40
les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles, au même titre que d’autres activités créatives comme la mode ou les loisirs numériques, jouent un rôle clé dans le développement des métropoles. Leurs enjeux sont en effet multiples. Malgré un poids économique limité, les musiques actuelles sont vectrices d’image, d’attractivité et de dynamisme et participent à l’offre culturelle de l’agglomération. Lyon est la deuxième agglomération française dans le domaine. Malgré l’hypercentralisation parisienne, et ce principalement dans l’industrie musicale, tous les métiers sont présents à Lyon : labels, producteurs, tourneurs, organisateurs de spectacles… La majorité des structures sont de très petite taille et nombre d’entre elles sont constituées en associations. L’ouverture récente de nouvelles salles de concerts a permis de compléter et de diversifier l’offre. La scène lyonnaise fait preuve de vitalité même s’il n’est pas toujours évident pour les artistes locaux de dépasser les frontières régionales. Ces dernières années, les collectivités, en particulier la Ville de Lyon et la Région Rhône-Alpes, ont fait des musiques actuelles une de leurs priorités en matière de développement. L’un des enjeux forts pour le secteur est la mise en place d’une stratégie d’agglomération impliquant la coordination et la complémentarité des actions menées par les différentes collectivités. L’animation et la structuration de la filière à l’échelle de l’agglomération semblent un second enjeu clé. D’autres pistes d’appui au développement économique du secteur sont également évoquées : aides pour la pérennisation des emplois et à la création d’entreprise en sont quelques exemples. Quelques chiffres . . . . . page 3 L’industrie de la musique enregistrée : crise profonde ou simple transition technologique ? . . . . . page 7 Une scène lyonnaise dynamique et une offre de lieux diversifiée . . . . . page 15 Des enjeux transverses . . . . . page 19 Une localisation très centrale . . . . . page 21 Des acteurs publics régionaux et locaux impliqués dans le soutien aux musiques actuelles . . . . . page 25 Une multitude de réseaux . . . . . page 27 Des initiatives à relever . . . . . page 28 Bilan du secteur sur l’agglomération . . . . . page 32 Axes de développement et pistes d’action . . . . . page 33 LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON

LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

  • Upload
    others

  • View
    2

  • Download
    0

Embed Size (px)

Citation preview

Page 1: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1

Janvier 2007

Les musiques actuelles, au même titre que d’autres activités créatives comme la mode ou les loisirs numériques, jouent un rôle clé dans le développement des métropoles. Leurs enjeux sont en effet multiples. Malgré un poids économique limité, les musiques actuelles sont vectrices d’image, d’attractivité et de dynamisme et participent à l’offre culturelle de l’agglomération.

Lyon est la deuxième agglomération française dans le domaine. Malgré l’hypercentralisation parisienne, et ce principalement dans l’industrie musicale, tous les métiers sont présents à Lyon : labels, producteurs, tourneurs, organisateurs de spectacles… La majorité des structures sont de très petite taille et nombre d’entre elles sont constituées en associations. L’ouverture récente de nouvelles salles de concerts a permis de compléter et de diversifier l’offre. La scène lyonnaise fait preuve de vitalité même s’il n’est pas toujours évident pour les artistes locaux de dépasser les frontières régionales.

Ces dernières années, les collectivités, en particulier la Ville de Lyon et la Région Rhône-Alpes, ont fait des musiques actuelles une de leurs priorités en matière de développement.

L’un des enjeux forts pour le secteur est la mise en place d’une stratégie d’agglomération impliquant la coordination et la complémentarité des actions menées par les différentes collectivités. L’animation et la structuration de la filière à l’échelle de l’agglomération semblent un second enjeu clé. D’autres pistes d’appui au développement économique du secteur sont également évoquées : aides pour la pérennisation des emplois et à la création d’entreprise en sont quelques exemples.

Quelques chiffres . . . . . page 3 L’industrie de la musique enregistrée : crise profonde ou simple transition technologique ? . . . . . page 7 Une scène lyonnaise dynamique et une offre de lieux diversifiée . . . . . page 15 Des enjeux transverses . . . . . page 19 Une localisation très centrale . . . . . page 21 Des acteurs publics régionaux et locaux impliqués dans le soutien aux musiques actuelles . . . . . page 25 Une multitude de réseaux . . . . . page 27 Des initiatives à relever . . . . . page 28 Bilan du secteur sur l’agglomération . . . . . page 32 Axes de développement et pistes d’action . . . . . page 33

LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON

Page 2: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Le secteur des musiques actuelles a été pen-dant de longues années le « parent pauvre » des politiques culturelles. Si quelques initiati-ves ont été prises à la fin des années 1970 en faveur des lieux, c’est véritablement dans les années 1980, sous l’effet de revendications et de projets locaux, que l’Etat prend la mesu-re des besoins et enjeux de développement du secteur. La Fête de la Musique est lan-cée, puis différents programmes en direction des musiques amplifiées sont engagés (Plan labels, Programme « cafés-musique » en 1991, Programme Smac en 1997…). Des instances de réflexion et de concertation sont mises en place par les ministres de la culture suc-cessifs (« Rencontres politiques publiques et musiques amplifiées », Commission nationale des musiques actuelles créée en 1998 et son programme d’action et de développement, création du Conseil supérieur des musiques actuelles en janvier 2006…).

En parallèle des politiques nationales, les col-lectivités territoriales, (principalement les com-munes qui sont dotées de la compétence culturelle), ont également pris conscience de l’intérêt de soutenir un secteur qui contribue très largement au dynamisme culturel d’un territoire, source de retombées économiques, vecteur d’une image dynamique et facteur d’attractivité et de cohésion sociale.

Les acteurs locaux des musiques actuelles (MJC et mouvements d’éducation populaire, groupes locaux), porteurs de nombreux pro-jets, ont souvent été à l’initiative des démar-ches locales. Ils ont souvent interpellé et tenté de mobiliser les collectivités. Les Villes, sen-sibilisées directement aux problématiques du secteur, ont été les premières réceptives. Le processus de décentralisation aidant, les Départements et Régions ont ensuite apporté leur contribution au secteur (enseignement, soutien aux lieux de diffusion, à la création, à la filière phonographique). Aujourd’hui certai-nes intercommunalités dotées de la compé-tence culturelle interviennent également.

Progressivement, le secteur s’est structuré et s’est professionnalisé dans l’agglomération lyonnaise. Des professionnels de l’accompa-gnement (managers, tourneurs, producteurs-éditeurs phonographiques, programmateurs) ont émergé et une économie des musiques actuelles s’est développée. Les musiques actuelles font de surcroît partie, au même titre que la mode ou le cinéma et l’audiovisuel, du champ des industries créatives, vaste secteur autour duquel la plupart des grandes métro-poles bâtissent aujourd’hui des stratégies mar-keting et de développement 1.

1. L’Opale a réalisé un diagnostic sectoriel sur les industries créatives en 2006 sur le territoire du Grand Lyon.

2. Les musiques actuelles à Lyon - Pratiques artistiques et diffusion, Amdra, 2001

Etat des lieux et analyse de la production phono-graphique en Rhône-Alpes, Amdra, 2002

Etat des lieux des structu-res d’enseignement musical dans la Communauté urbai-ne de Lyon, Amdra, 2005

Champ de l’étude

• Industrie de la musique enregistrée : de l’enregistrement à la commercialisation,

• Spectacle vivant musical : de la répéti-tion à la diffusion.

Si, pour faciliter la lecture, nous structu-rerons le document autour de ces deux champs, les passerelles sont nombreuses et ne cessent de se multiplier entre les deux. Des structures développent des acti-vités de production phonographique et de tourneur par exemple.Les frontières entre les esthétiques musica-les sont également de plus en plus floues.

Que sont les musiques actuelles ?

• Musiques amplifiées : pop, rock, reggae, hip-hop, musiques électroniques…

• Musiques traditionnelles et musiques du monde,

• Jazz et musiques improvisées,• Chanson.

Périmètre géographique

L’étude porte sur l’ancien périmètre du Grand Lyon (55 communes)

C’est cette économie et ses problématiques que nous étudions ici. Pour appréhender de la manière la plus juste possible la réalité du secteur, nous ne pouvons dissocier une appro-che purement économique et marchande des musiques actuelles de la sphère non mar-chande, qu’elle soit publique ou associative. L’économie non marchande joue en effet un rôle amont essentiel au fonctionnement du secteur : dans l’enseignement et l’accompa-gnement des pratiques amateurs, mais égale-ment dans la diffusion, l’aide à la création, la diversité culturelle… car l’appui de la collecti-vité publique est indispensable dans la décou-verte et le lancement des talents de demain.

Ce serait une erreur de regarder le soutien au secteur des musiques actuelles à travers le seul prisme de ses retombées économiques. Les enjeux sont tout autant artistiques et cul-turels, sociaux et d’image pour le territoire.L’étude de ce secteur doit ainsi être appréhen-dée à l’aune de ces différentes dimensions.Le diagnostic a pu s’appuyer sur diverses étu-des 2 déjà réalisées sur le secteur par l’Agence musique et danse Rhône-Alpes à l’échelle régionale ou de l’agglomération.

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon2

Page 3: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

L’EMPLOI

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 3

Quantifier l’emploi dans le secteur des musiques actuelles n’est pas une tâche facile. Les sources statistiques traditionnelles ne sont pas satisfaisantes. Les nomenclatures existantes (activité, métier ou profession) ne correspondent pas exactement au champ étudié. Par exemple, en ce qui concerne les codes d’activité, les activités liées au spectacle ne permettent pas de distinguer la musique. Autre exemple, de nombreuses associations sont classées sous « Organisations associatives nca », ce qui ne permet pas d’identifier l’objet.

La nature de l’emploi est, elle aussi, atypique : l’emploi salarié permanent ne représente qu’une partie de la réalité, le recours aux inter-mittents du spectacle étant l’une des caracté-ristiques du secteur.

Un travail est mené au niveau national avec la Commission permanente sur l’emploi du Conseil national des professions du spectacle (CNPS). L’objectif est d’avoir une connaissance réelle de l’emploi dans le spectacle, en mobili-sant les différentes sources, statistiques et pro-fessionnelles. Une méthodologie a également été mise en place afin de connaître les sources mobilisables au niveau des régions et d’avoir des outils de connaissance harmonisés. Il en ressort malheureusement que certaines sour-ces intéressantes au niveau national ne sont pas exploitables au niveau régional ; c’est le cas par exemple de l’enquête Emploi réalisée par l’Insee.

Les intermittents du spectacle

Les intermittents du spectacle indemnisés par l’Assédic sont classés en deux catégories :• Ouvriers et techniciens de la production

cinématographique et de l’audiovisuel,• Artistes du spectacle et techniciens des

entreprises du spectacle.

Le croisement avec le métier recherché nous permet d’approcher plus finement les inter-mittents qui travaillent dans le domaine des musiques actuelles.

Les six métiers retenus sont :• Artistes de la musique et du chant• Professionnels du son• Professionnels de l’éclairage

• Professionnels du montage de l’image et du son• Professionnels de la production de spectacles• Agents de promotion des artistes.

Les offres et les demandes d’emploi

Les données de l’ANPE permettent de connaî-tre les offres et les demandes d’emploi par métier recherché. Dans le Grand Lyon, environ 2 000 personnes sont inscrites à l’ANPE à la recherche d’un emploi dans le domaine de la musique ou du spectacle. Les demandes se répartissent de façon égale entre les artistes et les techniciens. L’agglomération lyonnaise con-centre un peu plus du tiers des demandeurs d’emploi du secteur musical de la région.

On observe une très forte disproportion entre les offres et les demandes d’emploi sur les métiers liés à la musique : pour 2 000 deman-des enregistrées, on compte seulement une vingtaine d’offres.

Métiers

Artiste de la musique et du chant 505Professionnels du son 177

Professionnels de l’éclairage 156Professionnels du montage de l’image et du son 64

Professionnels de la production de spectacles 206Agents de promotion des artistes 8

Total 1 046

Métiers Demandes Offres

Artiste de la musique et du chant 957 10Professionnels du son 335 3

Professionnels de l’éclairage 170 1Professionnels du montage de l’image et du son 103

Professionnels de la production de spectacles 393 8Agents de promotion des artistes 26

Total 1 984 22

Nombre d’intermittents du spectacle dans le Grand Lyon au 31.05.06Source : Assédic Vallées du Rhône et de la Loire

Note : le total n’intègre pas les doubles comptes

Nombre de demandes et d’offres d’emploi en fin de moisSource : Insee - ANPE au 31-12-2004

Scalde Source Caravelle-ProdPhoto Loll Willems

Page 4: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

90

100

110

120

130

140

150

1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005

Paris

LyonAix-Marseille

Lille

Rhône-Alpes

France

Aires urbaines

Les actifs

Le recensement de 1999 est le dernier qui nous permette de connaître de façon exhaus-tive les professions des actifs ayant un emploi (les personnes au chômage ne sont ici pas comptabilisées). L’aire urbaine comptait en 1999, 3 075 actifs - artistes, cadres, techniciens et ouvriers - exerçant une profession dans la musique et le spectacle vivant (qui comprend également le théâtre ou la danse). On peut estimer que le Grand Lyon représente 90 % des actifs de l’aire urbaine.

Nombre d’actifs ayant un emploi dans l’aire urbaineSource : Insee - RP 1999

Grand Lyon

AUParis

AULyon

AU Aix-Marseille

AULille

Rhône-Alpes France

Edition d’enregistrements sonores 93 3 313 93 27 18 119 4 185

Reproduction d’enregistrements sonores 11 155 16 4 21 1 504

Total disque 104 3 468 109 27 22 140 5 689

Activités artistiques 1 005 12 413 1 142 1 186 739 2 825 31 595

Services annexes aux spectacles 376 3 749 407 318 188 781 9 041

Gestion de salles de spectacles 522 4 044 614 502 353 2 276 16 513

Total activités artistiques et du spectacle 1 903 20 206 2 163 2 006 1 280 5 882 57 149

TOTAL 2 007 23 674 2 272 2 033 1 302 6 022 62 838

Emploi salarié privé dans le Grand Lyon, les quatre premières aires urbaines françaises, la région Rhône-Alpes et France au 31-12-2005Source : Unédic

Artistes professionnels de la musique et du chant (sauf artistes variétés) 831

Artistes de variétés (dont artistes de cirque, musiciens, chanteurs, danseurs) 194

Total artistes 1 025

Indépendants gestionnaires de spectacle ou de service récréatif 310

Cadres artistiques des spectacles (dont les chefs d’orchestre, chefs des chœurs, chorégraphes, metteurs en scène, réalisateurs) 198

Cadres techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels (cadres technico-artistiques) 360

Assistants techniques de la réalisation des spectacles vivants et audiovisuels (salariés ou indépendants) 973

Auxiliaires des spectacles (ouvriers et techniciens) 209

Total cadres, techniciens et ouvriers 2 050

TOTAL 3 075

L’emploi salarié privé

Les codes d’activités retenus ne permettent pas d’isoler les activités liées aux seules musiques actuelles, principalement sur le spectacle. Les acti-vités intègrent tout type de spectacle : théâtre, danse ou encore musique classique et lyrique.

