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Les Jardins de l’enfer Francine D’Amour roman Extrait de la publication

Les Jardins de l'enfer… · Un homme se réfugie aux îles Galápagos, les « jardins de l’enfer » selon Darwin, abandonnant sa maison à un couple d’adolescents pour qui il

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Imprimé au CanadaISBN 2-7646-0414-9

Un homme se réfugie aux îles Galápagos, les « jardins de l’enfer » selon Darwin, abandonnant sa maison à un couple d’adolescents pour qui il a éprouvé une passion dévorante. Tandis que Marianne et Alexis partent à la recherche d’autres victimes, le narrateur confie à un magnétophone les aventures qu’il a vécues au cours des derniers mois en leur compagnie.

En alternant les séquences exotiques en mer du Paci-fique et les séquences de la vie quotidienne à Montréal, l’auteur réussit un jeu de contrastes qui fait de son livre une chose vivante, vibrante, soutenue par un style qui atteint souvent à la simple splendeur.

Réginald Martel, La Presse

Les Jardins de l’enfer est paru à l’origine en 1990.

Boréal compact présente des rééditions de textes significatifs – romans, nouvelles, poésie, théâtre, essais ou documents – dans un format pratique et à des prix accessibles aux étudiants et au grand public.

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Les Jardinsde l’enfer

Francine D’Amour

roman

13,95 $9,90 e

Francine D’Amour est l’auteur de quatre romans et d’un recueil de nouvelles. Son premier roman, Les dimanches sont mortels, lui a valu le prix Molson de l’Académie des lettres du Québec, en 1988. Presque rien, son troisième roman, a remporté le prix Québec-Paris en 1996. Elle faisait paraître, en 2004, Le Retour d’Afrique.

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Extrait de la publication

Les Éditions du Boréal, rue Saint-Denis

Montréal (Québec) HJ L

www.editionsboreal.qc.ca

Extrait de la publication

LES JARDINSDE L’ENFER

Extrait de la publication

DUMÊME AUTEUR

Les dimanches sont mortels, roman, Guérin, ; L’Hexagone, coll.

« Typo », ; Paris, Le Félin, ; Boréal, coll. « Boréal compact »,

.

Les Jardins de l’enfer, roman, VLB éditeur, ; Paris, Le Félin, .

Écrire comme un chat, nouvelles, Boréal, .

Presque rien, roman, Boréal, .

Le Retour d’Afrique, roman, Boréal, .

Extrait de la publication

Francine D’Amour

LES JARDINSDE L’ENFER

roman

Boréal

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Les Éditions du Boréal remercient le Conseil des Arts du Canada ainsi que le ministère du Patrimoine canadien et la SODEC pour leur soutien financier.

Les Éditions du Boréal bénéficient également du Programme de crédit d’impôtpour l’édition de livres du gouvernement du Québec.

© Les Éditions du Boréal

Dépôt légal : e trimestre

Bibliothèque nationale du Québec

Diffusion au Canada : DimediaDiffusion et distribution en Europe : Les Éditions du Seuil

Données de catalogage avant publication (Canada)

D’Amour, Francine

Les Jardins de l’enfer

e éd.(Boréal compact ; )Éd. originale : Outremont [Québec] : VLB, .

---

I. Titre.

. ’. --

.

Extrait de la publication

Car celui-là qui s’éloigne de ce qu’il aime

pour détruire son triste amour

la figure de ce qu’il aime

s’isole se dépouille

cache le reste

et davantage le tourmente.

JEAN COCTEAU, L’Invitation à la Mort

Longtemps, j’ai parlé à voix haute comme font les iso-lés. Vous, vous tournoyiez au-dessus de ma tête enpiaillant. Abasourdi, je discutais, j’argumentais, je mecherchais des excuses et des raisons. La culpabilité merendait malade.

Puis, avec le temps, j’ai appris à me taire. Vous conti-nuiez de gémir, de protester, de m’accabler de reproches,de proférer des injures et des menaces. Résolu à ne pointréagir, je serrais les dents et j’encaissais en silence.

Extrait de la publication

Maintenant, je ne vous entends plus que rarement. Cesont les voix que j’ai d’abord oubliées — le grain de vosvoix disparu déjà. Ne restent que la chair tendre de vos bouches jumelles, l’inoubliable frémissement de voslèvres d’où s’envolèrent tant de gémissements, de pleurset de sourires, de baisers aussi, et de paroles dont je ne saisplus aujourd’hui si c’est moi qui les invente ou vous quime les soufflez une dernière fois, avant de mourir.

