Les peintures de Louis Dussour à La Crouzille le dimanche 14 ......2019/04/14 · peintures selon certains, du chœu et du chevet de l’église de La ouzille dont il est l’auteu

Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement des Combrailles – 15 avril 2019

Textes : Renée Couppat, Michel Ganne et Céline Buvat-Rougeron / Photographies : Claude Palluau

Les peintures de Louis Dussour à La Crouzille le dimanche 14 avril 2019

Une cinquantaine de personnes était présente à la visite patrimoine consacrée à Louis Dussour le dimanche 14 avril 2019 dans les églises de La Crouzille et Ars-les-Favets.

Cette visite, accompagnée par Renée Couppat, guide de pays et Michel Ganne, président des Amis des musées de Clermont Auvergne Métropole, était organisée par le Syndicat Mixte pour l’Aménagement et le Développement des Combrailles en partenariat avec les municipalités d’Ars-les-Favets et de La Crouzille. Renée Couppat a débuté la visite par une présentation historique de l’église de La Crouzille dont les premières mentions, qui se trouvent dans l’inventaire des biens de l’abbaye royale de Menat, remontent à 1 136. La baie et l’appareil de pierre de la façade ouest ; les vestiges de consoles d’une tribune, son clocher mur affirment les origines romanes de cet édifice. Construit en grés houiller et granit à gros grains, il connaîtra par la suite, de nombreux travaux de restaurations entre le XIXème siècle et le XXème siècle (toiture, charpente, clocher, voûte et mur de nef) puis dans les années 1940 sous la direction de l’Abbé Sautarel.

Ce prêtre de caractère réussira à réunir les fonds nécessaires pour agrandir l’église par l’allongement du chœur et l’ajout du bas-côté nord eu égard à l’augmentation de la population de La Crouzille et surtout lancer des travaux de restaurations portant essentiellement sur la décoration intérieure, le renouvellement des vitraux (atelier Bessac), les stalles en chêne du chœur et la commande d’objets et de vêtements liturgiques.



Michel Ganne a ensuite pris le relais par une présentation du peintre Louis Dussour et des fresques ou peintures selon certains, du chœur et du chevet de l’église de La Crouzille dont il est l’auteur. Louis Dussour (1905-1986), originaire de Riom, a notamment suivi les cours de Paul Baudoüin à l’École des Beaux-Arts à Paris, qui lui enseigne les techniques de la fresque méconnue en France. Ce peintre fresquiste qui débute sa carrière dans les années 30, est notamment l’auteur dans les Combrailles fresques ou peintures murales selon certains, des églises de Saint-Priest-des-Champs (1941), La Crouzille (1942) et Ars-les-Favets (1943). Ces décors, réalisés avant Vatican II (1962-1965), avaient pour vocation de rappeler l’Évangile à une population qui ne comprenait pas majoritairement la messe alors dite en latin. L’ensemble est centré sur une statue de Vierge à l’Enfant, de l’époque gothique, invoquée sous le nom de Notre-Dame-du-Rosaire. La travée droite du chœur se compose de tableaux reliés par un décor géométrique, on retrouve les trois mystères du Rosaire : joyeux, douloureux et glorieux et les litanies de la Vierge mais aussi des symboles eucharistiques comme le blé ou le vin.



Au fond du chœur, on distingue des éléments caractéristiques de la commune de La Crouzille : le tilleul, la silhouette de l’église, saint Ménélé et l’abbaye royale de Menat, saint François de Sales (l’église est en effet placée sous ce second vocable au XVIIIème siècle). Parmi les 6 vitraux installés eux aussi en 1942 par l’entreprise Bessac de Grenoble, on remarquera celui offert par la J.A.C. (jeunesse agricole catholique), unique en son genre, dont une section locale fut créée par l’abbé Sautarel. Au vieux bourg d’Ars, Renée Couppat a réuni les visiteurs devant la fontaine Saint-Claude, dont les premières traces remontent au XVIème siècle. Si la commune d’Ars-les-Favets est placée sous le patronage de Saint-Marcel, on honorait également Saint-Claude du fait de la présence de nombreux métiers liés au bois sur la commune ; Saint-Claude faisait d’ailleurs l’objet d’une procession depuis l’ancienne église d’Ars jusqu’à la fontaine. L’ancienne église d’Ars, probablement du XIIème siècle, a été définitivement détruite en 1899 après avoir connu des interdictions du culte en 1767 puis en 1865 du fait de son mauvais état ; seuls les vestiges du mur du cimetière, autrefois attenant à l’église, sont encore visibles. Aucun réemploi de l’ancienne église n’est a priori visible dans la nouvelle église construite aux Favets entre 1887 et 1913. Afin de permettre le financement de ce nouvel édifice, la commune d’Ars-les-Favets a dû vendre un certain nombre de ses biens communaux et mobiliser ses habitants pour qu’ils participent pécuniairement et aux travaux sous forme de corvées.



En ce qui concerne le mobilier de l’église, la commune a demandé secours au Ministère du Culte ; ainsi hormis la statue de Saint-Claude, provenant peut-être de l’ancienne église, toutes les statues sont du XIXème siècle ce qui donne une certaine unité à l’ensemble de l’église. Michel Ganne, a ensuite pris le relais pour présenter les fresques réalisées par Louis Dussour en 1943 au regard des symboles chrétiens choisis par le commanditaire, l’abbé Sautarel. Dans le chœur, le thème de l’Eucharistie est illustré par la « Cène », dernier repas que Jésus-Christ a partagé avec les douze apôtres le soir du Jeudi saint. Dans une « mandorle » Jésus Christ porte une auréole crucifère et partage le pain et le vin. Les apôtres qui l’entourent de chaque côté, sont représentés avec des auréoles sauf Judas. Au-dessus, l’Agneau pascal, symbolise le sacrifice du Christ et un ostensoir contient l’hostie consacrée. Les deux cerfs qui s’abreuvent à une source représentent les âmes assoiffées de l’eau de la Vie éternelle, donnée par le Christ. Le Pélican qui se perfore la poitrine avec son bec pour nourrir ses petits, représente le sang du Christ, symbole de la Vie éternelle. A la base de la fresque, les quatre évangélistes présentent leurs attributs : Marc, le lion, Luc, le taureau, Matthieu, l'ange et Jean, l'aigle.



Sous l’arc triomphal, le Christ sur sa croix, est représenté à la manière du Christ placé sur une poutre de gloire que l’on trouvait fréquemment à l’entrée du chœur dans les églises romanes. On peut noter le cadrage de Louis Dussour sur les bras de la croix et le haut du corps du Christ. Si les fresques ou peintures murales selon certains de la Crouzille, traitées sur un fond uniforme de couleur rose, sont impressionnantes par l’énorme surface qu’elles couvrent, les fresques d’Ars-Les-Favets sont, quant à elles, éclatantes de couleurs. Le point commun des décors de ces deux églises dus à l’art de Louis Dussour, reste la clarté de la composition et la simplification du dessin indispensables pour être vues de loin. Sans oublier leur excellent état de conservation qui reflète la parfaite maîtrise technique du peintre. La visite consacrée à Dussour dans les églises de la Crouzille et Ars-les-Favets s’est terminée par le pot de l’amitié pris en présence des maires de ces deux communes : Madame Nicole Magnier et Monsieur Serge Bodeau.

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Les peintures de Louis Dussour à La Crouzille le dimanche 14 ......2019/04/14 · peintures selon certains, du chœu et du chevet de l’église de La ouzille dont il est l’auteu