Le Grand Lyon compte 2 000 emplois salariés privés. Les effectifs des activités liées au disque restent anecdotiques en poids d’emploi (100 personnes). Les activités liées au disque sont cen-tralisées à Paris, particulièrement en ce qui con-cerne l’édition : avec 3 300 salariés l’aire urbaine de Paris concentre 80% des effectifs nationaux.

Pour l’ensemble des activités (disque, activités artistiques et du spectacle) l’aire urbaine de Lyon a connu la plus forte croissance d’effectif en dix ans : + 47 %. Quel que soit le territoire, la progres-sion est importante. L’évolution de l’aire urbaine de Paris est légèrement inférieure à la moyenne nationale. La région Rhône-Alpes, quant à elle, enregistre la plus faible progression : + 15 %.

Evolution de l’emploi salarié privé de l’ensemble de la filière (disque et spectacle vivant)Base 100 au 31-12-1995Source : Unédic

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon4

Page 5: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

LES PRINCIPALES ENTREPRISES

Les entreprises du Grand Lyon dont le chiffre d’affaires est supérieur à 500 000 €Source : BIL-D&B-IDM (CA 2005 ou 2004)

Raison sociale Ville Secteur d’activité NAF CA K€

La boîte à sons Villeurbanne Services annexes aux spectacles 5 008

Scenetec Vénissieux Services annexes aux spectacles 4 208

Eldorado & Co Caluire et Cuire Activités artistiques 3 951

Fa Musique Vaulx-en-Velin Services annexes aux spectacles 1 976

LS Audiovisuels Vénissieux Services annexes aux spectacles 1 574

Les Producteurs Lyon 9 Edition d’enregistrements sonores 1 463

Team CJ Promotion Lyon 3 Services annexes aux spectacles 1 270

Cypress Music Francheville Services annexes aux spectacles 1 084

K Productions Villeurbanne Services annexes aux spectacles 901

Editions musicales Lugdivine Lyon 9 Edition d’enregistrements sonores 820

F2F Music Lyon 9 Edition d’enregistrements sonores 768

Transgestion Villeurbanne Services annexes aux spectacles 652

MTI Villeurbanne Services annexes aux spectacles 626

Infovision Lyon 9 Activités artistiques 626

La Marquise Prod Lyon 3 Gestion de salles de spectacle 564

DMS Lyon 3 Reproduction d’enregistrements sonores 539

Seule une entreprise, dont le siège social est localisé dans le Grand Lyon, affiche un chiffre d’affaires supérieur à 5 M€. On trouve dans cette liste principalement des prestataires techniques.Aucune entreprise leader au plan national n’a son siège dans l’agglomération. Le Peuple de l’Herbe

Photo Perrine Leriche

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 5

Page 6: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

LA DIFFUSION

Les principaux chiffres de la taxe prélevée par le CNV en 2005 (montant en k€) Source : CNV

France Rhône-Alpes RhôneNombre de déclarants 1 999 264 107

Nombre de représentations 31 825 2 333 663Montant de la taxe 13 134 1 189 555Montant de la base 375 258 33 981 15 864

Depuis le 1er janvier 2005 le CNV (Centre national de la chanson, des variétés et du jazz) est le seul organisme chargé de toutes les opérations nécessaires à la perception de la taxe sur les spectacles de variétés.

La taxe est perçue au taux de 3,5 % sur la billetterie, hors TVA, des spectacles (donc répercutée sur le prix du billet) ou, en cas de représentation gratuite, sur le prix de vente du spectacle.

Malgré le caractère obligatoire de cette taxe, le CNV estime que le nombre de représentations déclarées recouvre seulement la moitié des spectacles qui ont eu lieu. Cette proportion est cependant largement supérieure quand il s’agit du volume de la taxe, les spectacles les plus importants étant déclarés.

Au niveau national, le CNV a récolté 13,1 M€. La première région contributrice est bien sûr l’Ile-de-France qui devance de loin les autres régions et représente 35 % de la taxe collectée au niveau national. Rhône-Alpes arrive en deuxième position (9 %) suivie de près par Provence-Alpes-Côte d’Azur (7 %).

Dans le Rhône, le montant de la taxe collectée est légèrement supérieur à 555 000 €, ce qui représente 47 % de la taxe régionale. Cette somme correspond à un chiffre d’affaires lié aux spectacles (billetterie et contrats de cession) de 15,9 M€.

En 2005, 107 structures ont déclaré 663 représentations dans le Rhône.

Les associations sont à l’origine de 40 % des représentations, mais de seulement 6 % de la taxe. Les sociétés privées qui, elles, organisent 36 % des représentations versent 82 % de la taxe. Le nombre moyen d’entrées (2 100 contre 322) ainsi que le prix moyen des entrées (32 € contre 15 € HT) sont largement supérieurs pour les sociétés privées.

Ce déséquilibre est plus marqué qu’au niveau national où les associations organisent 41 % des spectacles et représentent 15 % de la taxe.

Les genres musicaux les plus représentés sont la chanson et le « pop-rock », à l’origine respectivement de 35 % et 23 % de la taxe collectée. Le Rhône représente 4,2 % de la taxe nationale, cette part monte à 8,7 % pour les musiques électroniques et à 6,8 % pour le rap, hip-hop et reggae.

Chiffres de la taxe des représentations payantes selon le statut du déclarant dans le Rhône en 2005 Source : CNV

% des représentations % de la taxe Nombre moyen

d’entréesPrix moyen du billet HT

SA-SAS, SARL-EURL, SNC-EI 36 % 82 % 2 100 32 €Association 1901 40 % 6 % 322 15 €

CT, groupts, SEM, régies, EP de ttes cat. 12 % 9 % 998 23 €Autres 12 % 3 % 379 19 €

Répartition de la taxe collectée selon le genre musical dans le Rhône en 2005 Source : CNV

% du total % de la FranceChanson 35 % 3,9 %Comédie musicale 0 % 0,0 %Jazz et musiques improvisées 2 % 1,9 %Pop-Rock et genres assimilés 23 % 5,2 %Rap - Hip-Hop - Reggae et assimilés 5 % 6,8 %Musiques électroniques 2 % 8,7 %Musiques du monde 2 % 2,2 %Humour 15 % 4,3 %Autres 15 % 6,6 %Total des déclarations 100 % 4,2 %

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon6

Page 7: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Le terme « industrie du disque » semble aujourd’hui largement dépassé avec l’avènement de la musique numérique, le terme plus large d’« industrie musicale » ou « industrie de la musique enregistrée » semble aujourd’hui correspondre davantage à la réalité du secteur.

Nous sommes en effet entrés depuis quelques années dans une ère nouvelle.

Deux mutations sont à l’œuvre :

• l’une d’ordre économique : avec un proces-sus déjà largement entamé de concentration du secteur (rachats, fusions…), qui s’accom-pagne de l’entrée de nouveaux acteurs dans la chaîne de valeur de l’industrie musicale (opérateurs de téléphonie mobile, géants de l’informatique et de l’Internet…). Ces nou-veaux entrants pèsent de manière accrue dans les évolutions du secteur,

UNE INDUSTRIE EN PROIE À DE PROFONDES MUTATIONS

• l’autre d’ordre technologique : la numérisa-tion a entraîné un bouleversement et ouvert de nouveaux modes de consommation de la musique. Cette mutation technologique permet une diversification des moyens de distribution et la multiplication des supports de diffusion (téléphonie, baladeurs…). Elle a parallèlement entraîné des pertes pour les maisons de disque liées en particulier au développement du peer-to-peer (échange gra-tuit de fichiers musicaux entre internautes). La révolution numérique en cours, qui touche l’ensemble des maillons de la chaîne (de la création à la commercialisation), tend à accentuer le phénomène de concentration. Cette mutation technologique favorise en effet la recherche d’économies d’échelle et de synergies.

Fake Oddity au Marché Gare - Source Caravelle-Prod - photo LoLL Willems 2006

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 7

Page 8: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Production

Phase d’enregistrement jusqu’à la réalisation de la bande mère (ou master). Cette phase est prise en charge financièrement par le producteur, qui bénéficie d’un statut légal : location du studio, rémunération des artistes et techniciens. Le producteur passe un contrat d’enregistrement (ou contrat d’artiste) avec l’artiste-interprète pour détenir la propriété des enregistrements (du master) et leurs diverses exploitations. Des redevances sont prévues pour chaque exploitation : un intéressement du groupe aux recettes perçues par le producteur. Le producteur peut soit fabriquer lui-même l’intégralité du disque (producteur-éditeur), soit passer un contrat de licence avec un éditeur (cf. ci-dessous). Il lui concède dans ce cas, pour une durée prévue au contrat, un droit d’exploitation des enregistrements, dont il reste propriétaire. Un producteur peut traiter en licence avec plusieurs éditeurs sur différents territoires d’exploitation.

Edition phonographique

Phase de fabrication des supports, du paiement des droits d’auteurs à la SDRM (Société pour l’administration du droit de reproduction mécanique des auteurs, compositeurs et éditeurs), qui dépend de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) et du marketing et de la promotion.

Un groupe peut assurer lui-même la production, la fabrication et la promotion de son album. C’est ce que l’on appelle l’autoproduction.

L’éditeur phonographique peut soit assurer lui-même la distribution du produit (éditeur-distributeur), soit passer avec un distributeur un contrat de distribution.

Distribution

Phase de distribution commerciale du produit auprès des différents circuits de distribution (grandes surfaces spécialisées ou alimentaires, disquaires indépendants, plates-formes de téléchargement…). Le distributeur achète le produit manufacturé et prendra une marge sur le prix de gros. Il le commercialise soit directement auprès des détaillants, soit par l’intermédiaire de grossistes.

Les structures assument tout ou partie de ces trois fonctions. Les majors et grands indépendants intègrent ces trois métiers. Les structures de l’agglomération lyonnaise cumulent souvent les métiers de producteur et d’éditeur. En revanche la fonction de distribution est beaucoup plus difficile à développer et pérenniser, particulièrement en région. Elle est majoritairement concédée à des majors ou grands indépendants.

DESCRIPTIF SIMPLIFIÉ DE LA CHAÎNE DU DISQUE

L’éditeur de musique

L’éditeur a pour mission de promouvoir les œuvres, de les faire connaître auprès des interprètes et/ou des musiciens-exécutants, des maisons de disques et des médias... Il imprime les partitions sur papier. L’auteur lui cède par l’intermédiaire d’un contrat de cession et d’édition une partie des droits patrimoniaux.

Les sociétés civiles : financeurs indispensables de la chaîne

Les sociétés civiles de perception et de répartition des droits d’auteur et des droits voisins (SPRD) ont depuis 1985 obligation d’aider financièrement la production phonographique.

Les droits des artistes-interprètes sont gérés par deux sociétés civiles d’artistes-interprètes : l’Adami (Administration des droits des artistes et musiciens interprètes) et la Spedidam (Société de perception et de distribution des droits des artistes-interprètes musique et danse). Ceux des producteurs phonographiques sont gérés par deux sociétés civiles de producteurs : la SCPP (Société civile pour l’exercice des droits des producteurs phonographiques) et la SPPF (Société des producteurs de phonogrammes). Les droits des auteurs-compositeurs sont perçus et redistribués par la Sacem.

Le Fonds pour la création musicale est une association regroupant les SPRD, des organisations professionnelles et syndicales ainsi que les pouvoirs publics autour de programmes d’aide à la filière musicale (production et diffusion du spectacle vivant, festivals, production phonographique, audiovisuel musical…).

Organismes professionnels développant des systèmes d’aides :•• l’Adami,•• la SCPP,•• la SPPF,•• le Fonds pour la création musicale,•• la Sacem.

L’Institut pour le financement du cinéma et des industries culturelles (Ifcic)

L’Ifcic est un établissement agréé par les Ministères de la culture et de l’économie pour contribuer au développement des industries culturelles en France, en facilitant pour ces entreprises l’accès au financement bancaire (garantie et expertise financières).

En dehors de son fonds de garantie aux industries culturelles, l’Ifcic a créé un fonds d’avances remboursables aux PME de l’industrie musicale fin 2005.

PRODUCTION EDITION DISTRIBUTION COMMERCIALISATION

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon8

Page 9: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Quatre majors dominent le marché international et français

L’industrie musicale est dominée par quatre grands groupes :

• • Universal Music group (filiale du groupe français de médias et télécommunications Vivendi universal) (labels Mercury Records, Polydor, Island…),

• • Sony – BMG music entertainment (50 % Sony Corp. Of America et 50 % détenus par le groupe de média allemand Bertelsmann),

• • EMI group (RU) (labels EMI, Capitol records, Virgin records, Mute records…),

• • Warner music group.

Ces quatre majors représentent plus de 90 % du chiffre d’affaires du disque en France. Elles ont toutes développé des stratégies de concentration et intègrent aujourd’hui les métiers de producteur, éditeur et distributeur. Les rachats et fusions risquent de se poursuivre puisque Universal music group a annoncé le rachat de BMG Publishing ; un rachat qui pourrait être effectif si les autorités européennes et américaines de la concurrence donnent leur accord.

La concentration la plus forte se situe au niveau de la distribution. Parmi les Top 100 des singles les plus vendus en 2005 en France, tous ont été distribués par une major et pour les albums, seul le distributeur indépendant français Wagram figure au milieu des quatre grandes majors.

La production-édition reste certes moins concentrée en nombre d’établissements, puisque de nombreux labels se développent un peu partout en France, mais en termes de chiffre d’affaires, le niveau de concentration est proche de celui de la distribution.

Ces majors, qui ont eu une stratégie importante de croissance externe depuis une quinzaine d’années ont aujourd’hui accès à un catalogue et un réseau de distribution internationaux, ainsi qu’aux canaux de diffusion radiophonique et télévisuelle.

Leur stratégie dépend souvent de leurs sièges new-yorkais ou londoniens.

De surcroît, avec l’avènement de la musique numérique, des rapprochements de plus en plus nombreux s’opèrent aujourd’hui entre ces majors et les géants de la téléphonie, de l’informatique et de l’Internet (cf. infra).

