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EHESS Les Origines de la pensée grecque by Jean-Pierre Vernant Review by: F. -A. I. Archives de sociologie des religions, 8e Année, No. 15 (Jan. - Jun., 1963), pp. 226-227 Published by: EHESS Stable URL: http://www.jstor.org/stable/30120359 . Accessed: 18/06/2014 04:40 Your use of the JSTOR archive indicates your acceptance of the Terms & Conditions of Use, available at . http://www.jstor.org/page/info/about/policies/terms.jsp . JSTOR is a not-for-profit service that helps scholars, researchers, and students discover, use, and build upon a wide range of content in a trusted digital archive. We use information technology and tools to increase productivity and facilitate new forms of scholarship. For more information about JSTOR, please contact [email protected]. . EHESS is collaborating with JSTOR to digitize, preserve and extend access to Archives de sociologie des religions. http://www.jstor.org This content downloaded from 188.72.126.108 on Wed, 18 Jun 2014 04:40:12 AM All use subject to JSTOR Terms and Conditions

Les Origines de la pensée grecqueby Jean-Pierre Vernant

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EHESS

Les Origines de la pensée grecque by Jean-Pierre VernantReview by: F. -A. I.Archives de sociologie des religions, 8e Année, No. 15 (Jan. - Jun., 1963), pp. 226-227Published by: EHESSStable URL: http://www.jstor.org/stable/30120359 .

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ARCHIVES DE SOCIOLOGIE DES RELIGIONS

un sympt6me d'indiffPrence religieuse. Les autoritis eccl6siastiques ont done actuelle- ment change d'attitude par rapport au pass6. Elles ne tentent plus de sauvegarder les normes de cohesion confessionnelle par l'in- terdiction des mariages mixtes. Elles consid&- rent ces derniers comme un problkme pastoral et missionnaire.

P.-H. V.

233 VEISSIiRE (Abb6 Michel).

Une Communaute canoniale au Moyen Age, Saint-Quiriace de Provins (XIe- XIIIe sidcles). Provins, Soci6t6 d'Histoire et d'Archbologie de l'Arrondissement de Provins, 1961, 421 p. (Documents et Travaux, I. Preface de M. le Professeur G. Le Bras).

Cette monographie, qui a valu ? son auteur le titre d'ElIve Dipl6mb de la Section des Sciences religieuses de l'Ecole pratique des Hautes Etudes, est un module de probitt historique. Se fondant sur 211 pitces justifi- catives cities en appendices, I'A. retrace I'histoire de cette collhgiale de Saint-Quiriace qui grandit A I'ombre des puissants Comtes de Champagne, bdnuficiant de leurs lib6ralit~s. Mais h6las ! que l'historien est done 6troite- ment prisonnier de ses sources: on ne saisit bien que I'histoire du temporel: toute une chronique, faite de luttes, d'efforts, de contes- tations, pour obtenir, accroitre, conserver jalousement une situation priviligibe. On mesurera, en particulier dans le grave conflit qui oppose entre 1258-1266 le chapitre de Saint-Quiriace t l'Archev~que de Sens, le poids des contraintes spirituelles, intervenant comme argument d'autorit6 dans un procks,

I'origine purement temporel; on jette 'in- terdit non seulement sur la collegiale, mais sur les Ville-neuves qui en d~pendent: on d&- manttle la puissance temporelle des chanoines r6calcitrants en excommuniant ceux qui seraient tentbs de les suivre dans leur rdvolte. L'intervention du Saint-Sitge n'arrivera gubre A rdsoudre rapidement ce grave conflit, par lequel, seulement, nous mesurons I'importance religieuse de ces chanoines provinois. Mais, comme le fait judicieusement remarquer le Doyen Le Bras, mime A travers ces inventaires de biens, I'on saisit une certaine composante sociologique de cette chr~tient ; ne serait-ce que nigativement: ces chanoines ne tiennent pas d'bcole, ni d'h6pital, mais leur situation matCrielle parait confortable. Menant une vie communautaire, astreints A six mois de residence g Provins par an, r~gissant des paroisses, chantant I'office divin et priant pour leurs princiers bienfaiteurs, favorisant le d6veloppement de ville-neuves, s'occupant

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de la perception de droits et d'imp6ts directs, ils assument ainsi, dans la sociit6 mbdi~vale, une tAche originale, A mi-chemin de la socitt6 purement monastique et de la soci~t6 civile. Ii faut $tre reconnaissant g I'A. de nous avoir fourni tune solide documentation sur I'une de ces communaut~s canoniales.

