier 30% Dgradations chimiques diffusion ou transfert des encres 23%

Aucune dgradation constate 29% La lecture de ces chiffres rclame l encore vigilance et interprtation : si les cas de diffusion-transfert de lencre sont des dgradations spcifiques aux impressions numriques, les autres altrations, et notamment les affaiblissement et jaunissement, peuvent toucher un tirage chromogne (tirage photochimique traditionnel). Revenons maintenant lexistant tudi dans le cadre de ce travail soutenu par le Cnap. Les collections du Fmac, Fnac, Mac Val et Neuflize Vie Ces collections confirment la confusion terminologique voque par lenqute de lIPI et la ncessit de mettre en place un travail rigoureux didentification technique des photographies contemporaines. Les expriences de ces quatre collections refltent ce titre les difficults rencontres par les institutions patrimoniales franaises dans leur ensemble, difficults soulignes depuis quelques annes par les professionnels de la photographie6, du march de lart contemporain et de la conservation7. Prcisons que le Fmac a maintenant remdi ce problme en demandant aux restaurateurs de lARCP de procder lexpertise technique de toutes ses photographies ; ce travail incluant lidentification, lvaluation des fragilits ainsi que des recommandations concrtes et cibles pour la conservation8. Fmac / Ville de Paris Cette collection municipale dart contemporain comporte ce jour environ 210 photographies dont 9% sont des impressions numriques. Les principales techniques reprsentes par ordre dimportance quantitative sont les suivantes :

tirage jet dencre pigmentaire sur papier pur coton tirage jet dencre pigmentaire multicouches sur papier RC tirage jet dencre solvants lectrophotographie (impression laser et photocopie) tirage jet dencre base de colorant plastifi ou pas

6 GANDOLFO, 2008 ; TREMBLAIS, 2007, p. 37 et 38. 7 BURGE et al. 2009a et 2009b ; CARTIER-BRESSON, 2008b ; PLOYE, 2008 ; ainsi que les divers tmoignages et questions de responsables de collections et de restaurateurs - qui nous ont t soumis depuis quelques annes, notamment dans le cadre de cette recherche. 8 PLOYE et al. 2009b.


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Les tirages jet dencre pigmentaire sur papier pur coton sont trs largement majoritaires. Les plus anciennes impressions numriques de la collection datent de 1998 (jet dencre base de colorants plastifi, Xavier Veilhan, Les ingnieurs) et 2000 (tirage Iris jet dencre base de colorant sur papier pur coton, Bernard Crespin, Autoportrait 1) ; la grande majorit des tirages jet dencre date des annes 2000. La majorit des dgradations constates sont de nature mcanique : abrasions, rayures, lacunes, dcollement du support, ainsi que diverses salissures : encrassement, empreintes de doigts. Des problmes de montage sont par ailleurs constats sur quelques tirages, notamment lorsque les artistes privilgient un mode de prsentation brut , sans montage ni encadrement protecteurs. Collection Neuflize Vie Cette collection contemporaine dentreprise comporte ce jour environ 700 photographies parmi lesquelles environ 8% sont des tirages jet dencre avec certitude. Les techniques reprsentes par ordre dimportance quantitative sont les suivantes :

tirage jet dencre pigmentaire sur papier pur coton tirage jet dencre base de colorants jet dencre solvants sur toile/bche brillante lectrophotographie (photocopie)

Les tirages jet dencre pigmentaire sur papier pur coton sont trs largement majoritaires. Les autres techniques listes ici sont des cas isols. La grande majorit des tirages jet dencre date des annes 2000. Les uvres que nous avons tudies sont globalement en trs bon tat, probablement car elles sont le plus souvent protges sous cadre et verre, ou par un film en plastique qui rduit la fragilit mcanique inhrente aux tirages jet dencre pigmentaire. La collection Neuflize Vie tmoigne en outre de deux cas notoires dinstabilit chimique de tirages ayant entrain des retirages. Dans le premier cas, il sagissait dune srie de tirages jet dencre base de colorants dont lquilibre des couleurs avait gravement bascul, vraisemblablement sous laction de la lumire et des polluants. Cette srie prmaturment dgrade a t remplace, la demande de lartiste, par des tirages jet dencre pigmentaire plus stables chimiquement. Le second cas de dgradation chimique prmature concerne une technique de tirage photochimique argentique que lartiste a remplac par des tirages jet dencre pigmentaires de sa propre production. Fnac Les photographies du Fnac tudies dans le cadre de cette recherche correspondent aux acquisitions 2004-2008, ce qui reprsente 247 photographies numriques dans la base de donnes des collections9, dont 128 sont des impressions numriques. Les principales techniques reprsentes par ordre dimportance quantitative sont les suivantes :

tirage jet dencre pigmentaire sur papier pur coton tirage jet dencre pigmentaire sur papier baryt tirage jet dencre Iris base de colorants tirage jet dencre solvants

9 Il sagit uniquement des tirages dont la dnomination pouvait laisser supposer une technique dimpression numrique : cest dire le terme numrique (par exemple, tirage numrique couleur) ou bien plus clairement jet dencre , etc. Le nombre total des photographies acquises entre 2004 et 2008 par le Fnac est par consquent suprieur 247 photographies.


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tirages jet dencre pigmentaire sur papier RC lectrophotographie

Les tirages jet dencre pigmentaire sur papier pur coton sont trs largement majoritaires. Les papiers baryts intgrent la collection depuis 2008 ; les tirages Iris sont bien reprsents ainsi que les techniques plus industrielles comme le jet dencre solvants, sur diffrents supports. La majorit des dgradations constates sont de nature mcanique : abrasions, rayures, dgradations provoques par un contrecollage en plein (matits, bulles, dcollement du support), empoussirement et empreintes de doigts. Mac Val Le Muse dart contemporain du Val de Marne conserve environ 570 photographies dont 13 sont des impressions numriques. A noter que la collection a t constitue pour une large part avant les annes 1990, dcennie durant laquelle les techniques dimpression numrique commencent entrer dans les collections ; ce qui explique la faible reprsentation de ces nouvelles techniques dans cette collection. Les techniques reprsentes sont les suivantes :

tirage jet dencre pigmentaire sur papier RC tirage jet dencre base de colorants sur papier RC tirage jet dencre pigmentaire sur papier pur coton

Les quelques dgradations constates sont de nature mcanique : abrasions (marques dongles), dcollement du support, empoussirement, empreintes de doigts. Un jaunissement de nature chimique en bordure dimage a t identifi sur un tirage jet dencre base de colorant sur papier RC datant de 2003. Conclusions de lanalyse des collections Les techniques prsentes Une grande diversit de techniques jet dencre est constate. Parmi ces techniques, les tirages jet dencre pigmentaires sur diffrents types de papiers pur coton dominent largement. Les papiers baryts sont quant eux bien reprsents depuis 2008 mais restent minoritaires. Les autres techniques de jet dencre sont reprsentes de manire plus anecdotique (tirage jet dencre Iris base de colorants, tirage jet dencre pigmentaire sur papier RC, tirage jet dencre solvants, etc.). Les autres techniques dimpression numrique sont trs faiblement reprsentes : quelques lectrophographies, aucun tirage par sublimation thermique. Dun point de vue esthtique, la prsence majoritaire de tirages pigmentaires sur papiers de type aquarelle et de techniques jet dencre industrielles sur diffrents supports montre que les artistes reprsents dans ces collections en 2010 utilisent ces procds pour leur potentiel cratif nouveau. En effet, sil sagissait de remplacer le support photochimique traditionnel, moindre cot pour une esthtique identique, dautres techniques existant sur le march auraient t privilgies (tirage jet dencre sur papier RC et baryt, sublimation thermique, Pictrographie, dont le rendu est plus photographique dans lancien sens du terme).


