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Les Jansénistes espagnols by Emile AppolisReview by: E. P.Archives de sociologie des religions, 13e Année, No. 25 (Jan. - Jun., 1968), p. 166Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30130125 .

Accessed: 09/06/2014 19:22

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

La dernibre partie, l'Afrique des pays, comporte des fiches trbs pr~cises oh l'on peut glaner pi et li des notes concernant les religions.

C.H.

79 APPoLIS (Emile). Les Jans6nistes espagnols. Bordeaux, Sobo- di, 1966, 269 p. (Ouvrage publi6 avec le concours du C.N.R.S.).

E.A. a une originalit6: dans une biblio- graphie d~ji longue, on ne lui connait pas de travaux de seconde main ou de vulgarisation. Celui-ci n'&chappe pas ~ la rigle et repose sur une recherche originale dans les sources espagnoles mais aussi frangaises et hollandaises. Le jans6nisme espagnol fut en Europe le plus tardif et le moins marquant. Son essor remonte Ai l'expulsion des j6suites d~cr~t~e en avril 1767 par Charles III d'Espagne. Quand triomphe l'absolutisme en 1823, son influence est ddji bien r6duite :les jans~nistes ne reprbsentent plus qu'une gdn6ration Lig~e et sur son ddclin. D~sormais, il n'y aura plus que des jans~nisants : pour longtemps le courant ultramontain domine.

L'A. souligne que ce jans~nisme a 6td profondCment marqub par l'influence fran- Caise: Bossuet en particulier ( est cit6 cons- tamment comme un PLre de l'Eglise i et connait une c knorme vogue ,. II le d~finit, tout au moins A l'origine, par cinq compo- santes: la lutte thbologique contre le moli- nisme, l'aversion pour la morale relichde, la lutte contre les j6suites (toutes trois dont le lien est 6vident), I'opposition i la centra- lisation romaine (le r6galisme, dont le lien avec l'anti-j6suitisme demanderait i Atre analys6), la lutte pour tune religion 6clair6e (dont la relation aux facteurs pr6c6dents n'est pas d6gag6e). Au siLcle suivant, il voit dans le jans6nisme espagnol un lib6ralisme, mod6r6 mais 6tendu au domaine religieux. La question est de savoir comment a pris forme cette composante, si elle est en un sens originelle ou post6rieure (qu'on pense i l'audience de Bossuet), et plus g6ndralement de quel sens pr6cis ce mot est susceptible. E.A. l'applique a Balmes pour le domaine social L l'exclusion du domaine religieux. La, me semble-t-il, git la confusion qui montre combien est regrettable l'absence de toute 4tude sur le catholicisme lib6ral et le libbra- lisme catholique: car le a catholicisme social ,) de Balmes n'est qu'une cons6quence de son catholicisme intfgral, aux antipodes de tout ce qui sent le libbral.

C'est aussi sur le a catholicisme 6clair6, que manque une 6tude sdrieuse: le recteur

Sarrailh en avait donn6 l'exemple pour l'Espagne (Arch., 1, no 263), et E. Appolis lui apporte d'utiles pricisions. Mais la notion est importante et elle n'a guLre eu jusqu'ici droit de cit : c'est i ce courant que se ratta- cheront explicitement plus tard les modernis- tes, et non point au catholicisme liberal dont l'inspiration est autre, mLme si leurs difficult~s communes les ont parfois rapproch~s. Le tableau iddologique des tensions internes au catholicisme tel qu'il se transmet a besoin d'etre sdrieusement revu. Des etudes comme celles-ci apportent des matbriaux neufs.

E.P.

80 ARvoN (Henri).

L'Atheisme. Paris, P.U.F. 1967, 126 p. (Coll.

, Que sais-je ?

,) II 6tait difficile sous un aussi faible volume

de comprimer et de clarifier un sujet qui recouvre pratiquement les quatre volumes de Mauthner. Par ses etudes sur Feuerbach et sur Stirner, l'A. 6tait pr6par6 L surmonter cette difficultC et quelques autres. Son compen- dium est un ( Que sais-je ?

, tout i fait int&-

ressant, ~maill6 de citations ou d'aphorismes heureusement sblectionnus. On pourrait s'in- terroger sur quelques eclipses - celle de l'athbisme aristocratique en Angleterre, celle du spinozisme posthume, celle de l'anti- th~isme proudhonien - ou sur certaines continuitbs comme celle 6voqube entre Nietz- sche et Rosenberg. Mais pour un sp~cialiste comme H-.A.

la redaction d'un abr6g6 comme celui-li doit representer un tel purgatoire qu'on serait mal venu de lui chercher querelle. Il pr~sente le grand avantage d'initier i I'athdisme comme i une tradition culturelle permanente dans la philosophie occidentale: c'est en effet I'athkisme philosophique qui est surtout retenu ici plut6t que l'ath~isme sociologique - athbisme d'indiffbrence - ou l'ath~isme religieux - athbisme de convic- tion globale proche d'une theologie negative. Compte tenu de cet 6ventail, on pourrait ajouter L la bibliographie l'ouvrage de M.E. Marty, Varieties of Unbelief(Arch.,20, no 235). Enfin, sans doute L son corps d~fendant, l'A. aura dO ceder L la pression de l'6diteur et renoncer L tn appareil de notes et de r~f~rences qui eussent pu accompagner la remarquable nomenclature des oeuvres qui sont ici mentionn~es au fil des pages. C'est une mode de l'tdition moderne, friande de lecture cursive pour lecteurs presses. C'est bien dommage. Car H.A. sait beaucoup

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