M. M.

234 VERNANT (Jean-Pierre). Les Origines de la pensee grecque. Paris, P.U.F., 1962, 132 p. (Coll. Mythes et Religions).

Pour comprendre la structure de la pensde grecque classique aussi bien en ce qui concerne la conception de la soci~td que l'image du monde et que la religion, il faut se rifdrer au passage de la civilisation palatiale A l'organisa- tion de la Cite. La pens~e grecque plonge en effet ses racines dans un 6tat ant~rieur avec lequel pourtant elle est en discontinuite. Mettre en evidence cette (( mutation n, est en mime temps rendre compte de ses ressorts essentiels.

Ce qui caractbrise en effet la socidt6 myc~nienne, qui a son origine chez les Hittites, c'est la hierarchie dont le sommet est le roi, anax, dont les subordonnds n'ont de puissance que celle qui leur est d6l1gu~e d'en haut. Le palais est, de mime, centre de la richesse du pays qu'il draine et centre de puissance militaire. Cette autorit6 est bureau- cratique et en m~me temps charismatique: I'anax rkgle avec precision le calendrier de la vie religieuse ; il est assist6 d'une caste sacer- dotale, mais son r61e religieux personnel est irremplagable, ses rapports avec le divin sont personnels et en grande partie secrets.

L'invasion dorienne, en d4truisant le syst~me de souverainet6 myc6nien cr6 un 6tat de crise - lutte entre les forces sociales libbrdes de leur tutelle - qui ne se r~soud que dans I'dquilibre de la Cit6. La religion s'en ressent. De signe efficace, la figure des dieux devient simple image: de la grande statue cultuelle logie dans le temple pour y manifester le dieu, on pourrait dire que tout son c esse ) consiste d6sormais en un a percipi ,. La divulgation entraine une ddsacralisation des symboles qui tendent h devenir simple reprdsentation du sacr6. Mais le culte public ne suffit pas, d'of une part rserv6e au secret : dans la vie politique mime, sanctuaires secrets et talismans, dont certains magistrats ont la garde, mais surtout les cultes A mystbres oi se retrouve un contact mystique avec le divin, mais non plus en fonction d'une charge revue d'en haut; jusque dans l'initiation,

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l'6galitarisme et I'individualisme se font sentir.

Cette influence des structures sociales et de leur dynamique sur la vie religieuse se retrouve jusque dans la representation la plus 6laborbe du cosmos. Les Milhsiens sont

considr~rs comme les cr~ateurs d'une science

entibrement disacralise : en fait la structure de la pens~e scientifique reste tributaire de la pens~e religieuse anterieure: les cosmologies sont filles des cosmogonies. Les 6lments et les forces remplacent les divinites, mais le problRme du passage du chaos au cosmos reste au centre des preoccupations scientifiques. Et sur ce plan aussi, on voit les notions d'6quilibre et d'harmonie succ~der g celles de hierarchie et de puissance.

I1 etait difficile de condenser en si peu de pages et avec autant de clarte une si grande richesse de notions-clhs. L'auteur, familier du passage de la pensse mythique i la pens~e rationnelle fait ressortir de fagon lumineuse ce qui, de la premiere, survit dans la seconde et continue B l'animer.

F.-A. I.

235 VINAY (Valdo). Evangelici italiani esuli a Londra durante ii Risorgimento. (Les protestants 6vang6- liques italiens ? Londres i l'6poque du < Risorgimento >). Turin, Libreria editrice Claudiana, 1961, 171 p.