UN SECTEUR TRÈS CONCENTRÉ ET FORTEMENT CENTRALISÉ

Les grands indépendants français et européens touchés fortement par la crise

A côté des quatre grands groupes, coexistent de grands indépendants, peu nombreux, qui jouent un rôle clé dans la chaîne. Structures de taille intermédiaire (centaine de salariés), elles intègrent tout ou partie des métiers. Ces entreprises permettent souvent aux artistes de passer un cap. La plupart ont développé leur propre outil de distribution.

L’Union des producteurs phonographiques français indépendants (UPFI) évalue la production indépendante, y compris en distribution ou en licence major, à 35 % du marché national. La part de marché des distributeurs indépendants est estimée par l’UPFI à 20 % environ.

Les grands indépendants connaissent les mêmes difficultés que les majors. Dotés d’un catalogue moins fourni, ils peinent à résister. Plusieurs ont disparu récemment. Les distributeurs sont les plus touchés. Après les liquidations judiciaires des distributeurs indépendants M10 distribution et Mélodie en 2005, c’est le grand distributeur Night and Day qui a déposé le bilan cette année. Les producteurs sont directement touchés par la disparition de ces structures. Les sociétés civiles, telles que la SCPP, ont mis en place des aides financières spécifiques (avances sur droits, subventions exceptionnelles) pour venir en aide aux producteurs concernés.

Une multitude de petits labels indépendants, découvreurs de talents(Cf. L’industrie musicale dans le Grand Lyon)

90 % des établissements de la production phonographique sont des microstructures de moins de 10 salariés et au chiffre d’affaires inférieur à 500 k€. Ces structures jouent un rôle essentiel de défricheur. Ces entreprises souffrent d’une insuffisance de ressources financières internes et externes. Elles sont en revanche très réactives et ont une capacité d’adaptation importante.Malgré les di f f icultés que les labels indépendants (grands ou petits) connaissent, le recul des majors leur ouvre des opportunités de développement réelles sur de petits marchés.

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 9

Page 10: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Une structure pyramidale ébranlée par la crise du disque

Le fonctionnement du secteur du disque en France peut être présenté comme un système pyramidal.

1. Les quatre majors dominant le marché français et international de la musique. Celles-ci intègrent les métiers de producteur, d’éditeur et de distributeur.

2. Les grands indépendants français ou européens (qui intègrent tout ou partie de la chaîne) : Wagram, Pias France, Naïve, Discograph…

3. La multitude de petits labels indépendants

Avant la crise, le « système disque » fonctionnait de manière relativement équilibrée, les grands du disque (majors et grands indépendants) jouant le rôle de « banquier » du secteur en proposant des avances aux producteurs indépendants. La crise a enrayé ce mécanisme. Les grands groupes se sont très fortement recentrés sur leurs artistes principaux et ont limité les investissements dans le développement de jeunes talents. Ils limitent les accords d’avances aux producteurs indépendants, dont ils distribuent les catalogues.

Un secteur fortement centralisé

Au phénomène de concentration s’ajoute la centralisation très forte du secteur en région parisienne. Toutes les grandes maisons de disque y ont leur siège ou leur siège France (pour les groupes étrangers). L’Ile-de-France emploie 60 % des effectifs français, ce taux atteint environ 80 % pour les activités d’édition, voire 90 % pour les seules activités de distribution.

Mais cette centralisation n’est pas irrémédiable, des labels très dynamiques se développent en province (cf. L’industrie musicale dans le Grand Lyon).

La nouvelle donne liée à la musique numérique

La redistribution des cartes entre offreurs de contenus, fabricants de logiciels, fabricants de matériels et opérateurs de réseaux sont autant d’évolutions fortes qui transforment et transformeront en profondeur le secteur dans les années à venir. De façon croissante, les produits sont déclinés sur plusieurs supports, matériels ou immatériels.

L’ensemble des modèles économiques, des systèmes de distribution et des méthodes de marke t ing conna î t de p ro fonds bouleversements.

De nouveaux agrégateurs spécialisés dans la distribution en ligne apparaissent. L’américain The Orchard (groupe Dimensial Associates, qui détient la seconde plate-forme américaine de téléchargement : eMusic) s’est ainsi spécialisé dans la distribution en ligne de labels indépendants au niveau international. Il est par exemple devenu le premier fournisseur de la plate -forme de téléchargement grenobloise Starzik.

Les rapprochements entre géants de l ’ informatique, de la téléphonie et de l’industrie musicale se multiplient. Google, qui a racheté récemment la plate-forme communautaire d’échange de vidéo YouTube, vient de passer des partenariats de distribution avec Warner music et Sony BMG pour distribuer des contenus vidéo. Les grandes plates-formes de téléchargement, telles qu’iTunes music Store (Apple), proposent les catalogues des majors. Les opérateurs de téléphonie signent des partenariats avec les grands éditeurs pour la distribution de musique numérique sur les téléphones (ex. : Universal Music et Bouygues Télécom).

L’émergence de sites dits « communautaires » ou « de réseau social », tels que MySpace, modif ie également les pratiques des professionnels (managers, producteurs-éditeurs phonographiques, tourneurs). De nombreuses informations sur les artistes, les salles de concert sont échangés directement par les professionnels du monde entier via ce site.

1

2

3

majors

grands indépendants

petits labels indépendants

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon10

Page 11: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Entre baisse des ventes et diminution des effectifs : l’industrie musicale, un secteur en difficulté…

Le chiffre d’affaires « détail » de la musique enregis-trée s’élevait en 20051 à 1,5 Mds d’euros, en baisse de 7,8 % par rapport à 2004. Le marché du CD a chuté de plus de 40 % ces quatre dernières années.

Les chiffres d’affaires des plus grands éditeurs-distributeurs restent stables par rapport à 2004 (960 M€), la diminution enregistrée pour l’édi-tion de disques et DVD (-2,6 % par rapport à 2004 et -29 % par rapport à 2002) ayant été compensée par les ventes numériques.

Malgré l’essor exponentiel du téléchargement légal et la croissance des revenus émanant de la téléphonie mobile, ceux-ci ne compensent pas encore les baisses des ventes. Conséquence directe de cette situation critique pour les mai-sons de disque, une baisse des effectifs régulière est enregistrée depuis 2001.

Les nouvelles signatures d’artistes restent très en deçà de celles connues durant les années « pré-crise » et les investissements marketing diminuent pour la première fois en 2005.

… mais des signes encourageants liés aux ventes de musique numérique

Les ventes en téléchargement ont fortement pro-gressé en 2005, atteignant 16 M€. Elles ont été multipliées par cinq par rapport à 2004.

En quatre ans, le nombre d’internautes achetant en ligne a plus que doublé.

Le nombre de titres délivrés aux plates-formes progresse régulièrement.

19 millions de titres ont été téléchargés légale-ment, dont 90 % sur trois plates-formes :• i-Tunes (Apple) : 7,4 millions,• Virgin Méga (Hachette distribution services) :

5,6 millions,• Fnac Music (Fnac) : 3,7 millions.

Les majors développent parallèlement leur propre plate-forme : Universal avec e-compil, Sony avec Sony Connect par exemple.

La consommation de musique via la téléphonie ne cesse de progresser depuis le lancement de la technologie « haut débit » 3G en 2004. En 2005, 13 millions de sonneries et 600 000 titres musicaux ont été téléchargés.

1. L’ensemble des données conjoncturelles sur la musique enregistrée en 2005 sont extraits de L’actualité du disque 2006, Syndicat national de l’édition phonographique.

L’enjeu est aujourd’hui de retrouver un nou-veau modèle économique susceptible de per-mettre aux artistes et producteurs-éditeurs de s’y retrouver. La croissance du marché des concerts permet aux artistes de compenser en partie les pertes enregistrées par le marché du disque. Si, aujourd’hui, la répression est la première réponse apportée et a fait baisser le téléchargement illégal, à l’avenir, il semble qu’un nouvel équilibre soit à trouver entre fournisseurs d’accès, distributeurs, maisons de disques et artistes.

De nouvelles pistes de développement sont imaginées aujourd’hui en France et sur-tout aux Etats-Unis par les majors pour tenter de contrer le téléchargement illégal et gagner des parts de marché sur les concurrents. En voici quelques-unes :

• • Alors que les majors se sont battues contre la licence globale (qui donnait la possibilité de télécharger indéfiniment contre un forfait mensuel), elles développent aujourd’hui de plus en plus de systèmes d’abonnement. Les géants de l’informatique s’y mettent éga-lement : AOL, en partenariat avec Sony BMG Entertainment et les radios XM satellite, a lancé aux Etats-Unis « AOL Music Now » qui permettra de télécharger chansons et clips vidéo musicaux de manière illimitée,

• • le téléchargement gratuit financé par la publicité par Universal Music et la société américaine SpiralFrog est testé aux Etats-Unis et au Canada,

• • le téléchargement de fichiers sans système de protection (DRM, Digital rights mana-gement/gestion numérique des droits) et donc compatible avec l’ensemble des lec-teurs numériques proposé par VirginMega. En Rhône-Alpes, la plate-forme Starzik (Grenoble) a choisi cette stratégie de déve-loppement avec succès.

Si le piratage est une des raisons de cette crise, l’industrie musicale fait surtout face à une « surproduction généralisée »2, à une concentration très forte des productions, des structures de distribution, des médias et cir-cuits de diffusion, ainsi qu’à une consomma-tion ciblée sur un certain nombre d’œuvres restreint. On assiste à une réduction du nom-bre de références et l’accélération de leur rotation chez les détaillants. Multiplication des produits et des marques, raccourcisse-ment des cycles de vie, hypermarketing et volatilité caractérisent aujourd’hui l’ensemble des marchés des industries culturelles.

2. Mutations et articulations contemporaines des indus-tries culturelles, Pierre-Jean Benghozi, in Création et diversité au miroir des industries culturelles, jan-vier 2005.

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 11

Page 12: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Des microlabels… fragiles financièrement

Les structures de production-édition lyonnaises se situent tous dans la catégorie des micro-labels. Ce sont de véritables découvreurs de talents. Le Grand Lyon concentre environ 70 structures de production, édition ou studios d’enregistrement, soit environ la moitié des acteurs rhônalpins.

Un statut associatif souvent privilégié

Parmi ces 70 entités, plus de la moitié sont des structures associatives et 40 % ont fait le choix de se monter en société.

L’INDUSTRIE MUSICALE DANS LE GRAND LYON

d’enregistrement, formation professionnelle…) pour diversifier les sources de financement.

Plusieurs structures ont fait le choix de se monter en société (Neômme, UMF records…). Elles connaissent les mêmes difficultés que les associations, mais sont plus limitées dans l’attribution des aides.

Des stratégies de niche

La stratégie de développement est différenciée d’une structure à l’autre. La plupart adopte des stratégies de niches. Le grand label lyonnais Jarring Effects, par exemple, a centré son activité sur la musique dub au départ, puis a élargi son catalogue à d’autres types de musiques électroniques. Certains se concentrent sur un ou deux artistes et sont des « généralistes de l’accompagnement ». Ils intègrent les métiers de manager, tourneur, producteur-éditeur. C’est le cas par exemple de Neômme, producteur d’Amélie-les-Crayons et de Poncet.

Ces structures dynamiques ont une réactivité et une capacité d’adaptation remarquables. Elles peuvent engager un réel travail de proximité avec les artistes.

Toutes ces structures souffrent aujourd’hui d’une insuffisance de ressources financières internes et externes pour asseoir leur développement.

Elles sont souvent dans l’incapacité de poursuivre l’accompagnement d’un artiste talentueux. On se retrouve même parfois dans des situations tout à fait paradoxales où un artiste qui réussit coûte trop cher à la structure de production, qui n’a plus les moyens d’assumer son développement et sa promotion et se voit contraint de céder son contrat à une structure plus importante.

Des studios d’enregistrement confrontés eux aussi à la mutation du secteur

Plusieurs studios d’enregistrement répondent aux besoins des groupes professionnels ou semi-professionnels : Altho, Gramophone, Abao, Hacienda (Tarare)… Que ce soit leur activité principale (ex. Altho) ou secondaire (ex. Studio Jarring effects), la plupart développe des activités connexes (ex. : formation professionnelle, production-édition…).

Quelques écoles de musique et MJC (ENM Villeurbanne, MJC Le Cadran de Vénissieux…) disposent de studios et complètent le dispositif. Elles offrent aux groupes amateurs et semi-professionnels des possibilités d’enregistrer leurs premières maquettes.

Source : Base Amdra

Ces structures sont de très petite taille. 80 % d’entre elles comptent de 0 à 2 salariés. La souplesse de la forme associative et l’absence d’obligation d’un capital de départ fait que ce statut est souvent privilégié au début (ex. : label Délivrance). Il permet en outre aux structures de bénéficier d’emplois aidés, sans lesquels leur pérennité pourrait être remis en cause à terme. Plusieurs associations n’ont aucun salarié, elles se basent essentiellement sur le bénévolat, faute de moyens.

Le plus gros label lyonnais Jarring Effects a choisi le mode associatif. En 2005, son budget s’élevait à 700 000 €, dont 200 000 € spécifique à la tournée Lyon Calling Tour (High Tone, Mei Tei Sho et le Peuple de l’Herbe). Son nombre d’emplois s’élevait à 5,5 ETP en 2005, dont 4 salariés et le reste en intermittence.

Beaucoup de producteurs-éditeurs étaient ou sont encore musiciens, et se sont lancés dans l’aventure par le biais de l’autoproduction.

La majorité des producteurs-éditeurs déve-loppent en parallèle une autre activité (studio

Association58 %

Public ou assimilé

1 %Commerçant

1 %

Société privée40 %

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon12

Page 13: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Le studio Supadope factory, installé aux Subsistances, a fait l’objet d’un soutien par-ticulier de la Ville de Lyon (convention trien-nale), afin que celui-ci soit mis à disposition des groupes et artistes locaux 80 jours par an, à des tarifs préférentiels. Au-delà de la mise à disposition des moyens techniques, l’équipe « Les disques Supadope » (groupe le Peuple de l’Herbe) fait bénéficier aux artistes de son expérience en termes de création musicale et de professionnalisation. De 2004 à 2006, près de trente groupes ont pu enregistrer leurs albums ou maquettes dans ce studio. La con-vention a été reconduite jusqu’en 2009. Cet apport complète aujourd’hui l’offre en direc-tion des groupes en développement.

