12
Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France

Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

  • Upload
    others

  • View
    0

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France

Page 2: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

Récompenser l’excellenceAvec six des fondations placées sous son égide, la Fondation de France tient à honorer, cette année encore, des équipes et chercheurs de haut niveau, mobilisés au quotidien dans la lourde bataille contre les pathologies les plus meurtrières et invalidantes comme le cancer, l’hypertension, la sclérose en plaques ou encore les maladies de l’œil.

Chaque année, le palmarès des Prix médicaux témoigne de la passion, de l’audace et de la pugnacité des chercheurs, ainsi que de l’engagement indéfectible des donateurs et des fondateurs à leurs côtés. Grâce à eux, nous pouvons ainsi consacrer annuellement 18 millions d’euros à la recherche médicale.

Ces fonds alloués, sous le regard précieux d’experts bénévoles éminemment reconnus, sont déterminants dans la réalisation de nombreuses avancées grâce à la compréhension de mécanismes de maladies ou à l’action plus ciblée des nouvelles thérapeutiques. Récompensés par le Grand prix de la Fondation de France, les travaux menés par l’équipe d’Olivier Hermine pour vaincre les leucémies et les lymphomes représentent ainsi un nouvel espoir pour de nombreux malades.

Dr Francis Charhon Directeur général de la Fondation de France

Le Grand Prix de la Fondation de France

Un prix de 100 000 ¤

Malgré les nombreux progrès de la recherche, il reste encore beaucoup à découvrir dans des pathologies majeures telles que le cancer, le sida, les maladies cardiovasculaires, mais également dans le champ des troubles du développement – tels que l’autisme – et ceux liés au vieillissement – tels que la maladie de Parkinson.

La Fondation de France décerne son Grand Prix à une équipe

déjà soutenue à travers ses programmes, récompensant ainsi l’avancée de travaux de recherche originaux et innovants, qui déboucheront à terme sur des applications potentielles en santé publique.

Ce prix est financé grâce à la générosité des donateurs de la Fondation de France. Le lauréat a été désigné par un jury, présidé par le Pr Patrice Courvalin.

Le Prix de la Fondation de l’œil pour l’ophtalmologie et les sciences de la vision

Un prix de 50 000 ¤

La recherche en ophtalmologie bénéficie de peu de crédits, alors même que les maladies de l’œil constituent un problème de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers ce prix, la Fondation de France souhaite récompenser des travaux de recherches originaux ou innovants dans le domaine de l’ophtalmologie ou des sciences de la vision, ayant des

applications potentielles en termes de santé publique tant dans les avancées thérapeutiques que dans l’amélioration de la prise en charge des maladies de l’œil et de la vision.

La lauréate a été désignée par le comité Maladies de l’œil de la Fondation de France, présidé par le Pr Phuc Le Hoang.

Page 3: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

3

Les Prix des Fondations sous égideLes six fondations attribuant des prix en 2012 – Marie-Ange Bouvet Labruyère, Thérèse Lebrasseur, Jacques Monod, Jean et Madeleine Schaeverbeke, Jean Valade et Georges Zermati – ont entièrement confié leur gestion à la Fondation de France. Elles permettent de distribuer chaque année près de 200 000 euros et, grâce à l’engagement de leurs fondateurs et jurys respectifs, offrent aux chercheurs une véritable reconnaissance de leurs pairs.

Le Prix Jacques MonodUn prix de 10 000 ¤

La Fondation Jacques Monod a été créée en 1979 par Jacqueline Bernard à la mémoire du prix Nobel de Médecine. Elle décerne chaque année un ou plusieurs prix à de jeunes chercheurs ayant entrepris des travaux portant sur les aspects moléculaires des régulations cellulaires.

Le jury du Prix Jacques Monod est composé de chercheurs reconnus, dont certains ont travaillé avec Jacques Monod.

Le Prix Georges ZermatiUn prix de 8 000 ¤

Créée en 1986 par une donation de Madame Zermati, la Fondation Georges Zermati récompense un chercheur de l’Institut Pasteur, quelle que soit sa discipline.

Le lauréat est désigné par le conseil scientifique de l’Institut Pasteur.

Le Prix Marie-Ange Bouvet LabruyèreUn prix de 20 000 ¤

Cette fondation a été créée en 2005 par les quatre enfants de Madame Bouvet Labruyère. Ces derniers ont souhaité que leur fondation récompense un chercheur ou une équipe de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière pour ses travaux innovants sur les maladies de la myéline.

