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Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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Page 1: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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SIERS DU LOUV

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Page 2: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 2

FIGURINE, BA POSÉ À CÔTÉ D’UN HOMME COUCHÉ

© 2003 Musée du Louvre/ Georges Poncet

Oiseau à tête humaine posé près du corps du défunt ou directement sur lui, se désaltérant à une source d’eau fraîche ou volant dans le puits menant au caveau, le ba est l’un des trois éléments immatériels qui constituent la personne humaine. Il représente l’élément mobile. Un autre oiseau, l’ibis à crête, figure l’akh, l’esprit lumineux qui rejoint le ciel où vivent les dieux. Enfin, le hiéroglyphe des bras levés désigne le ka. Considéré comme le double de la personne, il représente sa force vitale. Dans l’au-delà, le ka absorbe l’énergie des offrandes et assure la subsistance du mort.

Pour s’animer après le trépas et garantir la vie éternelle de leur possesseur, ces éléments immatériels ont besoin du support du corps. C’est pourquoi les Égyptiens ont mis au point un processus artificiel assurant sa préservation : la momification. Le ba, le ka et l’akh jouent un rôle fondamental dans les croyances funéraires.

Figurine, ba posé à côté

d’un homme couché

XIXe-XXe dynastie,

1295-1069 av. J.-C.

Pierre

L. 10 cm. H : 33 cm;

D : 11 cm.

Page 3: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 3

MOMIE DE PACHERI (?)

© RMN-GP Musée du Louvre / les frères Chuzeville

Le linceul et les bandelettes qui entourent le corps portent encore la marque des produits utilisés pour la momification. Les bras, enveloppés séparément, reposent sur la poitrine. Bien que destinée à disparaître sous le masque funéraire, la tête a bénéficié d'un travail soigné, caractéristique de l'époque gréco-romaine (332 av. J.-C.-392 ap. J.-C.). Les embaumeurs l’ont recouverte de bandelettes dessinant de beaux motifs géométriques. Un plastron et un tablier décoré de divinités funéraires reposent sur le corps. Mais il n’est pas certain qu’ils appartiennent à cette momie. Les pieds sont encastrés dans une boîte protégée par des images d'Anubis.

Dès 3500 av. J.-C., les Égyptiens se sont efforcés de mettre au point un processus artificiel destiné à arrêter la décomposition du corps, indispensable pour ressusciter dans les meilleures conditions. Après des siècles de tâtonnement, le procédé parvient à maturité. Rituel religieux, la momification est du ressort de prêtres embaumeurs qui exercent dans les nécropoles. Coûteuse, elle est longtemps réservée aux plus riches. Dès qu’ils reçoivent le cadavre, les embaumeurs le lavent. Ils éviscèrent le cerveau avant d’ouvrir l’abdomen et de retirer l'estomac, le foie, les poumons et les intestins qui sont traités à part. Ainsi vidé, le cadavre séjourne pendant quarante jours dans le natron, une sorte de sel. Une fois les chairs desséchées, les prêtres les enduisent d’un baume. Puis ils enveloppent la momie de bandelettes et de grands linceuls de lin.

Momie de Pacheri (?)

Époque ptolémaïque,

III-IIe siècle av. J.-C.

Lin, cartonnages ou

couches de tissus de

lin enduites de stuc

peintes

H.1,66 m

Page 4: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 4

Vases canopes de Padiouf

Troisième période

intermédiaire,

1069-664 av. J.-C.

Bois stuqué

H. entre 32,5 cm et 29 cm.

VASES CANOPES DE PADIOUF

© 2005 Musée du Louvre / Christian Décamps Les quatre vases canopes de Padiouf, prêtre d’Amon, sont en bois plein et donc factices. Cependant, ils reproduisent fidèlement les récipients à viscères qui contiennent les organes retirés du corps lors de la momification. Desséchés par le natron (sorte de sel), les organes sont généralement entourés de bandelettes et répartis dans quatre jarres. Les canopes de Padiouf sont couronnés par les têtes des quatre Fils d’Horus qui servent de bouchons sur les exemplaires réels. Ces divinités, qui protègent les viscères, aident le défunt à retrouver son intégrité physique. Amset, à tête humaine, garde le foie, Douamoutef, à tête de faucon, l’estomac, Hapy, à tête de babouin, les poumons et enfin Qebehsenouf, à tête de chien, les intestins. Les colonnes de hiéroglyphes identifient les génies. Les quatre Fils d’Horus remplissent leur fonction en association avec les déesses Isis, Neith, Nephtys, et Selket (déesse scorpion). Grâce à la magie de l’image, ces simulacres de canopes remplissent leur fonction comme de vrais vases.