Développement du home studio et crise du disque sont à l’origine d’une baisse de la demande d’enregistrement en France. Les studios lyonnais n’échappent pas à cette évolution conjoncturelle. L’enjeu pour eux est de s’équiper pour proposer les outils techniques les plus performants et de se diversifier.

La quasi-absence de véritables distributeurs en Rhône-Alpes

L’agglomération lyonnaise n’échappe pas à la règle de l’hyperconcentration et de l’hy-percentralisation parisienne de l’activité de distribution phonographique. Aujourd’hui, la quasi-totalité des distributeurs se trouve en région parisienne. Quelques exemples de dis-tributeurs subsistent en région. C’est le cas par exemple de l’Autre Distribution en région Centre. Dans l’agglomération, certaines struc-tures, souvent sur des niches, telles que les Editions Lugdivine, développent une activité de distributeur, mais les cas sont rares. La distribution suppose en effet des moyens con-séquents en termes de marketing et de pro-motion pour intégrer les grands réseaux. La plupart des éditeurs lyonnais ont recours à des contrats de distribution pour l’ensemble de leur catalogue ou disque par disque avec un ou plusieurs distributeurs, principalement parisiens. En revanche, la plupart des acteurs développent une distribution en interne (vente de CD sur les lieux de concert, par correspon-dance, téléchargement…).

Malgré l’évolution du secteur vers le numérique et un système de distribution amené à évoluer rapidement, l’accès à la distribution physique reste encore un enjeu majeur pour les petits éditeurs. La quasi-absence de structures dans l’agglomération pénalise les artistes et les producteurs-éditeurs locaux.

Des plates-formes de téléchargement indépendantes qui tentent de se faire une place

La distribution numérique est également un enjeu d’avenir majeur. Le constat de concentration du secteur est valable également pour la musique numérique (cf. supra). Des initiatives indépendantes tentent malgré tout, grâce aux possibilités de développement offertes par Internet, d’exister parmi les grandes plates-formes de téléchargement détenues par les géants de l’industrie musicale ou de l’informatique. La plate-forme grenobloise Starzik, créée en 2004, connaît aujourd’hui un développement remarquable en s’appuyant sur une offre multiformat sans DRM de 350 000 titres sur 600 000. Starzik enregistre entre 30 000 et 40 000 téléchargements mensuels. Elle a signé avec de nombreuses maisons de disques et de nombreux labels indépendants.

Les plates-formes indépendantes Perséphone (Lyon) et CD1D (Rive-de-Gier) , tentent également ce pari. Leur offre est variée et compte une majorité de titres et d’albums produits par les labels locaux. Elles doivent relever l’enjeu de la promotion pour gagner en lisibilité, étoffer leur catalogue et augmenter le nombre de téléchargements. En effet, sur la centaine de plates-formes de téléchargement créées, seulement quelques-unes émergeront vraiment dans le paysage de la distribution numérique.

Un nombre de disquaires indépendants qui a fortement diminué en vingt ans

On compte aujourd’hui une vingtaine de détaillants (disquaires indépendants ou grandes surfaces spécialisées) dans l’agglomération. Le nombre de disquaires indépendants a fortement chuté en vingt ans. Ce constat est national, et il n’est de surcroît pas propre à l’industrie du disque, puisque le même constat pourrait être fait en ce qui concerne les librairies.

Aujourd’hui les seuls disquaires indépendants résistant encore à la puissance des réseaux des grandes surfaces spécialisées ou des hypermarchés sont ceux, tels qu’Eardrum (musiques électroniques), qui ont adopté une stratégie de niches sur des créneaux spécialisés. Ils arrivent grâce à des distributeurs européens hyperspécialisés à disposer d’une offre unique dans l’agglomération répondant à la demande des professionnels (DJs) principalement. Ils doivent faire face aujourd’hui à la très forte concurrence de la musique numérique et devront sans doute repenser leur stratégie en se diversifiant.

Studio Altho

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 13

Page 14: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Aujourd’hui les grandes surfaces spécialisées, telles que la Fnac, adoptent une double stratégie : miser sur le développement de leur plate-forme de téléchargement et investir les périphéries des villes.

Des radios, promoteurs de la scène locale

Plusieurs radios jouent un véritable rôle de promoteur de la scène indépendante locale dans l’agglomération. Le paysage des radios locales de musiques actuelles se composent de :

• • radios privées indépendantes généralistes, positionnées sur le vaste champ de la variété, telles que Radio Scoop, Radio Espace…

• • radios privées indépendantes spécialisées, telles que Fréquence jazz, qui développe des partenariats avec les acteurs locaux (Suivez le Jazz, Festival Jazz à Vienne…),

• • radios associatives indépendantes qui jouent un rôle clé dans la diversité musicale et la promotion de la scène locale : les radios associatives Sol FM, Radio Canut,

RCT, Pluriel, la radio campus Radio Brume… Sol FM travaille par exemple en étroite collaboration avec les salles. Elle promeut les concerts et participe ainsi au développement des artistes et des lieux,

• • quelques décrochages locaux de radios extérieures, tels que le décrochage Lyon de Couleur3 (radio suisse).

Consolider économiquement et financièrement les producteurs-éditeurs lyonnais

L’ensemble des acteurs rencontrés ont souligné l’utilité, voire le caractère indispensable de l’aide à la production phonographique mise en place par la Région pour pouvoir développer leurs projets de production. L’accompagnement financier pour une participation au Midem a permis également à certains de nouer des contacts précieux.

L’enjeu aujourd’hui pour les producteurs-éditeurs de la région réside dans la consolidation économique et financière des structures pour assurer leur pérennité et leur développement.

N&SK - source Caravelle-Prod - photo Aurélie Friedel

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon14

Page 15: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Nous avons regroupé dans cette partie les différentes structures qui viennent en appui aux artistes, même si certains métiers interviennent dans la filière phonographique.

Les structures d’appui aux artistes et leur répartition selon leur statut juridique

LES STRUCTURES D’APPUI

Programmateur-producteur 39

Programmateur 24

Producteur 18

Services aux artistes 24

Tourneur 12

Management 8

Promotion 3

Prestation administrative 5

Studio de répétition 9

TOTAL 63

Une soixantaine de structures exercent leur activité dans le Grand Lyon. Les trois quarts sont des associations. Le constat économique est le même que celui réalisé dans la partie sur l’industrie musicale : microstructures qui arrivent à fonctionner grâce au bénévolat, aux emplois aidés et aux intermittents du spectacle.

Peu de structures sont spécialisées sur une seule mission. Ceci est particulièrement vrai pour les associations : la plupart des structures exercent plusieurs activités, elles accompagnent des artistes en développement et gèrent leur carrière à tous les niveaux : tournée, production, management…

L’organisateur de spectacles

L’organisateur mène son action concrètement sur le terrain, en mettant en place tous les éléments du spectacle : matériel de scène, lumières, billetterie, bar, sécurité…

Deux sociétés privées assurent la majorité des spectacles dans l’agglomération : le Lyonnais Eldorado & Co et le Clermontois Arachnée Concerts.

L’association Mediatone est également très active dans ce domaine, puisqu’elle est à l’origine d’une cinquantaine de concerts par an. Elle accompagne également les groupes en développement. La plupart du temps, les concerts qu’elle organise donne l’occasion à des artistes en développement de se produire. Elle entretient des liens privilégiés avec des salles comme le Ninkasi ou le CCO (coproduction de spectacles par exemple).

Le producteur de spectacles

Le producteur de spectacles a la même fonction que le producteur de disques, mais dans le domaine du spectacle vivant. Il n’organise pas les spectacles, mais apporte son aide financière dans le but de faire des bénéfices sur les spectacles en le vendant à des salles, des tourneurs, des organismes de diffusion…

Quelques acteurs sont présents dans l’agglomération, mais peu sont spécialisés dans cette seule activité. C’est le cas de la Chaudière Production ou Neômme qui exercent plusieurs métiers.

Le tourneur

Le tourneur organise les tournées de concerts des artistes. Ses sources de revenus sont les gains sur les entrées de spectacles et les ventes annexes. Il peut être lié par contrat à des salles de spectacles (en amont) et à des agents artistiques (en aval). Il est le partenaire le plus important pour les artistes qui font beaucoup de concerts.

Les structures présentes dans l’agglomération prennent en charge la carrière d’un artiste et notamment l’organisation de leur tournée.

Caravelle-Prod, toute jeune société, a pour vocation première de monter les tournées

Association73 %

Société prvée17 %

Commerçant5 %

Public ou assimilé5 %

Source base Amdra

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 15

Page 16: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

L’exercice de l’entrepreneur de spectacles vivants est soumis à la délivrance d’une licence. Il existe trois types de licences cor-respondant aux différents métiers :

• exploitants de lieux de spectacles aména-gés pour les représentations publiques,

• producteurs de spectacles ou entrepre-neurs de tournées et

• diffuseurs de spectacles.

Une même structure peut obtenir plus d’une licence. C’est d’ailleurs la majorité des cas.

Quelle que soit leur forme juridique, (associa-tions, entreprises commerciales…) les entre-prises peuvent obtenir des subventions publi-ques, de l’Etat ou des collectivités territoriales.

des huit artistes qui forment actuellement son catalogue. Elle a pour projet de développer la production (ou coproduction) de spectacles.

Studios de répétition

On dénombre seulement neuf studios de répétition, privés ou publics. Ce manque est pointé par l’ensemble des acteurs. Ce constat était déjà fait dans l’étude de l’Amdra en 2001, mais la situation ne semble pas s’être améliorée depuis.

Ces dernières années des artistes lyonnais ont émergé de la scène locale et ont acquis une renommée nationale, voire internationale, citons par exemple High Tone, le Peuple de l’Herbe, Agoria, Amélie-les-Crayons, Zen Zila...

Lyon possède un vivier important d’artistes.

Des initiatives ont pour but de faire connaître et de promouvoir les ar tistes locaux . Dandelyon intervient dans l’esthétique pop-rock. Des artistes pop-rock ont émergé des scènes tremplins organisées par Dandelyon : Scalde, Green Olive, Fake Oddity. L’association Arty Farty (organisatrice de Nuits Sonores, voir infra) promeut les ar tistes locaux à travers l’organisation d’Echos Sonores et l’édition du Guide Electro. Une dizaine d’artistes sont en émergence forte (Flore, Paral-lel, A Jackin’ Phreak, ...) et contribuent à diversifier les esthétiques. Directement en lien avec la musique électronique, une quinzaine de collectifs de VJing (diffusion en direct d’images animées lors d’un spectacle) sont installés à Lyon. Cette activité est en plein essor notamment grâce aux avancées technologiques. Ce potentiel d’artistes est certainement à valoriser, en développant les liens entre la musique et l’image.

LA SCÈNE LYONNAISE

L’agglomération couvre plutôt bien l’ensemble des besoins en lieux de diffusion. L’offre de concerts est assez riche et variée. Ceci est d’autant plus vrai depuis l’ouverture de l’Epicerie Moderne à Feyzin et du Marché Gare dans le quartier de Perrache, deux lieux ouverts récemment qui ont permis de compléter l’offre. Aux côtés des salles spécialisées, la plupart des communes périphériques disposent d’un centre culturel, qui propose, entre autres, une programmation en musiques actuelles.

La Halle Tony Garnier est désormais le seul lieu permettant l’accueil des concerts de grande envergure, le Palais des Sports de Gerland n’accueillant plus d’événements de ce type. Cette situation semble pour l’instant répondre aux besoins même si la Halle Tony Garnier n’était pas destinée au départ à accueillir ce type de manifestations.

Le Transbordeur a reçu en 2005 une délégation de service public de la Ville de Lyon. Il a dans l’obligation de programmer au minimum vingt artistes locaux ou régionaux par an. Il doit également accueillir trois résidences d’artistes locaux ou régionaux. Plusieurs acteurs ont cependant pointé la difficulté d’accès à ce lieu en raison des coûts élevés de location de la salle. Son rôle de soutien à la scène locale pourrait être en outre réaffirmé.

Divers projets dans l’aire métropolitaine

Différents projets sont actuellement à l’étude ou en cours dans l’agglomération :

• projet Bizarre à Vénissieux autour de la création, de la pratique artistique et de la diffusion (salle de 500 places),

• réhabilitation de la MJC à Rillieux-la-Pape (salle de 300 places)

• réhabil itation du For t du Bruissin à Francheville qui sera dédié à l’art contempo-rain et au jazz.

D’autres projets proches de Lyon sont également en cours : création d’une Smac à Villefranche-sur-Saône et deux projets à Saint-Etienne : Smac et Zénith.

LES LIEUX DE DIFFUSION

Amélie-les-CrayonsSource Néômme

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon16

Page 17: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Des petits lieux à maintenir dans le tissu urbain

Des manques de lieux de diffusion sont cependant relevés : l’avis est généralement partagé sur l’absence de salles de petite ou de moyenne capacité (entre 50 et 200 places). Les lieux de cette taille jouent un rôle essentiel pour que les artistes locaux aient la possibilité de se produire devant un public.

Les cafés-concerts sont dans l’obligation de se mettre aux normes pour être en conformité avec le décret de 1998 portant sur le bruit (protection du public et du voisinage). De nombreux lieux de ce type ont dû fermer ces dernières années, principalement dans les Pentes de la Croix-Rousse.

En ce qui concerne les musiques électroniques, on trouve des boîtes et quelques lieux spécialisés : Marquise, DV1, Plateforme de manière ponctuelle… Lyon manque néanmoins de clubs adaptés pour accueillir régulièrement des DJs dans de bonnes conditions. Si l’on veut créer une véritable dynamique autour des musiques électroniques et promouvoir les DJs locaux, en dehors du festival Nuits Sonores, l’incitation à la création de ce type de lieux est souhaitable. Berlin a par exemple bâti sa renommée en matière de musiques électroniques sur la densité de ses clubs, lesquels ont attiré labels et DJs du monde entier, dont la Grenobloise Miss Kittin ou les Canadiens Richie Hawtin et Gonzales…

Les artistes doivent franchir plusieurs étapes importantes dans leur développement de carrière.

Les petits lieux et notamment les cafés-concerts ont un rôle crucial à jouer pour permettre aux artistes d’accéder à leur première scène. Leur maintien dans le tissu urbain est donc fondamental.

Les scènes découvertes ou la possibilité de faire la première partie d’un artiste plus connu constituent une nouvelle étape. Les producteurs locaux œuvrent en ce sens. Mais ce n’est pas toujours possible, certains artistes refusent d’avoir une première partie ou en imposent une tout au long de leur tournée.

La difficulté rencontrée par les artistes qui ont émergé sur la scène locale ou régionale est d’accéder aux scènes nationales et notamment parisienne. L’accès aux médias nationaux n’est pas aisé.

