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TS-T1B Le domaine continental et sa dynamique Chapitre 1 1 Les particularités du domaine continental. I. Quelques caractéristiques de la croûte continentale. TP 9 A. Reliefs. L’altitude moyenne la plus fréquente sur les continents est de 300m (sous les océans l’altitude la plus fréquente est de - 4800m). Les reliefs continentaux sont moins accentués que sous les océans. Ces différences d’altitude moyenne s’expliquent par des différences de roches (granites sur les continents / basaltes et gabbros sous les océans) , l’action d’une érosion continentale beaucoup plus importante. B. Nature des roches continentales. (voir annexe Identifier des roches) La croûte continentale est principalement formée de roches voisines du granite. Les roches continentales sont : - des roches magmatiques comme les granites issues du refroidissement d’un magma et représentent 44,5% du volume crustal). - des roches sédimentaires (11% issues de l’accumulation de sédiments en surface, ce sont les calcaires, grès et argiles). - des roches métamorphiques comme les gneiss (44,5%, transformation à l’état solide des roches sédimentaires ou magmatiques). La croûte océanique est principalement formée de basaltes et gabbros (feldspaths plagioclases + pyroxènes). Les croûtes étant composées de roches différentes, elles sont de densité différente : 2,7 pour la CC et 2,9 pour la CO. C. Epaisseur : L’étude de la propagation des ondes sismiques permet de localiser les discontinuités dans les profondeurs de la Terre (discontinuité = limite entre 2 couches différentes, 2 milieux différents). La première discontinuité se trouve en moyenne à 6-7 km de profondeur sous les océans et à environ à 30km de profondeur sous les continents en plaine : c’est la limite croûte/manteau, le Moho ou discontinuité de Mohorovicic. Sous les chaînes de montagne récentes le MOHO peut atteindre 80-100 km de profondeur !! D. Age : utilisation d’Excel pour déterminer l’âge d’une roche TP 9bis Les roches continentales les plus âgées ont 3,8Ga (Giga = milliards = M̿ ) alors que les roches océaniques ont moins de 200Ma (M=millions). Cette différence est due au renouvellement permanent de la lithosphère océanique créée au niveau des dorsales et qui disparait dans les zones de subduction. Ces âges sont déterminés par radiochronologie. Cette méthode repose sur la décroissance radioactive naturelle de certains éléments chimiques présents dans les minéraux qui constituent les roches. Ces isotopes radioactifs ont la particularité de se transformer au cours du temps : l’isotope radioactif père se transformant en un élément fils, non radioactif. Lors de la cristallisation d’un magma, les minéraux incorporent différents isotopes des éléments Rb et Sr en petite quantité. Dans la roche issue de la cristallisation, le 87 Rb instable se désintègre en 87 Sr au cours du temps, selon une loi exponentielle décroissante. La mesure par spectrométrie de masse de la quantité de 87 Rb et 87 Sr dans différents minéraux de la roche permet ainsi de déterminer son âge. On trace une droite isochrone dont la pente nous donnera par calcul l’âge de la roche âge de la roche = Ln(pente +1)/λ où λ est la constante de désintégration du couple 87 Rb/ 87 Sr (donnée dans les exercices).

Les particularités du domaine continental.€¦ · B. Les indices pétrographiques de l’épaississement crustal. On peut observer à l’affleurement des montagnes anciennes des

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Page 1: Les particularités du domaine continental.€¦ · B. Les indices pétrographiques de l’épaississement crustal. On peut observer à l’affleurement des montagnes anciennes des

TS-T1B Le domaine continental et sa dynamique Chapitre 1

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Les particularités du domaine continental.

I. Quelques caractéristiques de la croûte continentale. TP 9

A. Reliefs.

L’altitude moyenne la plus fréquente sur les continents est de 300m (sous les océans l’altitude la plus fréquente est de -

4800m).

Les reliefs continentaux sont moins accentués que sous les océans. Ces différences d’altitude moyenne s’expliquent par

des différences de roches (granites sur les continents / basaltes et gabbros sous les océans), l’action d’une érosion

continentale beaucoup plus importante.

B. Nature des roches continentales. (voir annexe Identifier des roches)

La croûte continentale est principalement formée de roches voisines du granite.

Les roches continentales sont :

- des roches magmatiques comme les granites issues du refroidissement d’un magma et représentent 44,5% du volume

crustal).