Page 5: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 5

COFFRE CANOPE DE NÉFERTIRY

© 2006 Musée du Louvre / Georges Poncet

Les vases à viscères se rangent dans un coffre canope comme celui de la défunte Néfertiry dont la corniche et le couvercle légèrement bombé évoquent une chapelle. La caisse, en bois, est fixée à un traîneau à patins qui facilite son transport vers la tombe. L’intérieur était divisé en quatre compartiments par deux planchettes. Les parois extérieures sont ornées de scènes funéraires. Sur deux faces, Néfertiry, debout, bras levés, prie Osiris. Sur la troisième, Anubis exécute le rituel de l’Ouverture de la Bouche pour ranimer la momie. Sur la dernière, les déesses Isis et Nephtys, debout, face à face, protègent les viscères reposant dans la caisse.

Lors des funérailles, la caisse canope est placée dans le caveau, près du sarcophage. Grâce aux rituels, la momie et les viscères sont à nouveau réunis. Son intégrité physique retrouvée, le mort peut à nouveau respirer et manger.

Coffre canope de

Néfertiry

Nouvel Empire,

1295-1069 av. J.-C.

Bois stuqué, peint et

verni

H. 43,3 cm, L. 45,5 cm,

l. 36,7 cm

Page 6: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 6

ENSEMBLE D’AMULETTES

© RMN-GP Musée du Louvre / Les frères Chuzeville

Dans la mythologie, l’œil oudjat du dieu Horus (3e rangée en partant du haut), souligné par le larmier ou tache marquant la joue du faucon, a été arraché par Seth à son neveu Horus au cours d’un violent combat. Une fois rendu à nouveau sain (oudjat en égyptien) par le dieu Thot, il devient un puissant symbole protecteur. Le pilier djed (1re rangée à gauche et 2e rangée à droite) barré par quatre barres parallèles, représente un arbre aux branches coupées. Assimilé à la colonne vertébrale du dieu Osiris, il symbolise la stabilité. Le signe de la vie ankh (2e rangée à l'extrême gauche), qui dérive d'une boucle de sandales, entretient le souffle du défunt. L'équerre rappelle le rituel de l'Ouverture de la Bouche tandis que les plumes se réfèrent au dieu Osiris. Isis (2e rangée à l'extrême droite) et Bès (2e rangée à gauche) veillent sur le défunt tandis que le lièvre (au centre) représente la mobilité. Le chevet (en bas à gauche) évoque le réveil après le sommeil de la mort tandis que le cœur (au milieu en bas et en haut) matérialise cet organe essentiel, siège de la pensée.

Glissés entre les bandelettes lors de la momification, ces petits objets ne dépassent pas quelques centimètres de hauteur. Ils favorisent la renaissance du mort et sa survie dans l'au-delà. Ils repoussent aussi les forces maléfiques le menaçant.

Ensemble d’amulettes :

djed, cœur et double

plume en cornaline,

ankh, Bès, lièvre, Isis,

oudjat bleu, oudjat

jaune, cœur jaune en

faïence siliceuse,

équerre et chevet en

pierre.

Page 7: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 7

SCARABÉE DU CŒUR ET COLLIER DE SENNÉFER

© RMN-GP Musée du Louvre / B. Hatala

Le scarabée de Sennéfer est ramassé sur lui-même, ses trois paires de pattes plaquées contre le corps. La partie antérieure de la tête (clypeus) présente la dentelure caractéristique du scarabée sacré des anciens Égyptiens. Le dos et le revers de l’insecte sont gravés de hiéroglyphes indiquant la fonction de l’objet. Fixé à un collier formé de trois rangs de perles rondes ou longues, en bois, verre et faïence siliceuse, le coléoptère reposait sur la momie. Le scarabée est assimilé à Khépri, la forme qu’emprunte le dieu solaire pour surgir tous les matins à l’horizon du ciel. Il favorise la renaissance de Sennéfer.

