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de 96 %. La valeur prédictive positive était de 96 % en cas de forte ou faible probabilité clinique, de 92 % chez les patients ayant une probabilité clinique intermédiaire La sensibilité de la combinaison de l’analyse tomodensitométrique pulmonaire et veineuse était de 90 %, la spécificité de 95 %. L’examen combiné poumons/membres inférieurs avait donc une meil- leure sensibilité diagnostique que l’étude pulmonaire seule avec une spécificité similaire. La valeur prédictive de l’examen était haute en cas de concordance avec les données cliniques, mais nécessitait d’autres explorations dans les cas discordants. Commentaires L’angiographie par tomodensitométrie multicoupes a remplacé la scintigraphie de ventilation/perfusion dans les algo- rithmes décisionnels pour la prise en charge des patients ayant une suspicion d’embolie pulmonaire. Cet examen est techni- quement non satisfaisant dans moins de 15 % des cas selon Ghaye et coll. [2]. Les auteurs de l’étude PIOPED 2 ont pro- posé un certain nombre de recommandations [3] dont l’utili- sation d’un score de probabilité clinique comme base du raisonnement. Le dosage rapide des D-dimères selon la méthode ELISA est réservé aux probabilités faible et modérée. La place et la technique d’exploration des membres inférieurs restent discutées. En cas d’embolie pulmonaire segmentaire et sous-segmentaire chez des patients à faible risque, les auteurs recommandent une confirmation des données tomodensito- métriques initiales, mais ne précisent pas de conduite à tenir thérapeutique en cas de confirmation d’embolie distale. Références 1 Value of the ventilation/perfusion scan in acute pulmonary embolism. Results of the prospective investigation of pulmonary embolism dia- gnosis (PIOPED). The PIOPED Investigators. JAMA 1990 ; 263 : 2753-9. 2 Ghaye B, Nchimi A, Noukoua CT, Dondelinger RF : Does multi- detector row CT pulmonary angiography reduce the incremental value of indirect CT venography compared with single-detector row CT pul- monary angiography? Radiology 2006 ; 240 : 256-62. 3 Stein PD, Woodard PK, Weg JG, Wakefield TW, Tapson VF, Sostman HD, et al. : Diagnostic pathways in acute pulmonary embolism: recom- mendations of the PIOPED II Investigators. Radiology 2007 ; 242 : 15-21. Les résultats à moyen terme des ablations par radiofréquence des tumeurs pulmonaires confirment l’intérêt de cette technique comme alternative à la chirurgie de Baere T, Palussière J, Auperin A, Hakime A, Abdel-Rehim M, Kind M, Dromain C, Ravaud A, Tebboune N, Boige V, Malka D, Lafont C, Ducreux M. Midterm local efficacy and survival after radio- frequency ablation of lung tumors with minimum follow-up of 1 year: prospective evaluation. Radiology 2006 ; 240 : 587-96. Introduction L’ablation par radiofréquence appartient au groupe des techniques dites « minimally invasive » pour le traitement des tumeurs malignes primitives ou secondaires. Elle permet de proposer une solution thérapeutique chez les patients ayant une contre-indication chirurgicale et/ou non répondeurs aux autres traitements. Le but de cette étude était d’évaluer pros- pectivement l’efficacité locale à moyen terme (plus d’un an) de l’ablation par radiofréquence des tumeurs pulmonaires. Méthodes et résultats Les critères d’inclusion étaient : la présence d’une tumeur non résécable chirurgicalement, de moins de 5 tumeurs avec un diamètre maximal de 4 cm et situées à plus de 1 cm du hile, sans extension pariétale. Les critères d’exclusion étaient des per- turbations de la crase sanguine (INR > 1,5 ; plaquettes < 10 5 /cm 3 ), un VEMS inférieur à 1 litre/s, un antécédent de pneumonectomie ou la présence de métastases extrapulmo- naires. Soixante patients ayant 100 lésions pulmonaires ont été traités par ablation radiofréquence. L’ablation était réalisée sous guidage tomodensitométrique à l’aide d’aiguilles déployables englobant une zone de 2 à 4 cm. Quatre-vingt-dix-sept tumeurs sur 100 ont été traitées par 163 ablations au cours de 74 procédures. La moyenne des plus grands diamètres tumoraux était de 17 ± 10 mm et le nombre de repositionnements était supérieur à 3 pour 26 tumeurs. Le taux (estimé à 18 mois) d’échec de traitement était de 7 % par tumeur et de 12 % par patient. Une aire d’ablation supérieure à 4 fois la taille tumorale (p = 0,02) était un bon indice prédictif d’ablation complète, et l’efficacité était meilleure pour les tumeurs infé- rieures à 2 cm (p = 0,06). La survie globale et la survie sans réci- dive à 18 mois étaient respectivement de 71 % et de 34 %. La principale complication était le pneumothorax (54 %), drainé dans seulement 9 % des cas. Les autres complications ne néces- sitaient pas de traitement spécifique : hémorragie alvéolaire (n = 8), épanchement pleural (n = 7). Aucune modification de la fonction respiratoire n’a été observée 2 mois après le traitement. 5S105 Imagerie thoracique 5S105 © 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Les résultats à moyen terme des ablations par radiofréquence des tumeurs pulmonaires confirment l’intérêt de cette technique comme alternative à la chirurgie

