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Perspective contemporaine des RH et du commerce international au Canada LES RESSOURCES HUMAINES : un élément déterminant de la capacité et des compétences en commerce international du Canada

Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

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Avec le concours de Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC), FITT a effectué une évaluation préliminaire des défis actuels en ressources humaines que doivent affronter les entreprises canadiennes qui font du commerce international, afin de déterminer s’il serait utile d’entreprendre une étude exhaustive des ressources humaines en commerce international. Le présent rapport présente les résultats de l’étude.

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Perspective contemporaine des RH et du commerce international au Canada

LES RESSOURCES HUMAINES : un élément déterminant de la capacité et des compétences en commerce international du Canada

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Tous droits réservés. La reproduction, l’enregistrement dans un système de recherche documentaire ou la trans-mission sous quelque forme que ce soit ou par n’importe quel moyen (y compris électronique, mécanique, pho-tographique, enregistrement ou photocopie) d’une partie quelconque de la présente publication sans l’autorisation écrite du FITT (Forum pour la formation en commerce international Inc.) constitue une violation de la Loi sur le droit d’auteur.

Pour obtenir des renseignements, veuillez vous adresser au FITT :Tél. : 613.230.3553 ou 800.561.3488Téléc. : 613.230.6808Courriel : [email protected] Web : www.fitt.ca

Avertissement Même si le FITT a fait des efforts raisonnables pour fournir des renseignements exacts, des erreurs ou des omissions ont pu se glisser et le FITT en décline toute responsabilité. Les opinions et les interprétations que contient le présent document sont celles de l’auteur et ne représentent pas nécessairement celles du gouvernement du Canada. Disponible en anglais sous le titre « Human Resources: A Vital Driver of Canadian International Trade Capacity & Capability » La couverture a été conçue par Banfield-Seguin Ltd. Ce projet est financé en partie par le gouvernement du Canada par l’entremise du Programme des conseils sectoriels.

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RemerciementsLe Forum pour la formation en commerce international (FITT) tient à remercier les nombreuses personnes qui ont participé à cette évaluation préliminaire des défis en ressources humaines du commerce international. FITT remercie les membres du comité directeur qui ont guidé cette évaluation préliminaire, l’équipe de recherche, nos partenaires et parties intéressées, de même que les participants aux entrevues de recherche. Votre engagement a contribué à l’ampleur des renseignements de l’étude.

Président du Comité directeur Bill Neil Membre, Conseil d’administration de FITT

Membres du Comité directeur Mary Anderson Directrice exécutive, WEConnect Canada Kanwal Athwal Vice-président, Cargo Alliance Ltd. Jean-Sébastien Cloutier (observateur) Analyste, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) Pierre Dumas Président, REPEX Greg Gerritsen Gestionnaire, Plains Midstream Canada John Graham Directeur du développement des affaires Nuage, IBM Canada Limited George Groumoutis Chef de la direction, Sky Blue Water Inc. Diana Henault Vice-présidente, I.D. Foods Corp. Susanne Laperle Première vice-présidente, Exportation et développement Canada Jean-Paul Lemieux Directeur, Direction du renouveau du Service des délégués commerciaux, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI)Shawn Levangie Président, Trail Blazer Products Geoffery Malleck Chargé de cours permanent, Université Waterloo Leslie Meingast Présidente et chef de la direction, The Personnel Department René Morissette Gestionnaire de la formation, district du Canada, UPS SCS Inc. Joy Nott Présidente, IE Canada Les Pawlowski Directeur, Uview Howard Popliger Président, EPIC Development & Evaluations Vincent Taddeo, PACI Vice-président, Cavendish Farms Caroline Tompkins, PACI Présidente, FITT John Treleaven, PACI Président, The Treleaven Consulting Group Kelly Turner Smith Gestionnaire principal des Opérations, Walmart Canada Angela Wasylynka, PACI Saskatchewan Trade & Export Partnership Sean Whelan (observateur) Analyste, Ressources humaines et Développement des compétences Canada (RHDCC) Molly Zito Directeur, Développement des affaires, Avnet, Inc.

Équipe de recherche Chris Seals Enquêteur primaire, premier vice-président, RDA Global Dr Raymond Duch Co-auteur, Oxford University, professeur d’économie politique et président, RDA Global Alexander Malaket, PACI Co-auteur, président, OPUS Advisory Services

Gestion de projets Christine Da Pratt Gestionnaire de projets, présidente, Association Strategy Group Jody Layer Gestionnaire de projets, Association Strategy Group

Les organisations représentées par les 47 personnes interviewées sont identifiées à l’Annexe A du rapport intégral.

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Table des matièresSommaire 7

Recommandations pour l’établissement d’une stratégie de ressources humaines visant à renforcer le commerce international 15

Conclusions 16

1. IMPoRTanCe Du CoMMeRCe InTeRnaTIonal PouR l’ÉConoMIe CanaDIenne 17 Le commerce et la croissance économique du Canada 17 Le commerce en évolution 20 Difficultés liées à la mesure de la contribution totale des activités internationales à l’économie canadienne 23 Le fin mot de l’histoire 24

2. CaTalySeuRS Du CoMMeRCe eT InCIDenCeS SuR leS ReSSouRCeS HuMaIneS : FaITS SaIllanTS DeS enTRevueS 25

aperçu des tendances commerciales et des incidences sur les ressources humaines 27 Il existe un manque de conscientisation et de reconnaissance quant à l’importance du commerce mondial pour la prospérité du Canada 31 Accroître la sensibilisation et promouvoir l’action 32 La puissance mondiale se déplace vers l’Asie et les marchés en développement 33 Possibilités de croissance 34 Les défis que doivent affronter les entreprises canadiennes 35 Incidences sur les ressources humaines d’un déplacement de puissance vers l’Asie et les marchés en développement 36

la réglementation : la tendance est à la hausse et non à la baisse 37 La conformité se répercute sur les résultats 38 La réglementation influence le lieu d’établissement 38 La portée des règlements en matière de commerce 38 Pénurie de travailleurs qualifiés dans le domaine de la conformité réglementaire 39 Autres pénuries de compétences et de connaissances qui accentuent les risques en commerce international 39 Menace à la capacité d’exportation du Canada 40

la restructuration des chaînes de valeur stimule la demande en compétences du développement des affaires 40 Demande en champion du commerce extérieur 41 Incidences sur les ressources humaines 41

les gains de productivité et une innovation plus profonde seront essentielles pour que les entreprises canadiennes puissent faire face à la concurrence en présence d’un dollar canadien robuste 44 L’innovation est essentielle à la viabilité à long terme 45 Incidences sur les ressources humaines 45

l’aplatissement du monde grâce à Internet crée de nouveaux débouchés internationaux, surtout pour le secteur des services 46 Les défis de ressources humaines des entreprises de services 48 Manque d’information sur les tendances des ressources humaines pour le commerce des services 49

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les chaînes de valeur s’allongent et stimulent la demande en compétences de gestion internationale 49 Exemple du secteur du détail 49

les limites de capacité et la hausse des coûts provoquent des pénuries cycliques dans les transports disponibles 50 La conformité réglementaire occasionne une hausse des frais de transport 51 La hausse des coûts se répercute sur les chaînes d’approvisionnement juste à temps 51 Incidences sur les ressources humaines 51

le financement du commerce extérieur et l’investissement direct étranger, sous forme d’acquisitions et de coentreprises, seront essentiels à l’avenir du commerce international 52 Obtention de capitaux étrangers 53

autres tendances influant sur la main-d’œuvre du commerce international 54 Les accords de libre-échange sont insuffisants pour soutenir la croissance des exportations 54 Robustesse de la position financière du Canada 54

3. IDenTIFICaTIon DeS ÉCaRTS De ReSSouRCeS HuMaIneS eT De CoMPÉTenCeS DanS le SeCTeuR DeS aCTIvITÉS CoMMeRCIaleS InTeRnaTIonaleS Du CanaDa 56

Définition de la population active internationale 56 Cadre macroéconomique 57 Cadre des parties intéressées 58 Cadre de compétences et d’aptitudes 60

Ce que nous savons de la main-d’œuvre du commerce international 62 Exportateurs et importateurs de biens 62 Main-d’œuvre du commerce des services 63 Services de transport 64 Facilitateurs commerciaux et de chaîne d’approvisionnement 65 Autres parties intéressées 65 Démographie du secteur 65 Migration et immigration de la main-d’œuvre 66 Demande en main-d’œuvre, recrutement et maintien en poste 67

Évolution de la main-d’œuvre 67 Nouvelles occupations – compétences, aptitudes et connaissances requises 67 Recours potentiel à la classification nationale des professions (CNP) pour décrire la main-d’œuvre du commerce international 68 Incidences sur la formation et le perfectionnement 69

Ce que nous ne savons pas : les écarts de connaissances 69

options de recherches futures 71

annexe a : MÉTHoDoloGIe 72

GloSSaIRe 75 Termes 75 Acronymes 75

annexe STaTISTIque : Données statistiques disponibles pour décrire la main-d’œuvre en commerce international 76

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Figure 4 Canada’s Export Growth - Flat Since 2000 ($ billions)

1 Consulter l’Annexe A pour une description complète des parties intéressées ayant participé aux entrevues.

le Forum pour la formation en commerce international (FITT) et l’étude d’évaluation préliminaireLe Forum pour la formation en commerce international (FITT) a été créé en 1992 dans le cadre du Programme des conseils sectoriels du gouvernement du Canada. FITT donne aux individus et aux entreprises les compétences pratiques dont ils ont besoin pour réussir sur le marché mondial con-currentiel d’aujourd’hui. FITT développe des programmes de commerce international, établit des normes de compétences et conçoit les programmes de certification et d’accréditation pour le titre de Professionnel accrédité en commerce international (PACI). Ses programmes et services répondent aux enjeux de ressources humaines en fournissant aux employeurs les ressources nécessaires pour bâtir leur capacité en commerce international, en aidant les individus à développer leurs compétences et leurs connaissances en commerce international, et en fournissant un soutien à la formation en commerce international aux formateurs et étudiants. Pour un complément d’information sur l’organisation, veuillez visiter le www.FITT.ca.

Avec le concours de Ressources humaines et Développe-ment des compétences Canada (RHDCC), FITT a effectué une évaluation préliminaire des défis actuels en ressources humaines que doivent affronter les entreprises canadiennes qui font du commerce international, afin de déterminer s’il serait utile d’entreprendre une étude exhaustive des ressources humaines en commerce international. Le présent rapport présente les résultats de l’étude. Avant cette évaluation préliminaire, aucune étude du secteur du commerce international n’avait été effectuée au Canada. Nous avons dès lors jugé bon :

(1) De définir le secteur du commerce international. Qu’entend-on par commerce international? Quelles activités englobe-t-il?

(2) De définir la main-d’œuvre du commerce international. Quelle est la composition de la main-d’œuvre? Quelle est en la démographie? Dans quelle mesure les travailleurs du commerce international sont-ils employés dans chaque industrie?

(3) D’identifier les tendances influant sur le commerce international. Quels sont les facteurs sous-jacents de la croissance du commerce international et comment le commerce international changera-t-il à l’avenir? Quels seront les besoins en ressources humaines et les exigences du commerce international à l’avenir?

(4) De déterminer les écarts de connaissances en matière de ressources humaines et la portée des besoins en recherche futurs. Une étude sectorielle approfondie sur les défis en ressources humaines du commerce international est-elle nécessaire?

Pour ce faire, le FITT a adopté une méthode de recherche combinant la recherche secondaire et la mobilisation de 47 parties intéressées données, afin de déterminer et de décrire les réalités que doivent affronter les entreprises canadiennes en commerce international ainsi que les défis en ressources humaines qui se dessinent et façonnent l’avenir du secteur. Ont participé aux entrevues des dirigeants du monde des affaires du Canada, présents sur les marchés de l’Amérique du Nord, d’Europe, de l’Amérique latine, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie, et qui représentent tout un éventail d’industries du Canada.1 Des représentants gouvernementaux de niveau supérieur et des représentants du secteur de l’enseignement ont aussi participé aux entrevues. Le présent rapport résume les résultats de la recherche de l’évaluation préliminaire et propose des recommandations pour une évaluation exhaustive du secteur et de ses défis en matière de ressources humaines.

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La recherche d’évaluation préliminaire de FITT confirme certaines réalités largement comprises du commerce international au Canada. Elle souligne, de manière con-vaincante, l’importance incontournable des ressources humaines, de l’expertise en commerce international et de la formation pour la compétitivité et la réussite futures du Canada dans les activités, le commerce et les investissements internationaux.

En s’appuyant sur des observations et des analyses quantitatives et qualitatives, l’évaluation préliminaire confirme que les dirigeants politiques et commerciaux du Canada conviennent qu’il existe un lien direct inéluctable entre le commerce, les investissements, la croissance économique et la prospérité nationale. On se soucie du fait que de nombreux Canadiens ignorent cet état de chose, si bien que la formulation de politiques et de stratégies visant à bâtir la capacité commerciale pourrait être en péril.

Des recherches ciblées et de nombreuses consultations auprès de parties intéressées ont réaffirmé plusieurs préoccupations en matière de politique, mais elles le font en mettant un accent clair et concis, voire inusité, sur l’importance fondamentale que présentent l’établissement et la mise en œuvre de politiques et de stratégies efficaces et innovatrices en ressources humaines liées directement au secteur canadien du commerce international.

Les parties intéressées ayant participé à l’analyse de l’évaluation préliminaire ont toutes démontré une passion et un engagement inéluctables envers le potentiel du Canada sur les marchés internationaux. Elles ont également exprimé un sentiment d’urgence collectif quant à la nécessité de passer immédiatement à l’action. Les parties intéressées du milieu des affaires, du gouvernement et du domaine de l’enseignement doivent faire équipe pour concevoir et livrer une stratégie efficace en ressources humaines qui saura faire en sorte que le Canada soit en mesure d’affronter les réalités contemporaines des activités, du commerce et des investissements internationaux.

La nature et le rythme de l’évolution de l’environnement international exigent une intervention rapide, pour que la position du Canada évolue délibérément et non comme corolaire de pressions concurrentielles inévitables. Toute stratégie formelle de création de valeur nécessitera des ressources humaines adéquates et bien formées aux complexités du commerce international.

La recherche de préévaluation fait ressortir trois grandes observations.

1. le commerce international est le plus important catalyseur de la performance de l’économie du Canada. Bien que le Canada ait traditionnellement bénéficié d’une position solide en commerce international, la performance commerciale du Canada s’érode et risque de compromettre la croissance économique et la prospérité du pays. Cette réalité est exprimée sous forme de statistiques macroéconomiques, mais plus important encore, c’est la réalité commerciale de toutes les entreprises canadiennes, petites ou grandes, qui font affaires à l’étranger.

2. Bon nombre des grands défis que doit affronter le Canada en matière de commerce international dépendent de l’élaboration et de la prestation de solutions efficaces et novatrices de ressources humaines. La façon dont nous négocions a changé. Le commerce extérieur n’est plus restreint aux exporta-tions. Il englobe maintenant un paradigme de commerce d’intégration qui exige de nouvelles compétences pour appuyer les nouveaux processus commerciaux. Dans cet ordre d’idées, les compétences et aptitudes des travailleurs sont de plus en plus importantes pour habiliter le com-merce international. Tout comme la politique étrangère et le soutien du financement du commerce extérieur ont tou-jours été des facteurs habilitants du commerce extérieur, la réussite de demain dépendra de la force des ressources humaines du Canada dans le domaine du commerce inter-national. Les pénuries de main-d’œuvre et les écarts dans les capacités et les compétences des ressources humaines sont des réalités pour le Canada, et ces deux facteurs nous mettront en position de désavantage si nous n’élaborons pas et n’exécutons pas de toute urgence une stratégie en ressources humaines efficace, personnalisée et prospective.

3. une stratégie nationale efficace de ressources humaines est essentielle pour appuyer les activités de commerce international et FITT est l’organisation idéale pour piloter une étude sectorielle exhaustive sur les enjeux de ressources humaines du commerce international. Nous avons certes besoin d’une stratégie efficace, mais les efforts en ce sens sont entravés par d’importants écarts de données et d’information requises pour cerner et quantifier adéquatement la population active du commerce international et ses enjeux en matière de ressources humaines. Une étude sectorielle industrielle des défis des ressources humaines en commerce interna-tional est nécessaire. Les relations étendues du FITT au sein de l’industrie, ses nombreuses années de leadership dans le domaine de la formation en commerce interna-tional et sa crédibilité avouée au sein du secteur en font un excellent facilitateur de l’industrie pour concevoir et livrer une étude sectorielle exhaustive axée sur les enjeux des ressources humaines en commerce international.

Sommaire la recherche de l’évaluation préliminaire appuie une analyse exhaustive des enjeux en matière de ressources humaines du commerce international

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le commerce international est le plus important catalyseur de performance de l’économie canadienne

Le commerce international a toujours été important pour le Canada, celui-ci se classant au deuxième rang des pays du G7 tel que mesuré en pourcentage du PIB. En 2008, avant la récession, la valeur globale des exportations et des importations du Canada s’élevait à plus de 1,1 trillion $, soit 69 % du PIB canadien.

• LeministèredesAffairesétrangèresetduCommerce international estime que 21 % de tous les emplois canadiens sont directement ou indirectement attribuables aux exportations de marchandises uniquement.

• Bienquelesexportationsalimententunepartie importante des emplois et des résultats du Canada, ces chiffres sous-estiment l’ensemble de l’impact du commerce international sur l’économie canadienne. Ces chiffres ne comprennent pas les emplois créés par d’autres volets du commerce international, notamment la gestion de sociétés affiliées à l’étranger de compagnies canadiennes ou

Figure 1 - Part du PIB : Commerce international par rapport à certains secteurs industriels, avant la récession (2008)

2 Remarque : Ces chiffres ne visent que les importations de marchandises, et excluent les services. 3 Source : Allocution prononcée lors du Sommet du G20 (juillet 2010).

les emplois attribuables aux importations. Les ventes réalisées par les sociétés affiliées à l’étranger d’entreprises canadiennes, que l’on peut considérer comme étant un substitut pour les exportations, se sont élevées à 508 milliards $ en 2008, soit presque l’équivalent de la valeur des exportations canadiennes (564 milliards $). Par ailleurs, les investissements directs canadiens à l’étranger ont presque triplé entre 1997 et 2008, pour dépasser le cap des 641 milliards $. Selon le Registre des importations et des exportations de Statistique Canada, plus de 123 000 établissements commerciaux importaient des biens en 20082, et ils employaient plus de 6,3 millions de travailleurs, soit un peu plus du tiers de la population active canadienne.

• LePremierMinistreStevenHarperarésumélaréalité du commerce international en disant, « Il n’existe vraiment plus d’économie purement canadienne. L’économie est mondiale. » (traduction)3

Pourcentage du PIB

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70%

33.7%35.3%

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14%

6%

6%

5%

5%

5%

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3%

3%

2%

Exportations et importations

Recettes des sociétés af�liées d’entreprises canadiennes

Finance, assurance, immobilier et location

Fabrication

Construction

Soins de la santé

Services professionnels, scienti�ques et techniques

Transport et entreposageExploration minière

Information et industrie culturelle

Gestion des déchets et services d’assainissement

Agriculture, foresterie, pêche et chasse

Services publics

Commerce et activitésinternationales, en % du PIB

Résultats de certains secteursindustriels, selon un % du PIB

Sources : Système de comptabilité nationale canadien, Bureau de l’économiste en chef du MAECI, et analyse effectuée par l’auteur

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la position solide du Canada en commerce international s’affaiblit et risque de saper la croissance économique et la prospérité nationale.

La conclusion de l’Accord de libre-échange nord- américain en 1988 et la ratification ultérieure de l’ALENA en 1993 ont contribué à une intégration robuste du commerce nord-américain et suscité une croissance vigoureuse des exportations durant les années 1990. Mais au début des années 2000, les exportations canadiennes affichaient une nouvelle tendance : une croissance neutre qui s’est maintenue durant presque toutes les années 2000 jusqu’en 2009 où les exporta-tions ont fléchi considérablement suite à la récession économique mondiale amorcée aux États-Unis.

• Durantlesannées2000,lecommerceinternational, exprimé en pourcentage du PIB, a fléchi au Canada, ce qui est très différent du reste du monde et des pays du G7, puisque l’importance du commerce international est à la hausse.

• Lesexportationsdemarchandisesdel’Allemagne, par exemple, ont plus que doublé ces 10 dernières années et ses exportations à destination de la Chine sont sept fois plus élevées.4 Une étude du Fonds

Figure 2 : Exportations de biens et de services en pourcentage du PIB - Canada, G7 et monde

4 Voir la base de données statistiques sur le commerce extérieur du FMI.5 Voir What Explains Germany’s Rebounding Export Market Share? (Danninger & Joutz, 2007). Accédé le 10 décembre 2010 au http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2007/wp0724.pdf.6 Voir Services Sector Linkages, accédé en mars 2011 at http://www.dfat.gov.au/publications/trade/Services-International-Linkages.pdf.7 Voir How Germany Is Helping Pull Europe out of Recession, (William Boston, Time Magazine) August 13, 2010; accédé en février 2011 au http://www.time.com/time/business/article/0,8599,2010473,00.html#ixzz1FGZrzZin.

monétaire international attribue la croissance des exportations allemande à deux grands facteurs : (1) aux relations que l’Allemagne entretient avec des pays à croissance rapide et (2) à la production régionalisée (délocalisation) du secteur de l’exportation.5 Ces deux facteurs s’appuient sur les grandes compétences en commerce international des travailleurs allemands.

• Lesexportationsaustraliennesontégalementdoublé, celles-ci étant attribuables en grande partie à la croissance des pays en développement, lesquels représentent 61 % des exportations de marchandises de l’Australie. Ce pays a par ailleurs bénéficié d’une importante croissance de son secteur de services, dont les recettes s’établissent à plus de 100 milliards AUD (98,4 milliards CAD) pour ses activités outremer.6

• Pourl’Allemagne(etdenombreuxautrespays),le commerce international est devenu le moteur de reprise économique.7 Or, comme les pays développés et les pays en développement tirent parti du commerce international, l’ordre économique mondial est inexorablement transformé. Compte tenu de cet état de choses, l’érosion graduelle de la position commerciale du Canada préoccupe les économistes du Conference Board du Canada, de la Banque du Canada et d’autres importants établissements de recherche économique. Le Canada a besoin d’une stratégie efficace pour soutenir et accroître le commerce international, mais les stratégies employées antérieurement pour promouvoir la croissance commerciale ont peu de chance de réussir à l’avenir, puisque les enjeux du commerce international ont changé.

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le commerce international a changé

La mondialisation a compliqué la manière dont nous définissons le commerce international et la notion de « commerce d’intégration » vient décrire un système mondial beaucoup plus complexe au sein duquel les biens, les services et les services connexes aux biens font l’objet de nombreux échanges transfrontaliers dans de nombreuses chaînes d’approvisionnement mondiales8, celles-ci étant alimentées par d’importants investissements directs étrangers.

• Unexemplepopulaireduparadigmeducommerce d’intégration se trouve dans les chaînes de valeur mondiales de l’iPhone Apple, qui est conçu par une compagnie américaine et lui appartient, mais dont les pièces sont fabriquées dans de nombreux pays9 et assemblées en Chine. Les statistiques commerciales de la Chine et des États-Unis considèrent l’appareil iPhone comme une exportation chinoise à destination des É.-U., ce qui a ajouté 1,8 milliard $ au déficit de la balance commerciale des É.-U. avec la Chine en

• Danslemodèleclassiqueducommerceinternational, une exportation comporte deux parties dans le cadre de laquelle un fabricant canadien produit des biens qu’il vend à un client étranger en contrepartie d’une somme d’argent. Pour maintenir leur compétitivité, les entreprises canadiennes doivent aujourd’hui gérer un processus plus complexe aux termes duquel elles s’approvisionnent en matières dans un pays, font la production et la transformation dans un autre pays, et distribuent enfin leurs produits dans un tout autre marché (voir la figure 3).

2009.10, 11 Par la même occasion, 55 % de la valeur d’une vente de l’iPhone reviennent à Apple aux É.-U. sous forme de bénéfices12 et les marges bénéficiaires s’améliorent du fait qu’Apple réduit les coûts dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Ces bénéfices contribuent ainsi à appuyer et à créer des emplois aux É.-U., de la même manière que les bénéfices de la société RIM et d’autres fabricants canadiens créent et appuient des emplois ici, au Canada.

8 L’expression chaîne de valeur s’entend, dans le présent rapport, de toutes les entreprises qui interviennent dans la création et la livraison d’un produit ou d’un service. Ces fonctions comprennent notamment la recherche, le développement, le marketing, les ventes, les fournisseurs de composants, la production, la logistique, la gestion des relations avec la clientèle, et d’autres activités intervenant dans le développement et la livraison de produits et de services. Les activités de la chaîne d’approvisionnement représentent un segment de la chaîne de valeur. 9 En sont fournisseurs : le fabricant de puces allemand Infineon, la compagnie britannique ARM Holdings, le géant sud-coréen de l’électronique Samsung, et d’autres fournisseurs de la Corée du Sud, du Japon, de Taipei, de la Chine et des États-Unis.10 Voir l’article du Wall Street Journal intitulé « Tech Supply Chain Exposes Limits of Trade Metrics” (Batson, 15 décembre 2010). Accédé le 15 décembre 2010 au http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704828104576021142902413796.html#ixzz18EB4Aqxg. 11 ADBI Working Paper 257: How the iPhone Widens the United States Trade Deficit with the People’s Republic of China (Xing and Detert, December 2010). Accédé en décembre 2010 au http://www.adbi.org/files/2010.12.14.wp257.iphone.widens.us.trade.deficit.prc.pdf. 12 Voir l’article du Business Week au http://www.businessweek.com/technology/content/jul2008/tc20080714_070565.htm.

Canada États-Unis

Compagnie A Compagnie BBiens

Comptant

Modèle classique des exportations : biens en contrepartie d’une somme d’argent

(Finance, dévelopment, marketing)

StocksProduits �nisMatériaux

Fournisseur decomposants Transformateur

Marché�nal

Siège social

Commerce d’intégration : les biens et les �ux de trésorerie ne sont pas alignés

Figure 3 : Modèles classique et d’intégration du commerce

Source : « Problèmes de données dans le contexte du commerce intégratif entre le Canada et les États-Unis Comment mesurer les chaînes d’approvisionnement » (Ridgeway, 2007) Statistique Canada

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13 Voir Perspectives and Recommendations on Workforce Capabilities, 2005; Manufacturiers et exportateurs du Canada; accédé en février 2011 au http://www.cme-mec.ca/download.php?file=fx8x5vuo.pdf.

la réussite du Canada au sein du nouveau paradigme du commerce mondial se déterminera essentiellement d’après la force des ressources humaines engagées dans le commerce international.

La réussite sur les marchés mondiaux ne se définit plus uniquement d’après les exportations de marchandises. Comme l’illustre bien l’appareil iPhone, les modèles commerciaux efficaces comportent souvent des flux multidirectionnels complexes de capitaux, de biens et de services. Pour soutenir la concurrence, les entreprises internationales doivent avoir des connaissances plus poussées et des compétences plus approfondies. Par ail-leurs, les entreprises canadiennes qui ne sont pas engagées dans le commerce international sont confrontées à des obstacles de taille de la part de concurrents internationaux innovateurs qui peuvent mettre à profit des ressources mondiales pour soutenir la concurrence au Canada. Une main-d’œuvre de talent dotée des compétences nécessaires en commerce international est essentielle à la survie et à la croissance de presque toutes les industries. En commerce international, la pénurie de compétences pose de sérieux problèmes13 et notre réponse déterminera l’avenir de nation commerçante du Canada.

Bien que cette liste ne soit pas exhaustive, la recherche d’évaluation préliminaire a identifié quelques grands domaines où de nouvelles compétences et connaissances sont requises.

• en l’absence de la protection qu’offre une monnaie de faible valeur, des compétences aigues en développement des affaires sont nécessaires pour repérer de nouveaux débouchés et participer à des chaînes de valeur mondiales. Puisque la plupart des perspectives de croissance mondiales se trouvent dans les marchés en développement, les entreprises canadiennes doivent développer la capacité d’établir des relations d’affaires dans ces marchés moins familiers où les chaînes de valeur, les pratiques commerciales et les structures de coûts opérationnels sont souvent radicalement différentes de celles de l’Amérique du Nord. Or, les entreprises canadiennes doivent aborder les marchés mondiaux avec la souplesse que demande la conception de solutions adaptées aux besoins de nouveaux clients. Le besoin en développement des affaires est donc primordial, alors que certaines entreprises plus grandes quittent le Canada dans la foulée de la récession mondiale.

Au gré du remaniement des chaînes de valeur, les fournisseurs canadiens doivent faire preuve de dynamisme pour repérer de nouveaux clients dans de nouveaux marchés.

• les entreprises ont besoin de compétences pour gérer la conformité réglementaire. Les barrières au commerce ont changé : les tarifs, que l’on estimait être les plus importants obstacles au commerce, ont fait place aux problèmes de conformité réglementaire qui, aujourd’hui, représentent le plus grand obstacle au commerce international. Dans l’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise de 2009, les entreprises ont indiqué que ce sont les obstacles administratifs au Canada et à l’étranger qui représentent les principaux obstacles à la participation aux chaînes de valeur mondiales. La conformité réglementaire est très complexe et porte sur diverses questions d’ordre réglementaire, à savoir les règlements en matière d’importation/exportation, les règles régissant les droits et les remboursements des douanes, la conformité en matière de sécurité, les normes sur la sécurité des produits, les règlements environnementaux, les règlements sur le transport, les règlements en matière de permis de travail, les règles sur la reconnaissance des titres de compétence et de nombreux autres. Le défi qui sous-tend la conformité aux nombreuses réglementations est compliqué par le fait que les règles sont différentes dans tous les pays et provinces du monde, et qu’elles changent constamment. Les entreprises n’ont pas les effectifs nécessaires pour gérer la conformité réglementaire. Ce manque de compétences et de connaissances empêche non seulement les entreprises de poursuivre des débouchés mondiaux, mais il en coûte aux compagnies canadiennes des milliards de dollars en pénalités pour cause de non-conformité et parce qu’elles ne disposent pas de stratégies de conformité réglementaire, une situation qu’Ernst and Young a qualifié de « trou noir de plusieurs milliards de dollars. » Bien que le coût total de la conformité réglementaire ne soit pas mesuré, l’Enquête sur le coût de la mise en conformité à la réglementation (au Canada) de Statistique Canada a révélé que les petites et moyennes entreprises de cinq secteurs industriels avaient dépensé 1,17 milliard de dollars en 2008 pour remplir des formulaires afin de respecter onze (11) exigences d’information gouvernementales. Sans compétences de gestion efficace et efficiente de la conformité réglementaire, les entreprises canadiennes ne pourront soutenir la concurrence.

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14 Voir Canada’s Productivity Trap, Globe and Mail Essay, Kevin Lynch; 29 janvier 2010. 15 Ibid.16 Voir Discours prononcé par Tiff Macklem, premier sous-gouverneur de la Banque du Canada devant Productivity Alberta, Edmonton (Alberta), le 1er février 2011; accédé en février 2011 au http://www.banqueducanada.ca/fr/discours/2011/disc010211.html.

• le besoin de compétences en commerce international s’intensifie dans le secteur des services. Le commerce des services de gestion, des services professionnels/techniques, des soins de santé, des services d’enseignement, des services de communication et d’autres services commerciaux représente une part croissante du commerce mondial. De 2005 à 2008, la croissance des exportations de services canadiennes a compensé la baisse des exportations de marchandises, mais le taux de croissance des exportations canadiennes de services accuse du recul par rapport à la plupart des pays du G7 et se trouve loin derrière le reste du monde. Les défis que posent le marketing et la prestation de services à l’étranger diffèrent de ceux des biens, mais on ne s’est guère penché sur le développement des compétences requises pour réussir sur les marchés internationaux des services. Comme le secteur des services représente 77 % de tous les établissements commerciaux du Canada et 78 % des emplois, l’établissement d’une stratégie de croissance des services sur les marchés extérieurs s’impose pour soutenir la croissance économique du pays.

• les entreprises canadiennes ont besoin de compétences pour soutenir l’innovation et les gains de productivité. Les entreprises canadiennes ne peuvent soutenir la concurrence avec un dollar canadien robuste, si les niveaux de productivité sont maintenus à 75 % de ceux des entreprises américaines.14 L’innovation est sans contredit un moteur de gains de productivité et de meilleures compétences en innovation seront la pierre d’assise de la réussite des compagnies canadiennes. Or, comme le quart des entreprises canadiennes signalent que le manque de compétences de leurs effectifs constitue un obstacle important à l’innovation, il faut donc déployer plus d’efforts pour développer les compétences favorisant l’innovation15, la productivité et la compétitivité de nos entreprises.

le rendement de l’investissement d’une stratégie pancanadienne de ressources humaines en commerce international peut être considérable.

• Uneétudesectorielleducommerceinternational déterminera quels sont les problèmes en ressources humaines ayant une incidence négative sur le commerce, tout en proposant des solutions pour renforcer la performance du Canada au chapitre du commerce international.

• Chaquetranched’unmilliarddedollarsen exportations crée en moyenne 11 000 nouveaux

emplois. Or, un emploi en commerce international est mieux rémunéré que la moyenne des emplois, ce qui contribue directement à la hausse de prospérité et de qualité de vie. Une main-d’œuvre très qualifiée en commerce international réduit les coûts d’une entreprise, car elle commet moins d’erreurs et réagit plus rapidement aux occasions internationales.

• Lerenforcementpositifd’uncyclecroissantde commerce occasionne aussi des avantages dynamiques. On a démontré que la participation au commerce international renforce les entreprises canadiennes, ce qui suscite des investissements dans de la technologie de pointe et des gains de productivité.16 Ce cycle mène alors à une meilleure affectation des ressources, à un accroissement de la formation du capital, à l’accélération de l’innovation et, enfin, au développement plus solide des ressources humaines.

l’élaboration d’une stratégie efficace de ressources humaines en commerce international se heurte à une pénurie de données décrivant les enjeux de la main-d’œuvre et des ressources humaines du secteur.

• les problèmes de mesure et de définition brouillent une compréhension exhaustive des défis des ressources humaines du commerce international.

• les données décrivant la main-d’œuvre appuyant le commerce international sont très limitées et il n’existe essentiellement aucune statistique sur le nombre de travailleurs qui utilisent des compétences de commerce international, ce que sont leurs occupations, les pénuries de travailleurs ou encore les mesures connexes de la main-d’œuvre du commerce international.

• Par ailleurs, l’analyse des statistiques commerciales actuelles peuvent mener à des conclusions erronées. L’exemple antérieur de l’iPhone illustre bien cette observation, mais il existe aussi des difficultés quant à ce que les statistiques commerciales couvrent et ne couvrent pas. La plupart des statistiques commerciales se concentrent sur les marchandises, si bien qu’elles présentent plus souvent un bilan du commerce axé sur les biens. Le commerce des services et des solutions groupant des biens et des services, n’est pas bien cerné. Les statistiques actuelles ne se prêtent pas à l’établissement d’une stratégie efficace de ressources humaines en commerce international.

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13

Mesurer la main-d’œuvre internationale et ses

enjeux connexes

Identifier les écarts en RH en regard des nouvelles réalités du commerce

d’intégration

Favoriser la compétitivité internationale de toutes les

entreprises canadiennes

• Lecommerceinternationalestleplusgrand catalyseur de performance de l’économie canadienne.

• Nousavonsbesoinsd’unestratégieefficace pour acquérir les compétences en commerce international dont ont besoin les entreprises pour soutenir la concurrence dans l’arène mondiale.

• Lemanqued’informationsurla main-d’œuvre du commerce international représente un problème.

• Pourélaborerunestratégieefficace,ilfautd’abord établir une base détaillée de la main-d’œuvre en commerce international et des obstacles en matière de ressources humaines.

• Unnouveauprofildelamain-d’œuvreinternationale viendra appuyer l’établissement de stratégies éclairées pour renforcer la performance commerciale du Canada.

•Lecommerceachangé.Ilnes’agitplustout simplement d’exportations. Un paradigme de commerce d’intégration se dessine et il demande des compétences plus poussées de l’exportation et de l’importation, de l’investissement direct étranger et de la gestion d’activités mondiales.

• Pourmettrefinàunedécenniededéclin,les entreprises canadiennes ont besoin de nouvelles compétences, dont des compétences en développement d’affaires internationales, des compétences pour gérer la conformité réglementaire et des compétences commerciales dans le secteur des services.

• Leschaînesdevaleurmondialesétant aujourd’hui plus longues et plus complexes, les travailleurs devront posséder des connaissances plus poussées. Les besoins en connaissances sont multidimensionnels et visent notamment le savoir-faire nécessaire pour exécuter des tâches commerciales complexes et le savoir-faire pour mettre à profit des réseaux commerciaux et sociaux mondiaux.

• Nousdevonsidentifierleslacunessurles plans de l’enseignement et de la formation. La formation en commerce doit s’harmoniser avec les compétences requises dans le nouveau paradigme du commerce d’intégration.

• Laréorientationdelapuissancemondialevers l’Asie et les marchés émergents crée de nouveaux débouchés pour les entreprises canadiennes, mais les marchés émergents leur livreront aussi une concurrence vive.

• Lesentreprisesdoiventréaliserdesgains de productivité grâce à l’innovation pour maintenir leur compétitivité sur les marchés mondiaux.

• Ilfautseprépareràunchangementdémographique de la main-d’œuvre canadienne, et prévoir notamment des plans pour mettre à profit la main-d’œuvre d’immigrants et se préparer au départ à la retraite de travailleurs chevronnés du commerce international.

• LeFITTetd’autrespartiesintéresséesdoivent appuyer, améliorer et renforcer les systèmes d’apprentissage qui assurent la disponibilité d’une main-d’œuvre très scolarisée et compétente en commerce international.

• Lesgensd’affairesquifontducommerceinternational et qui ont participé aux entrevues, conviennent qu’il est urgent et frustrant de voir que de nombreuses entreprises canadiennes ne font pas affaire à l’étranger en partie à cause des politiques protectionnistes et de l’indifférence aux débouchés potentiels. Compte tenu de l’importance du commerce extérieur pour l’économie canadienne, ces dirigeants se soucient des

conséquences à long terme pour la prospérité et la compétitivité du Canada. Les parties intéressées ont exprimé cette préoccupation à un niveau stratégique, avec un appel à l’action sous-jacent de la part des dirigeants des secteurs privé et public, ainsi qu’au niveau le plus tactique en ce qui trait au besoin impératif de combler les lacunes sur les plans de la formation et du développement des ressources humaines.

Il est temps d’effectuer une étude appro-fondie des défis en ressources humaines du secteur et le FITT s’impose comme chef de file pour la facilitation de cette étude.

• Uneétudedesdéfisenressourceshumainesdu secteur, pilotée par l’industrie, fournira la première base de référence en renseignements sur la main-d’œuvre dont ont besoin toutes les parties intéressées pour prendre des décisions éclairées.

Elle identifiera également les pratiques exemplaires en matière d’enseignement et de formation en commerce international pour toutes les catégories de compétences, en s’appuyant sur ce qui a été fait dans d’autres pays et en établissant un centre d’excellence pour l’enseignement en commerce international.

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14

Cadre macroéconomique

Cadre des parties intéressées

Cadre de compétences / de la profession

Définition selon le commerce de biens, de services, d’IDE et d’autres investissements

Décrit • lestendancesdusecteur • latailledusecteur • lasegmentationdel’industrie • lasegmentationdetaille • lespartenairescommerciauxmondiaux

Identifie ce que contient le secteur.

Définition selon les acteurs du secteur

Décrit• lerôledespartiesintéressées• lesinterdépendances• uneperspectivetransactionnelledu secteur• uneperspectivedechaînedevaleur du secteur

Identifie qui intervient dans le secteur.