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Les problmes rencontrs par les collections - Les collections sont rarement identifies techniquement ce qui ne permet pas de prciser les mesures de conservation spcifiques ncessaires aux diffrentes techniques photographiques contemporaines. - Plus largement, et de manire rcurrente, les responsables de collections regrettent leur manque de connaissances sur les matriaux photographiques contemporains. - Pour linstant, les dgradations les plus frquentes sont inhrentes la fragilit mcanique des tirages jet dencre. Les demandes des collections - La demande la plus rcurente est une nomenclature pour la dsignation des techniques dimpression numrique (et de manire gnrale de toutes les techniques photographiques contemporaines) afin dintroduire une terminologie cohrente dans les bases de gestion des collections et sur les cartels dexposition. - Quelques chargs de collections souhaitaient par ailleurs savoir quelles sont les informations techniques indispensables quils doivent demander aux artistes lors de lacquisition des uvres. - Enfin, des conseils de conservation cibls, pour des uvres spcifiques posant problme, nous ont t demands. Cette analyse de lexistant nous a permis de centrer notre travail sur les besoins rels des collections, en nous attachant plus particulirement amliorer les connaissances en matire conservatoire pour les techniques les plus reprsentes et en essayant de transmettre ces connaissance de la manire la plus claire et efficace possible.


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2. LES IMPRESSIONS NUMRIQUES DE QUALIT PHOTOGRAPHIQUE 2 .1. Les impressions numriques : gnralit Les impressions numriques font leur entre dans la production photographique avec lintroduction de la photographie numrique au cours des annes 1990. Un fichier image, quil soit issu dun appareil photographique numrique (APN), dune photographie analogique numrise (scan) ou dune cration sur ordinateur, peut techniquement prendre forme matrielle au moyen de deux filires de tirage. Le schma de lannexe n1, propos en 2008 dans le Vocabulaire technique de la photographie, prsente les diverses techniques de tirages propres chaque filire numrique. - La premire est la filire de tirage sur des papiers photosensibles. Ces derniers font appel des ractions photochimiques pour produire des photographies monochromes ou en couleurs. Toutes les techniques photographiques depuis linvention de la photographie reposent sur ce principe, cest pourquoi cette filire est aujourdhui souvent qualifie de traditionnelle . Aujourdhui, le support photosensible est le plus souvent expos la lumire dun rayon laser sur des imageurs numriques, puis trait chimiquement pour faire apparatre image et couleurs latentes. - La seconde filire est celle de limpression numrique. Son principe de base est de dposer de lencre sur un support, gnralement du papier, qui lui na plus besoin dtre photosensible. Les techniques de jet dencre offrent une large palette de qualit dimage, allant de limitation parfaite, ou presque, de la photographie traditionnelle des esthtiques et crations plus innovantes, par exemple les tirages pigmentaires sur papier pur coton qui ont une esthtique spcifique. Le jet dencre, sous ses diffrentes formes, est aujourdhui la technologie la plus rpandue dans tous les secteurs : amateur, artistique et industriel. Llectrophotographie est galement une technique dimpression numrique trs prometteuse qui largit le champ des possibles dans la cration photographique et notamment dans la production de livres dartistes. Cette famille englobe toutes les techniques faisant appel au principe dun toner attir slectivement par des charges plus ou moins lectrostatiques et dpos sur un papier : la photocopieuse, limprimante laser et la presse numrique sont des systmes lectrophotographiques. Enfin, la sublimation thermique, le thermo-autochrome et plus rcemment le limpression directe thermique ZINK, adopt notamment par Polaroid pour son nouvel appareil numrique instantan PoGo, sinscrivent plus dans une logique dimitation de la photographie traditionnelle.


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2.2. Le tirage jet dencre de qualit photographique Il existe aujourdhui cinq grandes catgories de jet dencre procurant des impressions dites de qualit photo , cest dire procurant une dfinition et un rendu des couleurs suffisamment riches pour restituer la finesse et la richesse dune image couleur en demi teintes. Leur qualit image est cependant variable en fonction de leur domaine dapplication. - Le jet dencre aqueuse : cette technique est la plus reprsente dans la cration artistique (depuis les annes 1990 et jusqu aujourdhui) car elle permet dobtenir une trs bonne qualit image (grande finesse de la goutte dencre et haute dfinition). Notre recherche se concentre essentiellement sur cette branche du jet dencre. Les encres sont composes de matire colore organique disperses dans un vhicule compos majoritairement deau. Les particules colorantes peuvent tre des colorants ou des pigments. Les encres base de colorants sont globalement moins rsistantes aux agressions chimiques que les pigments. En effet, les colorants sont constitus de molcules plus petites que les pigments, et donc plus vulnrables. Les colorants peuvent galement diffuser sous leffet de leau (ou dautres liquides) et parfois simplement sous leffet dune humidit leve. En revanche, les pigments sont gnralement plus fragiles labrasion que les colorants, car ces derniers pntrent mieux la couche rceptrice. Dun point de vue esthtique, les colorants permettent dobtenir une gamme de couleurs (gamut) plus riche en CMJN que les pigments. Aujourdhui, les systmes de tirages de qualit professionnelle privilgient le plus souvent les encres pigmentaires du fait de leur stabilit. La gamme des couleurs est amliore en multipliant les couleurs dencre : certaines imprimantes sont aujourdhui quipes de douze cartouches dencre de couleur diffrente. Le jet dencre aqueuse existe sous diffrentes formes que lon peut schmatiser de la manire suivante (en vert soulign : les techniques concernes par la recherche applique prsente en troisime partie de ce travail) :

Le jet dencre continu IRIS o matire colore : colorants o supports : papiers pur coton pour le fine art , papier couch pour lpreuvage,

autres supports souples possible.

Le jet dencre goutte la demande o matire colore

colorants pigments

o tte dimpression pizolectrique thermique

o support papiers pur coton pour tirage fine art

couche denduction rceptrice de lencre papiers baryts pour tirages fine art depuis 2007

couche rceptrice microporeuse (mieux adapte aux encres pigmentaires)

papiers couchs simples (pour la bureautique) papiers multicouches sur support papier ou plastique (pour le march

amateur, semi-professionnel et professionnel)


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couche rceptrice microporeuse (mieux adapte aux encres pigmentaires)

couche rceptrice base de polymre (mieux adapte aux encres base de colorants)

