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Fiches Pathologie TOITURES ET CHARPENTES « Infiltrations par points singuliers de couvertures en tuiles » Le constat La plupart (75 %) des infiltrations de couvertures de bâtiments en petits éléments se produisent au niveau des points singuliers : liaisons entre versants ( faîtages, noues, arêtiers), liaisons entre versants et murs (solins) et bordures de versants ( rives latérales, égout). Le diagnostic des désordres Les désordres constatés trouvent leur origine : Dans un défaut de conception Mauvaise exposition du faîtage aux vents de pluie dominants ; Défaut de dimensionnement des noues et des chéneaux ; Dans un défaut d'exécution Défaut de fixation des éléments de rive et d' égout ; Oubli d'un solin ; Absence de protection de la tête de solin contre le ruissellement le long de la paroi ; Utilisation d'un matériau inadapté (ciment au lieu de mortier bâtard) pour les solins en mortier ; Absence ou réalisation défectueuse de l' engravure des solins en zinc ; Dans le cas de solins en zinc, largeur insuffisante du couloir d'évacuation longeant le mur ; Relevé insuffisant des noues et couloirs ; Recouvrement insuffisant de la première rangée sur noue. A ces pénétrations continues s'ajoutent celles qui sont discontinues. Elles sont dues aux petits ouvrages isolés : souches de cheminées, lanterneaux d'éclairage, jouées de lucarnes, chiens-assis,… Les problèmes ne diffèrent pas, en fait, des précédents : les jonctions le long des parois parallèles à la ligne de plus grande pente ou sur le devant de l'édicule sont du type " pénétration continue " et la jonction arrière est assimilable à un chêneau d'égout de toiture. Les infiltrations aux points singuliers d'une couverture en tuiles Les points sensibles Les règles de l'art précisent les critères de conception et d'exécution de ces points sensibles, intimement liés à la situation géographique et au degré d'exposition de l'ouvrage à réaliser : Règles NV 65 ; Règles N 84 modifiées 95 ; DTU 40.21 à 40.25 pour la couverture ; DTU 40.35 et 65.10 pour les ouvrages de zinguerie. Les conseils de prévention La couverture doit être avant tout conçue de manière à faciliter l'écoulement de l'eau, en y opposant le moins d'obstacles possible. Sa conception doit tenir compte des exigences du site. Son exécution doit être confiée à un personnel qualifié. Il convient enfin d'attirer l'attention du maître d'ouvrage sur son rôle déterminant dans le bon fonctionnement des ouvrages au travers de l' entretien. Fiche mise à jour : février 2009 © Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés © Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés

Les points sensibles Les conseils de prévention · Petite lucarne de comble dont le toit est retroussé en pente inverse de celle de la toiture, son profil évoquant plus ou moins

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Fiches Pathologie

TOITURES ET CHARPENTES

« Infiltrations par points singuliers de couvertures en tuiles »

Le constatLa plupart (75 %) des infiltrations de couvertures de bâtiments en petits éléments se produisent au niveau des points singuliers :

● liaisons entre versants (faîtages, noues, arêtiers),

● liaisons entre versants et murs (solins) et bordures de versants (rives latérales, égout).

Le diagnostic des désordresLes désordres constatés trouvent leur origine :

Dans un défaut de conception

● Mauvaise exposition du faîtage aux vents de pluie dominants ;

● Défaut de dimensionnement des noues et des chéneaux ;

Dans un défaut d'exécution

● Défaut de fixation des éléments de rive et d'égout ;

● Oubli d'un solin ;

● Absence de protection de la tête de solin contre le ruissellement le long de la paroi ;

● Utilisation d'un matériau inadapté (ciment au lieu de mortier bâtard) pour les solins en mortier ;

● Absence ou réalisation défectueuse de l'engravure des solins en zinc ;

● Dans le cas de solins en zinc, largeur insuffisante du couloir d'évacuation longeant le mur ;

● Relevé insuffisant des noues et couloirs ;

● Recouvrement insuffisant de la première rangée sur noue.

A ces pénétrations continues s'ajoutent celles qui sont discontinues. Elles sont dues aux petits ouvrages isolés : souches de cheminées, lanterneaux d'éclairage, jouées de lucarnes, chiens-assis,… Les problèmes ne diffèrent pas, en fait, des précédents : les jonctions le long des parois parallèles à la ligne de plus grande pente ou sur le devant de l'édicule sont du type " pénétration continue " et la jonction arrière est assimilable à un chêneau d'égout de toiture.

