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Les mystères de l'Inde. L'Inde du Centre. Avertissement: j'écris ce commentaire quelques années après notre traversée de l'Inde dans une auto-caravane. J'invite le lecteur à comprendre derrière les impressions journalières pas toujours raisonnables et pondérées, les frustrations d'un voyageur soumis aux difficultés quotidiennes et imprévisibles d'un voyage effectué dans des conditions souvent irrationnelles. Être sorti vivant, avoir ramené le véhicule à la frontière, ne pas avoir cessé d'aimer ce pays étonnant, conserver un souvenir impérissable des peuples qui l'habite, voila ma récompense et celle de Marie ma compagne. Carte montrant notre itinéraire à travers l'Inde, le Népal et le Sri Lanka (à ce moment appelé Ceylan): entrée par Ferozopore le 9 février 1969, sortie par Madras en direction de la Malaisie le 10 mai 1969. 5 mars 1969, entrée en Inde venant du Népal. Nous refaisons la traversée des cols aujourd'hui, en direction de l'Inde. Du côté indien, c'est le HOLI, une fête importante du calendrier hindou. Au poste frontalier, nous sommes reçus par des douanniers rougissants, un peu ivres et en bel étât de nous arroser gentiment. Nous nous défilons comme nous nous défilerons assez facilement de tous les villages. Quelques arrossades minimes, Nous filons ainsi jusqu'à Baruni, à vive allure avant de bivouaquer sur le terrain d'un poste d'essence. Holi, aussi appelé le festival des couleurs ou Phagwah, qui se célèbre au nord de l'Inde au printemps et à la pleine lune. Durant les festivités qui durent quelques jours, les gens s'aspergent de poudre de couleur rouge faite de neem, de kumkum, de haldi ou de bilva. Cette cérémonie a une signification médicale pour guérir les maladies reliées à la grippe. Si vous traversez les villages à cette époque, vous êtes assurés de participer malgré vous et d'en sortir joliment colorés. 6 mars1969, la route de Calcutta et Baruni. La route de Calcutta est rapide jusqu'au Bengale. Là, les transporteurs lourds nous font la vie dure, ce sont les seuls véhicules motorisés qui envahissent la route. Nous nous arrêterons pour la nuit, exténués, à 70 kilomètres de Calcutta, sur les terrains d'un poste d'essence aux portes de Baruni. 7 mars 1969, la route de Calcutta, Jullupur et Burdwan. Le paysage a un caractère malarien. Nous sommes entourés de marais, la brume git à la hauteur du véhicule en des filets qui s'étirent de façon inquiétante. Nous filons en direction de Calcutta sur une route nouvellement construite, très large et qui s'arrête soudainement comme si c'était le bout du monde. C'est la frontière entre le Hihar et le Bengale. Aucune indication ne signale le chemin à prendre pour Calcutta. Nous rejoignons de peine et de misère un pont en construction, et encore rien n'indique la route de Calcutta. Après avoir interrogé plusieurs personnes et en être sortis dans la confusion, nous réussissons à obtenir le chemin de Calcutta; c'est une route de gravois, étroite, cahotteuse et difficile, qui nous mène jusqu'aux portes de Calcutta, la ville ou l'on meure dans la rue sinon en chemin. Seule la vue du pont Howarth nous rassure et nous assure que nous sommes sur la bonne route et non pas quelque part aux frontières du Bangladesh. Vous approchez du pont Howarth à partir du Grand trunk road, puis devez vous faufiler à travers des rues grouillantes d'humanité, avant d'atteindre, par chance, le fameux pont. Là, par-dessus, par-dessous, et autour du pont, c'est une procession lente et laborieuxe en direction de la ville, dans une cohue invraisemblable qui voit se confondre, humains, animaux, rigshaw, vaches, coolies, et quelques voitures motorisées, des camions et l'auto-campeur de votre humble interlocuteur. 8 au 10 mars 1969, Calcutta Nous atteingnons le centre de Calcutta avec difficulté à travers les faubourgs grouillants d'humanité ou la voie publique se confond avec le privé. Puis c'est le centre de Calcutta, nous arrivons sur un large dégagement qui contraste avec la densité de la banlieue, le Maidan, le centre de la ville conçu par l'envahisseur britannique. On se retrouve sur le Maidan, parmi les arbres et le gazon, les vestiges des passe-temps préférés des colonisateurs indolents, un champ de course, des jeux de criquets, des clubs privés, des églises de toutes les dénominations, le Victoria Memorial situé près du fleuve Hooghly, le quartier des affaires de Chowrhinghee, le Raj Bharon ainsi que le Fort William, le site de la première colonie britannique en Inde. Au jardin botanique, nous nous reposons sous un banyan (eucaliptus) âgé de plus de 170 ans dont la circonférence est de 305 mètres. Durant tout notre séjour à Calcutta, nous passerons nos nuits dans notre auto-caravane sur les terrains du YMCA situé dans une rue discrète à peu de distance du Maidan. Nous marchons en chevauchant les corps vivants ou presque vivants qui parsèment les trottoirs et nous découvrons ainsi le Marché public. Quel contraste, de voir cette abondance de fruits et de légumes si près de la mort, là, tout près, sur les trottoirs bordant le Maidan. 11 mars 1969, Baripada et Bubaneswar. Nous quittons Calcutta en direction de Bhubaneswar via la ville de Baripada et Cuttack dans la province d'Orissa. . Les temples de Bhubaneswar symbolisent l'évolution du style architectural indo-aryen de Nagara de la province d'Orissa. Ici, chaque pierre du temple est sculptée de couples amoureux, de fleurs, de fruits, d'animaux, d'oiseaux. Au sortir de Cuttack, Bubaneswar, la métropole des temples surnommée la "Ville-Cathédrale de l'Inde" dont seuls subsistent 100 des 7000 temples originaux construits autour du lac sacré le BinduSagar. . Parmi les temples visités, signalons le Lingaraj, Ananta Vasudeva, Mukteswar, Rajrani, Brahmeswar, Kedareswar, et Parasurameswar. 12 mars 1969, Puri. Le trajet entre Bubaneswar et Puri s'inscrit parmi les arbres et les cultures de riz. Le trajet est parsemé de villages blancs dont les maisons sont décorées de peintures à caractère religieux. Nous atteignons enfin Puri et la baie du Bengale. Puri est envahie par les pèlerins en juin, une foule estimée à 200,000 personnes pour le Rath Yatra, la fête du Char, qui commémore le voyage du Seigneur Krishna de Gokuta Mathura. Le temple de Jagannuth est le lieu de séjour de 6000 prêtres, gardiens, quides divisés sur 36 ordres et 87 classes sous l'autorité du Rajah de Puri, la "Divinité Mouvante". Le temple de Jarannath, le sanctuaire du "seigneur de l'Univers" est édifié sur la colline bleue "la Nilghiri" n'est ouvert qu'aux seuls indous, là, les sadhus procèdent à leurs rites et ablitions sacrées. . . À Puri, après la visite des temples, nous profitons de la plage pour nous lancer dans les eaux froides de la baie du Bengale. Nous rejoignons ainsi les pêcheurs avec leurs chapeaux coniques en paille argentée, les femmes dans leurs élégants saris, les enfants nus et quelques mâles insouciants qui s'adonnent aux ablutions, les femmes se baignent toujours vêtues de leurs élégants saris. Au loin, le "swanga dwar" ou "porte du Paradis", le terrain de crémation, les pèlerins s'immergent dans les vaques pour se purifier de leurs péchés. Sur la plage gisent, insouciants, les grandes barques colorées des pêcheurs qui tirent leurs filets de la mer parmi les baigneurs et les dames dans leurs saris multicolores. 13 mars 1969, Konarak. Nous prenons la direction de Konarak pour la visite de la pagode noire, l'une des merveilles de l'architecture indienne dédiée au Dieu Solei, Surya. Là se dresse le fameux "temple du Soleil" mieux connu sous le nom de "pagode noire" à cause de sa patine de mer. Le temple exhalte la grandeur humaine, édifié par Narasimba pour glorifier Surya, le Dieu Soleil. . . Les sculptures du temple expriment la sensualité du corps humain. Elles représentent des couples plus grands que nature, dans des poses amoureuses acrobatiques. . On voit ici, l'influence des rites et des doctrines tantriques qui vénèrent l'acte sexuel. . . . Au fur et à mesure que l'on s'élève, les sculptures deviennent de plus en plus sereines, à partir des frises "quasi pornographiques" du bas et celles du sommet, sculptées de personnages célestes.