Une typologie simplifiée des lieux de diffusion peut être réalisée :

• Grandes salles spécialiséesHalle Tony Garnier 18 000 placesTransbordeur 1 500 placesEpicerie Moderne 700 placesNinkasi Kao 600 placesRail Théâtre 400 placesCCO 400 placesMarché Gare 350 places

• Salles généralistes. Ce sont principalement les centres culturels des communes périphériques qui proposent une programmation variée : Charlie Chaplin à Vaulx-en-Velin, le Toboggan à Décines, Théo Argence à Saint-Priest, le Radiant à Caluire, le Polaris à Corbas…

• Petits lieux, cafés concerts : à Thou bout d’chant (chanson), salle Genton (jazz et musique du monde), Hot Club (jazz) , Bistroy, Salle des Rancy (chanson), la Marquise (électro), DV1 (électro)…

La résidence

Alors que les résidences d’artistes étaient quasiment inexistantes en 2000, la situation s’est considérablement améliorée. Diverses salles proposent désormais d’accueillir des artistes pour mettre en place leur projet musical. C’est le cas de l’Epicerie Moderne, du Ninkasi, du CCO ou d’à Thou Bout d’Chant.

Pour une coordination et une hiérarchisation des lieux de diffusion

Une coordination et hiérarchisation des lieux de diffusion est nécessaire :• équilibre offre-demande,• répartition en termes de capacité, de

localisation et d’esthétiques musicales,• « étapes » à franchir dans la carrière des

artistes.

Ces dernières années, certaines salles ont parfois du mal à trouver un public. Si l’offre doit être variée, elle ne doit pas non plus être pléthorique. Les lieux de diffusion peuvent également jouer un rôle important dans l’accompagnement et la professionnalisation des artistes locaux. En fonction de leur taille, elles pourraient être différentes étapes successives à franchir dans la carrière des musiciens.

D’autres lieux, situés en dehors du Grand Lyon, participent à l’offre métropolitaine et doivent être intégrés à la réflexion : les Abattoirs à Bourgoin-Jallieu,, la Tannerie à Bourg-eb-Bresse, projets de Smac et de Zénith à Saint-Etienne et projet de Smac à Villefranche-sur-Saône.

La halle Tony GarnierPhoto François Guy - Agence d’Urbanisme

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 17

Page 18: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Les festivals

Trois festivals majeurs : Nuits Sonores, Jazz à Vienne et Nuits de Fourvière

L’événement musical phare de Lyon est le festival de musiques électroniques Nuits Sonores. En 2002, la Ville de Lyon a confié à l’association Arty Farty l’organisation d’un festival de grande envergure. La première édition a eu lieu en mai 2003 et a été un succès avec 15 000 spectateurs. Depuis, la fréquentation augmente chaque année avec 29 000 spectateurs en 2004, 36 000 en 2005 et 47 000 lors de la dernière édition. L’originalité de cet événement est de se dérouler dans des lieux atypiques et d’investir toute la ville. Une des évolutions envisagées est de dépasser les limites de la seule ville de Lyon et de se dérouler dans toute l’agglomération.

Dans le cadre d’Images Sonores, des tables rondes et des laboratoires sonores se sont déroulés en même temps que le festival 2006.

Plus anciens, Jazz à Vienne et les Nuits de Fourvière se déroulent en période estivale et attirent un public nombreux.

• Jazz à Vienne, a attiré, en 2006, 140 000 visi-teurs (toutes scènes et tous lieux confondus)

• Les Nuits de Fourvière ont accueilli, en 2006, 97 600 spectateurs sur l’ensemble des spectacles (musique, théâtre, danse, cinéma).

L’ÉVÉNEMENTIEL

A côté de ces grands événements, une trentaine de festivals se déroulent tout au long de l’année dans l’agglomération.

Ils sont plutôt organisés autour d’une esthéti-que musicale :

• Hip-hop : L’Original• Electro : Riddim Collision• Jazz : à Vaulx Jazz, Fort en Jazz, un Doua

de Jazz, Hot Club Jazz, Absolute Gospel, Sathonay Blues Festival

• Musiques du monde : Sixième Continent, Y Salsa, les Jeudis des musiques du monde

• Autres : Festival international de guitare, Ecouter Voir.

Enfin, des communes périphériques organisent des festivals gratuits, qui sont l’occasion de toucher un large public, familial qui n’a pas forcément l’habitude d’aller voir des concerts. C’est le cas de Villeurbanne avec les Invites, festival de musique, de théâtre de rue et d’arts plastiques. Il attire environ 50 000 personnes. La Ville de Vénissieux est quant à elle à l’origine de Fêtes escales, dont la programmation est axée sur la chanson française et les musiques du monde, et des Nuits Métisses.

Les salons

Disk’OverL’association Mediatone a organisé à l’Espace Double Mixte pendant trois ans de suite le salon Disk’Over, axé sur le développement des carrières artistiques. Le salon se voulait un lieu de rencontres et de débat entre les artistes, les professionnels du secteur et le grand public. Il n’y a pas eu d’édition en 2006.

Mix MoveEn 2006, le salon professionnel Mix Move (autrefois salon parisien qui avait lieu à la Villette) s’est tenu à la Galerie des Terreaux. Le budget consacré à l’organisation étant très réduit il n’a pas une grande ampleur.

Le DJ Laurent Garnier aux Nuits sonores - source Arty Farty - Photo Denis Chaussende

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon18

Page 19: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Comme nous l’avons vu, la majorité des structures sont de très petite taille, souvent constituées en associations.

Certaines associations ne pourraient pas fonctionner sans le bénévolat. Les emplois en CDI sont rares. La plupart des associations ont recours aux emplois aidés dans le cadre des CAE (contrats d’accompagnement dans l’emploi) financés par l’Etat, ou des Emplois Tremplins financés par la Région Rhône-Alpes. Les sociétés ne peuvent pas y avoir recours. L’ensemble des structures embauchent des intermittents du spectacle. Par nature, ces

DES MICROSTRUCTURES DANS L’IMPOSSIBILITÉ DE DÉVELOPPER DES EMPLOIS PÉRENNES

postes ne sont pas pérennes mais doivent répondre à des besoins ponctuels. De plus, certaines fonctions, pourtant nécessaires au fonctionnement des structures (administration, comptabilité, communication…) ne peuvent pas être occupées par des intermittents.

Dans ces conditions, l ’ impossibilité de recruter des salariés est un véritable frein dans les projets de développement des structures. La pérennisation des emplois précaires et la possibilité de se développer en embauchant une personne supplémentaire sont des enjeux cruciaux.

Au-delà des professionnels du management, producteurs phonographiques, tourneurs… qui participent activement et directement au développement des carrières d’artistes, des structures subventionnées (régie municipale, délégation de service public, association financée…) jouent un rôle primordial en offrant :• infrastructures (pour la création (locaux de

répétition et de résidence) et la diffusion),• conseil et accompagnement,• formation.

C’est notamment pour répondre à ces besoins qu’a été inventé le concept de Smac (Scène de musiques actuelles). Ce concept de lieu-ressource où tout serait concentré, est parfaitement adapté aux besoins des villes moyennes (la Tannerie à Bourg-en-Bresse, le Brise-Glace à Annecy, les projets à Villefranche-sur-Saône et Saint-Etienne), mais ne peut répondre aux besoins de la métropole lyonnaise.

L’AIDE A LA CRÉATION, UNE PROBLÉMATIQUE TRANSVERSE

L’agglomération foisonne d’initiatives. Elle est composée de nombreux lieux-ressources divers et variés (Epicerie Moderne, Ninkasi Kao, Musiques à l’ouest, Espace multimédia musiques actuelles, studio d’enregistrement Supadope…). D’autres MJC et centres culturels proposent également résidences, locaux de répétition, ou studios d’enregistrement (MJC le cadran à Vénissieux, CCO, MJC Laënnec-Mermoz/Salle Genton, MJC Monplaisir…).

Comme pour la diffusion, l’enjeu pour l’agglo-mération réside dans la coordination et la hiérarchisation des lieux d’aide à la création en fonction des services qu’ils sont suscepti-bles de rendre aux artistes et professionnels du secteur. Ces lieux ont également un rôle pédagogique essentiel vis-à-vis des artistes amateurs qui souhaitent se lancer dans une carrière professionnelle.

Théâtre de FourvièreSource Agence d’urbanisme

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 19

Page 20: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

L’agglomération dispose d’une offre de formation relativement complète en matière :

technique : BTS audiovisuel de Villefontaine, Grim-Edif, école supérieure des techniques du spectacle et de l’événementiel et Institut de recherche pédagogique audiovisuel (Irpa) à Miribel,

artistique : 75 établissements d’enseigne-ment artistique 1 répartis dans 45 commu-nes (sur 55) du Grand Lyon. Parmi ceux-ci, on dénombre :• un Conservatoire national de région

(CNR) à Lyon, qui a créé un département musiques actuelles en 2004,

• une Ecole nationale de musique à Villeurbanne,

• 11 écoles municipales de musique et de danse agréées ou non et une école intercommunale,

• 55 écoles de musique associatives,• 6 centres socioculturels.

de professionnalisation artistique avec le Cefedem de Lyon pour l’enseignement. Le Conservatoire national supérieur musique et danse de Lyon s’adresse essentiellement aux musiciens classiques.

de formation universitaire avec le master économie et management – spécialité management des carrières d’artistes de

UNE OFFRE DE FORMATION COMPLÈTEMAIS DES EFFORTS À POURSUIVRE EN TERMES DE PROFESSIONNALISATION

l’Université Lyon 2, développé en partenariat avec l’Amdra. Ce master est unique en France.

de formation continue ou « à la carte », l’Amdra conçoit des journées autour de thèmes divers et variés : politiques culturelles européennes, sociétés civiles et organisations professionnelles, Internet et industrie du disque, dématérialisation et nouveaux modes de distribution…

Deux enjeux clés apparaissent pour l’agglomé-ration lyonnaise :

favoriser l’émergence et conserver les professionnels des musiques actuelles, susceptibles de créer et développer leur activité d’accompagnement (au sens large) des artistes. Des collaborations étroites seront à développer avec le master et les projets de pépinières (Epicerie Moderne, Musiques à l’Ouest…).

accentuer les efforts en termes de professionnalisation du secteur. Une réflexion est à mener sur les nouvelles formations « continues » ou « à la carte » à développer en lien avec l’Amdra, le master et autres structures proposant ou ayant le projet de créer des formations.

1. Etat des lieux des structu-res d’enseignement musical dans la Communauté urbai-ne de Lyon, Amdra, 2005.

High Tone, Source Jarring Effects

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon20

Page 21: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Comme en témoignent les cartes suivantes, plus de la moitié des acteurs des musiques actuelles sont implantés dans Lyon intra-muros.

Le 1er arrondissement ou le système productif lyonnais des musiques actuelles ?

Le 1er arrondissement concentre 18 % des acteurs de l’agglomération.

Tous les métiers y sont représentés. Les cafés des Pentes remplacent la machine à café, comme lieu d’échanges entre acteurs du secteur. La rue Leynaud et ses alentours, et aujourd’hui la Villa Sutter sont les deux zones de forte concentration des professionnels de la musique. Dans la rue Leynaud et ses environs se localisent notamment Jarring Effects et son centre de ressources, le promoteur local Mediatone, le tourneur Caravelle. La Villa Sutter, mise à disposition récemment par la Ville de Lyon, réunit aujourd’hui les réseaux Tagada Tsoin Tsoin et Suivez le Jazz, l’association Adamara, gestionnaire du Bistroy... Un peu plus loin, sur les bords de Saône, aux Subsistances, se trouve le studio Supadope factory.

Cette concentration d’acteurs sur un territoire géographiquement limité, spécialisé dans un secteur d’activité, parfois concurrents mais le plus souvent complémentaires, et développant des collaborations et réseaux d’interdépendance rappelle les systèmes productifs locaux, districts industriels italiens.

En dehors du 1er arrondissement, d’autres pôles-ressources émergent dans l’aggloméra-tion (Epicerie Moderne, Musiques à l’Ouest…).

Les lieux de diffusion restent eux aussi très centraux. En dehors des arrondissements « his-toriques » des musiques actuelles comme les 1er, 2e, 5e et 3e (quai) émergent aujourd’hui le 7e (Kao, 6e continent, Boulangerie du Prado…) et le 9e (Rail théâtre/Ground Zero, Lyon’s hall, Double 6…). Des projets se développent en périphérie (Epicerie Moderne, MJC Oullins…).

Les Subsistances et la Plateforme - source Agence d’urbanisme

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 21

Page 22: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

La filière phonographique et les studios d’enregistrement

Source : base de données Amdra - RMD mai 2006

NB : une structure qui assure plusieurs activités est représentée plusieurs fois

Grand Lyon

Zoom centre

Agenced’urbanisme

pour le développementde l’agglomération

lyonnaise

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon22

Page 23: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

La diffusion de spectacles

Source : base de données Amdra - RMD mai 2006

NB : une structure qui assure plusieurs activités est représentée plusieurs fois

Grand Lyon

Zoom centre

Agenced’urbanisme

pour le développementde l’agglomération

lyonnaise

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 23

Page 24: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Les structures de services aux artistes et les studios de répétition

Source : base de données Amdra - RMD mai 2006

NB : une structure qui assure plusieurs activités est représentée plusieurs fois

Grand Lyon

Zoom centre

Agenced’urbanisme

pour le développementde l’agglomération

lyonnaise

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon24

Page 25: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Dans l’agglomération lyonnaise, les communes ont, à des degrés divers, soutenu le secteur depuis quelques années maintenant.

L’appui des Villes s’est traduit de différentes manières :

• soutien aux écoles de musique (ex. : ENM de Villeurbanne…) et aux MJC dans lesquelles on trouve parfois des studios de répétition et/ou d’enregistrement, des salles de spec-tacle, un enseignement des musiques actuelles… (ex. : MJC d’Oullins et son pôle Musiques à l’Ouest…),

DES COMMUNES DE L’AGGLOMÉRATION ENGAGÉES EN FAVEUR DES MUSIQUES ACTUELLES

• création de centres culturels à la program-mation généraliste le plus souvent (ex. : Espace Albert Camus à Bron, Le Polaris à Corbas, Centre Charlie Chaplin à Vaulx-en-Velin), soutien aux salles de concert et aux lieux d’aide à la création…

• soutien aux festivals : Les Invites à Villeur-banne, Fêtes escales et Nuits métisses à Vénissieux…

La Ville de Lyon, qui concentre plus de la moitié des acteurs des musiques actuelles de l’agglomération est un acteur public clé dans le développement du secteur.