Mais ce n’est pas le seul bénéfice que le mort attend de lui. Normalement les embaumeurs ne retirent pas le cœur au cours de la momification. Siège de l’intelligence et de la conscience pour les anciens Égyptiens, il reste en place pour rendre des comptes. Pesé sur une balance dans le tribunal d’Osiris, il permet d'évaluer le comportement passé de son propriétaire. Assimilé au cœur de Sennéfer, le scarabée porte des hiéroglyphes qui reproduisent le chapitre 30 du Livre des Morts. Ce texte invite le précieux organe à ne pas témoigner contre le défunt pendant le jugement.

Scarabée du cœur et

collier de Sennéfer

Nouvel Empire,

vers 1300 av. J.-C.

Serpentine stuquée et

dorée pour le scarabée

L. 7 cm, l. 4,6 cm,

ép. 3,02 cm

Page 8: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 8

MASQUE D’HOMME

© 2004 Musée du Louvre / C. Décamps

Le masque enveloppe la tête et les épaules d'un homme appelé Nakhti qui n'est pas le chancelier du même nom également inhumé à Assiout. Le personnage est figuré avec de grands yeux ouverts surmontés d'épais sourcils. Il arbore une moustache et une barbe, pilosité qui n'était pas rare parmi les dignitaires de la XIIe dynastie (1963-1786 av. J.-C.) comme d'autres masques en témoignent. Une lourde perruque à deux pans latéraux encadre le visage. Un bandeau retient des fleurs de lotus, symbolisant la renaissance, posées au sommet du crâne. Un collier large aux nombreux rangs de perles orne la poitrine.

Portrait ayant l'apparence du vivant et facilitant l'identification de la momie dont la tête est enfouie sous les bandelettes, le masque joue aussi un rôle protecteur. Les premiers masques, en stuc, apparaissent à l'Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.). À l’instar de celui de Nakhti, ils sont ensuite souvent fabriqués en cartonnage ou assemblage de couches d'étoffes stuquées. Les masques restent en usage jusqu'à l'époque gréco-romaine comprise.

Masque d’homme

Moyen Empire,

XIIe dynastie,

vers 1950 av. J.-C.

Cartonnage ou étoffe

agglomérée, stuquée

et peinte

H. 50,5 cm, l. 31 cm,

ép. 29 cm

Page 9: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 9

CERCUEILS ET COUVERTURE DE TAMOUTNÉFRET

© RMN-GP Musée du Louvre / Les frères Chuzeville

Deux cercueils qui s'emboîtent l'un dans l'autre à la manière de poupées gigognes contenaient la dépouille de dame Tamoutnéfret. Ils adoptent la forme d'une momie. Apparu au Moyen Empire (2033-1710 av. J.-C.), ce type de cercueil se substitue progressivement aux cuves rectangulaires des époques précédentes. Le décor date cet ensemble funéraire de la XIXe dynastie (1295-1186 av. J.-C.). Le couvercle reproduit l'image idéalisée de la défunte. La dorure du visage et des mains évoque la chair imputrescible des divinités. La tête est coiffée d'une lourde perruque ceinte d'un bandeau de fleurs et supportant une fleur de lotus, symbole de renaissance. Bras croisés sur la poitrine, Tamoutnéfret est parée d'un collier large et d'un pectoral illustrant la navigation du dieu solaire. Au-dessous, Nout, déesse du ciel, étend ses ailes protectrices. À l'extérieur, les deux cuves figurent des divinités favorisant la survie comme Anubis, Thot et les quatre fils d'Horus. La momie était dissimulée sous une couverture en bois en deux parties, l’une qui recouvre le visage, l’autre le corps.

Les cercueils de Tamoutnéfret reflètent une pratique très ancienne qui consiste à déposer la momie dans deux cercueils de bois ou un cercueil de bois et un sarcophage de pierre pour qu’elle bénéficie d'une meilleure protection. Au Moyen Empire (2033-1710 av. J.-C.), l'intérieur des cercueils de forme rectangulaire portait un décor différent composé de frises d'objets et des Textes des Sarcophages guidant le mort dans l'au-delà.

Cercueils et couverture

de Tamoutnéfret,

chanteuse d’Amon de

Karnak

Nouvel Empire,

1295-1186 av. J.-C.

Bois stuqué doré et peint

L. cercueil ext. 192 cm

L. cercueil int. 180 cm

Page 10: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 10

LIVRE DES MORTS DE NEBQED

© 2010 Musée du Louvre / G. Poncet

Le papyrus du Livre des Morts de Nebqed illustre deux épisodes de l'enterrement.