Toiles synthtiques ou naturelles avec ou sans couche rceptrice

Papiers en fibres synthtiques avec ou sans couche rceptrice

- Le jet dencre solvants : cette technique est destine la production industrielle dimpressions grand format, par exemple pour des bches extrieures. Lusage artistique des techniques dencre solvants se dveloppe10 pour des uvres monumentales et/ou lorsque les artistes recherchent une esthtique plus industrielle, plus brute, moins fine art . La qualit image des techniques de jet dencre solvant est infrieure celle du jet dencre aqueuse : la goutte dencre est plus grossire, la dfinition plus basse dans la mesure o limage est destine tre vue distance. Lavantage de ces encres est dtre plus rsistantes labrasion et lhumidit : elles sont insolubles dans leau et pntrent le support lors de limpression. Elles sont donc bien fixes leur support. Dveloppes prioritairement pour laccrochage vnementiel, leur tenue aux UV dpend de la nature de la matire colorante (pigments ou colorants). De manire gnrale, plus les solvants utiliss sont lourds et toxiques, mieux ils pntrent le support et meilleure est leur rsistance. Les imprimantes faisant appel des cosolvants dvelopps ces dernires annes sont quant elles composes de solvants moins toxiques. Ces encres rsistent cependant moins bien labrasion que les encres composes de solvants lourds , leur tenue aux UV reste variable. Quoi quil en soit, les techniques de jet dencre solvants lourds ou lgers sont appeles tre remplaces par des technologies moins polluantes, comme par exemple les encres dites latex . - Le jet dencre aqueux pigmentaire latex : cette nouvelle technologie dimpression lance par la socit HP en 2008 connat aujourdhui un dveloppement considrable dans le secteur de limpression grand format, notamment celui occup par les techniques solvants et cosolvants (segment commercial et industriel). Selon les annonceurs, les performances de ces nouvelles encres seraient comparables celles des encres solvants, tout en tant parfaitement cologiques, car sur base aqueuse. Limage finale est constitue de pigments encapsuls dans du latex fix sur le support. - Le jet dencre pigmentaire polymrisation UV : il sagit dune technologie dimpression directe plat galement destine essentiellement aux tirages grands formats. Elle a la particularit de dposer directement les encres pigmentaires sur tous types de supports, rigides ou souples. Le schage/fixage des encres sur le support est assur par polymrisation sous rayonnement ultra-violet. Cette technique semble tre galement appele se dvelopper dans le champ artistique11. - Le jet dencre solide : cette technique propose par la marque Xerox est rserve au secteur bureautique. Si laspect trs particulier (matire colore base de cire) de cette technique est propre intresser certains artistes, nous navons cependant recens ce jour aucune uvre ralise en jet dencre solide dans les collections.

10 JRGENS, 2009. 11 Ibid.


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3. RECHERCHE APPLIQUE : FRAGILITES ET RESTAURATION DE TIRAGES JET DENCRE PIGMENTAIRE SUR PAPIERS PUR COTON ET SUR PAPIERS BARYTES Objectif Lobjectif de cette recherche applique est dvaluer les fragilits des tirages fine art sur papiers pur coton et sur papiers baryts et de dlimiter les possibilits de traitements de conservation-restauration. Remarque : ces tests viennent complter ceux effectus dans le cadre des sminaires proposs aux tudiants restaurateurs de lInp. Ces travaux et leurs rsultats sont prsents dans : Franoise Ploye, Aurlie Perreux, Fabien Cannarella et Antonin Riou, Sminaires sur lidentification et la conservation des impressions numriques lInstitut national du patrimoine. Compte rendu des travaux effectus en 2007 et 2008, Paris, http://francoise.ploye.free.fr/publications.html, 2009. Ce compte rendu est consultable en annexe n2. Echantillons Les chantillons tests ont t raliss avec des imprimantes et des papiers utiliss sur le march professionnel12 ce qui les rend reprsentatifs des techniques prsentes dans les collections et/ou actuellement utilises par les artistes. Les chantillons soumis aux tests sont les suivants : - Cinq tirages raliss sur des papiers pur coton. Tous comportent une couche denduction minrale dont le rle est de fixer lencre en surface pour empcher sa diffusion dans les fibres du papier. La composition prcise des couches rceptrices nest gnralement pas indique par le fabricant. Elle peut tre compose de carbonate de calcium ou de dioxyde de titane dans un polymre synthtique (poly-vinylalcool) ou naturel (amidon) ou encore compose (plus rcemment ?) de silice ou dalumine13. Les couches denduction de deux des cinq chantillons (chantillons C et D), analyss par le laboratoire de lInp, sont quant eux constitus de silice14 (illustrations 1 et 2). Les surfaces choisies sont reprsentatives de ce que le march proposait au dbut de cette recherche (2008-2009) : surface trs lisse (ultra smooth) ne prsentant aucun grain, surface grain fin et enfin surface grain important, textur (pour un rendu art graphique ).

12 Les tirages tests ont t raliss par le Studio Franck Bordas ; Jean-Paul Gandolfo, responsable du Laboratoire photographique de lEcole nationale suprieure Louis Lumire ; Jean-Philippe Boiteux, responsable de la section reproduction lAtelier de restauration et de conservation des photographies de la Ville de Paris. 13 JRGENS, 2009, p. 91-92. 14 Microanalyses lmentaires MEB/EDS.


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Illustration 1 : la couche rceptrice de lchantillon D, un papier pur coton mat : particules de silice sur lesquelles lencre se dpose vues au MEB. (photo et analyse : laboratoire de lInp)

Illustration 2 : stratigraphie (coupe) du mme chantillon, on voit l'encre dpose en surface sur la couche rceptrice. (photo : F. Ploye)


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- Six tirages sur papiers baryts, dont cinq sont brillants et un ultra mat. Ces papiers sont composs de trois couches : le support en papier pur coton, une couche intermdiaire blanche compose de sulfate de baryum ou dun pigment blanc dans un liant et enfin la couche rceptrice minrale microporeuse destine recevoir des encres pigmentaires. - Les papiers sont de marque Hahnemhle, Harman, Fuji et Epson. - Les imprimantes utilises pour raliser ces tirages fonctionnent avec des ttes dimpression pizolectrique (Epson) ou thermique (Canon). Les encres sont pigmentaires. - Les chantillons ont t raliss avec des paramtres dimpression et de schage constants correspondant a minima aux recommandations des fabricants. - Les images imprimes sont figuratives (il ne sagit pas de patch de couleurs homognes) et comportent des charges plus ou moins importantes de pigments correspondant aux motifs de limage. Le tableau ci-dessous prsente les onze varits de tirages tests et leurs principales caractristiques15 :

Echantillons

Type de jet

dencre

Type de papier

Surface image

Azurants optiques

A jet dencre pigmentaire pizolectrique

baryt brillante non

B jet dencre pigmentaire pizolectrique

baryt brillante oui

C jet dencre pigmentaire pizolectrique

pur coton mate, trs lisse un peu

D jet dencre pigmentaire pizolectrique

pur coton mate, texture un peu

E jet dencre pigmentaire thermique

baryt brillante non

F jet dencre pigmentaire thermique

baryt brillante oui

G jet dencre pigmentaire thermique

pur coton mate, trs lisse oui

H jet dencre pigmentaire thermique

pur coton mate, texture oui

I jet dencre pigmentaire pizolectrique

baryt brillante oui

J jet dencre pigmentaire pizolectrique

baryt mate ?

K jet dencre pigmentaire pizolectrique

pur coton mate, lgrement texture

un peu

15 Il sagit ici bien entendu non pas du nombre dchantillons mais bien des onze varits de tirages testes. Pour chaque varit, plusieurs chantillons identiques ont t raliss pour nos diffrents tests.