Définition selon les activités internationales

Décrit• lestypesd’activitéshabilitantesde l’infrastructure du commerce international • lestendancesdanslesfonctions du secteur• lescompétencesrequises

Identifie ce que font les acteurs du secteur.

Le présent rapport comporte trois chapitres importants. Lepremierfournituncontexteplusdétaillésurlerôledu commerce international dans l’économie canadienne, dont une description de la manière dont se transforme le commerce international et une discussion des difficultés liées à la mesure du commerce international. Le deuxième chapitre décrit et met en contexte les tendances qui fa-çonnent l’avenir du commerce international, ces dernières ayant été dégagées au moyen d’entrevues et de recherche secondaire. Il présente également des renseignements plus poussés sur les facteurs se répercutant sur les entreprises canadiennes, ces facteurs étant issus de l’expérience pratique de chefs de file du commerce international. Le dernier chapitre propose un cadre de travail définition-nel en trois volets, qui identifie les paramètres servant à décrire le secteur du commerce international et sa main-d’œuvre. Ce cadre de travail tridimensionnel contient un cadre macroéconomique, un cadre de parties intéressées et un cadre de compétences ou de profession, lesquels sont décrits dans le tableau ci-dessous.

Le cadre de compétences identifie les activités et les tâches qu’exécutent les travailleurs du secteur. Une bonne exécution des activités internationales exige des compé-tences, des connaissances et du savoir particuliers de la part des travailleurs. Ces compétences sont souvent critiques aux activités de l’entreprise, bien qu’elles ne visent pas toutes les compétences dont a besoin le travailleur pour s’acquitter de ses fonctions (p. ex., un comptable qui s’occupe de la conformité douanière doit posséder des compétences en comptabilité de même que des connaissances et des compétences en matière de conformité commerciale.

La section qui suit présente des recommandations pour élaborer une stratégie efficace de ressources humaines à l’appui du renforcement du commerce international.

• LeForumpourlaformationencommerceinternational (FITT) est bien choisi pour faciliter une étude sectorielle en commerce international, compte tenu de ses 20 années d’expérience dans le domaine de la formation en commerce international et de ses relations de longue date avec les principales parties intéressées de l’industrie.

En bref, la présente évaluation préliminaire a relevé trois grands obstacles que le Canada doit surmonter pour réussir dans l’économie mondiale. Nous devons (1) mieux comprendre les ressources humaines qui appuient le commerce extérieur, (2) aligner la formation en commerce international et les nouveaux processus qui se dégagent du paradigme du commerce d’intégration, et (3) veiller à ce que les entreprises disposent des ressources humaines nécessaires pour améliorer leur compétitivité internationale.

Le cadre macroéconomique définit le secteur selon le commerce de biens et de services, d’investissement direct étranger, de placements de portefeuille et d’autres transferts, à savoir les composants de la balance de paiements du Canada. Le cadre définitionnel macroéconomique repose sur des données économiques issues de sondages et de documents administratifs utilisés pour établir les comptes nationaux du Canada. Ce cadre sert à décrire les tendances du flux des échanges, leur taille, la segmentation par industrie ainsi que les relations internationales avec les partenaires commerciaux mondiaux.

Le cadre des parties intéressées identifie les acteurs du secteur qui interviennent directement et indirectement pour faciliter le commerce d’intégration. Ce cadre sert à décrirelerôledespartiesintéresséesdansleschaînesdevaleur mondiales.

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15

Recommandations pour l’établissement d’une stratégie de ressources humaines visant à renforcer le commerce international

a1. Établir un premier profil statistique détaillé de la population active internationale en vue de décrire les travailleurs évoluant dans le domaine du commerce international au Canada.

Le profil : • Décriralescaractéristiquesdelapopulation active du commerce international et ses défis pour toutes les industries.

• Examineraetdéfiniral’étenduedes compétences et des professions dans le secteur du commerce international.

• Évalueralademandedesemployeurspour toutes les compétences en commerce international (compétences existantes et nouvelles).

• Mesureratouslessegmentsdelapopulation active, y compris les travailleurs du secteur des services.

• Identifieraleprofildémographiquedela population active.

• Rehausseralasensibilisationaucommerce internationaletaurôlequ’yjouela population active.

• Recueilleralesrenseignementsrequispour élaborer une politique efficace en matière de commerce international ainsi qu’une politique et un programme de formation afférents.

a2. Déterminer l’envergure des compétences requises pour les processus du commerce d’intégration.

• Déterminerlescompétencesque recherchent les employeurs.

• Déterminerlesdifférencesdecompétences requises dans les différentes industries.

• Déterminerlesdifférencesdecompétences requises pour différentes activités commerciales (c.-à-d. quelles sont les différences sur le plan des compétences en matière de conformité réglementaire pour les exportateurs, les importateurs et les multinationales?).

• Explorerlademandeennouvelles compétences pour les importateurs et les occupations connexes du domaine de l’approvisionnement (c.-à-d. compétences en développement de produits, compétences en logistique internationale et compétences en gestion de relations avec les fournisseurs mondiaux).

• Déterminerlaportéedescompétences requises pour un nouveau cadre de chaîne d’approvisionnement mondiale.

B1. analyser les enjeux des ressources humaines représentant des obstacles au commerce international.

• Identifierlespénuriesdecompétences représentant des obstacles à la croissance du commerce extérieur et en déterminer l’impact.

• Prioriserlesécartsdecompétenceslesplus critiques.

• Déterminercequ’onpeutfairepour accroître efficacement la participation sur les marchés internationaux et dans les chaînes de valeur mondiales.

• Examinerlesfacteursderessources humaines qui empêchent les entreprises de services de faire des affaires à l’étranger.

• Déterminerpourquoilerythmede croissance du secteur des services du Canada est plus lent et identifier les compétences et les ressources nécessaires pour stimuler la participation des entreprises de services sur les marchés étrangers.

• Déterminerlamesuredanslaquellela reconnaissance des titres de compétences et/ou les barrières au mouvement international de personnes entravent la croissance des importations et exportations de services.

B2. Déterminer les compétences requises dans le cadre du paradigme du commerce d’intégration. Si possible, identifier les professions (de la CnP17) des travailleurs qui ont besoin de ces compétences.

• Déterminerlaportéedescompétences requises pour le commerce d’intégration. Cela comprend les compétences en développement des affaires pour de nouveaux marchés, en conformité réglementaire, en gestion des importations/ de l’approvisionnement mondial, en commerce de services, en gestion de R-D formelle, en innovation informelle, en commercialisation de technologies, en localisation de capitaux internationaux, en financement du commerce extérieur, et dans d’autres domaines du commerce d’intégration.

• Déterminerlescompétencesetaptitudes spécialisées dont ont besoin certaines parties intéressées. Par exemple, quelles sont les compétences dont ont besoin les professionnels du développement économique qui s’emploient à attirer des investissements directs étrangers entrants au Canada? Quelles sont les compétences dont ont besoin les transitaires?18

C1. assurer la disponibilité d’une formation et d’un enseignement pour tous les niveaux de travailleurs et d’apprenants, pour toutes les professions touchées par le commerce international.

• Assurerladisponibilitéd’uneformation formelle en commerce international.

• Identifieretpromouvoirdesstratégiesqui encouragent l’entrepreneuriat canadien sur les marchés mondiaux.

• Veilleràcequelesentreprisestouchées par les transitions dans les chaînes de valeur aient accès à de la formation (à savoir l’aptitude à trouver de nouveaux clients internationaux, à identifier de nouveaux fournisseurs, et à concevoir de nouveaux services au sein des chaînes de valeur mondiales).

• Favoriserl’intégrationd’unvoletde formation en commerce international pour toutes les professions, et non seulement pour les travailleurs dont les fonctions ont un volet international. Comme pour les compétences en TI, qui touchent presque tous les emplois, des éléments de commerce international devraient être intégrés dans l’enseignement pour toutes les professions.

C2. Favoriser les pratiques exemplaires pour les enjeux de ressources humaines du commerce international.

• Recenserlaplanètepourytrouverdes pratiques exemplaires pour la gestion de la conformité commerciale, en mettant l’accent sur celles des entreprises de l’UE qui ont des pratiques de conformité commerciale plus avancées.

• Effectueruneanalysecomparativedes pratiques coopératives de développement des affaires dans les marchés émergents. Examiner comment des parties intéressées telles que le MAECI, EDC, des associations commerciales sectorielles et des réseaux d’enseignement/de recherche peuvent aider les entreprises à mieux se prévaloir des réseaux sociaux et commerciaux dans les marchés émergents et les chaînes de valeur mondiales.

(Suite à la page 16)

17 Voir le système de Classification nationale des professions.18 Voir le Cadre définitionnel des parties intéressées, au chapitre 3, pour une discussion plus détaillée des parties intéressées du commerce international.

Mesurer la main-d’œuvre du commerce international et ses enjeux de ressources

humaines

Identifier les écarts en regard des nouvelles

réalités du commerce d’intégration

Équiper toutes les entreprises canadiennes pour qu’elles soient concurrentielles sur les marchés internationaux

Page 16: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

16

Mesurer la main-d’œuvre du commerce international et ses enjeux de ressources

humaines

Identifier les écarts en regard des nouvelles

réalités du commerce d’intégration

Équiper toutes les entreprises canadiennes pour qu’elles soient concurrentielles sur les marchés internationaux

• Déterminercommentlerôleetles compétences des parties intéressées se transformeront dans le contexte du commerce d’intégration.

a3. Mesurer la demande actuelle et future en travailleurs et en compétences.

• Mesurerlademandeencompétences transfonctionnelles (p. ex., compétences en gestion de main-d’œuvre à distance) et en compétences propres à des secteurs données (p. ex., compétences en financement du commerce extérieur).

• Mesurerlademandeentravailleurspour des postes exigeant des compétences en commerce international.

a4. Mesurer les défis de ressources humaines du commerce international et les pratiques en matière de ressources humaines des entreprises.

• Mesurerlespratiquesderessources humaines d’entreprises internationales (p. ex., les pratiques de formation, les activités de recrutement et de maintien en poste, etc.)

• Identifierlesdéfisderessourceshumaines que doivent affronter les entreprises qui ont des activités mondiales.

• Mesurerlesdéfisenressourceshumaines qui empêchent certaines entreprises canadiennes de faire des affaires à l’étranger.

• Déterminerlamesuredanslaquelleles entreprises ont des défis en ressources humaines différents et la gravité de ces défis.

a5. examiner la relation existant entre la productivité, l’innovation et le commerce international. Quelles compétences sont requises pour accroître la productivité, l’innovation et la compétitivité internationale?

a6. Cerner la disponibilité de la formation, de l’enseignement et des ressources d’apprentissage.

• Déterminerlapossibilitédelierlesnormes de compétences aux professions identifiées dans la CNP. Quelles professions sont touchées lorsqu’une entreprise décide de faire des affaires à l’étranger? Quelles sont les nouvelles compétences que tous les travailleurs doivent acquérir?

B3. Comparer les programmes d’enseignement existants et futurs aux besoins en formation.

• Identifierlesbesoinsetlesécartsen développement de compétences à un niveau de gestion supérieure et chez les travailleurs spécialisés.

• Examinerlesprogrammesd’enseignement postsecondaire pour identifier les lacunes de formation connexes.

• Examiner les programmes d’enseignement secondaire. Les programmes sensibilisent-ils adéquatement les étudiants aux carrières en commerce international?

• Déterminer les besoins en normes professionnelles et en ressources connexes afin de renforcer le programme d’enseignement aux niveaux technique (apprentis) et professionnel.

• Déterminer les besoins des fournisseurs de formation et d’enseignement.

• Examiner les nouvelles compétences à ajouter au titre de Professionnel accrédité en commerce international (PACI) et les exigences d’autres professions spécialisées en commerce international.

B4. examiner l’alignement des ressources attribuées au soutien / à la formation en commerce international aux besoins du secteur. Les ressources sont-elles adéquates pour appuyer le commerce extérieur?

C3. Favoriser la sensibilisation aux carrières en commerce international et comparer les stratégies de sensibilisation employées au Canada et celles d’autres pays.

C4. encourager l’élaboration de stratégies visant à maintenir en poste et à attirer des travailleurs dans les professions du commerce international.

• Élaborerunestratégieappropriéepour attirer, équiper et appuyer les immigrants dans la population active du commerce international.

• Favoriserdesstratégiesvisantàmaintenir en poste les travailleurs occupant des professions très recherchées, particulièrement ceux recrutés à l’étranger.

• Renforcerd’autrespratiquesderessources humaines pour le commerce international (planification de la retraite, gestion du savoir de l’entreprise, etc.)

C5. veiller à ce que les programmes de recherche et d’enseignement du FITT ne chevauchent pas les efforts d’autres organisations.

C6. Faire le nécessaire pour combler les écarts de formation et de soutien liés aux catégories de compétences émergentes identifiées dans l’étude d’évaluation préliminaire, soit :

• laconformitéréglementaire

• ledirigeantdelachaîned’approvisionnement internationale

• ledéveloppementd’affairesinternationales (surtout pour les industries durement touchées par la restructuration des chaînes de valeur suite à la récession).

Conclusion

Le Comité directeur recommande à l’unanimité qu’une étude sectorielle exhaustive du commerce international soit entreprise. Tout porte à croire que les parties intéres-sées bénéficieraient considérablement d’une telle étude, qui fournirait les données critiques dont nous avons besoin pour élaborer et mettre en œuvre une stratégie efficace de ressources humaines, afin de renforcer la position du Canada en commerce international. Le Forum pour la formation en commerce international (FITT) est l’organisation idéale pour piloter cette étude, le FITT étant un partenaire bien établi et crédible de formation en commerce international au Canada.

Le Comité directeur reconnaît que de nombreuses recommandations sont issues de la recherche d’évaluation préliminaire, mais qu’elles ne pourront toutes être examinées dans le cadre d’une étude sectorielle. Le FITT et toutes les parties intéressées du commerce international ont l’occasion dejouerunrôledeleadershipdanslesrecommandationsdela présente recherche. La prospérité future du Canada est en péril et les défis de ressources humaines du commerce inter-national sont nombreux, formidables et urgents. Pour mettre fin à une décennie de déclin et stimuler la capacité et les compétences en commerce international du Canada, les par-ties intéressées doivent disposer des bons renseignements et conjuguer leurs efforts de manière concertée et résolue.

Page 17: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

17

Le commerce et les investissements internationaux sont essentiels au bien-être économique du Canada. Exclusion faite de l’Allemagne, le Canada est la nation commerçante la plus florissante des pays industrialisés du G7, lorsque le commerce est calculé en pourcentage du PIB.19 Avant la récession économique, le produit intérieur brut du Canada (PIB selon les valeurs du marché, en termes de dépenses) s’élevait à 1,6 billion $ en 2008. La valeur des exportations et importations de biens et services

1. IMPORTANCE DU COMMERCE INTERNATIONAL POUR L’ÉCONOMIE CANADIENNE

s’établissait respectivement à 564 milliards $ et à 539 milliards $, soit 35 % et 34 % du PIB. La valeur combinée des exportations et importations canadiennes était supérieure à 1,1 billion $ ou 69 % du PIB. Bien que les échanges aient régressé de 18 % en 2009 dans la foulée de la crise économique mondiale de 2008, la valeur du commerce brut du Canada, selon un pourcentage du PIB, continue d’être élevée à plus de 900 milliards $ ou 59 % du PIB.

L’économie canadienne n’existe plus. Nous avons une économie mondiale.

- Premier Ministre Stephen Harper Allocution prononcée au Sommet G20, en juillet 2010

« »

composant déterminant de l’économie et de la croissance économique du Canada. La part des exportations dans la demande globale a commencé à progresser durant les années 1970 (figure 4), après avoir oscillé autour de 20 % durant les années 1950 et 1960.20 L’augmentation de la part des exportations brutes par rapport au PIB a été exceptionnellement élevée dans les années 1990. Après s’être établies en moyenne à 25 % du PIB nominal dans les cinq années ayant précédé la conclusion de l’Accord de libre-échange nord-américain (en 1988), les exportations brutes ont monté en flèche pour dépasser le cap des 45 %

le commerce et la croissance économique du Canada

L’importance du commerce international pour le Canada – ainsi que son histoire et ses activités soutenues de « nation commerçante » – est potentiellement la réalité la plus couramment reconnue, mais aussi la moins comprise de l’économie politique nationale. Aussi crucial que soit ce thème pour le Canada, aujourd’hui et à l’avenir, l’importance du commerce et des investissements internationaux pour le Canada est également mal mesurée, surveillée et comparée, une réalité que l’on peut d’ailleurs observer dans de nombreuses autres juridictions du monde qui dépendent du commerce.

Le commerce international est depuis longtemps un

2005 2006 2007 2008 2009

Produit intérieur brut aux prix du marché 1 373 845 1 450 405 1 529 589 1 599 608 1 527 258

Exportations et importations totales 987 705 1 011 749 1 039 773 1 102 960 903 275

Exportations de biens et de services 519 435 524 075 534 718 563 948 438 553

Importations de biens et de services 468 270 487 674 505 055 539 012 464 722

Exportations et importations, selon un pourcentage du PIB 72 % 70 % 68 % 69 % 59 %

Exportations selon un pourcentage du PIB 38 % 36 % 35 % 35 % 29 %

Importations selon un pourcentage du PIB 34 % 34 % 33 % 34 % 30 %

Source : Statistique Canada, Produit intérieur brut, en termes de dépenses; accédé en décembre 2010 au http://www40.statcan.gc.ca/l01/cst01/ECON04-fra.htm

Tableau 1 – Produit intérieur brut, exportations et importations, en termes de dépenses (en millions $)

19 Voir l’article du 16 mai 2010 du FP intitulé « Canada Needs Entrepreneurs », Polushin; ce chiffre représente les exportations selon un pourcentage du PIB national. 20 Statistique Canada, no de catalogue 75-001-XPE, Hiver 1999 Perspective.

Page 18: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

18

en 2000. À ce moment-là, il s’agissait du rendement le plus élevé de tous les pays du G7. Mais plus importante encore que la hausse des exportations en termes de pourcentage du PIB, est l’augmentation de la valeur ajoutée des exportations au PIB, qui est passée de 21,4 % en 1987 à 28,8 % en 1999.

Les économistes admettent depuis longtemps que la valeur ajoutée des exportations (les exportations moins les importations qui représentent des intrants dans la production) est un catalyseur de création d’emplois et de croissance économique. En 1995, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international estimait que 21 % de l’ensemble des emplois et 26 % de la production brute provenaient directement ou indirectement de telles exportations. 21 22

La signature de l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis en 1988 et la ratification ultérieure de l’ALENA en 1993 ont favorisé une grande intégration du commerce nord-américain et occasionné une forte croissance des exportations pour le Canada, durant les années 1990. En 2000, par contre, une nouvelle tendance se dessinait quant aux exportations canadiennes : une

10%

15%

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2001

2006

Exportations, selon un % du PIB

$-

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1998

2000

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2004

2006

2008

Valeur du marché Dollars chaînés 2002

Figure 4 : Exportations brutes en termes de pourcentage du PIB (en valeurs du marché)

Figure 5 : Croissance des exportations canadiennes – Neutre depuis 2000 (en milliards $)

21 Ibid22 Remarque : Il s’agit de l’estimation la plus récente du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international. La mise à jour de cette étude est en cours et devrait être publiée en 2011.23 Conference Board du Canada, « Un regard franc sur le commerce extérieur au Canada » (Shannon, juillet 2010).24 Voir Tableaux du commerce dans le monde de l’OMC, « Volume des exportations mondiales de marchandises, production et produit intérieur brut, 1950-2009 », Tableau A1. À noter que la hausse de 33 % reflète l’appréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain.

tendance de croissance neutre qui s’est maintenue pendant presque la totalité des années 2000, jusqu’en 2009 où les exportations ont chuté considérablement en raison de la récession économique d’origine américaine (voir figure 5). Cette nouvelle tendance de croissance neutre des exportations préoccupe les économistes du Conference Board du Canada23 et d’autres organisations, d’autant plus que le commerce mondial a poursuivi son rythme de croissance accéléré.

Entre 1999 et 2009, le taux de croissance des exporta-tions mondiales de marchandises était trois plus élevé que celui des exportations de marchandises canadiennes (voir figure 6). En USD historiques, les exportations mondiales de marchandises ont augmenté de 119 % alors que les exportations canadiennes de marchandises n’ont augmenté que de 33 %.24 C’était là le deuxième taux de croissance le plus faible des pays développés du G7. Bien que la croissance de tous les pays développés du G7 ait été inférieure au taux de croissance mondiale, l’Italie, les États-Unis, la France et surtout l’Allemagne ont tous affiché une croissance de leurs exportations supérieure à celle du Canada.

Source : Statistique Canada, PIB en prix courants, Balance des paiements internationaux

Source : Statistique Canada, Balance des paiements internationaux en dollars courants et chaînés 2002

Page 19: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

19

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Figure 6 : Croissance des exportations de marchandises, 1999-2009, Canada et pays du G7

Figure 7 : Croissance des exportations de marchandises, 1999-2009 - Canada et certaines régions

25 Voir la base de données des indicateurs de développement dans le monde, Banque mondiale.

Il convient de noter que lorsque le commerce interna-tional a pris de l’essor dans les années 1990, le pays a connu un taux de croissance moyen annuel du PIB de 2,7 %. Durant les années 2000, ce même taux a glissé d’un point pour s’établir à 1,7 %. La récession mondiale et une foule d’autres facteurs ont contribué à la performance du Canada à la fin des années 2000, mais la détérioration de la position commerciale a certainement contribué au déclin de la performance économique nationale.

Un facteur peut-être plus inquiétant que la croissance faible des exportations canadiennes, est la contribution décroissante du commerce extérieur à l’économie du Canada. Bien que le commerce ait toujours été important pour le Canada, son importance s’est affaiblie ces dix dernières années alors qu’elle s’intensifie ailleurs. Selon un pourcentage du PIB, les exportations canadiennes de biens et de services sont passées de 46 % du PIB en 2000 à 35 % du PIB en 2008.25 Dans l’intervalle, les exportations mondiales de biens et de services sont passées de 25 % du PIB en 2000 à 33 % du PIB en 2008. Une tendance similaire existe dans les pays du G7 (voir figure 8).

Source : OMC, Statistiques du commerce international 2010 Source : OMC, Statistiques du commerce international 2010

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Plusieurs facteurs ont contribué à l’aplatissement des exportations canadiennes des dix dernières années, dont la culmination de l’intégration du commerce nord-américain, la robustesse du dollar canadien, et un déplacement de la composition des exportations canadiennes (y compris la croissance des exportations du secteur des ressources qui ont contrebalancé la baisse des exportations des produits automobiles). De plus, un niveau relativement faible d’exportations canadiennes à destination de régions àcroissanceélevéeajouéunrôledanslesous-rendementdu Canada par rapport au G7 et au reste du monde. Les exportations de marchandises de l’Allemagne ont plus que doublé au cours des dix dernières années, et ses exportations à destination de la Chine sont sept fois plus élevées.26 Une étude du Fonds monétaire international attribue la croissance des exportations allemandes à deux grands facteurs : (1) aux relations que l’Allemagne entretient avec des pays à croissance rapide et (2) à la production régionalisée (délocalisation) du secteur de l’exportation.27 Il convient de noter que ces deux facteurs s’appuient sur les grandes compétences en commerce international des travailleurs allemands. La même étude a révélé que ni la compétitivité des coûts ni la hausse de la demande mondiale en biens d’équipement (une des grandes forces de l’Allemagne) n’avaient contribué à la croissance des exportations allemandes. Par rapport à d’autres pays industrialisés, les entreprises allemandes ont développé les compétences nécessaires pour prospérer dans une économie mondiale en évolution.

le commerce en évolution

La mondialisation s’étant accélérée au cours de la dernière décennie, d’importantes transformations se sont produites dans le paradigme du commerce international canadien et une évolution du commerce28 fondamentale en est ressortie. Cette évolution, qu’Exportation et développement Canada (EDC) et le Conference Board du Canada appellent « commerce d’intégration », observe que le commerce international se trouve de plus en plus refaçonné par la fragmentation du processus de production — la décomposition des étapes de production et le fait de les

Figure 8 : Exportations de biens et de services, selon un % du PIB - Canada, G7 et monde

26 Voir la base de données des indicateurs de développement dans le monde, Banque mondiale.27 Voir le document What Explains Germany’s Rebounding Export Market Share? (Danninger & Joutz, 2007). Accédé le 10 décembre 2010 au http://www.imf.org/external/pubs/ft/wp/2007/wp0724.pdf.28 Services économiques d’EDC, « Le commerce international en évolution : l’émergence du commerce d’intégration » (Hodgson, 2004).29 Voir « Le commerce d’intégration : enjeux pour l’analyse, la statistique et la politique en matière de commerce », (Maule, 2006).

localiser en différents endroits de l’économie mondiale — et l’expansion conséquente du commerce de biens et de services intermédiaires ainsi que des investissements entrants et sortants.29 Le concept du commerce d’intégration reconnaît que les importations, les exportations et les investissements sont de plus en plus interreliés, car les modèles d’approvisionnement exigent de plus en plus que les acteurs du commerce international adoptent une approche holistique pour leurs activités internationales.

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Source : Base de données des indicateurs de développement dans le monde, Banque mondiale

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30 Voir Un regard franc sur le commerce extérieur au Canada, Conference Board du Canada (2010).31 Michael Hart et Bill Dymond, « Théorie du commerce, politique commerciale et intégration transfrontalière », dans Dan Ciuriak, rédacteur, Recherches en politiques commerciales 2006 (Ottawa : ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, 2007).32 Ibid33 Statistique Canada, Bases de données du Registre des importateurs et des exportateurs; agrégation de données spéciales. Se reporter à l’Annexe statistique pour des sommaires par industrie.34 Ces chiffres ne visent que le commerce de marchandises. Il n’existe à l’heure actuelle aucune mesure directe des emplois canadiens pour le commerce des services.

Source : Base de données des indicateurs de développement dans le monde, Banque mondiale

Avant les années 2000, les discussions sur les structures économiques internationales canadiennes portaient essentiellement sur le commerce de marchandises et mettaient de l’avant les exportations comme moteur de la croissance économique du Canada. Or, les volumes d’exportations sous-estiment le rapport existant entre l’économie canadienne et l’économie mondiale.31 Une image plus réaliste de l’interdépendance des activités mondiales et de l’économie canadienne se profile si on examine les importations et les exportations de biens et de services, les flux entrants et sortants de capi-tal d’investissement, les ventes des sociétés affiliées à l’étranger, et les exportations de biens en proportion des expéditions du pays.32

La montée des chaînes de valeur régionales et mondiales, ces dix dernières années, a révolutionné la production mondiale. Auparavant, le commerce englobait les échanges de marchandises sur des marchés visés, mais il repose maintenant sur un système mondial beaucoup plus complexe dans lequel les biens et les services, et les services liés aux biens, traversent de plus en plus les frontières dans les deux sens plusieurs fois pendant le processus de production — tous poussés par des investissements directs étrangers (IDE) considérables et accompagnés par des activités commerciales plus internationalisées. – Anne Park Shannon30

«

»

À un niveau de base, il y avait en 2008, 48 174 exporta-teurs de biens au Canada, qui produisaient 564 milliards $ d’exportations brutes et employaient plus de 3,4 millions de travailleurs (soit environ 20 % de la population active canadienne).33 Les importateurs et exportateurs de biens emploient, collectivement, plus de 6,3 de travailleurs au Canada (soit plus du tiers de la population active cana-dienne).34

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En plus d’exporter, les entreprises canadiennes ont élargi leur présence à l’étranger par l’entremise des ventes de sociétés affiliées à l’étranger. Entre 1997 et 2008, la valeur aux livres des investissements directs canadiens à l’étranger a presque triplé, et est passée de 218 milliards $ à 641 milliards $.35 Bien que les investissements directs à l’étranger favorisent le commerce du fait que les entreprises canadiennes affermissent leur position dans les chaînes d’approvisionnement et les réseaux de distribution, les ventes de sociétés affiliées à l’étranger peuvent aussi être considérées comme des substituts aux exportations. En 2008, les ventes des sociétés affiliées à l’étranger de compagnies canadiennes ont atteint 508 milliards $, une somme quasi équivalente à la valeur des exportations canadiennes (564 milliards $).36

Les investissements étrangers au Canada jouent aussi un rôlenévralgiquedansl’économiecanadienne.Ilsfournis-sent le fonds de roulement nécessaire à l’expansion et à la croissance des activités au Canada, et les entrées soutenues de capitaux étrangers contribuent à la création d’emplois au Canada. En 2007, les entreprises étrangères

ayant des sociétés affiliées au Canada avaient des revenus d’exploitation de 935 milliards $, soit près du tiers (29,4 %) de l’ensemble des revenus d’exploitation canadiens (voir figure 9).37 Cela représente plus de 175 % de la valeur de toutes les exportations canadiennes. Il y a deux façons d’examiner le stock d’investissements directs étrangers au Canada. Ou il différencie tout simplement les entreprises canadiennes des entreprises étrangères, ou il souligne l’interdépendance de l’économie mondiale et de l’économie canadienne. Entre 1997 et 2008, le stock d’investissements directs étrangers au Canada a quasi triplé et est passé de 194 milliards $ à 540 milliards $. Il importe aussi de noter que le profil des exportations canadiennes est très biaisé à l’endroit des sociétés sous contrôleétranger.Alorsqueseulement9%desexportateurscanadienssontsouscontrôleétranger,ilssontresponsablesde près de la moitié des exportations totales de marchan-dises canadiennes.38 C’est pourquoi les entrées soutenues d’investissements directs étrangers peuvent avoir une très grande incidence sur l’avenir des exportations canadiennes.

$200

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Exportations seulement Investissement direct étranger

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d’entreprises canadiennes

2007 2008

Ventes de sociétésaf�liées canadiennes

d’entreprises étrangères

Exportations

535 $ 564 $481 $ 508 $

935 $

Figure 9 : Contributions à l’économie canadienne : exportations canadiennes et ventes de sociétés affiliées étrangères (en milliards $ courants)

35 Ces chiffres ne visent que le commerce de marchandises. Il n’existe à l’heure actuelle aucune mesure directe des emplois canadiens pour le commerce des services. 36 Voir Le bilan des investissements canadiens internationaux, Statistique Canada.37 Profil des exportateurs canadiens, Contrôle étranger des exportations de marchandises canadiennes, 2002 (Statistique Canada no 65-507-MIE au catalogue, No. 4).

Sources : Statistique Canada - Balance des paiements internationaux, Statistiques du commerce des sociétés affiliées à l’étranger et Loi sur les déclarations des personnes morales.

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Difficultés liées à la mesure de la contri-bution totale des activités internationales à l’économie canadienne

Les problèmes de mesure et de définition font en sorte qu’ilestdifficiledebiencernerlerôledesactivitésinter-nationales dans l’économie canadienne. Une mesure idéale saisirait la contribution totale de l’économie mondiale à l’économie canadienne ou, en d’autres mots, permettrait de déterminer l’envergure de l’économie canadienne si on pouvait exclure l’impact de l’économie mondiale. Com-bien d’emplois canadiens dépendent du commerce mondial et de la proximité du Canada à la plus grande économie mondiale? Bien qu’il existe des mesures du nombre d’emplois attribuables aux exportations (environ un sur cinq)39, il n’existe pas de mesure qui enregistre, sur une base cumulative, le nombre d’emplois qui sont appuyés par les exportations, les investissements bidirectionnels, la gestion (au Canada) de sociétés affiliées canadiennes à l’étranger, la participation des entreprises canadiennes aux chaînes d’approvisionnement mondiales et tous les autres mécanismes d’intervention du Canada dans l’économie mondiale.

Par ailleurs, l’envergure des changements économiques structurels découlant de la mondialisation demande que les bureaux de statistiques révisent leur approche à ce que l’on appelle dans le vocabulaire statistique « mesure

des entreprises » — soit la mesure des entreprises et leurs activités économiques – afin de saisir l’évolution des intrants et des extrants.40 Un exemple populaire de dis-torsion des statistiques sur le commerce vise les chaînes d’approvisionnement mondiales de l’iPhone d’Apple. Cet appareil est entièrement conçu et appartient à une com-pagnie américaine, mais ses pièces sont fabriquées dans de nombreux pays (par le fabricant de puces allemand Infineon, la compagnie britannique ARM Holdings, le géant sud-coréen de l’électronique Samsung, et d’autres fournisseurs de la Corée du Sud, du Japon, de Taipei, de la Chine et des États-Unis) et assemblées en Chine. Les statistiques commerciales de la Chine et des États-Unis considèrent l’appareil iPhone comme une exportation chinoise à destination des É.-U.41 Les chercheurs Xing et Detert de l’Asian Development Bank Institute ont déterminé que les importations du iPhone de la Chine ajoutaient 1,8 milliard $ au déficit de la balance commerciale des É.-U. avec la Chine en 2009.42 Dans un même ordre d’idées, 55 % de la valeur d’une vente de l’iPhone reviennent à Apple aux É.-U. sous forme de bénéfices43 et les marges bénéficiaires s’améliorent du fait qu’Apple réduit les coûts

39 Voir Exportations, PIB et emploi, Cameron, ministère des Affaires étrangères et du Commerce international.40 Voir Globalization and Official Statistics, Robin Lynch, Office for National Statistics, UK, présenté au Joint EFTA/UNECE/SSCU Seminar “Economic Globalization: A Challenge for Official Statistics” (2007).41 Voir article du Wall Street Journal intitulé “Tech Supply Chain Exposes Limits of Trade Metrics” (Batson, December 15, 2010) Accédé le 15 décembre 2010 au http://online.wsj.com/article/SB10001424052748704828104576021142902413796.html#ixzz18EB4Aqxg. 42 ADBI Working Paper 257: How the iPhone Widens the United States Trade Deficit with the People’s Republic of China (Xing and Detert, December 2010). Accédé en décembre 2010 au http://www.adbi.org/files/2010.12.14.wp257.iphone.widens.us.trade.deficit.prc.pdf. 43 Voir l’article du Business Week au http://www.businessweek.com/technology/content/jul2008/tc20080714_070565.htm.

Figure 10 : Impartition de la production pour les marchés d’exportation – Flux de biens et d’argent

(Finances, développement, marketing)

StocksProduits �nisMatériaux

Fournisseur decomposants Transformateur Marché �nal

Siège social

Source : « Problèmes de données dans le contexte du commerce intégratif entre le Canada et les États-Unis : Comment mesurer les chaînes d’approvisionnement » (Ridgeway, 2007) Statistique Canada

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dans la chaîne d’approvisionnement mondiale. Tout comme l’iPhone, les produits canadiens de haute technologie tels que le téléphone intelligent BlackBerry n’augmentent pas les exportations canadiennes, et sont plus aptes à être saisis comme une hausse des importations. De cette manière, les statistiques conventionnelles sur le commerce surestiment considérablement les déficits découlant du commerce bilatéral entre un pays qui sert de plateforme d’exportation par les multinationales et les pays de destination.44

La complexité de l’impartition de la production pour les marchés d’exportation a fait en sorte que les flux de marchandises et de trésorerie ne sont plus alignés. Les modèles d’affaires contemporains des activités internatio-nales ne sont plus de simples modèles où un produit est fabriqué dans un pays et exporté dans un autre pays, et où les fonds du pays importateur sont remis à l’exportateur.

La figure 10 illustre un modèle d’impartition de la production dans le contexte du commerce d’intégration. Les activités d’impartition ou d’externalisation comprennent celles qu’exécutent (1) le siège social (finances, développement et marketing), (2) un fournisseur de composants, (3) un transformateur et (4) le marché final. Les démarcations de la figure représentent des frontières nationales, les quatre fonctions étant accomplies dans un pays différent. Dans le cadre de ce modèle, une entreprise canadienne peut gérer la production en s’approvisionnant en matières dans un pays, en en confiant la transformation à un autre pays et en livrant le produit final à un troisième pays, et ce sans que les marchandises n’entrent jamais au Canada. Dans un tel contexte, les flux financiers se produisent entre le siège social et trois autres fonctions (qui créent des retombées économiques et des emplois pour le Canada), mais aucune importation ni exportation n’est destinée au Canada ou n’est effectuée à partir du Canada. Des variantes de ce modèle sont de plus en plus populaires dans certains secteurs, dont celui des vêtements.

Dans les faits, des entreprises canadiennes participent au commerce d’intégration dans ces quatre fonctions de pro-duction. Les organismes statistiques, telle que Statistique Canada, doivent donc tenter de mesurer les activités des quatre pays de la figure 10. Statistique Canada s’emploie actuellement à modifier les programmes statistiques et les techniques de collecte de données pour résoudre les diffi-cultés liées à la mesure des activités des quatre entreprises. Mais pour le moment, il est impossible de déterminer ce que sont les retombées du commerce d’intégration pour le Canada. À l’avenir, de nouvelles mesures des travailleurs seront nécessaires pour bien comprendre la main-d’œuvre appuyant les activités internationales. Nous devons développer de tels indicateurs (ou estimations) pour bien cerner la population active du commerce international, et éviter de compter deux fois les emplois liés à la définition élargie du commerce d’intégration.

le fin mot de l’histoire

Bien que des mesures historiques telles que le pourcentage du PIB donnent un aperçu de l’importance du commerce international pour l’économie canadienne, de telles mesures sous-estiment l’interdépendance de l’économie canadienne et de l’économie mondiale de même que l’importance du commerce international pour l’économie et la prospérité du Canada. Comme le mentionnait d’ailleurs le directeur Someshwar Rao d’Industrie Canada, « Lorsqu’on parle et qu’on mesure l’importance du commerce international, il convient de passer d’un cadre statique à un cadre dynamique. Dans un cadre statique, les activités de commerce international contribuent directement à l’économie canadienne par le biais d’exportations de biens et de services, et de création d’emplois. Mais, plus encore, le commerce international contribue énormé-ment par son impact dynamique sur l’affectation des ressources, la création de capital, le développement des ressources humaines, l’innovation et la productivité. » (Traduction) Les entreprises qui font affaires à l’étranger investissent davantage dans le matériel, les TCI et la R-D, emploient plus de travailleurs plus scolarisés et ont une productivité plus élevée.

Les avantages dynamiques à long terme du commerce international sont à la rigueur peut-être plus importants que les avantages directs de la création d’emplois à salaires élevés.Lerôledesactivitésmondialesdansl’économiecanadienne est aujourd’hui omniprésent et la capacité desentreprisescanadiennesd’yparticiperjoueraunrôleprépondérant dans la prospérité future du Canada. Ainsi, l’importance des activités commerciales internationale des Canadiens s’intensifiera alors que la mondialisation poursuit inexorablement son parcours.

L’avènement du commerce d’intégration a touché les secteurs traditionnels, depuis les ressources à la fabrica-tion et à la technologie, tout en intensifiant l’influence des industries du savoir qui contribuent de plus en plus à la croissance du commerce. Ces réalités font en sorte qu’il est impératif pour tous les secteurs d’acquérir de la main-d’œuvre très qualifiée et compétente en commerce international. Des ressources humaines très qualifiées seront essentielles à la croissance soutenue du commerce international du Canada, et ultimement pour assurer la compétitivité et la prospérité soutenues du pays dans un monde refaçonné par des courants d’échanges mondiaux.

44 Ibid.

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2545 Nous avons attribué une plus grande importance aux tendances soulevées le plus fréquemment par les parties intéressées.

2. CATALYSEURS DU COMMERCE ET INCIDENCES SUR LES RESSOURCES HUMAINES : FAITS SAILLANTS DES ENTREVUES

du commerce international au Canada. On a également demandé aux personnes interviewées de décrire comment ces facteurs influent sur les besoins en ressources hu-maines des entreprises canadiennes. Quarante-sept chefs d’entreprise et praticiens ont participé aux entrevues, ceux-ci représentant des secteurs industriels évoluant dans diverses activités internationales. Ont participé aux entrevues des dirigeants du monde des affaires du Canada présents sur les marchés de l’Amérique du Nord, d’Europe, de l’Amérique latine, de l’Afrique, du Moyen-Orient et de l’Asie qui ont discuté des défis qu’ils affrontent dans chaque partie du monde. Des représentants gouverne-mentaux de niveau supérieur et des représentants du secteur de l’enseignement ont également été interviewés.