Le premier montre le cortège qui escorte le défunt vers sa dernière demeure. Deux paires de bœufs, conduites par un homme, halent le catafalque placé sur un traîneau à patin. Il est suivi d'un prêtre, identifiable à sa peau de léopard, qui procède à des purifications à l'aide d'un bras encensoir, d'une cassolette d'encens et d'une aiguière. Deux femmes, incarnant les déesses Isis et Nephtys, se dressent aux deux extrémités du catafalque. Celui-ci se compose d'une barque, d'un lit sur lequel est couché le cercueil et d'un dais abritant l'ensemble. D'un côté, la veuve se penche pour toucher tendrement le cercueil. Le défilé se poursuit avec un groupe d'hommes qui tire la caisse canope contenant les vases à viscères, également posée sur un traîneau. Un prêtre qui a revêtu le masque d'Anubis, le dieu à tête de chien qui préside à la momification, protège le coffre. Vêtues de robes blanches, des pleureuses se lamentent, bras levés. Enfin des dignitaires, collègues et amis du défunt, ferment la marche.

Le deuxième épisode se déroule devant la porte ouverte de la tombe. En présence de la veuve accroupie et en pleurs, un prêtre exécute les rites de l'Ouverture de la Bouche. Des offrandes alimentaires sont là pour apaiser la faim du mort. Les scènes idéales dépeintes ici garantissent au mort que le rituel des funérailles, prélude à la renaissance, se déroule selon les règles.

Livre des Morts de Nebqed

Nouvel Empire, règne d’Aménophis III,

1391-1353 av. J.-C.

Papyrus peint ; L. 6,30 m ; H. 31 cm

Page 11: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 11

ATOUM, CERCUEIL DE TACHÉPENKHONSOU

© 2001 Musée du Louvre / G. Poncet

Homme coiffé de la double couronne de Haute et Basse-Égypte, Atoum arbore la barbe recourbée des divinités. Il se dresse dans la barque qui le transporte. Atoum incarne le dieu solaire qui se couche le soir sous la forme d'un vieillard et qui traverse ensuite le royaume souterrain des morts, à bord de son navire.

Atoum, cercueil de

Tachépenkhonsou, joueuse

de sistre du dieu Amon-Rê

Fin XXVe-début XXVIe

dynastie, vers 650 av. J.-C.

Bois enduit et peint.

Page 12: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 12

RÊ-HORAKHTY, STÈLE DE DJEDKHONSOUIOUEF-ANKH

© 2005 Musée du Louvre / C. Décamps

Rê-Horakhty combine un corps d'homme et une tête de faucon surmonté du disque solaire entouré d'un cobra. Il incarne le soleil au zénith.

Rê-Horakhty, stèle de

Djedkhonsouiouef-ankh,

musicien d’Amon

Troisième période

intermédiaire,

1069-664 av. J.-C.

Bois stuqué et peint

H. 29, 50 cm L. 22,4 cm

Page 13: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 13

KHÉPRI, FRAGMENT DU CERCUEIL DE PADIOUF

© 2006 Musée du Louvre / G. Poncet

Khépri adopte l'aspect d'un scarabée ou d'un homme qui a un scarabée pour tête. Il symbolise le soleil qui renaît le matin au terme de son périlleux voyage nocturne. Pour renaître et vivre éternellement, les morts s'intègrent au cycle solaire qui se renouvelle chaque jour. Le pharaon possède le privilège de s'identifier au dieu solaire sous ses différentes formes pour ressusciter.

Khépri, fragment du

cercueil de Padiouf

Troisième période

intermédiaire, entre

1069 et 715 av. J.-C.

Étoffe agglomérée

H. 20 cm ; l.22 cm

Page 14: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 14

OSIRIS

© 2003 Musée du Louvre / C. Décamps

Osiris se présente comme un homme enveloppé dans une gaine, la barbe recourbée fixée au menton. Il est coiffé de la couronne blanche encadrée par deux plumes et sur laquelle serpente un cobra protecteur. Il tient le crochet et le fouet, les sceptres de la royauté. Assassiné par son frère Seth, Osiris est ranimé par son épouse Isis et par Anubis, le dieu de la momification. Ses malheurs ont ouvert la voie de la résurrection aux mortels.

Le dieu solaire et Osiris sont les deux grandes divinités qui offrent aux Égyptiens la vie éternelle et qui président à l'au-delà.