Le lauréat est désigné par le conseil scientifique de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière.

Les Prix Jean ValadeUn prix senior de 35 000 ¤

Un prix jeune chercheur de 18 000 ¤

Créée en 1994, la Fondation Jean Valade attribue chaque année deux prix – un prix senior et un prix pour un jeune chercheur – récompensant chacun une découverte dans le domaine médical qui trouve une application diagnostique, physiopathologique ou thérapeutique potentielle.

Ces prix annuels sont destinés à distinguer les travaux de chercheurs francophones (y compris au-delà des frontières françaises).

Les lauréats sont désignés par un jury composé d’experts français et étrangers.

Les Prix Jean et Madeleine SchaeverbekeDeux prix de 12 000 ¤ chacun

Créée en 2002 par testament de M. et Mme Schaeverbeke, tous deux atteints d’un cancer colorectal, la Fondation Prix Jean & Madeleine Schaeverbeke attribue chaque année plusieurs prix qui récompensent des doctorants en fin de thèse, post-doctorants ou jeunes chercheurs pour la qualité de leurs recherches relatives au cancer du côlon, au traitement des douleurs associées et aux moyens thérapeutiques de sa rémission ou de sa guérison.

Les lauréats sont désignés par un comité de chercheurs et de cliniciens français.

Le Prix Thérèse LebrasseurUn prix de 50 000 ¤

Créée en 1978 par testament, la Fondation Thérèse Lebrasseur décerne un prix annuel à un chercheur de l’Institut Pasteur, qui n’a jamais eu recours à la vivisection.

Le lauréat est désigné par le conseil scientifique de l’Institut Pasteur.

Page 4: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

4

Le Grand prix de la Fondation de FranceRécompense des travaux originaux et innovants permettant une application potentielle en santé publique.

Leucémies, lymphomes : vaincre les cellules cancéreuses en les privant de fer

Olivier Hermine (50 ans)

Professeur d’hématologie à l’université Paris Descartes, chef de service du service d’Hémato-logie adultes (CNRS UMR 8147), Institut Imagine / Hôpital Necker – Enfants malades de Paris, et coordinateur du Laboratoire d’excellence du globule rouge

Le vieillissement de la population s’associe à une augmentation de l’incidence des hémo-pathies malignes, dont les leucémies et les lymphomes (cancer des « ganglions »). La chimiothérapie de ces pathologies se révèle toxique et quelquefois même inefficace quand les cellules cancéreuses parviennent à y résister.

L’équipe d’Olivier Hermine consacre une grande part de ses recherches au déve-loppement d’approches thérapeutiques ciblées et moins toxiques de ces hémo-pathies. Les cellules cancéreuses ayant davantage besoin de fer que les cellules normales, Olivier Hermine a testé des stratégies de privation en fer dans des

modèles de leucémies et de lymphomes. Il a montré qu’un chélateur en fer (molécule qui « capture » le fer et favorise son élimination), ou un anticorps dirigé contre le récepteur qui permet l’entrée du fer au niveau cellu-laire, peuvent inhiber la multiplication et la survie des cellules tumorales, notamment les plus prolifératives et les plus résistantes à la chimiothérapie.

Le chercheur a aussi pu mettre en évidence une « reprogrammation » des cellules leucé-miques vers la mort en les privant de fer. Les résultats encourageants de ses travaux expé-rimentaux laissent espérer un nouveau traite-ment des lymphomes et des leucémies dans un avenir proche.

Plébiscitée par les donateurs, la recherche sur les pathologies cancéreuses bénéficie d’un soutien ininterrompu de la Fondation de France depuis plus de 30 ans. Une politique de soutiens pluriannuels et structurants a été mise en place pour assurer la continuité des actions et garantir à notre intervention une efficacité et une visibilité accrues.Le cancer est en effet la première cause de mortalité en France, avec près de 360 000 nouveaux cas par an. Bien que le risque de mortalité par cancer ait diminué au cours des 25 dernières années, grâce aux progrès en matière de prévention, de diagnostic précoce, de traitements et de prise en charge, il est encore responsable d’environ 30 % des décès, et reste la première cause de mortalité prématurée, notamment chez l’enfant.

Découvrez le projet d’Olivier Hermine en vidéo

Page 5: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

5

Le Prix de la Fondation de l’œilRécompense des travaux originaux ou innovants dans le domaine de l’ophtalmologie ou des sciences de la vision.