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Protocole de tests Les onze varits de tirages ont t soumises quatre catgories de tests : humidification / mise plat ; nettoyage sec et sensibilit labrasion ; pose de charnires pour le montage ; sensibilit aux solvants. Les protocoles choisis ont pour objectif de se rapprocher au mieux de situations relles de conservation (stockage, manipulation, etc.) et de restauration (traitements potentiels), avec les variables quelles peuvent comporter. 3.1. Tests dhumidification / mise plat Finalit : les photographies, quil sagisse de tirages photochimiques ou dimpressions numriques, prsentent souvent des dformations et de gondolements qui peuvent ncessiter une mise plat, afin den permettre notamment le montage. Cette mise plat ncessite dune part une humidification assez consquente qui permet la relaxation du tirage et dautre part sa mise plat sous poids pendant plusieurs semaines. Humidification et mise sous poids sont des traitements quil convient de tester afin de sassurer de leur innocuit vis vis des uvres. Les tests prcdemment effectus ont montr que ce type de tirage pourrait rsister par une humidification simple, sans frottement16. En revanche, lassociation humidification + mise sous poids pourrait savrer nfaste, car elle implique un apport deau de longue dure associ une contrainte mcanique non ngligeable. Lhumidification prolonge peut provoquer une solubilisation des matriaux constitutifs (liant, encre, azurant optique, etc.). La mise plat peut quant elle modifier la structure de surface (crasement du grain, etc.). Mise en uvre : - humidification pendant 90 minutes sous membrane Sympatex et intisss de polyester (Bondina pais au recto et Cokon au verso). - mise plat : les intisss humidifis avec les chantillons ont t conservs, le tout a t sch entre quatre buvards neufs (deux buvards au recto et deux buvards au verso) et 22 kg de poids. Les buvards ont t retourns J+1 et J+2. Evaluation des effets : - valuation visuelle lil nu et la loupe binoculaire afin de reprer dventuelles dgradations sur les tirages suite au traitement de mise plat : arrachages / lacunes de la couche image / modifications de ltat de surface / modifications de la forme des gouttes. Lvaluation visuelle est effectue en comparant lchantillon qui a subi le traitement avec son quivalent tmoin. - mesures colorimtriques avant et aprs traitement afin de reprer dventuels dcalages de couleurs. Mesures dans lespace colorimtrique CIE Lab (illustrations 3 et 4).

16 Cf. PLOYE et al. 2009a.


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Illustrations 3 et 4 : colorimtries ralise l'Arcp sur les chantillons avant et aprs traitement d'humidificaton / mise plat. (photo : F. Ploye) Rsultats et interprtation : - La comparaison visuelle des chantillons avec leur tmoin respectif permet de dceler de lgres modifications dans lapparence de limage de quelques tirages (I et plus subtilement B et F). Les changements semblent plus marqus sur les papiers baryts : perte de limpression de blancheur du papier, aspect global plus jaune ou plus gris qui peut donner une impression de perte de contraste. Notons que les modifications constates seraient plus difficilement dtectables, voire indtectables, par notre mmoire visuelle en situation relle de traitement ; situation dans laquelle la seule rfrence est luvre originale, sans comparaison possible avec un tmoin de rfrence. Les changements daspect de limage constats ici ne sont par consquent pas sensibles au point de considrer limage comme dtruite et ne peuvent probablement pas tre mis en vidence par une documentation photographique courante avant / aprs traitement 17. - Aucune modification flagrante de la balance des couleurs (sauf ventuellement lchantillon I qui semble avoir jauni) ou de la densit na t constate. - Ltat de surface reste inchang, sauf pour un type de papier baryt brillant qui prsente un rseau de craquelures sur deux varits de tirages (A et B) (illustration 5).

Illustration 5 : le rseau de craquelures constat sur deux tirages, raliss sur un mme papier baryt brillant, suite au traitement dhumidification / mise plat. Grossissement 30x. (photo : F. Ploye)

17 Exception faite, peut-tre, des deux cas les plus flagrants dont le E* est suprieur 4 : cf. rsultats de mesures colorimtriques ci-dessous.


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- Les mesures colorimtriques donnent les rsultats suivants :

Graphique 1 : les carts les plus notables sont constats sur les papiers baryts comportant des azurants optiques et une couche intermdiaire constitue non pas de vraie baryte (sulfate de baryum) mais dun pigment blanc. Remarque : la marge derreur du protocole de mesure peut atteindre E* = 1 (cf. le E* des chantillons de rfrence nayant pas t soumis au traitement de mise plat en gris sur le graphique). Nous considrons par consquent que lchantillon a subi avec certitude des modifications lorsque E* > 218 ; ceci afin que la modification, bien quencore indtectable lil, ne fasse aucun doute. - Les modifications les plus notables sont constates sur les tirages B, F, et I. Ces chantillons sont tous des papiers baryts brillants trs blancs (effet papier photographique marqu) qui comporteraient a priori une dose importante dazurant optique et dont la couche intermdiaire dite baryte nest pas constitue de sulfate de baryum. Les carts sont trs marqus dans les blancs (dans les zones non encres). Hypothse 1 : lhumidification a dgrad lazurant optique, provoquant ainsi une modification de la perception de limage qui parat plus jaune . Hypothse II : lhumidification a dgrad la couche intermdiaire et son pigment blanc, provoquant le mme effet que dans la premire hypothse. Hypotse III : effets conjoints des hypothses I et II.

18 La marge derreur maximale du protocole de mesure utilis est de E* = 1 dans les zones dimage htrognes et de E* = 0,5 dans les zones homognes. Une possibilit de rduction de cette marge derreur serait de prparer des chantillons comportant des plages de couleurs homognes.


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- Les modifications notables concernent les deux types dencre : le systme dencre pigmentaire pizolectrique Epson et le systme pigmentaire thermique Canon. - La prsence dazurant optique sur les papiers pur coton ne semble pas favoriser les carts de couleurs avant et aprs traitement dhumidification / mise plat. Conclusion des effets du traitement dhumidification / mise plat - Dans le cadre de notre protocole de tests, et sur les chantillons tests, un traitement dhumidification / mise plat semble envisageable sur les papiers pur coton et plus risqu sur certains papiers baryts. En effet, les carts les plus notables sont constats sur les papiers baryts comportant des azurants optiques et une couche intermdiaire constitue non pas de vraie baryte (sulfate de baryum) mais dun pigment blanc. Aucune modification notable na t constate sur les autres papiers baryts. - Un type de papier baryt prsente quelques craquelures dans la couche rceptrice. - Les faibles modifications de couleur ne semblent pas perceptibles lil. Sur nos chantillons, nous percevons un cart avant/aprs traitement de manire certaine partir dun delta E* = 4-5. 3.2. Tests de nettoyage sec et de sensibilit labrasion Finalit Les prcdents tests19 ont montr la grande fragilit des tirages jet dencre labrasion. Une fragilit qui exclut demble un grand nombre de traitements de restauration, notamment des nettoyages qui peuvent provoquer des abrasions sur les surfaces fragiles. Il sagit par consquent dvaluer dans quelle mesure les tirages jet dencre peuvent rsister des traitements de nettoyage sec impliquant les contraintes mcaniques trs lgres et des risques dabrasion faibles. La surface des tirages jet dencre marque beaucoup longle. Lencre est brunie, ou touffe, sous laction de longle ou de tout autre objet dur et lisse. Il en rsulte des traces brillantes ou mates la surface des images. Nous avons poursuivi le test de sensibilit longle afin de constater les progrs ventuels des fabricants pour remdier ce problme rcurent. Mise en uvre La mise en uvre de ces tests est la suivante : - Trs lger dpoussirage avec un pinceau japonais trs doux en poils de brebis (Bak Nakasato, fournisseur Stouls). - Lger dpoussirage avec un tissu microfibres synthtiques Kinetronics trs doux (fournisseur Stouls). - Lger dpoussirage avec une balle de coton (petits mouvements circulaires). - Lger gommage avec de la gomme finement rpe Staedtler Mars Plastic (petits mouvements circulaires avec une balle de coton). - Abrasion longle : frottement rapide et sec dun ongle contre la surface.