Lecommerceinternationalajouéunrôledepremierplan dans la croissance économique mondiale au cours du dernier siècle. De nombreux ouvrages de recherches décrivent le flux des échanges commerciaux, les barrières au commerce et la croissance économique liée au commerce. Il n’existe cependant que bien peu de recherches sur la main-d’œuvre et les compétences qui sous-tendent le commerceinternational,ouencoresurlerôlequejouentles différents programmes de formation et de développe-ment des compétences qu’offrent les gouvernements, les universités, les collèges et le secteur privé.

Dans le cadre de cette recherche, on a demandé à certains dirigeants d’affaires canadiens de décrire les facteurs qui, selon eux, auront la plus grande importance sur l’avenir

Bien que les personnes interviewées aient identifié une foule de facteurs et de tendances influant sur le com-merce, neuf grands thèmes sont ressortis comme étant les plus importantes tendances façonnant l’avenir du commerce international.45 Bon nombre des tendances observées reflètent de nouvelles réalités mondiales peu réjouissantes pour les entreprises canadiennes et révèlent d’importantes lacunes sur le plan des compétences pour de nombreuses entreprises canadiennes. Les principaux catalyseurs du commerce, tels que relevés lors des entre-vues, et leurs répercussions sur les ressources humaines, dégagées par l’équipe de recherche, sont les suivants.

1. Il existe, parmi les gens d’affaires, les dirigeants gouvernementaux et les Canadiens, un manque de sensibilisation et de reconnaissance de l’importance du commerce mondial pour la prospérité canadienne. Le manque de sensibilisation et le désintéressement de nombreux Canadiens et Canadiennes envers le commerce international représentent foncièrement un enjeu de ressources humaines. Ignorer cet enjeu met en péril la compétitivité et la prospérité économique du Canada.

2. Internet aplatit le monde et ouvre de nouveaux débouchés internationaux, particulièrement pour le secteur des services. La part du commerce des services dans le commerce mondial s’intensifie, mais la croissance des exportations de services canadiennes se laisse distancée par toutes les régions du monde. Il existe peu de mesures pour décrire la main-d’œuvre des services du commerce international. Il est probable que les enjeux liés à la reconnaissance

des titres de compétences professionnelles, le mouvement international des travailleurs, le marketing international des intangibles et d’autres enjeux de ressources humaines viennent circonscrire la croissance des exportations de services canadiennes.

3. la restructuration des chaînes d’approvi- sionnement stimule la demande de compétences en développement des affaires. La croissance exigera des compétences pour trouver de nouveaux clients, développer de nouveaux produits et services, repérer de nouveaux fournisseurs et identifier de nouvelles occasions d’affaires le long des chaînes de valeur mondiales.

4. la conformité réglementaire représente, selon les entreprises, l’obstacle le plus important à la participation aux chaînes de valeur mondiales. Il existe une pénurie sérieuse de compétences et de professionnels spécialisés dans la conformité réglementaire auprès de toutes les sociétés internationales.

5. la puissance mondiale se déplace vers l’asie et les marchés en développement. Pour réussir, les entreprises canadiennes doivent avoir des travailleurs qui connaissent ces marchés et posséder les compétences nécessaires pour affronter des défis commerciaux, qui sont souvent différents de ceux qu’on doit affronter en Amérique du Nord. Bon nombre des enjeux que doivent surmonter les sociétés canadiennes dans les marchés en développement portent essentiellement sur les ressources humaines, mais peu de recherches se penchent sur les enjeux du commerce international.

Page 26: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

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6. les gains de productivité et l’innovation soutenue sont des facteurs décisifs de la réussite, surtout en présence d’un dollar canadien robuste. Pour les entreprises canadiennes, la pénurie de compétences représente le troisième plus important obstacle à l’innovation. Des compétences en analyse et en atténuation de risques seront essentielles pour surmonter les barrières à l’innovation.

7. les chaînes d’approvisionnement s’allongent et un plus grand nombre d’entreprises ont besoin de compétences en gestion internationale pour gérer les chaînes de valeur et les relations avec les fournisseurs mondiaux, particulièrement chez les importateurs canadiens.

8. les limites de capacité cyclique occasionnent une hausse des frais de transport et une pénurie dans la disponibilité du transport. La pénurie de camionneurs et d’autres travailleurs du transport se répercutera sur les frais de transport, tout comme les exigences changeantes en matière de sécurité frontalière. Les personnes interviewées ont signalé que plus de formation serait nécessaire pour les professions de la gestion des chaînes d’approvisionnement internationales.

9. le financement du commerce extérieur et l’investissement direct étranger sous forme d’acquisitions et de coentreprises seront essentiels à l’avenir du commerce international. Entre 85 et 90 pour cent du commerce international est appuyé par un type de financement du commerce. Les sources de capitaux disponibles pour l’expansion des activités commerciales se déplacent vers les pays en développement, lesquels représentent maintenant le quart des sorties d’investissements directs étrangers. Il faudra des compétences pour obtenir des capitaux des marchés en développement afin de stimuler l’expansion commerciale future.

Ces thèmes sont issus d’entrevues détaillées effectuées dans le cadre de l’étude d’évaluation préliminaire. Les participants ont été non seulement ouverts et sincères à partager leurs opinions et perspectives sur les activités internationales, le commerceextérieuretlerôleduCanadadanscedomaine,mais ils tenaient à le faire. Des dirigeants politiques actuels et anciens, des diplomates de niveau supérieur, des dirigeants de grandes entreprises et de petites entreprises ont tous cherché à partager leur expertise et ils s’entendent tous sur un même point fondamental :

Il est impératif, d’un point de vue des possibilités et de la concurrence, que les Canadiens s’engagent de manière plus proactive, efficace et globale dans les activités, le commerce et les investissements internationaux.

Les entrevues ont souligné certaines réalités courantes, dont l’ascension de l’Asie et l’impact de l’appréciation du dollar canadien, mais aussi certains aspects moins apparents tels que les exigences de plus en plus répandues et complexes en matière de réglementation et de conformité dans le monde.

Des observations additionnelles, appropriées à l’analyse, peuvent venir se greffer aux conclusions des entrevues. Bien que les programmes gouvernementaux aient mis plus d’accent, naturellement, sur le développement des expor-tations et l’attraction des investissements, la notion de commerce d’intégration et une perspective plus holistique des activités et des investissements internationaux préconisent une approche plus équilibrée aux programmes d’exportations, d’importations et d’investissements (entrants et sortants). Les exportations occasionnent des recettesetcontribuentaucôté«positif»del’équationde la balance des échanges, et pourtant les importations sont essentielles pour accroître le niveau de vie et améliorer la qualité de vie des Canadiens et Canadiennes. Les importations s’intègrent de plus en plus dans la production des biens destinés à l’exportation, et la nature des alliances internationales entre des entreprises de toutes tailles des chaînes d’approvisionnement mondiales est telle que les investissements bidirectionnels, c’est-à-dire entrants et sortants, peuvent se révéler critiques à l’amélioration de la position globale des entreprises canadiennes et de l’économie canadienne.

Aux fins de la présente recherche, cela laisse entendre qu’il est possible voire impératif de mieux appuyer et développer le volet importation de l’équation commerce-investissement. La formation et le développement, le soutien et les programmes gouvernementaux et les besoins en ressources humaines se retrouvent des deux côtésdesactivités,ducommerceetdesinvestissementsinternationaux. L’aspect exportation ou sortant et l’importation ou entrant sont tous les deux essentiels dans le cadre du commerce d’intégration et de l’évolution des chaînes d’approvisionnement mondiales.

Les efforts des secteurs public et privé dans les domaines des activités internationales et du développement du commerce sont plus efficaces lorsqu’ils sont concertés ou, à tout le moins, complémentaires. Les grandes nations commerçantes ont connu beaucoup de succès en alignant la stratégie commerciale sur les initiatives, programmes et financement publics, un leadership éclairé académique, la recherche et l’analyse. Une meilleure concertation publique-privée de tous les aspects de l’approche canadienne à l’engagement international, depuis l’image de marque à la stratégie, l’exécution et les transactions, sera dès lors un facteur prépondérant de réussite des activités internationales. Les résultats de l’étude d’évaluation préliminaire et de toute recherche ultérieure, y compris des renseignements améliorés sur le marché du travail et les ressources humaines du commerce international, sont un facteur clé d’une concertation efficace.

Page 27: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

27

Au-delà de tous les catalyseurs et tendances qui sous-ten-dent le commerce international, plusieurs grandes réalités sont apparentes.

• Lesentreprisesdoiventparticiperdemanière urgente, proactive et systématique aux activités, au commerce et aux investissements internationaux. • Ladiversificationdesdomainesd’intérêt,auniveau du marché et du secteur, est essentielle, et exigera l’implication d’activités directes de ressources humaines et de développement.

• Lesobligationsenmatièredeconformitéréglementaire ont supplanté les tarifs comme obstacle principal au commerce et les ressources humaines requises pour surmonter cet obstacle sont peu nombreuses. Une stratégie nationale pour se pencher sur cette barrière est essentielle pour la croissance future du commerce. • Leseffortsdéployéspourfavoriseretdévelopperune perspective internationale auprès des entreprises canadiennes de toutes tailles ont connu un succès mitigé, et on admet généralement que des efforts concertés assortis de données probantes et d’une explication claire sont impératifs.

Aperçu des tendances commerciales et des incidences sur les ressources humaines46

46 Ce tableau représente une synthèse des entrevues de recherche primaire auprès des parties intéressées et de la recherche secondaire.

Catalyseur

Il existe un manque de sensibilisation et de recon-naissance de l’importance du commerce mondial pour la prospérité future du Canada.

La mondialisation de la production continue d’être l’élément mo-teur d’une transition des modèles d’activités d’exportation simples aux modèles plus com-plexes du commerce d’intégration qui créent des emplois à salaires élevés au Canada mais demandent de nouvelles compétences.

Incidences sur les ressources humaines

• Laréussitedansl’économiemondialereprésenteunfacteurprépondérantdela prospérité économique du Canada et pourtant, seulement un petit nombre d’entreprises canadiennes font des affaires internationales. • Lespersonnesinterviewéessontd’avisqueleschefsd’entreprisecanadienssont souvent plus réservés et réticents à prendre des risques à l’étranger que leurs homologues d’autres pays. • 55%desgestionnairesdechaînesd’approvisionnementestimentqu’ilsdoivent connaître « mieux » ou « beaucoup mieux » les activités internationales. • Certainesgrandesécolesdecommercecanadiennesoffraientdesprogrammes d’études en commerce mondial mais, en 2005, un tiers des programmes d’études commerciales canadiens n’avaient aucun contenu international. • Ilfautfaireplusdepromotionpourrehausserlasensibilisationauxperspectiveset carrières potentielles en commerce international, et stimuler la présence sur les marchés mondiaux.

• Laplupartdesdonnéessurlecommerceinternationalmettentl’accentsurles exportations. Elles décrivent un modèle d’exportation classique suivant lequel une entreprise canadienne fabrique un bien ou un service qui est ensuite exporté en contrepartie d’une somme d’argent. • L’avènementducommerced’intégrationcréedesmodèlessuivantlesquelsdesbiens canadiens sont approvisionnés, produits et distribués dans de nombreux pays, sans même parfois entrer au Canada. Des fonctions commerciales telles que le marketing, les finances, la R-D, la logistique et d’autres activités opérationnelles continuent d’être exécutées au Canada. • Lescompétencesàl’appuidelacroissanceducommercechangentaugréde l’apparition de nouveaux processus liés au commerce d’intégration. • Nousavonsbesoindecompétencespourgérerlaproductiondebiensoulaprestation de services de fournisseurs et marchés multiples. Cette situation s’applique particulièrement aux produits de haute technologie ou à d’autres biens/services dont la recherche, le développement et la conception de produits sont de plus en plus séparés de l’approvisionnement, de la production et de la distribution. • Lesétudesdemultinationalesaméricainesrévèlentquelacroissancedesactivitésde société affiliées à l’étranger vient compléter et non supplanter les grandes activités de la société mère aux É.-U. L’intensification de la mondialisation a créé un plus grand nombre d’emplois mieux rémunérés aux États-Unis, ce qui a occasionné une hausse des investissements en capital auprès des sociétés mères américaines. • Unehaussedel’engagementinternationaldesentreprisescanadiennessuscitera non seulement une hausse de revenus, mais créera plus d’emplois à salaires élevés, tout en améliorant la compétitivité mondiale.

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Catalyseur

Internet aplatit le monde et ouvre de nouveaux marchés internationaux, surtout pour le secteur des services.

La conformité réglemen-taire est le plus grand obstacle à la participation aux chaînes de valeur mondiales.

Incidences sur les ressources humaines

• Lesecteurdesservicesreprésente77%detouslesétablissementscommerciaux canadiens, 78 % des emplois et 72 % du PIB canadien. De 2005 à 2008, la croissance des exportations de services canadiens a compensé la diminution des exportations de marchandises. • Lecommercedesservicesenglobelesservicescommerciauxtraditionnelstelsque les services de transport et de voyage, mais aussi une foule de services commerciaux tels que les services de gestion (exportations de 5,8 milliards $), les services professionnels et techniques (4,9 milliards $), les services d’information (4,9 milliards $), et de nombreux autres. Bon nombre de ces services peuvent être offerts à l’étranger par Internet. • Bienquelesecteurcanadiendesservicessoitbienétabli,laperformancedu commerce international de services du Canada est inférieure aux autres régions du monde depuis les dix dernières années. Cette performance peu reluisante s’explique mal, mais elle pourrait être attribuable en partie aux défis uniques en ressources humaines des exportations de services et en partie au manque d’appui gouvernemental à l’égard des activités internationales du secteur des services. • Lespersonnesinterviewéesontsoulevéplusieursobstaclesderessourceshumaines à la croissance des entreprises de services, dont les défis que présentent l’entrée sur le marché, les communications et la gestion à distance, la culture, les aspects juridiques et le financement de même que la reconnaissance des compétences professionnelles et le courant migratoire. • Lesstatistiquesactuellessurlapopulationactiveducommerceinternationalde services sont très limitées et sont inadéquates pour formuler des observations sur les enjeux en ressources humaines du commerce de services.

• Alorsquelestarifs,lespolitiquesantidumpingetautrespolitiquessimilairesétaient antérieurement utilisés pour créer des barrières au commerce international, c’est la nouvelle vague de règlements qui s’impose aujourd’hui comme principal obstacle au commerce. • Laconformitécommercialetouchelesdemandesenressourceshumainesàplusieurs niveaux. Par exemple, les questions de conformité frontalière forcent de petits transporteurs à ne plus offrir de services transfrontaliers. Les restrictions en matière de cabotage47 limitent aussi les possibilités pour les transporteurs canadiens. • Lespénalitéspournon-conformitéréglementairecoûtentdeplusenpluscheraux entreprises et les sociétés internationales doivent investir davantage dans la conformité commerciale. • Uneentreprisedoitseconformeràtouteunegammederèglements,ceux-citouchant entre autres les douanes et la sécurité frontalière, le transport des marchandises (restrictions de poids ou normes d’entreposage), la sécurité des produits (restrictions sur les matériaux utilisés ou en matière d’étiquetage), l’environnement, les permis de travail et de nombreux autres. • Laconformitéréglementairedecomplexifiedufaitdesdifférentesrèglesetrestrictions existant dans les pays et les provinces. Il faut très bien connaître la réglementation canadienne et celle de chaque pays où on fait affaires. • Touteslesfonctionsorganisationnellesdoiventmieuxconnaîtrelesrèglements commerciaux. Les services de développement de produit, de marketing, d’approvisionnement, de transport et autres doivent être au fait des enjeux de conformité réglementaire. • Lesentreprisessignalentunepénuriegravedetravailleurspossédantles compétences et les connaissances nécessaires pour gérer les questions de conformité réglementaire. L’importance de cet aspect sous-tend la demande en professionnels de conformité réglementaire de niveau supérieur dans les grandes entreprises. • Lerecrutementférocedeprofessionnelsenconformitéréglementaireforceles entreprises à se tourner vers l’étranger pour trouver les compétences et les connaissances voulues. Des travailleurs canadiens sont recrutés à l’étranger. • Lesentreprisesdéplacentdeplusenplusleursactivitésetleursinstallationsd’unpays à un autre, selon la réglementation. La disponibilité d’un bassin de travailleurs compétents et qualifiés se répercutera directement sur la réussite des compagnies canadiennes à l’étranger.

47 Le cabotage s’entend du transport de marchandises ou de passagers entre deux points dans le même pays, à l’aide d’un navire ou d’un aéronef enregistré dans un autre pays.

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Catalyseur

L’Asie et les marchés en développement sont en passe de devenir des puissances mondiales.

La restructuration des chaînes de valeur provoque une demande de compétences en développement des affaires.

Les problèmes d’innovation et de produc-tivité du Canada mettent en péril la compétitivité internationale des en-treprises canadiennes, surtout en présence d’un dollar canadien robuste.

Incidences sur les ressources humaines

• LesÉtats-UnissontdeloinleplusgrandpartenairecommercialduCanada.Les entreprises canadiennes connaissent assez bien la structure du marché américain, la culture et la langue étant des « points communs. » • Dansl’avenirimmédiat,ons’attendàcequelacroissancedel’économieaméricainesoit au ralenti en raison de la situation financière et des problèmes de compétitivité, ce qui limitera les possibilités de croissance des entreprises canadiennes sur le marché américain. • Lesoccasionsdecroissancedesactivitésinternationalessetrouventprincipalementsur les marchés en développement, où les Canadiens connaissent moins bien les chaînes d’approvisionnement, les réseaux de distribution, les cultures, les langues et la façon de faire des affaires. • Pourréussir,lesentreprisesdoiventavoirdestravailleursquiconnaissenttrèsbien les chaînes de valeur de ces marchés. Les écarts de connaissances des chaînes de valeur sont plus problématiques pour les petites et moyennes entreprises ayant moins de ressources. • Descompétencessocialesetderéseautagesontessentiellespourmettreàprofit les réseaux commerciaux et nouer des relations dans ces marchés. • Lesresponsablesdelastratégiedel’entreprisedoiventêtreconscientsdes différences dans la structure de marché. Les structures de coûts, les prix, les canaux de distribution, les pratiques de partenariat et les stratégies d’investissement florissantes de ces marchés ne correspondent pas à ceux qui existent au Canada. • Laconcurrenceestvivesurcesmarchésetlesentreprisescanadiennesdoiventpouvoir la soutenir en fournissant des produits de grande qualité et des services novateurs. Et dans le même ordre d’idée, elles doivent protéger leur propriété intellectuelle.

• Larécessionabouleversélesstructuresdechaînedevaleur,danslemondeeten Amérique du Nord. Avant la récession, les chaînes de valeur étaient canalisées. Maintenant, certaines grandes entreprises quittent le Canada et externalisent leurs activités sur une base mondiale. • Cettetendanceprovoqueunedemandeenprofessionnelsdudéveloppement des affaires qui peuvent : (1) trouver de nouveaux clients, (2) développer de nouvelles gammes de produits, (3) repérer de nouveaux fournisseurs, et (4) identifier de nouveaux endroits dans la chaîne d’approvisionnement mondiale où leur entreprise peut s’intégrer. • Ilexisteunedemandecroissanteenprofessionnelsdudéveloppementdesaffaires internationales de niveau supérieur pouvant piloter les activités d’une entreprise dans ces quatre grands domaines. • Lesgestionnairesdeniveauxintermédiaireetsupérieurdoiventmieuxconnaîtreles chaînes de valeur mondiales et les chaînes d’approvisionnement mondiales de tous les secteurs. • Cesgestionnairesdoiventposséderlescompétencesnécessairespourtirerparti de la veille concurrentielle ainsi que des réseaux d’affaires et de recherche (le volet « savoir qui » du savoir-faire). • Unebasedetalententrepreneurialàconscientisationmondialeserarequisepour soutenir la croissance des entreprises canadiennes sur les marchés extérieurs.

• LaproductivitéduCanadaestinférieureàlamoyennedespaysmembresde l’OCDE et la croissance de la productivité traîne loin derrière les États-Unis depuis la dernière décennie. • LaproductivitédusecteurcommercialduCanadaétaitde75%decellesdes sociétés américaines en 2007, par rapport à 90 % au début des années 1980. • Pourréussirsurlesmarchésinternationaux,lessociétéscanadiennesdoivent affronter la concurrence par des gains de productivité, l’innovation ainsi que des produits et services de grande qualité. • LesproblèmesdefaibleproductivitéduCanadasontparticulièrementgravesdans les industries de services, qui représentent une part croissante du commerce mondial.

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Catalyseur

Les chaînes d’approvisionnement s’allongent et demandent de plus grandes compé-tences en gestion interna-tionale, surtout pour les importateurs.

Des facteurs cycliques causent des limites de ca-pacité, ce qui fait grimper les frais de transport et provoque une pénurie de transports disponibles.

Le départ à la retraite de travailleurs plus âgés et plus expérimentés stimulera la demande en travailleurs qualifiés. Une bonne partie du bassin futur de travailleurs sera issu de l’immigration.

Incidences sur les ressources humaines

• Lesentreprisesplusproductivesonttendanceà(1)investirdavantagedansla machinerie, l’équipement et la technologie de l’information, (2) investir davantage dans la R-D, (3) employer un plus grand nombre de travailleurs très scolarisés, et (4) faire des affaires internationales. • Lorsqu’ellesexportent,lescompagniesaugmententlestechnologiesdepointe qu’elles utilisent, s’approvisionnent davantage à l’étranger pour les technologies avancées et connaissent mieux les technologies de pointe. • Lequartdesentreprisescanadiennesestimentqu’unmanquedecompétencesest un obstacle à l’innovation. Près de la moitié des fabricants estiment que l’incertitude et le risque représentent des obstacles à l’innovation. Des compétences en évaluation de risques seront nécessaires pour surmonter ces obstacles.

• Lesintermédiairestelsquelesgrossistes,jouentdepuislongtempsunrôlede « facilitateur » dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, en comblant les écarts de communication, géographiques et culturels. • L’améliorationdescommunicationsetl’évolutiondesbesoinsd’affairesfonten sorte que les acheteurs interagissent plus directement avec les fournisseurs. • Cettesituationstimulelademandedecompétencesengestioninternationale,en développement de produit international, en gestion de produits et dans d’autres domaines connexes. • Selonunsondageeffectuéen2010auprèsdegestionnairesdechaîne d’approvisionnement de niveau supérieur, 51 % des compagnies « ont un responsable de la chaîne d’approvisionnement siégeant au conseil d’administration ou il y en aura un d’ici deux ans. » • Cetteétudeetnosentrevuesontconfirméqu’ilyaura,àl’avenir,uneplusgrande demande en responsables supérieurs de chaînes d’approvisionnement.

• Desfacteurstelsquelahaussedesprixducarburant,leschangementsréglementaires, les changements démographiques (soit une pénurie de conducteurs) et les bouleversements économiques sont autant de facteurs qui se répercutent sur la disponibilité de services de transport pour le mouvement des marchandises. Ces facteurs sont en évolution constante. • Descompétencesengestionlogistiqueetengestiondelachaîne d’approvisionnement sont nécessaires pour assurer le mouvement des biens. • Silesperturbationsdelachaîned’approvisionnementsemaintiennentà long terme, il faudra repenser les pratiques de gestion juste à temps des chaînes d’approvisionnement mondiales. • Denouveauxmodèlesdegestionlogistique(àsavoirdescarrefourslogistiquesmondiaux) se dessinent et on n’a très peu examiné leurs besoins en ressources humaines.

• Lesréseauxétablis,lesrelationsetuneconnaissanceapprofondiedumarchésont tous des facteurs de réussite sur les marchés étrangers. • Ledépartàlaretraitefuturdestravailleursexpérimentésencommerceinternational pourrait causer des lacunes dans les connaissances organisationnelles, ce qui pourrait se répercuter sur la croissance future du commerce international. • LeCanadapossèdeunemain-d’œuvreinstruitequisecompareavantageusement sur le plan de l’éducation primaire et postsecondaire, mais les entreprises canadiennes accusentunretarddanslenombredetitulairesdedoctoratetd’autresdiplômésde deuxième et troisième cycles, surtout dans les sciences, le génie et les affaires, qu’elles emploient.Cesprofessionnelsjouentunrôleprépondérantdansl’innovation,laR-D et la compétitivité internationale. • Lebassindetravailleursqualifiésnécessairespourassurerlacompétitivité internationale des entreprises sera touché par l’émigration et l’immigration des travailleurs qualifiés. Étant donné que la plupart de la croissance de la main-d’œuvre canadienne sera issue de l’immigration, il faut veiller à ce que la politique en matière d’immigration (de même que la formation et le soutien des immigrants) s’harmonise avec les besoins des entreprises faisant affaires à l’étranger. Par ailleurs, comme la demande mondiale en professionnels très qualifiés en commerce international est très forte, les sociétés canadiennes doivent instaurer des stratégies pour maintenir en poste ces travailleurs.

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Il existe un manque de conscientisation et de reconnaissance quant à l’importance du commerce mondial pour la prospérité du Canada.

Les entreprises présentes sur les marchés extérieurs ont tendance à avoir une meilleure productivité que celles dont les activités sont uniquement nationales. On a démontré que l’accès aux marchés internationaux favorise l’adoption de technologies de pointe, augmente l’approvisionnement étranger en technologies de pointe et améliore la conscientisation aux technologies de pointe. Les entreprises exportatrices ont tendance à investir davantage dans la machinerie, l’équipement, les technologies de l’information et la R-D. Cela renforce leur compétitivité au pays et à l’étranger, et ces activités sont souvent essentielles à la réussite à long terme de la compagnie, car elle doit affronter des concurrents de marchés émergents.48 Aux prises avec ces réalités, plusieurs dirigeants d’entreprises internationales interviewés se préoccupent du petit nombre de compagnies canadiennes présentes sur les marchés internationaux, autres que les États-Unis.

De nombreuses personnes interviewées ont signalé que l’aisance et la familiarité du Canada avec le marché américain entravent le développement du commerce multilatéral dans les marchés émergents à croissance élevée. Ces personnes critiquent souvent leurs pairs du secteur, et signalent qu’un trop grand nombre de sociétés canadiennes se concentrent trop sur le marché intérieur. L’aversion pour les risques, l’inflexibilité, une perspective nationale trop étroite et un manque de confiance sont autant de facteurs qui contribuent à la faiblesse de la participation des entreprises canadiennes sur les marchés extérieurs. De plus, un manque plus généralisé de con-scientisationaurôlequejouelecommerceinternationaldans la prospérité économique du pays semble apparent, ce qui pourrait susciter l’établissement de politiques mala-visées qui contribuent à leur tour au ralentissement de la performance du commerce canadien. Il faut être davantage conscient de l’importance du commerce international si on souhaite que le Canada continue d’être une puissance commerçante au 21e siècle.

Dans sa discussion des 300 ans d’histoire commerciale du Canada, Michael Hart signale que les Canadiens n’ont pas toujours été des négociants enthousiastes. « L’histoire du dernier siècle et demi laisse entendre que les relations canado-américaines sur le plan des échanges et des inves-tissements représentent le thème dominant du développe-ment économique du Canada. » (traduction) L’ampleur de

la relation commerciale canado-américaine (qui représente 75 % du commerce des marchandises du Canada) en accentue certes l’importance, mais le « confort » de cette relation empêche les entreprises canadiennes de tirer parti de la croissance économique des marchés émergents. Et comme le dit si bien Michael Hart, « Les Canadiens doivent être agiles, rapides et créateurs. »49S’implantertôtsurunmarché est souvent la clé de la réussite dans les marchés émergents et plusieurs personnes interviewées estiment que les Canadiens sont moins agressifs que leurs homo-logues allemands, coréens, américains ou que d’autres grands exportateurs. Ayant travaillé avec des centaines d’exportateurs canadiens au fil de sa carrière, un délégué commercial chevronné croit que la marque d’un négociant florissant commence par une perspective mondiale. « Un des grands facteurs qui différencient des entreprises canadiennes (présentes au Mexique) d’entreprises florissantes d’autres pays est leur perception d’elles-mêmes. Les PME d’autres pays s’imaginent comme des entreprises internationales. » Cette perspective aide les PME internationales à repérer et à saisir des occasions d’affaires dans des marchés émergents, tout en mettant à profit les ressources du marché et d’autres pays, y compris leur marché intérieur.

Un autre délégué commercial a indiqué que les Canadiens manquent souvent de ténacité lorsqu’il faut repérer des débouchés sur les marchés étrangers et que parfois, ils manquent de souplesse. Il a mentionné :

« Quand on fait du commerce, on ne peut adopter une approche universelle. Il faut saisir une possibilité, même si l’approche est différente. Ce qui fonctionne dans un marché peut ne pas fonctionner ailleurs. Établir un partenariat avec un concurrent d’un autre pays peut être la solution. Il faudra peut-être établir une présence locale… ou faire de la R-D sur place, afin de pouvoir réaliser des ventes à l’avenir. Les pays sont très différents. L’approche universelle ne fonctionne pas. » (Traduction)

Savoir reconnaître une occasion d’affaire et trouver de nouveaux moyens de satisfaire et de saisir cette opportunité sont des facteurs critiques du développement des affaires à l’étranger. Pour ce faire, il se peut que les entreprises aient à repenser et à modifier leur modèle d’entreprise afin de pouvoir travailler dans un contexte international.

Le contexte mondial que doivent affronter les Canadiens est complexe, incertain et en évolution. Les entreprises, secteurs et pays qui sont flexibles, ont d’excellents fondamentaux et anticipent les changements auront une longueur d’avance. – Kevin Lynch, Ancien greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet

« »

48 Voir Discours prononcé par Tiff Macklem, premier sous-gouverneur de la Banque du Canada devant Productivity Alberta, Edmonton (Alberta), le 1er février 2011; accédé en février 2011 au http://www.banqueducanada.ca/fr/discours/2011/disc010211.html49 A Trading Nation: Canadian Trade Policy from Colonialism to Globalization, Michael Hart, (Vancouver : UBC Press, 2002).

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D’autres personnes ont mentionné que certaines entreprises canadiennes souffrent d’un manque de confiance dans leurs propres compétences et aptitudes. Mike Johnston, qui travaille pour le développeur de logiciels Teamspace Canada, mentionne que « Les compé-tences [des Canadiens] sont tout aussi bonnes que celles des plus grandes entreprises, mais c’est un concept que les gens d’ici ont de la difficulté à saisir. C’est comme si j’étais entouré d’entrepreneurs qui pensent ne pas pouvoir être aussi bons que les développeurs de Los Angeles. » Le besoin observé auprès de la plupart des personnes interviewées est la volonté de prendre des risques et de poser des gestes peut-être moins conventionnels pour saisir des débouchés.

accroître la sensibilisation et promouvoir l’action

Pour que les entreprises canadiennes participent activement sur les marchés mondiaux, les personnes interviewées estiment qu’il faut déployer davantage d’efforts pour mieux diffuser les débouchés internationaux et les inciter à passer aux actes.

Plusieurs grands établissements d’enseignement canadiens ont développé des programmes de commerce international pour répondre à certains besoins du secteur. La Queen’s School of Business, par exemple, offre un programme de maîtrise en gestion mondiale (Masters in Global Manage-ment). L’Ivey School of Business offre des cours dispensés par l’entremise de son Asian Management Institute et sur son campus de Hong Kong. La Schulich School of Business de l’Université York offre un programme de MBA inter-

national et un MBA indien, dont les cours sont dispensés à Mumbai et à Toronto. Certaines écoles ont établi des partenariats de cogriffage pour des marques d’études internationales, dont le Cornell-Queen’s MBA et le Kellogg-Schulich EMBA. De tels programmes contribuent à rehausser la sensibilisation aux carrières et aux occasions d’affaires internationales.

Dans un même ordre d’idées, un sondage du Conseil canadien sectoriel de la chaîne d’approvisionnement (CCSCA) réalisé en 2005 a révélé que 55 % des gestionnaires de chaîne d’approvisionnement œuvrant dans l’industrie estimaient qu’ils devaient connaître le commerce international mieux ou beaucoup mieux. Un sondage du CCSCA, effectué auprès d’établissements d’enseignement du Canada, a révélé que le tiers des écoles commerciales canadiennes n’offraient pas de contenu international. Bien que le FITT continue d’accroître le nombre de partenariats avec les collèges et universités, il faut faire plus pour rehausser la sensibilisa-tion et inciter les entreprises à viser au-delà des États-Unis.

L’ignorance des tendances qui façonneront l’avenir du commerce international peut mettre le Canada en situation de désavantage sur les marchés extérieurs. Pour mousser la conscientisation au commerce international et à son importance pour l’avenir du Canada, il faudra y consacrer des ressources et élaborer une stratégie de communica-tion bien planifiée. Dans un tel contexte, la disponibilité de programmes d’enseignement en commerce international et un plan de communication connexe pour faire la promotion de carrières dans le domaine, seront essentiels.

49 A Trading Nation: Canadian Trade Policy from Colonialism to Globalization, Michael Hart, (Vancouver: UBC Press, 2002).

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Figure 11 : Part de l’économie mondiale (PIB selon la PPP) Asie par rapport à l’ALENA 1980, 2000, 2015

Source : Fonds monétaire international, Perspectives de l’économie mondiale, PIB selon la PPP, automne 2010

Lorsqu’on a demandé quel facteur serait plus apte à stimuler et à façonner l’avenir du commerce international du Canada, le facteur mentionné le plus couramment durant les entrevues a été le déplacement de l’économie mondiale vers l’Asie et les marchés en développement. Bien que la croissance économique de la Chine et des marchés émergents ait été largement couverte par les médias, il faut retenir que c’est le commerce international qui est le catalyseur de cette croissance économique.

Selon le Fonds monétaire international, l’Asie représentera 37 % de l’économie mondiale d’ici 2015, par rapport à 18 % en 1980 (voir figure 11). Ce sont les pays en développe-ment de l’Asie, d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Amérique latine qui stimulent la plupart de la croissance économique mondiale. En 2009, près de la moitié (48 %) de la production mondiale (PIB) émanait des pays en développement.50 Bien que le marché de l’ALENA continue de prendre de l’ampleur, la part de l’économie mondiale de l’ALENA glisse depuis les 30 dernières années. Les pays de l’ALENA représentaient 30

% de l’économie mondiale en 1980 et n’en représenteront que 22 % d’ici 2015. Bien qu’on s’attende à ce que les pays développés du G11 poursuivent leur croissance, il n’en demeure pas moins qu’une part grandissante des exporta-tions mondiales totales et des débouchés commerciaux émaneront d’Asie et des marchés en développement.

Onze pays d’Asie51 avaient des importations de marchan-dises de plus de 100 milliards $ en 2009, et ensemble elles représentaient près du tiers (29,0 %) des importations de marchandises mondiales en 2009.52 Les pays de l’Union européenne représentent globalement le plus important bloc commercial mondial, soit 13,2 % des importations mondiales (moins les échanges intra-communautaires au sein de l’UE). Les États-Unis, qui sont le plus important partenaire commercial du Canada, sont le plus grand pays importateur au monde, ses importations de marchandises ayant représenté 12,7 % des importations mondiales en 2009. La Chine se classe au deuxième rang des pays impor-tateurs, avec 8 % des importations mondiales en 2009.53

La puissance mondiale se déplace vers l’Asie et les marchés en développement.

D’après mon sondage personnel auprès de compagnies, j’ai constaté que si 90 % des activités d’une entreprise alimentaire sont en Amérique du Nord ou en Europe, le chiffre d’affaires sera stagnant. Par contre, si 50 % et plus des activités sont en Asie ou en Amérique latine, le chiffre d’affaires est à la hausse. – Ted Bilyea, ancien chef de la direction d’Aliments Maple Leaf

«»

1980 2000 2015

Asi

eA

LE

NA

18% 26% 37%

30% 28% 22%

50 Prévisions à l’exportation 2010 d’EDC51 Chine, Japon, Hong Kong, Corée du Sud, Inde, Taïwan, Singapour, Australie, Thaïlande, Malaisie et Indonésie52 Il faut retenir que les échanges intrarégionaux comptent pour beaucoup dans ces données. La grande partie des importations de 353 milliards $ de Hong Kong comprennent des importations de la Chine qui sont destinées à être réexportées vers d’autres marchés.53 Voir CIA World Fact Book

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Possibilités de croissance

La croissance des marchés asiatiques stimule la croissance des exportations canadiennes. Comme l’indique Exporta-tion et développement Canada, plus de la moitié de notre croissance commerciale est attribuable à l’Asie (voir figure 12). Les marchés émergents se développent, et le secteur canadien des ressources (depuis le pétrole à l’agriculture à l’exploitation minière et au-delà) s’y intéresse. La de-mande insatiable de la Chine à cet égard façonne le flux des échanges commerciaux mondiaux et la demande en essor de l’Inde, qui s’ajoutera à celle d’autres économies émergentes, accentuera cette réalité.

Par ailleurs, les préoccupations internationales en matière de politique et de sécurité interviendront sur la demande en ressources canadiennes, de nombreuses juridictions préférant un approvisionnement sûr et fiable de res-sources très importantes. Les investissements étrangers entrants seront très importants pour le secteur cana-dien des ressources et, dans un contexte de commerce d’intégration, détermineront la nature des activités transfrontalières des entreprises canadiennes.

De la croissance fulgurante des marchés asiatiques, Andrew Work de la Chambre de commerce du Canada à Hong Kong, dit « Ici [en Chine], toute l’histoire de l’industrialisation occidentale est comprimée en quelques décennies. » Il a mentionné que les gens d’affaires canadiens qui vont pour la première fois à Hong Kong sont souvent sidérés par la taille et l’envergure des débou-chés, ainsi que par la rapidité avec laquelle les ententes se concluent. « Pour de nombreux Canadiens, l’ampleur des activités et la rapidité de décision [des Chinois] sont

étonnantes. [Une entreprise canadienne] vient chercher un investisseur qui prendra une participation de 20 % dans une exploitation minière de la Colombie-Britannique. L’entrepreneur chinois lui répondra : ne tourne pas autour du pot. Je prendrai une participation de 100 %. Je signerai le contrat aujourd’hui et l’argent sera transféré électroniquement dès demain. »

Work mentionne que bien que de nombreux Canadiens vont d’abord à Hong Kong pour s’approvisionner en matières ou en production en Chine, ils sont nombreux à se concentrer directement sur le marché chinois comme un important marché de consommation. La richesse croissante de ses 1,3 milliard d’habitants encourage la consommation. Jing Ulrich, directeur général et président des titres chinois de JPMorgan Securities mentionnait, en octobre 2010, « À ce jour, le salaire minimum dans 28 provinces a augmenté de 23 pour cent, alors que les salaires des travailleurs de la fabrication ont augmenté de plus de 30 pour cent. 55 » Attirés par les perspectives de croissance, plus de 200 000 expatriés canadiens ont mis le cap sur Hong Kong pour tirer parti de l’essor du marché asiatique.

Les statistiques de la base de données du Registre des exportateurs et des importateurs confirment qu’un plus grand nombre de sociétés canadiennes exportent dans les marchés en développement. Le nombre d’exportateurs canadiens qui vendent dans d’ « autres » marchés (sauf les Amériques, l’UE et le Japon) a doublé pour passer de 8 053 en 2000 à 16 108 en 2008 (voir figure 13). Parmi les 48 174 établissements exportateurs de marchandises du Canada, 33 % exportaient dans ces marchés en 2008.

