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Hygiène et sécurité du travail – n°245 – décembre 2016 94 94 AGENDA & SERVICES Formation LES RISQUES BIOLOGIQUES, CHIMIQUES ET RADIOACTIFS RENCONTRÉS EN LABORATOIRE DE RECHERCHE EN BIOLOGIE À l’issue de cette formation à visée opérationnelle, les stagiaires doivent être capables de : • détecter, évaluer et hiérarchiser les risques liés aux agents biologiques, chimiques et radioactifs ; • identifier les mesures de prévention des risques biologiques, chimiques et radioactifs ; • conduire un plan d’action et rédiger son docu- ment unique. Les experts de ces risques intervenant lors de cette formation dépendent de différents orga- nismes : INRS, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Université Paris-Sud et Institut Pasteur. Ce nouveau stage a été conçu en vue d’apporter aux stagiaires des compétences théoriques et pratiques afin qu’ils soient en capacité de mettre en œuvre la démarche de prévention des risques professionnels dans le secteur d’activité des laboratoires de recherche en biologie. Une visite virtuelle de laboratoire de recherche a été inté- grée dans le déroulement pédagogique du stage pour permettre une mise en pratique des notions abordées par les experts. Cet outil est utilisé pour échanger autour d’une étude de cas et favoriser le partage des points de vue et des pratiques profes- sionnelles entre ingénieurs de sécurité, médecins du travail… Christine David, INRS, département Expertise et conseil technique, référent INRS sur la thématique « Biotechnologies » C.R. : Vous avez participé à la conception de la visite virtuelle, pouvez-vous nous parler des principales étapes préparatoires à la réalisation ? C.D. : L’INRS est entré en contact avec les respon- sables d'hygiène et sécurité du laboratoire situé sur le campus d'Orsay. Après avoir expliqué aux professionnels de l’Université Paris-Sud les objec- tifs de l'outil que nous voulions construire, nous avons réfléchi aux manipulations les plus à risque, exposant les personnes aux dangers biologiques, chimiques et radioactifs que nous allions montrer. Nous avons également pu visiter les locaux où se déroulaient les manipulations que nous avions pressenties. Chacun avait son rôle : un organisa- teur qui notait les manipulations et les salles à photographier, un photographe qui réfléchissait aux angles de vues en fonction de la lumière et des manipulations et un biologiste qui indiquait les moyens de prévention mis en place qu'il était important de visualiser. Après avoir finalisé le scénario, une deuxième visite sur deux jours nous CLAUDIE ROUSSEAU INRS, département Formation Destinée à tous les professionnels de la prévention d’entreprise, services de santé au travail, fonctionnels « sécurité et hygiène industrielle », ingénieurs, techniciens…, la formation « Évaluer et prévenir les risques biologiques, chimiques et radioactifs rencontrés en laboratoire de recherche en biologie » propose un nouvel outil pédagogique : une visite virtuelle de laboratoire de recherche. BIOLOGICAL, CHEMICAL, AND RADIOACTIVE RISKS ENCOUNTERED IN BIOLOGICAL RESEARCH LABORATORIES – Intended for all occupational risk prevention professionals out in the field, be they staff of occupational health services of companies, operational specialists in industrial hygiene and health, engineers, technicians, etc., the training entitled "Assessing and preventing biological, chemical, and radioactive risks encountered in biological research laboratories" proposes a new teaching tool: a virtual visit to a research laboratory.

Les risques biologiques, chimiques et radioactifs ... · PDF filesables d'hygiène et sécurité du laboratoire situé sur le campus d'Orsay. ... Sur un plan opérationnel, il est

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Hygiène et sécurité du travail – n°245 – décembre 20169494

AGENDA & SERVICES

Formation

LES RISQUES BIOLOGIQUES, CHIMIQUES ET RADIOACTIFS RENCONTRÉS EN LABORATOIRE DE RECHERCHE EN BIOLOGIE

À l’issue de cette formation à visée opérationnelle, les stagiaires doivent être capables de :• détecter, évaluer et hiérarchiser les

risques liés aux agents biologiques, chimiques et radioactifs ;

• identifier les mesures de prévention des risques biologiques, chimiques et radioactifs ;

• conduire un plan d’action et rédiger son docu-ment unique.

Les experts de ces risques intervenant lors de cette formation dépendent de différents orga-nismes : INRS, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), Université Paris-Sud et Institut Pasteur. Ce nouveau stage a été conçu en vue d’apporter aux stagiaires des compétences théoriques et pratiques afin qu’ils soient en capacité de mettre en œuvre la démarche de prévention des risques professionnels dans le secteur d’activité des laboratoires de recherche en biologie. Une visite virtuelle de laboratoire de recherche a été inté-grée dans le déroulement pédagogique du stage pour permettre une mise en pratique des notions abordées par les experts. Cet outil est utilisé pour échanger autour d’une étude de cas et favoriser le partage des points de vue et des pratiques profes-