Depuis combien de temps vous ai-je abandonnés ? Jene sais plus. Quelques mois à peine. Seule la chatte Aurorefait le compte du temps perdu loin de moi. Vous, bien sûr,n’en savez rien. Vous n’avez jamais rien su de ces chosesordinaires du temps qui passe. Vous ne possédiez nicalendrier ni agenda, pas même de montre à vos poignetsde princes adolescents. J’avais voulu fuir jusque dansl’autre hémisphère — peine perdue, croyais-je, jamais jene parviendrai à me débarrasser de vous.

J’avais tort, puisque je n’entends plus maintenantqu’une rumeur inconsistante, le frêle duo de vos voixdésaccordées. Et votre silence. Ce silence sur lequel jeviens me poser, comme un oiseau des îles.

M’entendez-vous ? Ma voix parvient-elle jusqu’àvous ? Je ne sais comment raconter cette histoirebrouillonne qui fut la nôtre et dont je ne connaîtraijamais le dernier épisode puisque, tel un personnagesecondaire ou un figurant devenu inutile, j’ai quitté lascène dès que j’ai compris que mon rôle était terminé.

Soyez indulgents, car j’ai peine à m’adresser à vous.

Extrait de la publication

J’ai perdu l’habitude de vous donner la réplique. Vous êtesseuls en scène désormais. Moi, j’ai oublié mon texte et c’est pourquoi je vous parle avec lenteur et retenue. Jeprends tout mon temps. Je pèse chacun de mes mots. Ilm’arrive aussi d’écrire sur des feuilles volantes. J’écris, je relis mon texte à voix haute, je l’enregistre. Et, quand jesuis mécontent de ce que je viens de dire, je fais marchearrière. J’efface tout et je recommence. J’appuie sur latouche Rewind, et le tour est joué.

Voyez : c’est ce que je viens de faire. J’enterre lesparoles qui s’effritent entre mes dents sous une couche de paroles nouvelles. Toutes ne franchiront pas la mer,certaines iront se perdre dans le brouillard qui flotte au-dessus des îles, mais d’autres, moins éphémères, vous par-viendront peut-être.

Vous m’écouterez, tête penchée et bec cloué. Vousvous rapprocherez l’un de l’autre jusqu’à ne former plusqu’un seul et même être muet — mon amour unique.

Est-ce que vous m’entendez bien ? Je m’efforce de par-ler d’une voix claire et posée. Cela m’est difficile parce quej’ai la gorge nouée. J’étouffe. Parfois, je bute sur un motdangereux. À l’évidence, je ne puis pas un beau parleur.

Mon discours sera ponctué de vides, mais, rassurez-vous, vous ne risquez rien car, tout au long de notre entre-tien, je veillerai à ce que vous ne chutiez point au fond dece gouffre qui, désormais, nous sépare. Le moment venu,moi seul succomberai.

Extrait de la publication

Vous reconnaissez mes silences — cette façon parti-culière que j’avais de me taire et qui vous irritait tant, l’uncomme l’autre —, vous les devinez derrière l’enchaîne-ment laborieux des phrases. Et vous les comblez parautant de rires, de soupirs et de chuchotis impatients.

Ne craignez rien : j’abandonnerai bientôt ce ton com-passé, presque solennel, mais laissez-moi d’abord mefamiliariser avec cette machine rétive à laquelle je parle,sous l’œil vigilant de Lolo, qui se promène à pas menusentre les tables du Las Rocas et qui, chemin faisant, jetteen passant des regards dédaigneux sur le petit tas noir queforment les iguanes marins empilés devant le bassin. Vousne connaissez pas Lolo. C’est un grand héron bleu, unebête un peu dégénérée qui ne bouffe que des chips consalsa et du chocolat. Raúl, son maître, obéit à tous sescaprices. Vous comprenez ce que je veux dire par là, n’est-ce pas ? Je suis sûr que vous n’avez pas bouffé autre chosedepuis mon départ et que les tapis sont jonchés de papiersgras. À moins que vous n’ayez déjà trouvé un substitut,un nouveau maître, un serviteur empressé — quelqu’unà qui vous faites la grâce de le laisser, à son tour, passer lebalai sous vos pieds ?

Un substitut, un nouveau maître, un serviteur…C’estla machine qui fait des siennes. J’appuie sur Stop, puis jerepars en marche arrière ; je rewind encore et encore. C’estplus fort que moi : je reviens sans cesse sur le passé, je res-sasse mes souvenirs dans l’espoir qu’ils s’effacent de mamémoire au fur et à mesure que je les enregistre.

J’ai toujours radoté ainsi, dites-vous ? À vous

Extrait de la publication

entendre, j’avais toujours tort. Je parlais trop ou pas assez.Vous ne supportiez ni le bavardage ni le silence. Vous étiezintraitables.