La croissance est en Asie. Nous ne survivrons pas en visant seulement les marchés développés. Les entreprises canadiennes doivent faire affaires dans les pays du Sud-est asiatique. – Délégué commercial du Canada

« »

Figure 12 : Taux de croissance commerciale canadienne, selon les marchés, en 200954

57%

12%

9%

9%

7%6%

Asie et Paci�que (y compris la Chine et l’Inde)

Amérique central (y compris le Mexique et les Antilles)Moyen-OrientAmérique du Sud (y compris la Brésil)

Afrique

Europe orientale (y compris la Russie)

Prévisions à l’exportation 2010 d’EDC

54 La croissance du commerce entre les États-Unis et l’UE était négative en 2009 et ne figure donc pas dans le graphique des Prévisions à l’exportation d’EDC.55 Voir article CNBC intitulé, « Ride on the Chinese Consumer for High Returns », 1er octobre 2010.

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les défis que doivent affronter les entreprises canadiennes

Un plus grand nombre d’entreprises exportent dans les marchés en développement, mais la valeur des transactions de-meure relativement faible. La Chine représente le troisième plus important marché d’exportation du Canada selon la valeur, mais ne représente que 3,1 % des exportations canadiennes de marchandises. Bien que l’essor économique asiatique présente des débouchés très intéressants pour le Canada, la plupart des participants sont d’avis que les entreprises canadiennes sont mal préparées pour tirer parti de la croissance dans les marchés émergents.

La structure économique, la structure de la chaîne d’approvisionnement, les réseaux de distribution, les cul-tures, les langues et la conduite des affaires dans les marchés émergents sont très différents des marchés nord-américains. Les entreprises canadiennes connaissent moins bien ces marchés que le marché américain. Les risques du marché et l’incertitude, ainsi que le coût élevé de l’entrée sur les marchés, constituent des défis de taille pour les entreprises canadiennes. Cela est particulièrement vrai pour les PME canadiennes qui, pour ces raisons, peuvent être réticentes à s’aventurer sur les marchés émergents.

Bien que le Service des délégués commerciaux offre un soutien aux sociétés qui cherchent à percer les marchés étrangers, de nombreuses PME participantes nous ont dit que, pour réussir, elles ont besoin de connaissances plus poussées sur les chaînes d’approvisionnement étrangères. Il est difficile, pour un fabricant de produits ou services de créneau, par exemple, de repérer le point dans une chaîne

d’approvisionnement étrangère où son produit ou ser-vice ajoutera de la valeur. Dans un même ordre d’idées, l’établissement de nouvelles relations avec de nouveaux partenaires n’est pas facile. Carl Marcotte, d’Exportation et développement Canada, a bien cerné la situation : « Quelle que soit l’industrie, ce sont les relations clés et les clients d’autres pays qui font que ça fonctionne. » L’établissement de nouvelles relations peut prendre du temps et les coûts connexes peuvent être élevés. De nombreux délégués commerciaux nous ont dit, lors des entrevues, que le suivi de contacts initiaux et le maintien de relations existantes dans leur pays demandent beaucoup plus de ressources que se l’imaginent les gens d’affaires canadiens. Un délégué commercial au Mexique, disait, par exemple :

« Nous avons vu des cas où les entreprises [canadiennes] éprouvent des difficultés à accéder aux réseaux de distribution ou à comprendre comment les prix sont établis au Mexique. Il est « normal » de s’attendre à ce que la distribution se fasse comme au Canada – que le nombre d’intervenants sera similaire, qu’il y aura autant de couches et que la chaîne d’approvisionnement sera semblable — et que la structure de coût générale au Mexique ressemblera à ce qu’on trouve au Canada. Or, au Mexique, la réussite dépend d’un grand réseau complexe de relations avec des distributeurs mexicains régionaux et locaux. Les sociétés mexicaines demandent beaucoup plus de suivi, un suivi qui est en fait beaucoup plus agressif. » (Traduction)

Figure 13 : Établissements exportateurs de marchandises canadiens, selon la destination d’exportation, 1996-2008

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Source : Statistique Canada, Bases de données du Registre des exportateurs et des importateurs, Agrégation de données spéciales.

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Il a ajouté qu’au Canada, un fabricant peut avoir un ou deux distributeurs nationaux, mais qu’au Mexique, ce même fabricant pourrait transiger avec vingt partenaires de distribution dans une seule région du Mexique.

Les personnes interrogées ont également mentionné que la concurrence est âpre sur ces marchés, surtout de la part des entreprises régionales et locales. Les entreprises canadiennes doivent concurrencer sur ces marchés par l’innovation et des produits de grande qualité. Or, les forces du Canada sont mises à l’épreuve par la croissance de la base de savoir et d’expertise qualifiée dans les marchés émergents. Plusieurs indicateurs laissent même entendre que, dans les marchés émergents, la scolarisation et le développement des compétences commencent à rivaliser ceux des économies développées. La proportion des chercheurs du monde dans les marchés en développement est passée de 30 % en 2002 à 38 % en 2007, les deux tiers de cette augmentation étant attribuable à la Chine.56 Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA) de l’OCDE pour 2009 a déterminé que la Corée et la Finlande sont les pays les plus performants de l’OCDE du point de vue des études secondaires, leur score médian étant respectivement de 539 et 536 points. Par contre, l’économie partenaire Shanghai-Chine les a déclassés par un score médian de 556 points. Le Canada, pour sa part, a obtenu un score de 524 points, derrière Hong Kong et Singapour. Les entreprises canadiennes devront affronter les sociétés des marchés émergents lorsqu’elles se développeront et deviendront plus productives du fait de leurs plus grandes capacités de recherche et de développement.

Bien qu’il soit urgent d’accroître les activités internatio-nales du Canada dans les pays émergents, de nombreux participants interviewés ont précisé qu’il était important de continuer à cultiver nos liens commerciaux avec les États-Unis, le plus grand marché mondial libre et libéralisé.

Les États-Unis demeurent le plus important partenaire commercial du Canada, nos activités à destination des É.-U. représentant 75 % de nos exportations de marchandises en 2009. Une grande partie des multinatio-nales du monde se trouvent dans ce pays et les relations commerciales canado-américaines peuvent potentiellement masquer le degré de participation des exportateurs canadiens dans les chaînes de valeur mondiales par les ventes sur le marché américain. Les exportations canadiennes à destination des É.-U. pourraient très bien constituer des intrants des exportations américaines à

destination des marchés émergents. Les données actuelles sur le commerce ne fournissent pas les données néces-saires pour déterminer la mesure dans laquelle les entre-prises canadiennes transigeant avec des multinationales américaines sont exposées aux marchés émergents. De tels renseignements seraient utiles pour déterminer les moyens et la mesure dans laquelle les stratégies des entre-prises canadiennes ciblent les marchés en développement par le biais de partenariats avec de plus grandes sociétés américaines plus présentes sur les marchés mondiaux.

Incidences sur les ressources humaines d’un déplacement de puissance vers l’asie et les marchés en développement

Le débat soutenu sur l’urgence de diversifier nos activi-tés afin de réduire notre dépendance sur les États-Unis continue d’être aussi pertinent et statique qu’il l’est depuis des décennies. Plusieurs barrières peuvent contribuer à un manque d’engagement au-delà du marché américain, mais le vrai problème vise les ressources humaines. Il existe un manque de conscientisation ou d’urgence de la part des Canadiens quant aux marchés internationaux. Pour remédier à cette situation, il faudra probablement élaborer des stratégies de ressources humaines sur plusieurs axes.

1. Il faudra peut-être modifier l’éducation planétaire au Canada et cela pourrait nécessiter des changements aux niveaux primaire et secondaire. Les personnes interviewées ont mentionné que l’ignorance de la culture et de la langue dans les marchés émergents représente une barrière à la réussite. Les générations plus jeunes devront être exposées à une formation linguistique et culturelle trèstôt,etmieuxcomprendrelamanièredont la mondialisation touche le Canada et sa prospérité économique, pour arriver à ébranler le statu quo.

2. avant de lancer une campagne visant à rehausser la conscientisation et l’urgence auprès des chefs d’entreprise existants, il faudra mieux cerner les obstacles de ressources humaines touchant l’engagement canadien sur les marchés mondiaux. Plusieurs personnes interviewées et de nombreux défenseurs des intérêts internationaux du Canada ont revendiqué de manière énergique des initiatives commerciales et politiques concertées visant à diversifier nos activités au-delà des États-Unis.

56 Voir Rapport de l’UNESCO sur la science 2010, L’état actuel de la science dans le monde.

Je crois que les États-Unis continueront d’être, pendant de nombreuses années encore, le pays le plus important de l’économie mondiale et de notre société. (Traduction) – Pierre Pettigrew, ancien ministre canadien des Affaires étrangères

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37

57 Voir The Multi-Billion Dollar Black Hole, (Ernst and Young, 2010); accédé le 15 décembre 2010 au http://www.ey.com/Publication/vwLUAssets/Multi_billion_dollar_black_hole/$FILE/Multi%20billion%20dollar%20black%20hole.pdf.

Cela a donné peu de résultats et l’intérêt réel, suivi de gestes concrets et concertés, a été inférieur à ce dont on a besoin. Il s’agit là d’une question constante dans le contexte commercial canadien, mais il importe de noter que ces efforts n’ont pas été appuyés par une compréhension des défis en ressources humaines s’opposant à l’engagement mondial du Canada.

Il n’existe pas d’étude sur la main-d’œuvre liée aux activités internationales et sur les lacunes de compétences pour l’engagement mondial. De meilleurs renseignements sur la population active canadienne par rapport aux pays de comparaison pourraient, par exemple, aider les entreprises canadiennes à aller au-delà d’observations telles que l’Allemagne réussit à exporter dans des économies à croissance élevée, et à comprendre ce que sont les différences de compétences et de connaissances de la population active allemande — et comment cette différence contribue au succès de l’Allemagne. Cela pourrait permettre de mieux comprendre ce qu’il faut au chapitre du développement des ressources humaines canadiennes pour motiver et habiliter un pays à bien réussir sur les marchés émergents. Ces données comparatives pourraient à tout le moins aider les dirigeants à évaluer l’état de préparation de la population active canadienne à supporter la croissance du commerce international et à déterminer où les lacunes de compétences entravent la croissance.

3. les immigrants au Canada possèdent souvent les compétences culturelles et linguistiques pour communiquer efficacement et reconnaître des débouchés dans leur pays d’origine, mais les entreprises canadiennes mettent mal à profit cette ressource. Il faut mieux comprendre les obstacles que présente la mise à profit du savoir des immigrants du Canada, afin de pouvoir y trouver des solutions. Le Canada continue d’éprouver des difficultés à reconnaître la colarisation, la formation et les titres professionnels étrangers. C’est là une réalité qui occasionne une sous-utilisation d’une part importante et croissante de la population active du Canada, et représente un enjeu réel de ressources humaines dans les domaines des activités, du commerce et des investissements internationaux.

En bref, pour assurer la compétitivité du Canada au 21e siècle et bénéficier davantage des activités, du commerce et des investissements internationaux, une stratégie éclairée en matière de ressources humaines est capitale. Les données actuelles sur la main-d’œuvre du commerce international sont simplement trop limitées pour appuyer l’élaboration d’une stratégie nationale efficace.

la réglementation : la tendance est à la hausse et non à la baisse

La conformité réglementaire est depuis longtemps une réalité des importateurs et des exportateurs canadiens. Mais la prolifération des règlements, la hausse des pénalités pour cause de non-conformité et la complexité accrue de la réglementation commerciale font en sorte que la con-formité commerciale représente une fonction centrale des entreprises internationales. L’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise 2009 a demandé aux entreprises canadiennes d’évaluer l’importance de certains obstacles qu’elles doivent affronter et qui nuisent à leur capacité de participer à des chaînes de valeur mondiales (voir figure 14). Les deux principaux obstacles cités étaient de nature administrative, et ce (1) au Canada et (2) à l’étranger.

Bien que la totalité des coûts liés à la conformité régle-mentaire ne soit pas entièrement connue, une Enquête sur le coût de la mise en conformité à la réglementation réalisée par Statistique Canada en 2008 a révélé que les petites et moyennes entreprises de cinq secteurs indus-triels ont dépensé 1,17 milliard de dollars en 2008 pour remplir des formulaires afin de se conformer à 11 grandes obligations en matière d’information imposées par le gouvernement. Ces chiffres ne touchent qu’une partie des frais en matière de conformité, soit la conformité aux lois et aux règlements canadiens, et ne représentent donc qu’une partie des dépenses de conformité que doit assumer une compagnie internationale. Un rapport de la société Ernst & Young publié en 2010 et intitulé « The Multi-Billion Dollar Black Hole »57 précise que les deux tiers des entreprises mondiales comptent investir davantage dans la conformité et la gestion des risques à l’avenir, mais environ la moitié estime que c’est difficile de le faire parce qu’elles ignorent quel modèle adopter.

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Figure 14 : Obstacles à la participation aux chaînes de valeur mondiales

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Obstacles juridiques ou administratifs au CanadaObstacles juridiques ou administratifs à l’étranger

Tarifs commerciauxDistances jusqu’aux producteurs

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Trouver des fournisseurs potentielsObstacles �scaux

Incertitude quant aux normes internationalesPréoccupations des employés (y compris les unions commerciales)

Distance jusqu’aux clientsManque de compétences en gestion

Autres obstaclesPréoccupations concernant les brevets ou la PICon�it avec les valeurs sociales de l’entreprise

Pourcentage d'entreprises ayant indiqué que ledegré d'importance des obstacles est « élevé »

Source : Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise, Statistique Canada

la conformité se répercute sur les résultats

Les règlements douaniers et en matière de sécurité se sont complexifiés, les pénalités pour cause de non-confor-mité sont à la hausse : cela signifie que la conformité gagne en importance pour la survie et la réussite d’une entreprise. Comme le mentionnait un participant aux entrevues, « Nous avons récemment réglé une pénalité de 47 000 $ pour ‘fraude douanière’, c’est ce qu’ils l’ont appelée du moins, à l’égard d’une pièce déplacée du Canada aux États-Unis. La soi-disant ‘fraude’ s’est produite en raison d’une erreur de consignation du mauvais pays d’origine sur le formulaire de douane. Ironie du sort, la fameuse pièce coûtait 2 000 $. » La menace de pénalités élevées incite les entreprises à dépenser davantage pour gérer la conformité réglementaire, ce qui entraîne une demande de compé-tences en matière de conformité.

la réglementation influence le lieu d’établissement

Lefardeaudelaconformitéréglementairejoueunrôledéterminant sur le lieu d’établissement des entreprises. Cela est particulièrement vrai pour les sociétés importatrices et exportatrices qui s’approvisionnent en Asie, fabriquent des produits au Canada et les vendent ensuite aux États-Unis ou ailleurs dans le monde. Certains importateurs et expor-

tateurs interviewés ont indiqué qu’ils avaient déplacé leurs activités aux États-Unis pour se rapprocher de leurs clients et éviter les fardeaux administratifs, opérationnels et financiers que présente la réglementation frontalière. Comme le mentionnait d’ailleurs une PME interviewée :

« Nous déplaçons la fabrication d’un pays à un autre en fonction de la réglementation…Le fardeau administratif lié à la collaboration avec les organismes douaniers et les partenaires commerciaux – payer les droits, expédier, s’occuper des remboursements de douane – est très lourd. Les remboursements sont complexes et difficiles. »

la portée des règlements en matière de commerce

Les règlements touchant le commerce international touchent bien plus que la sécurité et les douanes. Ils visent la sécurité du produit, l’environnement, le transport, les permis de travail et bien d’autres domaines, tous ces aspects influant indi-rectement (mais inexorablement) le succès des entreprises canadiennes à l’étranger. Lorsqu’il veut percer un marché, l’exportateur canadien doit prendre en compte tous les règlements qui toucheront ses activités.

Kevin Duncan, directeur de la conformité douanière et commerciale, NOVA Chemicals a mentionné, « qu’il est très difficile de déterminer ce qu’il faut prévoir. » Pour faire face à

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tous ces règlements du commerce international, des sociétés telles que NOVA adoptent une méthode plus exhaustive à la conformité du commerce international en ayant recours à l’éducation et à la sensibilisation de l’entreprise. « Un plus grand nombre de parties intéressées internes doivent être au fait des enjeux que sous-tend le commerce international. C’est pourquoi NOVA s’attarde à la conformité. Nous dispo-sons d’un conseil de douanes et d’un conseil de conformité commerciale, parce que nous devons comprendre tous les enjeux. » Chez NOVA, la conformité commerciale touche bon nombre de ses activités, dont :

1. les ventes et le marketing internationaux : conformité des produits dans les marchés internationaux; 2. l’expédition et la logistique : conformité aux règlements en matière d’expédition de produits chimiques; 3. les services juridiques : l’analyse contractuelle demande une compréhension poussée de la conformité internationale; 4. la fabrication et l’approvisionnement : l’approvisionnement de biens se complexifie avec l’allongement des chaînes d’approvisionnement. Les directeurs des achats doivent maîtriser les Incoterms.

Pour que la société soit conforme et moins exposée à des risques de non-conformité, les conseils des douanes et du commerce de NOVA aident les parties intéressées de l’organisation à comprendre ce qu’elles peuvent et ne peuvent pas faire. Cette façon de faire a permis à la société d’éviter de payer des amendes et pénalités élevées, mais il est nécessaire de peaufiner les compétences et les connaissances.

Pénurie de travailleurs qualifiés dans le domaine de la conformité réglementaire

Bien que NOVA ait développé une méthode générale à la conformité du commerce extérieur, bon nombre des sociétés interviewées continuent d’éprouver des difficultés sur le plan des ressources humaines pour la conformité réglementaire. Plusieurs personnes ont en effet mentionné qu’à un moment donné, les activités de conformité com-merciale de leur compagnie se limitaient à une seule per-sonne qui passait un peu de temps à s’acquitter des formali-tés douanières. Les choses sont bien différentes aujourd’hui, car les responsabilités en matière de conformité continuent de croître. Un gestionnaire des douanes a indiqué :

« Nous avions une personne de premier échelon qui remplissait les formulaires, sans analyse. Elle consignait tout simplement l’information sur un formulaire. Aujourd’hui, il s’agit d’un poste d’analyste. Nos employés déterminent ce que signifie le numéro. Nous analysons les contrats et les approbations pour que le volet des douanes soit bien reflété dans le contrat. Il faut maintenant beaucoup de compétences d’analyse. Une personne plus chevronnée doit occuper ce poste pour que les chiffres soient exacts. »

La conformité commerciale exige de plus en plus des tech-niques d’analyse, de recherche et de résolution de problèmes. Les personnes interviewées ont exprimé leur préoccupation en regard de ce qu’elles perçoivent comme une pénurie critique de travailleurs qualifiés et chevronnés pour la ges-tion de la conformité commerciale. Le recrutement de ces personnes se fait à l’échelle internationale. Un gestionnaire de conformité commerciale a déclaré, à cet égard :

« Il est difficile de trouver des personnes qualifiées qui comprennent les règlements en Asie et en Amérique du Nord. Ça ne s’enseigne pas; on l’apprend sur le tas. Et le maraudage est très courant. Je viens de perdre une personne à un concurrent chinois de Shenzhen. »

On a également mentionné que la reconnaissance professionnelle des professionnels de la conformitéc est à la traîne au Canada. Certains ont mentionné avoir perdu des travailleurs très qualifiés à des compagnies américaines, qui reconnaissent plus couramment cette spécialité et rémunèrent les travailleurs en conséquence. On se demande aussi si les pénuries régionales sont plus prononcées dans l’Ouest canadien, car les échanges entre l’Asie et l’Amérique du Nord sont plus importants.

autres pénuries de compétences et de connaissances qui accentuent les risques en commerce international

Outre les pénuries liées aux compétences en conformité réglementaire, d’autres lacunes en compétences com-merciales font en sorte que les entreprises canadiennes assument des risques inutiles à l’étranger. Lorsqu’on l’a interrogée sur les lacunes en matière de compétences et de formation, Hayley Warner d’Alliance World Transport (un transitaire spécialisé en transport maritime à l’exportation de Halifax) a mentionné que trop de travailleurs du secteur du commerce international connaissent mal les Incoterms58 et que trop d’exportateurs assument des risques inutiles en ne les intégrant pas dans leurs contrats. Selon Warner :

« L’ignorance des Incoterms est flagrante. Je connais des gens qui expédient depuis des années et n’utilisent toujours pas les bons Incoterms. Il est inutile d’en parler lorsque le conteneur glisse par-dessus bord ou lorsque qu’un port de transbordement a endommagé votre conteneur de marchandises. Qui est responsable? Qui s’en charge? Les gens l’ignorent. Il n’y a que 11 Incoterms et les connaître à fond aidera à savoir ce qu’il faut faire quand les choses tournent au vinaigre. »

58 Incoterms signifient Termes du commerce international. Ils sont publiés par la Chambre de commerce internationale à Paris.

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La connaissance de ces termes est essentielle pour gérer les risques de transport d’expéditions internationales. Mme Warner explique que c’est un sujet facile à enseigner et à mettre à l’épreuve. Selon elle, les universités locales de la Nouvelle-Écosse ne mettent pas l’accent sur les Inco-terms dans les programmes appropriés. Elle a ajouté que les diplômésdeprogrammeslocauxignorentaussiladocumen-tation qui accompagne les expéditions de marchandises. « Je rêve d’embaucher des gens bien formés, qui comprennent ce qu’est un certificat d’origine, ce que devrait compren-dre une facture commerciale internationale, comment utiliser une lettre de crédit et qui connaissent la différence entre un connaissement et un connaissement maritime. » Malheureusement, de nombreux travailleurs du secteur de l’exportation ne comprennent pas les documents qui doivent accompagner des expéditions internationales. Ce manque de compréhension peut se traduire par une mauvaise expérience d’exportation et peut décourager une entreprise d’exporter à l’avenir.

Ces exemples transactionnels très spécifiques illustrent un autre enjeu plus étendu : il existe une lacune importante au niveau de la transaction internationale même, qu’il s’agisse du mouvement des biens ou du volet financier de la transaction internationale. Ces exemples illustrent bien, aussi, une pénurie de main-d’œuvre capable et compétente, et le fait que les gestionnaires de niveau supérieur ignorent où s’adresser pour embaucher les spécialistes nécessaires

Menace à la capacité d’exportation du Canada

Dans la mesure où la conformité commerciale devien-dra plus importante pour la réussite des exportateurs canadiens, une pénurie de professionnels qualifiés en conformité réglementaire au Canada pourrait avoir une incidence négative sur l’avenir du commerce canadien. La portée de toute la conformité à la réglementation com-merciale est énorme et les types de connaissances et de compétences requis varient selon le secteur. Plusieurs participants aux entrevues ont mentionné que la plupart de la formation en matière de conformité disponible au Canada a une « saveur » nord-américaine, et peut être moins utile pour les exportateurs mondiaux, le problème s’intensifiant puisque les règlements sont différents d’un pays à un autre.

Certaines parties intéressées ont mentionné que les modèles de formation en conformité réglementaire sont plus développés en Europe. Bien que plusieurs organisa-tions (depuis des associations telles qu’ IE Canada jusqu’à des fournisseurs de services tels que des courtiers en douanes) offrent de la formation et des services dans le domaine de la conformité réglementaire, il n’existe pas de chef de file incontesté dans le domaine de l’apprentissage en conformité commerciale au Canada.

la Restructuration Des Chaînes De valeur Stimule la Demande en Compétences Du Développement Des affaires

Une stratégie de développement des affaires est essentielle à la survie des entreprises canadiennes touchées par la récession mondiale. Meyers mentionne que des ingénieurs, scientifiques et autres personnes de formation technique, des personnes qui savent comment concevoir et livrer des produits de très grande qualité, dirigent de nombreuses en-treprises de fabrication canadiennes. Or, le bouleversement des chaînes d’approvisionnement mondiales occasionné par la récession fait en sorte que les exportateurs doivent ajouter des compétences en développement d’affaires mondiales pour continuer de réussir.

Le secteur de l’automobile illustre bien cet état de chose. La récession a durement touché la production des usines de fabrication automobile nord-américaines, dont le chiffre d’affaires a chuté de 30 % en 2009 par rapport à 2008.59 En parallèle, les fabricants mondiaux augmentent leur part du marché mondial. Volkswagen était, en 2009, le troisième plus important fabricant de voitures au monde (derrière Toyota et GM), mais la société compte se hisser au premier rang d’ici 2018. Au mois d’août 2010, la production de VW était supérieure à celle de Toyota pour 2010. Un délé-gué commercial a mentionné que les fabricants mondiaux de l’automobile perçoivent le marché nord-américain comme étant un lieu de fabrication peu cher. Les fabri-cants mondiaux tels que Nissan, Mercedes, Volkswagen et

59 Voir OICA World Motor Vehicle Production Survey of Manufacturers 2009. Accédé le 12 novembre 2010 au http://oica.net/wp-content/uploads/rankinG2009.pdf.

Jusqu’à il y a deux ans, les fournisseurs étaient l’élément moteur de la chaîne d’approvisionnement. Les compagnies avaient de bonnes relations de chaînes d’approvisionnement. Tout le monde visait la simplification. Maintenant, certaines grandes entreprises délaissent le Canada et les fournisseurs (canadiens) pour aller à l’étranger. Cela influe sur les compagnies canadiennes de quatre façons : elles doivent trouver de nouveaux clients, développer de nouveaux produits et solutions, identifier de nouveaux fournisseurs et repérer de nouveaux endroits où elles peuvent contribuer de la valeur dans les chaînes de valeur mondiales. – Jayson Myers, chef de la direction, Manufacturiers et Exportateurs du Canada

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60 Voir Polushin et Robert Hebdon.“Sustaining and Improving Growth and Competitiveness: Addressing the Needs of the Labour Market in Knowledge-Driven Economies”. Programme de compétitivité internationale, Faculté de gestion, Université McGill, 2009, 65 pages.

General Motors cherchent tous des moyens d’accroître l’approvisionnement en provenance du Mexique de leurs usines de fabrication du Mexique et des États-Unis. Il a ajouté, « Au fur et à mesure que ces compagnies élargissent leur empreinte au Mexique, il y aura aussi des débouchés raisonnables pour les fournisseurs du Canada, au Mexique. » Pour réussir, les fournisseurs canadiens doivent donc nouer des relations avec de nouveaux clients et développer des services ou des solutions adaptés à la chaîne d’approvisionnement automobile en essor du Mexique. Demande en champion du commerce extérieur

De nombreux participants aux entrevues ont mentionné, sous une certaine forme, la nécessité de compétences en développement des affaires ou d’un « champion du com-merce extérieur » pour repérer de nouveaux débouchés. Lesdéfisquecomporteuntelrôlesontcependantcom-plexes, puisque pour trouver de nouveaux clients mondiaux, un champion du commerce extérieur doit comprendre une chaîne d’approvisionnement étrangère et localiser les possi-bilités pour l’entreprise dans la chaîne d’approvisionnement. Comme les chaînes d’approvisionnement diffèrent de marché en marché, cela pourrait demander différents types de partenariats, un remaniement de produits ou de services, ou encore le développement d’un nouveau produit jumelant des produits et services en une solution adaptée aux besoins du client. Un participant nous a expliqué, par exemple, comment une compagnie canadienne de technologie d’eau propre a récemment approché le gouvernement de Hong Kong pour déterminer leur intérêt pour l’acquisition de cette technologie pour Hong Kong. Les autorités du pays étaient emballées, mais ont informé l’entreprise qu’elle devrait s’associer à des sociétés d’ingénierie – le gouverne-ment ayant l’intention d’acquérir une solution technique intégrale, et non une technologie indépendante. Cette personne a ajouté, « Le grand changement porte sur la manière dont on perçoit ses propres activités. Si on est un atelier d’outillage, on peut travailler pour n’importe qui, mais il faut modifier la stratégie de l’entreprise. »

Les grands défenseurs des activités, du commerce et des investissements internationaux préconiseront peut-être la création d’un poste de direction avec mandat de commerce international. Cela irait dans le même sens que le poste de chef de la direction, de chef de la direction financière ou de dirigeant principal de l’information (ou de la technologie), un « dirigeant principal du commerce international » ayant le mandat d’identifier, de développer et de gérer les débouchés sur les marchés extérieurs. Ceci s’inscrit dans le même ordre d’idées que le relèvement du profil de la fonction de gestion de la chaîne d’approvisionnement au sein de l’entreprise.

Incidences sur les ressources humaines

Les incidences sont importantes du point de vue des ressources humaines et du perfectionnement profession-nel. Le besoin en compétences d’élaboration de stratégies d’entreprise est universel. Marla Kott, chef de la direction de Canadian SME Imprint Plus, a précisé que sa société expédie des produits dans plus de 70 pays et établit des stratégies de distribution pour les segments interentre-prises et entreprises-consommateurs. « Les acteurs de chaque pays où nous vendons sont différents et les canaux de distribution des 21 industries que nous desservons sont différents. » Elle souligne la nécessité d’une formation solide en développement des affaires pour la haute direction et les niveaux de gestion intermédiaires du développement des affaires. Selon Madame Kott,

« Il aurait été fort utile de savoir comment les courtiers, distributeurs et grossistes de chaque secteur fonctionnent aux États-Unis. Nous avons besoin des mêmes renseigne-ments en Europe : comment fonctionnent les canaux de distribution? Peut-on utiliser un Canadien pour faire du développement d’affaires? Doit-on recourir à un intermédiaire local dans chaque pays où nous faisons affaires? J’aimerais que des compagnies qui l’ont fait me guident. Quelles agences recommandent-elles? J’aimerais apprendre de quelqu’un qui a réussi à faire croître ses activités d’exportation de 10 millions $ à 30 millions $ en peu de temps. À qui dois-je parler? À qui puis-je faire confiance? »

Madame Kott n’est pas la seule à vouloir trouver les bonnes relations dans les marchés internationaux. Ce sont le réseautage et l’établissement de relations qui sont perçus comme étant les facteurs clés de la réussite du développe-ment des affaires.

Les professeurs Bob Hebdon et William Polushin (directeur du Programme de la compétitivité internationale à la Faculté de gestion Desautels, Université McGill) observent que quatre types de connaissances sont à l’origine de l’avantage concurrentiel d’une économie mondiale fondée sur le savoir, soit : le savoir quoi, le savoir pourquoi, le savoir com-ment et le savoir qui.60 Les chercheurs ont précisé que les entreprises canadiennes doivent parfaire leurs compétences en établissement de relations et en réseautage pour réussir sur les marchés extérieurs.

Ils ont conclu que, « D’après nos recherches et notre expérience personnelle auprès de l’industrie canadienne et étrangère des dernières années, nous ferions valoir que lesforcesactuellesduCanadasetrouventplutôtducôtédu savoir quoi et du savoir pourquoi, et que leurs faiblesses sesituentducôtédusavoircommentetdusavoirquidel’équation du savoir. » (traduction)

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arrivés sur le marché qui exportent pour la première fois) ont représenté presque toute la croissance des exporta-tions canadiennes entre 2000 et 2006. Le rapport du MAECI mentionne également que le roulement des exportateurs est considérable. En moyenne, quelque 9 500 nouvelles entre-prises canadiennes sont entrées sur le marché d’exportation annuellement entre 2000 et 2006, soit près du quart de la population totale des exportateurs canadiens.

Dans un autre article, M. Polushin affirme que « Dans l’économie mondiale, la création de la richesse exigence une base entrepreneuriale robuste pouvant réagir aux débouchés avec rapidité et de manière concurrentielle.61 » Ceci est particulièrement vrai pour la situation du com-merce au Canada. Or, le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) mentionne dans le Point sur le commerce et l’investissement au Canada 2010, que les nouveaux exportateurs (c’est-à-dire les nouveaux

Forces des entreprises canadiennes Faiblesses des entreprises canadiennes

1. Savoir quoi (p. ex., la quantification des écarts de productivité et de prospérité du Canada avec les États-Unis)

2. Savoir pourquoi (p. ex., le besoin en R-D et en innovation au Canada pour réduire les écarts)

3. Savoir comment (p. ex., compétences et acuité pour soutenir la concurrence à l’échelle mondiale) 4. Savoir qui (p. ex., veille concurrentielle et utilisation de réseaux d’entreprises ou de recherche)

Source : Sustaining and Improving Growth and Competitiveness: Addressing the Needs of the Labour Market in Knowledge-Driven Economies

61 Voir article du FP intitulé, « Canada Needs More Entrepreneurs » (Polushin, May 25, 2010). Accédé le 1er décembre 2010 au http://www.financialpost.com/executive/story.html?id=3067469#ixzz18bAsycBC.

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Bien que ces nouvelles entreprises stimulent la croissance des exportations, le nombre de nouveaux entrants régresse. En 2000, le nombre d’exportateurs entrants sur les marchés mondiaux était nettement supérieur aux exportateurs sortants. En 2006, la situation était inversée, en raison d’un moins grand nombre de nouveaux entrants sur les marchés d’exportation (voir la figure 15). Si cette tendance se poursuit, le commerce international du Canada pourrait en souffrir.

Il continue d’être difficile de promouvoir et d’habiliter la participation des entreprises canadiennes au commerce international, et ce défi se transforme tout naturelle-ment en un défi consistant à habiliter et à encourager l’opiniâtreté et la résistance parmi les entreprises qui ont des activités internationales. Il y a un lien direct entre cet enjeu et les efforts déployés pour encourager la réussite des petites entreprises. Favoriser et maintenir un bassin de talent entrepreneurial pour le développement de nou-velles affaires internationales sera essentiel pour l’avenir de nation commerçante du Canada.

Source : MAECI, Point sur le commerce et l’investissement, 2010

Figure 15 : Nombre d’exportateurs entrants et sortants des marchés mondiaux, 2000-2006

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10,000

15,000

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2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006

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Entrée Sortie

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44

les gains de productivité et une innova-tion plus profonde seront essentielles pour que les entreprises canadiennes puissent faire face à la concurrence en présence d’un dollar canadien robuste

Plus de la moitié des participants aux entrevues ont mentionné que la robustesse du dollar canadien avait une incidence importante sur l’avenir du commerce canadien.

L’affaiblissement du dollar canadien durant les années 1990 et le début des années 2000 s’est traduit par une croissance vigoureuse des exportations canadiennes. Lorsque le dollar canadien est arrivé à parité avec le dollar américain, les exportations canadiennes se sont stabili-sées. Selon les participants, un dollar canadien robuste risque d’être permanent et le service de recherche sur les changes de la CIBC est d’accord. On s’attend en fait à ce que le dollar canadien et le dollar américain soit à parité d’ici le 2T 2012. Cela signifie que les avantages de faibles coûts canadiens se sont estompés.

Selon Rick Murray, chef de la direction de R.A. Murray Inter-national Limited, une société de génie et de construction de la Nouvelle-Écosse qui travaille essentiellement outre-mer :

« Notre dollar représente un défi de taille. Je soumis-sionne tout en USD, mais il faut prévoir une marge quelque part. À un moment donné, je déposais un chèque de 100 000 USD à la banque, et on me créditait 150 000 CAD. Les 50 000 dollars additionnels paient

beaucoup de frais généraux. Aujourd’hui, les monnaies sont à parité et nos rendements ne sont plus ce qu’ils étaient. »

La vigueur du dollar canadien fait en sorte que les entre-prises telles que R.A. Murray International doivent mieux se protéger contre les risques de change, parce que les marges se sont érodées. Les entreprises canadiennes ont dès lors été forcées de soutenir la concurrence sur la base de facteurs autres que les prix et de réduire les coûts de production. Murray a récemment affronté une société chinoise dans le cadre d’un grand projet de construction de pont. Il savait qu’il yavait«delaconvoitisedeleurcôté,»maissonentreprisea fini par décrocher le contrat grâce à un financement con-currentiel d’EDC et de banques canadiennes. Selon Murray, le financement canadien concurrentiel représente un facteur de plus en plus important de la réussite de son entreprise.

La volatilité de la monnaie, dans un contexte de dollar canadien robuste, force aussi de nombreuses entreprises interviewées à mieux connaître les opérations de couver-ture, les contrats de change à terme et autres techniques de gestion des risques financiers. Étant donné que les capitaux sont immobilisés dans des chaînes d’approvisionnement plus longues, les entreprises se trouvent en présence de plus grands problèmes de gestion de flux de trésorerie et doivent affronter des problèmes influant sur les prix et les marges. Cela a donc des incidences sur les ressources humaines et la formation, car il faut développer des compétences et des connaissances du financement du commerce international et du commerce international.

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1986

1988

1990

1992

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2000

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Exportationsnominales

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Taux de changeCAD-USD

Dépréciation duCAD et croissancedes exportations

Appréciation duCAD et croissancedes exportations

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Figure 16 : Exportations canadiennes et taux de change CAD-USD, 1986-2009

Source : MAECI, Point sur le commerce et l’investissement, 2010

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45

l’innovation est essentielle à la viabilité à long terme

La plupart des participants aux entrevues ont mentionné que les exportateurs qui sont toujours en affaires aujourd’hui, ont fait des changements pour s’adapter à la situation, que ce soit en améliorant la productivité et l’efficacité ou en offrant des produits et services de plus grande valeur. La vigueur du dollar canadien a permis aux entreprises d’investir dans de l’équipement pour réaliser des gains de productivité. On a cependant indiqué que les principaux gains de productivité ont atteint un plafond et que les stratégies futures pour la réussite à long terme devront miser sur l’innovation.

L’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise (2009) a examiné les obstacles à l’innovation parmi les entreprises de fabrication et les entreprises d’autres industries. L’enquête a révélé que le manque de compétences au sein des entreprises représentait un obstacle pour plus du quart (26 %) des entreprises canadiennes. Près de la moitié (47 %) des fabricants estiment que l’incertitude ou le risque représente un obstacle important à l’innovation (voir la figure 17).

Incidences sur les ressources humaines

À un niveau élevé, deux catégories de compétences peuvent nécessiter un développement plus prononcé afin d’accroître la participation future et la réussite des entreprises canadiennes sur les marchés extérieurs. Premièrement, les entreprises canadiennes devront acquérir des compétences en élaboration de stratégie ainsi qu’en analyse et atténuation de risques pour être plus présentes à l’étranger. Deuxièmement, des com-pétences seront requises pour appuyer directement l’innovation auprès des entreprises canadiennes. Bien que l’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise ait déterminé qu’un manque de compétences au sein de la population active représentait un obstacle sérieux à l’innovation, il serait utile de mieux cerner ce que sont ces compétences manquantes.

Étant donné l’observation que la réussite du Canada sur les marchés mondiaux peut être de plus en plus liée à la capacité d’innovation des entreprises, il semble raisonnable de conclure qu’une évaluation exhaustive des écarts de compétences en matière d’innovation serait nécessaire. De l’information sur les écarts actuels et émergents de l’innovation serait particulièrement utile pour l’élaboration d’une stratégie nationale à l’appui du commerce international.

47%

0% 10% 20% 30% 40% 50%

37%35%

23%28%

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8%5%5%

4%

Incertitude et risque

Financement externe

Manque de compétences au sein de l’entreprise

Taille du marché

Financement interne

Questions de réglementation

Collaborateurs externes

Protection de la propriété intellectuelle

Politique sur la concurrence du gouvernement

Pourcentage d’entreprises indiquantdes obstacles à l’innovation

Fabrication Toutes les industries

Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise, 2009, Statistique Canada

Figure 17 : Barrières à l’innovation : Pourcentage d’entreprises canadiennes éprouvant des obstacles à l’innovation, selon la catégorie d’obstacle (2009)

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46

l’aplatissement du monde grâce à

Internet crée de nouveaux débouchés internationaux, surtout pour le secteur des services

Dans de nombreux pays, les services représentent le plus important secteur d’activités. Les services représentent :

• 45%duPIBdespaysendéveloppement; • 55%duPIBdespaysintermédiaires,et • 70%duPIBdespaysàrevenuélevé.62

Selon l’OMC, le secteur des services a contribué, en 2008, les deux tiers de la production mondiale, le tiers des emplois mondiaux et près d’un cinquième (19 %) des exportations mondiales63. Le secteur des services représente 72 % de la production canadienne (PIB) et presque quatre cinquièmes (78 %) des emplois canadiens. Les exportations canadiennes de services commerciaux ontjouéunrôleprédominantdanslemaintienetlacroissance du commerce international du Canada. Entre 1998 et 2008, les exportations directes canadiennes de services ont doublé, et sont passées de 33 milliards USD à 63 milliards USD.64 De 2005 à 2008, l’ensemble des exporta-tions canadiennes (biens et services) a été neutre, mais les exportations canadiennes de services ont augmenté, ce qui a contrebalancé le déclin dans la valeur des exportations de marchandises.