Osiris

Époque ptolémaïque ?,

332-30 av. J.-C.

Bronze incrusté de fils

d’or, yeux en argent

H.28 cm

Page 15: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 15

CHAPELLE DU MASTABA D’AKHETHÉTEP

© 1994 Musée du Louvre / C. Larrieu

Le mur oblique de la façade de la chapelle d'Akhethetep remontée au musée du Louvre, est caractéristique de l'architecture des mastabas, tombes en forme de parallélépipède. Le monument provient du mastaba que ce personnage avait fait construire dans la nécropole de Saqqara. La porte étroite est surmontée d'un rouleau imitant un rideau. À l'Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.), ce type de tombe, déjà très ancien, abrite les dignitaires et non plus les pharaons qui se font ensevelir désormais dans des pyramides comme celles de Saqqara et de Guiza.

Les riches particuliers se font aussi enterrer dans des tombes creusées dans la roche, appelés hypogées. La nécropole de Thèbes (l'actuelle Louqsor) en rassemble un grand nombre remontant au Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.). À cette époque, les pharaons renoncent à la pyramide pour se faire inhumer dans de grandes tombes qui s'enfoncent profondément dans le sol du cimetière de la Vallée des Rois, également à Thèbes-ouest.

Quelle que soit son architecture, la tombe des particuliers se divise en deux parties : une chapelle où les vivants rendent le culte comme celle d'Akhethétep et le caveau souterrain qui abrite la momie et son matériel funéraire.

Chapelle du mastaba

d’Akhethétep,

Saqqara

Ve dynastie,

vers 2400 av. J.-C.

Calcaire

Page 16: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 16

CHAPELLE DU MASTABA D’AKHETHÉTEP

© 2001 Musée du Louvre / C. Décamps

La chapelle est généralement la seule partie décorée de la tombe. Les reliefs de la chapelle d'Akhethétep figurent notamment la chasse et la pêche au filet dans les marécages du Nil ainsi que la traversée des troupeaux et la chasse aux hippopotames. Les scènes de la vie terrestre que le mort espère retrouver dans l'au-delà se mêlent aux rites religieux.

Chapelle du mastaba d’Akhethétep,

Saqqara, paroi est

Ve dynastie, vers 2400 av. J.-C.

Calcaire

Page 17: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 17

FAUSSE-PORTE DE REKHMIRÊ

© 2006 Musée du Louvre / C. Décamps

La stèle en forme de simulacre de porte a perdu sa partie inférieure. Elle se compose d'une série de trois encadrements qui entourent une niche étroite dominée par un rouleau imitant un rideau relevé. Celle-ci correspond à l'ouverture d'une porte réelle. Sur les montants et le linteau supérieur, des hiéroglyphes reproduisent la formule d'offrandes qui ravitaille magiquement le mort ainsi que le nom et les titres du défunt, le vizir Rekhmirê. Au sommet de la fausse-porte, des noms de dieux ont été effacés sur ordre du roi Aménophis IV/Akhénaton qui a imposé un dieu unique, Aton. Entre le premier et le deuxième encadrement, un tableau carré représente Rekhmirê et son épouse assis devant une table d'offrandes. Le monument est entouré d'un tore et dominé par une corniche à gorge ornée de fines palmettes.

Dans la tombe, la fausse-porte plaquée contre une paroi met magiquement en communication la chapelle et le caveau souterrain où repose la momie et qui est définitivement condamné après les funérailles. Les éléments immatériels comme le ka et le ba la franchissent à leur guise. Dans la chapelle, le ka, incarnation de la force vitale du mort, absorbe l'énergie des victuailles déposées sur une table d'offrandes au pied de la fausse-porte et celle des nourritures qui sont figurées sur les murs.

Fausse-porte

de Rekhmirê

Règne de Thoutmosis III,

vers 1479-1425 av. J.-C.

Granit rose, traces de

peintures

Page 18: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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TABLE D’OFFRANDES DE NAKHT

© 2010 Musée du Louvre / C. Décamps

Taillée dans un bloc de pierre, la table d’offrandes de l’intendant Nakht est rectangulaire, plate et de faible épaisseur. Au centre d’un des grands côtés, elle est prolongée par un appendice percé d’une rainure pour l’écoulement des liquides accumulés dans deux petits bassins. L’objet est décoré sur une seule face en relief dans le creux et en saillie. Sur les bords, la formule d’offrandes traditionnelle inscrite en hiéroglyphes promet de pourvoir le défunt en pain, bière, viande, vases et tissus, encens et huile sacrée. Face à la rainure se détache en relief en saillie, le signe conique du mot « hotep », qui signifie « offrande ». Le mot résume à lui seul tous les produits destinés au mort. Les offrandes sont, en outre, symbolisées par les images en relief d’un cuissot de bœuf, d’une volaille, de pains et de vases. Une autre inscription en hiéroglyphes court sur la tranche.