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Page 1: Les résultats à moyen terme des ablations par radiofréquence des tumeurs pulmonaires confirment l’intérêt de cette technique comme alternative à la chirurgie

de 96 %. La valeur prédictive positive était de 96 % en cas deforte ou faible probabilité clinique, de 92 % chez les patientsayant une probabilité clinique intermédiaire La sensibilité dela combinaison de l’analyse tomodensitométrique pulmonaireet veineuse était de 90 %, la spécificité de 95 %. L’examencombiné poumons/membres inférieurs avait donc une meil-leure sensibilité diagnostique que l’étude pulmonaire seule avecune spécificité similaire. La valeur prédictive de l’examen étaithaute en cas de concordance avec les données cliniques, maisnécessitait d’autres explorations dans les cas discordants.

Commentaires

L’angiographie par tomodensitométrie multicoupes aremplacé la scintigraphie de ventilation/perfusion dans les algo-rithmes décisionnels pour la prise en charge des patients ayantune suspicion d’embolie pulmonaire. Cet examen est techni-quement non satisfaisant dans moins de 15 % des cas selonGhaye et coll. [2]. Les auteurs de l’étude PIOPED 2 ont pro-posé un certain nombre de recommandations [3] dont l’utili-sation d’un score de probabilité clinique comme base duraisonnement. Le dosage rapide des D-dimères selon laméthode ELISA est réservé aux probabilités faible et modérée.La place et la technique d’exploration des membres inférieursrestent discutées. En cas d’embolie pulmonaire segmentaire etsous-segmentaire chez des patients à faible risque, les auteursrecommandent une confirmation des données tomodensito-métriques initiales, mais ne précisent pas de conduite à tenirthérapeutique en cas de confirmation d’embolie distale.

Références

1 Value of the ventilation/perfusion scan in acute pulmonary embolism.Results of the prospective investigation of pulmonary embolism dia-gnosis (PIOPED). The PIOPED Investigators. JAMA 1990 ; 263 :2753-9.

2 Ghaye B, Nchimi A, Noukoua CT, Dondelinger RF : Does multi-detector row CT pulmonary angiography reduce the incremental valueof indirect CT venography compared with single-detector row CT pul-monary angiography? Radiology 2006 ; 240 : 256-62.

3 Stein PD, Woodard PK, Weg JG, Wakefield TW, Tapson VF, SostmanHD, et al. : Diagnostic pathways in acute pulmonary embolism: recom-mendations of the PIOPED II Investigators. Radiology 2007 ; 242 : 15-21.