Neuropathie optique héréditaire de Leber : l’espoir d’une thérapie génique

Marisol Corral-Debrinski (52 ans)

Directrice de l’équipe « Mitochondrie et Rétine » (Unité mixte Inserm/CNRS/UPMC) de l’Institut de la Vision, au Centre hospitalier national d’Ophtalmologie des Quinze-Vingt à Paris

Dans la neuropathie optique de Leber, maladie génétique touchant de jeunes patients, la mutation de trois gènes (ND1, ND4, ND6) de l’ADNmt provoque la destruction de cellules de la rétine et l’atrophie du nerf optique : les patients perdent la vue en quelques mois.

L’ADNmt est l’ADN des mitochondries, composants cellulaires dans lesquels se produit la « chaîne respiratoire », c’est-à-dire un ensemble de réactions biochimiques indispensable au métabolisme énergétique. Elles possèdent leur propre ADN, différent de celui de la cellule qui les contient, qui peut présenter des défauts engendrant des dysfonctionnements biochimiques à l’origine de certaines maladies.

Marisol Corral-Debrinski a réussi à améliorer in vitro le fonctionnement des gènes ND1 et ND4 défectueux : elle a introduit les protéines exprimées par ceux-ci dans le cytoplasme (le milieu cellulaire), ce qui a facilité leur transport dans la mitochondrie. En traitant ainsi des cellules provenant de patients atteints de la maladie, elle a observé que leur chaîne respi-ratoire fonctionnait à nouveau normalement.

Après avoir développé une thérapie génique qui protège les cellules rétiniennes sur un modèle animal mimant cette neuropathie, Marisol Corral-Debrinski a pour objectif de l’appliquer chez des patients portant une muta-tion du gène ND4, impliquée dans 70% des cas de neuropathie optique de Leber en Europe.

À l’initiative d’une généreuse donatrice, Madame Berthe Fouassier, la Fondation de France a initié, il y a plus de 20 ans, un programme de soutien pour de jeunes chercheurs et médecins en ophtalmologie et en neuro-ophtalmologie, leur offrant la possibilité de se perfectionner dans les techniques de recherche, en poursuivant un projet précis dans un laboratoire ou un service clinique approprié.Aujourd’hui, la situation est devenue si préoccupante qu’une impulsion supplémentaire a été donnée au soutien à la recherche en ophtalmologie et en sciences de la vision à travers la création de la Fondation de l’œil. De nombreuses maladies encore mal connues, comme la DMLA, les cancers de l’œil ou le glaucome sont la cause de handicaps graves. On estime que 50% des Français seront un jour confrontés à un problème oculaire.

Découvrez le projet de Marisol Corral-Debrinski en vidéo

Page 6: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

6

Les Prix Jean ValadeRécompensent des découvertes dans le domaine médical qui trouvent une application diagnostique, physiopathologique ou thérapeutique potentielle.

Hypertension : de nouvelles découvertes sur les facteurs génétiques

Xavier Jeunemaître (57 ans)

Chef de service au département de Génétique, responsable du Centre des Maladies vasculaires à l’Hôpital Européen Georges Pompidou de Paris et directeur de l’équipe 3 de l’UMR Inserm 970 au Centre de recherche de l’HEGP

L’hypertension artérielle est un facteur de risque cardiovasculaire majeur, prédisposant notamment aux accidents vasculaires céré-braux. Les dérèglements biologiques respon-sables de l’hypertension dépendent à la fois de facteurs environnementaux (alimentation, activité physique...) et de nombreux facteurs génétiques dont l’effet est difficile à évaluer.

L’équipe de Xavier Jeunemaître a travaillé sur une forme rare d’hypertension artérielle, transmise de parents à enfants : l’hypertension hyperkaliémique familiale. Grâce à des études génétiques poussées, cette équipe a montré la présence de plusieurs formes de protéines

issues du gène WNK1, et ont mis en évidence leur rôle et leur fonctionnement. Ces travaux ont révélé des mécanismes inattendus impli-qués dans le tonus vasculaire et dans la réab-sorption du sel et du potassium au niveau des reins.

Cette année, l’équipe de Xavier Jeunemaître a identifié deux autres gènes intervenant dans cette forme très particulière d’hypertension. L’intérêt de cette nouvelle découverte repose sur le fait que ces gènes agissent par des voies cellulaires différentes de WKN1, ce qui ouvre un terrain inédit de recherches sur la régulation de la pression artérielle.