Les tables d’offrandes étaient généralement installées dans la chapelle de la tombe, au pied de la fausse-porte ou devant une statue du mort. Les vivants venaient y déposer les aliments. Quand plus personne ne fréquentait la sépulture, les images et les textes continuaient à alimenter magiquement le mort.

Table d’offrandes de Nakht

Moyen Empire

2033-1710 av. J.-C.

Calcaire

L. 49 cm ; l. 36 cm

Page 19: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 19

STATUE DU CHANCELIER NAKHTI

© 2002 Musée du Louvre / C. Décamps

Le chancelier Nakhti est figuré debout sur un socle, les bras le long du corps et la jambe gauche en avant. Cette attitude conventionnelle est une transposition dans la sculpture du hiéroglyphe de l’homme qui marche. Le dignitaire est vêtu d’un pagne long dont il décolle un pan de la main droite. La statue en bois d’acacia est peinte de façon à donner au personnage l’aspect le plus proche possible du vivant. Les yeux blancs et noirs animent le visage figé dans une éternelle jeunesse. Les cheveux ras et les sourcils présentent encore des traces de peinture noire. La statue, qui porte le nom de Nakhti inscrit sur le socle, se dressait dans une niche de la chapelle de la tombe, à Assiout. Une statue plus petite lui répondait dans une autre niche.

Les dignitaires placent dans leur tombe une ou plusieurs statues. Ces effigies, qui les montrent aussi parfois avec leur épouse et leurs enfants, font toujours partie du matériel funéraire. Certaines sont creusées dans la roche, au fond de la chapelle de la tombe. C’est à elles que les vivants adressent le culte rendu au mort. Le ka l’investit pour se nourrir des victuailles et des boissons déposées dans la chapelle ou figurées sur ses murs. La statue peut aussi remplacer la momie si celle-ci vient à disparaître.

Statue du Chancelier Nakhti

Moyen Empire, vers 1900 av. J.-C.

Acacia

H., 178, 5 cm ; l. 49,5 cm

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LIVRE DES DEMEURES SECRÈTES OU LIVRE DE L’AMDOUAT

© 2004 Musée du Louvre / C. Décamps

Le papyrus illustre notamment les onzième et douzième heures du Livre des Demeures secrètes ou Livre de l'Amdouat relatant le voyage nocturne du soleil dans le monde souterrain. Les représentations, abrégées, se répartissent en deux registres et non pas trois comme sur les parois des tombes de la Vallée des Rois ou les sarcophages royaux.

Rê, le dieu solaire auquel s'assimile le pharaon, se dresse au centre d'une barque. Il est protégé par un grand serpent et un équipage de divinités. La onzième heure prépare la renaissance de l'astre. En haut à gauche, Atoum, une forme du dieu solaire, tient les ailes du serpent du temps. Les étoiles qui le précèdent correspondent aux heures de la nuit déjà écoulées. Devant la barque, les dieux portent le grand serpent dans lequel le soleil renaîtra au terme de son périple. À la douzième heure, douze dieux tirent la barque vers le corps de ce reptile. Après l’avoir traversé, le dieu solaire en sort rajeuni. Il prend la forme de Khépri, le scarabée qui s'avance vers les bras et la tête de Chou. Le dieu de l'air l'emporte vers le ciel. Au-dessous, le corps couché d'Osiris, auquel le roi s'assimile également, attend d’être à nouveau ranimé la nuit suivante.

Depuis les Textes des Pyramides mis au point à l'Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.), le roi bénéficie de recueils garantissant sa renaissance. Le Livre des Demeures secrètes et le Livre des Portes apparus au Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.), sont ensuite usurpés par des particuliers comme le propriétaire du papyrus.

Livre des demeures secrètes

ou Livre de l’Amdouat

Troisième période

intermédiaire, 664-332 av. J.-C.