19 Cf. PLOYE et al. 2009a.


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Evaluation des effets Les rsultats ont t apprcis visuellement20 et qualitativement : changement daspect de surface (matit, brillance, rayures, abrasions), perte de matire colore et enfin ventuel transfert dencre sur les matriaux mis en contact. Sont considrs comme satisfaisants les rsultats ne prsentant aucune modification visible lil nu et la loupe binoculaire. La sensibilit est value suivant lchelle suivante : 0. nulle 1. faible 2. moyenne 3. importante 4. extrme Rsultats et interprtation : Ces tests confirment la sensibilit l'abrasion des tirages jet d'encre. Ils montrent nanmoins qu'un traitement de nettoyage impliquant un trs lger frottement peut tre envisag dans certains cas :

Un dpoussirage lger au pinceau doux s'est avr possible et efficace pour tous les chantillons.

De manire gnrale, les tirages sur papiers baryts brillants sont moins fragiles mcaniquement et pourraient tre nettoys avec un tissu microfibres fin trs doux.

Un nettoyage plus pouss avec une balle de coton serait envisageable sur les papiers baryts condition que l'encre ait bien pntr dans la couche rceptrice. On peut vrifier ce point en lumire rasante : lorsque lencre ne pntre pas intgralement le support, on remarque un effet de matit dans les noirs ou dans d'autres couleurs, appel galement bronzing , provoqu par lexcs de pigments en surface.

La gomme en poudre est nettement moins abrasive que la gomme en bloc mais provoque des modifications de la surface (brillance accrue ou rduite, touffement des couleurs, etc.). Les modifications les plus faibles sont constates sur les papiers baryts dont l'encre bien pntr la couche rceptrice et sur les papiers pur coton dont la surface est trs lisse : ces modifications sont peine visibles l'oeil nu.

Enfin, tous les tirages tests, sauf les tirages A et I, marquent beaucoup l'ongle. Ces tirages qui ne marquent pas, ou peu, longle ont t raliss sur des papiers diffrents, avec des encres pigmentaires identiques (pizolectriques), qui ont bien pntr le papier.

Les graphiques 2 et 3 prsentent respectivement les rsultats des tests de nettoyage sec sur les tirages jet dencre sur papier pur coton et sur papier baryt.

20 A lil nu, en lumire rflchie et rasante et en observation sous loupe binoculaire.


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Graphique 2 : seul le nettoyage au pinceau doux naffecte en rien laspect de limage des tirages jet dencre sur papier pur coton.

Graphique 3 : les papiers baryts brillants ne sont pas affects par un nettoyage au pinceau doux ou au microfibre fin et doux.


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Conclusion des tests de nettoyage sec et de sensibilit labrasion Dans le cadre de notre protocole de tests, et sur les chantillons tests, les tirages jet dencre sur papier pur coton et sur papiers baryts restent trs fragiles labrasion et notamment longle. Seul un nettoyage au pinceau doux savre possible sur les papiers pur coton ; un nettoyage un peu plus pouss avec une tissu microfibres trs fin et doux semble navoir aucun impact sur les papiers baryts brillants. Le nettoyage avec une balle de coton, plus abrasif, semble rserv au papiers baryts brillants dont lencre pigmentaire a intgralement pntr dans le couche rceptrice microporeuse. La sensibilit longle des tirages est variable et pourrait aussi dpendre, en partie, du degr de pntration de lencre. 3.3. Tests de charnires pour le montage et la prsentation Finalit Les uvres graphiques sur papier sont traditionnellement montes sur charnires pour permettre leur conservation ou leur prsentation, notamment dans des passe-partout. Bien que certains tirages jet dencre sur papier soient lamins en plein sur des panneaux rigides, ce mode de montage, plus adapt aux tirages sur support en plastique (de type RC), prsente linconvnient dtre irrversible et surtout dexercer une contrainte importante sur le tirage. Une fois mont en plein, ce dernier, bloqu sur son support rigide, ne peut plus accompagner les variations hygromtriques (dilatation / rtractation), ce qui provoque des dgradations mcaniques plus ou moins marques selon les supports et les conditions climatiques. De plus, le laminage procure une esthtique trs lisse qui ne correspond pas toujours la matire papier. Le montage sur charnires vite cet cueil en accordant une grande libert de mouvement au tirage. Il faut nanmoins que les charnires ne dgradent en rien le tirage et ne soient pas perceptibles ct image. Pour ce faire, il faut choisir les produits dencollage et la mise en uvre de montage qui auront le moins dimpact sur le tirage. Ils devront notamment viter leffet de bombage parfois constat ct image le long des charnires. Cette dformation inesthtique est provoque par la contrainte de la charnire et de la colle sur les diffrentes couches constituant le tirage21. Le choix des techniques de montage testes a t motiv par les critres suivants : - Simplicit : plus la technique est simple, moins elle implique de manipulations, plus les risques de dgradation sont faibles. Nous avons donc opt pour une charnire simple, colle au verso en partie suprieure de chaque chantillon sur environ 1 cm de largeur. - Solidit : la charnire doit pouvoir maintenir le tirage en situation dexposition verticale pendant longtemps. Il faut par consquent que la charnire et la colle soient suffisamment rsistantes. - Souplesse : la charnire ne doit pas contraindre le tirage mais au contraire le laisser tomber et bouger librement. Le tirage peut ainsi se placer correctement, sans contrainte et sans provoquer de dformation. Il faut par consquent viter les tensions lies au montage (colle trop puissante provoquant des tensions, dilatation trop importante de la charnire lencollage, etc.).

21 Je tiens remercier ici mes collgues pour nos changes dexprience sur la question complexe du montage des photographies : Marsha Sirven, David Martineau, Gal Quintric, Bruno Le Namouric et Bertrand Sainte-Marthe.


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- Innocuit : la technique de montage ne doit pas provoquer de dgradation chimique ou mcanique de limage. - Invisibilit : la charnire ne doit pas tre perceptible au recto. Elle ne doit pas modifier lesthtique du tirage, ni le dformer. - Rversibilit : les charnires doivent pouvoir tre retires sans dgrader limage ou le verso (papier). Rappelons cependant que le montage en plein non rversible duvres photographiques est dusage courant dans les ateliers de montage22, pour ne pas dire presque gnralis. Premire srie de tests de charnires Mise en uvre Trois types de charnires ont t tests dans le cadre de cette premire srie de tests : - Charnire autocollante sec : Neschen Filmoplast P90 (adhsif acrylique sans acide ni SOV + papier blanc comportant une rserve alcaline) parfois utilis en conservation de documents graphiques et photographiques pour le montage. Lusage de cet adhsif nest cependant pas recommand pour tre coll sur des photographies argentiques car sa composition chimique nest pas adapte la conservation long terme des photographies. Dans le cas de tirages jet dencre, cet adhsif peut cependant convenir dun point de vue chimique. Il faut nanmoins sassurer de sa rversibilit avec un solvant ne dgradant pas ces mmes tirages. Le Filmoplast P90 est en effet rversible sec pendant les minutes qui suivent son application. Par la suite, sa rversibilit devient beaucoup plus alatoire. - Charnire en papier japonais Tosa Washi de 28g/m2 en fibres kozo et soie23 encolle avec une colle dhydroxypropyl cellulose dilue dans lthanol (Klucel G). Technique : bandelettes prencolles avec de la Klucel G dilue 8%, deux passages. Ractivation lthanol. - Charnire en papier japonais Tosa Washi de 28g/m2 encolle avec une colle de mthylcellulose dilue 10% dans leau. Technique : bandelettes prencolles, un passage. Ractivation leau. Lavantage des bandelettes prencolles ractivables laide dun solvant est notamment dviter les excs de colle dbordant de la charnire et de rduire la quantit de solvant apporte sur loeuvre.