Les mystères de l'Inde. L'Inde du Centre

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Page 1: Les mystères de l'Inde. L'Inde du Centre

Les mystères de l'Inde. L'Inde du Centre.

Avertissement: j'écris ce commentaire quelques années après notre traversée de l'Inde dans une auto-caravane. J'invite le lecteur à comprendre derrière les impressions journalières pas toujours raisonnables et pondérées, les frustrations d'un voyageur soumis aux difficultés quotidiennes et imprévisibles d'un voyage effectué dans des conditions souvent irrationnelles. Être sorti vivant, avoir ramené le véhicule à la frontière, ne pas avoir cessé d'aimer ce pays étonnant, conserver un souvenir impérissable des peuples qui l'habite, voila ma récompense et celle de Marie ma compagne.

Carte montrant notre itinéraire à travers l'Inde, le Népal et le Sri Lanka (à ce moment appelé Ceylan): entrée par Ferozopore le 9 février 1969, sortie par Madras en direction de la Malaisie le 10 mai 1969.

5 mars 1969, entrée en Inde venant du Népal.Nous refaisons la traversée des cols aujourd'hui, en direction de l'Inde. Du côté indien, c'est le HOLI, une fête importante du calendrier hindou. Au poste frontalier, nous sommes reçus par des douanniers rougissants, un peu ivres et en bel étât de nous arroser gentiment. Nous nous défilons comme nous nous défilerons assez facilement de tous les villages. Quelques arrossades minimes, Nous filons ainsi jusqu'à Baruni, à vive allure avant de bivouaquer sur le terrain d'un poste d'essence.

Holi, aussi appelé le festival des couleurs ou Phagwah, qui se célèbre au nord de l'Inde au printemps et à la pleine lune. Durant les festivités qui durent quelques jours, les gens s'aspergent de poudre de couleur rouge faite de neem, de kumkum, de haldi ou de bilva. Cette cérémonie a une signification médicale pour guérir les maladies reliées à la grippe. Si vous traversez les villages à cette époque, vous êtes assurés de participer malgré vous et d'en sortir joliment colorés.

6 mars1969, la route de Calcutta et Baruni.La route de Calcutta est rapide jusqu'au Bengale. Là, les transporteurs lourds nous font la vie dure, ce sont les seuls véhicules motorisés qui envahissent la route. Nous nous arrêterons pour la nuit, exténués, à 70 kilomètres de Calcutta, sur les terrains d'un poste d'essence aux portes de Baruni. 7 mars 1969, la route de Calcutta, Jullupur et Burdwan.Le paysage a un caractère malarien. Nous sommes entourés de marais, la brume git à la hauteur du véhicule en des filets qui s'étirent de façon inquiétante. Nous filons en direction de Calcutta sur une route nouvellement construite, très large et qui s'arrête soudainement comme si c'était le bout du monde. C'est la frontière entre le Hihar et le Bengale. Aucune indication ne signale le chemin à prendre pour Calcutta. Nous rejoignons de peine et de misère un pont en construction, et encore rien n'indique la route de Calcutta. Après avoir interrogé plusieurs personnes et en être sortis dans la confusion, nous réussissons à obtenir le chemin de Calcutta; c'est une route de gravois, étroite, cahotteuse et difficile, qui nous mène jusqu'aux portes de Calcutta, la ville ou l'on meure dans la rue sinon en chemin. Seule la vue du pont Howarth nous rassure et nous assure que nous sommes sur la bonne route et non pas quelque part aux frontières du Bangladesh. Vous approchez du pont Howarth à partir du Grand trunk road, puis devez vous faufiler à travers des rues grouillantes d'humanité, avant d'atteindre, par chance, le fameux pont. Là, par-dessus, par-dessous, et autour du pont, c'est une procession lente et laborieuxe en direction de la ville, dans une cohue invraisemblable qui voit se confondre, humains, animaux, rigshaw, vaches, coolies, et quelques voitures motorisées, des camions et l'auto-campeur de votre humble interlocuteur. 8 au 10 mars 1969, CalcuttaNous atteingnons le centre de Calcutta avec difficulté à travers les faubourgs grouillants d'humanité ou la voie publique se confond avec le privé. Puis c'est le centre de Calcutta, nous arrivons sur un large dégagement qui contraste avec la densité de la banlieue, le Maidan, le centre de la ville conçu par l'envahisseur britannique.