Bien que le commerce de services s’établisse actuellement à 19 % des exportations mondiales, il ne représente que 13 % des exportations canadiennes.65 Bien que les exporta-tions canadiennes de services aient connu une croissance robuste, selon l’OMC, la croissance des exportations du secteur canadien des services a traîné derrière toutes les ré-gions du globe depuis les dix dernières années (voir figure 18).

Outre les exportations directes de services, les services jouentégalementungrandrôleindirectdansleschaînesde valeur des exportations de marchandises. Le secteur canadien des services semble aussi avoir des résultats inférieurs à cet égard. Le secteur canadien des services joueunrôleindirectmoinsimportantdansleschaînesde valeur à l’exportation qu’aux États-Unis. Une étude réalisée en 2007 par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international a révélé que pour chaque dollar d’exportations canadiennes, des activités de ser-vices indirectes de 93 cents venaient ajouter de la valeur à l’exportation. Comparativement aux États-Unis, par dollar d’exportation, les services indirects ajoutent 2,55 $ à la chaîne de valeur.

0%

50%

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Canada ALENA Amériquedu Sud etAmériquecentrale

Europe Afrique Asie Moyen-Orient

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1998

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Source : Secrétariat de l’OMC

Figure 18 : Croissance des exportations de services, 1998-2008

62 Voir International Trade in Services: Evolving Issues for Developing Countries, WTO/ESCAP/ARTNeT Advanced Regional Seminar on Multilateral Negotiations in Services for Asian and Pacific Economies. Prabir De, RIS, New Delhi, 2006.63 Voir OMC, Statistiques du commerce international 2009, Tableaux en appendice A8, A6, A4, A1a et A1b.64 Ibid65 Voir Balance des paiements du Canada, Statistique Canada. Les chiffres de 2008 sont utilisés pour permettre une comparaison entre le Canada et le monde.

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Les échanges de services commerciaux touchent un grand nombre d’industries. Le Groupe de Voorburg sur les statistiques des services, qui est affilié à l’OMC, surveille la production et le commerce mondiaux pour 27 catégories de services :

1. Hébergement et services de restauration 2. Services de comptabilité, de tenue de livres et de vérification 3. Publicité 4. Architecture, génie et services spécialisés de design 5. Arts, spectacles et loisirs 6. Banque, finance et assurance 7. Services aux entreprises et de conseils en gestion 8. Services informatiques et activités connexes 9. Construction et fabrication 10. Courrier et services de messagerie 11. Éducation 12. Services d’emploi et de travail 13. Services environnementaux, d’assainissement et de paysagisme 14. Services de santé et travail social 15. Information et communication 16. Services juridiques 17. Services divers aux entreprises 18. Immobilier

19. Location et location à bail 20. Services de réparation 21. Recherche et développement 22. Commerce de détail 23. Services de sécurité 24. Services de télécommunication 25. Tourisme et services de voyage 26. Transport et entreposage 27. Commerce de gros

Le Canada offre différents types de services. Les services de transport et de voyage représentent les plus impor-tantes catégories de services, celles-ci ayant représenté collectivement 40 % des exportations de services et 54 % des importations de services en 2008.66 Parmi les autres services commerciaux, ce sont les exportations de services de conseils en gestion ainsi que de services d’architecture, de génie ou autres services techniques qui constituent les plus grandes catégories, et qui affichent le taux de croissance le plus élevé (la croissance moy-enne composée annuelle étant de 8 % durant la dernière décennie). Les services informatiques et d’information, les services d’assurance, les frais de redevances ainsi que les services de recherche et de développement ont tous représenté des exportations de services individuelles de 3,5 milliards $ (voir le tableau 2).

66 Ibid.

Tableau 2 - Exportations de services commerciaux, par catégorie (en millions $)

Exportations de services commerciaux 1999 2005 2006 2007 2008 2009 CAGR 1999- 2009

Exportations de services totales 53 636 67 599 68 386 69 804 72 113 67 144 2 %

Services commerciaux : 27 483 37 439 38 395 39 677 41 665 39 681 4 %

Services de gestion 2 693 5 244 5 228 5 162 5 895 5 881 8 %

Services d’architecture, de génie et autres

services techniques 2 326 4 917 4 220 4 571 5 079 4 876 8 %

Services informatiques et d’information 2 963 4 358 4 871 4 918 5 180 4 873 5 %

Services d’assurance 3 316 3 890 3 826 4 044 4 433 4 340 3 %

Frais de redevances et des licences 2 294 3 348 3 599 3 746 3 789 3 673 5 %

Recherche et développement 3 208 3 192 3 251 3 315 3 697 3 457 1 %

Services divers aux entreprises 3 645 3 042 3 344 3 091 2 978 2 849 -2 %

Services de communication 2 175 2 371 2 407 2 383 2 584 2 649 2 %

Autres services financiers 1 199 2 362 2 927 3 460 3 247 2 636 8 %

Services audiovisuels 1 880 2 275 2 352 2 162 2 070 1 874 0 %

Commissions non financières 711 859 747 999 1 031 962 3 %

Publicité et services connexes 322 607 587 692 727 559 6 %

Location de matériel 281 524 512 515 458 492 6 %

Services de construction 291 220 283 328 245 297 0 %

Services personnels, culturels et de loisirs 177 229 242 292 252 264 4 %

Source : MAECI, Bureau de l’économiste en chef, Tableaux de données. Les services commerciaux excluent les services de transport, les services de voyages et les services gouvernementaux.

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Bien que les statistiques sur les exportations de services donnent un aperçu de la taille du secteur, elles n’en présentent probablement pas toute la portée. L’Accord général sur le commerce des services (AGCS) décrit quatre manières dont se fait le commerce des services :

1. les services transfrontaliers, où seul le service franchit la frontière (p. ex., des services d’éducation à distance ou l’envoi électronique d’un document);

2. la consommation de services à l’étranger par des consommateurs voyageant dans le pays prestataire (p. ex., des étudiants qui étudient à l’étranger ou aller en Inde pour une intervention chirurgicale);

Parmi les 1,8 million d’établissements commerciaux du Canada, 1,4 million d’établissements se trouvent dans le secteur des services67, bon nombre d’entre eux étant aptes à bénéficier du commerce des services.

Les participants aux entrevues ont décrit plusieurs défis que doivent affronter les entreprises de services. Pre-mièrement, de nombreuses entreprises de services ne possèdent pas les compétences en marketing international nécessaires pour vendre des intangibles. Bien qu’une société puisse offrir un service de grande qualité, elle ne pourra participer efficacement sur les marchés extérieurs si elle n’a pas élaboré de stratégie de marketing réfléchie. Les entreprises de services, surtout les PME, doivent établir de la crédibilité et un profil dans un nouveau marché. Pour être efficaces dans de nouveaux marchés, les entreprises doivent souvent établir des partenariats et mettre à profit des techniques de négociation.

Les sociétés plus chevronnées dans le commerce interna-tional des services soulignent qu’il faut plus de formation en matière de communication, étant donné que les travailleurs techniques doivent de plus en plus dispenser des services d’experts-conseils dans les marchés internationaux. Mike Johnston, du développeur en ligne Teamspace Canada, décrit ainsi sa clientèle des États-Unis :

« Nos clients tiennent à nouer des liens personnels. Ils connaissent les gens par leur prénom et leur font subir des entrevues. De nombreux clients ont tenté de s’implanter dans des marchés à faible coût et ont constaté que c’est difficile à gérer. La plupart de notre effectif doit être un service de messagerie instantanée et être à la disposition du client. Nos

3. la présence commerciale d’un fournisseur à l’étranger (p. ex., des universités étrangères à l’étranger ou autres sociétés affiliées de compagnies canadiennes à l’étranger);

4. la présence de personnes physiques d’un pays fournisseur dans le pays de consommation (p. ex., professeurs, ingénieurs ou gestionnaires travaillant à l’étranger).

Internet est une technologie habilitante, surtout pour la première catégorie de services. L’aisance accrue pour les plateformes Internet de communication et de collabora-tion crée des possibilités, pour les entreprises de services canadiennes, d’offrir leurs services à distance, partout dans le monde.

employés doivent être aussi des consultants et des communicateurs. Ils doivent pouvoir dire aux clients ce qu’ils désirent entendre, et non parler de questions techniques. »

La gestion d’une main-d’œuvre à l’étranger présente aussi des défis pour les entreprises de services. En plus de devoir coordonner des activités dans des marchés différents, elles doivent gérer des activités d’exploitation et de vente dans des juridictions multiples. Elles doivent être au fait des changements dans le droit fiscal international, composer avec les difficultés liées à la rémunération dans diverses devises, se conformer aux règlements locaux en matière de prestation de services et affronter les difficultés culturelles liées aux différentes structures commerciales à l’étranger.

Les règles actuelles sur le mouvement international de personnes et la reconnaissance des titres de compétences à l’étranger sont complexes et constituent des barrières à l’entrée. Cet enjeu de ressource humaine est fort com-plexe. Les différences dans la reconnaissance de titres, par les organismes réglementaires professionnels dans diverses juridictions, peuvent par exemple empêcher une société d’ingénierie canadienne d’accéder à un marché international parce que les compétences de ses travail-leurs ne sont pas reconnues. Pour surmonter cet obstacle, la société d’ingénierie devra peut-être s’associer avec une compagnie d’ingénierie locale pour faire affaires sur le marché. Par ailleurs, les règles en matière de permis de travail peuvent aussi complexifier le mouvement trans-frontalier des travailleurs. Une personne interviewée a mentionné, à cet égard, qu’elle a dû dépenser des dizaines de milliers de dollars en honoraires juridiques afin de

Les défis de ressources humaines des entreprises de services

Nous désirons que toutes les entreprises canadiennes fassent du commerce international – nous souhaitons que tous les propriétaires d’entreprises soient de meilleurs négociants ou exportateurs. – Carl Marcotte, v.-p., Groupe des transports, Exportation et développement Canada

« »

67 Base de données 2009 de la Structure des entreprises canadiennes.

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Figure 19 : Rôlechangeantdesacheteursdanslagestiondeschaînesd’approvisionnement

Fournisseur

Fournisseur Détaillant

Grossiste Détaillant

Fournisseurs Acheteurs

Modèle traditionnel

Modèle émergent

pouvoir installer un travailleur canadien aux États-Unis, et y ouvrir un bureau. Pour les secteurs de services tels que les soins de la santé, où les services sont assurés par une personne physique à l’étranger, les efforts déployés pour se conformer aux exigences réglementaires du marché étranger peuvent être considérables et coûter fort cher.

Les barrières culturelles peuvent aussi avoir de lourdes incidences pour les entreprises de services. Un participant aux entrevues avait envisagé s’implanter sur le marché médiatique de Dubaï, mais a découvert qu’il devait supprimer de son portefeuille tout son travail antérieur axé sur l’homosexualité afin de pouvoir accéder au marché du Moyen-Orient. Des obstacles similaires à connotation sexuelle peuvent exister sur les marchés où les femmes peuvent ne pas être perçues de la même manière que les hommes.

Manque d’information sur les tendances des ressources humaines pour le com-merce des services

Les défis en matière de ressources humaines dans le commerce international des services sont difficiles à cerner faute de statistiques à cet égard. Même si le commerce des services représente une part croissante du commerce international du Canada, il existe peu de statistiques sur les entreprises et les travailleurs canadiens qui y participent.

Une enquête68 récente de Statistique Canada révèle qu’entre 2007 et 2009, 25 % des entreprises du Canada avaient des activités commerciales directes à l’étranger. Parmi les fabricants, 48 % étaient actifs à l’étranger. Or, des entreprises autres que la fabrication, seulement 19 % faisaient affaires à l’étranger, la plupart visant surtout des activités d’approvisionnement internationales.

Au-delà de cette enquête, on n’a effectué que bien peu d’analyse ou d’études sur la main-d’œuvre appuyant le commerce des services. La collecte de renseignements sur ce volet de la main-d’œuvre du commerce international sera essentielle à l’établissement d’une stratégie nationale exhaustive de ressources humaines pour le commerce international.

les chaînes de valeur s’allongent et stimulent la demande en compétences de gestion internationale

Les chaînes de valeur s’allongent et les entreprises canadiennesjouentunrôlecroissantdansleurgestioninternationale. Selon les participants aux entrevues, l’approvisionnement mondial se caractérisait, il y a une décennie, par les relations existant entre les acheteurs canadiens (tels qu’un détaillant), un groupe de grossistes et des fabricants mondiaux. Aujourd’hui, c’est l’acheteur qui s’acquitte principalement des fonctions qu’assumait antérieurement le grossiste (voir figure 19). Au Canada, il existe plus de 120 000 travailleurs occupant des postes de directeurs des achats, d’acheteurs de détail ou de gros, d’acheteurs et de préposés aux achats. Ces travailleurs assument de plus en plus des responsabilités de chaîne d’approvisionnement mondiale.

exemple du secteur du détail

Examinons le secteur du détail comme exemple de cette tendance. Canadian Tire (qui fait partie des 150 plus grands détaillants au monde), a une équipe de directeurs commerciaux de catégorie (DCC) qui achètent et gèrent les gammes de produits et de services vendus dans les pointsdeventeaudétail.LerôletraditionnelduDCCconsistait à choisir les produits et à négocier les prix et

68 Ibid.

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50

lesconditions.Cesdernièresannées,lerôleaévolué et touche aujourd’hui l’approvisionnement mondial stratégique, et la poursuite d’une chaîne de valeur optimale intégrant la gestion d’une catégorie (le mo-bilier de jardin par exemple) et les relations directes avec les fournisseurs. Selon Ed Johnston, v.-p. de l’approvisionnement, Canadian Tire :

« Dans le passé, nous achetions et vendions du mobilier de résine comme des articles ou des produits de base. Nous achetions ce qui était disponible sur le marché et offrions le produit affichant la meilleure valeur pour le client. Aujourd’hui, nous regardons ces activités de manière plus stratégique : il s’agit de mobilier de jardin. La cour arrière devient un prolongement de la salle familiale. Cette perspective s’appuie sur les activités et les habitudes d’achat des consommateurs. Il y a tout un volet de mode de vie et de design lié au produit, si bien que la sélection, le prix, l’assurance de la qualité, l’approvisionnement mondial, l’étalage en magasin et le marketing sont touchés. Nous devons penser plusieurs saisons à l’avance – de deux à trois ans – en termes de développement de produits et de programme, de qualité, d’emballage et d’intendance environnementale. Tout cela se répercute sur la stratégie commerciale avec les fournisseurs.

Nous devons établir des relations à long terme avec des fournisseurs individuels uniques, et assortir la taille le plus possible. Nous commençons par des éléments de base et les développons au fil du temps. Nous devons travailler avec le fournisseur pour bâtir les compétences et la capacité. Cela est important, car ils vous récompensent par la fidélisation, ce qui représente un avantage [par rapport aux concurrents] sur le plan des prix ou garantit un niveau de stock en cas de rupture de stock. »

L’intégration du détaillant comme gestionnaire de toute la chaîne de valeur exige de nouvelles compétences de la part des professionnels de l’approvisionnement. Ils doivent travailler en étroite collaboration avec les fournisseurs pour développer des produits conformes aux normes, concevoir des emballages qui minimisent le gaspillage et les retours, et jouerunrôledansl’innovationdeproduits.

La réticence canadienne à mobiliser les fournisseurs mondiaux est également citée comme problème potentiel pour les gestionnaires d’approvisionnement mondial. Susan Edelstein, acheteur principal pour le système de soins de la santé de la Colombie-Britannique, a indiqué que « Nous n’avons pas l’esprit d’aventure. Les [Canadiens] doivent développer leur esprit d’aventure et élargir leurs horizons. Nous devons être réceptifs aux nouveautés. Il n’est pas nécessaire d’acheter un diachylon de Johnson and Johnson. Un diachylon produit au Bengladesh fait tout aussi bien l’affaire. » Susan fait ressortir les risques d’une trop grande

dépendance sur un même fournisseur, qui est souvent un grand fournisseur américain ou allemand de fournitures médicales. Susan s’approvisionne auprès de fournisseurs d’Europe de l’Est, du Mexique et d’Asie qui sont en amont des chaînes de valeur des compagnies américaines et allemandes. Elle trouve que les fournisseurs de ces régions sont très réceptifs, très souples et désireux d’adapter leurs produits pour répondre aux besoins des régions de santé de la C.-B.

Dans certaines organisations, les professionnels de l’approvisionnement doivent gérer, en parallèle, la logistique des chaînes d’approvisionnement pour veiller à ce que les produits arrivent à temps, gérer les contrats pour se protéger contre les risques de change et d’autres activités de gestion de la chaîne d’approvisionnement. La complexité liée à la gestion de bout en bout de la chaîne d’approvisionnement occasionne un besoin en gestion-naires de niveau intermédiaire responsables des fonctions de la chaîne d’approvisionnement pour tous les services de l’entreprise.

les limites de capacité et la hausse des coûts provoquent des pénuries cycliques dans les transports disponibles

Le transport international est une pierre d’assise du commerce de marchandises, mais plusieurs participants aux entrevues se soucient que les perturbations cycliques dans la disponibilité du transport puissent se répercuter sur l’avenir du commerce.

Bouleversements dans l’approvisionnement en transport

La crise financière mondiale a eu un grave impact sur le transport aérien et maritime lié au commerce. Le commerce externe total par avion (importations et exportations) durant la crise (sommet au creux) a glissé de 25 % dans l’UE et de 28 % aux États-Unis. La baisse en tonnes d’importations et d’exportations dans l’UE27 a été de 16 %, et aux États-Unis de 18 %.69 Au milieu de 2010, les exportateurs et les importateurs n’ont pu charger de marchandises, parce la reprise de la croissance du commerce est survenue lorsque les lignes de navigation avaient réduit la capacité. Sophie Desmazures, coordonnatrice des achats chez Dorel Home Products (un fabricant canadien de mobilier) a fait le commentaire suivant quant à l’incidence sur sa société :

« Du printemps au mois de septembre, nous n’avons pu obtenir le nombre de conteneurs et de navires que nous souhaitions. Nous devions nous obstiner pour obtenir un conteneur! J’espère que cela ne se produira plus! Dans mon réseau de contacts, j’ai remarqué que certaines personnes du secteur du transport de marchandises étaient à deux pas de la dépression à cause de cette situation! » (traduction)

69 Voir les données désaisonnalisées de l’International Transport Forum

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51

Les limites de capacité se répercutent sur la rentabilité des fabricants canadiens. Selon Rick Walter, vice-président des Opérations, Holey’s Shoes, « Les tarifs de transport ont beaucoup augmenté ces trois dernières années et ils sont maintenant aussi élevés qu’ils l’étaient avant la crise. Ils sont difficiles à prévoir. »

Les dernières données mensuelles sur les volumes de transport aérien et maritime de marchandises (septembre 2010) indiquent que le transport aérien commercial est rétabli dans l’UE et aux États-Unis. Or, pour l’ensemble des importations et des exportations maritimes, la reprise est lente et les expéditions sont inférieures aux niveaux d’avant la crise (UE27 - 6 %; É.-U. - 7 %).70 Maersk Line, le plus important exploitant de porte-conteneurs au monde, prévoit que l’industrie mondiale de l’expédition pourrait réduire de nouveau la capacité après le quatrième trimestre 2010, étant donné le ralentissement de la croissance de la demande des détaillants des É.-U. et de l’Europe, ce qui pourrait déclencher, encore une fois, des problèmes de ca-pacité dans le domaine des expéditions de marchandises.71

la conformité réglementaire occasionne une hausse des frais de transport

Les répondants ont également manifesté des préoccupa-tions au sujet de la capacité du transport ferroviaire et routier. En raison de la réglementation en matière de sécurité frontalière, un problème pourrait surgir quant à la demande plus forte de transporteurs et de conducteurs accrédités pour transporter les marchandises entre le Canada et les États-Unis. Plusieurs participants se soucient du fait que seuls les transporteurs et conducteurs agréés pourront traverser efficacement les frontières. De nom-breux transporteurs plus petits pourraient choisir de ne pas investir dans la technologie requise pour l’agrément. Si cela se produit, la demande en transporteurs agréés augmentera et les coûts afférents aussi, en raison d’une pénurie de conducteurs et de transporteurs disponibles pour les expéditions internationales.

Les règlements interdisant le cabotage (le transport de marchandises ou de passagers entre deux points du même pays, par navire ou avion enregistré dans un autre pays) viennent restreindre ce qu’un conducteur et l’équipement canadiens peuvent faire aux États-Unis. Par exemple, si un transporteur canadien prend une remorque au Texas pour la décharger localement et prend ensuite une remorque vide du Texas à un autre point américain où la deuxième remorque est laissée, et si le camion et le conducteur pren-nent une troisième remorque déjà chargée à cet endroit pour la ramener au Canada, cela représente un mouvement de cabotage illégal. C’est le mouvement de la remorque vide entre les deux points américains qui est illégal. Pour cette partie du transport, les transporteurs canadiens

doivent louer un camion américain pour déplacer la remorque vide. Selon Bob Dolyniuk de la Manitoba Trucking Association, « Dans de tels cas, les transporteurs cana-diens doivent embaucher un camion américain pour dé-placer la remorque vide d’un lieu à un autre, alors que le camion canadien suit derrière. » Dolyniuk souligne que les É.-U. ne sont pas prêts à modifier les règles de cabotage, ce qui représente un obstacle de politique important aux flux de libre-échange.

la hausse des coûts se répercute sur les chaînes d’approvisionnement juste à temps

Le coût de l’énergie a une incidence certaine sur les frais de transport, et de nombreux analystes s’attendent à ce qu’ils continuent d’augmenter à long terme. Les frais environnementaux afférents de l’utilisation de combus-tible fossile et des émissions de carbone auront aussi une incidence sur les frais de transport. Pour se conformer aux règlements environnementaux, les transporteurs routiers doivent investir dans de nouvelles technologies de moteurs pour réaliser des économies d’énergie, utiliser du carburant à très faible teneur en soufre, et apporter les changements afférents à leurs parcs de véhicules ce qui augmente les frais d’entretien. Pour la plupart des modes de transport, le ralentissement du déplacement se traduit par une baisse des émissions de carbone et, pour écono-miser le carburant, certains navires ont réduit leur vitesse. Selon Barry Prentice, professeur en gestion de chaîne d’approvisionnement à l’Université du Manitoba, « Étant donné la hausse des coûts de l’énergie et le ralen-tissement du mouvement des marchandises, nous devons repenser la chaîne d’approvisionnement juste à temps. »

Pour réduire les coûts et accroître l’efficacité, un plus grand nombre de parcs logistiques internationaux ont été aménagés pour le mouvement rapide de marchan-dises, au pays et à l’étranger. On y trouve de l’espace industriel, l’accès au transport de même que des services de douanes, de transitaires et de gestion de chaîne d’approvisionnement mondiale, parfois dans une zone franche. Un de ces parcs, à savoir CentrePort à Winnipeg, groupe plus de 135 entreprises. Bien que CentrePort ne tienne pas compte des emplois créés auprès des entre-prises qui y sont logées, Diane Gray, présidente et chef de la direction de CentrePort Canada, estime que des dizaines de milliers de personnes travaillent à CentrePort.

Incidences sur les ressources humaines

La hausse des frais de transport et de logistique mondiale a plusieurs incidences sur les ressources humaines. Des compétences logistiques sont requises pour gérer les activités de la chaîne d’approvisionnement, lesquelles sont importantes pour les résultats d’une entreprise. Les planificateurs d’entreprise doivent posséder les compé-tences nécessaires pour atténuer les risques découlant

70 Ibid.71 Voir article de Bloomberg intitulé “Maersk Line Says Container Shippers May Cut Capacity as Trade Growth Slows”, 9 septembre, 2010. Accédé le 20 décembre 2010 au http://www.bloomberg.com/news/2010-09-07/maersk-line-cautiously-optimistic-on-box-demand-in-2011-on-trade-rebound.html.

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52

des perturbations dans la capacité de transport. Peu de recherches ont été effectuées pour examiner les défis en ressources humaines liés à l’établissement de carrefours logistiques tels que CentrePort, ou les compétences en gestion et en stratégie requises pour assurer le succès de telles installations. Au-delà des écarts de compétences potentiels, le Conseil canadien des ressources humaines en camionnage et le Conseil canadien sectoriel de la chaîne d’approvisionnement ont tous deux documenté une pénurie actuelle et future de travailleurs dans des emplois qualifiés essentiels de la chaîne d’approvisionnement. Ces pénuries touchent tout autant les professionnels de la logistique que les camionneurs.

le financement du commerce extérieur et l’investissement direct étranger, sous forme d’acquisitions et de coentreprises, seront essentiels à l’avenir du commerce international

le financement du commerce extérieur

Tous admettent que le financement du commerce exté-rieur est un volet critique du commerce international, une réalité que la crise économique mondiale a fait ressortir. La Banque mondiale estime que de 85 % à 90 % du déclin des échanges mondiaux depuis la deuxième moitié de 2008 est attribuable à une baisse de la demande internationale, et que les 10 % à 15 % restants sont attribuables à la disponibilité restreinte de financement du commerce. Le financement du commerce appuie entre 80 % et 90 % des flux d’échanges mondiaux.72 En présence du resserrement actuel du crédit, qui devrait se maintenir dans une certaine mesure pendant un certain temps encore, la capacité des exportateurs d’obtenir et de proposer des modalités attrayantes (y compris du financement) constitue un avantage concurrentiel.

Le secteur financier canadien s’est mérité des accolades pour son approche bancaire conservatrice, ainsi que la réglementation et l’intendance prudentes qui ont minimisé l’exposition du secteur aux actifs toxiques. Le secteur canadien du financement du commerce extérieur est ressorti plus fort d’une crise qui a anéanti des organisa-tions chefs de file des États-Unis, d’Europe et d’ailleurs. À son apogée, des établissements américains bien connus se sont tournés vers les banques canadiennes robustes pour appuyer le financement du commerce, une situation qui ne se serait certes pas produite avant la crise finan-cière et le resserrement du crédit en ayant découlé.

Au Canada, le secteur du financement du commerce extérieur est dominé par de grandes institutions finan-cières (y compris une filiale canadienne d’une très grande banque mondiale), l’organisme de crédit à l’exportation

du Canada, Exportation et développement Canada, et des fournisseurs de type créneau tels que Northstar Finance-ment du commerce international. Le financement du commerce extérieur est un volet ésotérique de la finance, un aspect que l’on apprend essentiellement sur le tas et que les participants du marché comprennent toujours assez mal. Exportation et développement Canada jouit d’une excellente renommée comme fournisseur de crédit et d’assurance à l’exportation, et emploie le plus impor-tant bassin de spécialistes en financement du commerce extérieur au Canada.

Les solutions de formation en financement du commerce extérieur – exclusion faite de celles offertes à l’interne dans les banques, à EDC et dans d’autres organisations offrant ce genre de financement – sont limitées et relativement superficielles, bien qu’une formation transactionnelle et une accréditation professionnelle soient maintenant disponibles par l’entremise de CDCS (Certified Documentary Credit Specialist), qui couvre les aspects techniques d’un des jeux classiques d’instruments du financement du commerce extérieur.

Avant la crise, l’industrie du financement du commerce extérieur se souciait d’une pénurie potentielle de compétences et d’expertise dans les opérations du commerce extérieur (traitement des transactions) et l’ensemble du financement du commerce extérieur. Bien que la consolidation des fournisseurs, du fait de la crise, ait éliminé la pénurie en ressources humaines pour l’instant, la question se posera de nouveau si des efforts conscients, concertés et efficaces ne sont pas déployés pour former la nouvelle génération de spécialistes en financement du commerce extérieur.

Les méthodes de formation et de perfectionnement varient beaucoup, selon les secteurs et les marchés. Certaines régions, dont Hong Kong, sont bien connues pour leur concentration élevée en compétences avancées en matière de commerce et de financement du commerce. D’autres endroits, tels que Genève et Dubaï, investis-sent dans le développement de telles compétences par le développement académique et le perfectionnement professionnel. Ils s’emploient non seulement à couvrir les instruments et les processus traditionnels du financement du commerce extérieur, mais aussi les nouveaux modèles ciblant le commerce conclu sur compte ouvert ou encore des programmes de financement du commerce extérieur liés aux chaînes d’approvisionnement mondiales de plus en plus complexes.

Tout comme certaines villes examinent la valeur et les possibilités d’établir ou de maintenir un statut de centres financiers, il pourrait être utile d’étudier le mérite de

72 Voir Boosting the availability of trade finance in the current crisis: Background analysis for a substantial G20 package, Center for Economic Policy Research Policy Insight No. 35, juin 2009 (Auboin).

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Tableau 3 - Stock d’investissement direct étranger au Canada, selon la région (en milliards CAD et en pourcentage)

2004 2009 Croissance Croissance Région 2004 2008 2009 Part Part 2008/2009 2004/2009 (%) (%) (%) (%)

Monde 379,5 540,8 549,4 100 100 1,6 7,7

Amérique du Nord et Caraïbes 248 288,5 292,5 65,4 53,2 1,4 3,4

Amérique du Sud et centrale 2 14,8 15,3 0,5 2,8 3,4 50,4

Europe 110 188,2 187 29 34 -0,7 11,2

Afrique 0,5 1,8 1,8 0,1 0,3 2,5 28,3

Asie/Océanie 19 47,5 52,7 5 9,6 11 22,7

Source : Point sur le commerce et l’investissement 2010, Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international

73 Bien que le taux de croissance des pays en développement soit le plus robuste, les É.-U. et l’UE ont représenté 70 % de la croissance de l’IDE entrant en raison de l’effet d’échelle.

développer un centre d’excellence en financement du commerce extérieur au Canada. Un tel centre pour-rait examiner l’évolution des tendances des échanges, l’importance croissante du commerce des ressources et des produits de base (qui continuent d’être important pour le Canada), et l’importance croissante inéluctable du commerce, du financement du commerce extérieur et du développement international, ainsi que la valeur unique d’une méthode canadienne à cette activité au gré de son évolution dans le monde.

obtention de capitaux étrangers

Les acquisitions, fusions, coentreprises et investissements transfrontaliers sont des aspects insécables du commerce international. Des représentants d’Exportation et

développement Canada (EDC) ont souligné qu’un nombre croissant de clients se tournent vers l’étranger pour mobiliser des capitaux à des fins d’expansion. Bien que les États-Unis et l’Europe représentent collectivement 86,5 % du stock d’investissements étrangers au Canada, la croissance des investissements d’entreprises américaines a été faible (croissance de 3,4 %) ces dernières années (voir le tableau 3). La croissance des investissements entrants issus de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et d’Asie a été plus forte durant la période 2004-2009, ainsi que durant la récession (2008-2009). Toutes les sources internationales de capitaux, qu’elles proviennent de marchés développés tels que les É.-U. et l’UE, et de marchés en développe-ment de l’Asie, de l’Amérique latine et d’Afrique, seront importantes pour favoriser la croissance des entreprises canadiennes.73

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5%

10%

15%

20%

25%

30%

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

2009

11%

15%

18%

25%

Figure 20 : Part de l’IDE sortant des économies en développement et en transition, en pourcentage des flux sortants d’IDE mondiaux

Les flux sortants d’investissement direct étranger (IDE) d’économies en développement et en transition ont augmenté de plus de 86 %, pour passer de 138 milliards USD en 2000 à 257 milliards USD en 2008. En 2009, les flux sortants des pays en développement représentaient le quart de tous les flux d’investissements internationaux, une hausse de 11 % par rapport à la décennie précédente (voir la figure 20).

Les liens avec des investisseurs de marchés à croissance élevée peuvent accroître l’accès à des capitaux pour les entreprises canadiennes, mais ces dernières auront besoin de compétences pour accéder aux capitaux de ces marchés. En 2009, les marchés en développement ont fourni 8 % du stock d’IDE du Canada. Bien qu’il s’agisse d’une hausse comparativement au niveau de 1 % enregistré en 2000, on peut faire plus pour accéder aux capitaux des marchés en développement.

Source : Base de données statistique de la CNUCED

autres tendances influant sur la main-d’œuvre du commerce international

les accords de libre-échange sont insuffisants pour soutenir la croissance des exportations

Plusieurs participants aux entrevues ont critiqué les accords de libre-échange du Canada. Les commentaires se classent dans deux catégories, à savoir :

(1) les accords de libre-échange ne vont pas assez loin. Les barrières indirectes au commerce continuent d’entraver la réussite de nombreuses compagnies canadiennes. Ces participants ont mentionné qu’il faudrait établir une union douanière pour harmoniser les règlements des différentes juridictions.

(2) les bons accords de libre-échange ne sont pas conclus assez rapidement. Plusieurs exportateurs interviewés se sont plaints d’avoir perdu des occasions dans des marchés émergents parce que leurs marchandises ont fait l’objet de droits, alors qu’un concurrent américain a pu les éviter grâce à un accord de libre-échange bilatéral avec son pays. Les délais d’établissement de tels accords mettent les entreprises canadiennes en situation de désavantage et, dans certains cas, elles ne peuvent soutenir la concurrence.

Bien qu’une analyse de la politique commerciale ne fasse pas partie de la portée de la présente recherche, il est apparent qu’une politique commerciale efficace est essentielle à la croissance de l’économie du Canada. Les professionnels qui analysent la politique, négocient les accords commerciaux, participent à la promotion du commerce, élaborent des règlements et interviennent autrement dans le commerce international, seront des acteurs dans la croissance et le développement du secteur.

Robustesse de la position financière du Canada

On prévoit que les ratios de la dette par rapport au PIB des pays avancés du G20 s’amplifieront de 40 points de pourcentage du PIB d’ici 2014, une hausse qu’on n’a plus vue depuis la Seconde Guerre mondiale. La position financière du Canada est particulièrement robuste comparativement à celle de la plupart des autres pays. La robustesse de son secteur bancaire et sa posture financière relative lui ont permis d’éviter certains soubresauts de la récession récente. Cela représente un avantage unique pour le Canada et lui permet de mieux soutenir les entreprises par le financement de la R-D, une aide au commerce et d’autres outils qui contribuent à la croissance du commerce international au Canada (voir la figure 21).

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Bien que la robustesse de l’économie canadienne soit un atout, c’est cette robustesse relative qui a contribué à l’essor du dollar canadien, et cela peut continuer d’être le cas en présence d’une plus grande croissance économique nationale. L’appréciation du huard a déjà éliminé un avan-

tage traditionnel des exportateurs canadiens au chapitre des prix, mais une appréciation soutenue de notre mon-naie pourrait mettre les entreprises canadiennes dans une situation encore plus intenable.

Figure 21 : Niveaux d’endettement, avant et après la crise (dette en pourcentage du PIB) - 2007 et 2014

0%

50%

100%

150%

200%

250%

20% 28%

69%79% 89% 96% 98%

108%118%

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2007 (avant la crise) 2014

Det

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Sources : FMI, Moniteur des finances publiques, novembre 2009

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3. IDENTIFICATION DES ÉCARTS DE RESSOURCES HUMAINES ET DE COMPÉTENCES DANS LE SECTEUR DES ACTIVITÉS COMMERCIALES INTERNATIONALES DU CANADA

secteurs : énergie, métaux, minerais,métaux industriels, foresterie, technologies de pointe, machinerie et équipement industriels, produits automobiles, aérospatiale, matériel ferroviaire et de transport, biens de consomma-tion courante, exportations culturelles, produits agroali-mentaires, produits chimiques, plastiques et engrais. Les exportateurs de services commerciaux évoluent aussi dans une foule de secteurs, notamment les services financiers, la gestion, la publicité, la recherche et le développement, la construction, l’architecture, le génie, la santé et l’éducation, les communications et d’autres services commerciaux. Les services de transport sont un volet important du commerce international et la main-d’œuvre offrant ces services sont des transporteurs,desentrepôts,desfournisseursdelogistiqueindépendants, des transitaires, des fournisseurs de services de douanes et autres.

Définition de la population active internationale

Il n’existe pas de modèle d’envergure internationale pour cerner la population active du commerce international. L’élaboration d’un cadre de travail définitionnel visant à définir le secteur est compliqué par l’étendue du secteur en termes de types d’activités que regroupent les activités internationales, les différents acteurs du secteur et les activités de ces intervenants.

Comme c’est le cas pour la main-d’œuvre de la technologie de l’information, le secteur du commerce international est transsectoriel. Les entreprises et les travailleurs du domaine des activités et des investissements internationaux font partie des industries primaires, secondaires et tertiaires. Les exportateurs de marchandises touchent une foule de

Les types d’activités qu’accomplissent les travailleurs du secteur sont aussi très diverses. Les activités commercia-les internationales touchent tout un éventail de fonctions commerciales internationales, dont le marketing inter-national, la gestion internationale, le droit international. Elles visent aussi des activités liées aux chaînes de valeur et chaînes d’approvisionnement mondiales, notamment la logistique internationale, la gestion des mouvements inter-nationaux de marchandises ou la prestation de services, ainsi que la conformité aux règlements internationaux.

Tout comme le commerce international est, par définition, interne et externe au Canada, la main-d’œuvre du secteur est elle aussi mondiale. La population active du secteur du commerce mondial comprend les Canadiens qui travaillent au Canada, les travailleurs employés au Canada sur une base temporaire, les immigrants, les expatriés canadiens en poste à l’étranger, les travailleurs non canadiens auprès de sociétés affiliées étrangères d’entreprises canadiennes, et les ressortissants non canadiens interagissant avec les travailleurs d’entreprises canadiennes dans d’autres pays. Bien que les programmes du FITT visent principalement à éduquer des Canadiens, il importe de reconnaître que la plupart des défis en ressources humaines du secteur exigent une main-d’œuvre qualifiée dont les travailleurs sont canadiens et non canadiens.

Un cadre définitionnel servant à comprendre le secteur du commerce international demande des paramètres sachant :

1. identifier les activités économiques qui constituent le commerce international (dont le commerce de marchandises et de services ou l’investissement direct étranger),

2. identifier les acteurs du secteur (notamment les exportateurs, les transporteurs ou les banques), et

3. identifier ce que font les acteurs du secteur (élaboration de stratégies d’affaires internationales, approvisionnement mondial ou marketing international).

Sur la foi des consultations avec les parties intéressées et un examen de documents secondaires décrivant le commerce international et les activités internationales, nous proposons un cadre de travail tridimensionnel pour définir la main-d’œuvre du secteur. Ce cadre comprend un cadre macroéconomique, un cadre de parties intéres-sées et un cadre de compétences ou de profession (voir le tableau 4).

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Tableau 4 - Cadre tridimensionnel servant à définir le commerce international et sa main-d’œuvre

Figure 22 : Flux des échanges internationaux et main-d’œuvre internationale dans le cadre macroéconomique

Cadre macroéconomique

Cadre des parties intéressées

Cadre de compétences / de la profession

Définition selon le commerce de biens, de services, d’IDE et d’autres investissements Décrit

• lestendancesdusecteur • latailledusecteur • lasegmentationdel’industrie • lasegmentationdetaille • lespartenairescommerciauxmondiaux

Identifie ce que contient le secteur.

Définition selon les acteurs du secteur

Décrit• lerôledespartiesintéressées• lesinterdépendances• uneperspectivetransactionnelledusecteur• uneperspectivedechaînedevaleurdu secteur

Identifie qui intervient dans le secteur.

Définition selon les activités internationales

Décrit• lestypesd’activitéshabilitantesde l’infrastructure du commerce international • lestendancesdanslesfonctionsdusecteur• lescompétencesrequises

Identifie ce que font les acteurs du secteur.

