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Fiches Pathologie ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS « Infiltrations par la liaison fenêtre gros oeuvre des bâtiments » Le constat L'infiltration d'eau à la liaison fenêtre-gros œuvre provoque un gonflement des enduits, plaques de plâtre, isolant et plinthes, l'éclatement des peintures, la dégradation des papiers peints et l'apparition des moisissures. Des désordres peuvent aussi apparaître sur tous les ouvrages sensibles à l'eau proche des fenêtres comme les prises électriques, isolant acoustique sous parquet, etc. La pathologie peut toucher tous les types de menuiseries en bois, en métal ou en PVC. Elle est largement influencée par les conditions climatiques du site et l'exposition du bâtiment (la façade reçoit plus ou moins d'eau accompagnée de vent), ainsi que par la hauteur de la baie au-dessus du sol (le vent soufflant plus fort quand on s'élève). Le diagnostic des désordres Exemples de Calfeutrement à sec La méthode traditionnelle de bourrage au mortier, bien souvent accompagnée de fissures de retrait ou de défauts localisés, a laissé place à des techniques de calfeutrement par mastics organiques. Ils sont soit extrudés directement dans l'interstice, soit mis en place avant pose sous forme de cordons préformés. Deux causes principales sont à noter Montage irrégulier de la maçonnerie de baie Les dimensions de la baie ne respectent pas les tolérances usuelles vis-à-vis des cotes de plans. Le tableau se présente avec du "faux-aplomb" ou un défaut de parallélisme. L'appui n'est pas plan ou est mal raccordé aux tableaux. Le garnissage du joint est délicat si le recouvrement du bâti sur la paroi est trop faible ou si ce joint présente une ouverture en "sifflet". Un cordon préformé est inefficace s'il n'est que partiellement écrasé si l'arrête de la menuiserie n'est pas parallèle avec la face de la baie. Malfaçons lors de la pose La section du cordon est inadaptée à la taille de l'interstice à calfeutrer. Le mastic sélectionné n'est pas adapté à la taille de l'interstice à calfeutrer (l'épaisseur du mastic doit se tenir entre un minimum et un maximum). Le fond de joint, en cas de joint extrudé, a été oublié ou sa mise en place est défectueuse. Le nettoyage soigné des parois de contact n'a pas été réalisé. Autres causes de sinistres Fixation de la menuiserie Un défaut de fixation des éléments de menuiserie, notamment dans les parpaings creux peut être à l'origine de pénétration d'eau. Autres désordres présentant les mêmes symptômes Un défaut d'étanchéité de la menuiserie à la jonction traverse basse / montant vertical, l'obturation des dispositifs de récupération des eaux ou un défaut dans le joint entre le bâti et l'ouvrant peuvent entraîner les mêmes dommages. Ne pas oublier : Les infiltrations d'eau se manifestent souvent en partie basse de la fenêtre, mais les parties supérieures ne sont pas exemptes de désordres. L'apparition d'humidité en partie basse de la fenêtre peut provenir d'une malfaçon du calfeutrement en partie haute, en cas d'infiltration l'examen complet du calfeutrement de la fenêtre doit être effectué. Les points sensibles Le DTU 20.1 - NF P10-202-1 d'octobre 2008 fixe les tolérances d'exécution des baies destinées à recevoir des fenêtres dans les ouvrages en maçonnerie de petits éléments. Le DTU 36.1 - NF P23-201-1 de novembre 2000 fixe les conditions de mise œuvre des fenêtres en menuiserie bois. Le DTU 37.1 - NF P24-203-3 de mai 1993 fixe les conditions de mise œuvre des menuiseries métalliques. Le DTU 44.1 - NF P85-210-1/2/3 de février 2002 fixe les conditions d'exécution des étanchéités des joints de façade par mise en œuvre des mastics. Le cahier du CSTB 3521 de juillet 2005 (groupe spécialisé n°6 - composants de baie, vitrages) "Menuiserie en PVC faisant l'objet d'Avis Technique" fixe les conditions de mise en œuvre des menuiseries en PVC en travaux neufs et sur dormants existants. Les mastics : Dimensions de l'interstice à calfeutrer, élongation et contraction minimales, compatibilité, adhésivité, durée de vie et stockage. Fond de joints : Conditions de pose à vérifier Tolérances d'exécution : Epaisseur et profondeur minimales de l'interstice, parallélisme des parois recevant le calfeutrement et planéité de ces parois. Les conseils de prévention Porter un soin particulier au raccordement entre le cordon sous la traverse basse et les cordons verticaux. Formaliser les échanges des éléments de coordination entre corps d'états. Organiser une réception intermédiaire des ouvrages en maçonnerie avant intervention du menuisier Privilégier dans les ouvrages en béton armé la pose sur pré-cadre inséré au coulage. Fiche mise à jour : juillet 2009 © Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés © Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés

Les points sensibles Les conseils de prévention...Tolerance d'éxécution Les tolérances sont les écarts tolérés pour une distance, une cote, une verticalité ou une planéité

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Fiches Pathologie

ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS

« Infiltrations par la liaison fenêtre gros oeuvre des bâtiments »

Le constatL'infiltration d'eau à la liaison fenêtre-gros œuvre provoque un gonflement des enduits, plaques de plâtre, isolant et plinthes, l'éclatement des peintures, la dégradation des papiers peints et l'apparition des moisissures.

Des désordres peuvent aussi apparaître sur tous les ouvrages sensibles à l'eau proche des fenêtres comme les prises électriques, isolant acoustique sous parquet, etc.

La pathologie peut toucher tous les types de menuiseries en bois, en métal ou en PVC.

Elle est largement influencée par les conditions climatiques du site et l'exposition du bâtiment (la façade reçoit plus ou moins d'eau accompagnée de vent), ainsi que par la hauteur de la baie au-dessus du sol (le vent soufflant plus fort quand on s'élève).

Le diagnostic des désordres

Exemples de Calfeutrement à sec

La méthode traditionnelle de bourrage au mortier, bien souvent accompagnée de fissures de retrait ou de défauts localisés, a laissé place à des techniques de calfeutrement par mastics organiques.

Ils sont soit extrudés directement dans l'interstice, soit mis en place avant pose sous forme de cordons préformés.

Deux causes principales sont à noter

Montage irrégulier de la maçonnerie de baie

● Les dimensions de la baie ne respectent pas les tolérances usuelles vis-à-vis des cotes de plans.

● Le tableau se présente avec du "faux-aplomb" ou un défaut de parallélisme.

● L'appui n'est pas plan ou est mal raccordé aux tableaux.

Le garnissage du joint est délicat si le recouvrement du bâti sur la paroi est trop faible ou si ce joint présente une ouverture en "sifflet". Un cordon préformé est inefficace s'il n'est que partiellement écrasé si l'arrête de la menuiserie n'est pas parallèle avec la face de la baie.

Malfaçons lors de la pose

● La section du cordon est inadaptée à la taille de l'interstice à calfeutrer.

● Le mastic sélectionné n'est pas adapté à la taille de l'interstice à calfeutrer (l'épaisseur du mastic doit se tenir entre un minimum et un maximum).

● Le fond de joint, en cas de joint extrudé, a été oublié ou sa mise en place est défectueuse.

● Le nettoyage soigné des parois de contact n'a pas été réalisé.

Autres causes de sinistres

Fixation de la menuiserie

Un défaut de fixation des éléments de menuiserie, notamment dans les parpaings creux peut être à l'origine de pénétration d'eau.

Autres désordres présentant les mêmes symptômes

Un défaut d'étanchéité de la menuiserie à la jonction traverse basse / montant vertical, l'obturation des dispositifs de récupération des eaux ou un défaut dans le joint entre le bâti et l'ouvrant peuvent entraîner les mêmes dommages.

Ne pas oublier :

Les infiltrations d'eau se manifestent souvent en partie basse de la fenêtre, mais les parties supérieures ne sont pas exemptes de désordres. L'apparition d'humidité en partie basse de la fenêtre peut provenir d'une malfaçon du calfeutrement en partie haute, en cas d'infiltration l'examen complet du calfeutrement de la fenêtre doit être effectué.