On se retrouve sur le Maidan, parmi les arbres et le gazon, les vestiges des passe-temps préférés des colonisateurs indolents, un champ de course, des jeux de criquets, des clubs privés, des églises de toutes les dénominations, le Victoria Memorial situé près du fleuve Hooghly, le quartier des affaires de Chowrhinghee, le Raj Bharon ainsi que le Fort William, le site de la première colonie britannique en Inde.

Au jardin botanique, nous nous reposons sous un banyan (eucaliptus) âgé de plus de 170 ans dont la circonférence est de 305 mètres.

Durant tout notre séjour à Calcutta, nous passerons nos nuits dans notre auto-caravane sur les terrains du YMCA situé dans une rue discrète à peu de distance du Maidan. Nous marchons en chevauchant les corps vivants ou presque vivants qui parsèment les trottoirs et nous découvrons ainsi le Marché public. Quel contraste, de voir cette abondance de fruits et de légumes si près de la mort, là, tout près, sur les trottoirs bordant le Maidan.11 mars 1969, Baripada et Bubaneswar.Nous quittons Calcutta en direction de Bhubaneswar via la ville de Baripada et Cuttack dans la province d'Orissa.

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Les temples de Bhubaneswar symbolisent l'évolution du style architectural indo-aryen de Nagara de la province d'Orissa. Ici, chaque pierre du temple est sculptée de couples amoureux, de fleurs, de fruits, d'animaux, d'oiseaux.

Au sortir de Cuttack, Bubaneswar, la métropole des temples surnommée la "Ville-Cathédrale de l'Inde" dont seuls subsistent 100 des 7000 temples originaux construits autour du lac sacré le BinduSagar.

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Parmi les temples visités, signalons le Lingaraj, Ananta Vasudeva, Mukteswar, Rajrani, Brahmeswar, Kedareswar, et Parasurameswar.

12 mars 1969, Puri.

Le trajet entre Bubaneswar et Puri s'inscrit parmi les arbres et les cultures de riz. Le trajet est parsemé de villages blancs dont les maisons sont décorées de peintures à caractère religieux.Nous atteignons enfin Puri et la baie du Bengale.

Puri est envahie par les pèlerins en juin, une foule estimée à 200,000 personnes pour le Rath Yatra, la fête du Char, qui commémore le voyage du Seigneur Krishna de Gokuta Mathura. Le temple de Jagannuth est le lieu de séjour de 6000 prêtres, gardiens, quides divisés sur 36 ordres et 87 classes sous l'autorité du Rajah de Puri, la "Divinité Mouvante".

Le temple de Jarannath, le sanctuaire du "seigneur de l'Univers" est édifié sur la colline bleue "la Nilghiri" n'est ouvert qu'aux seuls indous, là, les sadhus procèdent à leurs rites et ablitions sacrées.

. .À Puri, après la visite des temples, nous profitons de la plage pour nous lancer dans les eaux froides de la baie du Bengale. Nous rejoignons ainsi les pêcheurs avec leurs chapeaux coniques en paille argentée, les femmes dans leurs élégants saris, les enfants nus et quelques mâles insouciants qui s'adonnent aux ablutions, les femmes se baignent toujours vêtues de leurs élégants saris. Au loin, le "swanga dwar" ou "porte du Paradis", le terrain de crémation, les pèlerins s'immergent dans les vaques pour se purifier de leurs péchés. Sur la plage gisent, insouciants, les grandes barques colorées des pêcheurs qui tirent leurs filets de la mer parmi les baigneurs et les dames dans leurs saris multicolores. 13 mars 1969, Konarak.Nous prenons la direction de Konarak pour la visite de la pagode noire, l'une des merveilles de l'architecture indienne dédiée au Dieu Solei, Surya.

Là se dresse le fameux "temple du Soleil" mieux connu sous le nom de "pagode noire" à cause de sa patine de mer. Le temple exhalte la grandeur humaine, édifié par Narasimba pour glorifier Surya, le Dieu Soleil.

. .

Les sculptures du temple expriment la sensualité du corps humain. Elles représentent des couples plus grands que nature, dans des poses amoureuses acrobatiques.

.

On voit ici, l'influence des rites et des doctrines tantriques qui vénèrent l'acte sexuel.

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Au fur et à mesure que l'on s'élève, les sculptures deviennent de plus en plus sereines, à partir des frises "quasi pornographiques" du bas et celles du sommet, sculptées de personnages célestes.

Page 2: Les mystères de l'Inde. L'Inde du Centre

. . .15 mars 1969, JHalap.Nous entreprenons la longue retraversée de l'Inde d'Est en Ouest pour rallier les villes d'Ahmadabad et Bombay. Malgré les ambuches et les souffrances endurées depuis notre entrée dans le pays le 9 février, nous avons ce courage de refaire la douleureuse traversée du pays sur une route légèrement au sud de la route empruntée qui nous a mené de la frontière pakistanaise jusqu'à Calcutta. Les merveilles qui nous attendent durant ce périple inconnu et peu fréquenté par les voyageurs normaux valent bien les ambuches quotidiennes des routes imprévisibles de ce vaste pays. ` Notre périple nous mènera à-travers Sambalpur, Raipur, Nagpur, Bétul et Bhopal dans l'épicentre de ce vaste pays et jusqu'aux portes d'Indore. Nous camperons pour une première nuit à JHalap. 16 et 17 mars 1969, Bétul.Arrêt pour la nuit à Betul sur les terrains d'un poste d'essence après avoir fait le plein d'essence et de nourriture et d'avoir, après moults efforts, fait réparer un autre de nos pneus, les crevaisons étant, en Inde, "notre pain quotidien". 17 mars 1969, Sanchi, Bhopal, Indore et Mandu.Nous traversons Bhopal qui s'est particulièrement illustré à l'époque moderne par des déversements d'une usine chimique multi-nationale, de contaminents qui ont fait de nombreuses victives innocentes. Bhopal est construite autour de deux lacs. Entre autres monuments, des mosquées construites sous les ordres des Béguns la ville ayant été gouvernée par des femmes. Nous traversons Bhopal pour nous diriger plus au nord vers Sanchi pour faire la visite des stuppas de Sanchi.