- des roches sédimentaires (11% issues de l’accumulation de sédiments en surface, ce sont les calcaires, grès et

argiles).

- des roches métamorphiques comme les gneiss (44,5%, transformation à l’état solide des roches sédimentaires ou

magmatiques).

La croûte océanique est principalement formée de basaltes et gabbros (feldspaths plagioclases + pyroxènes).

Les croûtes étant composées de roches différentes, elles sont de densité différente : 2,7 pour la CC et 2,9 pour la CO.

C. Epaisseur :

L’étude de la propagation des ondes sismiques permet de localiser les discontinuités dans les profondeurs de la Terre

(discontinuité = limite entre 2 couches différentes, 2 milieux différents).

La première discontinuité se trouve en moyenne à 6-7 km de profondeur sous les océans et à environ à 30km de

profondeur sous les continents en plaine : c’est la limite croûte/manteau, le Moho ou discontinuité de

Mohorovicic. Sous les chaînes de montagne récentes le MOHO peut atteindre 80-100 km de profondeur !!

D. Age : utilisation d’Excel pour déterminer l’âge d’une roche TP 9bis

Les roches continentales les plus âgées ont 3,8Ga (Giga = milliards = M̿) alors que les roches océaniques ont moins de

200Ma (M=millions). Cette différence est due au renouvellement permanent de la lithosphère océanique créée au niveau

des dorsales et qui disparait dans les zones de subduction.

Ces âges sont déterminés par radiochronologie.

Cette méthode repose sur la décroissance radioactive naturelle de certains

éléments chimiques présents dans les minéraux qui constituent les roches.

Ces isotopes radioactifs ont la particularité de se transformer au cours du

temps : l’isotope radioactif père se transformant en un élément fils, non

radioactif.

Lors de la cristallisation d’un magma, les minéraux incorporent différents isotopes

des éléments Rb et Sr en petite quantité. Dans la roche issue de la cristallisation, le

87Rb instable se désintègre en 87Sr au cours du temps, selon une loi exponentielle décroissante. La mesure par spectrométrie de

masse de la quantité de 87Rb et 87Sr dans différents minéraux de la roche permet ainsi de déterminer son âge.

On trace une droite isochrone dont la pente nous donnera par calcul l’âge de la roche

âge de la roche = Ln(pente +1)/λ

où λ est la constante de désintégration du couple 87Rb/87Sr (donnée dans les exercices).

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II. Isostasie et mouvements verticaux de la lithosphère continentale. TP 10

Constat : Le Moho n’est pas partout à la même profondeur. La croûte continentale est plus épaisse sous les montagnes

que sous les plaines.

L’isostasie traduit l’état d’équilibre de la lithosphère sur l’asthénosphère sous-jacente. Cet équilibre est réalisé à

une certaine profondeur dite « profondeur de compensation » pour laquelle la pression de charge est la même en tout

point.

SCHEMA BILAN P159

Attention ici il ne s’agit pas de la croûte en équilibre sur le manteau mais bien de la lithosphère continentale sur l’asthénosphère

La lithosphère rigide repose en équilibre sur l'asthénosphère ductile. La limite entre les deux correspond à l'isotherme

1300°C, température à laquelle la péridotite devient plus ductile.

La lithosphère est en équilibre isostatique au niveau de la surface de compensation. Au-dessus de cette surface de

compensation, toute colonne de lithosphère continentale est de même poids. L'excédent de masse constitué par les

reliefs montagneux est compensé en profondeur par une Racine crustale. En effet les roches de la croûte continentale

sont moins denses que la roche du manteau lithosphérique, la péridotite

Toute variation du poids de cette colonne se traduira par des mouvements verticaux affectant cette colonne

(c’est un peu le principe d’Archimède !) car l’équilibre sera alors rompu.

III. L’épaisseur de la croûte continentale est le résultat d'un épaississement et d'un

raccourcissement dus à des forces de convergence. TP 11

Les chaînes de montagne sont bien délimitées et se répartissent aux limites des plaques tectoniques, au niveau de zone

d’affrontement entre 2 plaques tectoniques (exemple des Alpes ou de l’Himalaya).

Des structures particulières et des roches témoignent de ces importantes déformations dans les chaînes de

montagne.

A. Les indices structuraux de l’épaississement crustal.

Dans les chaînes de montagne, on observe :

- Des plis, déformation souple des roches sous une contrainte compressive. Lorsque la contrainte devient trop forte, la

roche casse et on observe des plis-failles.