Le potentiel de financement est concentré dans la Ville centre.

Elle a, depuis quatre ans, mené une politique active et volontariste de soutien au secteur.

La Ville a mis en place une politique basée sur 3 axes prioritaires :

• le soutien aux collectifs de musiciens et aux lieux de travail (studios de répétition et d’enre-gistrement, programme de formation) : créa-tion du studio d’enregistrement Supadope, ouverture du centre de ressources Espace Multimédia - Musiques actuelles (EM-MA),

LA POLITIQUE VOLONTARISTE DE LA VILLE DE LYON

• le développement d’un réseau de lieux de diffusion structurés et correctement équipés par le biais de conventions avec quelques lieux de diffusion (Ninkasi Kao, Rail Théâtre, Bistroy…), délégation de service public pour le Transbordeur, ouverture du Marché Gare…,

• la création d’événements musicaux et de projets à l’international : Nuits sonores, tour-nées de la scène lyonnaise à l’étranger (Lyon Calling Tour), Fête de la Musique.

Nuits sonores au Port RambaudSource Arty Farty

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 25

Page 26: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

1. Bilan Midem 2006 et pro-positions 2007, Amdra, 2006.

L’intervention de la Région Rhône-Alpes a véritablement débuté en 2000 avec l’inscription des musiques actuelles au Contrat de plan Etat-Région 2000-2006 et a commencé à se structurer à partir de 2002 avec le lancement du Plan régional en faveur des musiques actuelles.

Aujourd’hui, la Région propose différents types d’aides en faveur des musiques actuelles :• aide aux lieux,• aide aux collectifs, équipes artistiques,• aide aux réseaux : Suivez le Jazz, Tagada

Tsoin-Tsoin, CMTRA (Centre de musiques traditionnelles du monde Rhône Alpes)…

• aide à la création : résidences, tournées…• aide à la filière phonographique,• aide aux établissements d’enseignement

artistique,• soutien aux festivals,• Fonds d’innovation artistique et culturelle

en Rhône-Alpes (Fiacre) – Volet mobilité internationale.

La région finance également l’Agence musique et danse Rhône-Alpes (Amdra), véritable tête de réseau régional des musiques actuelles.

LA RÉGION, UN RÔLE MOTEUR DANS LE SOUTIEN AUX MUSIQUES ACTUELLES

L’aide à la production phonographique : un soutien clé pour les producteurs phonogra-phiques

Depuis décembre 2004, la Région a initié une aide pour la production de CD et DVD musicaux aux structures de production indépendantes, dont le siège et l’activité principale sont en Rhône-Alpes. Ce soutien quasi vital pour des producteurs indépendants à la santé économique et financière fragile, est fortement apprécié des acteurs locaux, qui précisent que nombre de productions n’auraient pu voir le jour sans cette aide.

A côté de cette aide à la production, la Région, via l’Amdra, propose d’accompagner financièrement les producteurs rhônalpins au Midem. En 2006 1, 37 structures rhônalpines, dont 18 localisées dans le Rhône, ont été accompagnées. Un DVD « Rhône-Alpes musique 2006 » a été produit à cette occasion. Il présentait une compilation de 15 titres, ainsi qu’une présentation des acteurs rhônalpins.

Aujourd’hui, en termes de gouvernance, l’en-jeu essentiel pour les musiques actuelles est de définir, en lien avec les acteurs locaux (cf. ci-dessous), une stratégie et une coordination à l’échelle de l’agglomération lyonnaise. Les actions et projets des acteurs locaux sont nom-breux et nécessitent coordination, hiérarchisa-tion et arbitrage. Les politiques à mettre en place

POUR UNE COORDINATION ET UNE STRATÉGIE D’AGGLOMÉRATION

(cf. Enjeux de développement et pistes d’action) sont ambitieuses au regard des besoins.

Les Villes sont et resteront des acteurs majeurs des politiques en faveur des musiques actuel-les, mais une coordination communautaire semble souhaitable.

L’Amdra, soutenue financièrement par la Région Rhône-Alpes et la Drac Rhône-Alpes, a trois grandes missions :• l’accompagnement des politiques des

collectivités publiques,• le lien entre les professionnels : l’Agence

« réseau des réseaux »,

L’AGENCE MUSIQUE ET DANSE RHÔNE-ALPES, TÊTE DE RÉSEAU RÉGIONALE DES MUSIQUES ACTUELLES

• la valorisation et la qualification des ressources régionales.

L’Amdra réunit une Commission régionale sur les musiques actuelles. Elle est à l’interface entre les problématiques des acteurs locaux et la Région.

Les domaines d’intervention de la Drac sont :• la diffusion : soutien aux Smac, lieux de

l’émergence, festivals…• l’enseignement spécialisé et l’encadrement

de la pratique amateur par l’aide au réseau des écoles de musique,

• la création : soutien aux Smac, résidences, aide aux ensembles…

La Drac applique au niveau régional une politique nationale. Le concept de « Smac » défini par le Ministère est peu approprié à la

LA DIRECTION RÉGIONALE DES AFFAIRES CULTURELLES DE RHÔNE-ALPES

région lyonnaise. La multiplication des acteurs et des initiatives fait émerger l’idée d’un réseau de structures d’aide à la création, qui semble plus adéquate : le Rémac (réseau des musiques actuelles) plutôt que la Smac.

La Drac, comme la Région, est soucieuse d’un aménagement équilibré du territoire culturel régional. Au-delà du contenu des projets artistiques présentés, ces interventions sont fortement guidées par ce souci d’équité entre territoires.

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon26

Page 27: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Les musiques actuelles dans la région Rhône-Alpes sont structurées autour de multiples réseaux. On peut en distinguer quatre types :

• les réseaux nationaux impliqués dans les problématiques locales : Fédurok, fédération de lieux de musiques amplifiées et actuelles, dont le Ninkasi Kao et l’Epicerie Moderne sont adhérents, et la Férarock, fédération des radios associatives de musiques actuelles, dont Sol FM est membre,

• les réseaux régionaux ou locaux, parfois antennes des réseaux nationaux, et souvent liés à une esthétique musicale (CMTRA, Suivez le Jazz, Le Maillon (chanson), la fédération rhônalpine du Réseau Chaînon, Tagada Tsoin Tsoin, antenne Rhône-Alpes du Printemps de Bourges, L’Original, collectif d’associations hip-hop, le Festival Dandelyon, qui devient une tête de réseau pop de l’agglomération lyonnaise)…

• les syndicats professionnels nationaux (Snep, Upfi, Prodiss, Syndeac, Synapss…),

• le C-mal, collectif des musiques actuelles à Lyon, qui rassemble aujourd’hui une quinzaine de structures locales. Ce collectif informel local avait été créé au départ pour alerter les pouvoirs publics face aux difficultés rencontrées par les petits lieux de diffusion (fermetures administratives, difficulté de soutenir la scène émergente sans aide publique…). Ses prérogatives s’élargissent peu à peu. Les structures se penchent sur la complémentarité de leur programmation et réfléchissent à un projet artistique commun (l’accompagnement de l’artiste tout au long de son parcours)…

En dehors de ces réseaux plus ou moins institutionnalisés, la plupart des acteurs de l’agglomération développent de nombreux échanges informels au gré de leurs besoins et de leur volonté de développer des projets par tenariaux . Le mil ieu des musiques actuelles est un microcosme où tout le monde se connaît. Ce terreau, cette proximité des acteurs, est propice au développement de projets partenariaux et innovants. Les intérêts sont en règle générale convergents entre les acteurs.

Pour gagner en l isibi l i té vis-à-vis des collectivités susceptibles d’apporter leur appui au secteur, la structuration d’un réseau des musiques actuelles dans l’agglomération lyonnaise s’avèrerait sans doute nécessaire. L’absence de structures de coordination départementale (type ADDM1) dans le Rhône est une opportunité pour créer ce réseau, qui pourrait intégrer le Nord-Isère et l’agglomération caladoise.

Les enjeux pour les acteurs publics et les professionnels du secteur sont aujourd’hui :• un enjeu de reconnaissance mutuelle,• un enjeu de lisibilité des professionnels

d’une part et de la politique des Villes et de l’agglomération d’autre part.

L’enjeu est de faire émerger une vision partagée de la stratégie à mener en faveur des musiques actuelles sur l’agglomération.

1. Association Départementale Danse et Musique

Site dandelyon.com

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 27

Page 28: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

En Europe, les salons et événements professionnels liés à la musique ne manquent pas. Ils peuvent combiner foire commerciale, conférences et promotion artistique. Tous les salons se sont adaptés aux évolutions technologiques et économiques et intègrent désormais les nouveaux supports musicaux et notamment les contenus pour mobiles.

Les festivals sont quant à eux une véritable opportunité de rencontre entre les artistes et les professionnels. Certains festivals organisent des rencontres professionnelles ou des conférences. En France, même si ce n’est pas toujours affiché, les grands festivals sont également l’occasion pour les professionnels de découvrir des artistes. C’est le cas des Transmusicales de Rennes, du Printemps de Bourges ou d’Alors... Chante ! à Montauban.

Les deux grands salons destinés aux fabricants d’instruments de musique sont le Musikmesse et le Disma Music Show. En même temps se tiennent des salons liés à l’événementiel.

Musikmesse et Prolight + SoundSalon international des instruments de musique, logiciels musicaux et matériel informatique, éditions musicales et accessoires et salon international des technologies de la commu-nication, de l’événementiel et de la production audiovisuelle• Fin mars-début avril à Francfort. • 101 200 visiteurs de 120 pays, plus de 1 500

exposants• Sur les 4 jours, un ouvert au public• Des prix sont décernés, notamment le Mipa

(Prix Musikmesse de la presse internationale) attribué dans différentes catégories (guitares, claviers, enregistrement…)

• Création de Music China et Prolight + Sound à Shanghai et, en 2007, de Prolight + Sound Media Systems

Disma Music Show et SIBSalon des instruments de musique, du disque et de l’édition musicale et salon des technologies de l’événementiel et du spectacle• En mars, à Rimini• Cette année s’est tenu simultanément le SIB

qui est réservé aux professionnels.• 400 exposants, 63 585 visiteurs• Lors de l’édition 2006, pour la première fois,

un endroit spécifique a été consacré à la musique numérique

Sur ce même créneau, la première édition du Salon de la musique et du son a eu lieu en septembre 2006 à Paris.

Salon de la musique et du sonInstruments, accessoires, éditions musicales, audio professionnel, informatique musicale, enseignement, formation• En septembre à Paris• 34 500 visiteurs (professionnels et grand

public), 800 exposants, 700 artistes• Plutôt orienté vers la pratique musicale et les

instruments (initiative de la CSFI, chambre syndicale de la facture instrumentale)

• Concerts, rencontres avec des artistes, confé-rences, « coaching », ateliers et animations

Le plus grand salon de l’industrie musicale est le Midem à Cannes.

MidemMarché international de la musique.• En janvier à Cannes• 10 000 professionnels de 100 pays• Une large place faite aux nouvelles

technologies• Création en 2007 de Talent Stage (Scène

talent) pour permettre à des jeunes talents du monde entier de se produire devant des professionnels.

LES SALONS ET FESTIVALS

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon28

Page 29: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Deux salons laissent une large place aux artistes : le Popkomm et le Womex, celui-ci étant entièrement consacré aux musiques du monde. Ce sont également des salons commerciaux et des espaces de conférences.

Popkomm• En septembre à Berlin (pour la troisième fois)• 800 exposants, 15 000 visiteurs professionnels• Parmi les sujets abordés en 2006 :

commercialisation numérique, technologies pour mobiles.

• Le festival est l’occasion de faire découvrir de nouveaux artistes du monde entier aux professionnels européens. L’objectif est de faire signer aux artistes des contrats avec des maisons de disques ou d’être invité à des festivals ou concerts.

• Depuis 2004, attribution des prix IMEA (Innovation in music & entertainment award), deux catégories :- Innovations en musique numérique et

commercialisation, solutions B2B- Innovations en contenus pour mobiles

WomexWorld Music Expo• En octobre, à Séville pour l’édition 2006 • 2 500 professionnels de 97 pays,

425 journalistes, 340 artistes

Un nouveau salon a été créé à Londres, le London Calling, il se positionne sur « le futur de l’industrie musicale ».

London Calling• Orienté vers l’économie de la nouvelle musi-

que, nouvelles technologies, numérique…• En juin à Londres• Salon, conférences et concerts• Intervenants sur les thèmes :

- innovation et technologies du futur,- nouveaux modèles économiques- marque et consommateurs

• 70 concerts et sets, en journée et soirée, ont permis la rencontre entre artistes (Britanniques) et les professionnels.

L’ADE (Amsterdam dance event) est un lieu de conférences le jour et de festival la nuit, il s’affiche comme la plus grande plate-forme pour les professionnels de l’industrie de la musique électronique.

Amsterdam Dance Event• En octobre à Amsterdam• 1 700 professionnels, 57 000 entrées• Festival et congrès• Experts, rencontres, conférences, mises en

réseaux, promotion.

Site www.reedmidem.com

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 29

Page 30: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Manchester : un réseau d’entreprises

Le Manchester City Music Network a été mis en place en 1999. Ce réseau repose sur un partenariat public-privé. Il est notamment financé par le Feder (Fonds européen de développement régional). La part financée par les entreprises est cependant la plus importante. Ce réseau d’appui ne s’adresse pas aux ar tistes mais aux entreprises indépendantes.

Le réseau offre des services équivalents à ceux offerts par une chambre de commerce. Leur principal objectif est le développement économique des entreprises du secteur musical.

Les services fournis sont les suivants :• Conseil : possibilité d’avoir un entretien

avec un conseiller et d’être dirigé vers un professionnel du secteur

• Information : actualités, liens vers les événe-ments professionnels, les associations profes-sionnelles, les aides financières, concerts…

• Annuaire professionnel• Centre de documentation• Etudes, chiffres-clés• Réductions pour les salons professionnels

ou pour des prestations• Tutorat : prise de rendez-vous lorsque des

entreprises majeures viennent dans la région.

LES POLITIQUES DE SOUTIEN

Birmingham : une plate-forme musicale

Birminghamusic.com est une plateforme de promotion de la scène musicale à Birmingham. Ce projet est financé par la Ville de Birmingham et par l’Union européenne via Equal. Ce site veut être la porte d’entrée pour tout type de question liée à la musique, il s’adresse aux entreprises, aux artistes et au public. La plate-forme a pour but de promouvoir la scène locale.