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Sanchi est le site le plus riche de l'Inde en ruines boudhistes. Les "stupas" sont les plus anciens monuments de l'Inde dont deux contiennent les reliques des principaux disciples de Boudha, Sariputta et Mahamogallana.

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Le grand stuppas de Sanchi, est un dôme de 36 mètres de diamètrtes et 16 mèetres de haut construit en grès. Il est constitué d'un chemin circulaire entouré d'une massive balustrade de pierre et 4 portes, de 9 mètres de hauteur. Les portes sont ornées de sculptures relatant laes vies antérieures du Boudha (les jatakas).

Nous campons pour la nuit à Sanchi sur un terrain libre après avoir procédé à ce rituel quotidien qui consiste en la réparation d'une crevaison, car il est clair que nous ramassons tout ce qu'il y a de clous, de roches pointues ou autres pépins qui jonchent les rues et routes de l'Inde. 18 mars 1969, Indore et Mandu.Nous retraversons Bhopal en direction d'Indore. Là, nous visitons le temple jain de Kanch Mandir dit le "temple de verre". Il est en effet incrusté de nacre, de verres et de perles colorées ce qui lui donne un aspect merveilleux.

Nous faisons ensuite un court arrêt à Mandu, dénommée la "Cité de la Joie" par les Mogols.

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Entre autres monuments, la porte de Delhi, la grande mosquée et le tombeau de Hoshang Shah qui aurait inspiré Shahjahan pour la construction du Taj Mahal.

Départ de Mandu pour Chittorgarh. Nous avançons avec peine sur une route encombrée de réfugiés d'un autre âge. Les chars à boeuf se succèdent et prennent toute la surface goudronnée. Le claxon n'y fait rien. Après les premières heures, je suis excédé et je réalise à temps qu'il me faut être calme, ne plus claxonner, ne plus crier, ne plus les engueler. Je fais le slalom à-travers leurs processions mouvantes jusqu'à Chittorgarh. Nous visitons Chittorgarh derrière son enceinte rajpute magnifiquement dessinée. Nous couchons sur les terrains clôturés du Bungalow de l'endroit avec l'habituel aéropage de chiens curieux et affamés qui entourent le campeur. 19 mars 1969, Udaipur.Nous sommes revenus au Rajastan venant de Chittorgarh, nous entrons dans Udaipur, que nous visiterons dans quelques heures.

.Udaipur "la cité du levant" et "la Vénus de l'Est", une ville de collines, sise dans une vallée sur le bord du lac Pichola aux eaux bleues d'acier. Un curieux palais de marbre borde le lac Pichola, au centre duquel flotte un étrange palais flottant.

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La ville s'étale du haut de la colline jusqu'au lac. Les murs des palais sont ornés de mosaiques, les sols, de marbres agrémentés de motifs exquis. Entre-autres palais celui de Jag Mandir du prince Khurram, le Jag Nivas, le palais de Shah Jahan.

Le site du chateau Jag Mandir sis au milieu du lac Pichola m'a inspiré un conte érotique que l'on peut lire à la page suivante:

la nuit d'amour de la jolie princesse rajput

Une route longue nous attend jusqu'à Amhedabad que nous atteindrons la nuit tombée. Nous aurions voulu éviter d'entrer dans la ville la nuit mais n'avons pu faire autrement. Nous circulons les yeux fermés dans cette ville immense et pleine de vie. Aucun point de repère, aucune carte n'est disponible pour nous guider. Nous sommes littéralement poussés dans les rues des bazaars espérant finalement tomber sur un quartier plus calme et européen. Finalement, après la traversée d'un pont, nous tombons sur les terrains d'habitation d'une usine. Nous bivouaquons sur la propriété privée d'un anglais, Monsieur Cooper qui nous offre l'hospitalité. Nous refusons son invitation d'aller dormir dans son logis. 20 et 21 mars 1969, Amhedabad.

Après plusieurs courses inutiles à-travers la ville, nous réussissons à acheter une carte de la ville mais la précision est faible et nous ne pouvons pas repérer le centre de la ville touristique. Au musée municipal, nous nous faisons indiquer sur la carte, les curiosités qui pourraient nous intéresser.

. .Après une courte visite du musée, nous poussons en direction du "school of management" dessiné par le fameux architecte américain Louis Kahn une de mes idoles dans l'esthétique architecturale. Nous en restons stupéfaits. Les formes sont tout à fait extraordinaires. Je n'ai rarement vu un building qui m'ait tant plu. La construction en est cependant pas terminée et le sol est jonché de débris. Les fonctions des édifices ne sont pas encore établies et l'ensemble est malheureusement mal entretenu. Nous poursuivons notre visite du campus.

Au collège des Jésuites, le directeur nous montre son collège, sa chapelle. Un homme très connaissant des choses architecturales.A l'école d'Architecture nous rencontrons un jeune américain qui y enseigne avec l'un de ses amis. Ce soir, nous dinerons ensembles dans un restaurant de la ville, un plat indien des plus épicé. Nous disposons d'une assiette de viandes, que nous plongeons dans une variété de sauces plus épicées les unes que les autres, une expérience déconcertante pour nos palais peu habitués mais que nous apprécions. Puis, la soirée se terminera dans les rues excitantes d'Ahmadabad. Ici nous dégustons une glace, là nous découvrons des maisons admirablement sculptées, plus loin une festivité religieuse animée et pittoresque qui encombre la chaussée.

Ce matin, nous visitons ce que nous pouvons trouver des antiquités d'Ahmadabad. Nous devons nous orienter à la boussole et un peu au hasard. Nous ne découvrons pas tous les sites souhaités et nous roulerons peudant une heure autour des usines d'Ahmedabad pour découvrir ces fameux minarets branlants célébrés dans les dépliants touristiques. Enfin, nous quittons cette ville-cauchemar, avec une certaine satisfaction. Ville intéressante, mais qui nous aura causé beaucoup de soucis. A midi, nous sommes à Baroda. Nous avons peine à dénicher le bureau touristique. Le Fodor ce guide indispensable pour ce voyage aux Indes, nous réfère à une quelconque agence qui n'a rien à voir avec le tourisme. Un gentil employé des postes nous pilote dans les arrières-cours vers le bureau touristique où nous sommes recus avec froideur. Notre guide sent que l'Inde ne tournera pas rond, heureusement. Nous quittons Baroda après la visite du musée, un peu excédé par nos expériences malheureuses. Les palais sont fermés, c'est jour de fête. Les villes nous poussent à la limite de l'exaspération. L'Inde des villes est à nous rendre fous. Nous les traverserons en vitesse et passerons plus de temps à la campagne.

Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1969) © 1999 Jean-Pierre Lapointe

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Les mystères de l'Inde. L'Inde du Sud.

Avertissement: j'écris ce commentaire quelques années après notre traversée de l'Inde dans une auto-caravane. J'invite le lecteur à comprendre derrière les impressions journalières pas toujours raisonnables et pondérées, les frustrations d'un voyageur soumis aux difficultés quotidiennes et imprévisibles d'un voyage effectué dans des conditions souvent irrationnelles. Être sorti vivant, avoir ramené le véhicule à la frontière, ne pas avoir cessé d'aimer ce pays étonnant, conserver un souvenir impérissable des peuples qui l'habite, voila ma récompense et celle de Marie ma compagne.

Carte montrant notre itinéraire à travers l'Inde, le Népal et le Sri Lanka (à ce moment appelé Ceylan): entrée par Ferozopore le 9 février 1969, sortie par Madras en direction de la Malaisie le 10 mai 1969.

22 mars 1969, Broach.Ce fut un mauvais départ. Nous sommes retardés par divers obstacles sur la route. Voies ferrées, ponts, accidents et camions stationnés en plein centre de la voie. Et pourtant, je voudrais être à Ajanta ce soir. Une section de la route de Dhulia n'était pas prévue et comme il faut s'y attendre en Inde, sans indications routières. Nous passons de la route goudronnée à la piste. La route est à cheval sur 2 frontières et personne ne l'entretient. Ce qu'il y a de plus mauvais comme piste de terre, les ruisseaux qui innondent partiellement la voie, nous ferons un voyage cauchemardesque et pour comble, nous crevons une autre fois. Une pierre vient y pénétrer littéralment comme si je n'avais pas assez de ramasser tous les clous du pays. Nous arrivons à Ajanta à la fermeture des grottes et devront, de toute façon attendre à demain. Nous avons roulé à grande vitesse inutilement et nos nerfs en souffriront que plus. 23 mars 1969, Ajanta.

. .Le site d'Ajanta est constitué de 25 cavernes, des monastères-sanctuaires, ornés de fresques, de peintures, de sculptures et de décoration combinées à l'arthitecture, c'est un ensemble unique en Inde.

Visite des merveilleuses grottes d'Ajanta. Creusées dans le roc solide, ces grottes représentent les religions boudhiste, hindouiste et jain. Parmi ces grottes, le temple hindou de Koilasa excavé d'un seul bloc et minutieusement sculpté, des pilliers massifs, des colonnades, des galeries, des décorations multiples, des sculptures énormes, l'une des merveilles du monde qui a nécessité un siècle de labeur.

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Nous reprenons la route à 11 heures. Nous nous arrêtons pour manger avant Aurangabad et je constate une autre crevaison. Mon second pneu neuf est fendillé, et me revoilà dans la situation d'avant Kabul. Il ne me reste que 5 pneus dont l'espérance de vie est mince. Je ne peux décrire mon état d'esprit. Je crois bien qu'il s'agit de ma suspension, la charge sur les pneus est trop brusque. A Aurangabad où je fais réparer le pneu, je constate avoir oublié mes écrous et l'enjoliveur avant sur la route. Je retourne sur place pour en constater la disparition. Le sort semble s'être littéralement jetté sur nous. J'ai des idées d'écourter le voyage. Hier, j'abandonnais le Ceylan pour entrer dans l'argent que j'investissais dans les pneus. Aujourd'hui, je veux tout abandonner et retourner en direction de l'Europe. Ce pays est si difficile à vivre et à supporter qu'il peut vous pousser à des décisions irrationnelles, comme faire demi-tour vers l'Europe, un voyage aussi périlleux, long et difficile que de continuer en direction du Japon. Après une nuit de sommeil, nos pensées rationnelles referont surface et nous reprendrons notre itinéraire tel que planifié. 24 mars 1969, Ellora.Nous visitons Ellora avant la tombée du jour. Le temple de KaïSala, littéralement sorti de la montagne, est surement la chose la plus inouie que nous ayons vue. Nous passons la nuit sous les arbres. Les singes enjoués nous tiendront éveillés toute la nuit, ils auront chié sur le capot de l'auto avec un plaisir évident se vengeant ainsi sur nous d'avoir envahi les frontières de leur demeure face aux merveilleuses grottes d'Ellora.

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. . .Le temple de Kailasa, la résidence de montagne de Siva. C'est la plus grande structure monolithique au monde, taillée dans un seul bloc. Tout y est sculpté et travaillé en détal comme si c'était un objet miniature.Après la visite des grottes boudistes, nous prenons la direction de Bombay. Les affiches sont bien en vue, grandes et bilingues. La route est belle mais bientôt, tout redeviendra dans la normalité des choses en Inde. A mesure que nous entrons dans les campagnes, les affiches disparaissent, la route devient mauvaise pour presque disparaître. Nous atteindrons la route nationale à l'aide de la boussole. Sur celle-ci, je fais ma crevaison journalière. Cette fois-ci, un clou de 4 pouces. Je suis trop abasourdi pour me fâcher. La crevaison est devenue partie du menu quotidien. Il faudra bien que je vive avec. La temptation est grande d'engueuler les quelques indiens qui s'arrêtent pour me prêter secours, mais il est si rare que leur attitude soit aussi sincère et saisissable que je leur offre le plus falsifié de mes sourires de gratitude. 25 mars 1969, Bombay.Nous entrons dans Bombay à vive allure, la nuit. Nous roulons pendant des heures, dans ce que nous croyons être le centre de Bombay, mais qui s'avère être la banlieue, à la recherche d'un gite pour la nuit. Sur le terrain d'un club privé, nous sommes littéralement refoulés. Après avoir tourné en rond pendant 2 heures, nous atteignons le centre de Bombay par la route côtière. Nous coucherons sur la jettée, là où la brise de mer est des plus caressante. 26 mars 1969, Bombay.