Les infiltrations aux points singuliers d'une couverture en tuiles

Les points sensiblesLes règles de l'art précisent les critères de conception et d'exécution de ces points sensibles, intimement liés à la situation géographique et au degré d'exposition de l'ouvrage à réaliser :

● Règles NV 65 ;

● Règles N 84 modifiées 95 ;

● DTU 40.21 à 40.25 pour la couverture ;

● DTU 40.35 et 65.10 pour les ouvrages de zinguerie.

Les conseils de prévention

● La couverture doit être avant tout conçue de manière à faciliter l'écoulement de l'eau, en y opposant le moins d'obstacles possible.

● Sa conception doit tenir compte des exigences du site.

● Son exécution doit être confiée à un personnel qualifié.

● Il convient enfin d'attirer l'attention du maître d'ouvrage sur son rôle déterminant dans le bon fonctionnement des ouvrages au travers de l'entretien.

Fiche mise à jour : février 2009

© Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés © Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés

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Fiches Pathologie - Glossaire

TOITURES ET CHARPENTES

« Infiltrations par points singuliers de couvertures en tuiles »

FaîtageLigne de jonction supérieure de deux pans de toiture inclinés suivant des pentes opposées : le faîtage constitue la ligne de partage des eaux pluviales.

NoueLigne d'angle rentrant formée par l'intersection inclinée de deux pans de toiture.

ArêtierLigne saillante rampante formée par l'intersection de deux versants d'une toiture. Pièce de charpente constituant l'ossature de l'arête ; sa section comporte un angle ouvert démaigri, de sorte que chacune de ses faces externes soit dans le plan d'un versant de toiture. En couverture, l'arêtier est l'ouvrage qui compose l'étanchéité de la rencontre de deux versants. Dans les couvertures en ardoise, on distingue les arêtiers fermés, les arêtiers à rang de doublage, et les arêtiers à bande de recouvrement en forme de cornière, en plomb ou en zinc, fixée par des pattes au-dessus des arêtières.

SolinDe façon générale, ouvrage longiforme de garnissage ou de calfeutrement, en mortier ou en plâtre.

Dans le domaine de la couverture, ce terme désigne la façon de garnissage des rives ou des pénétrations d'une toiture ; ou encore la ruellée de pignon, ouvrage qui forme le rampant du pignon et dans lequel sont engagés les matériaux de couverture.

ChéneauPetit canal situé à la base des combles, en égout, en encaissement ou à la jonction de deux versants, pour recueillir l'eau de pluie et la diriger vers un tuyau de descente. Le chéneau peut être en terre cuite, en pierre, en béton ou en métal, et protégé ou non par un système d'étanchéité.

On rencontre divers systèmes de conception, de disposition et de fixation des chéneaux, sur chevrons, sur sablière, sur blochets encastrés, sur corniches. Un chéneau encaissé est celui qui est disposé entre un rampant de toiture et une paroi verticale.

Rive latéraleExtrémité latérale d'un pan de toiture, autre que le faîte ou les égouts (droits ou biais). Une rive est dite droite si elle est parallèle à la ligne de plus grande pente, biaise dans le cas contraire (la rive biaise que fuit l'eau est en général un arêtier) ; la rive de tête d'un pan de toiture est son bord supérieur, lorsque celui-ci n'est pas un faîtage.

EgoutLimite ou ligne basse d'un pan de couverture, vers laquelle ruissellent les eaux de pluie pour s'égoutter dans une gouttière ou un chéneau.

EngravureEncastrement du bord d'une bande ou d'une bavette d'étanchéité dans une rainure pratiquée dans une paroi verticale, à la base d'une joue de lucarne, au-dessus d'un bandeau, au sommet d'un relevé d'étanchéité de toiture-terrasse.

JouéeParoi qui compose le remplissage latéral d'une lucarne, le plus souvent en maçonnerie. Elle repose sur un chevron de jouée; sa maçonnerie est soit enduite, soit bardée avec un matériau de couverture.

Chien-assisPetite lucarne de comble dont le toit est retroussé en pente inverse de celle de la toiture, son profil évoquant plus ou moins celui d'un chien qui serait assis sur le toit. Cette disposition est caractéristique des combles des vieux immeubles parisiens, oú l'on trouvait parfois plusieurs rangs de chiens-assis. Par déformation, le chien-assis désigne souvent toute lucarne à un seul rampant, voire même, dans le langage courant, toutes sortes de lucarnes.

Dimensionnement

● DTU 60.11 - Dimensionnement des gouttières et chéneaux

● A télécharger au format PDF DIM CHENEAUX.pdf

Protection de la tête de solin

DTU 40.21 : couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief

4.4.2.1.1 rives de tête avec dépassement du mur

Le dernier rang de tête est recouvert par une garniture métallique et une bande de solin, suivant les dispositions de la figure 5.