Pourquoi suis-je venu jusqu’ici, si loin de vous et dela chatte Aurore ? Sans doute pour que recommenceindéfiniment le cruel défilé des questions, suppositions,hypothèses, évidences vite rejetées parce que trop dou-loureuses, explications apaisantes mais hélas ! peu cré-dibles, ce ressassement quotidien d’un passé avec lequelj’avais cru rompre en vous l’abandonnant pour que vousle reniiez, le saccagiez et vous en disputiez les restes jus-qu’à ce que, repus, vous partiez en quête de proies nou-velles.

Lolo tend son bec jaune de grand héron bleu versl’appareil que j’ai posé sur la table de fer devant moi. Voussavez bien, ce minuscule magnétophone que je vous avaisoffert à l’époque où vous aviez résolu d’apprendre leslangues étrangères. Vous seriez de grands reporters, affir-miez-vous, et vous sillonneriez le monde entier ; vousvous voyiez déjà, matraquant de questions les princes et les terroristes, mitraillant les foules et les chefs d’État,et vous paradiez devant le grand miroir du salon, vifs et décoiffés, bloc-notes en main, objectifs en bandou-lière, magnétophone en poche. Je l’ai pris par mégarde ; il traînait au fond du sac où j’avais fourré mes affaires à la hâte.

Dans les mois qui ont précédé mon départ, vousn’utilisiez plus guère ce jouet que pour enregistrer vos

Extrait de la publication

énigmatiques mots de passe. Dès que l’un de vous s’éloi-gnait, il composait un message que l’autre passait etrepassait en attendant son retour. Les messages étaientfaits d’insultes ou de mots doux. À vos yeux, cela revenaitau même.

Le héron Lolo se dandine, il continue à faire le pitre.Il lorgne vers mon assiette. Il adore les olives. On dirait lachatte Aurore, se trémoussant et jouant de sa queue nainejusqu’à ce que, excédé mais attendri, je consente à luilâcher le morceau.

Ma vieille Aurore… Te soignent-ils comme tu lemérites ? J’en doute. Je suis sûr qu’ils ont oublié de renou-veler ton collier et qu’ils ne te caressent pas souvent leventre, là où ton duvet de lapin blanc se colore de poilscorail. J’aurais dû t’emmener avec moi. Mais je suis partisi vite… D’ailleurs, tu mourrais de peur, ma douce, si tuvoyais toutes ces bêtes étranges qui peuplent les îles —dragons nains crachant le sel et grands oiseaux de merbraillant à la tombée du jour.

La chatte Aurore ! Sera-t-elle blottie sur vos genouxquand vous recevrez ce message enregistré ? Ses oreillesfrémiront-elles quand elle reconnaîtra le son de ma voix ?Vous, peut-être, refuserez de m’entendre, mais elle, matoute belle, m’écoutera, et je lui raconterai ce qu’il en estde cet archipel où je suis venu me réfugier parmi lesespèces rares et menacées qui ont fait leur cet amoncelle-ment de cendres et de scories. « Les jardins de l’enfer »,écrivait Darwin.

Extrait de la publication

Quand j’ai débarqué, c’était encore la saison sèche. Latraversée avait été difficile et j’avais le cœur au bord deslèvres. Je n’ai pas le pied marin, autant vous l’avouer.

Auriez-vous mieux supporté le voyage ? Je me ledemande parfois. Nous rêvions d’appareiller ensemblepour le bout du monde, mais nous menions une exis-tence de reclus, loin de la mer et de ses merveilles.

Seul et vacillant encore, j’ai marché vers la plage.J’étais fatigué, si fatigué que je ne pensais même pas àvous. Je n’avais plus qu’une envie : m’étendre sur un blocde lave, avec les otaries à fourrure que j’apercevais pares-sant sur la plage. Je me suis endormi là, non loin du vil-lage où j’habite depuis : Puerto Ayora, isla Santa Cruz.

Ne venez pas : vous seriez déçus. Il pleut depuis desjours. De juin à décembre, une petite pluie fine s’abat surles îles. C’est la garuaqu’amènent les vents du sud-est. Lestouristes n’aiment pas la garua. Ils sont venus de l’autrehémisphère, avides de soleil. J’ai été comme eux. Plusmaintenant. La garuam’apaise et je me noie avec les îlesqui flottent dans le brouillard.

Vous souvenez-vous ? Nous parcourions ensembleces territoires écartés du rêve. Prisonniers de notre cage,nous rêvions d’espace et d’envol. Vous vous moquiez demoi. J’étais prudent, timoré, d’une pusillanimité telle queje mourrais, disiez-vous, rivé à mon perchoir. Vous avieztort, car, voyez, c’est moi qui le premier ai fait le saut.

Raúl, le maître de Lolo, vient de m’apporter un Galá-pago.C’est l’heure de mon premier apéritif. Je n’ai perdu

Extrait de la publication

aucune de ces petites habitudes qui vous agaçaient tant,constatez-vous en soupirant. De la terrasse, j’aperçois unbout de mer et des traînées rosâtres de soleil couchant. LeGalápago est un mélange tonique fait de rhum brun, devodka et d’un peu de jus de tamarin.