Innovation majeure dans le diagnostic génétique des maladies neuromusculaires

Jocelyn Laporte (44 ans)

Directeur de recherche, responsable de l’équipe « Mécanismes des Maladies neuromusculaires » de l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire (CNRS UMR 7104 – Inserm U 964) à Illkirch

Dans le monde, 1 personne sur 3 000 est touchée par l’une des 200 maladies neuro-musculaires d’origine génétique connues : myopathies et dystrophies musculaires, neuropathie de Charcot-Marie-Tooth, etc. Le diagnostic de ces pathologies invalidantes demeure difficile : de nombreux gènes peuvent être impliqués et tous ne sont pas identifiés. Les patients subissent donc de multiples examens cliniques, parfois invasifs, et leurs gènes sont analysés un par un par différents laboratoires.

Jocelyn Laporte et son équipe ont découvert des mutations de gènes responsables de plusieurs myopathies (par exemple, le gène MTM1 dans la myopathie myotubulaire) et mis

à jour certains de leurs mécanismes patholo-giques. Ils ont mis au point des modèles origi-naux permettant de tester des médicaments ou des thérapies géniques avant les essais chez l’Homme.

Les chercheurs ont également validé une nouvelle approche de « séquençage à haut débit » de l’ADN, permettant des diagnostics génétiques rapides, précis et moins coûteux. Avec cette méthode, il est en effet possible de tester en même temps tous les gènes actuellement connus pour intervenir dans les maladies neuromusculaires. La prise en charge des patients et le conseil génétique aux familles en seront considérablement améliorés.

Page 7: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

7

Les Prix Jean et Madeleine SchaeverbekeRécompensent un ou plusieurs doctorants, post-doctorants ou jeunes chercheurs pour la qualité de leurs recherches relatives au cancer du côlon, au traitement des douleurs associées et aux moyens thérapeutiques de sa rémission ou de sa guérison.

Le rôle d’un gène « suppresseur de tumeur » colorectale enfin mis en évidence

Marie Castets (33 ans)

Chargée de recherche au sein de l’équipe « Récepteurs à dépendance, Cancer et Développement » (CNRS UMR 5286) du Centre de recherche en Cancérologie du Centre Léon-Bérard de Lyon

A sa découverte, il y a 20 ans, le gène DCC (Deleted in Colorectal Carcinoma, ou « absent dans le cancer colorectal ») semblait induire la mort (ou apoptose) des cellules cancé-reuses. En effet, des études ont montré que l’activité de DCC était « éteinte » dans plusieurs types de cancers, notamment dans 70% des cancers colorectaux (CCR). Cependant, la rareté des mutations de ce gène et la mise en évidence de son implication dans la mise en place du système nerveux ont depuis remis en cause son rôle de « suppresseur de tumeur ».

Pour lever cette ambiguïté, Marie Castets a créé un modèle transgénique de souris présentant une mutation du DCC. Elle a

constaté que ce modèle bloquait les signaux d’apoptose envoyés par ce gène et a observé une augmentation des cas de cancer colorectal. De plus, en croisant ce modèle avec une souris portant un gène prédispo-sant au CCR, elle a montré que l’incidence, la fréquence et l’agressivité des tumeurs colorectales augmentaient.

Les travaux de Marie Castets prouvent donc qu’en induisant l’apoptose, le gène DCC constitue bien un suppresseur de tumeur dans les mécanismes de développement du cancer colorectal. Ils ouvrent de nouvelles perspec-tives en termes d’évaluation pronostique et clinique de la prise en charge de la maladie.

Adapter la chimiothérapie en fonction des caractéristiques biologiques de la tumeur

Aziz Zaanan (35 ans)

Chef de clinique-assistant dans le service d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie digestive de l’Hôpital Européen Georges Pompidou à Paris

Actuellement, le traitement du cancer colorectal non métastatique repose sur la chirurgie, complétée par une chimiothé-rapie dite « adjuvante » en cas d’atteinte ganglionnaire autour de la tumeur (stade III). Cependant, le taux de récidive peut varier de façon importante chez ces patients, alors qu’ils sont traités selon le même protocole.