22 Le montage en plein non rversible sur panneau rigide est pratiqu par les ateliers de montage et non pas par les ateliers de restauration. Ces derniers prfrent gnralement proposer des montages rversibles. 23 Fournisseur Stouls, Tosa Washi : 10% Kozo de Thalande, 20% soie et 70% ptes chimiques blanchies.


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Illustrations 6 et 7 : slection d'chantillons de la premire srie de tests de charnires. (photos F. Ploye) Evaluation des effets a. Observation visuelle en lumire rflchie normale et rasante : recherche de modifications de ltat de surface et de courbures rsultant de tensions exerces par les charnires. b. Traction verticale exerce sur la charnire (simule la traction exerce lors de laccrochage). c. Traction latrale visant dcoller la charnire (simule une erreur de manipulation ou toute traction plus contraignante que la simple traction verticale). Les modifications de nature esthtique (point a.) sont values selon lchelle suivante : 0. nulle 1. faible 2. moyenne 3. importante 4. extrme Nous considrons que les deux premiers niveaux sont satisfaisants. La rsistance la traction (points b. et c.) est value selon lchelle suivante : 5. trs leve 4. leve 3. moyenne 2. faible 1. trs faible Nous considrons que les deux premiers niveaux sont satisfaisants pour laccrochage vertical. Les trois premiers niveaux peuvent convenir pour larchivage. Rsultats Lecture des rsultats quatre semaines aprs la pose des charnires. - La charnire Neschen Filmoplast P90 procure les meilleurs rsultats sur tous les chantillons tests en terme de pouvoir adhrent et dinnocuit vis vis de lesthtique des tirages.


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- La charnire en papier japonais et colle Klucel G active lthanol procure galement des rsultats trs satisfaisants. Elle ne modifie en rien laspect de surface du tirage (absence totale de tensions, pas de courbure) et son pouvoir adhrent est satisfaisant, bien que plus alatoire en cas de mise en uvre rate que le Filmoplast P90. Il convient notamment de vrifier ladhrence en dbut de bandelette et de limiter lusage de cette colle pour le montage de tirages de petits formats. - La charnire en papier japonais et colle de mthylcellulose active leau procure des rsultats variables mais globalement peu satisfaisants : formation de tensions plus ou moins importantes et courbures nettement visibles au niveau de la charnire. De plus, le pouvoir adhrent est alatoire, parfois trs satisfaisant, parfois insatisfaisant. Le mode opratoire choisi (colle ractive leau) est probablement responsable de ces dfauts dadhrence. Il serait intressant de tester dautres modes opratoires pour la pose de charnire en papier japonais avec cette colle aqueuse frquemment employe pour le montage duvre photographiques et graphiques ; lobjectif tant damliorer ladhrence et de rduire les tensions. Le graphique 4 prsente limpact des collages tests sur laspect visuel de limage. Le graphique 5 prsente la rsistance la traction, cest dire la rsistance des diffrentes charnires testes.

Graphique 4 : seules les charnires fixes avec la colle aqueuse de mthylcellulose ont un impact sur laspect visuel de limage. On distingue un bombage ou courbure des bords visible ct image.


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Graphique 5 : les charnires en Filmoplast P90 procurent une adhrence fiable et rgulire. Les charnires encolles avec la colle Klucel G ractive lthanol peuvent convenir mais la mise en uvre est plus complexe pour obtenir un bon encollage. Rversibilit des charnires de la premire srie La rversibilit de cette premire srie a t teste deux ans aprs la pose des charnires. Mise en uvre - Quatre chantillons ont t choisis parmi les onze chantillons de base. Sont reprsents :

les deux types dencres pigmentaires pizolectrique et thermique deux papiers pur coton et deux papiers baryts surface de limage matte et brillante quatre types de surface / texture du verso (support sur lequel adhre la

charnire) : du plus lisse au plus textur / grain.

Rfrence de lchantillon

Type dencre Type de papier Type de surface du papier au

verso C6 pigmentaire

pizolectrique pur coton + azurants

optiques lgrement textur

et fibreux, grain moyen

F6 pigmentaire thermique

baryt brillant lisse, calandr et encoll, blanc

(azurants optiques ?) H6 Pigmentaire

thermique pur coton trs structur et

fibreux, gros grain, se dfibre facilement

J6 pigmentaire pizolectrique

baryt mat lisse, calandr et encoll, blanc crme


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Evaluation des effets - La rversibilit a t value en retirant les charnires selon des mthodes couramment employes en restauration duvres graphiques et photographiques :

sec (au scalpel ou par pelage de la colle) laide de solvants susceptibles de solubiliser le film de colle : eau ; thanol et

actone (ce dernier solvant uniquement pour solubiliser ladhsif acrylique de la charnire Neschen Filmoplast P90)

- La rversibilit est value selon lchelle suivante : 5. trs bonne rversibilit 4. bonne rversibilit 3. peu rversible 2. mauvaise rversibilit 1. trs mauvaise rversibilit Nous considrons que les deux premiers niveaux sont satisfaisants, le premier tant bien entendu prfrable. La rversibilit est dfinie en fonction de la capacit revenir ltat prcdent la pose de la charnire : donc sans modification / dgradation de la surface sur laquelle la charnire tait colle au verso du tirage : pidermage du support en papier, rsidus de colle et dformations sont les effets jugs ngatifs. Leffet du traitement au recto, sur limage, est galement vrifi par observation lil nu et la loupe puis en lumire rasante. Ceci afin de sassurer notamment que le solvant utilis au verso pour liminer la charnire ne vient pas solubiliser les pigments au recto ou dgrader la couche rceptrice de limage. Rsultats - La charnire Neschen Filmoplast P90 est parfaitement rversible lactone : aucune dgradation nest constate, au verso comme sur limage, sur tous les chantillons. Cette charnire est galement rversible lthanol. Cependant, la colle acrylique tant moins soluble lthanol, les risques dpidermage sont plus importants. Lapport dthanol doit tre suffisant pour solubiliser correctement le film de colle. - La charnire en papier japonais fixe avec de la Klucel G active lthanol est parfaitement rversible thanol. Leau ramollit la colle et permet de retirer la charnire sans risque dpidermage dans la plupart des cas. Cependant, les rsidus de colle sont longs et difficiles retirer intgralement. On peut en conclure que la rversibilit leau est possible mais dlicate, notamment sur des papiers trs fibreux (peu encolls) et gros grain. - Les plus mauvais rsultats sont obtenus avec la charnire en papier japonais et colle de mthylcellulose active leau. Ces rsultats sont cependant peu parlants car les charnires encolles de cette manire adhraient souvent mal au verso des tirages : la rversibilit na par consquent pas pu tre rellement value. - Aucune dgradation de limage na t constate : quel que soit le type de papier, le type dencre et le type de solvant utiliss dans le cadre de ce test. - Plus la surface du papier est lisse (encollage et calandrage importants) plus la rversibilit est aise.


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Illustration 8 : rversibilit de charnires en Filmoplast P90 sur une slection de quatre chantillons diffrents. Les rversibilits l'thanol et l'actone sont satisfaisantes. (photo F. Ploye)

Illustration 10 : dtail d'un support fibreux gros grain aprs limination d'une charnire en Filmoplast P90 avec de l'thanol et de l'actone ; absence d'arrachage et de brillante. (Photo : F. Ploye) Les graphiques 6 et 7 prsentent respectivement les rversibilits du Filmoplast P90 et des charnires encolles avec de la Klucel G.