Les points sensibles

● Le DTU 20.1 - NF P10-202-1 d'octobre 2008 fixe les tolérances d'exécution des baies destinées à recevoir des fenêtres dans les ouvrages en maçonnerie de petits éléments.

● Le DTU 36.1 - NF P23-201-1 de novembre 2000 fixe les conditions de mise œuvre des fenêtres en menuiserie bois.

● Le DTU 37.1 - NF P24-203-3 de mai 1993 fixe les conditions de mise œuvre des menuiseries métalliques.

● Le DTU 44.1 - NF P85-210-1/2/3 de février 2002 fixe les conditions d'exécution des étanchéités des joints de façade par mise en œuvre des mastics.

● Le cahier du CSTB 3521 de juillet 2005 (groupe spécialisé n°6 - composants de baie, vitrages) "Menuiserie en PVC faisant l'objet d'Avis Technique" fixe les conditions de mise en œuvre des menuiseries en PVC en travaux neufs et sur dormants existants.

Les mastics : Dimensions de l'interstice à calfeutrer, élongation et contraction minimales, compatibilité, adhésivité, durée de vie et stockage.

Fond de joints : Conditions de pose à vérifier

Tolérances d'exécution : Epaisseur et profondeur minimales de l'interstice, parallélisme des parois recevant le calfeutrement et planéité de ces parois.

Les conseils de prévention

● Porter un soin particulier au raccordement entre le cordon sous la traverse basse et les cordons verticaux.

● Formaliser les échanges des éléments de coordination entre corps d'états.

● Organiser une réception intermédiaire des ouvrages en maçonnerie avant intervention du menuisier

● Privilégier dans les ouvrages en béton armé la pose sur pré-cadre inséré au coulage.

Fiche mise à jour : juillet 2009

© Copyright SMABTP, 2002 - Tous droits réservés © Copyright Agence Qualité Construction, 2006 - Tous droits réservés

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Fiches Pathologie - Glossaire

ENVELOPPES ET REVÊTEMENTS EXTÉRIEURS

« Infiltrations par la liaison fenêtre gros oeuvre des bâtiments »

MasticsLes mastics font l'objet d'une labélisation par le SNJF (Syndicat National des joints et façades).

L'application de primaire pour certain type de matériaux et de mastics est nécessaire avant la mise en œuvre du mastic pour en assurer l'adhérence.

Le temps d'ouvrabilité est la durée après mélange d'un mastic à plusieurs composants (ou après ouverture d'un conditionnement) pendant laquelle le matériau peut être efficacement mis en œuvre.

Des bandes de mousse imprégnées de butyle ou d'acrylique peuvent remplacer les mastics pour le calfeutrement des appuis. Ces produits et leur mensionnement doivent faire l'objet d'un Avis Technique.

Normes

● NF P23-201 (DTU 36.1) Menuiserie en bois.

● NF P24-203 (DTU 37.1) Menuiserie métallique.

● NF P85-210 (DTU 44.1) Etanchéité des joints de façade par mise en oeuvre de mastic.

● NF EN ISO 11600 Construction immobilière - Produits pour joints - Classification et exigences pour les mastics des joints - Spécifications (mai 2004).

● NF P85-501 Construction immobilière - Produit pour joints - Détermination de la résistance au coulage.

● NF EN ISO 10563 Construction immobilière - Mastics - Détermination des variations de masse et de volume (novembre 2005).

● NF P85-503 Mastics à base d'élastomère utilisés pour le calfeutrement étanche - Détermination de la stabilité.

● NF P85-504 Mastics à base d'élastomère utilisés pour le calfeutrement étanche - Détermination des caractéristiques d'adhésivité - Cohésion sous contrainte de traction.

● NF P85-505 Mastics à base d'élastomère utilisés pour le calfeutrement étanche - Détermination des caractéristiques d'adhésivité - Cohésion par essais cycliques - Traction compression.

● NF P85-506 Construction immobilière - Produit pour joints - Détermination de la reprise élastique.