Les études menées par Aziz Zaanan sur une population de patients au stade III opérés ont montré que la récidive tumorale dépendait de caractéristiques biologiques impliquées dans la réparation de l’ADN (expressions des gènes Mismatch Repair, ERCC1, XRCC1) ou dans le métabolisme des médicaments anticancéreux

(voie de détoxification GSTP1). Ces particu-larités moléculaires pourraient représenter d’intéressants marqueurs biologiques pronos-tiques ou prédictifs, c’est-à-dire donnant des indications sur le risque de récidive ou la réponse à la chimiothérapie. En effet, cela permettrait aux médecins d’identifier les patients chez qui le traitement adjuvant serait recommandé ou non, évitant ainsi des toxi-cités inutiles pour certains d’entre eux.

Ces résultats doivent maintenant être validés à partir d’échantillons de tumeurs de malades inclus dans des essais cliniques prospectifs, donc dès le début de leur traitement.

Page 8: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

8

Le Prix Jacques MonodPrime des chercheurs ayant entrepris, dans les laboratoires français, des travaux portant sur les aspects moléculaires des régulations cellulaires.

Par quel mécanisme l’infection à méningocoque réussit-elle à atteindre le cerveau ?

Mathieu Coureuil (33 ans)

Chargé de recherche au Laboratoire de Pathogénie des infections systémiques (Inserm U570/1002) à l’Hôpital Necker – Enfants Malades de Paris

Si elle est inoffensive dans le rhinopharynx, la bactérie Neisseria meningitidis provoque des méningites et des septicémies mortelles en quelques heures (purpura fulminans) lorsqu’elle gagne la circulation sanguine, puis le cerveau. Ce méningocoque adhère aux vaisseaux sanguins et peut franchir la barrière hémato-encéphalique (BHE), un filtre ultra-efficace empêchant normalement le passage des pathogènes vers le système nerveux central.

Mathieu Coureuil étudie l’interaction entre N. meningitidis et son hôte, l’Homme, pour comprendre comment ce germe réussit à se disséminer si intensément dans l’organisme et à traverser la BHE. Le chercheur a montré

que la bactérie induit des signaux cellulaires qui provoquent l’« ouverture » de l’espace entre les cellules endothéliales (des parois des vaisseaux), habituellement étanche aux corps étrangers. En effet, N. meningitidis active anormalement le récepteur β2-adrénergique, connu pour son rôle dans la dilatation des vaisseaux, ce qui provoque l’écartement des jonctions para-cellulaires.

Ces travaux améliorent les connaissances sur l’infection à méningocoque et ouvrent des perspectives dans la recherche de médicaments capables de faire passer des molécules pharmaceutiques par la barrière hémato-encéphalique.

Le Prix Thérèse LebrasseurRécompense un chercheur de l’Institut Pasteur, qui n’a jamais eu recours à la vivisection.

Les structures de cibles thérapeutiques en trois dimensions et dans presque tous leurs états

Marc Delarue (51 ans)

Directeur de l’unité « Dynamique structurale des Macromolécules » et de l’UMR 3528 du CNRS « Biologie structurale des Processus cellulaires et des Agents infectieux » à l’Institut Pasteur à Paris

Pour contribuer au développement de médi-caments, notamment contre des virus et des bactéries, Marc Delarue a choisi l’approche dite « rationnelle » de la recherche pharmaco-logique, qui s’appuie sur la biologie structurale. Il s’agit de déterminer – expérimentalement – la structure en trois dimensions de protéines spécifiques, puis de tester par ordinateur l’in-teraction entre des molécules potentiellement thérapeutiques et ces cibles.

L’équipe de Marc Delarue a décrit différents « états conformationnels » de la structure de certaines enzymes d’agents infectieux, comme celui de la tuberculose, à différents stades d’avancement de la réaction chimique

impliquée. Elle a ensuite créé des méthodes de calcul numérique permettant de simuler le chemin de transition entre ces états. L’avantage : pouvoir tester des composés qui se fixent sur les structures intermédiaires jusqu’alors inconnues.

Marc Delarue a récemment décrit d’autres « transitions structurales » : celles d’enzymes de réparation de l’ADN permettant d’éclairer l’origine de la variabilité de la réponse immu-nitaire et celles de certains canaux ioniques (facilitateurs de diffusion dans une cellule) localisés à la synapse permettant d’élucider l’action de médicaments agissant sur le système nerveux.

Page 9: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

9

Prix Marie-Ange Bouvet LabruyèreRécompense un chercheur ou une équipe de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, pour ses travaux innovants sur les maladies de la myéline.