- Des failles inverses qui déplacent les couches les unes sur les autres.

- Des chevauchements lorsque le déplacement des couches est <5 km.

- Des nappes de charriage lorsque le déplacement des couches se fait sur + de 5 km (et en de très nombreuses

années !!).

Plis, failles inverses, chevauchement et nappes de charriage sont des indices d’un raccourcissement (horizontal)

associé à un épaississement (vertical) de la croûte dans les chaînes de montagne par empilement d’écailles crustales.

Au fur et à mesure du raccourcissement et de l’épaississement de la croûte continentale, il y a un enfoncement qui vient

contrebalancer l’élévation à cause de l’isostasie. On parle sous les chaînes de montagne de racine crustale

B. Les indices pétrographiques de l’épaississement crustal.

On peut observer à l’affleurement des montagnes anciennes des roches métamorphiques comme des gneiss (apparus

à la faveur de l’érosion).

Les minéraux se retrouvent alignés en plans superposés, on parle de schistosité / foliation.

Les gneiss sont des roches métamorphiques qui se forment en profondeur à partir de granites ou roches sédimentaires

qui subissent une augmentation de pression et de température. Ils ont la même composition chimique que les roches

d’origine mais de structure (agencement des minéraux entre eux) différente.

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TS-T1B Le domaine continental et sa dynamique Chapitre 1

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Le métamorphisme est l’ensemble des transformations solides de roches préexistantes lorsque les conditions

thermiques ou la pression changent.

Les roches de la croûte continentale peuvent sous l’effet de la collision se retrouver empilés sous d’autres nappes de

charriage continentale et donc dans de nouvelles conditions de pression et température. Ils subissent alors des

transformations structurales avec réorientation des minéraux mais aussi des transformations minéralogiques à l’état

solide. La roche crustale sous l’augmentation de pression et de température se métamorphise en gneiss. Ses minéraux

peuvent se transformaient en de nouveaux minéraux. P154

Lorsque l’enfouissement est important, la pression et surtout la température s’élèvent davantage. Une partie de la roche

métamorphique peut commencer à fondre et donner naissance à un liquide (la roche en s’enfonçant après avoir subi du

métamorphisme dépasse son solidus et commence à fondre).

Cette fusion partielle s’appelle l’anatexie.

La roche présentant à la fois des parties granitiques en forme de lentilles (issues de la fusion de certains minéraux) et

des parties gneissique (constituées des minéraux qui ne sont pas entrés en fusion) sur les bordures de ces lentilles est

appelée migmatite p155.

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Document 4 : Les figures tectoniques de compression. Inspiré de http://svt.ac-dijon.fr/schemassvt/article.php3?id_article=1474 de Fabrice Moralès

Epaississement

vertical (relief)

Chevauchement

Raccourcissement horizontal

Fragment de nappe

(Klippe) Fenêtre

Front de charriage/contact

anomal

Unité

chevauchée

Unité

chevauchante

Nappe de charriage

Raccourcissement horizontal

Epaississement

vertical (relief)

Pli et pli-faille :

Raccourcissement horizontal

Faille inverse :

Epaississement

vertical (relief)

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Caractéristiques Lithosphère Océanique Caractéristiques Lithosphère Continentale O

rga

nis

ation

ve

rtic

ale

s

Com

po

sitio

n d

es r

oche

s c

ara

cté

ristique

s

BASALTE (magmatique microlithique) Olivine Pyroxène Plagioclase en baguettes

Verre volcanique

GABBRO (magmatique grenue)

Olivine Pyroxène

Plagioclase

Activité 1

GRANITE (magmatique grenue) Quartz Biotite Feldspath plagioclase

Den

sité

Basalte = 2,9

Gabbro = 3

Péridotite = 3,3

Activité 1

Granite = 2,7

Ag

e Age augmentant en s’éloignant de la dorsale :

De 0 à 180-200 Ma.

A déterminer avec la carte géologique :

De 0 à 2,7 Ga (donc beaucoup plus vieille que CO,

renouvellement constant) voir 4Ga

Relie

fs

Altitude moyenne : 4800m

Reliefs très pointus, très accentués.

Activité 2 :

Altitude moyenne 300m reliefs continentaux plus bas et

moins accentués que reliefs sous marins.

Relief arrondi sur les montagnes vieilles et plus pointus,

plus acéré sur les montagnes jeunes

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