● NF P85-511 Mastics du type plastique utilisés pour le calfeutrement étanche des joints - Détermination d'adhésivité-cohésion sous contrainte de traction.

● NF P85-512 Mastics du type plastique utilisés pour le calfeutrement étanche des joints - Essai de diffusion des constituants.

● NF P85-513 Produits pour joints - Mastics - Essai de pénétrabilité au cône - Essai de plasticité (mars 2005).

● NF P85-515 Mastics du type plastique utilisés pour le calfeutrement étanche des joints - Détermination de la stabilité à la chaleur.

● NF P85-527 Produit pour joints - Essai d'adhésivité - Cohésion sous traction maintenue après traitement thermique.

● NF P85-528 Produit pour joints - Essai d'adhésivité - Cohésion sous traction jusqu'à rupture après traitement thermique.

● Cahier du CSTB 3521 de juillet 2005 - Menuiserie en PVC faisant l'objet d'Avis Technique.

Fonds de jointLa mise en place d'un fond de joint est indispensable préalablement à la mise en œuvre d'un mastic extrudé.

Le rôle du fond de joint est :

● de délimiter la profondeur du mastic.

● de permettre le serrage du mastic lors de la mise en œuvre de ce dernier.

Le fond de joint en cordon ou bande rectangulaire vient former la 3ème face du mastic. Les fonds de joint sont généralement en mousse de polyéthylène expansé à cellules fermées.

Normes

● NF P23-201 (DTU 36.1) Menuiserie en bois.

● NF P24-203 (DTU 37.1) Menuiserie métallique.

● NF P85-210 Etanchéité des joints de façade par mise en oeuvre de mastic.

Tolerance d'éxécutionLes tolérances sont les écarts tolérés pour une distance, une cote, une verticalité ou une planéité entre les valeurs théoriques et les valeurs réalisées. Des tolérances sont appliquées aux ouvrages de menuiserie comme aux ouvrages de gros œuvre.

Le DTU 20.1 (Ouvrages en maçonnerie de petits éléments) indique les tolérances acceptables pour les baies devant recevoir les éléments de menuiserie. Les valeurs de tolérance sont dite à premier ou deuxième niveau (maçonnerie brute à enduire) ou de deuxième niveau (maçonnerie apparente ou enduite finie). Le choix d'un mode de calfeutrement peut imposer une exactitude de deuxième niveau. Les cotes échangées entre les corps d'état lors de la coordination doivent prendre en compte les tolérances d'exécution.

Les tolérances pour une baie de fenêtre portent notamment sur la largeur de la baie, la hauteur de la baie, différence d'aplomb à droite et à gauche des tableaux, largeur de la feuillure, profondeur de la feuillure, niveau de l'appui, niveau du linteau, planéité générale du plan de pose et planéité locale du plan de pose.

RetraitContraction d'un matériau provoquée soit par son refroidissement (métaux) soit par un abaissement de taux d'humidité (bois), soit par élimination de l'eau de gâchage excédentaire (bétons, enduits), soit par évaporation d'un solvant (colles, peintures, enduits plastiques), soit encore par dessiccation ou par cuisson (poteries, briques...) ; les tensions internes provoquées par les retraits ont pour effet soit de réduire les dimensions extérieures des matériaux (refroidissement des métaux, rétractibilité des ouvrages en bois), soit de les déformer (gauchissement du bois), soit de provoquer leur rupture : faïençage des enduits, microfissuration du béton.

Le retrait des mortiers de ciment commence par un retrait plastique (légère contraction due à l'évaporation, dès la mise en place) ; puis intervient le retrait hydraulique, élimination de l'eau de gâchage excédentaire (eau non fixée chimiquement par la formation des hydrates. De façon générale, un mortier aura d'autant plus de retrait qu'il est gâché plus clair, qu'il est plus riche en ciment, que ce ciment a une classe de résistance élevée, et qu'il est broyé plus fin.

Pour les calfeutrements humides, le retrait peut perturber l'étanchéité de l'ouvrage.

Fiche mise à jour : mai 2009

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