Le site propose :• Différentes base de données : structures d’ac-

compagnement aux artistes, guide pratique, entreprises de la filière phonographique, conseils sur la législation (contrats-types…), enseignement, et toutes les structures liées à la musique (services scène, studios…).

• Des pages dédiées aux artistes gérées par eux-mêmes (fiches de présentation, actus, écoutes de morceaux)

• Des radios (sept en tout, six par esthétique et la dernière mélangeant les styles) avec des morceaux mis en avant

• Un répertoire des lieux de diffusion• Un agenda des concerts• Des forums• Des liens…

Site www.birminghamusic.com

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon30

Page 31: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Paris 18 : un pôle d’entreprises musicales indépendantes

Mila, marché indépendant des labels du 18e

arrondissement de Paris, est un regroupement de labels qui compte aujourd’hui vingt-et-un membres.

Le projet s’est organisé dans un quartier où de nombreux rez-de-chaussée étaient délaissés par les commerces de proximité. L’association a proposé à la Mairie la création d’un quartier thématique autour de la musique. Les locaux ont été mis à disposition à des tarifs préférentiels.

Une pépinière musicale a également été créée. Le Pôle de production musicale accueille sur 375 m² des très jeunes entreprises et leur propose différents services : espaces de réunion, kiosque de documentation, cafeteria, reprographie… Dix structures y sont actuellement hébergées.

La création du pôle a bénéficié de crédits d’investissement de 434 000 € (Ville de Paris, Opac et Région Ile-de-France). L’association a un budget de fonctionnement de 104 000 €, elle bénéficie de subventions de la Ville de Paris, de la Mairie du 18e, de la Région Ile-de-France et du Fonds pour la création musicale.

Mérignac : un dispositif complet d’accompagnement

Le Krakatoa est une salle de concert à Mérignac, dans la banlieue de Bordeaux, gérée par l’association Transrock.

L’association a mis en place un dispositif d’accompagnement d’artistes complet :

• La Mallette rassemble les informations indispensables au développement de pro-jets musicaux. Elle comporte un dossier administratif (associations, embauches, con-trats…) et un dossier artiste (démarches à accomplir, aides…)

• Le B A BA est un centre info-ressources. Les groupes peuvent obtenir des conseils administratifs et techniques, un suivi de leur projet. Il fonctionne en partenariat étroit avec l’ANPE Spectacles.

• La Pré -pépin ière est un d ispos i t i f d ’accompagnement ponc tue l pour les groupes amateurs ou en voie de professionnalisation (mis à disposition de matériel, accompagnement administratif)

• La Pépinière est un accompagnement à la professionnalisation. L’association met à disposition tous ses moyens (administratifs, techniques, de promotion et de conseil) et aide les groupes dans leur projet de profes-sionnalisation.

Site www.milaparis.fr Site www.krakatoa.org

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 31

Page 32: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

ATOUTS FAIBLESSES

• Un vivier de labels et structures d’accompagnement

• Des artistes reconnus nationalement, voire internationalement

• Secteur porteur d’une image positive et dynamique pour la métropole

• Des acteurs locaux dynamiques et porteurs de projets

• Des réseaux locaux et régionaux formels ou informels nombreux

• Une densité des lieux de diffusion et une offre musicale dense

• Nuits sonores, Festival international de musiques électroniques

• De nombreux festivals qui participent à la densité de l’offre musicale sur l’agglomération

• Volonté affichée des collectivités (Région, Ville de Lyon) de soutenir le secteur des musiques actuelles

• L’Amdra, tête de réseau régional des musiques actuelles

• Le C-mal, l’amorce d’un rassemblement des acteurs locaux

• Un appareil de formation performant, dont l’unique master dédié au management des carrières d’artistes de France

• Une hypercentralisation parisienne

• Manque de structures importantes de production phonographique et de spectacles au rayonnement national et international

• Difficulté de pérennisation des structures créées : des microstructures fragiles financièrement et une rentabilité du secteur émergent difficile

• Difficulté de financement et de mobilisation du secteur bancaire

• Accès à la distribution et aux médias nationaux difficile. Marge de négociation difficile avec les distributeurs compte tenu de la taille limitée des catalogues

• Manque de locaux de répétition

• Absence de stratégie d’agglomération en faveur du secteur

• Absence d’une structure d’accompagnement de la filière au niveau de l’agglomération

• Difficulté de promouvoir les spectacles en dehors de la région

• Peu de concertation à l’échelle de l’aire métropolitaine sur la programmation des équipements et des événements

OPPORTUNITES MENACES

• Des opportunités nouvelles offertes par la musique numérique

• Des projets locaux nombreux

• De nouvelles opportunités de marchés offertes aux indépendants sur des niches

• Des initiatives locales en termes de plates-formes de téléchargement : Perséphone et CD1D

• Projet de plate-forme de promotion de la scène et des acteurs régionaux

• Politique du Grand Lyon en faveur des industries créatives

• Des outils de développement économique à mobiliser et adapter pour les industries créatives

• Des potentialités de partenariat avec des clusters « loisirs numériques » structurés : Lyon Game, Image Rhône-Alpes

• Développement du VJing

• Une industrie du disque en crise

• Une diminution des accords d’avances aux producteurs indépendants par les majors-distributeurs qui pèse sur l’équilibre du secteur

• Concentration du secteur

• Une redistribution des cartes entre majors, géants de l’informatique et de l’Internet qui ne profiterait pas aux acteurs indépendants

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon32

Page 33: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

1. De la somme d’actions communales à une dynamique d’agglomération

Le diagnostic réalisé a mis en évidence l’action volontariste de certaines communes de l’agglomération dans le domaine des musiques actuelles. L’enjeu est grand aujourd’hui pour les professionnels du secteur et les collectivités supracommunautaires (Etat, Région) d’avoir une vision stratégique claire à long terme des acteurs publics de l’agglomération lyonnaise en faveur des musiques actuelles autour d’un partenariat public-privé fort.

Leviers et pistes d’action

La compétence culturelle n’a pas été transférée à ce jour à la Communauté urbaine de Lyon. En matière culturelle, seules les deux Biennales (de la danse et d’art contemporain) ont été transférées.

L’enjeu premier n’est sans doute pas de trans-férer la gestion de tel ou tel équipement, mais plutôt de développer à l’échelle communautai-re une fonction stratégique et de coordination. Ce constat avait également été fait dans le domaine du cinéma et de l’audiovisuel 1. Une Mission stratégie et coordination « Musique, cinéma et audiovisuel » pourrait être envisagée dans un premier temps.

POUR UNE COORDINATION ET UNE STRATÉGIE D’AGGLOMÉRATION

Les axes de développement et pistes d’actions proposés ici ont été imaginés au regard des entretiens menés avec les acteurs du secteur. Ils méritent néanmoins d’être partagés avec ceux-ci pour une appropriation collective de la démarche.

Les actions à mener pour le Grand Lyon ou les Villes de l’agglomération doivent être la conjonction de six grandes clés d’entrée :• temporelle : actions de court terme, moyen

terme et long terme,• géographique : quelle échelle territoriale

pour quelle action ? Régionale, d’agglomé-ration ou communale,

• compétence de la collectivité : la question de l’échelle territoriale renvoie également

à la question de la compétence de la collectivité concernée,

• nature de l’action : quel type d’aide pour quel besoin ? Appui à un réseau, aide financière, mise à disposition de locaux…

• champ d’intervention : industrie phonogra-phique, lieux de diffusion…

• prise en compte des aides existantes : régionales, nationales (Etat, sociétés civiles…) et communales.

A partir de ces différentes clés d’entrée, voici quelques préconisations susceptibles d’aider le développement du secteur. Celles-ci n’ont pas été hiérarchisées :

Le Grand Lyon aurait en outre la possibilité de financer la création de tel ou tel nouvel équipement d’aide à la création, de diffusion, tel réseau d’acteurs ou tel événement s’inscrivant dans cette stratégie.

Au delà du Grand Lyon, des partenariats sont à développer à l’échelle métropolitaine (Villefranche-sur-Saône, Saint-Etienne, Vienne...)

2. La nécessaire complémentarité entre politique régionale et politiques locales en faveur des musiques actuelles

Le second enjeu en termes de gouvernance et de politiques publiques réside dans la néces-saire coordination entre politique à l’échelle régionale (Région et Drac) et politiques locales (communales ou d’agglomération). Les collec-tivités territoriales et l’Etat doivent gagner en lisibilité et en complémentarité en ce qui con-cerne leur politique d’aides en faveur du sec-teur. L’émergence d’une coordination d’agglo-mération peut fortement aider à ce partenariat. 1. Le cinéma et l’audiovi-

suel dans la région lyon-naise, Opale, Janvier 2005

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 33

Page 34: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

3. Structurer le secteur des musiques actuelles dans l’agglomération lyonnaise

Le diagnostic a également relevé l’existence de multiples réseaux, souvent régionaux. Le C-mal a été une première initiative de réseau d’échanges et d’informations importantes pour le secteur. Il n’assure néanmoins pas une mission d’animation et d’accompagnement du secteur à l’échelle de l’agglomération.

Vers la création d’une structure d’animation

L’animation du secteur doit rassembler l’en-semble des acteurs des musiques actuelles de l’agglomération (salles, managers, tourneurs, producteurs-éditeurs phonographiques, acteurs de la formation, événements, financeurs…). La structure d’animation doit être lisible, définir des objectifs et pistes de développement par-tagés par la majorité des acteurs de l’agglomé-ration. Un tel projet ne pourra se bâtir sans un soutien de la collectivité dans un partenariat public-privé fort. Les expériences des clusters Lyon Game (jeu vidéo) et plus récemment d’Image Rhône-Alpes ou encore en Grande-Bretagne, le réseau d’appui Manchester City Music Network (cf. benchmark), peuvent servir de modèles pour bâtir un tel projet.

Cette structure coordinatrice, portée par les acteurs locaux, pourra dès lors devenir acteur de la stratégie et de la politique de développement des musiques actuelles de l’agglomération.

Structure légère d’animation et de coordina-tion, financée par la collectivité, elle s’appuiera principalement sur les actions menées par ces partenaires.

Ses missions pourraient être :

• Interface et interlocuteur privilégié des collectivités (Villes, Grand Lyon, Région) et de l’Agence musique et danse Rhône-Alpes. Ces prérogatives devront prendre en compte celles de l’Amdra et en être complémentaires,

• Coordination des initiatives des acteurs locaux :

• Etat des lieux des structures d’accompa-gnement, du conseil et de la formation,

• Définition des structures-ressources relais spécialisées pour chaque besoin identi-fié : Amdra, Espace multimédia musiques

FAVORISER L’ANIMATION DE LA FILIÈRE « MUSIQUES ACTUELLES »

actuelles, pépinières, formations, résiden-ces, conseillers juridiques et financiers spécialisés, tel ou tel acteur doté de com-pétences spécifiques (label, radio, studio d’enregistrement).

• Pour répondre aux besoins des acteurs locaux en termes de conseils ou de formations, le réseau pourra orienter les acteurs vers les structures ressources adéquates.

• Partenariat à instaurer avec les clusters Lyon Game et Image Rhône-Alpes.

Voici quelques pistes, mais les objectifs et le contenu des missions de ce réseau seront à bâtir par les acteurs des musiques actuelles en collaboration avec les collectivités locales.

4. Vers un réseau de pôles ressources

L’agglomération, nous l’avons vu dans le diagnostic, est constituée d’une multitude de pôles de soutien divers et variés (accueil de résidence et accompagnement à l’Epicerie Moderne, Espace multimédia musiques actuelles dans le 1er arrondissement, regroupement de réseaux à la Villa Sutter (1er), Musiques à l’ouest à Oullins…). D’autres pourraient émerger au gré des disponibilités foncières et des projets locaux (Confluent, Vénissieux…). Malgré la forte concentration dans le centre, les acteurs-ressources des musiques actuelles sont disséminés aux quatre coins de l’agglomération.

La structure d’animation et de coordination précédemment évoquée pourrait dynamiser ce réseau d’acteurs et de lieux ressources.

Leviers et pistes d’actions

• Conserver la Villa Sutter comme un lieu d’accueil de structures culturelles.

• Utiliser l’outil Fisac (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) de réhabilitation pour les rez-de-chaussée, afin de proposer des locaux financièrement accessibles aux acteurs de la filière dans le 1er arrondissement.

• Renforcer les autres pôles existants (Epicerie Moderne, Oullins, Kao…).

• Etudier les opportunités pour pouvoir accueillir de nouveaux acteurs des musiques actuelles (Projet Bizarre (Vénissieux), Confluent, 7e arrondissement…) dans l’agglomération.

Site www.lyongame.com

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon34

Page 35: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Le diagnostic réalisé a mis en évidence quatre enjeux clés pour favoriser le développement des structures :• création de structures professionnelles,• pérennisation des emplois,• financement du développement,• accompagnement de la mutation

technologique de la chaîne.

En attendant un éventuel transfert d’une compétence « stratégie et coordination » à l’échelle communautaire, l’une des pistes pour répondre à ces enjeux de pérennisation et de développement des structures de l’industrie musicale est de mobiliser et adapter des outils de développement économique existant dans l’agglomération.

Pour agir en complément des aides régionales à la production, l’échelle communautaire ou communale peut en effet être l’échelle de la proximité : l’échelle qui traite du fonctionne-ment même de la structure.

Le Grand Lyon a initié une réflexion autour des industries créatives : industries des biens de la personne, des biens de la maison et des biens culturels. Cette démarche se centre sur l’innovation (technologique, marketing, design, commerciale) en favorisant une ferti-lisation croisée entre les différents secteurs. Si les besoins relevés dans le diagnostic sont tout autres, il n’en demeure pas moins qu’ils s’inscrivent dans le vaste champ des industries créatives et participent à l’image et à l’attracti-vité globale de la métropole. Un soutien par-ticulier aux industries culturelles pourrait ainsi s’inscrire dans cette stratégie globale.

AIDE AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET TECHNOLOGIQUE DES STRUCTURES

5. Favoriser la création de structures professionnalisées

Leviers et pistes d’actions

Des outils autour de l’aide à la création d’entreprises et au financement existent dans l’agglomération. Le dispositif Lyon, ville de l’entrepreneuriat (LVE) coordonne l’ensemble.

L’enjeu est de donner accès et adapter ces dispositifs aux particularités des industries musicales et culturelles.