Cadre macroéconomique

Le cadre macroéconomique décrit le flux des échanges et ses mesures. Le cadre est résumé dans la balance des paie-ments (ou comptes courants) du Canada, laquelle présen-te le bilan le plus exhaustif des paiements internationaux, en termes de recettes (exportations) et de paiements (importations). Le cadre définitionnel macroéconomique repose sur des données économiques recueillies par le biais d’enquêtes et de dossiers administratifs servant à dresser les comptes nationaux du Canada. Ces comptes sont établis en conformité de conventions internationales

définies dans le Manuel du système de comptabilité nationale des Nations Unies, du Manuel de la balance des paiements et de la Définition de référence de l’OCDE des investissements directs internationaux. Ces normes prévoient la collecte et l’établissement d’estimations liées au commerce servant à décrire les tendances dans le flux des échanges, la taille des flux d’échanges, la segmentation des flux d’échanges par industrie et les relations internationales entre les partenaires commerciaux mondiaux.

Source : RDA Global

Biens

Mai

n-d’

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lux

des

écha

nges

Services IDE Portefeuilleet autres

744 G$

Plus de6,3 millions

de travailleurs*

157 G$

? ? ?

61 G$ 87 G$

(1/3 de la populationactive canadienne)

Source : Statistiques commerciales de Statistique Canada, Loi sur les déclarations des personnes morales.*Employés directement par les exportateurs et importateurs au Canada.

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Les données de la balance des paiements couvrent le commerce des marchandises et des services, les inves-tissements (IDE et portefeuille) et les transferts. La figure 22 illustre les flux totaux d’échanges (somme des recettes et des paiements) selon la catégorie et fait ressortir les écarts existant dans les données correspondantes de la main-d’œuvre.

Le commerce de services peut être désagrégé davantage sous forme de services de voyage, de services de transport et de services commerciaux. Les investissements, eux, sont désagrégés en investissements directs, en investissements de portefeuille et autres investissements. L’estimation de la balance des paiements du Canada est établie à l’aide de diverses enquêtes effectuées par Statistique Canada et de données administratives (telles que les déclarations de douanesetlesdéclarationsd’impôt).

Le cadre macroéconomique fournit une foule d’information pour analyser le flux des échanges internationaux ce qui permet d’identifier les principales industries ayant des activités internationales, les caractéristiques de croissance des exportations de marchandises et les interactions avec les partenaires commerciaux du monde. Les renseigne-ments de la Division des statistiques du commerce sont à toutes fins pratiques la pierre angulaire de ce que nous savons aujourd’hui sur le commerce international. Les séries de données datent des années 1960, et permettent d’effectuer une analyse structurelle à long terme des caractéristiques du commerce, sur une base annuelle et trimestrielle. Certaines séries sont également disponibles tous les mois. Chaque type de flux commercial est seg-menté individuellement par industrie, ce qui permet de cerner les industries qui sont le plus actives au chapitre du

commerce et des investissements internationaux. Le commerce des marchandises est davantage désagrégé selon le produit. Cette segmentation fort utile permet d’identifier et de surveiller les tendances dans le secteur international, et ce de manière approfondie et exhaustive. Ces indicateurs décrivent essentiellement les flux commerciaux selon la valeur monétaire.

Le cadre macroéconomique fournit la meilleure source d’information qui soit sur le flux des échanges, mais il ne fournit que très peu d’information sur les employés et la main-d’œuvre facilitant le commerce international. Les bases de données du Registre des entreprises, des exportateurs et des importateurs fournissent des renseignements sur les entreprises qui font directement du commerce international. Les données administratives de la Loi sur les déclarations des personnes morales identifient aussilesentreprisessouscontrôlecanadienetétranger.Récemment, Statistique Canada a établi certains rensei-gnements sur l’emploi auprès d’entreprises exportatrices et importatrices de marchandises (voir l’Annexe statis-tique qui contient un jeu de tableaux sommaires). Bien qu’il existe beaucoup de données sur le flux des échanges, les données connexes sur la main-d’œuvre pour chaque type de flux commercial sont limitées.

Cadre des parties intéressées

Le cadre des parties intéressées identifie les acteurs du secteurayantunrôledirectetindirectdanslecommerced’intégration. À la figure 23, les parties intéressées du secteur ont été groupées en sept catégories. Elles ont été identifiées lors d’entrevues avec des intervenants clés de divers secteurs et par le comité directeur du projet.

Fabricants etexportateurs etimportateurs de

services

Partenaires dechaîne

d’approvisionnementpour le mouvementdes marchandises

Facilitateursd’activités

commercialeset de chaîne

d’approvisionnement

Parties intéresséesde l’enseignement

Partenaires,fournisseurs et

clients mondiauxCanadiens etCanadiennes

Gouvernements etorganismes deréglementation

1 2 3 4

Exemples

5 6 7

Figure 23 : Cadre des parties intéressées

•Foumisseurs logistiques•Courtiersendouane•Transitaires•Groupeurs•Transpoteurs•Carrefoursde transport

•EDCetorganismes de crédit/banques•Assurance•Servicesjuridiques•Relations internationales•Développement des affaires•Étudedemarché•Associations commerciales

•Universités•Collèges•Organisations professionnelles•Organisations de formation•Enseignement secondaire

•Organismede réglementation•Organismesde développement économique•Représentants politiques, programme et réglementation gouvemementaux

•Partenairesdecanaux de distribution•Fournisseursde matériaux et de produits•Clientsdansles chaînes de valeur

Source : RDA Global

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les parties intéressées comprennent :

1. les fabricants et exportateurs et importateurs de services. Ce sont les entreprises qui œuvrent directement dans l’exportation ou l’importation de biens et de services. Ce ne sont pas uniquement des entreprises du secteur de la fabrication. Toute entreprise qui réalise des ventes à l’étranger ou qui importe des produits ou des services de l’étranger est un exportateur ou un importateur. Les multinationales qui déplacent des biens au-delà de frontières nationales ou exploitent des activités mondiales dans plus d’un pays font également partie de cette catégorie.

2. Partenaires de chaînes d’approvisionnement pour le mouvement des marchandises. Font partie des partenaires de chaîne d’approvisionnement les transporteurs (à savoir les camionneurs, les transporteurs aériens, ferroviaires et maritimes). Cette catégorie comprend aussi les partenaires intervenant directement dans la manutention des marchandises et la logistique, dont des fournisseurs logistiques de tierce partie, des transitaires, des groupeurs et des courtiers en douane. On y trouve également les carrefours de transport et les centres logistiques, ainsi que les zones franches.

3. Facilitateurs d’activités commerciales et de chaîne d’approvisionnement. Les entreprises de cette catégorie offrent des services professionnels qui facilitent le commerce international, dont des intermédiaires financiers tels les banques et les fournisseurs de crédit, et Exportation et développement Canada (EDC). On y trouve aussi des fournisseurs d’assurance pour le mouvement des marchandises, les services juridiques et les études de marché; les relations internationales que fournissent les gouvernements et des courtiers privés, de même que les gouvernements locaux et nationaux qui font la promotion du commerce extérieur. Les associations professionnelles et industrielles font partie de cette catégorie si elles prêtent main forte à leurs membres sur le plan des relations ou leur offrent des ressources à l’appui de leurs activités internationales.

4. Parties intéressées de l’enseignement. Les parties intéressées de l’enseignement regroupent les établissements d’enseignement secondaire qui fournissent une éducation et une sensibilisation à l’importance du commerce international pour le Canada et aux perspectives de carrière dans ce domaine. Les programmes de collèges et d’universités de cette catégorie comprennent des programmes en affaires, en gestion, en marketing, en économie, en sciences

politiques, en études internationales, en droit, en administration publique, en relations internationales, en études linguistiques et culturelles, et dans d’autres domaines. Les associations professionnelles qui dispensent une éducation privée et les fournisseurs de formation offrant des services liés au commerce international font aussi partie de cette catégorie.

5. Gouvernements et organismes de réglementation. Font partie de cette catégorie les organismes de réglementation qui sont directement liés au commerce international (dont les organismes de réglementation des douanes et de la sécurité) et ceux qui le touchent de manière indirecte. Ces derniers comprennent les organismes de réglementation en matière de santé et de sécurité, de normes de produits (p. ex., pour l’étiquetage des produits), d’environnement et autres intervenant dans la réussite des exportateurs sur les marchés extérieurs. Ces parties intéressées se trouvent au Canada et à l’étranger. Les responsables et les analystes de politiques internationales font aussi partie de ce groupe, tout comme d’ailleurs les organismes de développement économique à caractère gouvernemental.

6. Partenaires, fournisseurs et clients mondiaux. Ces parties intéressées fort importantes se trouvent souvent à l’étranger. Elles comprennent les fournisseurs de composants, les transformateurs et les assembleurs, de même que les partenaires de distribution, dont les grossistes et intermédiaires, et les partenaires de distribution directe à l’étranger. Les clients, qu’ils soient intermédiaires ou finaux, sont également inclus dans cette catégorie.

7. les Canadiens et Canadiennes. La population et la société canadiennes bénéficient du commerce international du Canada. Ces avantages sont sous forme de création d’emplois bien rémunérés, d’accroissement de la richesse, d’une hausse de possibilités économiques et d’autres contributions à la prospérité des Canadiens et Canadiennes.

Ce classement des parties intéressées n’est pas mutuelle-ment exclusif, puisqu’une partie intéressée peut appartenir à plus d’une catégorie. Ainsi, une banque peut fournir du financement du commerce extérieur et du crédit ou des prêts autres que liés au commerce sur les marchés exté-rieurs. Il est en de même pour une université qui dispense des services d’enseignement en affaires au Canada et qui exploite également un campus international ou offre un programme d’études en ligne à des étudiants qui se trou-vent à l’étranger. L’université peut alors être un exportateur (de services d’enseignement) et une partie intéressée fournissant des services d’enseignement à l’étranger.

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Cadre de compétences et d’aptitudes

Le cadre de compétences identifie les activités et les tâches que les travailleurs du secteur exécutent. Ils doi-vent posséder certaines compétences pour les accomplir convenablement et les tâches sont souvent critiques aux activités d’une entreprise, bien que ces dernières ne demandent pas toutes les compétences dont a besoin un travailleur pour accomplir son travail. Un comptable qui travaille dans le domaine de la conformité douanière, par exemple, devra non seulement posséder des compétences comptables mais il devra être au fait de la conformité commerciale.

Le Forum pour la formation en commerce international (FITT) a identifié un jeu de compétences que doit posséder un Professionnel accrédité en commerce international (PACI). Outre les 11 compétences liées au titre de PACI, les travailleurs du secteur doivent posséder trois autres grandes compétences et aptitudes. Le cadre de com-pétences et d’aptitudes contient donc 14 catégories de compétences.

Compétences actuelles

1. Milieu mondial des affaires 2. Marketing international 3. Recherche en commerce international 4. Financement du commerce international 5. Gestion de la chaîne d’approvisionnement mondiale 6. Stratégies d’entrée sur les marchés internationaux 7. Aspects juridiques du commerce international 8. Approche éthique au commerce international 9. Aspects culturels du commerce international 10. Internet, commerce électronique et technologies à l´appui du commerce international 11. Gestion du commerce international

Nouvelles compétences

12. Relations internationales et réseaux d’affaires 13. Conformité en commerce international 14. Compétences pour l’innovation et la compétitivité

Dans des recherches ultérieures, le FITT devra songer à actualiser ces compétences et/ou à élaborer des normes de compétences pour des occupations spécialisées du commerce international. Le tableau 5 contient une liste des compétences identifiées lors des entrevues.

Tableau 5 - Besoins en compétences, compétences émergentes et écarts de compétences signalés par les participants aux entrevues

Compétences émergentes et besoins en compétences du secteur international

1. Compétences en conformité commerciale et en gestion de risques Les importateurs et les exportateurs ont besoin de compétences différentes au chapitre de la conformité réglementaire. Les exportateurs ont besoin de compétences en conformité plus axées sur les pays, souvent pour plusieurs pays de leur chaîne d’approvisionnement. Ces compétences demanderont des connaissances dedivers aspects de la réglementation, dont des normes de produits, des douanes, de la sécurité, des règlements environnementaux, du transport / de l’expédition, et autres. Les travailleurs qui occupent certains postes devront aussi connaître les risques financiers liés à la non-conformité (p. ex., les pénalités). Le cadre réglementaire de chaque pays est différent, tout comme d’ailleurs celui des États et provinces d’un même pays. Les travailleurs doivent pouvoir repérer les sources d’information appropriées pour les règlements, comprendre les méthodes de gestion de la conformité réglementaire de nombreux pays et connaître les modèles et pratiques exemplaires de gestion de la conformité réglementaire au sein de l’entreprise. Les gestionnaires opérationnels stratégiques doivent comprendre comment les questions de conformité commerciale touchent les décisions en matière d’approvisionnement et de production internationaux (p. ex., où une entreprise devrait-elle établir ou impartir la production afin de minimiser les coûts de la conformité réglementaire?). En plus de devoir gérer les risques en matière de conformité réglementaire, les travailleurs doivent gérer d’autres risques commerciaux. Ils doivent savoir bien utiliser les Incoterms et établir des documents commerciaux, dont des certificats d’origine, des factures commerciales internationales, des connaissements, des connaissements maritimes, etc. afin d’atténuer les risques financiers du commerce extérieur.

2. Compétences en gestion dans un contexte de commerce d’intégration Des compétences en gestion pour les activités internationales, l’approvisionnement, la production, le transport et le marketing à l’étranger seront requises dans un contexte de commerce d’intégration. En feront aussi partie la mobilisation de capitaux et d’investissements étrangers. Il faudra examiner de plus près la portée des compétences requises pour la gestion du commerce d’intégration, mais il ne fait nul doute que les gestionnaires devront comprendre de nombreuses options stratégiques liées à la croissance internationale.

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3. Compétences en développement des affaires dans les marchés émergents Les travailleurs qui occupent des postes en commerce international doivent posséder des compétences en développement des affaires dans les marchés émergents (moins bien connus). Pour être efficace dans ces marchés, il faut comprendre les options stratégiques liées à l’établissement de nouvelles activités, connaître les différences de structure de la chaîne d’approvisionnement dans les marchés étrangers, savoir mettre à profit les réseaux sociaux et commerciaux, comprendre les structures de marché et la manière de faire des affaires, et connaître les structures de coûts commerciaux des marchés émergents par rapport à ceux existant au Canada. Des compétences en protection des droits de propriété intellectuelle et des avantages concurrentiels seront particulièrement importantes dans les marchés émergents, surtout en Chine. Il faut aussi bien connaître la culture et la langue. 4. Compétences en importationLes importateurs devront posséder des compétences pour le développement de produits par l’entremise de relations directes avec les fournisseurs, de même que des compétences pour la logistique de la chaîne d’approvisionnement et la gestion du transport. 5. Compétences en matière de prestation de services à l’étranger Parmi les compétences requises pour la prestation de services à l’étranger, il convient de signaler des compétences pour le marketing d’intangibles (établir sa crédibilité, stratégie commerciale, etc.), en gestion d’effectifs à distance, en protection de droits de propriété intellectuelle et la connaissance des enjeux relatifs à la reconnaissance professionnelle (et des méthodes pour gérer la reconnaissance d’une juridiction à une autre).

6. Développement des affaires au sein des chaînes de valeur mondiales Les directeurs commerciaux intervenant dans des secteurs dotés de chaînes de valeur mondiales devront comprendre ce que sont les chaînes de valeur mondiales et les facteurs qui favorisent la (re)structuration mondiale de leurs secteurs. Les gestionnaires qui recherchent des occasions d’affaires dans les chaînes d’approvisionnement mondiales devront posséder des qualités d’entrepreneur (c.-à-d. de la gestion du démarrage d’une entreprise), savoir dépister de nouveaux clients, développer de nouveaux services, identifier de nouveaux fournisseurs et de nouveaux débouchés le long des chaînes de valeur mondiales. Ces travailleurs devront tout particulièrement mettre à profit la veille commerciale et les réseaux d’affaires / de recherche.

7. Productivité Les gestionnaires doivent posséder des compétences pour analyser et améliorer la productivité. Ce que l’on sait de la gestion de la productivité vise surtout le secteur de la fabrication, mais des compétences similaires sont requises pour le secteur des services, où la performance du Canada laisse à désirer. Le gestionnaire international doit posséder des compétences en analyse comparative, savoir appliquer des techniques de gestion de la productivité telles que les techniques de l’allègement ou Six Sigma, pouvoir développer une culture axée sur la performance et connaître des techniques de gestion / d’encadrement efficace d’équipes.

8. Innovation Des compétences sont requises pour la gestion de l’innovation formelle (R-D) et informelle (innovation organisation-nelle, opérationnelle, sur le plan du marketing, etc.) Les gestionnaires doivent connaître les pratiques exemplaires et comprendre comment les structures organisationnelles influencent la capacité d’innovation des travailleurs. Les organisations innovatrices doivent avoir des compétences en résolution de problèmes, la capacité de supporter la complexité croissante, du leadership et des compétences de réseautage.

9. Compétences en gestion de chaînes d’approvisionnement mondiales Les travailleurs doivent avoir les compétences nécessaires pour gérer les facteurs influant sur les coûts de l’entreprise (fluctuation du coût du carburant, logistique et frais d’expédition, etc.) et les connaissances des pratiques de gestion opérationnelle de la distribution (gestion de la chaîne d’approvisionnement juste à temps et autres pratiques).

10. Compétences spéciales en gestion de partenariats entre les gouvernements et les entreprises Bien que ces compétences ne s’appliquent qu’à certains travailleurs très spécialisés, il n’en demeure pas moins que leur efficacité peut se répercuter sur la position commerciale du Canada. Les domaines de compétences visent la gestion de carrefours de logistique mondiale, la gestion et l’établissement de zones franches, le développement économique municipal et provincial, et la mobilisation d’investissements étrangers.

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Ce que nous savons de la main-d’œuvre du commerce international

Il n’existe aujourd’hui que peu d’information pour décrire la population active du commerce international du Canada. Il n’existe pas de statistiques agrégées sur le nombre total d’emplois des entreprises ayant des activités internatio-nales au Canada. Les données actuelles ne dressent pas de bilan cohésif de la main-d’œuvre. Elles fournissent plutôtdesrenseignementspartielssurdiverssegmentsde la main-d’œuvre, lesquels sous-estiment le nombre de travailleurs du commerce international et présentent le potentiel de compter deux fois les travailleurs et les entreprises qui ont des activités multiples de commerce international (importation et exportation par exemple).

Comme point de départ, on peut utiliser les données de l’Enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise de 2009 de Statistique Canada pour estimer les emplois. L’enquête a déterminé que le quart des entreprises ca-nadiennes avaient des activités à l’étranger entre 2007 et 2009. Ce chiffre comprend probablement les importateurs de biens et de services, ainsi que les exportateurs ayant des ventes et des activités à l’étranger. Ce chiffre ne saisit peut-être pas toutes les entreprises dont les travailleurs utilisent des compétences en commerce international. 74

La plupart de l’information existante sur la main-d’œuvre décrit une des sept parties intéressées du commerce

international, à savoir les importateurs et les exportateurs de biens. Il n’existe que très peu d’information sur la main-d’œuvre appuyant le commerce de services commerciaux ou d’autres aspects du commerce d’intégration. Or, ce manque d’information nous empêche de déterminer avec précision le nombre de travailleurs qui exécutent, au Canada, des activités liées au commerce international. Par ailleurs, les statistiques de diverses sources donnent parfois des données contradictoires quant au nombre d’entreprises canadiennes ayant des activités internationales.

exportateurs et importateurs de biens

Selon la base de données du Registre des exportateurs et des importateurs, il y a au Canada 48 000 exportateurs de biens et environ 160 000 établissements qui importent des biens de l’étranger (voir tableau 6). Les exportateurs de cette population sont souvent des importateurs aussi car ils inter-viennent dans une chaîne d’approvisionnement mondiale.

Les fabricants représentent la plus grande catégorie d’exportateurs (43 %) et les grossistes, environ le quart (23 %) des établissements exportateurs. Ensemble, les détaillants, grossistes et fabricants représentent 55 % de tous les importateurs de marchandises au Canada. Les 45 % restants sont répartis dans les secteurs des ressources et les entreprises de services commerciaux et publics.

Tableau 6 - Établissements exportateurs et importateurs de marchandises du Canada, 2010

Tous les Part des Part des Industrie établissements Exportateurs Importateurs établissements établissements exportateurs exportateurs

Agriculture, foresterie, pêche et chasse 168 895 2 473 7 138 1 % 4 %

Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz 19 426 762 1 190 4 % 6 %

Services publics 2 302 70 284 3 % 12 %

Construction 270 933 1 336 11 920 0 % 4 %

Fabrication 92 521 20 476 26 222 22 % 28 %

Commerce de gros 116 619 11 248 34 005 10 % 29 %

Commerce de détail 212 244 1 968 27 810 1 % 13 %

Transport et entreposage 130 005 1 745 4 271 1 % 3 %Industrie de l’information et

industrie culturelle 34 593 504 2 560 1 % 7 %

Finance et assurance 328 985 1 253 4 901 0 % 1 %

Services aux entreprises 526 853 4 579 17 752 1 % 3 %

Autres 482 937 1 760 21 907 0 % 5 %

Total 2 386 313 48 174 159 960 2 % 7 %

Sources : Bases de données de la Structure des industries canadiennes, bases de données du Registre des exportateurs et des importateurs

74 Il peut ne pas comprendre, par exemple, les entreprises du Canada qui offrent des services de soutien au commerce international (dont des services juridiques internationaux exécutés par un cabinet d’avocats canadien au nom de clients canadiens).

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La base de données du Registre des exportateurs et des importateurs contient aussi des statistiques sur le nombre de travailleurs employés par les exportateurs et les importateurs de marchandises, mais il faut être prudent lorsqu’on utilise ces chiffres.

Les données sur les emplois de la base de données proviennent de dossiers administratifs qui n’enregistrent pas les emplois avec précision. Dans certaines entreprises, les emplois sont imputés et, dans certains enregistrements, les emplois sont sous-estimés. Bien que la circonspection soit de rigueur lorsqu’on utilise ces données, il faut aussi retenir qu’elles sont aussi l’unique source de données sur les emplois auprès des exportateurs et des importateurs de marchandises du Canada.75

Main-d’œuvre du commerce des services

Les trois quarts des Canadiens travaillent dans le secteur des services. Contrairement à la base de données du Registre des exportateurs et des importateurs qui suit l’évolution des entreprises qui s’adonnent au commerce des marchandises, Statistique Canada ne possède pas, pour l’instant, de base de données pour les entreprises du secteur des services ni de mesures directes des emplois dans le secteur des services.

Selon la base de données du Registre des exportateurs et des importateurs, les exportateurs de marchandises emploient environ 3,5 millions de travailleurs au Canada, soit environ 20 % de la population active canadienne. Les importateurs emploient environ 6,3 millions de travailleurs au Canada, ou environ 37 % de la population active canadienne (voir tableau 7).76

Bien que le registre des exportations fournisse de l’information sur le nombre total d’employés d’entreprises exportatrices et importatrices, il ne précise pas le nombre d’employés qui dévouent une bonne partie de leur temps aux activités du commerce international. Il est probable que les besoins en compétences internationales de ces entreprises varieront d’après les postes, certains travail-leurs consacrant la plupart de leur temps à des activités internationales et d’autres très peu ou pas du tout.

Le commerce des services est réparti dans quatre catégories, soit (1) le transport (2) les services de voyage, (3) les services gouvernementaux et (2) les services commerciaux. Selon la valeur monétaire, les services commerciaux représentaient la majorité (57 %) des exportations de services en 2009 (voir tableau 8).

75 Les chiffres agrégés de cette source ont été mentionnés par le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international afin d’illustrer le nombre de travailleurs du secteur.76 Les chiffres des exportateurs et des importateurs ne sont pas mutuellement exclusifs. De nombreuses entreprises exportatrices sont aussi importatrices. Le total des emplois des exportateurs et importateurs n’est pas disponible.

Tableau 7 - Total des employés des importateurs et exportateurs de marchandises du Canada, 2010

Employés- Employés- Pourcentage Pourcentage Industry Total des expor- impor- des employés des employés employés tateurs tateurs chez les chez les exportateurs importateurs

Agriculture, foresterie, pêche et chasse 421 100 43 179 92 751 10 % 22 %

Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz 246 000 62 159 98 998 25 % 40 %

Services publics 151 800 125 831 50 926 83 % 34 %

Construction 1 232 200 45 222 296 979 4 % 24 %

Fabrication 1 970 300 1 853 763 1 226 118 94 % 62 %

Commerce de gros 745 500 340 684 504 065 46 % 68 %

Commerce de détail 1 933 300 68 438 537 849 4 % 28 %

Transport et entreposage 857 700 165 305 304 562 19 % 36 %

Industrie de l’information et industrie culturelle 415 100 59 739 195 086 14 % 47 %

Finance et assurance 1 075 400 71 293 338 109 7 % 31 %

Services aux entreprises 1 886 500 201 136 586 446 11 % 31 %

Autres 6 191 000 442 087 2 079 121 7 % 34 %

Total 17 125 900 3 478 836 6 311 010 20 % 37 %

Source : Enquête sur la main-d’œuvre, Agrégation spéciale de la base de données du Registre des exportateurs et des importateurs

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Figure 24 : Part du commerce des services commerciaux (sauf les services de voyage et de transport)

Tableau 8 - Commerce des services, 2009

Catégorie de Exportations Importations Part des Part des services (recettes) (paiements) exportations importations

Commerce de services 69 804 88 593 100 % 100 %

Voyages 16 578 26 511 24 % 30 %

Transport 11 888 19 845 17 % 22 %

Services gouvernementaux 1 660 1 137 2 % 1 %

Services commerciaux 39 677 41 100 57 % 46 %

Source : Balance des paiements

Dans les industries de services, les services financiers ont représenté environ le quart (23 %) de l’ensemble du commerce des services commerciaux en 2009. Le cinquième (19 %) du commerce était attribuable aux

Il importe de noter que ce sont souvent les sociétés affiliées à l’étranger d’entreprises canadiennes qui assurent les services commerciaux à l’étranger. Selon les données les plus récentes de la Loi sur les déclarations des personnes morales, les sociétés affiliées à l’étranger d’entreprises canadiennes comptaient 1 135 000 employés en 2007. Parce que ces travailleurs n’accomplissent pas leurs fonctions en territoire canadien, ces données s’ajoutent au total de la population active du Canada.

Services de transport

Au mois de novembre 2010, l’Enquête sur la population active indique que les entreprises du transport et de l’entreposage (codes 48 et 49 du SCIAN) comptent envi-ron 820 000 travailleurs, soit environ 4,8 % de la population active du Canada. Il n’existe toutefois aucune donnée sur la proportion de ces travailleurs affectés aux mouvements de chaînes d’approvisionnement mondiales. De plus, ces chiffres ne comprennent pas les travailleurs connexes au transport d’établissements hors des industries de transport. (Ces don-nées ne regroupent pas, par exemple, les spécialistes de la

services professionnels, techniques et scientifiques, 15 % aux entreprises de fabrication et 13 % aux industries de l’information, de la culture et des arts (voir figure 24).

logistique ni les camionneurs qu’emploient les fabricants.) Un au-tre indicateur du nombre de travailleurs du secteur du transport et de la logistique est fourni par le Conseil canadien sectoriel de la chaîne d’approvisionnement (CCSCA), celui-ci estimant le nombre de travailleurs des chaînes d’approvisionnement de toutes les industries à 744 000 en 2009.77

Il existe d’autres données pour décrire les parties intéressées individuelles du domaine du transport et de la logistique. La base de données de la Structure des entreprises cana-diennes (SEC) mentionne qu’il y a 130 005 établissements dans l’industrie du transport et de l’entreposage (codes 48 et 49 du SCIAN). De ces établissements, 32 995 ont des activités de transport routier de marchandises sur de longues distances, 1 432 exploitent des services de transport aérien (réguliers et occasionnels), 504 exploitent des services de transport maritime (voies navigables intérieures et en haute mer),4049exploitentdesentrepôtset10923fournis-sent des activités de soutien au transport aérien, ferroviaire, maritime, terrestre et multimodal. La SEC signale que 70 établissements font du transport ferroviaire de marchandises.

23%

3%5%

9%

13%

13%

15%

19%

Finance et assurance

Services professionnels, scienti�ques et techniques

Fabrication

Information, culture et arts

Commerce et transport

Autres industries de services

Gestion de compagnies et d’entreprises

Autres industries de fabrication

Source : Statistique Canada

77 Ce chiffre vise tout un éventail d’occupations dans les domaines de l’approvisionnement, des technologies de l’information, des services postaux et autres. Pour consulter une liste complète des occupations du secteur de la chaîne d’approvisionnement, visiter le cscsc.rdaglobal.com.

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78 Recensement du Canada 200679 Enquête sur la population active, novembre 201080 Voir la base de données FP 800 81 EDC, Fiche d’évaluation des retombées pour le Canada 200982 Voir l’Annexe à la Déclaration de responsabilité de la direction englobant le contrôle interne en matière de rapports financiers pour l’exercice 2009-201083 Huot, P. et Carrington, C. (2006). Profils des petites entreprises. Les PME à forte croissance. 84 Voir Plan directeur pour la croissance économique. Stratégies d’action pour soutenir les entreprises canadiennes appartenant à des femmes.

Un secteur fragmenté de la chaîne d’approvisionnement vient compliquer la collecte d’information sur les travailleurs occupant des fonctions précises. Les associations industrielles fournissent certains renseignements. La Canadian Freight Forwarders Association, par exemple, compte 250 entre-prises membres (transitaires), mais le nombre de travailleurs qu’elles emploient n’est pas disponible. En 2006, la population active du Canada comptait 5 030 courtiers en douane, en transport et autres78 et la Société canadienne des courtiers en douane avait 152 courtiers en douane membres exploi-tant 473 établissements au Canada. On peut aussi obtenir certaines données auprès d’associations professionnelles telles que la Chaîne d’approvisionnement et logistique Canada (SCL-CAL), l’Association canadienne de gestion des achats (ACGA), l’Association for Operations Manage-ment (APICS) et l’Institut canadien du trafic et du transport (ICTT). Mais les données décrivant leurs membres se recoupent parfois, puisque des membres de l’APICS peuvent aussi appartenir à l’ICTT.

Facilitateurs commerciaux et de chaîne d’approvisionnement

Les banques, les assureurs, les sociétés de communication, les avocats, les organisations de services professionnels et les associations sont tous des acteurs importants en com-merce international. Dans l’Enquête sur la population active, ces intervenants sont classés dans trois groupes, à savoir (1) finance, assurance, immobilier et location à bail, (2) services professionnels, scientifiques et techniques, et (3) services aux entreprises, bâtiments et services de soutien. Collectivement, ces segments industriels représentent 2 145 000 travailleurs au Canada, soit environ 12,5 % de la population active cana-dienne.79 Mais on ignore quelle proportion de ces travailleurs fournissent des services à l’appui du commerce international.

Exportation et développement Canada (EDC), l’organisme de crédit à l’exportation du Canada, est un acteur important dans le secteur : elle a servi 8 677 entreprises en 2009. EDC emploie directement 1 055 personnes80 et elle a déclaré avoir appuyé 642 465 emplois au Canada en 2009, soit envi-ron 3,8 % de la population active du Canada.81 Bon nombre des grandes institutions financières du Canada ont des services organisationnels spécialisés en financement du com-merce extérieur ou en opérations internationales (fusions et acquisitions internationales, change, syndications de prêts in-ternationaux, etc.) Selon la base de données FP 800, les 100 plus grandes banques du Canada emploient collectivement plus de 430 000 travailleurs, mais on ignore quelle proportion de ces travailleurs est dévouée aux activités internationales. Les 15 plus grandes compagnies d’assurance générale du Canada emploient plus de 28 000 travailleurs, mais ici aussi onignorelenombredetravailleursjouantunrôleactifdansles transactions d’assurance internationales. En 2006, il

y avait plus de 75 000 avocats et notaires (québécois) et plus de 36 000 techniciens juridiques au Canada, mais on ignore aussi le nombre de travailleurs ayant des activités juridiques internationales.

autres parties intéressées

La main-d’œuvre du commerce international comprend d’autres parties intéressées, notamment celles des secteurs de l’enseignement et du gouvernement, ainsi que des parte-naires d’affaires à l’étranger. Chaque groupe d’intervenants joueunrôleprépondérantdanslesecteur,maistrèspeud’information existe à cet égard. Nous avons, au Canada, plus de 228 000 professeurs d’université, de collège et de cours professionnels, et d’aides-éducateurs et près de 18 000 chercheurs, experts-conseils et agents de programmes en matière de politiques d’enseignement. Le nombre de travailleurs offrant des services d’enseignement interna-tional dans les domaines des affaires, du droit ou autre est inconnu. Il est en de même pour le nombre de travailleurs gouvernementaux appuyant les activités internationales.

Le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international(MAECI)joueungrandrôledanslesecteur.Les opérations du MAECI sont menées à l’administration centrale à Ottawa, dans 18 bureaux à l’échelle du Canada et dans plus de 170 missions à l’étranger. Le soutien apporté aux missions à l’étranger représente 27 % des dépenses opérationnelles du Ministère.82

Démographie du secteur

Il n’existe pas de données démographiques précises sur la main-d’œuvre du commerce international.

Le départ à la retraite des travailleurs plus âgés représente un défi de taille à l’échelle du Canada et cela peut valoir aussi pour la main-d’œuvre du commerce international. Un examen de la démographie des secteurs de la fabrication et du commerce de gros (qui sont très présents en commerce international) laisse entendre que la population active du commerce international peut être plus âgée que la moy-enne canadienne, les travailleurs plus âgés représentant une part plus importante de la main-d’œuvre des secteurs de la fabrication des vêtements, du papier, des produits de cuir et des produits pétroliers (voir tableau 9).

Les femmes sont nettement sous-représentées dans le secteur de la fabrication (29 % de la main-d’œuvre) et le secteur du commerce de gros. Par ailleurs, les femmes ne demeurent propriétaires que de 30 pour cent des 1,6 million de petites et moyennes entreprises du Canada83, et seulement 37 % des PME appartenant majoritairement à des femmes sont « à forte croissance » comparativement à 63 % des entreprises appartenant à des hommes.84

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Tableau 9 - Démographie des entreprises/industries ayant des établissements exportateurs

Établissements Données du recensement de 2006 Secteur exportateurs Main-d’œuvre Pourcentage Pourcentage (2008) totale Plus de 45 Femmes

Canada 48 174 17 146 135 40 % 47 %

Secteur de la fabrication 20 476 2 005 980 42 % 29 %

Machinerie 2 959 131 060 39 % 17 %

Fabrication de produits métalliques 2 721 186 730 40 % 19 %

Produits en plastique et en caoutchouc 1 674 125 340 38 % 33 %

Aliments 1 414 250 685 40 % 42 %

Activités diverses de fabrication 1 301 76 390 41 % 42 %

Produits informatiques et électroniques 1 279 89 720 36 % 36 %

Matériel de transport 1 237 263 785 40 % 22 %

Produits chimiques 1 234 92 260 42 % 38 %

Produits en bois 1 110 146 495 40 % 16 %

Meubles et produits connexes 933 110 555 40 % 25 %

Vêtements 772 68 065 54 % 76 %

Impression et activités connexes de soutien 749 91 240 42 % 38 %

Matériel, appareils et composants électriques 665 48 550 43 % 30 %

Papier 575 90 170 53 % 18 %

Produits minéraux non métalliques 554 61 500 44 % 18 %

Usines et produits de textiles 490 17 735 48 % 41 %

Première transformation des métaux 451 84 250 52 % 12 %

Boissons et produits du tabac 132 31 205 40 % 28 %

Produits en cuir et produits analogues 120 7 530 49 % 54 %

Produits du pétrole et du charbon 106 14 810 47 % 20 %

Commerce de gros 11 248 739 305 41 % 33 %

Agriculture 2 473 523 650 53 % 30 %

Source : Base de données du Registre des exportateurs, Recensement du Canada 2006

Migration et immigration de la main-d’œuvre Aucune information directe sur la participation des im-migrants à la main-d’œuvre du commerce international du Canada n’a pu être identifiée. Les entrevues laissent entendrequelesimmigrantspourraientyjouerunrôleimportant. Les participants aux entrevues estiment que les immigrants du Canada pourraient représenter un atout potentiel pour le développement des affaires internationales, mais ont souligné que les néo-Canadiens éprouvent souvent de la difficulté à s’intégrer au marché du travail.

En 2006, la population active du Canada comptait 3,6 millions d’immigrants, soit environ 21 % de la main-d’œuvre canadienne.85 Bon nombre d’entre eux sont originaires d’Asie et de pays en développement, des marchés qui présentent d’excellents débouchés pour les entreprises internationales du Canada. Certains participants ont indiqué que les liens internationaux et les divers antécédents culturels de leurs employés sont des facteurs clés de

réussite pour eux. Ils ont précisé que les immigrants deleursorganisationsjouaientunrôleimportantdansle dépistage d’occasions d’affaires et pour naviguer les réseaux commerciaux et sociaux de leurs pays d’origine. En parallèle, les participants ont ajouté qu’il faut se méfier de fixer des attentes trop élevées pour un travailleur en fonction de son pays d’origine.

Plusieurs provinces encouragent l’immigration d’entrepreneurs internationaux par des programmes de mise en candida-ture provinciaux visant à attirer des capitaux étrangers au Canada. Les personnes interviewées ont mentionné que la bonne posture financière du Canada signifiera probablement que le Canada bénéficiera à l’avenir de taux d’imposition moins élevés que d’autres pays développés, et que cela pourrait favoriser la relocalisation d’entreprises existantes au Canada, à long terme.

85 Recensement du Canada 2006.

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Les participants aux entrevues ont aussi souligné que l’incapacité des travailleurs de traverser librement des frontières pour travailler peut représenter une barrière au commerce, surtout pour les sociétés de services. La non-reconnaissance des titres de compétences professionnelles entrave le mouvement des travailleurs, à destination et en provenance du Canada, et entre les diverses provinces canadiennes.

Demande en main-d’œuvre, recrutement et maintien en poste

D’après les entrevues, il est difficile de recruter des em-ployés pour certains postes nouveaux et pour lesquels il existe une pénurie, et de les maintenir en poste, surtout chez les travailleurs possédant de grandes compétences dans le domaine de la conformité réglementaire.

Les participants ont indiqué que la demande forte en travailleurs dans le domaine de la conformité réglementaire les force à se tourner vers l’étranger. Un rapport de 2007 de la société américaine Tyler Search Consultants signale que, « La demande en professionnels de la conformité réglementaire de grand calibre et d’expérience excède le bassin de talent disponible, qui est d’ailleurs très mince. » Selon ce même rapport, il fallait (avant la récession) de deux à quatre mois pour combler un poste d’analyste, et jusqu’à six mois ou plus pour un poste de gestionnaire de la conformité.86 Un sondage sur les attentes en matière de rémunération effectué en 2010 auprès de professionnels de la conformité du R.-U. a révélé que 40 % des professionnels de la conformité occupant un poste permanent comptaient changer de poste après avoir obtenu leur boni à la fin de 2010.87 Bien qu’il n’existe pas de données détaillées sur l’offre ou la demande, les entrevues et les données empiriques lais-sent croire qu’une pénurie de compétences ou de travailleurs existe dans le domaine de la conformité commerciale.

Au-delà de cette occupation, nous n’avons pu trouver de renseignements sur les plans de l’embauche, des défis de recrutement ou de maintien en poste d’emplois dans les entreprises internationales.