Nous pouvons apercevoir au loin, cette étrange montagne le Malabar Hill et ses Tours du silence, ces mystérieux cimetières parsi. Les dépouilles y sont laissées là à tout vent, comme nourriture "spirituelle" aux oiseaux carnassiers, les vautours ces puissants et intrépides oiseaux que nous avons vu déjà dévorer des cadavres sur le bord des routes.

Nous sommes garés en bord de mer non loin de la fameuse "porte de l'Inde", monument construit par les colonisateur anglais symbolisant leur entrée en Inde par la mer. Nous apercevons la ville sise le long du splendide bord de mer le "Marine drive" ou s'égaient les enfants et les femmes si élégantes dans leur "sari". Le Fort area constitue le centre commercial de la ville alors que les quartiers résidentiels s'étalent dans les hauteurs rocheuses, les collines de Comballa et de Malabar. C'est dans ces collines que se trouvent les célèbres jardins suspendus et la tour du silence des Parsis. 27 mars 1969, Bombay.Notre prochaine expérience à lieu au garage où nous passons une journée entière à surveiller la vérification de l'auto. L'incompétence des indiens me pousse à accomplir une grande partie du travail moi-même. Le changement des armortisseurs s'opère avec lenteur. Je dois quitter le soir, en laissant un dépot de 420 rupies ce qui me semble exhorbitant pour le peu de travail accompli. Le lendemain, nous obtenons des éclaircissements, après des détours insipides. Pour des amortisseurs de 272 rupees, on nous charge un surplus de 50 rupees, soi-disant de "handling". Après de multiples discussions des engueulades, nous aboutissons chez le gérant et obtenons un rempboursement. 27 mars 1969, Bombay.Sur notre aire de stationnement sur le front de mer à l'entrée de Colaba, nous faisons la connaissance d'une jolie fille de culture parsi. Mystérieuse jeune fille de famille aisée qui nous entretiendra durant quelques soirées en nous recontant des détails mystérieux de Bombay. C'est une femme moderne, volubile, fière qui transforme l'idée que nous nous faisons de la femme indienne, soumise et timide. 28 mars 1969, Bombay.Cet après-midi là, nous allons à la plage de Mahim Baysur la banlieue nord-ouest de Bombay. Après avoir traversé les sombres bidonvilles qui séparent la route de la mer, nous apparaît soudainement la mer et la plage dans toute sa splendeur. Nous y rencontrons une faune étonnante y compris un groupe de femmes hindous qui viennent déverser directement à la mer, leurs corbeilles à papier. Les papiers qui ne peuvent être avalés par la mer s'incrustent à la plage comme des signes permanents d'une étrange coutume religieuse qui leur interdit de les bruler. 30 mars 1969, Elephanta.

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Nous prenons le ferry en direction de l'île d'Elephanta. Nous y admirons les cinq cavernes ornées de gigantesques divinités sculptées et des bas-reliefs. Entre autre statue, celle de Maheshamurti ou Trimurti dont la tête comporte trois faces, un buste de cinq mètre de hauteur, sculpté dans un seul bloc. Les trois têtes représentent les trois aspects du Dieu Shiva, le Créateur, le Protecteur et le Destructeur. 31 mars 1969, Bombay.Les affaires nous retiennent plusieurs jours à Bombay et nous n'aurons que peu de temps pour visiter. L'argent que nous devons recevoir de Maurice nous cause nos premiers soucis. Contrairement à ce que nous croyions, il ne se trouve pas à l'American Express mais à la Central Bank of India. Les conversions "incompréhensibles" en rupees puis en chèques de voyage nous coûterons beaucoup de frais. Nous ne savons qui accuser dans cette transaction, la banque montréalaise, Maurice ou l'American Express. Nous devons nous fâcher un peu, fulminer, donner du point pour obtenir finalement nos chèques de la banque centrale, sans frais supplémentaires. Ce n'est pas la première fois que nous avons de tels pépins dans nos transferts d'argent, nous ne savons plus quel système employer. Pourtant, nous avions expliqué en détail, les procédures à suivre aux employés de la banque montréalaise. 1 avril 1969, Bombay.Nous apercevons tous les matins, ces jeunes gens affairés à manipuler des petits contenants en métal, numérotés, ils s'empilent et disparaissent individuellement pour des destinations inconnues. Sur l'explication de notre amie Parsi, nous découvrons que ce sont les "lunchs" des employés préparés par leur épouse, ils s'accumulent ainsi dans un centre de "dispatching". Savemment numérotés, ils aboutissent, à l'heure prévue, sur la table de leur destinataire, sans qu'il n'y ait eu la moindre erreur de livraison. Un exemple incroyable d'ingéniosité et de gestion.

2 avril 1969, Savantvadi Coucher libre à Savantvadi avant notre arrivée à Goa.

3 avril 1969, Goa et Calangute. Notre entrée à Goa était planifiée et pleine d'espoir, une occasion à notre avis de nous retremper dans la civilisation occidentale l'endroit ayant été longtemps un comptoir portugais. Les signes de la présence coloniale sont partout évidents, différents de ceux de la présence anglaise ailleurs aux Indes parceque plus concentrés. Nous sommes certains d'y rencontrer des amis, là-bas sur la plage, le rendez-vous, avec Katmandu, des jeunes occidentaux à la recherche d'une certaine et illusoire évasion. Nous constatons que cette évasion n'est qu'artificielle et qu'elle pourrait se passer dans une chambre sordide de Manhatan.Goa est et restera longtemps le bordel des hippies. 4 avril 1969, la plage de Colva.Nous atteingnons finalement la plage de Colva où se tiennent les "bums internationaux". Ils sont quelques-un évachés sur la plage, à fumer, à ne rien faire.

5 avril 1969, Halebid et Belur.Au sortir de Goa, nous prenons la route de l'intérieur en direction d'Halebid. À Halebid, nous visitions le temple Hoysala de la dynastie du même nom. C'est une architecture trapue et l'extérieur comporte une décoration élaborée.