Une réflexion pourrait être engagée pour adapter ces outils aux spécificités du secteur. Elle pourrait être menée de façon transverse avec d’autres secteurs des industries culturel-les (cinéma et audiovisuel) confrontées aux mêmes problématiques. Des dispositifs d’appui spécifiques pourraient être créés par les acteurs de la création d’entreprises (CCI Lyon…).

Des liens pourraient être développés avec le Master management de carrières d’artistes de l’Université Lyon 2 ou avec les éventuelles pépi-nières artistiques et de managers-tourneurs initiées par les acteurs locaux (Feyzin, Oullins) pour favoriser la création de structures.

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 35

Page 36: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

6. Des emplois à pérenniser

Leviers et pistes d’actions

• La pérennisation des emplois est un enjeu crucial pour les structures du secteur. Une réflexion est sans doute à mener avec la Région autour des systèmes d’aide les plus appropriés pour favoriser la pérennité des emplois.

• Favoriser l’émergence de groupements d’em-ployeurs (ex. : chargés de communication communs…)

7. Consolider financièrement les structures

Leviers et pistes d’actions

• Informer sur et mobiliser davantage les outils de financement existants, en particulier ceux mis en place par l’Ifcic (fonds de garantie, avances remboursables).

• Imaginer, en s ’ inspi rant des out i ls développés par l’Ifcic au niveau national, des outils financiers et une aide aux conseils adaptés aux réalités des structures locales pour faciliter l’accès aux prêts bancaires, favoriser l’investissement et renforcer les fonds de roulement. Un partenariat pourrait être développé avec le secteur bancaire local. Cette réflexion pourrait être menée conjointement avec les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, voire d’autres secteurs des industries créatives confrontés aux mêmes problématiques que celles des acteurs des musiques actuelles. Le dispositif LVE pourrait être mobilisé également sur cette question.

8. Accompagner la mutation technologique du secteur

Cet axe est primordial pour permettre aux acteurs lyonnais d’être au cœur de la mutation technologique à l’œuvre.

Leviers et pistes d’actions

Une aide au projetUne aide à l’investissement pourrait être imaginée pour favoriser le développement technologique. Cette aide pourrait bénéficier aux plates-formes de téléchargement, aux studios d’enregistrement, aux éditeurs pour la numérisation des catalogues, aux VJs et acteurs de l’image, aux disquaires souhaitant se diversifier dans la distribution numérique et la vente en ligne…

Des outils à mobiliserDe la même manière que pour la création d’entreprises, des outils ont été mis en place pour favoriser l’utilisation des TIC par les entreprises en proposant l’accompagnement d’un réseau d’experts (Lyon Numérique). De tels outils pourraient être mobilisés pour les acteurs des industries culturelles.

9. Encourager le mécénat et les parrainages d’acteurs économiques

Le Ninkasi Kao - source Ninkasi

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon36

Page 37: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

10. Aides aux tournées et à la promotion

En dehors de la question générale du financement des structures (cf. ci-dessous), les besoins se situent aujourd’hui au niveau de l’accès à la distribution phonographique, du tour-support, et de la promotion et du marketing. Il semble en effet que les artistes locaux en développement et leurs tourneurs aient du mal à passer le cap de la frontière régionale.

Leviers et pistes d’actions• Aide aux tournées en France et tournées

export (ex. : Lyon Calling Tour financé par la Ville de Lyon). L’aide aux tournées export pourra se faire en lien et en complément du volet « mobilité internationale » du Fonds d’innovation artistique et culturelle en Rhône-Alpes (Fiacre), financé par la Région.

• Accompagnement dans des salons profes-sionnels (Midem et autres événements)

• Les conventions de subventionnement avec les scènes locales doivent continuer d’im-

AIDE A LA CRÉATION, AUX TOURNÉES ET A LA PROMOTION

poser un nombre de premières parties et de scènes découvertes.

• Aide à la promotion et au marketing : finan-cement de compilations d’artistes locaux (ex. : compilations Dandelyon), de plaquet-tes de promotion, de sites Internet, d’évé-nements de promotion, tels que les scènes Dandelyon,

• Le projet de portail/plate-forme de promotion de la scène et des professionnels des musi-ques actuelles régionaux porté par la Région répond parfaitement aux besoins de visibilité et de promotion des acteurs rhônalpins,

• Evénement de promotion de la scène régionale (cf. Evénementiel).

11. Appui à la création de studios de répétition

Tout projet porté intégrant la création de studios de répétition pourrait être encouragé.

12. Lieux de diffusion : la nécessaire coordination

Les lieux existants, les derniers lieux créés et les projets en cours semblent répondre aujourd’hui aux besoins en matière de lieux de diffusion de plus de 200 places dans l’agglomération. De la même manière que pour l’aide à la création (ce sont de surcroît souvent les mêmes lieux) , l ’enjeu est aujourd’hui de favoriser la coordination entre ces lieux et de prendre en compte les projets nouveaux qui émergent dans et en dehors de l’agglomération (ex. : Villefranche-sur-Saône, Saint-Etienne…).

Au-delà du projet artistique et culturel, l’aide aux nouveaux lieux de diffusion doit prendre en compte l’offre existante en matière de lieux de concerts de musiques actuelles dans la région lyonnaise pour une répartition équilibrée.

Une hiérarchisation des lieux est nécessaire en fonction :• des capacités d’accueil,• des spécialisations éventuelles sur des

esthétiques musicales,• de la localisation et de l’accessibilité.

Dans le soutien aux différents projets, la prise en compte de la demande du public apparaît également primordiale.

LIEUX DE DIFFUSION

13. Le soutien aux petits lieux

Les petits lieux ont en effet une double vocation : offrir aux Lyonnais une densité et une diversité musicale tout au long de l’année à des tarifs accessibles au plus grand nombre et permettre aux artistes en développement de se confronter à un public.

Une densité de petits lieux (cafés-concerts, clubs électro…) est une source d’animation culturelle et d’attractivité énorme pour une métropole telle que Lyon.

La collectivité doit assurer la pérennité des lieux et encourager la création de nouveaux lieux dans un souci d’équilibre de l’offre.

Leviers et pistes d’actions

Pour favoriser la pérennisation de l’existant et encourager la création de nouveaux lieux, l’action de la collectivité pourrait se situer dans l’aide à l’équipement et à la mise aux normes. La Ville de Lyon et la Région Rhône-Alpes soutiennent déjà certains lieux de cette façon.

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 37

Page 38: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

14. Poursuivre l’aide aux festivals

Les Villes et demain peut-être le Grand Lyon doivent poursuivre leur soutien aux festivals musicaux, qu’ils soient d’envergure internatio-nale, tels que les Nuits sonores, ou plus locale, comme les Fêtes Escales par exemple. Ces événements culturels sont en effet sources d’animation et de cohésion. Un événement international comme les Nuits sonores con-tribue largement à la renommée et à l’image dynamique et positive de Lyon à l’internatio-nal. Ces événements doivent être fédérateurs et impliquer fortement les acteurs locaux.

Renforcer l’existant et appuyer les projets d’événements novateurs en veillant à leur bonne insertion dans le calendrier déjà bien rempli des événements de musiques actuelles.(ex. : That’s all funk)

15. Des pistes à explorer en termes de salons professionnels

Le benchmark réalisé a montré que les événements professionnels existants (industrie du disque ou marché du concert (Printemps de Bourges…), nouvelles technologies…) semblaient répondre globalement à la demande nationale et européenne.

Au regard de l’existant d’une part et des besoins des acteurs locaux d’autre part, deux pistes nous semblent devoir être explorées pour la création d’un rendez-vous professionnel :

- Un salon professionnel dédié aux musiques électroniques, au VJing et aux technologies numériques,

- Un événement généraliste centré sur les échanges et la contractualisation entre professionnels (artistes-production-édition-distribution d’un côté et artistes-producteurs-tourneurs-programmateurs de l’autre) et sur la promotion des acteurs régionaux auprès des acteurs nationaux.

Ces deux objectifs pourraient être regroupés dans une seule manifestation.

ÉVÉNEMENTIEL

Cet événement professionnel pourrait être ouvert à d’autres régions françaises et européennes.

Cette manifestation pourrait se dérouler soit dans le cadre d’un grand festival comme Nuits sonores, soit à une autre période de l’année. Elle pourrait s’inspirer des deux pistes suivantes :

Le Mix Move : pour un grand salon dédié aux professionnels des musiques électroniques, du VJing et des technologies numériques

Nuits sonores a connu un développement expo-nentiel depuis son démarrage. Le Mix Move reste quant à lui cantonné à un rôle de mini-salon professionnel accolé au grand festival.

L’enjeu est certainement aujourd’hui de s’appuyer sur la renommée d’un événement existant, tel que Nuits sonores et le Mix Move pour accentuer encore cette spécificité lyonnaise et développer un salon professionnel au rayonnement international.

Plusieurs axes sont à explorer :a. Matériel et industries techniques,b. Artistes, labels et distributeurs,c. VJing, image, matériel et marché du VJing,

La principale limite est celle du calendrier des évé-nements de musiques électroniques. Le grand festival de musiques électroniques barcelonais Sonar, qui a lieu mi-juin, développe en effet également un salon professionnel en parallèle.

Un événement généraliste dédié aux professionnels

Cette seconde piste à explorer répond aux besoins de promotion des acteurs régionaux, voire d’autres régions auprès des producteurs, distributeurs, tourneurs et programmateurs nationaux et européens. Cet événement pourrait favoriser les échanges et la contractualisation entre acteurs des musiques actuelles. L’exemple de la Game connection créée à Lyon dans le domaine du jeu vidéo semble particulièrement intéressant à explorer.

Au regard du benchmark réalisé, ce nouvel événement entrerait en revanche beaucoup plus en concurrence avec des salons existants (Midem pour le disque, Printemps de Bourges pour le marché des concerts…).

Concert au théâtre antique de Vienne source Agence d’urbanisme

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon38

Page 39: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

16. Aider à la structuration du milieu du VJing

Le milieu du VJing lyonnais est dense, ces acteurs sont dynamiques (Clafooti, Antistatic…). La collectivité doit aider à la structuration du secteur et à l’émergence de projets collectifs (booking, accompagnement sur des salons, projets partenariaux, professionnalisation).

Dans leurs projets, Bizarre et Musiques à l’Ouest laissent une large place à l’image, à la création numérique et multimédia.

17. Inciter les lieux de diffusion à s’équiper et proposer des créations VJ lors des soirées

PASSERELLES AVEC LES INDUSTRIES DE L’IMAGE

18. Favoriser les passerelles entre musiques électroniques, VJing, art visuel, jeux vidéo, image et nouvelles technologies

Les ingrédients sont aujourd’hui réunis dans l’agglomération pour :• développer des événements grand public ou

professionnels,• des innovations technologiques et• des partenariats nouveaux entre acteurs

des secteurs de l’image et de la musique (ex. : conception musicale et sonore pour les jeux vidéos, films d’animation et médias interactifs…)

Nuits sonores a, dans sa dernière édition, fait la part belle au VJing (Images sonores) et devrait poursuivre dans ce sens.

Levier et pistes d’actionTout projet de ce type devra être étudié de près pour un éventuel soutien de la part de la collectivité.

Projet Zikéo au Ninkasi - source Ninkasi

Janvier 2007 - les musiques actuelles dans le Grand Lyon 39

Page 40: LES MUSIQUES ACTUELLES DANS LE GRAND LYON...les diagnostics sectoriels de l’Opale - le cinéma et l’audiovisuel dans la région lyonnaise 1 Janvier 2007 Les musiques actuelles,

Les travaux de l’Observatoire parte-narial lyonnais en économie (Opale) sont l’expression d’un partenariat entre la Communauté urbaine de Lyon, la Ville de Lyon, la Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, le Medef Lyon-Rhône, le Pôle Universitaire Lyonnais, la Chambre de métiers du Rhône, la CGPME, l’ANPE et l’Agence d’urbanisme pour le dévelop-pement de l’agglomération lyonnaise, en association avec le Sgar, l’Insee, la Banque de France, l’Urssaf, la Caisse des dépôts et consignations, l’Assedic et le Conseil général du Rhône.

Ce diagnostic sectoriel a été réa-l isé pour l ’Opale par l ’Agence d’urbanisme pour le développement de l’agglomération lyonnaise.

Contact :

Vincent CouturierTél. : 04 26 99 33 28

[email protected]

Sophie-Anne CarrolaggiTél : 04 78 63 43 10

[email protected]

Agence d’urbanisme pour le développement

de l’agglomération lyonnaise18, rue du Lac - BP 3129 - 69402 Lyon Cedex 03

Cartographie : Sophie-Anne CarrolaggiMaquette : Marie-Pierre Ruch

Impression : Lamazière

Retrouvez les publications de l’Opale sur www.opale-lyon.com

• Emmanuel Alarco, Dorotée Aznar, Marc Renau, Petit Bulletin

• Jonathan Bazin, Région Rhône-Alpes

• Pascale Bazin, Musiques à l’Ouest (Oullins)

• Olivier Boccon-Gibod, Caravelle-Prod

• Cyrille Bonin, UMF records

• Samuel Bosc, Jean-Pierre Bouchard, Anne Grumet, Ville de Lyon

• Bruno Cariou, Neômme

• Vincent Carry, Arty Farty

• Patrick Chazal, Persephone

• Olivier Colin, Amdra

• Christiane Dalmais, Grand Lyon

• Christine Delholme, Clafooti

• Céline Dugny, Tagada Tsoin Tsoin

• Jérôme Flayac, Loïc Kervarec, Jarring Effects

• Olivier Grégori, Hôtel de la musique

• Michel Jacques, Projet Bizarre (Vénissieux)

• Jérôme Laupies, Mediatone

• Hervé Mondon, L’Épicerie Moderne

• Pierre-Louis Oudina, Eardrum

• Marie-Caroline Phelut, Christine Pitiot, La Chaudière Productions

• Thierry Pilat, Kao connection

• Jean-Pierre Pommier, Eldorado & co,

• Alexandre Potteck, Thomas Poussereau, Altho

• Sylvain Rebut-Minotti (Scalde), Dandelyon

• Marie Rudeaux, Sol FM

• Fabien Salzy, Délivrance

• Eric Valdenaire, Ecole nationale de musique de Villeurbanne

• Laurent Van Kote, Drac Rhône-Alpes

Conception et réalisation des diagnostics de l’Opale :

• Le financement de l’industrie du disque, Rapport d’A. Cocquebert pour le Ministère de la culture, mars 2004

• L’actualité du disque 2006, Snep, 2006

• Etat des lieux et analyse de la production phonographique en Rhône-Alpes, Amdra, juin 2002

• Les musiques actuelles à Lyon. Pratiques artistiques et diffusion, Amdra, 2001