La formation du neurone, une clé fondamentale pour la recherche sur la sclérose en plaques

Nathalie Sol-Foulon (48 ans)

Chercheure dans l’équipe « Mécanismes de (re)myélinisation » à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (Inserm U 975, CNRS UMR 7225) de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris

Dans la sclérose en plaques (SEP), les neurones perdent leur myéline et les nœuds de Ranvier sont désorganisés, ce qui entraîne des troubles de la marche, de la vision, de la sensibilité… La myéline, cette membrane qui gaine la fibre des neurones, facilite la conduc-tion de l’influx nerveux par « sauts » entre des zones d’étranglement appelés nœuds de Ranvier. Ceux-ci sont concentrés en canaux sodium voltage dépendants, qui contribuent à propager l’onde bioélectrique, et en protéines qui assemblent et transmettent des signaux entre les cellules.

Nathalie Sol-Foulon se consacre à la compré-hension des mécanismes de formation du

neurone, indispensable pour envisager une thérapie de la SEP induisant une « remyélini-sation » efficace. En observant les modèles animaux et les cultures de neurones qu’elle a créés, elle a découvert que les nœuds de Ranvier s’assemblaient avant la formation de la myéline et a confirmé que des cellules du système nerveux, les oligodendrocytes, permettaient leur mise en place sur les neurones. Nathalie Sol-Foulon cherche désor-mais à identifier les molécules produites par ces cellules, mais aussi à déterminer si ces nœuds « précoces » pourraient suffire à conduire l’influx nerveux et ainsi à préserver la fonction neuronale dans la SEP.

Le Prix Georges ZermatiEst attribué à un chercheur de l’Institut Pasteur, quelle que soit sa discipline.

Le parasite de la mouche tsé-tsé nous éclaire sur des maladies génétiques humaines

Philippe Bastin (45 ans)

Directeur adjoint de l’unité « Bases génétiques et moléculaires des interactions de la cellule eucaryote » (CNRS URA 2581) et responsable de l’unité « Biologie cellulaire des trypanosomes » de l’Institut Pasteur à Paris

Le trypanosome est le parasite responsable de la maladie du sommeil, une pathologie endémique dans certaines régions d’Afrique et mortelle en l’absence de traitement. Philippe Bastin étudie le flagelle du trypa-nosome, c’est-à-dire la petite « queue » qui lui permet de se déplacer. Il a découvert comment ce parasite prolifère dans les glandes salivaires de la mouche tsé-tsé pour produire continuellement des formes infec-tieuses pour l’Homme. Son équipe a ainsi mis en évidence de nouvelles protéines flagellaires intéressantes pour le diagnostic ou le traite-ment de la maladie. Par ailleurs, le chercheur a réussi à décrire le mode de fonctionnement

« en ascenseur » du flagelle : celui-ci dépend d’un système de transport en aller-retour de protéines extrêmement rapides de sa base à son extrémité. Or, le flagelle du trypanosome ressemble fortement aux flagelles des cellules des mammifères. Et, chez l’Homme, plusieurs maladies génétiques rares, regroupées sous le terme de ciliopathies, sont causées par des défauts de ces organes cellulaires. Ces nouvelles connaissances, tout comme la possibilité d’expérimenter sur ce modèle para-sitaire les conséquences des mutations de gènes dits « de transport » présentes dans les ciliopathies, permettront de mieux comprendre ces maladies complexes.

Page 10: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

10

Les lauréats de 1979 à 2011Depuis 1979, les Prix médicaux de la Fondation de France ont permis de soutenir 185 lauréats, pour un montant total de 3 178 400 ¤.

Grand Prix de la Fondation de France Lancé en 2010, le prix a déjà primé :

Philippe Menasché (2011)Clothilde Théry (2010)

Prix de la Fondation de l’œilLancé en 2010, le prix a déjà primé :

Cécile Delettre (2011)Claire Wardak (2010)

Fondation Marie-Ange Bouvet LabruyèreLancé en 2011, le prix a déjà primé :

Violetta Zujovic (2011)

Fondation Thérèse LebrasseurDepuis 1979, la Fondation Thérèse Lebrasseur a récompensé 22 lauréats, pour un montant de 1 057 500 ¤

Pedro Alzari (1999)Henri Buc (1987)Suzanne Chanteau (2004)Stewart Cole (2001)Patrice Courvalin (1983)Antoine Danchin (1995)

Raymond De Donder (1981)Muriel Delepierre (1997)Bernard Dujon (1990)Antoine Gessain (1993)Philippe Glaser (2003, prix conjoint avec Franck Kunst)Michel Goldberg (1979)Jean Igolen (1990)Alain Jacquier (2006)Frank Kunst (2003, prix conjoint avec