Les résultats à moyen terme des ablations

par radiofréquence des tumeurs pulmonaires

confirment l’intérêt de cette technique

comme alternative à la chirurgie

de Baere T, Palussière J, Auperin A, Hakime A,Abdel-Rehim M, Kind M, Dromain C, Ravaud A,Tebboune N, Boige V, Malka D, Lafont C, Ducreux M. Midterm local efficacy and survival after radio-frequency ablation of lung tumors with minimumfollow-up of 1 year: prospective evaluation. Radiology 2006 ; 240 : 587-96.

Introduction

L’ablation par radiofréquence appartient au groupe destechniques dites « minimally invasive » pour le traitement destumeurs malignes primitives ou secondaires. Elle permet deproposer une solution thérapeutique chez les patients ayantune contre-indication chirurgicale et/ou non répondeurs auxautres traitements. Le but de cette étude était d’évaluer pros-pectivement l’efficacité locale à moyen terme (plus d’un an) del’ablation par radiofréquence des tumeurs pulmonaires.

Méthodes et résultats

Les critères d’inclusion étaient : la présence d’une tumeurnon résécable chirurgicalement, de moins de 5 tumeurs avecun diamètre maximal de 4 cm et situées à plus de 1 cm du hile,sans extension pariétale. Les critères d’exclusion étaient des per-turbations de la crase sanguine (INR > 1,5 ; plaquettes< 105/cm3), un VEMS inférieur à 1 litre/s, un antécédent depneumonectomie ou la présence de métastases extrapulmo-naires. Soixante patients ayant 100 lésions pulmonaires ont ététraités par ablation radiofréquence. L’ablation était réalisée sousguidage tomodensitométrique à l’aide d’aiguilles déployablesenglobant une zone de 2 à 4 cm.

Quatre-vingt-dix-sept tumeurs sur 100 ont été traitées par163 ablations au cours de 74 procédures. La moyenne des plusgrands diamètres tumoraux était de 17 ± 10 mm et le nombre derepositionnements était supérieur à 3 pour 26 tumeurs. Le taux(estimé à 18 mois) d’échec de traitement était de 7 % par tumeuret de 12 % par patient. Une aire d’ablation supérieure à 4 fois lataille tumorale (p = 0,02) était un bon indice prédictif d’ablationcomplète, et l’efficacité était meilleure pour les tumeurs infé-rieures à 2 cm (p = 0,06). La survie globale et la survie sans réci-dive à 18 mois étaient respectivement de 71 % et de 34 %. Laprincipale complication était le pneumothorax (54 %), drainédans seulement 9 % des cas. Les autres complications ne néces-sitaient pas de traitement spécifique : hémorragie alvéolaire (n = 8), épanchement pleural (n = 7). Aucune modification de lafonction respiratoire n’a été observée 2 mois après le traitement.

5S105

Imagerie thoracique

5S105© 2007 SPLF. Édité par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés

Page 2: Les résultats à moyen terme des ablations par radiofréquence des tumeurs pulmonaires confirment l’intérêt de cette technique comme alternative à la chirurgie

B. Moez et coll.

5S106 Rev Mal Respir 2007 ; 24 : 5S102-5S108

Commentaires

L’ablation par radiofréquence est un traitement bientoléré avec des résultats à moyen terme très prometteurs. Cesrésultats sont conformes à ceux présentés par Hiraki et coll. [1].Les auteurs ont insisté sur la préservation de la fonctionrespiratoire et la possibilité de réintervention en cas de traite-ment incomplet ou de récidive précoce. À terme, de futuresétudes pourraient comparer les résultats obtenus par radiofré-quence à ceux obtenus par chirurgie partielle (segmentecto-mie, tumorectomie), et évaluer ce traitement en premièreintention pour les cancers non à petites cellules de stadeT1N0M0.

Référence

1 Hiraki T, Sakurai J, Tsuda T, Gobara H, Sano Y, Mukai T, Hase S, Igu-chi T, Fujiwara H, Date H, Kanazawa S : Risk factors for local progres-sion after percutaneous radiofrequency ablation of lung tumors: eva-luation based on a preliminary review of 342 tumors. Cancer 2006 ;107 : 2873-80.