Évolution de la main-d’œuvre

nouvelles occupations – compétences, aptitudes et connaissances requises

En réponse à la question demandant quelles occupations se dessinent ou font l’objet d’une pénurie, les parties intéressées ont décrit des occupations que l’on peut classer dans quatre catégories :

1. Responsable du développement international de niveau supérieur ou « champion du commerce extérieur » (nouveau) 2. Directeur de la chaîne d’approvisionnement (nouveau)

3. Professionnel de la conformité du commerce extérieur (nouveau, pénurie) 4. Postes de production qualifiés (pénurie)

Les trois premières professions comportent des fonctions de gestion. Le champion du commerce extérieur de niveau supérieur est un professionnel ayant des responsabilités de développement des affaires internationales. Dans une petite ou moyenne entreprise, cette personne est souvent le propriétaire ou le fondateur de l’entreprise. Il peut aussi s’agir d’un professionnel responsable d’identifier et de développer de nouveaux débouchés dans un pays ou un secteur particulier (p. ex., un professionnel respon-sable d’un nouveau secteur d’activités au Mexique). Le champion doit faire appel à de nombreuses ressources pour repérer et saisir de nouvelles occasions d’affaires. Il doit posséder une vaste connaissance des enjeux du commerce international et pouvoir mettre à profit des réseaux commerciaux.

Le directeur de la chaîne d’approvisionnement qu’ont décrit les participants, est un professionnel chargé de la stratégie de la chaîne d’approvisionnement et de résoudre les problèmes connexes, à un niveau tactique et opérationnel. Cette personne est responsable de toute une panoplie d’enjeux liés à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, notamment de la logistique (entreposage, distribution, gestion des transporteurs et des douanes), des partenariats (avec les fournisseurs, distributeurs, clients et autres partenaires de canal), de la planification des activités et de la résolution de problèmes (activités entrantes et sortantes, planification et prévision de la demande, ordonnancement et résolution de problèmes de la chaîne d’approvisionnement).

Le professionnel de la conformité, pour sa part, est responsable d’assurer la conformité aux règlements en matière d’importation et d’exportation dans diverses juridictions mondiales. Il doit assurer la conformité à toute une gamme de règlements liés au commerce, aux frontières, aux produits, au transport, à la sécurité, à l’environnement et autres. Au sein d’une organisation, la fonction de la conformité commerciale peut être confiée aux Services juridiques, aux Ressources humaines (édu-cation/formation), à l’Expédition ou à un autre service. Dans une organisation plus grande, le professionnel de la conformité peut être appelé à assumer d’autres respon-sabilités en matière de conformité ou d’établissement de rapports en sus de celles liées à la conformité commer-ciale, et peut relever des Services juridiques, du Service de la chaîne d’approvisionnement, du Service de la logistique, du Service de comptabilité / des finances ou autre.

La quatrième catégorie, soit celle touchant les postes de production, a été soulevée par certains fabricants cana-diens comme profession touchée par une pénurie. Il s’agit plus particulièrement d’une pénurie au niveau des connaissances fondamentales essentielles alignées avec les compétences essentielles définies par RHDCC (lecture

86 Voir B. Conroy, Tyler Search Consultants. Our Changing Industry; Profiles of the Global Trade Professional July, 2007.87 Voir 2010 Compensation Expectations Survey, Robert Walters http://www.robertwalters.com/resources/divisions/UK/compliance/ComplianceSurvey.pdf.

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des textes, utilisation des documents, calcul, rédaction, communication verbale, travail d’équipe, formation continue, capacité de raisonnement et informatique).88

Les compétences que doivent posséder les travailleurs de la production sont souvent spécialisées et les participants aux entrevues ont précisé qu’un travailleur expérimenté dans un type de production (l’automobile par exemple), ne possèderait pas nécessairement les compétences et les connaissances requises par les systèmes de production d’une autre industrie. Ils ont ajouté que l’aptitude à lire des instructions et à accomplir les tâches qui y sont décrites représente parfois tout un défi.

Les participants ont aussi mentionné quatre domaines où leurs organisations ont besoin de nouvelles connaissances, compétences ou aptitudes. Ce sont :

1. une connaissance approfondie des marchés étrangers, particulièrement des marchés émergents; 2. les relations avec des partenaires clés dans ces marchés; 3. la capacité d’élaborer une stratégie d’affaires, des compétences en développement des affaires et d’exécution tactique pour accroître les activités et s’adapter aux changements des chaînes d’approvisionnement; 4. des compétences et des connaissances en matière de conformité réglementaire. Ces compétences se complexifient et exigent des techniques de recherche, d’analyse, de résolution de problèmes ainsi que des connaissances spécialisées des marchés et produits en question; 5. des aptitudes adaptées à un siège social international (marketing, financement international, opérations internationales et gestion internationale).

Recours potentiel à la Classification natio-nale des professions (CnP) pour décrire la main-d’œuvre du commerce international

La Classification nationale des professions (CNP) n’identifie pas précisément la plupart des travailleurs du commerce international. Certaines professions, dont celles de courtier en douane (code 1236 de la CNP, Courtiers/courtières en douanes, courtiers/courtières maritimes et autres courtiers/courtières), se trouvent telles quelles dans la CNP. D’autres professions, dont celles de comptables, d’avocats, de directeurs de services d’entreprise, de développeurs de produits, de professionnels du marketing, d’acheteurs, de techniciens du service à la clientèle, d’analystes de politiques, etc. peuvent comporter des responsabilités en matière de commerce international, selon les activités de leurorganisationetleurrôleauseindel’organisation.Étantdonné que la CNP ne saisit pas les activités de commerce extérieur des travailleurs de chaque profession, on ne peut l’utiliser, en isolation, pour mesurer le nombre de travail-leurs devant posséder des compétences en commerce

international. Mais en effectuant des recherches addition-nelles, il serait possible d’utiliser des statistiques fondées sur la CNP pour appuyer le développement des ressources humaines dans le secteur du commerce international.

On pourrait, par exemple, effectuer d’autres recherches et/ou une modélisation économique pour estimer le pour-centage de travailleurs qui utilisent des compétences en commerce international dans les catégories professionnelles de la CNP. On pourrait aussi utiliser la CNP pour analyser les professions qui pourraient être touchées lorsqu’une entreprise amorce des activités internationales. Les profils basés sur la CNP de l’effectif des entreprises d’un secteur industriel donné peuvent décrire les besoins en formation d’un employeur. Une entreprise pourrait ainsi déterminer les compétences en commerce extérieur que doivent pos-séder ses travailleurs dans chaque catégorie professionnelle. Il faut cependant effectuer des recherches plus poussées afin de déterminer comment on peut utiliser davantage les statistiques du système de la CNP pour mieux comprendre la main-d’œuvre du commerce international.

Bien qu’une évaluation du système canadien d’études en commerce international ne fasse pas partie du cadre de la présente recherche, il est probable que plusieurs écarts existent au chapitre de l’enseignement et de la formation. En 2005, le tiers des programmes d’études commerciales du Canada n’avaient aucune composante de commerce international. La situation pourrait être similaire ailleurs, à l’étranger, puisque le rythme accéléré de l’évolution de la mondialisation fait en sorte que de nombreuses parties intéressées de l’enseignement éprouvent de la difficulté à s’adapter aux nouvelles compétences dont ont besoin aujourd’hui les employeurs. Un examen préliminaire des grandes écoles de gestion internationale signale qu’il n’existe pas de norme mondiale reconnue pour la forma-tioncommercialeinternationale.Onoffreplutôtunesériede spécialisations axées sur certains enjeux commerciaux internationaux, dont le droit international, le marketing mondial, la gestion internationale, la gestion de la chaîne d’approvisionnement, etc. Des chefs de file mondiaux reconnus dans le domaine de la gestion internationale, tels que la London Business School, l’ISEAD (France) et la Thunderbird School of Global Management (É.-U.), offrent tous des programmes différents et l’alignement, parmi ces organisations, avec les compétences requises en gestion internationale ne semble pas apparent.

Lorsqu’on a demandé aux participants aux entrevues de déterminer ce qu’il faut comme programmes d’études commerciales internationales, plusieurs perspectives sont ressorties de leurs réponses.

• Dupointdevuedunouveaudéveloppementdes affaires, plusieurs participants ont précisé qu’il serait utile d’être davantage exposé aux problèmes que les entreprises doivent affronter

88 Voir les compétences essentielles de RHDCC à http://www.hrsdc.gc.ca/fra/competence/competences_essentielles /generale/comprendre_ce.shtml.

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Incidences sur la formation et le perfectionnement

De manière générale, nous sommes sous-formés. Les programmes d’enseignement universitaire sur l’économie du transport de la chaîne d’approvisionnement et la gestion logistique sont, au Canada, moins nombreux que les programmes en sciences religieuses. – Barry Prentice, professeur en gestion de la chaîne d’approvisionnement, Asper School of Business de l’Université du Manitoba

«»

dans ce domaine, surtout pour les exportateurs qui doivent respecter les règlements de nombreux pays.

• l’entrepreneuriat (pour les petites entreprises et les nouvelles activités d’entreprises plus grandes) est essentiel à la croissance du commerce international, dans la mesure où les entreprises cherchent à s’implanter dans des marchés en croissance. Les compétences et connaissances dont ont besoin les entrepreneurs internationaux ne sont pas nécessairement celles qu’enseignent les programmes d’études actuels. Accéder aux capitaux dans des marchés étrangers, par exemple, représente un défi de taille et les participants estiment que les programmes d’études existants ne couvrent pas très bien ce volet.

• Plusieursparticipantsontrecommandéquela formation comprenne une immersion dans un milieu commercial étranger afin d’obtenir de l’expérience pratique. Toutefois, les participants ne s’entendent pas sur la durée d’une telle formation à l’étranger et ce ne sont pas tous les employeurs qui sont intéressés à embaucher du personnel possédant une expérience pratique internationale.

Il faudra effectuer des recherches pour analyser les liens et les écarts existant entre les compétences requises pour les travailleurs internationaux et les compétences qui sont enseignées dans des programmes d’études au Canada.

Ce que nous ne savons pas : les écarts de connaissances

Les écarts de connaissances sur la taille et les caractéris-tiques de la main-d’œuvre sont généralisés. Il n’existe pas d’indicateur officiel du nombre de travailleurs qui œuvrent en commerce international ou qui utilisent des compétences en commerce international dans leurs fonctions. Bien que le présent rapport ait dégagé de l’information pour décrire la population active du secteur, la constatation pri-maire est que l’information sur la main-d’œuvre est rare et que les renseignements existants sont insuffisants pour analyser l’impact des tendances macroéconomiques sur la main-d’œuvre du secteur. En fait, il n’existe que très peu d’information, et parfois pas du tout, pour décrire les sujets ci-dessous qui sont décrits brièvement de manière succincte.

(1) organisations ayant des activités de commerce international

en commerce international, mais ils sont conscients que prévoir tous les enjeux qu’un champion du commerce extérieur doit affronter est difficile. Comme pour le modèle des études de cas développé par la Harvard Business School, les personnes interviewées ont indiqué qu’un groupe d’études de cas peut donner un aperçu des divers types de problèmes pouvant se présenter sur les marchés extérieurs. Des études de cas expliquant les obstacles que les petites entreprises doivent surmonter en Chine, par exemple, pourraient expliquer les barrières internes au commerce des provinces chinoises, les aspects des réseaux sociaux quand on fait affaires en Chine ou encore les règles et les risques liés à l’investissement en Chine continentale.

• Lanécessitédeplusgrandescapacités langagières représente la lacune la plus courante, surtout pour les langues asiatiques. Surmonter les obstacles de langue représente un défi à long terme, qui demandera probablement des ajustements aux programmes d’enseignement du primaire ou du secondaire.

• Certainsparticipantsontmentionnéque la formation requise diffère quelque peu selon l’industrie. La gamme de compétences commerciales d’un exportateur de services commerciaux sera différente de celle d’un exportateur de marchandises. Les différences s’expliquent aussi d’après la taille de l’entreprise et l’envergure de ses activités internationales. Les professionnels d’une petite entreprise qui s’implante en Amérique latine peuvent nécessiter des compétences différentes d’une grande entreprise qui s’approvisionne dans diverses régions de la planète pour vendre un peu partout dans le monde. De nombreux participants ont mentionné qu’il n’existe pas de formation pour satisfaire les besoins en compétences et en connaissances spécialisées de leur entreprise. La foule de sous-spécialisations du commerce international fera en sorte qu’il sera difficile de fournir des services d’enseignement qui contribueront à accroître la réussite sur les marchés extérieurs.

• Iln’yapasdechefdefileapparentpour l’enseignement en matière de conformité réglementaire du commerce extérieur. Les pays européens ont plus d’expérience dans le domaine de la conformité transfrontalière que les Nord-Américains. Les modèles de l’UE pourraient éclaircir les normes

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a. Le nombre d’organisations (entreprises, gouvernements, établissements d’enseignement et autres parties intéressées) œuvrant dans le domaine du commerce international b. Le nombre d’entreprises participant directement et indirectement dans les chaînes d’approvisionnement mondiales (c.-à-d. les entreprises dont des clients sont exportateurs). Par exemple, comment les chaînes de valeur mondiales du secteur de l’aéronautique sont-elles structurées et dans quelle mesure les entreprises canadiennes y participent-elles? c. La taille et l’industrie des entreprises qui font du commerce international de services et les types de services visés.

(2) Travailleurs du commerce international a. Le nombre d’emplois appuyés par les activités internationales. b. Le nombre de travailleurs dont la profession est directement liée au commerce international. c. Le nombre de travailleurs utilisant des compétences en commerce international dans leurs fonctions. d. Le nombre de travailleurs occupant des postes clés dans le secteur (conformité commerciale, champions du commerce extérieur, professionnels du financement du commerce extérieur, etc.) e. Le nombre de travailleurs dans chaque industrie. f. Le bassin disponible de travailleurs pour les professions clés (et les écarts de disponibilité). g. La démographie des travailleurs du secteur. h. La participation des travailleurs formés à l’étranger et des immigrants dans la population active (et les obstacles que ces travailleurs doivent surmonter pour s’intégrer à la main-d’œuvre canadienne du commerce international). i. Le niveau de scolarisation et les domaines d’études des travailleurs.

(3) la demande des employeurs et les défis en RH des employeurs a. La demande des employeurs en travailleurs possédant des compétences ou des connaissances particulières (c.-à-d. identification des professions et des compétences à disponibilité réduite). b. Degré de mobilité des travailleurs (au sein d’une entreprise, interentreprises et interindustries) et les défis liés au maintien en poste et au recrutement des travailleurs. c. Les besoins en nouvelles compétences et connaissances. d. Les budgets de formation et de perfec- tionnement professionnel des employeurs.

e. La portée du recrutement, au Canada et à l’étranger. f. Les défis des employeurs pour l’intégration des travailleurs formés à l’étranger et des immigrants dans leurs entreprises. g. Les dépenses salariales et les changements afférents selon la profession, y compris une comparaison internationale.

(4) Formation et enseignement a. Le nombre de parties intéressées du primaire, du secondaire et du postsecondaire qui offrent du contenu commercial international dans leurs programmes et le nombre d’établissements qui n’offrent pas de contenu en formation internationale. b. La portée de l’écart existant entre la demande des employeurs et la formation existante (écarts de compétences) quant aux : i. connaissances et réseaux requis pour participer aux marchés en essor d’Asie et des marchés émergents ii. compétences technologiques iii. capacités langagières iv. compétences/connaissances en matière de conformité commerciale v. autres compétences dont ont besoin les employeurs c. Les modèles de formation et de perfectionnement professionnel. d. Les compétences couvertes par les programmes existants. e. Les compétences complémentaires dont ont besoin les néo-Canadiens pour participer pleinement à la main-d’œuvre du commerce international.

(5) Écarts de sensibilisation - deux écarts ont été identifiés : a. Il existe un manque de sensibilisation à l’importance du commerce et de l’investissement international pour l’économie du Canada. Or, ce manque de sensibilisation signifie que le Canada s’expose à des conséquences économiques négatives en raison de politiques « mal inspirées. » Cet état de chose découle en partie des écarts existant dans le système statistique pour décrire la contribution de l’économie mondiale à la prospérité nationale. b. Il existe un manque de sensibilisation aux possibilités de carrières en commerce international. Bien que de nombreux jeunes travailleurs puissent manifester de l’intérêt envers une carrière en commerce international, ces travailleurs plus jeunes peuvent ne pas comprendre les professions existant en commerce international ou le cheminement nécessaire pour y parvenir.

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options de recherches futures

Le Sommaire contient des recommandations particulières quant aux priorités de recherches futures pour le secteur du commerce international, mais elles touchent plusieurs domaines. Voici trois objectifs potentiels que les parties intéressées peuvent envisager pour les recherches futures.

un objectif potentiel pourrait viser l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie nationale de ressources humaines. Une stratégie nationale pourrait réduire certains obstacles au commerce, notamment les barrières découlant des réglementations commerciales, en assurant la disponibilité de travailleurs du commerce qualifiés qui comprennent ces enjeux et peuvent les ré-soudre. Elle pourrait également accroître la compétitivité des entreprises canadiennes à participer aux chaînes de valeur mondiales, en veillant à ce que les profession-nels des affaires possèdent les compétences nécessaires pour accéder aux marchés plus rapidement, commettent moins d’erreurs et obtiennent une plus grande part des occasions de croissance mondiales. Une telle stratégie nationale de ressources humaines pourrait bel et bien être nécessaire pour que le Canada puisse continuer de jouerunrôleimportantàl’avenir,dansunmondeoùlapuissance économique se déplace hors de l’Amérique du Nord. L’efficacité d’une stratégie nationale de ressources humaines reposerait sur la disponibilité de données de qualité. Et pour en garantir le succès, il faudra effectuer des recherches afin d’obtenir de l’information dans tous les domaines précités, là où il existe des lacunes. Une stratégie nationale de ressources humaines présenterait des avantages certains quant à l’engagement apparent du Canada dans l’arène internationale. Ensuite, du fait de son existence et de sa mise en œuvre, elle pourrait représenter un premier pas concret dans l’atténuation des barrières interprovinciales au commerce qui nuisent aux activités sur le marché intérieur et érodent l’efficacité du Canada sur les marchés extérieurs.

un deuxième objectif pourrait consister à aider les parties intéressées du secteur à prendre des déci-sions stratégiques plus éclairées en s’appuyant sur de l’information améliorée sur le marché du travail. Les utilisateurs d’information sur le marché du travail du secteur international comprennent les fournisseurs de services d’enseignement et de formation, les gestionnaires de ressources humaines, les travailleurs du secteur, les décideurs et les promoteurs du commerce international. Leurs besoins individuels sont différents. Un fournisseur de services d’enseignement peut, par exemple, rechercher de l’information sur les professions et les compétences en demande, alors que les promoteurs du commerce ont besoin de meilleurs renseignements sur les compétences du Canada. L’utilité de la recherche future reposera sur la maîtrise de l’information sur le marché du travail dont ont besoin les parties intéressées du secteur. À notre connais-sance, cette évaluation n’existe pas.

un troisième objectif pourrait porter sur la déter-mination des pratiques exemplaires en matière de prestation et de contenu d’enseignement international. Le monde évolue rapidement et les compétences requises des professionnels du commerce international se complexifient. Il est difficile de fournir un programme d’études et de la formation en commerce international efficace dans un contexte de réglementation et de réalités économiques en évolution, et de le faire de manière à accroître la compétitivité du Canada sur les marchés internationaux. De plus, les coûts liés aux affaires internationales représentent une barrière à la croissance internationale (c.-à-d. le « trou noir » de nombreux mil-liards de dollars de dépenses consacrées à la conformité réglementaire ou aux coûts engloutis à étudier des occa-sions d’affaires qui ne se concrétisent pas.) Les entreprises canadiennes bénéficieront certainement de modèles d’enseignement et de formation qui les protégeront contre ce genre de dépenses et les aideront à réduire les erreurs en mettant à profit la technologie, la veille commerciale et les réseaux commerciaux.

Outre ces objectifs, un rapport de février 2010 du Conference Board du Canada (Redynamiser le commerce extérieur au Canada - Stratégies pour réussir la reprise), propose que le Canada envisage des mesures de RH pour favoriser un contexte de fonctionnement national plus favorable au commerce international. Le rapport recommande plus précisément des recherches qui nous porterons à : • mettreenœuvreàgrandeéchelledessystèmes de reconnaissance mutuelle des qualifications et des titres professionnels; • investirdavantagedanslaconnaissanceet l’innovation; • repenserlespolitiquesd’immigrationpour donner la priorité aux immigrants de la classe économique et satisfaire les besoins de notre marché du travail; • repenserlamain-d’œuvrededemain,en considérant en particulier les questions du vieillissement des travailleurs, de l’alphabétisation, de l’éducation supérieure et de la formation.

LerôledeFITTdanslecontextedel’évolutiondelamain-d’œuvre du commerce international peut aussi faire l’objet de recherches futures. L’évaluation préliminaire de la présente étude est forcément inadéquate pour déterminer tous les domaines où le mandat de FITT devrait être modifié et élargi afin de fournir la formation en commerce international ainsi que le soutien et des renseignements en matière de ressources humaines pour le secteur.

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ANNEXE A : MÉTHODOLOGIE

secteur de l’enseignement et d’associations. Les participants du secteur privé ont été recrutés de manière à représenter des entreprises présentes dans des chaînes de valeur mon-diales et/ou le domaine de l’exportation. Ces participants représentaient les petites, moyennes et grandes entreprises du Canada. Pour recueillir de l’information sur les entreprises canadiennes présentes dans toutes les régions du monde, nous avons effectué neuf entrevues avec des délégués commerciaux ou des délégués commerciaux principaux aux É.-U., en Amérique latine, en Europe, au Moyen-Orient et en Asie.

Nous avons appliqué des critères de présélection très sélectifs pour recruter les participants aux entrevues. Nous avons ciblé des personnes très expérimentées ayant occupédiversrôlesencommerceetinvestissementinter-national. Trente-quatre organisations étaient représentées aux entrevues (voir le tableau 10), mais les personnes ayant participé aux entrevues possédaient souvent de l’expériencedansdiversrôlesducommerceinternational,et auprès de diverses organisations des secteurs public et privé. Les organisations du tableau 10 représentent celles où ces personnes travaillent à l’heure actuelle.

La présente étude repose sur un examen de documents existants et une série d’entrevues auprès des parties intéressées.

Les entrevues auprès des parties intéressées ont servi à déterminer les catalyseurs, tendances et barrières /obstacles ayant une incidence sur les conditions actuelles et futures du commerce international pour les entreprises du Canada, et à en déterminer les incidences connexes sur les ressources humaines. Les entrevues ont examiné les types de compétences, connaissances et aptitudes que doivent posséder les travailleurs, ainsi que les professions et compétences nouvelles et émergentes du secteur. Les participants aux entrevues ont également identifié la gamme de parties intéressées (à savoir les banques, courtiers en douane, groupeurs, etc.) intervenant dans le secteur du commerce international. Ces observations qualitatives ont servi à élargir et à confirmer le cadre utilisé pour définir le secteur du commerce international.

Quarante-sept personnes ont participé à des entrevues téléphoniques d’environ 45 minutes. Les participants étaient issus du secteur privé, du gouvernement, du

Tableau 10 - Représentation géographique des entrevues

Secteur géographique Participants aux entrevues

Province / région du Canada

Canada atlantique 5

Québec 6

Ontario 11

Manitoba 4

Saskatchewan 1

Alberta 3

Colombie-Britannique 7

Marchés mondiaux

Autriche 1

Hong Kong 2

Japon 1

Corée 1

Mexique 2

Émirats arabes unis 1

Royaume-Uni 1

États-Unis 1

Total 47

Page 73: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

73

Tableau 11 - Représentation industrielle des participants aux entrevues

Industrie / secteur Participants aux entrevues

Agroalimentaire 3

Enseignement* 1

Énergie 2

Finances 2

Marchés mondiaux 10

Autriche 1

Hong Kong 2

Japon 1

Corée 1

Mexique 2

EAU 1

R.-U. 1

UÉ.-U. 1

Santé 2

Fabrication 10

Vêtements 1

Livres 1

Produits chimiques 1

Meubles / décoration intérieure 1

Machinerie industrielle et équipement 1

Produits en acier 1

Textiles 1

Haute technologie 2

Autres secteurs de la fabrication 1

Services professionnels 6

Vérification, experts-conseils, conseils financiers et gestion des risques 1

Experts-conseils 2

Génie 2

Médias et logiciel 1

Services juridiques 1

Commerce de détail 2

Grands magasins 1

Épiceries 1

Chaîne d’approvisionnement / Transport 5

Associations 1

Enseignement 2

Camionnage 1

Carrefours logistiques 1

Transitaires 1

Commerce de gros/ distribution 2

Technologie de pointe 1

Machinerie industrielle et équipement 1

Grand total 47

*Remarque : Cette catégorie comprend les sociétés canadiennes qui offrent des services d’enseignement à l’étranger.

Page 74: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

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Tableau 12 - Organisations représentées dans les entrevues

Organisation Participants aux entrevues

Agriculture et Agroalimentaire Canada 1

Alliance World Transport Inc. 1

Canadian Chamber Commerce Hong Kong 1

Manufacturiers et Exportateurs du Canada 2

Conseil sectoriel canadien de la chaîne d’approvisionnement 1

Canadian Tire 1

Cavendish Farms 1

CentrePort Canada (Winnipeg) 1

Charter Brokerage 1

Corsley Ltd. (Hudson, QC) 1

Deloitte 1

Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international 9

Doreen Conrad Consulting 1

Dorel Home Product (mobilier) 1

Enbridge 1

Exportation et développement Canada 2

Finning Canada (Caterpillar) 1

Friesens Corporation (livres) 1

Future Steel Buildings International Corporation 1

Holeys (chaussures) 1

Imprint Plus (macarons et affiches) 1

Manitoba Trucking Association 1

Aliments Maple Leaf 1

Monarch Industries (fabricant de cylindres hydrauliques) 1

MW Canada (revêtements de fenêtres) 1

Nova Chemicals 1

Ondine Pharma 1

PMC Sierra 1

R. A. Murray International Limited 1

Refinery Leadership Group 1

SNC International 1

Sobeys 1

Stewart McKelvey | Barristers, Solicitors and Trademark Agents 1

Association chaîne d’approvisionnement et logistique Canada (ACL) 1

TeamSpace Canada Inc. (média en ligne) 1

Tinmore International Distributors 1

Université de Winnipeg, Asper School of Business 1

Total 47

Page 75: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

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GLOSSAIRE

Secteur des services – Toutes les activités économiques peuvent être classées dans deux grandes catégories, à savoir le secteur de la fabrication des marchandises et celui de la prestation de services. Le secteur des services regroupe diverses industries, dont le commerce de détail et de gros; le transport et l’entreposage; l’information et les industries culturelles; les finances et l’assurance; le soutien administratif et les services de gestion des déchets; les services d’enseignement; les services de santé; les arts et les loisirs; les services d’hébergement et d’alimentation; l’administration publique et d’autres services.

acronymes

MaeCI : Ministère des Affaires étrangères et du Commerce international - Le mandat d’Affaires étrangères et Commerce international Canada est de diriger les relations diplomatiques et consulaires ainsi que de stimuler le commerce international du Canada.

eDC : Exportation et développement Canada - Organisme de crédit à l’exportation du Canada, Exportation et développement Canada (EDC) offre des solutions novatrices de financement, d’assurance et de gestion des risques pour aider les exportateurs et les investisseurs canadiens à accroître leurs activités à l’étranger.

FITT : Forum pour la formation en commerce international. FITT donne aux individus et aux entreprises les compétences pratiques dont ils ont besoin pour réussir sur le marché mondial concurrentiel d’aujourd’hui. Organisation sans but lucratif établie par l’industrie et le gouvernement, FITT développe des programmes de commerce international, établit des normes de compétences et conçoit les programmes de certification et d’accréditation pour le titre de Professionnel accrédité en commerce international (PACI).

SDC : Le Services des délégués commerciaux du Canada - Une division du ministère des Affaires étrangères et du Commerce international, le Service des délégués commerciaux du Canada aide les entreprises canadiennes à mieux réussir à l’étranger et à réduire les coûts de leurs activités commerciales par la préparation aux marchés mondiaux; l’évaluation du potentiel de marché; le dépistage de contacts qualifiés et la résolution de problèmes

Termes

Chaîne de valeur - L’expression chaîne de valeur s’entend de la gamme complète d’activités qu’exécutent les entreprises et les travailleurs pour livrer un produit, depuis sa conception jusqu’à son utilisation finale et au-delà. Ces activités comprennent notamment la conception, la production, le marketing, la distribution et le soutien de l’utilisateur final. Les activités d’une chaîne de valeur peuvent se trouver dans une seule entreprise ou répar-tie parmi plusieurs. Les activités d’une chaîne de valeur peuvent produire des biens ou des services, et peuvent se trouver dans un seul lieu géographique ou être réparties un peu partout.

Chaîne d’approvisionnement – Une chaîne d’approvisionnement représente un système d’organisations, de personnes, de technologies, d’activités, d’information et de ressources servant à déplacer un produit ou un service du fournisseur au client. Les activités de la chaîne d’approvisionnement transforment les ressources naturelles, les matières premières et les composants en un produit fini livré à l’utilisateur final. La chaîne d’approvisionnement est un volet de la chaîne de valeur.

Ressources humaines – Les ressources humaines s’entendent des individus qui composent la main-d’œuvre d’une organisation, d’un secteur ou d’un pays tout entier. Par ressources humaines, on entend aussi la fonction au sein d’une organisation qui est responsable de mettre en œuvre les stratégies et les politiques en matière de gestion des personnes (soit les ressources humaines). Cette fonction est souvent représentée par l’acronyme RH.

Commerce international – L’expression commerce international s’entend de l’échange transfrontalier de capitaux, de biens et de services. Dans la plupart des pays, il représente une part importante du produit intérieur brut (PIB).

Commerce d’intégration – Le concept de commerce d’intégration reconnaît que les importations, les ex-portations et les investissements étrangers sont de plus en plus interreliés, étant donné que les modèles d’approvisionnement exigent que les intervenants du commerce international adoptent une approche holistique à la conduite des affaires internationales.

Page 76: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

76

1. agrégations de données spécialesCommerce de marchandises

annexe STaTISTIque : DonnÉeS STaTISTIqueS DISPonIBleS PouR DÉCRIRe la MaIn-D’œuvRe en CoMMeRCe InTeRnaTIonal

Données sur les exportateursTableau 1 : Nombre d’établissements exportateurs, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN))

Agricu

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Autr

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Tota

l

2008 2 473 762 70 1 336 20 476 11 248 1 968 1 745 504 1 253 4 579 1 760 48 174

2007 2 331 612 62 1 469 21 320 11 192 2 131 1 830 571 1 348 4 652 1 913 49 431

2006 2 269 556 76 1 517 21 851 11 510 2 243 1 807 587 1 418 4 774 2 034 50 642

2005 2 350 533 67 1 551 21 799 11 790 2 425 1 886 621 1 443 4 693 2 048 51 206

2004 2 421 495 62 1 543 21 593 11 657 2 512 1 877 620 1 384 4 615 1 962 50 741

2003 2 430 496 57 1 487 21 528 11 500 2 453 1 621 598 1 282 4 275 1 728 49 455

2002 2 605 462 65 1 432 21 210 11 186 2 653 1 654 581 1 221 4 006 1 614 48 689

2001 2 557 488 54 1 322 20 614 10 938 2 410 1 633 587 1 187 3 830 1 517 47 137

2000 2 500 433 58 1 230 20 316 10 701 2 277 1 631 605 1 154 3 662 1 430 45 997

1999 2 283 392 50 1 150 19 698 10 564 2 175 1 516 566 1 075 3 441 1 300 44 210

1998 2 279 382 56 955 19 065 10 234 1 817 1 531 546 999 3 248 1 160 42 272

1997 2 149 405 51 914 18 498 10 182 1 640 1 292 545 1 021 3 124 1 101 40 922

1996 2 065 381 46 841 17 595 9 746 1 637 1 244 516 909 2 828 1 036 38 844

Nombre

1. Comprend les industries suivantes : services professionnels, scientifiques et techniques; gestion de sociétés et d’entreprises; services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement.. 2. Comprend les industries suivantes : services d’enseignement; soins de santé et assistance sociale; arts, spectacles et loisirs; hébergement et services de restauration; autres services; administrations publiques. Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Page 77: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

77

Tableau 2 : Valeur des exportations nationales, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN)

2008 4 290 39 114 17 264 1 466 229 056 63 559 3 883 33 879 516 19 063 33 046 2 697 447 831

2007 4 404 33 969 6 487 1 795 237 888 53 746 2 585 14 947 614 29 519 25 705 2 044 413 700

2006 4 370 31 766 4 895 1 660 238 794 49 955 2 054 15 305 595 28 683 24 355 1 927 404 360

2005 4 476 26 889 4 720 2 211 236 069 49 474 1 827 18 178 696 31 077 24 221 1 683 401 521

2004 4 218 22 383 2 813 1 545 235 916 48 999 1 470 15 360 787 23 951 19 401 1 536 378 378

2003 4 361 17 726 2 941 1 630 218 228 44 501 1 506 15 310 684 21 585 17 795 1 862 348 129

2002 5 332 15 615 3 935 1 345 242 138 38 742 1 964 10 675 652 17 611 19 071 2 069 359 150

2001 4 603 14 184 6 657 1 049 234 129 44 757 1 916 15 122 707 23 126 18 340 2 650 367 240

2000 4 432 15 012 9 172 797 249 299 41 876 1 619 12 329 637 20 603 20 161 2 420 378 357

1999 3 797 9 754 5 536 616 224 183 37 410 1 427 8 190 618 13 302 18 667 2 267 325 766

1998 3 687 9 541 4 650 523 197 265 38 074 1 095 5 514 579 12 763 18 325 1 870 293 886

1997 3 735 11 309 5 691 434 177 421 40 352 930 6 420 428 12 234 18 011 1 996 278 960

1996 3 552 11 059 5 644 456 162 120 36 203 927 5 604 546 11 284 17 478 2 287 257 160

En millions de dollars

1. Comprend les industries suivantes : services professionnels, scientifiques et techniques; gestion de sociétés et d’entreprises; services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement.2. Comprend les industries suivantes : services d’enseignement; soins de santé et assistance sociale; arts, spectacles et loisirs; hébergement et services de restauration; autres services; administrations publiques.Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux ne correspondent pas toujours à l’addition de leurs composantes. Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Agricu

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Tableau 3 : Valeur des exportations nationales de l’industrie de la fabrication, selon le groupe de produits

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2008

2007

2006

2005

2004

2003

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2001

2000

1999

1998

1997

1996

224

244

256

264

281

262

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261

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223

451

440

434

443

447

438

441

414

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400

406

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386

120

130

131

135

132

137

138

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148

156

164

152

146

1 279

1 313

1 355

1 383

1 320

1 306

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1 228

1 208

1 199

1 160

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1 088

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798

805

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1 012

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266

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2 809

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2 779

2 690

2 640

2 583

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99

99

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94

92

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1 301

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1 399

1 374

1 380

1 341

1 309

1 199

1 211

1 127

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20 476

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21 851

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20 614

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132

147

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153

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139

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554

602

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592

601

578

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578

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2 959

3 049

3 075

3 020

2 951

2 865

2 779

2 687

2 646

2 584

2 512

2 451

2 351

575

580

587

577

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592

597

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575

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552

527

516

1 237

1 315

1 347

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1 329

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1 262

1 218

1 207

1 142

1 105

1 074

1 044

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1 218

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1 197

1 172

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1 099

1 087

1 079

1 065

1 039

1 014

965

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Nombre

Page 78: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

78

Tableau 5 : Nombre d’établissements exportateurs selon la destination d’exportation aux États-Unis

Nombre

Note : Les catégories Côte Est, Centre industriel, Midwest, Sud-Est et Ouest ne concorderont pas avec le total des États-Unis, car un exportateur peut être compris dans les totaux de plusieurs destinations.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

24 770

25 934

26 631

26 889

26 828

26 837

26 907

26 218

26 084

25 123

23 946

23 091

21 420

20 610

21 377

21 971

21 944

21 980

21 727

21 632

21 036

20 684

19 772

18 959

18 215

16 769

20 469

21 026

21 201

21 032

20 689

20 388

20 370

19 718

19 280

18 281

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16 615

15 272

16 181

17 069

17 498

17 542

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16 441

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15 115

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12 641

18 578

19 729

20 320

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19 938

19 778

19 793

19 261

19 062

17 997

17 106

16 225

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41 480

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41 796

41 958

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Côte

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Tableau 6 : Valeur des exportations nationales, selon la destination d’exportation aux États-Unis

En millions de dollars

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux ne correspondent pas toujours à l’addition de leurs composantes.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

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90 890

83 686

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87 559

81 325

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121 903

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33 736

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26 351

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27 260

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25 484

22 543

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23 745

20 088

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Tableau 4 : Valeur des exportations nationales de l’industrie de la fabrication, selon le groupe de produits

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2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

880

1 025

1 232

1 520

1 650

1 734

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1 059

939

3 024

3 427

3 786

4 068

4 340

4 512

4 988

4 940

5 114

4 439

3 718

2 870

2 301

13 339

11 656

11 319

11 919

12 275

11 128

11 608

11 070

9 905

9 112

8 372

7 661

6 434

8 927

9 956

10 898

11 042

11 029

10 887

11 176

9 803

9 324

8 358

7 472

6 538

5 789

576

683

805

898

809

766

838

712

710

660

555

459

469

8 368

8 617

8 684

8 762

8 728

8 523

9 299

8 866

8 768

8 133

7 393

6 439

6 046

6 277

8 894

11 278

12 642

14 921

12 517

12 773

12 917

12 819

11 954

10 580

10 178

9 433

3 773

3 758

3 966

3 594

3 444

3 209

3 754

5 063

6 152

4 684

3 672

3 170

2 670

117 300

12 836

10 738

10 428

8 237

6 069

4 843

4 917

3 904

2 728

2 164

2 789

3 326

4 950

4 249

4 185

3 409

3 600

3 274

3 437

2 809

3 898

2 689

2 927

2 600

2 246

229 056

237 888

238 794

236 069

235 916

218 228

242 138

234 129

249 299

224 183

197 265

177 421

162 120

844

896

924

918

1 120

1 248

1 285

1 436

1 290

1 370

1 343

1 234

1 147

1 885

2 045

2 241

2 101

2 194

2 158

2 292

2 340

2 352

2 382

2 182

2 020

1 826

715

979

1 226

1 336

1 665

1 817

2 010

2 015

2 216

2 102

1 978

1 604

1 297

19 072

16 745

16 278

14 792

12 878

11 873

13 110

12 817

12 695

11 192

10 891

9 230

8 131

13 998

13 967

15 004

14 884

15 769

15 611

17 499

18 871

19 543

17 155

15 414

14 123

14 623

61 646

74 760

77 629

81 684

83 575

81 235

96 809

88 218

93 196

92 584

77 932

68 847

62 518

19 761

18 942

18 215

16 082

15 353

13 096

12 867

12 565

12 171

10 193

9 302

8 846

7 566

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux ne correspondent pas toujours à l’addition de leurs composantes. Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

En millions de dollars

Page 79: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

79

Tableau 8 : Valeur des exportations nationales selon la destination d’exportation aux pays Hors des États-Unis

En millions de dollars

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux ne correspondent pas toujours à l’addition de leurs composantes. Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

33 801

31 178

25 862

22 242

20 272

17 967

16 362

17 414

18 442

15 292

15 794

15 101

15 392

11 002

8 929

9 294

8 959

8 404

7 925

8 190

8 067

8 955

8 299

8 610

11 149

11 148

5 160

4 285

4 038

3 084

2 852

2 144

2 258

2 333

1 917

1 535

1 394

1 224

1 214

5 691

4 070

3 459

2 968

2 586

2 049

2 103

2 594

2 775

2 397

3 235

3 761

3 152

46 255

37 802

31 597

27 161

24 140

19 111

17 944

17 739

18 141

16 013

17 290

20 765

19 604

101 909

86 265

74 251

64 412

58 255

49 195

46 856

48 149

50 230

43 536

46 323

52 000

50 511

Uni

on

euro

péen

ne

Japo

n

Mex

ique

Amér

ique

du

Sud

Autr

es

Tota

l

Tableau 7 : Nombre d’établissements exportateurs selon la destination d’exportation aux pays Hors des États-Unis