Philippe Glaser)Michael Nilges (2009)Jean-Christophe Olivo-Marin (2008)Anthony P. Pugsley (2007)Félix Rey (2011)Germaine Stanier (1985)Massimo Vergassola (2010)Michel Véron (2005)

Fondation Jacques MonodDepuis 1980, la Fondation Jacques Monod a récompensé 73 lauréats pour un montant total de 458 000 ¤

Delphine Albouy (1995)Benoît Arcangioli (1985) Damien Balestrino (2008)Aaron Bensimon (1994)David Bensimon (1994)Emmanuel Bischoff (2001)Alain Blanchard (1991)Ivo G. Boneca (2002)Jean-Philippe Boursier (1989)Madeleine Bouzon (1996)Damien Brégeon (2005)Fabien Brossier (2000)Muriel Cardona (2003)François Caron (1984)Jean-Pierre Chambost (1981)Monica Contreras de Camacho (2000)Patrice Courvalin (1988)

Valery de Crecy (1994)Hilde de Reuse (1984)Thierry Doan (2008)Sarah Dubrac (2004)Vincent Escuyer (1987)Marie Flamand (1992)Jean-Marc Ghigo (1993)Ian J Glomski (2006)Thierry Grange (1980)Rémy Griffais (1991)Pierre Guermonprez (1998)Chantal Guidi-Rontani (1981)Maude Guillier (2006)Catherine Guynet (2009)Marianne Ilbert (2007)Nadine Jarousse (1997)Dorothée Jary (1998)Madeleine Jolit (1985)Vanessa Khemici (2007)Karine Labadie (2005)Sylvie Laurent (1989)

Jade Leiba (2011)Emmanuelle Leibovitz (1997)Mariella Lomma (2009)Pierre-Yves Lozach (2004)Pierre Mangeol (2011)Philippe Marlière (1982)Isabelle Martin (1988)Denise Mattei (1985)Yves Mechulam (1986)Eric Meyer (1984)François Michel (1989)Mathéo Négroni (1996)Benoît Palancade (2006)Claude Parsot (1980)Denise Paulin (1990)Mathieu Picardeau (1999)Patrice Polard (1993)Robert Poljak (1986)Michel Y. Popoff (1991)Odile Puijalon-Mercereau (1983)Olivier Raibaud (1990)

Page 11: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

11

Evelyne Richet (1990)Thomas Rolland (2010)Hiroshi Sakamoto (1983)Philippe Sansonetti (1983)Aure Saulnier (2009)

Peter Sebo (1993)Jean-Claude Sirard (1996)Guillaume Stahl (2002)Pierre Steffen (1996)Ludovic Tailleux (2003)

François-Xavier Theillet (2009)Elizabeth Verpy (1995)Eric Westhof (1991)Guo-Quing Zeng (1989)

Fondation Prix Jean et Madeleine SchaeverbekeDepuis 2006, la Fondation Prix Jean et Madeleine Schaeverbeke a récom-pensé 28 lauréats pour un montant total de 336 000 ¤

Nadine Attal (2010)Valérie Boige (2010)Antoine Brouquet (2009)Alexandre Calon (2007)Vanessa Cottet (2010)Virginie Dangles-Marie (2009)

Adèle de Archangelis (2008)Alex Duval (2006)Fabrice Escaffit (2008)Clarisse Eveno (2011)Silvia Fre (2006)Jérôme Galon (2008)Lydia Guittet-Baud (2011)Boris Guiu (2011)Jérémie Lefevre (2008)Astrid Lièvre (2006)Lise Mattera (2010)

Laetitia Mazelin-Bowyer (2006)Nathalie Mazure (2009)Emmanuel Mitry (2009)Bernhard Mlecnik (2010)Franck Pagès (2006)Julie Pannequin (2007)Valérie Pierrefite-Carle (2007)Marc Pocard (2007)Nathalie Scamuffa (2009)Magali Svrcek (2010)Danijela Vignjevic (2008)

Fondation Jean ValadeDepuis 1996, la Fondation Jean Valade a récompensé 39 lauréats pour un montant total de 931 000 ¤