Vous n’aimez pas l’alcool, je sais. Vous ne buviez quedu lait, et un peu de ce champagne que je vous offraisquand vous réclamiez une fête. Les derniers temps, nousfaisions souvent la fête. Il fallait bien vous tirer hors decette torpeur qui semblait s’être abattue sur vous. Unetorpeur maligne au fond de laquelle vous ne cessiez deglisser, immobilisés chaque jour davantage dans l’attentede je ne sais quelle indéfinissable pulsion. Sous vos pau-pières rouge vif d’oiseaux de nuit, vos yeux noirsbrillaient encore, vigilants. Je pensais que votre vie toutentière était contenue là, dans cette haute tension duregard. Sans doute est-ce cela que j’ai voulu fuir, cet appelincessant, cette prière véhémente que j’entendais quand,tout à coup, vous leviez sur moi des yeux hurlants.

J’aurais voulu m’approprier cette douleur qui faisaitde vous des princes dormants. Sans raison apparente,vous aviez peu à peu cessé de jouer ; vous ne posiez plusdevant les miroirs ; vous aviez remisé vos panoplies dereporters polyglottes ; vous gisiez sur vos coussins, beauxet las. Vous étiez en attente. Insensiblement, vous aviezglissé de la précipitation à la nonchalance, dérivant au gréde vos humeurs, tels d’erratiques blocs de lave. Vousposiez sur toutes choses le même regard flou.

Le mal de vivre ne vous allait pas, il flottait autour de

Extrait de la publication

vous comme un vêtement trop large, un peu désuet. Voussouvenez-vous ? Vous affirmiez détester ces chemisesamples et ces pantalons informes sous lesquels le corps sedissimule. Vous ne vous vêtiez que de fuseaux ou demaillots moulants, exhibant ce désir égotiste que vousaviez l’un de l’autre, vous mirant l’un dans l’autre, paréscomme des courtisans. Vous étiez offerts, captifs avantmême d’être pris. Vous attendiez que l’on se saisisse devous et de cette douleur trop grande dans laquelle vousvous perdiez, que l’on s’éprenne à jamais de vos yeuxnoirs cerclés de rouge et de vos corps sanglés.

Pourtant, je vous ai abandonnés. Je n’ai pas su trou-ver le remède qui vous aurait guéris. Était-ce moi qui vousrendais malades ? Loin de vous, je m’interroge : peut-êtren’avez-vous pas survécu à ce mal dont j’ignore encorel’origine ? Depuis que je vis aux îles, il semble que j’en soisatteint moi aussi. Je crains que vous ne m’ayez contaminé.

Vous avouerai-je qu’il m’arrive d’avoir peur de dispa-raître, moi aussi ? Dites-moi : était-ce cela que vouséprouviez quand vous demeuriez prostrés pendant desheures, avachis sur vos coussins ? Aviez-vous parfois cettecertitude de ne former plus qu’un agglomérat de molé-cules et d’atomes indistincts, une éphémère fusion departicules volatiles ? Vous paraissiez envoûtés, incapablesde contrôler cette réaction mimétique qui faisait de vousdes objets en apparence inertes — coussins jetés parmi lescoussins s’entassant sur le sol en un désordre que jen’osais troubler.

Extrait de la publication

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Imprimé au CanadaISBN 2-7646-0414-9

Un homme se réfugie aux îles Galápagos, les « jardins de l’enfer » selon Darwin, abandonnant sa maison à un couple d’adolescents pour qui il a éprouvé une passion dévorante. Tandis que Marianne et Alexis partent à la recherche d’autres victimes, le narrateur confie à un magnétophone les aventures qu’il a vécues au cours des derniers mois en leur compagnie.

En alternant les séquences exotiques en mer du Paci-fique et les séquences de la vie quotidienne à Montréal, l’auteur réussit un jeu de contrastes qui fait de son livre une chose vivante, vibrante, soutenue par un style qui atteint souvent à la simple splendeur.

Réginald Martel, La Presse

Les Jardins de l’enfer est paru à l’origine en 1990.

Boréal compact présente des rééditions de textes significatifs – romans, nouvelles, poésie, théâtre, essais ou documents – dans un format pratique et à des prix accessibles aux étudiants et au grand public.

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Les Jardinsde l’enfer

Francine D’Amour

roman

13,95 $9,90 e

Francine D’Amour est l’auteur de quatre romans et d’un recueil de nouvelles. Son premier roman, Les dimanches sont mortels, lui a valu le prix Molson de l’Académie des lettres du Québec, en 1988. Presque rien, son troisième roman, a remporté le prix Québec-Paris en 1996. Elle faisait paraître, en 2004, Le Retour d’Afrique.

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