Papyrus peint

H. 25,3 cm ; L. 335 cm

Page 21: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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LIVRE DES MORTS DE HORNEDJITEF

© 2004 Musée du Louvre / C. Décamps

Le chapitre 110 du Livre des Morts d'Hornedjitef, sorte de guide de l'au-delà, est consacré aux Champs des Offrandes ou des Roseaux, véritable paradis. Une vignette divisée en quatre registres accompagne le texte. En haut, Hornedjitef navigue dans une barque. Il rend aussi hommage, comme sur le côté droit, aux divinités de la région. Au centre, le défunt, vêtu avec élégance, enfonce dans le sol l'araire tiré par des bœufs. Il sème le grain, fauche les céréales et procède au vannage avec les bœufs qui écrasent les épis. Devant les bovidés se dresse le phénix, symbolisant l'abondance. Ici, le mort accomplit allègrement un travail qui le rebute par ailleurs et qu'il délègue à ses chaouabtis ou serviteurs funéraires. Au dernier registre, les champs sont irrigués par un canal sillonné par une barque à têtes de serpent. Le cours d’eau est surmonté par deux îles (à droite). Le chapitre 110 explique aussi au ba, sorte d'âme mobile comment sortir le jour pour revoir sa maison et respirer la brise du Nil puis comment rentrer au tombeau et faire, dans les Champs des Offrandes, tout ce que le défunt aimait sur terre.

Le Livre des Morts composé d'un nombre de chapitres variant selon les propriétaires s'impose comme livre funéraire des particuliers à partir du Nouvel Empire (1550-1069 av. J.-C.). Il succède aux Textes des Sarcophages peints à l'intérieur des cercueils de dignitaires du Moyen Empire pour garantir magiquement la renaissance et la survie du mort.

Livre des morts de

Hornedjitef

Époque gréco-romaine,

Ier siècle av. J.-C.

Papyrus peint

L. 25,48 m H. 35,5 cm

Page 22: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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LIVRE DES MORTS DE NEBQED

© 1990 Musée du Louvre / C. Larrieu

Le Livre des Morts de Nebqed s'ouvre avec une représentation des funérailles idéales. Une fois le cortège accompagnant le mort arrêté devant la tombe, un prêtre, généralement le fils aîné du défunt, célèbre une dernière cérémonie avant la descente de la momie dans son caveau : le rituel de l'Ouverture de la Bouche. La façade de la tombe, décorée de cônes funéraires en terre cuite, est percée d'une porte dont le vantail de bois est ouvert. Le cercueil noir, strié de bandes dorées, est redressé. Il repose sur un tas de sable aux vertus purificatrices. Le prêtre, identifiable à la peau de léopard qui l'habille, touche solennellement le cercueil à la hauteur de la bouche en récitant les formules appropriées. Les rites qui se répètent avec divers instruments et objets sont ici abrégés. Pendant l'opération, à l'approche de la séparation définitive, la veuve se lamente et couvre ses cheveux de poussière en signe de désespoir.

Le rituel de l'Ouverture de la Bouche vise à ranimer les fonctions vitales du défunt afin qu'il puisse à nouveau respirer et s'alimenter dans l'au-delà. Le rituel s'adresse aussi bien aux particuliers qu'aux pharaons depuis la fin de l'Ancien Empire (2700-2200 av. J.-C.). On l'exécute aussi pour insuffler la vie aux statues et activer les monuments comme les temples.

Livre des morts

de Nebqed

Nouvel Empire,

règne d’Aménophis III

1391-1353 av. J.-C.

Papyrus peint

L. 6,30 m ; H. 31 cm

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LIVRE DES MORTS DE NESMIN

© 2003 Musée du Louvre / G. Poncet

Avant d'accéder à l'au-delà, le mort subit un jugement qui examine ses actions passées. Le chapitre 125 du Livre des Morts aide le défunt à affronter cette épreuve. L'opération se déroule dans un tribunal, au plafond soutenu par des colonnes, sous la présidence d'Osiris (à gauche) et en présence de quarante-deux juges assesseurs (à droite). Maât, déesse de la justice et de l'ordre, identifiable à la plume qu'elle arbore sur la tête, introduit le mort vêtu de ses plus beaux atours dans la salle. Le jugement prend la forme d'une pesée. Sur le plateau droit de la balance repose le cœur du prévenu, siège de sa conscience. Il se mesure à une plume incarnant Maât. Anubis, à tête de chien, vérifie la fiabilité du peson tandis qu'Horus, à tête de faucon, stabilise le plateau portant le cœur. Face à Osiris, Thot, palette et calame à la main, annonce et enregistre le résultat de la pesée. Il est précédé par la grande Dévorante, hybride de crocodile, hippopotame et lion, qui est assise sur un socle en forme de chapelle. Si le cœur est aussi léger que la plume, le prévenu est déclaré juste de voix et admis dans le paradis d'Osiris. S'il est plus lourd, cela signifie que le cœur est chargé de péchés. La sentence est sans appel : le défunt sert de repas au monstre.

