Les musées de plein air : célébration et perspectives Christopber Zeuner

La célébration, en 1991, du centenaire de íafonohtiorz du musée de plein air de Skaizsen a mis en reliefl‘évolution des mksées de ce gpe, qui pendunt cent ans se sont multipliés et ontgagné en renommée. Ce&t aussi /occasion de dresser un bilan des activités de cet Ptablissement. Nous nous attacherons ici à analyser les conceptions qui ont étéà lbrigilze de ía

Maison du xve sièch,

avec une ruche. Weald und Downhnd Open-Air

Muxeum, Sussex, Royaume- Uni.

création des musées de plein air et th manikre dont cezwc-ci ont évobié. Nous regarderons aussi vers L’avenir, h la. recherche des moyem les meilleurs pour dkvelopper ce typepartictllier de rizusée et L’aApter aux sociétPs et a m collectivités de demain.

J’aimerais m’arrêter un moment sur l’idée de célébration. Notre monde est marqué par une montée des professionnalismes et des spécialisations, par une utilisation croissante des technologies de pointe de la conservation et de l‘analyse scientifique du passé, et le risque est grand de perdre de vue un caractère essentiel du musée - essentiel, et cependant difficile à définir,

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mais que traduit bien le mot (( célébra- tion )). Les musées de plein air célèbrent en effet les communautés rurales et les so- ciétés industrielles en gestation, ils met- tent en valeur les arts populaires, les mu- siques et les maisons, les textiles et les mobiliers, les réalisations des artisans et des ouvriers. La présentation des com- munautés d'autrefois est aussi une célé- bration des communautés d'aujourd'hui dans leur infinie variété, qui met en h i - dence ce qui les relie, les rapproche les unes des autres, et ce qui les différencie.

Dans leur domaine, les musées de plein air sont les plus fréquentés par le public et sont donc particulièrement bien placés pour faire partager cette idée de cé- lébration à un grand nombre de visiteurs. Bien entendu, leurs structures répondent aux principes d'une conservation scienti- fique classique - sans cela ils ne vau- draient rien. Mais, de fait, ils sont intégrés à l'industrie du tourisme. Sans aucun doute, pour la majorité de leurs utilisa- teurs, ces établissements relèvent franche- ment du divertissement, et il est probable que nombre d'entre eux ne fréquentent pas habituellement les musées. Si cela se confirme, un champ d'activité considé- rable s'offre aux musées de type classique : par la célébration des réalisations du pas-

sé, ils permettent à leurs visiteurs de mieux apprécier l'état de la sociétC d'au- jourd'hui, de porter des jugements plus síìrs, et de mieux appréhender l'avenir.

Les responsables des musées, cons- cients de cette situation, cherchent en permanence à mettre en œuvre des moyens d'action renouvelés, et les musées de plein air changent rapidement. Leurs préoccupations traditionnelles gardent toute leur importance, mais beaucoup d'entre eux s'assignent des objectifs qui auparavant auraient été jugés sans rap- port avec leur vocation. I1 n'éChappe à personne qu'en dépit de toutes les idées, de toutes les techniques nouvelles, les fondateurs des premiers musées de plein air, en particulier Artur Hazelius, à la fin du X I X ~ siècle, avaient envisagé bon nombre de ces buts. On les redécouvre, mais on leur cherche des conditionne- ments pour satisfaire et séduire le public moderne.

Célébrant la fondation du premier musée de plein air de Suède et procédant à un bilan de ses actiyités, les muséo- logues auront pu s'assurer que les établis- sements dont ils ont la charge, et pour lesquels ils recherchent le soutien, no- tamment financier, de la collectivité, sont bien adaptés à la société moderne. W

Hangar ri bateaux. Reconstitution g~andeur nature de (d ville de Fukagawa au me siècle, au Fukagawa Edo Museum, h Tokyo.

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