La bonne etude que nous donne ici M. Vinay traite de la naissance, en Angleterre, autour des annues 1830-60, d'une Eglise 6vangdlique italienne qui se recruta parmi les exiles surtout politiques. L'A., qui s'est donni la peine de travailler de premiere main, a de plus adoptd une perspective extrimement f~conde pour presenter cette monographie qui pourrait Atre de peu d'interit. Pour lui, il s'agit d'un episode de l'6vang6lisation protestante de l'Italie. Aussi nous montre-t-il comment et pourquoi les vaudois n'avaient pas su ni pu, i cette epoque, assumer leurs responsabilit6s en ce domaine, puis comment l'exil en Angleterre d'un certain nombre d'Italiens de toutes conditions a men6 quel- ques-uns d'entre eux s constituer une Eglise 6vang6lique capable d'entreprendre par la suite une activit4 de pros~lytisme en Italie mime. Cette communaut4 de Londres devint en effet plus tard la mbre des groupes de mime conviction qui surgirent dans la pbninsule. M. Vinay prbsente avec beaucoup de veritable erudition et de sympathie la rencontre des diffdrents mouvements qui constitubrent le terrain favorable h cette naissance d'un protestantisme italien B Londres : anti-

BULLETIN DES OUVRAGES

clhricalisme r~volutionniaire du Risorgime~.to, int~rat des Anglais pour les exiles de l'Italie oil si~geait la papaut6 assimilhe A la BWte de l'Apocalypse en cette p~riode de speculations milldnaristes, abandon du catholicisme par utn nombre important de pritres favorables aux idles lib~rales en politique, et leur conversion i un protestantisme ~vangdlique sous I'in-

fluence des activites des (( 6vangdliques a anglais et de leurs diverses soci6tbs mission- naires, enfin l'attrait du R~veil anti-dbnomi- nationnel sous sa forme darbyste. Chacune de ces <<pressions ) explique I'un des traits du jeune mouvement italien, en particulier son manque de thdologie, et notamment d'eccl&- siologie, sa coloration patriotique mais aussi son incapacit6 i crier une 6thique qui aurait r(pondu aux besoins de l'Italie et de I'Ipoque.

Au passage on cueille quantitd de renseigne- ments propres a intcresser l'histoire du pro- testantisme franais. On notera ici surtout les liens qui s'dtablirent, pour la formation des Cvangilistes et pr~dicateurs de Ia jeune Eglise de Londres, entre elle et l'institut de Glay (Doubs) fond6 par le pasteur Taquet. II ne semble pas qu'aucun historien ait jamais note cette circonstance.

J. S.

236 VRIES (J. de). La religion des Celtes. Paris, Payot, 1963, 280 p.

L'auteur ne cache nullement les difficultes de son entreprise. La pauvrete et l'incertitude des sources auraient conduit normalement soit B un assez bref catalogue, soit i une discussion beaucoup plus longue sur les conjectures nombreuses auxquelles donna lieu la religion celtique. A part les vestiges dont beaucoup portent dbji l'empreinte romaine, les temoignages proviennent d'auteurs latins et sont de seconde main. Aussi est-on plus sfirement renseignu sur les figures et les noms que sur le culte et l'organisation. II en rdsulte que des trois aspects de la religion distinguts par Van der Leeuw, I'objet, le sujet et les rapports entre le sujet et l'objet, c'est le premier qui est ici, de beaucoup, le plus d6velopp6. Sur les fonctions sacerdotales, certains t6moignages latins ne sont pas A n6gliger et il ressort de toute Lvidence que, contrairement aux Germains, ]es Celtes poss6daient un corps sacerdotal important et differencia. Quant au culte, il semble que la reconstitution synthLtique de la religion des Celtes comme ensemble de significations et de relations soit encore - et peut-~tre pour toujours - une entreprise impossible. (Cf. Areh., 15, no 127).

F.-A. I.

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