. .La pierre est finement ciselée en frises, des scènes d'épopées religieuses, qui reflètent en même temps la vie de l'époque. Une fresque représente des "apsarasis" aux six bras, les filles du Ciel, revêtues de bijoux, de bracelets, assises ou debout en des postures gracieuses.6 avril 1969, Mysore. Mysore est la ville des palais et des splendeurs orientales. C'est une ville de couleur ocre avec la Palais des Maharajas, le plus grand de l'Inde, la synthnèse des styles hindou et musulman. Durant les fêtes du Dasara, il est illuminé ce qui en fait le château des mille et une nuits.

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Le square de la statue, face au Palais, avec l'effigie en marbre du prédécesseur du Maharaja.

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Sur la colline de Chamundi, le taureau Nandi, décoré, monte la garde.

7 avril 1969, Madras. Madras est bordée par la mer. Une splendide promenade donne sur la mer ou s'égaie la population locale. Madras possède l'une des plus belles plages du monde, la plage de Marina. On peut y voir avec plaisir les femmes Tamoul dans leur démarche d'une grande beauté. Il n'est pas recommandé de se baigner dans les eaux de la mer du Bengale infestés qu'elles sont de requins.

Parmi les sites d'intéret, le Fort St-George berceau de Madras avec l'arrivée des britanniques, le St-Mary's Church, le pont Napier ,la cathédrale catholique Old Son Thome, référence à Saint-Thomas qui y aurait été martyrisé, le phare de 49 mètres, le Victoria institute, siège mondial de la Société théosophique situé dans le quartier d'Adyar.

Madras est le site de la fameuse danse Bharata Natya, exécutée par les jeunes filles, elles consistent en des mouvements de toutes les parties du corps en des mouvements rendus difficiles par leur tension extrême.

Mylapore, non loin de la ville, fut le séjour de Tiruwallavar, l'auteur du Kural, l'évangile tamoul.

8 avril 1969, Pondichery.Nous étions anxieux d'entrer dans Pondichery, ville coloniale française et aussi la ville des ashrams. L'architecture nous rappelle les colonies françaises ses cafés-terrasses que nous découvrons pour la première fois en Inde. La plage est magnifique et cachée derrière une clôture blanche. Toute la ville baigne dans la sérénité et le calme, nous entendons le bruit des vagues en visitant les lieux et en découvrant le palais du gouverneur, la statue de Jeanne d'Arc. C'est en ces lieux que s'est retiré le grand philosope Sri Aurobindo. Un ashram porte d'ailleurs son nom ou on y enseigne ses préceptes "sachidananda" ou l'"esprit absolu". Une ville étrange est en construction sur le site de l'ashram.Nous passons la nuit campés sur la plage et comme il fait chaud, la portière ouverte à tout venant.

9 avril Tanjore et Madurai.

Tanjore, le plus grand temple de l'Inde. Tanjore est l'ancienne capitale des Chola qui régnèrent sur le sud. Le temple se compose d'une pyramide haute de 60 mètres d'ou on a une vue sur l'ensemble. Pour contempler, nous suivons le guide, le long de cet immense escalier en colomaçon, pieds nus dans la fiante des chauve-souris, nous atteignons finalement le ciel pour contempler la terre à nos pieds. Dans le temple, nous faisons connaissance avec Nandi, cet immense taureau scultpé dans le granit noir, il sert de monture au Dieu Shiva.

10 avril 1969, Rameswar.

Rameswar est un site de pélerinage pour rendre hommage à Rama, le héros du Ramayana qui vint ici chercher sa femme Sita. Rama est l'une des neuf réincarnations de Vichnou. Le temple Ramanathaswamy construit au lieu dit ou Rama demanda pardon à Shiva pour avoir tué le lion à dix têtes, roi de Lanka (Sri Lanka), c'est le lieu de rencontre de la Baie du Bangale et l'ocian indien.

.Nous sommes arrivée au bout de la route, au Sud du Sud de l'Inde, en route pour le Ceylan. Après de difficiles négociations, il est requis d'installer les 2 camping-cars sur le train pour effectuer la courte distance entre le continent et l'ile de Ramewaran, séparée du continent par un pont ferroviaire. Sur l'ile, nous roulons jusqu'à la pointe de l'ile, le Adam's Bridge, long de 20 kilomètres. Les autos doivent être hissées sur des chalands pour être transbordées sur le navire qui est en rade à peu de distance de la plage. Nous louons des porte-faix qui doivent trainer les véhicules sur le sable mouvant de la plage pour ensuite les hisser laborieusement sur les fragiles esquifs. Notre angoisse n'a cessé jusqu'à ce que les véhicules aboutissent sur le pont du navire, après un tel tranbordement qui aurait pu les voir sombrer dans la mer. Nous en sommes quitte pour des frais aux autorités ferroviaires, portuaires et de navigation en plus des frais aus porte-faix et "backchich" divers. Une aventure pénible mais inoubliable.

Combien il est difficile d'attendre le paradis qui, ici, a nom Lanka!

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10 avril au 25 avril 1969, Ceylan.

Ceylan: qui a aujourd'hui retrouvé son ancien nom si joli de Sri Lanka, qui signifie "Terre splendide". Et il s'agit bien de cela, pays diversifié, île splendide, tellement près de l'Inde et en même temps si différente.

Le détail du périple au Ceylan est illustré aux pages suivantes: le jardin de l'Eden, le Sri Lanka.

26 avril 1969, Talaimahnar au Sri Lanka vers Ramaweswar en Inde. C'est le retour en Inde. Nous sommes sur le quai ferroviaire de Talaimahnar. Notre véhicule est hissé directement sur le cargo pour la courte traversée du Adam's Bridge avant d'être redéposé sur la plage de Rameswar.

27 avril 1969, Madurai.

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A Madurai les temples et les tours sont décorés avec profusions de détails et de coloris. Nous sommes dans le pays des Tamouls. Le temple Menakshi est entouré d'une dizaine de tours de forme pyramidale et l'intérieur est un fouilli indescriptible ou le sacré côtoie sans ménagement le civil. Le temple recueille, soi-disant, les dépouilles de Menakshi et d'une des réincarnations de Shiva, dont le sanctuaire nous est interdit d'accès puique nous sommes infidèles.