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CheminéesExemple de dispositions à prévoir pour une pénétration discontinue (cas d'une cheminée).

Source : DTU 40.21 : couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief

Pénétrations continues

DTU 40.21 : couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief

4.4.6.1.1 pénétration continue suivant la ligne de plus grande pente de la couverture

Les tuiles sont tranchées, autant que possible, en dehors d'un creux. On traite cette pénétration au moyen d'une garniture métallique et d'une bande porte solin (voir figure 12).

Solins en mortierDTU 40.21 : couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief.

3.4 mortiers

L'emploi de mortier de ciment courant n'étant pas admis, on distingue deux catégories de mortier, le mortier de chaux ou de ciment à maçonner et le mortier bâtard, destinés, soit aux hourdages, soit aux filets ou aux solins. Les dosages conseillés sont les suivants :

3.4.2 mortiers pour filets, solins, etc.

Mortier bâtard : 150 kg de ciment courant et 175 kg à 225 kg de chaux par mètre cube de sable sec.

3.4.3 constituants des mortiers

● Les ciments courants doivent être des classes 32,5 ou 42,5.

● Les ciments à maçonner doivent être des classes 160 ou 250.

● Les chaux doivent être soit des chaux hydrauliques naturelles NHL de classe 5, soit des chaux hydrauliques artificielles XHA des classes 60 ou 100.

● Les liants doivent être conformes aux normes correspondantes (NF P 15-301 et 15-307, NF P 15-311 et NF P 15-312).

● Le sable doit être conforme à la norme P 18-101 et de granularité 0,1/3,15 (en termes de chantier : sable 0/3).

● Les colorants éventuellement utilisés doivent être compatibles avec les liants (par exemple : oxydes spécifiques). Leur dosage ne doit pas dépasser 5 % à 7 % de la masse du liant.

● Les adjuvants éventuellement utilisés, pour améliorer, par exemple la plasticité, l'adhérence ou pour réduire les risques de fissuration, ne doivent pas avoir d'action de dégradation sur les matériaux environnants.

● Pour les tuiles siliconées, le scellement est effectué à partir d'un mortier adjuvanté.

EntretienDTU 40.21 : couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief.

Annexe C (normative) conditions d'usage et d'entretien

Les prescriptions de la présente norme ont pour but d'obtenir l'exécution d'ouvrages de bonne qualité.

Toutefois, la condition de durabilité ne peut être pleinement satisfaite que si ces ouvrages sont entretenus, et que si leur usage en est normal. L'entretien est à la charge du maître de l'ouvrage, les travaux étant de la compétence des différents d'état.

L'entretien des toitures comporte notamment :

● l'enlèvement des mousses, de la végétation, des débris divers pouvant nuire au bon fonctionnement de la couverture ;

● le maintien en bon état de fonctionnement des évacuations d'eaux pluviales ;

● le maintien en bon état d'ouvrages accessoires tels que solins, souches de cheminée, etc. ;

● le maintien en bon état des éléments du support de la couverture ;

● le maintien d'une ventilation suffisante de la sous-face des tuiles ;

● l'enlèvement de la neige poudreuse dans les combles lorsque les précautions visées au paragraphe 4.8 n'ont pas été prises.

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Dans le cas où des équipements techniques nécessitant des visites périodiques (tels que installation conditionnement d'air par exemple) sont situés sur la couverture, il convient, lors des travaux d'entretien de prendre des dispositions pour ne pas détériorer les tuiles (interposition d'échelles plates ou de planches, usage de chaussures spéciales).

Bibliographie

Textes de référence

● DTU 40.21 (NF P31-202) Couvertures en tuiles de terre cuite à emboîtement ou à glissement à relief.

● DTU 40.211 (NF P31-203) Couvertures en tuiles plates de terre cuite à emboîtement à pureau plat.

● DTU 40.22 (NF P31-201) Couverture en tuiles canal de terre cuite.

● DTU 40.23 (NF P31-204) Couvertures en tuiles plates de terre cuite.

● DTU 40.24 (NF P31-207) Couverture en tuiles en béton à glissement et à emboîtement longitudinal.

● DTU 40.241 (NF P31-205) Couvertures en tuiles planes en béton à glissement et à emboîtement longitudinal.

● DTU 40.25 (NF P 31-206) Couverture en tuiles plates en béton.

Internet

Le site de la Société IMERYS TOITURES comporte explications et croquis concernant les points singuliers.

Fiche mise à jour : mai 2009

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