Le texte qui accompagne la vignette comprend la confession négative que le mort récite aux dieux. Il affirme ne pas avoir commis toutes sortes de fautes, forfaits ou crimes.

Livre des morts de Nesmin

Basse Époque, XXXe dynastie,

378-341 av. J.-C.

Papyrus peint

L. 5,25 m ; H. 31,5 cm

Page 24: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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TROUPE DE CHAOUABTIS DE HOREMAKHBIT

© 2003 Musée du Louvre / G. Poncet

Debout, les pieds sur un socle, les serviteurs funéraires appuient leur dos contre un pilier. Ils sont coiffés d'une longue perruque divisée en trois pans. À leur menton pend une barbe postiche recourbée qui les identifie au dieu Osiris. Les figurines les plus grandes de la troupe d'Horemakhbit semblent représenter les contremaîtres qui dirigent le travail des simples ouvriers. Tous les serviteurs, appelés chaouabtis ou ouchebtis par les Égyptiens, sont armés de houes pour labourer la terre. Les lignes de hiéroglyphes incisées sur le corps reproduisent le chapitre 6 du Livre des Morts qui précise leur fonction. Le texte ordonne au serviteur de répondre présent à la place du mort lorsque le dieu Osiris le convoque pour cultiver les champs.

Peu désireux de travailler dans l'au-delà, mais soucieux de pourvoir à son alimentation, le mort délègue la corvée aux chaouabtis. À partir de la Troisième Période Intermédiaire (1069-664 av. J.-C.), le nombre de serviteurs peut atteindre 401 figurines, réparties en 365 ouvriers et 36 contremaîtres.

Troupe de chaouabtis de

Horemakhbit

Basse Époque ou début

de l'époque ptolémaïque,

entre 664 et 304 av. J.-C.

Faïence siliceuse

H. 10, 2 cm et 18, 5 cm

Page 25: Les rites funéraires de l'Égypte ancienne

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STÈLE D’INTEF, CHANCELIER ET HÉRAUT ROYAL

© 1998 Musée du Louvre / G. Poncet

Dalle généralement en pierre, mais aussi en bois, la stèle adopte une forme rectangulaire souvent arrondie au sommet. Il s'agit alors d'une stèle cintrée comme celle d'Intef, héraut royal. Dans le cintre de la stèle, deux scènes symétriques figurent Intef, serrant le sceptre aba, symbole de son autorité, attablé devant des tables où s'amoncelle la nourriture. Son frère Ahmès (à droite) et son fils Téti (à gauche) lui présente les offrandes. Au-dessous est gravée une longue inscription composée de lignes de hiéroglyphes. Elle s'ouvre par l'appel aux vivants demandant à ceux qui pénétreront dans la chapelle d'Intef de lire la formule d'offrandes afin de l'approvisionner magiquement. Le texte du monument, qui se range parmi les stèles autobiographiques, rappelle ensuite les fonctions et les grandes étapes de la carrière du héraut au service des pharaons Hatchepsout et Thoutmosis III. Dans les tombes thébaines de la XVIIIe dynastie (1550-1295 av. J.-C.), ce type de stèle fait souvent face à la stèle fausse-porte qui met en communication le caveau et la chapelle. D'autres stèles portent des hymnes aux divinités ou montrent le défunt leur faisant offrande. Les stèles font partie de l'équipement de la tombe depuis la première dynastie (3100-2900 av. J.-C.). Les dignitaires en élèvent aussi aux abords de temples comme celui d'Abydos, voué à Osiris, le dieu des morts dont ils recherchent la faveur pour garantir leur vie éternelle.

Stèle d’Intef, chancelier et héraut royal

Nouvel Empire, XVIIIe dynastie, règne

de Thoutmosis III, 1479-1425 av. J.-C.

Calcaire

H. 1,75 m ; L. 1,20 m