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28 avril 1969, Kovalam. Notre passage à Trivandrum est l'objet d'une pénible aventure. Nous avons un léger accrochage avec un taxi local. Je sors de la voiture pour discuter avec le conducteur du véhicule, les choses s'enveniment lorsque je demande que les policiers soient appelés. Nous sommes alors promptement assailis par une meute de gens à l'air menacant qui s'en prennent à mon véhicule et qui le montent de sorte que paniqué, je rentre dans le véhicule et redémarre promptement laissant derrière nous une meute en colère prête à nous lyncher.Ce soir-là, nous campons librement sur la plage de Kovalam.

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29 avril 1969, fort Cochin. Nous avons longé la cote du Kerala agrémentée de palmiers et de lagunes. Sur les canaux, on apercoit les barges et bateaux qui se déplacent de ville en ville et de maison en maison. Nous traverserons ainsi les villes de Trivandrum, Quilon, Alleppey, Cochin, Trichur avant d'atteindre la région des montagnes.

. .Fort Cochin a débuté comme port d'échange des épices. Les curiosités marquantes de Cochin sont les fameux filets chinois à l'embouchure du port menant à la mer d'Arabie. Sur la côte de Malabar, les pêcheurs utilisent toujours pour la pêche, d'étranges structures de bambous qui leur permettent de soulever les filets.

30 avril 1969, Coonor.

BR> 1 mai 1969, Ootacamund.Partant de Mettuppalaiyam nous grimpons jusqu'à Ootacamund et la vallée de Kaity, dans la station des monts Kotagir avant de redescendre sur Gudalur. La route monte à trevers les ghâts à plus de 2100 mètres d'altitude à travers plantations et forêts dans un climat étrangement agréable.Avant d'arriver dans la région des montagnes, je prédisais à Marie que cette nuit, nous aurions froid. Elle était incrédule ne sachant pas que je connaissais l'existence de montagnes élevées. Après ces quelques semaines dans la chaleur intense de l'Inde, comment imaginer qu'il pourrait quelque part faire froid.

Cooty tel que prononcé par les Anglais qui dirigeaient alors les Indes à partir de ce lieu au climat tempéré agrémenté de golf et autres activités telles que la chasse. Nous sommes dans les montagnes Nilgiri. Nous sommes installés dans notre camping-car, sur un terrain vague, il fait froid, nous frissonnons et nous décidons d'aller manger dans un restaurant chinois, pour nous réchauffer. 2 mai 1969, Mysore. Ville jardin. Nous apercevons la colline dite la "déesse Chamundi". La ville est traversée par de larges avenues et des ronds points au centre desquels trônent des monuments. Elles sont bordées de palais dont le palais du Maharaja, le fort et le monument du Maharaja sur son "howdah", un pavillon d'or. Le "Bannimantap Maidan". 3 mai 1969, Bangalore. Bangalore est un vaste jardin, des arbres centenaires, des pièces d'eau et des milliers de lotus flottant sur les étangs. Bangalore est la capitale de l'est. Elles est construite autour du lac artificiel le Chawraj Sagar. La colline de Nandi à peu de distance de la ville est un lieu de villégiature d'été à 1478 mètres d'altitudes. 4 au 6 mai 1969, Mahabalipuram. Mahabalipuram est le port de mer d'ou sont partis les découvreurs hindous qui ont peuplé le sud-est asiatique. Il faisait partie de l'empire Pallavar dont la capitale était Kanchipuram. Les pagodes ont la forme de pyramides dont les murs sont ornés de sculptures, des rathas, décrivant la mythologiee hindoue.

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Il reste de cette époque, des grottes sculptées et le fameux temple du rivage qui baigne ses pieds dans l'eau.

Sur les rochers environnants, plusieurs bas-reliefs dont le plus célèbre est celui représentant la "pénitence d'Arjouna".Sur le Mahishasura Mandapan est décrite la lutte de la déesse Durga, à cheval sur un lion, contre le démon buffle Mahishasura.

Sur la plage, nous fraternisons avec de charmants enfants, une jeune fille tellement belle qu'elle ressemble à Brigite Bardot et un jeune homme audacieux qui nous offre le combat du serpent et de la belette.

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Kanchipuram est la ville aux 124 sanctuaires, elle est consacrée à Shiva et à Vichnou, l'une des sept ville saintes avec Hardwar, Ujjam, Bénarès, Mathura, Ayodhya, Dwarka.

7 au 9 mai 1969, Madras.Nuit passée sur la plage de Madras, nous couchons la porte arrière ouverte pour plus de fraîcheur. Nous sommes souvent dérangés par des passants plus curieux que dangereux.

Nous entrons dans l'entrepôt de la compagnie maritime ou un fonctionnaire nous attend, minuscule devant cet étalage hétéroclite et désordonné de paperasseries qui s'accumulent dangereusement derrière lui, et qui risquent à tout moment de l'ensevelir. Exemple parfait du fonctionnaire cher à Kafka.

Nous passons notre dernière nuit à l'Hotel Jothy Lodge puisque l'auto est déjà sur le navire en vue de notre traversée vers la Malaisie. 10 au 19 mai 1969, bateau vers la Malaisie.

Longue traversée de Madras vers Singapore et la Malaisie. Le bateau est occupé majoritairement de voyageurs indiens. On nous présente des films indiens qui semblent plaire aux passagers locaux mais tout à fait insipides pour nos compagnons occidentaux, plus souvent australiens, qui ne comprennent rien ou ne veulent pas comprendre de ce type de cinéma fait de chants, de danses, de scènes d'amour pudiques et de grimaces, une sorte de "musical" à l'indienne. On apprend avec surprise que la production cinématographique indienne des studios de Bombay, "Bollywood", est plus importante que la production d'Hollywood. 16 mai 1969, Penang. Un court arrêt à Penang nous permet un court aperçu de cette île contiguë à la Malaisie et qui meuble nos esprits d'aventures mystérieuses. Une île presque chinoise, les affiches sont en calligraphies chinoises, une ambiance époustouflante qui nous ramène dans un autre monde. Nous visitons un étrange temple chinois laborieusement décoré. Puis nous rejoignons le bateau pour prendre la direction de Singapore que nous atteignons au matin du 19 mai 1969.

Marco Polo ou le voyage imaginaire (Voyages et photos de l'auteur, 1969) © 1999 Jean-Pierre Lapointe (1f1-1f2) Les Mystères de l'Inde

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