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Graphique 6 : le Filmoplast P90 prsente une trs bonne rversibilit dans lactone et une bonne rversibilit dans lthanol ; nous ne constatons aucun effet sur limage, ni pidermage du support en papier, ni rsidu de colle.

Graphique 7 : les charnires encolles la Klucel G prsentent une trs bonne rversibilit lthanol ; nous ne constatons aucun effet sur limage, ni pidermage du support en papier, ni rsidu de colle. Deuxime srie de tests de charnires Mise en uvre Des charnires en papier japonais encolles avec trois colles diffrentes ont t testes dans le cadre de cette deuxime srie de tests. - Le papier japonais utilis pour les charnires est diffrent de celui utilis pour la premire srie : il sagit dun papier japonais24 en fibres kozo nature de 34g/m2 prsentant une meilleure rsistance mcanique et des fibres plus longues que le Tosa Washi prcdemment utilis. Les 24 Fournisseur Stouls, Kozo nature : 50% kozo Thalande et 50% ptes chimiques blanchies.


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charnires seront donc plus rsistantes et plus souples. La souplesse permet de rduire les tensions exerces sur la zone de collage et par consquent de minimiser les risques de dformations du tirage une fois mont. - Les colles utilises sont les suivantes :

o Une colle damidon de bl trs concentre et assouplie avec un peu de mthylcellulose. Cette colle au fort pouvoir adhrant est applique sur la charnire en trs faible quantit. Afin de rduire les tensions exerces sur le tirage lors du schage, la colle est applique presque sche pour limiter lapport aqueux au maximum.

o Un mlange de colle acrylique : Lascaux 360 HV et 498 HV en proportion 1:1. Ce mlange utilis en restauration de photographies, notamment pour le montage de photographies contemporaines sur support en polythylne ou en polyester (tirages chromognes et tirages Cibachrome), ainsi quen restauration de peintures, prsente des caractristiques intressantes pour les qualits de montage que nous souhaitons obtenir :

elle est stable dans le temps et incolore une fois sche, son pouvoir adhrent est ractivable chaud ou avec des solvants

comme lthanol ou lactone la colle est aisment rversible dans ces mmes solvants la Lascaux 498 HV apporte au mlange un pouvoir adhrant relativement lev,

la Lascaux 360 HV lui confre souplesse et lasticit o Un mlange de ces mmes colles privilgiant cette fois la souplesse au dtriment de la

force de collage : Lascaux 360 HV et 498 HV en proportion 2:1. Les charnires prpares avec ces deux mlanges acryliques ont t colles sur six chantillons par ractivation du film de colle avec de lthanol afin dobtenir un collage exerant le moins de contrainte possible lors du schage ; ceci toujours afin dviter les dformations du tirage. Les six chantillons sont les suivants :

Rfrence de

lchantillon

Type dencre Type de papier

Surface image

Type de surface du papier au

verso B7 pigmentaire

pizolectrique baryt brillante lisse, calandr et

encoll, blanc C7 pigmentaire

pizolectrique pur coton mate, trs

lisse lgrement textur


E7 pigmentaire thermique

baryt brillante lgrement textur et fibreux, grain

moyen F7 pigmentaire

thermique baryt brillante lisse, calandr et

encoll, blanc G7 pigmentaire

thermique pur coton mate, trs

lisse lgrement textur


H7 pigmentaire thermique

pur coton mate, texture

trs structur et fibreux, gros grain,

se dfibre facilement


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Le protocole dvaluation des effets est identique celui de la premire srie de tests : Evaluation des effets a. Observation visuelle en lumire rflchie normale et rasante : recherche de modifications de ltat de surface et de courbures rsultant de tensions exerces par les charnires. b. Traction verticale exerce sur la charnire (simule la traction exerce lors de laccrochage). c. Traction latrale visant dcoller la charnire (simule une erreur de manipulation ou toute traction plus contraignante que la simple traction verticale). Les modifications de nature esthtique (point a.) sont values selon lchelle suivante : 0. nulle 1. faible 2. moyenne 3. importante 4. extrme Nous considrons que les deux premiers niveaux sont satisfaisants. La rsistance la traction (points b. et c.) est value selon lchelle suivante : 5. trs leve 4. leve 3. moyenne 2. faible 1. trs faible Nous considrons que les deux premiers niveaux sont satisfaisants pour laccrochage vertical. Les trois premiers niveaux peuvent convenir pour larchivage. Rsultats Lecture des rsultats quatre semaines aprs la pose des charnires. - Les charnires en papier japonais encolles avec la colle Lascaux procurent les meilleurs rsultats sur tous les chantillons tests en terme de pouvoir adhrent et dinnocuit vis vis de lesthtique des tirages. - Les deux mlanges de colles Lascaux tests procurent des rsultats comparables, avec un trs bon pouvoir adhrent et aucun impact notable sur laspect visuel de limage. - Les charnires encolles avec la colle damidon-mthylcellulose prsentent un excellent pouvoir adhrent. Elles exercent en revanche une tension sur les tirages, provoquant une courbure, ou bombage , du support sur lequel est coll la charnire. Cette dformation est visible ct image, et de manire plus marque sur les papiers baryts.


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Illustration 10 : les six chantillons sur lesquelles ont t montes les charnires de la 2e srie de tests. (photo F. Ploye)

Illustration 11 : exemple de dformation ou courbure provoque par une charnire encolle avec de la colle d'amidon au verso d'un papier baryt. (photo : F. Ploye) Le graphique 8 prsente limpact des collages tests sur laspect visuel de limage. Le graphique 9 prsente la rsistance la traction, cest dire la rsistance des diffrentes charnires testes.


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Graphique 8 : seules les charnires encolles avec la colle damidon ont un impact sur laspect visuel de limage : elles exercent une contrainte sur le tirage qui se traduit par une dformation des bords visible ct image. La courbure est plus marque sur les tirages baryts.

Graphique 9 : toutes les charnires prsentent un adhrence fiable et rgulire. Ladhrence procure par la colle Lascaux est plus souple et plus lastique. Rversibilit des charnires de la deuxime srie La rversibilit des charnires de cette deuxime srie a t teste trois mois aprs la pose des charnires. Mise en uvre - Deux chantillons ont t choisis parmi nos six chantillons de base. Sont reprsents :

les deux types dencres pigmentaires pizolectrique et thermique un papier pur coton et un papier baryt surface de limage matte et brillante


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deux types de surface / texture du verso (support sur lequel adhre la charnire) : trs lisse et trs textur / grain.