Laurent Abel (2009)Johan Auwerx (2005)Seiamak Bahram (2002)Alim Louis Benabid (1999)Michel Bertrand (1996)Philippe Boucher (2003)Christian Bréchot (2000)Sophie Brouard (2008)Rémi Burcelin (2010)Nathalie Cartier-Lacave (2004)Jean-Laurent Casanova (2000)

Jean-Philippe Collet (2011)Pascale Cossart (2003)Patrice Courvalin (2007)Jean-Pierre de Villartay (2001)Aziz El-Amraoui (2005)Florence Fenollar (2010)Eric Honore (2007)Jean-Pierre Hugot (2006)Anne Joutel (2000)Michel Koenig (1999)Guido Kroemer (1997)Marc Lecuit (2001)Stanislas Lyonnet (2002)Emannuel Mandonnet (2009)Laurent Meijer (2007)

Gilles Mithieux (2006)Gilles Montalescot (2001)Arnold Munnich (1997)Edgard Brice Ngoungou (2011)Geneviève Nguyen (2008)Catherine Postic-Hooper (2006)Didier Raoult (2003)Anne Revah-Lévy (2008)Pierre Ronco (2005)Thierry Soussi (1996)Christian Trepo (1999)Sophie Vaulont (2004)Eric Wattel (2007)

Fondation Georges ZermatiDepuis 1989, la Fondation Georges Zermati a récompensé 18 lauréats pour un montant total de 75 900 ¤

Paul Brey (1994)Pierre Charneau (1998)Ana Cumano (2004)Gérard Eberl (2010)

Jean-Marc Ghigo (2007)Agnès Labigne (1993)Claude Leclerc (1995)Bernard Le Guenno (1996)Robert Ménard (2000)Geneviève Million (1992)Roger Ollo (1990)Armelle Phalipon (2002)

Benoît Robert (1989)Jocelyne Rocourt (1997)Olivier Schwartz (2001)François Schweisguth (2011)Shahragim Tajbakhsh (1999)Sylvie van der Werf (2006)

Page 12: Les lauréats des Prix médicaux 2012 de la Fondation de France193.51.86.16/content/download/14193/88728/file/FdF... · de santé publique de plus en plus préoccupant. À travers

12

Pho

to :

Mic

hel D

epar

die

u ©

Inse

rm –

Con

cep

tion

gra

phi

que

: P

hilip

pe

Dab

asse

40 avenue Hoche75008 Paris

Tél. : 01 44 21 31 00fondationdefrance.org

En couverture : Séquençage d’ADN, génome humain. Chaque colonne correspond à une séquence, les quatre lettres (bases), T (Thymine), A (Adénine), G (Guanine), et C (Cytosine) sont représentées par les différentes couleurs.

La Fondation de France

Depuis 1969, la Fondation de France soutient des projets concrets et innovants qui répondent aux besoins des personnes face aux problèmes posés par l’évolution rapide de la société. Elle agit dans trois domaines : l’aide aux personnes vulnérables, le développement de la connaissance et l’environnement. Elle favorise également le développement de la philanthropie.

Elle aide les donateurs à choisir les meilleurs projets, conseille les fondateurs sur leur champ d’intervention et sur le cadre juridique et fiscal le plus approprié.

Indépendante et privée, la Fondation de France ne reçoit aucune subvention et ne peut agir que grâce à la générosité des donateurs.

Chiffres clés 2011

• 490 000 donateurs • 700 fonds et fondations sous égide • 136 millions d’euros consacrés à la sélection, à la distribution et au

suivi de 8 600 subventions, prix et bourses • 7 délégations régionales

La santé à la Fondation de FranceDans le domaine de la santé, les actions de la Fondation de France s’articulent autour de trois préoccupations : • favoriser en toutes circonstances la prise en charge globale et le

respect de la personne, • éviter que la maladie soit un facteur de stigmatisation et d’exclusion, • soutenir les progrès de la science au bénéfice de tous.

C’est pourquoi, parallèlement à l’attention accordée aux malades, nous avons le souci de faire progresser la recherche sur les pathologies particulièrement dévastatrices, telles que le cancer, les maladies cardiovasculaires ou celles liées au vieillissement et au développement.

Parce que les donateurs manifestent un vif intérêt pour les avancées de la médecine, nous consacrons une part importante des moyens qui nous sont confiés au soutien de recherches de haut niveau et à la formation de jeunes chercheurs.

Pour assurer la continuité des actions et garantir aux interventions une efficacité et une visibilité accrues, nous avons mis en place une politique de soutiens pluriannuels et structurants dans presque toutes les disciplines abordées.