Note : Les catégories Union européenne, Japon, Mexique, Amérique du Sud et Autres ne concorderont pas avec le total de Hors des États-Unis car un exportateur peut être compris dans les totaux de plusieurs destinations.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

11 913

11 447

11 279

11 578

10 975

9 825

7 956

7 294

6 835

7 119

7 196

6 999

8 128

3 118

3 274

3 336

3 492

3 315

3 093

2 537

2 369

2 264

2 270

2 397

2 571

2 741

2 330

2 203

2 126

2 081

1 749

1 512

1 120

847

737

698

625

581

734

4 264

3 841

3 591

3 468

3 206

2 586

2 004

1 995

1 858

1 928

2 212

2 101

2 203

16 108

15 594

15 503

15 608

14 508

12 454

9 913

8 752

8 053

8 258

8 409

8 976

9 867

21 373

20 804

20 756

21 031

20 200

17 862

14 890

13 533

12 865

13 145

13 337

13 665

14 726

Uni

on

euro

péen

ne

Japo

n

Mex

ique

Amér

ique

du

Sud

Autr

es

Tota

l

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Tableau 9 : Nombre d’établissements exportateurs, selon la taille de l’exportateur

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

8 992

10 031

10 746

10 896

10 899

10 784

9 664

9 308

8 752

8 510

8 203

8 510

8 326

10 313

10 586

10 865

10 982

11 008

10 560

10 558

10 143

10 123

9 459

8 695

8 731

8 241

16 184

16 084

16 141

16 369

16 157

15 739

15 837

15 346

15 050

14 786

14 456

13 491

12 844

7 221

7 105

7 185

7 357

7 151

7 083

7 101

6 900

6 773

6 522

6 236

5 826

5 370

3 711

3 833

3 889

3 839

3 798

3 646

3 779

3 742

3 630

3 353

3 165

2 985

2 783

1 753

1 792

1 816

1 763

1 728

1 643

1 750

1 698

1 669

1 580

1 517

1 379

1 280

48 174

49 431

50 642

51 206

50 741

49 455

48 689

47 137

45 997

44 210

42 272

40 922

38 844

Nombre

Moi

ns d

e 30

000

$

30 0

00 $

à 9

9 99

9 $

100

000

$ à

999

999

$ 1

000

000

$ à

4 99

9 99

9 $

5 00

0 00

0 $

à 24

999

999

$

25 0

00 0

00 $

et

plus

Tota

l

Nombre

Page 80: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

80

Tableau 11 : Nombre d’établissements exportateurs, selon le nombre d’employés, 2008

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Mois de 50 0 à 99 100 à 199 200 et plus Total

Total 36 666 5 329 3 334 2 845 48 174

Nombre

Tableau 12 : Valeur des exportations nationales selon le nombre d’employés et la taille de l’exportateur, 2008

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Mois de 50 0 à 99 100 à 199 200 et plus Total

Total 136 887 65 856 48 587 196 502 447 831

En millions de dollars

Tableau 10 : Valeur des exportations nationales selon la taille de l’exportateur

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

104

119

131

132

134

134

124

121

115

113

107

105

98

601

614

628

964

634

610

609

592

589

555

511

512

481

5 881

5 796

5 828

5 863

5 806

5 677

5 772

5 581

5 470

5 377

5 185

4 876

4 630

17 173

17 773

16 830

17 402

16 888

16 776

16 719

16 442

16 085

15 527

14 765

13 688

12 522

42 716

43 630

43 804

43 952

42 967

41 039

42 494

42 382

41 131

37 906

35 457

33 790

31 444

381 358

345 769

337 139

333 208

311 949

283 893

293 431

302 121

314 967

266 289

237 861

225 988

207 984

447 831

413 700

404 360

401 521

378 378

348 129

359 150

367 240

378 357

325 766

293 886

278 960

257 160

En millions de dollars

Moi

ns d

e 30

000

$

30 0

00 $

à 9

9 99

9 $

100

000

$ à

999

999

$ 1

000

000

$ à

4 99

9 99

9 $

5 00

0 00

0 $

à 24

999

999

$

25 0

00 0

00 $

et

plus

Tota

l

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux ne correspondent pas toujours à l’addition de leurs composantes.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Page 81: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

81

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

451

312

276

292

284

281

253

238

226

219

197

203

208

178

165

163

171

159

147

161

157

161

158

139

125

133

844

921

947

998

1 033

963

984

945

948

927

833

854

850

737

767

794

846

847

840

895

882

839

805

793

754

721

10 598

10 809

11 310

11 215

10 974

10 783

10 355

10 199

9 988

9 476

8 950

8 701

8 155

21 871

22 495

23 062

23 204

23 121

22 401

21 948

21 063

20 826

20 449

19 865

19 268

18 426

1 608

1 629

1 596

1 666

1 654

1 683

1 739

1 660

1 588

1 477

1 457

1 396

1 323

1 064

1 002

979

962

972

953

989

956

916

850

823

801

787

4 439

4 468

4 388

4 331

4 251

4 073

4 227

4 038

3 789

3 519

3 226

3 068

2 832

6 384

6 863

7 127

7 521

7 446

7 331

7 138

6 999

6 716

6 330

5 989

5 752

5 409

48 174

49 431

50 642

51 206

50 741

49 455

48 689

47 137

45 997

44 210

42 272

40 922

38 844

Nombre

1. Les données pour le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont été regroupées avec celles de la Colombie-Britannique pour les années 1993 à 2008. Les données pour le Nunavut ont été regroupées avec celles de la Colombie-Britannique pour les années 1999 à 2008.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Terr

e-Neu

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ador

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Ont

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Man

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a

Sask

atch

ewan

Albe

rta

Colo

mbi

e-

Britan

niqu

e1

Cana

da

Tableau 14 : Valeur des exportations nationales, selon la province de résidence

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

2001

2000

1999

1998

1997

1996

12 395

9 043

3 687

3 234

3 301

2 874

2 907

2 630

2 654

1 963

1 632

1 779

1 695

672

577

574

600

472

454

515

458

515

513

463

326

309

4 461

4 407

4 143

4 565

4 841

4 963

4 949

4 692

4 537

4 259

3 803

3 795

3 173

12 519

10 864

10 091

10 390

9 236

8 306

8 044

8 200

6 975

5 673

4 978

5 025

4 880

73 757

70 446

70 559

68 699

66 306

63 105

66 377

67 508

72 181

61 857

57 422

50 972

46 864

164 295

177 987

176 046

177 610

176 158

163 993

177 862

175 381

181 265

171 915

153 016

141 760

129 447

15 101

12 331

10 772

9 011

9 444

9 680

10 545

10 582

11 088

10 037

8 430

8 615

8 740

13 274

7 470

5 971

6 027

4 950

4 396

5 437

5 249

5 858

4 967

4 544

4 229

3 912

121 134

89 474

89 547

88 331

71 628

62 660

53 905

61 119

57 923

34 266

29 862

32 153

30 084

30 224

31 100

32 970

33 055

32 044

27 697

28 609

31 422

35 360

30 316

29 736

30 307

28 055

4447 831

413 700

404 360

401 521

378 378

348 129

359 150

367 240

378 357

325 766

293 886

278 960

257 160

En millions de dollars

1. Les données pour le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont été regroupées avec celles de la Colombie-Britannique pour les années 1993 à 2008. Les données pour le Nunavut ont été regroupées avec celles de la Colombie-Britannique pour les années 1999 à 2008.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs.

Terr

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Britan

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Cana

da

Tableau 13 : Nombre d’établissements exportateurs, selon la province de résidence

Page 82: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

82

Tableau 15 : Données des établissements exportateurs (2008) – moins les établissements sans emploi

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

SCIAN

111

112

113

114

115

21

22

23

311

312

313

314

315

316

321

322

323

324

325

326

327

331

332

333

334

335

336

337

339

411

412

413

414

415

416

417

418

419

44

Nombre d’établissements

679

406

128

75

150

439

60

977

1,242

106

194

235

599

93

968

496

625

93

1,041

1,375

469

409

2,374

2,488

1,120

581

1,111

819

995

229

75

729

1,109

421

1,374

2,380

1,472

472

831

Valeur

978 754 061 $

958 039 912 $

866 666 419 $

151 728 219 $

566 156 184 $

18 234 112 278 $

13 719 006 199 $

1 048 368 496 $

12 155 171 843 $

758 073 597 $

847 935 709 $

511 362 003 $

627 278 686 $

68 928 916 $

5 256 473 007 $

10 503 356 641 $

1 004 284 320 $

15 736 784 293 $

18 481 597 346 $

8 182 211 460 $

1 676 947 918 $

29 402 729 302 $

7 726 268 836 $

17 192 051 977 $

8 497 459 532 $

3 588 403 206 $

56 841 545 164 $

2 792 426 761 $

4 570 259 614 $

7 969 818 941 $

13 356 660 744 $

4 311 638 561 $

1 314 499 168 $

6 596 188 705 $

5 670 379 814 $

4 226 536 436 $

10 622 088 789 $

2 208 964 127 $

1 034 504 670 $

Nombre d’employés

23 583

7 745

7 301

1 500

3 050

62 159

125 831

45 222

159 412

19 442

15 534

13 583

39 125

4 736

80 964

104 663

50 725

9 635

86 479

121 795

29 723

95 037

134 506

142 171

118 590

47 370

457 029

66 248

56 996

5 878

3 067

29 593

52 773

18 649

45 040

137 566

40 430

7 688

52 301

Page 83: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

83

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

SCIAN

45

48

49

51

52

53

54

55

56

61

62

71

72

81

91

99 Confidentiel

Nombre d’établissements

428

x

x

410

262

289

1,787

642

581

112

145

141

149

655

78

1,187

Valeur

280 961 987 $

x

x

472 336 401 $

8 111 831 906 $

903 198 501 $

2 902 293 333 $

37 120 266 617 $

2 445 769 438 $

38 058 558 $

510 713 570 $

193 321 610 $

677 158 353 $

600 706 909 $

135 597 334 $

33 189 604 756 $

Nombre d’employés

16 137

x

x

59 739

58 988

12 305

92 206

77 133

31 797

258 786

50 953

17 515

6 145

17 807

90 881

165 438

Notes : Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN, version 2002) Une catégorie SCIAN 99 Confidentiel a été créée pour les données confidentielles. Si durant une année donnée, plus d’un code SCIAN était confidentiel, les cellules confidentielles ont été groupées dans la catégorie confidentielle. Si dans une année donnée, un seul code SCIAN était confidentiel, il a été groupé avec le code SCIAN suivant le plus proche, and a ensuite été versé dans la catégorie confidentielle.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des exportateurs 2008 (Est30K)

Données sur les importationsTableau16 : Nombre d’établissements importateurs, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN)

Agricu

ltur

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l2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

7 138

8 649

7 659

6 703

4 352

4 566

4 392

1 190

1 198

1 114

868

847

775

742

284

271

275

237

225

212

201

11 920

11 647

10 405

8 697

7 830

7 754

7 091

26 222

27 113

26 934

26 259

26 562

27 032

26 654

34 005

35 472

35 885

34 944

34 773

34 447

33 306

27 810

27 725

27 030

24 285

23 799

23 350

22 137

4 271

4 624

4 369

3 658

3 557

3 505

3 386

2 560

2 723

2 806

2 443

2 531

2 695

2 682

4 901

5 909

5 855

5 028

4 775

4 820

4 656

17 752

19 941

19 534

17 060

16 531

16 856

15 945

21 907

22 870

21 536

18 648

17 676

18 083

16 760

159 960

168 142

163 402

148 830

143 458

144 095

137 952

nombre

1. Comprend les industries suivantes : services professionnels, scientifiques et techniques; gestion de sociétés et d’entreprises; services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement.2. Comprend les industries suivantes : services d’enseignement; soins de santé et assistance sociale; arts, spectacles et loisirs; hébergement et services de restauration; autres services; administrations publiques.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs.

Page 84: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

84

Tableau 17 : Valeur des importations, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN)

Agricu

ltur

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Tota

l

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

1 138

1 176

926

890

793

895

1 010

5 285

5 627

2 186

8 731

2 395

8 414

2 381

9 329

2 551

7 418

1 930

6 135

1 586

5 592

2 549

143

342

169

325

26 892

7 469

1 971

3 756

8 394

4 150

379

898

3 609

127

885

112

118

16 103

8 177

2 430

20 516

56 644

11 621

371

196

3 696

146

882

106

716

12 421

7 480

1 661

8 554

49 493

11 307

359

945

3 255

144

889

102

247

11 063

6 695

1 688

7 730

46 299

12 103

348

570

3 000

138

620

94 170

10 294

5 962

1 737

8 188

43 528

10 803

327

064

2 854

134

279

85 841

9 205

5 658

En millions de dollars

1. Comprend les industries suivantes : services professionnels, scientifiques et techniques; gestion de sociétés et d’entreprises; services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d’assainissement.2. Comprend les industries suivantes : services d’enseignement; soins de santé et assistance sociale; arts, spectacles et loisirs; hébergement et services de restauration; autres services; administrations publiques.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs.

Tableau 18 : Nombre d’établissements importateurs dans l’industrie de la fabrication, selon le groupe de produits

Nombre

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

237

272

282

311

349

363

366

370

398

385

381

376

372

385

193

201

209

221

238

253

258

1 467

1 525

1 529

1 513

1 553

1 609

1 606

1 344

1 445

1 368

1 284

1 288

1 335

1 303

1 411

1 478

1 473

1 387

1 500

1 487

1 480

1 813

1 809

1 817

1 761

1 690

1 778

1 749

1 487

1 546

1 552

1 550

1 578

1 588

1 594

456

459

480

504

513

526

537

3 769

3 878

3 826

3 653

3 686

3 753

3 738

1 310

1 329

1 310

1 254

1 269

1 305

1 292

838

850

839

821

818

821

826

91

x

88

75

81

70

77

2 730

2 812

2 745

2 644

2 614

2 644

2 473

26 222

27 113

26 934

26 259

26 562

27 032

26 654

286

275

257

234

230

226

212

1 022

1 020

986

952

916

926

924

981

1 099

1 146

1 182

1 296

1 353

1 360

3 291

3 400

3 363

3 338

3 350

3 360

3 320

450

468

465

470

493

500

498

1 427

1 523

1 517

1 473

1 473

1 497

1 438

1 249

1 326

1 297

1 251

1 251

1 266

1 218

1. 2007 : Les produits du pétrole et du charbon ont été inclus avec les produits chimiques en raison de la confidentialité.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs.

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Page 85: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

85

Tableau 19 : Valeur des importations de l’industrie de la fabrication, selon le groupe de produits

En millions de dollars

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

517

545

545

676

722

784

879

12 785

6 930

9 053

7 652

5 182

4 102

4 551

113

109

106

104

113

124

138

8 428

4 415

6 029

5 246

5 587

5 224

5 322

836

606

817

782

747

711

742

1 379

1 217

1 196

1 142

1 178

1 175

1 293

7 360

5 856

5 405

5 380

5 409

5 451

5 462

5 151

5 461

5 306

5 237

5 199

4 863

5 327

598

663

479

481

503

477

478

5 128

5 331

5 528

5 528

5 302

4 635

5 090

1 300

1 087

1 299

1 352

1 424

1 368

1 381

3 613

2 742

2 275

1 963

1 944

2 375

2 390

23 748

x

14 220

15 615

11 189

9 460

7 846

2 696

2 926

3 180

2 646

2 633

2 388

2 609

143 342

127 885

146 882

144 889

138 620

134 279

142 564

1 020

319

290

289

271

319

325

11 314

3 927

1 735

1 737

1 732

1 694

1 563

901

982

1 038

1 021

1 072

1 086

1 174

7 352

5 672

5 348

5 056

4 665

4 043

4 489

3 241

2 619

2 680

2 760

2 831

2 982

3 070

39 647

50 548

69 132

70 968

72 369

72 993

80 597

16 215

25 930

11 220

9 254

8 548

8 026

7 838

1. 2007 : Les produits du pétrole et du charbon ont été inclus avec les produits chimiques en raison de la confidentialité.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs.

Alim

ents

Boisso

ns e

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bric

atio

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Tota

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fa

bric

atio

n

Tableau 20 : Nombre d’établissements qui impor-tent des États-Unis

Nombre

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

65 049

78 491

75 926

71 767

71 303

69 861

67 948

55 669

55 638

53 721

50 782

49 671

48 969

48 220

51 917

51 584

48 248

45 141

43 746

42 997

41 813

37 673

37 747

36 255

34 576

34 246

34 014

33 400

53 928

54 168

52 714

50 285

49 901

49 434

48 110

129 343

135 325

130 221

119 919

117 442

117 867

113 857

Note : Les catégories Côte Est; Centre industriel; Midwest; Sud-Est et Ouest peuvent ne pas concorder avec le total des États-Unis car il peut arriver qu’un importateur soit compris dans les totaux provenant de plusieurs origines.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs..

Tableau 21 : Valeur des importations provenant des États-Unis

En millions de dollars

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux peuvent ne pas correspondre à l’addition de leurs composantes.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

40 513

41 763

43 202

42 402

41 691

39 517

43 760

72 996

79 447

77 711

78 076

77 656

77 686

83 533

35 716

32 815

31 942

30 450

28 724

27 336

29 358

220 948

22 229

23 424

23 655

23 241

22 066

23 540

24 086

22 284

20 502

20 178

18 697

18 118

18 558

194 258

198 539

196 781

194 762

190 008

184 723

198 749

Côte

est

Cent

re

indu

striel

Mid

wes

t

Sud-

Est

Oue

st

Tota

l

Côte

est

Cent

re

indu

striel

Mid

wes

t

Sud-

Est

Oue

st

Tota

l

Page 86: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

86

Tableau 22 : Nombre d’établissements qui importent des pays autres que les États-Unis

Nombre

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

47 231

48 872

48 417

46 271

45 069

44 667

42 804

18 074

18 488

17 493

16 408

16 290

15 918

15 146

15 005

14 755

13 734

13 116

12 625

11 478

10 405

8 466

8 587

8 581

8 328

7 942

6 947

5 947

76 392

79 793

76 610

69 906

68 112

65 103

60 462

97 642

102 843

99 952

91 766

88 781

86 040

80 765

Unio

n

euro

péen

ne

Japo

n

Mex

ique

Amér

ique

du

Sud

Autr

es

Tota

l

Tableau 23 : Valeur des importations provenant des pays autres que les États-Unis

En millions de dollars

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux peuvent ne pas correspondre à l’addition de leurs composantes.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

48 736

46 026

46 200

42 669

39 490

37 948

37 761

14 636

14 857

14 785

14 131

12 993

13 271

15 308

15 918

15 858

14 914

13 610

12 493

11 401

12 081

8 694

9 773

9 892

9 063

6 344

4 728

4 944

97 656

86 144

77 374

74 335

65 736

56 186

53 089

185 639

172 657

163 165

153 808

137 056

123 533

123 183

Unio

n

euro

péen

ne

Japo

n

Mex

ique

Amér

ique

du

Sud

Autr

es

Tota

l

Tableau 24 : Nombre d’établissements, selon la taille de l’importateur

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

85 979

93 068

91 385

80 831

77 175

79 652

74 394

25 251

26 030

24 745

22 948

22 309

21 745

20 924

32 103

32 780

31 465

29 955

29 099

28 386

28 125

11 001

10 753

10 480

10 019

9 913

9 523

9 580

4 076

4 015

3 854

3 709

3 595

3 491

3 590

1 550

1 496

1 473

1 368

1 367

1 298

1 339

159 960

168 142

163 402

148 830

143 458

144 095

137 952

Nombre

Moi

ns d

e

30 0

00 $

30 0

00 $

à

99 9

99 $

100

000

$ à

999

999

$

1 00

0 00

0 $

à 4

999

999

$

5 00

0 00

0 $

à 24

999

999

$

25 0

00 0

00 $

et

plu

s

Tota

l

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

Tableau 25 : Valeur des importations, selon la taille de l’importateur

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

665

707

679

615

589

597

568

1 434

1 476

1 410

1 311

1 276

1 245

1 196

11 154

11 270

10 833

10 409

10 034

9 853

9 888

24 717

23 999

23 365

22 380

21 989

21 005

21 432

43 219

42 808

41 175

39 857

37 936

36 815

38 000

298 709

290 936

282 483

273 999

255 239

238 741

250 847

379 898

371 196

359 945

348 570

327 064

308 256

321 932

En millions de dollars

Moi

ns d

e 30

00

0 $

30 0

00 $

à

99 9

99 $

100

000

$ à

999

999

$

1 00

0 00

0 $

à 4

999

999

$

5 00

0 00

0 $

à 24

999

999

$

25 0

00 0

00 $

et

plu

s

Tota

l

Note : En raison de l’arrondissement des données, les totaux peuvent ne pas correspondre à l’addition de leurs composantes.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

Note : Les catégories Union européenne, Japon, Mexique, Amérique du Sud et Autres peuvent ne pas concorder avec le total de Hors des États-Unis car il peut arriver qu’un importateur soit compris dans les totaux provenant de plusieurs origines.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

Page 87: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

87

Tableau 26 : Nombre d’établissements importateurs selon la catégorie d’employés, 2008

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs.

Total 142 450 8 753 4 595 4 164 159 962

Moins de 50 0 à 99 100 à 199 200 et plus Total

Table 27 : Valeur des importations selon la catégorie d’employés, 2008

Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs.

Moins de 50 0 à 99 100 à 199 200 et plus Total

Total 136 887 65 856 48 587 196 502 447 831

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

1 409

1 363

x

1 110

1 060

1 079

1 039

579

563

534

454

428

428

416

3 214

3 282

4 427

2 789

2 692

2 737

2 650

2 984

2 941

2 772

2 410

2 362

2 317

2 243

27 707

29 231

29 005

26 815

26 392

26 658

25 867

63 668

67 350

66 628

61 665

61 309

61 528

59 280

5 761

6 045

5 632

5 292

4 909

4 854

4 767

5 164

5 943

5 357

4 817

3 122

3 255

3 043

21 246

21 967

20 257

17 451

16 117

15 978

15 150

28 228

29 457

28 790

26 027

25 067

25 261

23 497

159 960

168 142

163 402

148 830

143 458

144 095

137 952

Nombre

1. 2006 : Terre-Neuve-et-Labrador a été inclus avec Ia Nouvelle-Écosse pour des raisons de confidentialité.2. Les données pour le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont été regroupées avec celles de la Colombie-Britannique.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

Terr

e-Neu

ve-e

t-

Labr

ador

1

Île-d

u-Pr

ince

- Éd

ouar

d

Nou

velle

-Éco

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Nou

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Ont

ario

Man

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Sask

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Albe

rta

Colo

mbi

e-

Britan

niqu

e2

Cana

da

2008

2007

2006

2005

2004

2003

2002

1 380

3 349

x

2 628

2 384

2 544

1 774

213

197

139

122

118

114

95

3 900

1 692

4 425

2 412

1 989

1 659

1 681

9 309

6 446

6 555

6 887

5 760

4 943

4 800

64 399

63 979

59 396

58 188

53 683

51 203

52 276

226 221

235 495

234 982

229 545

220 819

209 518

222 664

5 817

7 282

7 310

7 296

6 409

6 131

8 003

4 047

2 763

3 060

2 852

2 711

2 004

2 071

44 902

24 747

24 644

21 924

17 724

15 967

14 461

19 709

25 247

19 434

16 716

15 468

14 173

14 107

379 898

371 196

359 945

348 570

327 064

308 256

321 932

En millions de dollars

En millions de dollars

Nombre

1. 2006 : Terre-Neuve-et-Labrador a été inclus avec Ia Nouvelle-Écosse pour des raisons de confidentialité.2. Les données pour le Yukon, les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut ont été regroupées avec celles de la Colombie-Britannique.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs

Tableau 28 : Nombre d’établissements importateurs, selon la province de résidence

Tableau 29 : Valeur des importations, selon la province de résidence

Terr

e-Neu

ve-e

t-

Labr

ador

1

Île-d

u-Pr

ince

- Éd

ouar

d

Nou

velle

-Éco

sse

Nou

veau

- Br

unsw

ick

Qué

bec

Ont

ario

Man

itob

a

Sask

atch

ewan

Albe

rta

Colo

mbi

e-

Britan

niqu

e2

Cana

da

Page 88: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

88

Tableau 30 : Données des établissements importateurs (2008) – moins les établissements sans emploi

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

SCIAN

111

112

113

114

115

21

22

23

311

312

313

314

315

316

321

322

323

324

325

326

327

331

332

333

334

335

336

337

339

411

412

413

414

415

416

417

418

419

44

Nombre d’établissements

2 094

1 150

281

105

363

1 026

234

9 927

1 629

247

203

390

805

155

1 189

421

1 159

81

1 097

1 375

905

349

3 458

2 949

1 268

712

1 236

1 286

2 108

336

173

2 108

4 628

1 527

3 614

7 477

3 938

1 719

14 590

Valeur

424 079 853 $

190 214 875 $

170 774 137 $

20 261 774 $

157 000 389 $

5 033 495 339 $

5 205 114 608 $

2 337 621 029 $

7 247 560 199 $

936 931 334 $

515 217 233 $

595 534 284 $

886 055 185 $

111 915 559 $

1 287 884 427 $

3 166 400 543 $

824 374 116 $

20 504 165 783 $

16 136 230 503 $

5 096 174 407 $

1 304 355 062 $

12 756 780 245 $

5 084 184 108 $

7 303 304 912 $

8 413 357 869 $

3 595 364 204 $

39 444 130 755 $

1 358 532 661 $

2 588 834 873 $

387 920 219 $

14 181 137 728 $

10 338 853 890 $

24 954 764 167 $

47 276 574 839 $

15 289 053 460 $

38 434 215 626 $

12 464 976 147 $

2 238 080 765 $

20 436 523 792 $

Nombre d’employés

45 109

19 644

17 178

1 974

8 846

98 998

50 926

296 979

130 643

11 444

9 553

11 140

30 093

3 849

63 457

46 114

52 680

9 544

62 009

82 658

32 381

54 303

134 041

117 725

78 412

34 238

153 281

60 925

47 628

7 036

4 281

76 686

89 553

38 005

70 610

136 184

62 384

19 326

354 962

Page 89: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

89

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

2008

SCIAN

45

48

49

51

52

53

54

55

56

61

62

71

72

81

91

Nombre d’établissements

5 705

2 983

381

1 933

1 134

2 129

8 461

803

3 579

1 662

3 029

1 737

3 174

7 671

552

Valeur

5 392 663 194 $

6 629 872 472 $

474 757 978 $

1 731 142 479 $

1 429 275 702 $

1 767 179 260 $

3 357 953 946 $

1 063 651 172 $

2 010 680 128 $

395 954 202 $

293 368 455 $

173 242 608 $

242 840 267 $

1 132 333 627 $

1 700 626 487 $

Nombre d’employés

182 887

269 755

34 807

195 086

263 765

74 344

314 559

56 088

215 799

932 851

387 018

133 600

187 479

160 580

277 593

Notes : Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN, version 2002) Une catégorie SCIAN 99 Confidentiel a été créée pour les données confidentielles. Si durant une année donnée, plus d’un code SCIAN était confidentiel, les cellules confidentielles ont été groupées dans la catégorie confidentielle. Si dans une année donnée, un seul code SCIAN était confidentiel, il a été groupé avec le code SCIAN suivant le plus proche, and a ensuite été versé dans la catégorie confidentielle.Source : Statistique Canada, Division du commerce international, Base de données pour le registre des importateurs 2008

Page 90: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

90

Commerce de servicesDonnées sur les importateurs et les exportateursTableau 31 : Transactions internationales de services, services commerciaux, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), annuel (dollars x 1 000 000)

Syst

ème

de

clas

sific

atio

n de

s

indu

stries

de

l’Am

ériq

ue d

u Nor

d (S

CIAN

)(1)

Rece

ttes

et

pa

iem

ents

Serv

ices

com

mer

ciau

x se

lon

la c

atég

orie

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Total, industries produisant des biens

Total, industries produisant des biens

Fabrication [31-33]

Fabrication [31-33]

Autres industries produisant des biens(2)

Autres industries produisant des biens(2)

Total, industries produisant des services

Total, industries produisant des services

Commerce et transport(3)

Commerce et transport(3)

Information, culture et arts(4)

Information, culture et arts(4)

Finance et assurances [52]

Finance et assurances [52]

Services professionnels, scientifiques et techniques [54]

Services professionnels, scientifiques et techniques [54]

Gestion de sociétés et d’entreprises [55]

Gestion de sociétés et d’entreprises [55]

Autres industries produisant des services(5)

Autres industries produisant des services(5)

Technologie de l’information et des communications(6)

Technologie de l’information et des communications(6)

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Recettes

Paiements

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

Total, services commerciaux

4 805

11 165

4 334

10 423

471

742

22 678

18 945

3 586

2 788

5 773

4 421

4 929

6 830

6 113

2 529

305

499

1 972

1 879

9 201

4 898

6 801

11 521

6 235

10 836

566

684

24 300

20 845

3 829

3 087

5 881

4 911

4 821

7 129

7 444

2 963

292

498

2 033

2 257

11 132

5 513

5 974

11 276

5 252

10 469

722

807

25 571

23 201

3 529

3 137

6 169

4 692

5 531

8 617

7 296

3 913

658

549

2 388

2 293

9 680

5 305

6 303

11 630

5 600

10 549

703

1 080

27 943

25 273

3 272

3 104

5 800

5 495

7 277

9 873

8 157

3 892

595

536

2 841

2 373

8 914

5 435

6 118

11 947

5 512

10 765

606

1 182

29 395

27 162

3 319

3 615

6 298

5 118

6 818

10 299

9 575

4 882

643

500

2 743

2 748

9 822

5 603

6 672

12 900

5 858

11 724

815

1 177

29 093

26 383

3 220

4 047

6 811

5 647

6 064

9 395

9 943

4 306

733

627

2 323

2 361

9 722

5 842

5 493

12 054

4 715

10 881

778

1 174

31 946

27 177

4 359

4 682

5 914

4 241

6 591

9 432

9 948

4 941

1 641

1 211

3 492

2 670

9 064

5 448

5 740

11 240

4 954

10 068

786

1 172

32 655

28 413

4 253

5 108

5 609

4 424

6 705

10 764

10 967

3 958

1 608

1 182

3 514

2 977

10 126

4 516

5139

9 092

4 103

7 734

1 036

1 358

34 488

32 028

4 441

6 301

6 098

4 684

7 472

11 160

10 781

4 413

1 731

2 087

3 965

3 384

9 285

5 568

1 : Données basées sur le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) 2002.2 : Comprend les codes 11, 21, 22 et 23 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).3 : Comprend les codes 41, 44, 45, 48 et 49 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).4 : Comprend les codes 51 et 71 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).5 : Comprend les codes 53, 56, 61, 62, 72, 81 et 91 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).6 : Comprend les codes 333310, 334110, 334210, 334220, 334310, 334410, 334511, 334512, 335920, 417310, 417320, 417910, 511210, 517110, 517210, 517310, 517410, 517510, 517910, 518111, 518112, 518210, 532420, 541510 et 811210 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).Source : Statistique Canada. Tableau 376-0062 - Les transactions internationales de services, services commerciaux, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), annuel (dollars) (tableau), CANSIM (base de données), http://cansim2.statcan.gc.ca/cgi-win/cnsmcgi.exe?Lang=E&CNSM-Fi=CII/ CII_1-eng.htm (accédée le 14 octobre 2010).

Page 91: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

91

Tableau 32 : Transactions internationales de services, services commerciaux, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), annuel (dollars x 1 000 000)

Syst

ème

de

clas

sific

atio

n de

s

indu

stries

de

l’Am

ériq

ue d

u Nor

d (S

CIAN

)(1)

Rece

ttes

et

pa

iem

ents

Serv

ices

com

mer

ciau

x se

lon

la c

atég

orie

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

Total, industries produisant des biens

Total, industries produisant des biens

Fabrication [31-33]

Fabrication [31-33]

Autres industries produisant des biens(2)

Autres industries produisant des biens(2)

Total, industries produisant des services

Total, industries produisant des services

Commerce et transport(3)

Commerce et transport(3)

Information, culture et arts(4)

Information, culture et arts(4)

Finance et assurances [52]

Finance et assurances [52]

Services professionnels, scientifiques et techniques [54]

Services professionnels, scientifiques et techniques [54]

Gestion de sociétés et d’entreprises [55]

Gestion de sociétés et d’entreprises [55]

Autres industries produisant des services(5)

Autres industries produisant des services(5)

Technologie de l’information et des communications(6)

Technologie de l’information et des communications(6)

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Receipts

Payments

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

Services d’assurance

5

138

5

63

0

75

3 311

4 273

0

11

0

53

3 258

4 125

11

13

16

39

25

31

0

65

11

76

11

65

0

11

2 867

4 139

0

14

0

53

2 827

3 976

0

3

16

68

23

25

1

61

9

60

9

46

0

14

3 702

5 406

1

12

0

11

3 652

5 225

4

2

16

68

29

89

0

14

10

77

10

66

0

11

5 079

6 536

2

51

0

53

4 950

6 305

0

3

28

65

99

59

0

92

11

88

11

77

0

11

4 798

6 812

1

13

0

4

4 771

6 646

0

6

21

117

4

26

0

7

18

93

18

80

0

13

4 127

6 034

1

17

0

58

3 986

5 680

0

5

135

248

4

27

0

60

13

89

13

77

0

12

3 877

5 976

0

16

0

2

3 640

5 649

1

5

231

258

5

45

0

6

6

118

5

76

1

42

3 820

6 065

13

28

0

10

3 614

5 732

7

16

178

236

8

43

0

13

2

117

2

58

0

59

4 042

6 436

13

33

0

40

3 897

6 081

0

7

126

236

5

41

0

44

1 : Données basées sur le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN) 2002.2 : Comprend les codes 11, 21, 22 et 23 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).3 : Comprend les codes 41, 44, 45, 48 et 49 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).4 : Comprend les codes 51 et 71 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).5 : Comprend les codes 53, 56, 61, 62, 72, 81 et 91 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).6 : Comprend les codes 333310, 334110, 334210, 334220, 334310, 334410, 334511, 334512, 335920, 417310, 417320, 417910, 511210, 517110, 517210, 517310, 517410, 517510, 517910, 518111, 518112, 518210, 532420, 541510 et 811210 du Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN).Source : Statistique Canada. Tableau 376-0062 - Les transactions internationales de services, services commerciaux, selon le Système de classification des industries de l’Amérique du Nord (SCIAN), annuel (dollars) (tableau), CANSIM (base de données), http://cansim2.statcan.gc.ca/cgi-win/cnsmcgi.exe?Lang=E&CNSM-Fi=CII/ CII_1-eng.htm (accédée le 14 octobre 2010).

Page 92: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

92

Sociétés affiliées à l’étranger, opérations canadiennes à l’étranger Tableau 33 : CANSIM Tableau 376-0060 : Statistiques sur le commerce de sociétés affiliées à l’étranger, selon le SCIAN

Indu

strie

selo

n

le S

CIAN

1999

2000

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Total, biens et services (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Total, biens et services (nombre d’employés - x 1 000)

Total, biens (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Total, biens (nombre d’employés - x 1 000)

Agriculture, foresterie, pêche et chasse [11] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Agriculture, foresterie, pêche et chasse [11] (nombre d’employés - x 1 000)

Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz [21] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz [21] (nombre d’employés - x 1 000)

Services publics et construction (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Services publics et construction (nombre d’employés - x 1 000)

Fabrication [31-33] (valeur des ventes en dollars - 1 000 000)

Fabrication [31-33] (nombre d’employés - x 1 000)

Total, services (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Total, services (nombre d’employés - x 1 000)

Commerce de gros [41] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Commerce de gros [41] (nombre d’employés - x 1 000)

Commerce de détail [44-45] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Commerce de détail [44-45] (nombre d’employés - x 1 000)

Transport et entreposage [48-49] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Transport et entreposage [48-49] (nombre d’employés - x 1 000)

Industrie de l’information et industrie culturelle [51] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Industrie de l’information et industrie culturelle [51] (nombre d’employés - x 1 000)

Finance (à l’exclusion du secteur bancaire) et assurances (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Finance (à l’exclusion du secteur bancaire) et assurances (nombre d’employés - x 1 000)

Services professionnels, scientifiques et techniques [54] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Services professionnels, scientifiques et techniques [54] (nombre d’employés - x 1 000)

Gestion de sociétés et d’entreprises [55] (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Gestion de sociétés et d’entreprises [55] (nombre d’employés - x 1 000)

Autres services (valeur des ventes en dollars - x 1 000 000)

Autres services (nombre d’employés - x 1 000)

316

364

764

198

708

460

1 171

1

35 366

93

6 101

6

156

070

360

117

656

304

13 229

20

4 392

5

8 502

21

30 060

75

32 653

42

5 247

15

7 111

11

16 462

115

367

052

888

226

650

566

815

2

37 138

110

7 211

10

181

486

444

140

402

322

10 219

18

3 899

4

12 189

29

30 851

84

43 422

37

10 206

32

12 167

13

17 449

105

36

4554

886

221

114

540

898

2

39 201

110

5 599

8

175

416

420

143

440

346

12 497

26

4 420

7

108 88

31

32 505

83

44 999

41

10 183

32

8 339

13

19 609

113

35

4557

898

219

105

562

1 187

2

45 126

115

5 672

7

167

120

438

135

452

336

9 710

31

5 064

11

12 236

31

31 616

81

45 451

41

10 378

32

5 566

12

15 431

97

33

7750

905

218

546

583

995

2

47 293

114

5 288

7

164

970

460

119

204

323

13 016

37

7 333

19

9 484

22

27 235

66

35 765

36

10 468

38

5 794

12

10 109

93

38

1207

950

249

937

596

1 083

2

55 468

110

5 376

8

188

010

477

131

270

354

11 542

41

9 670

36

9 648

23

29 043

66

36 285

37

8 511

29

15 052

27

11 519

95

40

1507

1 090

267

204

687

1 226

3

66 775

133

5 540

12

193

663

539

134

304

403

11 710

40

23 528

78

7 841

24

14 545

78

42 344

45

7 186

31

16 955

35

10 195

72

44

3782

1 083

299

505

687

1 865

4

94 463

135

8 816

15

194

360

532

144

277

396

11 528

41

23 678

76

9 077

25

15 524

72

47 616

43

7 666

28

18 450

36

10 739

74

48

1466

1 158

322

196

702

2 410

5

110

674

154

14 177

13

194

936

530

159

270

456

11 698

35

21 802

75

11 189

28

18 837

111

57 191

Source : Statistique Canada Tableau 376-0060 : Statistiques sur le commerce de sociétés affiliées à l’étranger, selon le SCIAN; valeurs pour le Canada, CANSIM (base de données)

Page 93: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

93

2. autres ressources de données sur le commerce extérieur

Canada

MaeCI, Bureau de l’économiste en chefFiches d’informationIndicateurs économiquesBalance des paiementsCommerce des marchandisesBilan des investissements internationaux du Canada

Industrie CanadaDonnées sur le commerce en direct

Mondial

Fonds monétaire internationalBases de données du World Economic Outlook (WEO) (Perspectives économiques mondiales)

organisation mondiale du commerceCommerce international et données tarifaires nations unies (nu)Commodity Trade Statistics Database (en anglais seulement)

Banque mondialeBase de données d’indicateurs de développement dans le monde

uS Census Bureau, Foreign TradeUS International Trade Statistics

eurostatBase de données sur le commerce extérieur et annuaire statistique

Banque asiatique de développementStatistical Database System (en anglais seulement)Asian Development Outlook (en anglais seulement)

Page 94: Les Ressources Humaines: commerce international du Canada

FITT (Forum pour la formation en commerce inernational)

[email protected] - www.fitt.ca

116, rue Lisgar, Bureau 300Ottawa, ON K2P 0C2

Tél. : 800.561.3488 ou 613.230.3553