Rfrence

de lchantillon

Type dencre Type de papier Type de surface du papier au verso

B7 pigmentaire pizolectrique

baryt brillant lisse, calandr et encoll, blanc

H7 pigmentaire thermique

pur coton mat trs structur et fibreux, gros grain, se dfibre

facilement Le protocole dvaluation des effets est identique celui de la premire srie de tests : Evaluation des effets - La rversibilit a t value en retirant les charnires selon des mthodes couramment employes en restauration duvres graphiques et photographiques :

sec (au scalpel ou par pelage de la colle) laide de solvants susceptibles de solubiliser le film de colle : eau pour la colle

damidon et thanol et actone pour la colle Lascaux. - La rversibilit est value selon lchelle suivante : 5. trs bonne rversibilit 4. bonne rversibilit 3. peu rversible 2. mauvaise rversibilit 1. trs mauvaise rversibilit Nous considrons que les deux premiers niveaux sont satisfaisants, le premier tant bien entendu prfrable. La rversibilit est dfinie en fonction de la capacit revenir ltat prcdent la pose de la charnire : donc sans modification / dgradation de la surface sur laquelle la charnire tait colle au verso du tirage : pidermage du support en papier, rsidus de colle et dformations sont les effets jugs ngatifs. Leffet du traitement au recto, sur limage, est galement vrifi par observation lil nu et la loupe puis en lumire rasante. Ceci afin de sassurer notamment que le solvant utilis au verso pour liminer la charnire ne vient pas solubiliser les pigments au recto ou dgrader la couche rceptrice de limage. Rsultats - Les charnires en papier japonais fixes avec la colle acrylique Lascaux sont parfaitement rversibles lthanol et lactone ; au moment de lapplication des solvants, ceux-ci sont variablement absorbs par le support, provoquant une zone dimprgnation du solvant plus ou moins visible ct image. Dans le cadre de nos tests, ces zones ont disparu le solvant une fois vapor. Aucun impact sur limage, visible lil nu et la loupe, na t constat. - Dans le cadre de ces tests, nous navons pas constat de diffrence notable entre les deux mlanges de colle Lascaux. En thorie cependant, et dans le cadre de protocoles de tests visant caractriser leurs diffrences, le film de Lascaux comportant une proportion suprieure de 360 HV devrait savrer plus souple et plus rversible que le film comportant des parts gales de 360 HV et 498 HV.


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- La rversibilit sec de la colle Lascaux est assure par pelage long et dlicat du film de colle. Dans le cas de support textur et fibreux, le pelage provoque un lger pidermage des fibres de surface ; lorsque le support est lisse, la rversibilit peut tre satisfaisante - Les charnires encolles lamidon-mthyl sont rversibles leau ; avec une rversibilit plus dlicate lorsque le support est fibreux et trs textur.

Illustration 12 : dtail d'un support fibreux gros grain aprs limination, avec de l'thanol et de l'actone, d'une charnire encolle avec mlange de colle acrylique Lascaux 360/498 HV ; absence d'arrachage et de brillante. (photo : F. Ploye)

Illustration 13 : dtail d'un support lisse aprs limination, avec de l'thanol et de l'actone, d'une charnire encolle avec un mlange de colle acrylique Lascaux 360/498 HV ; absence d'arrachage et de brillante. (photo : F. Ploye)


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Graphique 10 : les charnires encolles avec la colle Lascaux prsentent une trs bonne rversibilit lthanol et lactone ; nous ne constatons aucun effet sur limage, ni pidermage du support en papier, ni rsidu de colle. Interprtation des rsultats des tests de charnires - Lusage de colles aqueuses, mme en employant une technique rduisant au minimum lapport deau, exerce une contrainte au schage qui peut provoquer une dformation sur les bords des tirages. Cette dformation est visible ct image, et de manire plus marque sur les papiers baryts car la couche rceptrice est moins souple et plus ractive aux tensions, que les papiers pur coton . Nous considrons par consquent que ce type de charnire nest pas adapt pour les papiers baryts. Pour les papiers mats pur coton, la courbure est bien l, mais nettement moins perceptible ct image. - Les colles acryliques de conservation employes sous forme de ruban prt lemploi (Filmoplast P90) ou sous forme de film appliqu sur un papier japonais ractivable lthanol procurent des rsultats trs satisfaisants en terme de qualit visuelle et de qualit de collage. Dans le cadre de nos tests, ces charnires savrent aisment rversibles lthanol et lactone. Il est cependant prfrable de limiter au maximum lapport de solvants afin de limiter les risques de formation dauroles durables. De plus, dautres tirages jet dencre pourraient ragir ngativement lthanol, lactone ou mme leau, notamment les tirages sur support en plastique (polythylne ou polyester), ou mme ragir avec certaines encres ou couches rceptrices.


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Conclusion des montages sur charnires Qualit de collage et respect de laspect visuel du tirage - Parmi les charnires testes, les meilleurs rsultats ont t obtenus avec les colles acryliques de conservation (charnires autocollantes Filmoplast P90 et mlanges de Lascaux 498 HV et 360HV). - Les charnires encolles avec une hydroxypropylcellulose (KlucelG) prsentent un pouvoir collant infrieur et leur mise en uvre est plus complexe. Ces charnires peuvent cependant convenir dans certains cas, par exemple pour le montage de tirages de petit moyen formats, ou lorsque lusage dune colle acrylique est proscrire. - Les colles aqueuses testes (amidon et mthylcellulose) provoquent une modification de laspect visuel du fait de la contrainte quelles exercent sur les bords du tirage (courbure). Rversibilit - La KlucelG prsente une rversibilit trs aise et trs satisfaisante lthanol ; mais plus alatoire leau dans le cas dun support papier fibreux et fragile. - Les colles acryliques ncessitent quant elles lemploi dthanol ou dactone en quantits un peu plus importantes. Aucun impact ngatif dtectable par une valuation visuelle lil nu ou la loupe na t constat suite lemploi de ces solvants sur les tirages jet dencre pigmentaires tests. - Il est nanmoins prudent de contrler au maximum lapport de ces solvants, car ils pourraient ragir avec dautres types de tirages jet dencre ou avec des tirages jet dencre identiques, si la quantit de solvants en prsence venait favoriser la solubilisation ou le dplacement des encre ou dautres constituants de la couche rceptrice ou du support. 3.4. Tests de sensibilit aux solvants Etat des connaissances Les restaurateurs utilisent diffrents types de solvants pour nettoyer les photographies ou comme auxiliaires de traitement, par exemple pour le retrait dadhsifs, pour la consolidation de dchirures ou encore pour la retouche. A ce jour, la bibliographie dcrivant laction des solvants sur les tirages jet dencre est extrmement rare : En 2007 et 2008, deux sminaires de recherche mens dans la cadre de la formation des restaurateurs de lInstitut national du patrimoine taient consacrs lvaluation de la sensibilit de diffrents types de tirages jet dencre diffrents solvants25. Les rsultats montraient quune mme encre pouvait ragir diffremment aux solvants tests (leau, lthanol, le mlange eau/thanol, lactone et le tolune) en fonction du support ; voici un extrait de la conclusion de ces premiers tests : - Les ractions l'eau sans frottement [des tirages jet dencre] semblent bonnes, ce qui ouvrirait un certain nombre de possibilits de traitement, condition cependant de limiter au maximum la quantit et la dure de lapport deau. Lusage dautres solvants, notamment des mlanges eau / thanol ou thanol pourrait tre envisag, sans frottement, mais uniquement pour les papiers pur coton. Il serait cependant prudent de confirmer ces premires observations visuelles par des 25 PLOYE et al. 2009a.


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essais de traitements spcifiques faisant lobjet dun suivi colorimtrique, ou dautres mesures plus prcises, avant et aprs traitement. - Concernant les papiers RC multicouches et les papiers baryts brillants, les possibilits de traitement semblent trs limites cause des ractions inconstantes dune mme encre un mme solvant organique, selon le type de papier utilis. Il serait ncessaire dclaircir le comportement des couches rceptrices pour mieux comprendre et mieux prvoir leffet des solvants. A lissue de ces tests, nous nous posons les questions suivantes :

Est-ce la couche rceptrice qui est partiellement solubilise et qui entraine lencre avec elle, mme si laspect de surface (brillance) semble inchang lil nu ?

Leffet des solvants organiques serait-il plus prononc sur les papiers multicouches prsentant une rtention des solvants suprieure celle des papiers pur coton ?

La composition finale de lencre, et par consquent sa solubilit, varierait-t-elle en fonction de la nature de la couche rceptrice ? La composition chimi

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