Il existe une fréquence élevée de

malformations artérioveineuses pulmonaires

perfusées dans le suivi à long terme après

embolisation

Remy-Jardin M, Dumont P, Brillet PY, Dupuis P,Duhamel A, Remy J. Pulmonary arteriovenous malformations treatedwith embolotherapy: helical CT evaluation oflong-term effectiveness after 2-21-year follow-up.Radiology 2006 ; 239 : 576-85.

Introduction

Les malformations artérioveineuses pulmonaires (MAVP)sont des connexions vasculaires anormales entre artères etveines pulmonaires sans interposition de lit capillaire. La plu-part des MAVP sont congénitales et sont associées chez 70 %des patients à une maladie de Rendu-Osler. Leur potentiel évo-lutif, avec risque de rupture hémorragique, et l’existence d’unshunt droit-gauche, à risque de complications emboliques ouinfectieuses, justifient leur traitement. Le traitement de pre-mière intention est endovasculaire par embolisation à l’aide de« coils ». Celui-ci est réservé, pour des questions techniques,aux MAVP ayant un pédicule afférent de plus de 3 mm de dia-mètre ; il s’accompagne d’une occlusion complète immédiatedans 90 à 100 % des cas. À long terme, les résultats de l’embo-lisation sont inconnus ; des cas de reperfusion de la MAVP trai-tée ont été observés. Le but de cette étude a été d’évaluer partomodensitométrie multicoupes l’efficacité à long terme del’embolisation.

Méthodes et résultats

Trente-huit patients ayant été traités depuis plus de 2 ans(maximum : 21 ans) par embolisation sélective pour 64 MAVP,ont été inclus. L’efficacité du traitement était évaluée par tomo-densitométrie en fonction de la taille du sac anévrismal, de saperfusion, et de la taille du pédicule artériel afférent. Le traite-ment était jugé efficace (disparition complète ou régressionimportante de la taille du sac) dans 47 % des cas, partiellementefficace (diminution de taille du sac, qui restait perfusé, et artèreafférente de moins de 3 mm de diamètre, ne justifiant pas d’em-bolisation complémentaire) dans 28 % des cas, partiellementinefficace (diminution de la taille du sac avec artère nourricièresupérieure à 3 mm nécessitant une nouvelle embolisation) dans3 % des cas et inefficace (stabilité ou augmentation de la tailledu sac) dans 22 % des cas. Aucun lien n’était mis en évidenceentre l’angio-architecture de la MAVP avant traitement ou latechnique d’embolisation utilisée, et le succès de la procédure.Par opposition, la présence de fistules hépatiques ou gastro-intestinales, et d’une HTAP était plus fréquentes chez lespatients ayant une MAVP dont le traitement était inefficace.

Commentaires

La présence d’une perfusion au sein d’une MAVP traitéepar embolisation n’est pas exceptionnelle et justifie une sur-veillance après la procédure. Cette étude souligne l’importancede l’hypertension artérielle et de l’hyperdébit pulmonairescomme facteurs de risque de reperfusion anévrismale. Cesrésultats sont conformes à ceux publiés par l’équipe de RIWhite [1], qui recommande aujourd’hui l’utilisation d’unetechnique d’embolisation différente (méthode de l’ancrage) quipourrait améliorer le résultat des occlusions vasculaires.

Référence

1 Pollak JS, Saluja S, Thabet A, Henderson KJ, Denbow N, White RI Jr :Clinical and anatomic outcomes after embolotherapy of pulmonaryarteriovenous malformations. J Vasc Interv Radiol 2006 ; 17 : 35-44.

Intérêt confirmé de la tomodensitométrie

en coupes fines pour le diagnostic des

pneumopathies infiltrantes diffuses

Aziz ZA, Wells AU, Bateman Ed., Copley SJ, Desai SR, Grutters JC, Milne DG, Phillips GD,Smallwood D, Wiggins J, Wilsher ml, Hansell DM.Interstitial lung disease: effects of thin-section CTon clinical decision making. Radiology 2006 ; 238 : 725-33.

Introduction

Le diagnostic des pneumopathies infiltrantes diffuses(PID) repose sur un faisceau d’arguments cliniques, biolo-