sionnelles entre ingénieurs de sécurité, médecins du travail…

Christine David, INRS, département Expertise et conseil technique, référent INRS sur la thématique « Biotechnologies »C.R. : Vous avez participé à la conception de la visite virtuelle, pouvez-vous nous parler des principales étapes préparatoires à la réalisation ?C.D. : L’INRS est entré en contact avec les respon-sables d'hygiène et sécurité du laboratoire situé sur le campus d'Orsay. Après avoir expliqué aux professionnels de l’Université Paris-Sud les objec-tifs de l'outil que nous voulions construire, nous avons réfléchi aux manipulations les plus à risque, exposant les personnes aux dangers biologiques, chimiques et radioactifs que nous allions montrer. Nous avons également pu visiter les locaux où se déroulaient les manipulations que nous avions pressenties. Chacun avait son rôle : un organisa-teur qui notait les manipulations et les salles à photographier, un photographe qui réfléchissait aux angles de vues en fonction de la lumière et des manipulations et un biologiste qui indiquait les moyens de prévention mis en place qu'il était important de visualiser. Après avoir finalisé le scénario, une deuxième visite sur deux jours nous

CLAUDIE

ROUSSEAU

INRS,

département

Formation

Destinée à tous les professionnels de la prévention d’entreprise, services de santé au travail, fonctionnels « sécurité et hygiène industrielle », ingénieurs, techniciens…, la formation « Évaluer et prévenir les risques biologiques, chimiques et radioactifs rencontrés en laboratoire de recherche en biologie » propose un nouvel outil pédagogique : une visite virtuelle de laboratoire de recherche.

BIOLOGICAL, CHEMICAL, AND RADIOACTIVE RISKS ENCOUNTERED IN BIOLOGICAL RESEARCH LABORATORIES – Intended for all occupational risk prevention professionals out in the field, be they staff of occupational health services of companies, operational specialists in industrial hygiene and health, engineers, technicians, etc., the training entitled "Assessing and preventing biological, chemical, and radioactive risks encountered in biological research laboratories" proposes a new teaching tool: a virtual visit to a research laboratory.

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a permis d'effectuer toutes les prises de vues planifiées. C.R. : En tant qu'intervenante dans la formation sur le risque biologique, que pensez-vous de ce nouvel outil pédagogique et de son utilité dans le travail d'évaluation de ce risque ? C.D. : Alors même que les stagiaires travaillent déjà en laboratoire, ils ont tous été impressionnés par l'outil. Ils étaient très intéressés de pouvoir à la fois se déplacer dans les salles, zoomer sur cer-tains moyens de prévention, visualiser les photos de toutes les étapes des manipulations et consul-ter tous les documents en lien avec la sécurité. Lorsqu'après une séance de face-à-face, on leur demande de mettre en application, grâce à l'outil, ce qu'ils viennent d'entendre, ils vont encore plus loin que ce qu'on leur a demandé. Ils prennent conscience que, pour une bonne évaluation des risques, il faut voir réellement comment manipulent les personnes et quels sont les moyens de prévention mis à leur disposition. C’est une réelle plus-value pour les sta-giaires, comme pour les intervenants.

Marianne Boivin, responsable du service central sécurité prévention des risques de l'Université Paris-SudC.R. : En tant que participante à l’élaboration de la visite virtuelle et professionnelle concernée par ces risques, quels sont, de votre point de vue, les intérêts de ce nouvel outil pédagogique ?M.B. : La mise en pratique rapide des connais-sances acquises grâce à cette visite virtuelle dans un environnement de travail réel, le travail en sous-groupes facilité par ce support… Sur un plan opérationnel, il est bien sûr plus facile de mettre à disposition cet outil que d'organiser une visite

sur site, dans un laboratoire de recherche, qui nécessite de prendre des précautions vis-à-vis des stagiaires au regard des risques présents dans les locaux et qui occasionne également une « gêne » dans le fonctionnement du laboratoire.

Paroles de deux apprenants à la 1re sessionC.R. : En tant que participants à cette formation, quels sont, selon vous, les avantages et limites de cet outil dans la démarche d’évaluation des risques ? M.B. : La visite virtuelle facilite la production du travail de groupe et permet de nous mettre en situation «  réelle  », de faire une vraie visite de poste de travail. La limite est que l’image ne per-met pas toujours d’aller dans le détail de certaines interrogations.M.F. : Cela permet d’illustrer concrètement les situa-tions de travail et favorise un échange fructueux entre les différents membres du groupe de travail. L’avantage, par rapport à une visite réelle qui aurait lieu en début de formation, est que l’outil, disponible tout au long de la formation, permet de revenir sur des détails en fonction des besoins. L’inconvénient majeur est que certaines étapes ne sont pas illustrées et que, parfois, des vidéos seraient plus adaptées en particulier en ce qui concerne les manipulations.

Julien Hachet, INRS, chargé de projet formationC.R. : Pour conclure, quel bilan tirez-vous de la 1re session de cette formation ? J.H. : Le bilan est très positif. Les activités en groupe proposées à l'aide de la visite virtuelle ont facilité les échanges et permis de développer la capacité d'action des stagiaires. Après quelques ajustements, cet outil sera de nouveau utilisé pour le stage programmé en novembre 2017 à Paris. •

© S

erge

Mori

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Ensemencement sous poste de sécurité microbiologique.